Avec Manuel
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:03Il est 7h54, merci d'être avec nous.
00:06Tout à l'heure, nous parlions, on en parle avec Benjamin Anglaise,
00:11des retards des TER, les trains express régionaux.
00:15Un train sur cinq est annulé, déprogrammé ou en retard en France.
00:19Vous imaginez.
00:20Eh bien, nous avons un témoignage ce matin.
00:22Celui de Manuel. Bonjour Manuel.
00:25Bonjour Jean-Jacques.
00:26Comment ça va mon cher Manuel ce matin ?
00:28Eh bien, ça va très bien, ça va très bien.
00:30D'autant que désormais, je ne prends plus le train parce que j'ai changé de métier.
00:34Et c'était l'une des raisons pour lesquelles j'ai changé de métier.
00:39J'avais déjà témoigné à votre antenne.
00:40Je me souviens, c'est pour ça qu'on vous a rappelé Manuel.
00:43Parce que vous aviez témoigné, vous nous aviez raconté que vous aviez changé de métier.
00:48Changé de métier.
00:49En partie pour ça, mais je vais être très rapide parce que moi j'ai pris le train.
00:53Du coup, je suis sur la ligne K, donc je prenais le train.
00:58J'ai pris le train pendant 18 ans en fait.
00:59J'ai commencé en 96 et à un moment donné dans mon parcours professionnel,
01:06j'ai voulu évoluer et puis j'ai été contacté par un cabinet,
01:11on appelle ça des chasseurs de têtes en fait à Paris.
01:14J'avais franchi toutes les étapes de sélection.
01:17Et au dernier moment, le directeur de la société me dit,
01:22enfin Manuel on va dire, M. de Santos, je me suis dit le nom,
01:27il me dit écoutez, vous habitez en province et là ça coince parce que mon client,
01:32il comprend que vous prenez le train.
01:34Et en fait, il ne veut pas de consultants qui prennent le train
01:38parce qu'il y a trop de retard, etc.
01:41Donc, c'est à partir de là que j'ai passé mon permis moto
01:44pour m'affranchir complètement de tous ces retards dont je souffrais au quotidien.
01:50Je ne pouvais plus dire non plus à un moment donné en fin de journée à mes directeurs,
01:54parce que j'avais un niveau quand même, j'étais chef de projet.
01:57Et je ne pouvais plus dire, écoutez M. le directeur,
02:00je dois sortir de réunion parce que j'ai mon train à prendre,
02:02sinon je vais le rater, je ne vais plus pouvoir rentrer.
02:04C'était l'enfer en fait.
02:06Globalement, j'avais des trains qui n'étaient pas fiables
02:11et je ne pouvais pas m'appuyer dessus.
02:12J'étais toujours obligé de prendre une marche le matin et le soir.
02:16Et c'était complètement chronophage.
02:19Donc voilà, cause des retards de TER,
02:22vous avez déménagé, vous avez changé de métier,
02:24vous êtes devenu électricien, vous avez monté votre petite entreprise,
02:27c'est cela, Manuel.
02:29Et vous ne regrettez rien aujourd'hui ?
02:32Non, pas du tout, pas du tout.
02:34Mais après, je vais nuancer la chose.
02:36Sur deux points, c'est que mon épouse,
02:38elle, ça fait on va dire 25 ans qu'elle prend le train, toujours.
02:42Donc, elle a deux jours de télétravail.
02:45Heureusement, c'est dans son contrat,
02:47donc elle peut profiter de son télétravail deux jours par semaine.
02:49Mais quand bien même, il y a quand même trois jours
02:51où c'est quand même du gros stress.
02:53Il y a mon fils qui a changé de lycée.
02:56Maintenant, il va à Confiany.
02:58Il prend le train, il fait juste une gare le matin
03:00pour reprendre le bus après.
03:01Donc là, ça va à peu près.
03:03Donc, on est toujours tributaires un petit peu
03:05dans nos campagnes des lignes SNCF.
03:08J'ai l'impression que vous êtes à Crépy-en-Vallois.
03:11C'est ça, un petit village à côté, Armoy-Villers.
03:13Dans l'Oise.
03:14Voilà.
03:16Pour en venir au train,
03:18j'ai des centaines d'anecdotes.
03:20Mais bon, pour moi, c'est du passé, malheureusement.
03:24Et après, le soir, comme je suis à la maison,
03:26j'hésite pas à envoyer un petit SMS à mon épouse
03:28pour lui dire, écoute,
03:30si tu veux prendre un direct,
03:32si ça t'arrange, je vais la chercher plus volontiers
03:35dans une gare qui lui convient le mieux
03:38pour qu'elle ne souffre le moins possible,
03:41on va dire, des aléas, malheureusement, du transport.
03:44Et le dernier point, Jean-Jacques, si vous permettez,
03:46c'est que quand on souffre des retards de train,
03:48quand il y a des problèmes sur les lignes,
03:50on a l'impression que c'est de tous les jours.
03:52Mais quand on regarde bien les chiffres,
03:54je les ai plus en tête,
03:55il n'y en a pas tant que ça.
03:57Mais moi, ce qui m'agace, en fait,
03:59c'est le défaut de communication,
04:01les informations,
04:03les plans, on va dire,
04:07tout ce qu'ils devraient mettre en place
04:10plus rapidement, en fait,
04:13pour qu'on rentre dans nos...
04:14C'est la grande faiblesse.
04:15Vous avez raison, c'est la grande faiblesse.
04:17Parce qu'on peut comprendre, parfois,
04:19qu'il y a des problèmes ou quelques retards,
04:21mais on ne peut pas comprendre
04:23que le passager, le voyageur, ne soit pas informé.
04:26Je suis totalement d'accord avec vous,
04:28et j'espère que les responsables de la SNCF,
04:31les responsables régionaux,
04:33aussi, puisque ce sont les régions
04:35qui s'occupent des TER, nous écoutent.
04:37Merci à vous, hein.
04:39Merci, Manuel, de nous avoir appelés ce matin,
04:410800 26 300 300.
04:43Vous savez pourquoi c'est intéressant
04:45de vous écouter ?
04:46Vous savez pourquoi nous aimons
04:48que vous soyez avec nous ?
04:49Parce que vous nous racontez la vie quotidienne.
04:51Parce que vous nous dites vraiment ce qui se passe.
04:53C'est pas en écoutant les hommes politiques,
04:55les journalistes ou autres, qu'on sait
04:57ce qui se passe dans le quotidien,
04:59dans la vie courante, dans la vie de tous les jours.
05:01Grâce à vous, nous le savons.
05:03Il est 7h59,
05:05et vous êtes sur Sud Radio.