Avec Andréa Kotarac, Porte-parole du Rassemblement National et conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes & Bruno Millienne, Porte-parole du MoDem et ancien député des Yvelines
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00:00Et on en débat avec nos deux invités, Andréa Cotarac, bonjour.
00:06Bonjour.
00:07Bienvenue sur Sud Radio, porte-parole du Rassemblement National, conseiller régional de la région
00:12Auvergne-Rhône-Alpes.
00:13Bruno Millienne, bonjour.
00:14Bonjour.
00:15Vous êtes porte-parole du MoDem, ancien député par ailleurs des Yvelines.
00:20L'Assemblée Nationale, en ce moment, débat d'arrache-pied, ils discutent d'arrache-pied
00:25sur le budget 2025, tant d'ailleurs le budget de la Sécurité Sociale que le projet de
00:29loi de finances, 2200 amendements ont été déposés par les députés sur le budget
00:35de la Sécurité Sociale.
00:36Est-ce que ce n'est pas un peu trop ? Est-ce que ça ne présage pas de discussions interminables
00:40sur lesquelles, au terme desquelles, personne ne tombera d'accord ?
00:42Bruno Millienne.
00:43Il y en a au moins 2200 trop, on va dire ça comme ça, quand vous allez dans des pays
00:47comme l'Allemagne, par exemple, en 15 jours, le budget est voté.
00:50Bon, ça pose la question de l'inflation de dépôts d'amendements que j'ai connus
00:58pendant 7 ans.
00:59Ce n'est pas nouveau, à chaque fois, dont certains amendements, d'ailleurs, sont rejetés
01:04parce qu'ils sont déjà dans la loi.
01:06Donc arrêtons de faire des lois, contrôlons l'action du gouvernement, et puis le budget,
01:10de toute façon, moi, je vais vous dire ce que j'en pense, à la fin de la fin, il restera
01:14à la main du Premier ministre, parce qu'on n'est pas à l'abri du 49-3.
01:18Ce qui s'est passé hier sur la taxation, justement, fait que les amendements de la
01:24France Insoumise, qui ont mis des taxations qui sont juste insupportables pour les entreprises,
01:29fait que le Bloc Central, avec le Rassemblement National, me semble à rejeter cette taxation
01:34sur les entreprises alors qu'on en a besoin.
01:36Donc voilà, il y a une forme d'irresponsabilité, chacun reste dans son couloir, chacun croit
01:41servir ses électeurs alors que les électeurs n'appartiennent à personne, je suis bien
01:45placé pour le savoir, et au bout du compte, ils ne travaillent pas pour la France, mais
01:48ils travaillent pour leurs petits précarés.
01:49– C'était l'information de la soirée hier, l'Assemblée nationale a rejeté le
01:53projet de surtaxe des grandes entreprises après qu'il eût été alourdi encore par
01:57des députés du Nouveau Front Populaire, pour le coup, le Rassemblement National est
02:01tombé d'accord avec la majorité présidentielle, ou du moins ce qu'il en reste, Andréa Cotarac.
02:05– C'était mal fait, juste un point sur les amendements, c'est qu'il y a quand
02:07même une situation inédite, c'est qu'au Rassemblement National, on s'est quand même
02:11restreint et contraint à faire peu d'amendements, mais à les viser sur des choses essentielles.
02:17Ce qui est étonnant et qui est inédit, c'est que la plupart des amendements, 42% je crois,
02:23viennent des partis du gouvernement, et ce que j'ai remarqué à l'Assemblée nationale,
02:27c'est que ceux qui étaient absents assez régulièrement, c'étaient quand même
02:31les députés de la majorité, alors moi je me pose la question, est-ce qu'ils ne veulent
02:35pas participer au débat, ou est-ce qu'ils attendent un 49-3 de Michel Barnier derrière,
02:40parce que ça ne sert à rien de débattre, de faire des amendements, si derrière, l'objectif
02:45initial et anticipé, c'est le 49-3.
02:48Par ailleurs, nous au Rassemblement National, on considère que les amendements déposés
02:53par la France Insoumise sur les taxations, sur augmenter les impôts, touchent à chaque
02:59fois, parce qu'ils sont mal ficelés, les classes populaires et les classes moyennes
03:02surtout, sur qui finalement la nation repose aujourd'hui.
03:05Nous on était pour la taxation des sur-profits, pas des super-profits, une entreprise a parfaitement
03:12le droit, et d'ailleurs c'est son objectif, de faire des profits par le mérite, par l'innovation,
03:16mais de taxer les sur-profits induits, c'est-à-dire des profits qui arrivent dans les poches des
03:21actionnaires ou des entreprises, mais qui sont dus à des cas de force majeure, la guerre
03:25en Ukraine, le blocage du détroit d'Hormuz, l'explosion des matières prenières agricoles,
03:31ça oui, je pense que ces sur-profits induits des entreprises doivent participer à l'effort
03:36national.
03:37Vous parliez à l'instant du flottement perceptible au sein de la majorité présidentielle, pas
03:43spécialement au MoDem, mais notamment au sein du groupe Ensemble pour la République.
03:46Article assez instructif ce matin dans les pages de nos confrères du Parisien aujourd'hui
03:50en France, le moral n'est pas au beau fixe quand même au sein du groupe Ensemble pour
03:54la République.
03:55Est-ce que ça vous inquiète, Bruno Milienne ?
03:56Non, oui, ça m'inquiète facialement, je vais dire.
04:01On prépare l'après-Macron quand même, c'est ce que dit l'article.
04:04Oui, mais enfin on prépare l'après-Macron, je suis désolé, il y a d'abord un pays à
04:06sortir du marasme dans lequel il est, dont on est en partie responsable, pas que nous,
04:12mais on est en partie responsable parce qu'on a mis des protections pour les Français,
04:17peut-être trop, je ne sais pas, mais en tout cas on les a mises, elles nous ont coûté
04:21beaucoup, beaucoup d'argent, et ça je ne renie pas, je ne renie pas ce qu'on a fait
04:24pendant la crise Covid, je ne renie pas tout ce qui a été fait en matière de protection
04:28des entreprises et en protection des citoyens sur l'énergie, mais ça coûte énormément
04:35d'argent maintenant.
04:36Comment dire, c'est fini, on arrête de jouer, on a vu encore Moody's hier qui n'a pas
04:41effectivement rétrogradé la note de la France, mais qui a donné une perspective
04:45négative, exactement comme Fitch, c'est la même chose.
04:48En gros, la dette française sera dégradée si ça continue comme ça dans quelques mois.
04:53Absolument, donc on va se retrouver avec des taux d'intérêt qui sont plus importants.
04:55On a énormément de chantier à mettre sur la table et à re-questionner, il faut le
04:59faire au-delà du budget.
05:01C'est en cela où je trouve qu'il y a une forme d'irresponsabilité de certains à
05:05l'Assemblée nationale aujourd'hui sur son budget.
05:06Y compris dans la majorité présidentielle ?
05:08Partout, parce qu'il n'y a pas vraiment de remise en question ou de vue globale d'intérêt
05:17de la nation.
05:18Certains le font, d'autres pas, mais il y a un moment où il va falloir se réveiller.
05:21On ne peut pas continuer à dépenser sans compter.
05:23Je retiens une phrase de Thierry Breton qui l'a prononcée il n'y a pas très longtemps
05:28en disant « j'aimerais bien qu'il y ait des politiques qui s'emparent de la question
05:31». Un jour ou l'autre, il faudra se poser la question de la remise à plat de notre
05:34modèle social.
05:35Je suis désolé de le dire aussi violemment que ça, mais notre modèle social aujourd'hui
05:39n'est plus financé.
05:40Et depuis longtemps.
05:41Vous parlez de la Sécurité sociale là par exemple ?
05:43Sécurité sociale, retraite, vous pouvez tout notre modèle social.
05:45Qu'est-ce que vous voulez ? Ne plus rembourser et l'été au privé ?
05:47Ça ne fonctionne pas comme ça.
05:49Ce n'est pas simplement dire on va arrêter de rembourser ou on va surcotiser pour obtenir.
05:54Aujourd'hui, notre protection sociale est financée uniquement par le travail.
05:58Il faut se poser la question de savoir s'il n'y a pas d'autres financements possibles.
06:01C'est-à-dire ?
06:02C'est-à-dire qu'on peut aussi, je ne sais pas, taxer les outils de production.
06:05Il y a plein de trucs.
06:06Donc taxer les entreprises par exemple ?
06:08Oui, mais taxer les outils de production, ce n'est pas la même chose que taxer les
06:11entreprises.
06:12Oui, mais d'accord, mais il faut trouver d'autres voies ou alors il faut être plus
06:18raisonnable.
06:19Si je vous prends encore la réforme des retraites, vous allez dire que c'est mon dada et que
06:21je n'en sors jamais.
06:22Mais franchement, d'avoir abandonné l'histoire de la retraite par points, c'est une connerie
06:28monumentale.
06:29Peut-être, sauf que ça avait duré des mois et à l'époque, il y avait une majorité
06:32quand même moins étriquée que celle qui existe aujourd'hui.
06:35Est-ce que c'est le moment de rouvrir ce débat ?
06:36Non, mais il va falloir le rouvrir à un moment ou à un autre.
06:38Le plus tôt on le fait, le mieux c'est.
06:39Aujourd'hui, si vous voulez, ces histoires de taxation sur les entreprises, ces histoires
06:49d'impôts qu'on lève de manière de plus en plus importante, en fait, on prend du flux,
06:56on taxe du flux, alors qu'on répare le budget par taxer le flux, alors que c'est du stock
07:02qu'on a et que le stock, ça ne se répare jamais en taxant le flux.
07:05André Lacoste, le problème, c'est le modèle social français ?
07:06Pas du tout, je suis en désaccord total.
07:09D'abord, première chose, le bilan qu'on a aujourd'hui des mille milliards de dettes
07:15d'un système même social qui, pour le coup, est très dépensier, ce n'est pas un truc
07:22qui tombe du ciel.
07:23Ce n'est pas un roman dystopique.
07:24C'est un bilan de cette année d'Emmanuel Macron.
07:28Je vous ai laissé parler, maintenant c'est à mon tour.
07:31Sur le modèle social, moi je prends par exemple les rapports de la Cour des comptes.
07:37Fraude sociale, 20 milliards d'euros.
07:4020 milliards d'euros.
07:41L'inspection générale nous explique par exemple qu'il y a dans notre pays 75 millions
07:46d'assurés avec droits sociaux ouverts pour 68 millions de résidents.
07:51Je répète, 75 millions de personnes couvertes par l'assurance maladie pour 68 millions de
07:55résidents.
07:56Il y a des fraudes à la TVA, il y a des fraudes au travail détaché.
07:59Gabriel Attal avait lancé le chantier parce qu'on l'avait initié, qu'on avait lancé
08:02l'alerte au Rassemblement national.
08:04Le véritable problème, c'est qu'on ne fait pas le bilan de ce qui a été engagé.
08:07Et le bilan de ce qui a été engagé contre la fraude sociale, c'est seulement 6% de recouvrement.
08:12C'est-à-dire qu'il y a une inefficacité totale.
08:14Quand on prend par exemple la victoire du RN hier qui était d'abaisser de 5 milliards
08:20d'euros la contribution de la France à l'Union européenne.
08:22Mais c'est normal.
08:23C'est-à-dire que tous les pays d'Europe, les Pays-Bas, l'Allemagne, ils ont tous réussi
08:28à faire baisser leur contribution nette à l'Union européenne, à situation exceptionnelle,
08:32sauf la France.
08:33Seul pays de l'Union européenne à avoir augmenté dans son budget, en tout cas présenté
08:37par M. Barney, la contribution à l'Union européenne.
08:39C'est 5 milliards.
08:40On peut proposer aussi une baisse sur, à droits constituels constants, une baisse de 4 milliards
08:46sur les politiques migratoires, 23 milliards sur la fraude sociale, la fraude fiscale.
08:51Taxer les rachats d'actions par exemple, une entreprise qui vend ses actions pour ensuite
08:55les racheter, ça n'a aucune utilité productive, ça n'a aucune utilité du tout, c'est de la
08:59spéculation.
09:00On les taxe.
09:01C'est un amendement modem ça.
09:02C'est très bien.
09:03Vous êtes d'accord.
09:04Ça veut dire que la bataille culturelle RN a marché jusqu'au modem, mais on parle des
09:07entreprises, et j'en termine là-dessus, c'est systémique, c'est à l'échelle systémique
09:12qu'il faut agir.
09:13On parle par exemple d'entreprises agricoles.
09:15M. Attal, à juste titre, à l'époque de la crise agricole, nous avait dit que le Mercosur,
09:19la France dira non, parce que sur la filière bovine, c'est pas bon pour nos boîtes.
09:24Le traité de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, je crois que toute la classe politique française,
09:27peut-être à l'exception de quelques personnes de la majorité, disait que la filière des
09:30eaux-vins va couler.
09:32Très bien.
09:33Et on remarque un an plus tard que Bruxelles nous l'impose, le Mercosur.
09:37Donc on ne peut pas avoir des politiques internes pour nos emplois, pour préserver l'économie
09:41circulaire, l'économie locale, etc. si derrière, nous n'avons pas de frontières,
09:46et si derrière, nous sommes les seuls au monde à croire à la mondialisation heureuse
09:49de M. Attali.
09:50Et sauf qu'hier, justement, Emmanuel Macron, président de la République, devant des chefs
09:54d'entreprise, a critiqué les hausses d'impôts décidées en ce moment.
09:58Je le cite, vous allez y répondre, tout cela n'est possible, il y a une bataille macro-économique,
10:04tout cela n'est possible, n'est pas possible si on monte les impôts, si on monte le coût
10:07du travail, et qu'on pense qu'on règle les problèmes de déficit public en revenant
10:13totalement sur la cohérence de la politique qui était menée auparavant.
10:17Emmanuel Macron ne veut pas changer de politique.
10:19Non mais, écoutez, quelque part, il a raison, moi je vais vous donner juste un chiffre qui
10:25concerne les entreprises de taille intermédiaire.
10:27Aujourd'hui, le déficit de compétitivité des entreprises de taille intermédiaire avec
10:31ses voisins européens est de l'ordre de 80 milliards par an.
10:34C'est bien que le coût de notre travail, le coût du travail en France, et on le sait,
10:39et c'est normal, c'est parce qu'on a une protection sociale que le monde entier nous
10:42envie, mais qui nous coûte de l'argent.
10:43Quand je dis qu'il faut la remettre à plat, je ne dis pas qu'il faut la supprimer, je
10:46dis simplement qu'il faut aller vérifier, chercher, et ça c'est le boulot des parlementaires,
10:50je suis désolé, le contrôle de l'action de l'État n'est pas fait par les parlementaires.
10:53D'accord ? Donc il a raison, le Président de la République, quand il dit ça, une politique
10:57de l'offre, ça met en général 5 à 6 ans pour donner des résultats hors crise, hors
11:02crise.
11:03Donc vous êtes en train de dire que 7 ans, ce n'était pas assez ? Non mais ce n'est
11:06pas ça.
11:07Mais les Français ne sont pas d'accord.
11:08Ça ne vaut pas 14 ans de Macron en plus.
11:09Hors crise, je vous dis bien, au bout de 2 ans, on est rentré en crise avec la crise
11:12Covid, au bout de 3 ans, crise Covid suivie de la guerre en Ukraine, suivie de la crise
11:17énergétique.
11:18Et Nicolas Sarkozy a dit la même chose avec la crise de 2008, on est en train de s'habituer
11:23d'abord à ce que surviennent de plus en plus souvent des crises, de toute façon.
11:28Oui mais de l'autre côté, si vous faites la politique de la demande, ça ne fonctionnera
11:31pas quand vous n'avez pas une économie qui est forte.
11:33Donc il y a un moment où il faut être malin et agile.
11:35Voilà, c'est tout.
11:36Dernière question pour vous Andréa Cotarac, est-ce qu'on va tout droit vers un 49-3 ?
11:39Écoutez, ce sera un danger pour la démocratie parce que moi je suis les débats qui sont
11:45d'ailleurs très intéressants sur la philosophie de chaque groupe politique, sur le budget
11:48qui est quand même le cœur de la vie politique française, c'est le budget qui engage l'ensemble
11:52des politiques publiques qui vont derrière.
11:53Si on le fait à chaque fois, on discute, là au moment où je parle, aujourd'hui,
11:59les débats vont se poursuivre le samedi, si à la fin, c'était l'objectif initial
12:03de M. Barnier et de sa majorité LRO, macronistes, c'était le 49-3, pardon, mais on est en
12:08train de discréditer la démocratie de notre pays.
12:10Et donc s'il active l'article 49-3, est-ce que le Rassemblement national votera la censure ?
12:15Nous n'écartons pas et nous n'écarterons jamais la censure de ce gouvernement.
12:19Bruno Miliani en un mot ?
12:20Juste, ça me fait rire parce que quand on a fait le 49-3 très vite dans les derniers
12:23budgets, on s'est fait traiter d'antidémocrate, là on laisse le débat.
12:26C'est pas vrai, sur les retraites on a débattu.
12:29Deuxième chose, il reste un autre moyen pour le gouvernement Barnier d'échapper au 49-3,
12:34c'est l'article 47-1 de la Constitution qui renvoie le texte parce qu'il n'est pas fini
12:37directement au Sénat.
12:38Oui, écoutez, on en parlera avec vous.
12:40Merci d'être intervenu ce matin sur Sud Radio, Andréa Cotarac et Bruno Miliani.
12:45Andréa Cotarac, porte-parole du Rassemblement national, Bruno Miliani, porte-parole du Maudit.