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Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, la condamnation de Nicolas Bedos pour violence sexuelle est-elle trop sévère ?

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Transcription
00:00Europe 1, Pascal Prohevo, de 11h à 13h sur Europe 1, Pascal.
00:04Nicolas Bedot se condamnait donc hier à un an de prison dont 6 mois avec sursis, 6 mois sous bracelet électronique pour des agressions sexuelles.
00:12Il a fait appel, donc on repart à zéro, à mon sens, c'est comme ça que ça se passe, il n'aura pas le bracelet tant que la condamnation ne sera pas définitive.
00:20Les juges ont aussi prononcé une obligation de soins addictologiques et psychologiques.
00:24Ils ont demandé que l'acteur soit inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes.
00:28L'avocate de Nicolas Bedot parle d'une condamnation d'une sévérité totalement inédite, injuste.
00:33Je vous propose d'écouter Julia Minkowski, avocate de Nicolas Bedot.
00:37Un baiser dans le cou et une main posée 2 secondes sur un jean au milieu d'une boîte de nuit,
00:43on se retrouve condamné à porter un bracelet électronique pendant une durée de 6 mois.
00:49Je suis à la fois stupéfaite et choquée du délibéré que je viens d'entendre.
00:56Cela fait 20 ans que j'exerce ce métier.
00:59Cette condamnation, cette sévérité est totalement inédite, inédite, injuste, totalement inacceptable.
01:08Et elle a prolongé sa réflexion toujours devant les caméras, cette fois de France 5, hier soir Julia Minkowski.
01:15Est-ce que ce n'est pas une volonté d'humiliation comme s'il était le pire récidiviste,
01:19qu'il était urgent de confiner chez lui,
01:23parce qu'on aurait peur qu'il commette la pire des agressions la plus violente demain ?
01:27C'est ça faire oeuvre des pédagogies ?
01:29Comment expliquez-vous cette sévérité maître Minkowski ?
01:32Je crois qu'on a voulu faire un exemple.
01:35On a jugé monsieur Nicolas Bedot, pas pour ce qu'il a fait, mais pour ce qu'il est.
01:40Parce que c'est une personnalité et parce que la justice achète un bon coup de com'
01:44elle est tellement critiquée pour son incapacité à prendre réellement à bras le corps le problème des violences sexuelles
01:52que quand elle a une personnalité sous la main,
01:55elle agit avec une célérité qu'on ne connaît pas par ailleurs,
01:59elle condamne dans des conditions absolument extraordinaires et critiquables,
02:04et avec ce type de peine.
02:07Je ne sais pas, je disais tout à l'heure, a priori comme il a fait appel,
02:12il n'est pas confiné chez lui avec un bracelet chronique.
02:17J'espère qu'on pourrait avoir d'ailleurs cette précision.
02:21Vous êtes assez nombreux depuis hier à réagir sur ce thème
02:24et nous sommes avec qui ? Avec Hélène du Cap d'Aille.
02:27Bonjour chère Hélène et merci d'être avec nous.
02:31Bonjour cher Pascal, bonjour à tous.
02:33Votre sentiment, c'est un sujet délicat.
02:35Écoutez, c'est très délicat, c'est inexcusable.
02:38Il faut rappeler que j'ai une soixantaine d'années
02:43et que personnellement je trouve ça aujourd'hui un peu, comment dire,
02:49extrêmement grave comme sentence.
02:51À mon époque, je pense qu'une paire de claques
02:56ou carrément une petite leçon de morale aurait fait son oeuvre
03:00sans passer par la cage justice et toutes les répercussions que cela a.
03:05Je pense que c'est générationnel.
03:08Vous voyez, moi je trouve ça très grave, inadmissible,
03:11mais de là à porter un bracelet, à être condamné à six mois,
03:16je trouve ça extrêmement préjudiciable et extrêmement, comment dire...
03:21Discompensé ?
03:23Oui, enfin complètement.
03:25Écoutez, je vais redire ce que j'ai dit sur l'antenne de CNews
03:28et puis on est allé dans la rue et on a interrogé des jeunes gens.
03:32La fracture générationnelle sur ces sujets-là est abyssale.
03:36Je ne peux pas vous dire autre chose.
03:38C'est-à-dire que les moins de 30 ans, moi je suis dans la rédaction d'Europe 1,
03:41je me suis baladé ce matin, je suis allé au service internet,
03:44il y a beaucoup de jeunes femmes qui travaillent ici.
03:46Géraldine, elle n'a pas non plus 22 ans,
03:51donc quand je dis la fracture générationnelle,
03:53peut-être est-elle plus proche de vous Géraldine que de ces jeunes gens.
03:57On a fait une sorte de micro-trottoir ce matin
04:00et j'ai été frappé.
04:02Tous les jeunes filles de 24, 25, 26 ans
04:05considèrent qu'un baiser dans le cou, c'est une agression sexuelle
04:10qui doit être sanctionnée.
04:12Alors je n'ai pas de statistiques à vous donner,
04:14je n'ai pas de sondage précis à vous donner.
04:16C'est comme cela au hasard des conversations.
04:18Je ne sais pas ce qu'on pense Géraldine d'ailleurs.
04:19Mais ils nous ont consentis bien sûr.
04:20On n'a pas à nous faire des bisous dans le cou sans qu'on ait demandé.
04:23Mais est-ce que vous trouvez que cette peine est disproportionnée ?
04:25Parce que c'est ça le sujet.
04:26De là à avoir un bracelet et d'être condamnée, oui.
04:30Vous trouvez que c'est disproportionné ?
04:32Eh bien les jeunes femmes que j'ai entendues ce matin,
04:35elles ne sont pas forcément...
04:36Mais c'est condamnable.
04:37Vous voyez ce que je veux dire ?
04:38Mais alors condamnable, une amende ?
04:40Je ne sais pas, je ne peux pas vous répondre.
04:42On n'a pas à faire un bisou dans le cou à une femme qui n'est pas d'accord.
04:45Mais je suis d'accord avec vous, je suis d'accord avec vous.
04:49Je ne peux pas vous dire autre chose.
04:50D'ailleurs il n'y a même pas de discussion.
04:52Et le baiser dans le cou, ajouter une main posée sur le sexe avec un jean.
04:59La jeune femme portait un jean.
05:00Mais c'est ce que je disais ce matin.
05:02Comment exprimer une surprise après la condamnation de Nicolas Bedos ?
05:08Comment exprimer une surprise quant à la sévérité de la peine
05:13sans condamner ses gestes, ni minimiser leurs conséquences
05:17ou encore contester la prise de conscience ?
05:19Salutaire bien sûr que la séquence Me Too a opéré sur les esprits.
05:23C'est ça la difficulté dans ces temps qui ont proscrit la nuance, chère Hélène.
05:32Mais vous par exemple, est-ce que vous avez déjà,
05:35est-ce que quelqu'un vous a embrassé dans le cou alors que vous ne le souhaitiez pas ?
05:39Je n'en ai pas le souvenir.
05:41Mais combien même un homme m'aurait embrassé un peu ivre dans une boîte de nuit.
05:48J'en aurais passé tout un cirque.
05:50Je lui aurais dit, attends, excuse-moi, mais on ne se connaît pas.
05:53Et voilà, moi j'aurais réglé le problème en direct,
05:58sans aller porter plainte pour viol.
06:01Enfin je ne sais pas, l'agression sexuelle,
06:04ce n'est pas une agression sexuelle que d'avoir un baiser dans le cou.
06:07C'est vécu comme ça aujourd'hui, qu'est-ce que vous voulez ?
06:10Et d'ailleurs il est au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes.
06:16Mais j'entends ce que vous dites, j'entends.
06:18Alors moi ce que je voudrais, peut-être, vous savez il y a une jeune auditrice
06:21qui nous appelle régulièrement, qui est à Sciences Po,
06:24d'ailleurs on ne l'a pas eu d'ailleurs, me semble-t-il, depuis le 28 août.
06:27Non on ne l'a pas eu, on ne l'a pas eu.
06:29Ce sera intéressant d'avoir une personne sur ce sujet, d'une autre génération.
06:34Marine de mémoire.
06:35Elle s'appelle Marine, donc je crois qu'on peut essayer de l'appeler,
06:37parce que le témoignage d'Hélène Ducapdaille,
06:41il est représentatif bien sûr, mais le monde a changé Hélène.
06:44Moi je suis ennuyé là-dessus, parce que je...
06:47D'abord, il y a des choses qui n'arrivent qu'à certains hommes, disons-le.
06:54Hélène, il y a des gens qui n'ont jamais de leur vie
06:58tenté d'embrasser, dans le coup, une femme qui n'était pas consentante.
07:03C'est sous ! Excusez, vous m'entendez là ?
07:06Oui mais si vous êtes sous, c'est une solution agréable.
07:08C'est pas une excuse.
07:09C'est une solution...
07:10Il était sous dans une boîte de nuit.
07:12Aujourd'hui, ça veut dire que si un jeune homme met la main sur l'épaule,
07:17ou quoi que ce soit, touche...
07:18Non, la main sur l'épaule, c'est pas la même chose.
07:20Ah, c'est pas pareil ?
07:21Non, c'est pas la même chose.
07:22C'est pas la bouche qui vient faire un baiser.
07:25D'abord, il ne faut pas toucher, la réponse est claire.
07:27On ne touche pas une femme qui n'est pas consentante.
07:30Bien sûr, tu ne touches pas les cheveux de quelqu'un.
07:34On peut avoir un geste amical sur une épaule.
07:39Mais là, il n'y aura pas de soucis.
07:40Oui, mais bon...
07:41Si vous avez un geste amical sur une épaule...
07:43Oui, mais à la limite, on confond tout.
07:45Aujourd'hui, je...
07:46Écoutez, il n'y a pas une femme...
07:47Si par exemple, vous travaillez avec quelqu'un que cette femme a un chagrin important
07:53parce qu'elle vient d'apprendre une mauvaise nouvelle
07:55et que vous lui faites un geste sur l'épaule ou sur le bras,
08:02elle ne va pas aller porter plainte pour viol.
08:03Non.
08:04Est-ce que vous en savez ?
08:05Ce sera peut-être mal interprété.
08:07Qu'en savez-vous, Pascal ?
08:09Vous savez, on mélange tout aujourd'hui.
08:12C'est terrible.
08:13On ne sait plus comment se comporter.
08:15Je plains les hommes qui ne savent plus se comporter.
08:17Parce qu'il y a des hommes très bien...
08:19Je ne partage pas votre avis.
08:20Je vous assure, je ne partage pas votre avis.
08:22Je suis dans une rédaction,
08:23mais il n'y a aucune ambiguïté dans les rapports que j'ai avec les femmes.
08:26Je n'avais pas particulièrement beudos.
08:27Mais là, sur le coup, le truc, c'est que c'est l'alcool.
08:31Cet alcool fait déraper beaucoup de personnes.
08:36Vous savez, cet alcool fait déraper beaucoup de personnes.
08:39C'est une circonstance aggravante, l'alcool.
08:41Oui, c'est terrible, mais c'est inexcusable.
08:43Oui, mais vous le voyez comme une excuse.
08:45Vous le présentez comme une excuse.
08:47Non, non, je ne l'excuse pas.
08:49Je ne pense pas que ce beudos, en question, sans alcool,
08:55se serait permis de lui mettre la main au nez à travers le pantalon.
09:02Je pense qu'il a un minimum d'éducation.
09:06Oui, mais là, on n'est pas dans l'éducation.
09:08Il y a des hommes qui se croient tout permis.
09:12Je vais dresser le portrait robot, et ça ne concerne pas forcément Nicolas Bedos.
09:19Il y a des gens qui considèrent qu'ils ont plus de talent que les autres,
09:22donc tout est permis parce qu'ils ont plus de talent.
09:24Il y a des gens qui considèrent qu'ils sont plus beaux que les autres,
09:26donc tout est permis parce qu'ils sont précisément plus beaux.
09:28Il y a des gens qui considèrent que parce qu'ils sont plus riches,
09:30parce qu'ils sont plus intelligents, parce qu'ils sont plus cultivés,
09:32ils peuvent tout se permettre.
09:33Il y a une forme de se comporter dans la vie, d'être mal élevé, d'arriver,
09:37de penser que tout le monde t'attend.
09:39Ça existe.
09:40Ça existe chez les hommes, chez les femmes, peut-être plus chez les hommes,
09:44le comportement que je décris là.
09:46C'est sanctionné aujourd'hui, alors c'est moral ce que je dis là aussi,
09:50c'est sanctionné par la société.
09:52Il y a des comportements qu'on acceptait avant et qu'on n'accepte plus aujourd'hui.
09:56Sur le fond, je l'ai dit aussi, je peux trouver que cette sanction est disproportionnée.
10:02Je l'ai dit.
10:04Mais je vous répète, la jeune génération, elle n'est pas prête.
10:08Oui, mais ça donne une leçon pour les autres hommes.
10:10Vous voyez ce que je veux dire ?
10:11Oui, mais alors ça, cet argument-là...
10:14Cet argument de dire qu'on ne fait pas d'oblètes sans casser deux,
10:18ça m'ennuie un peu parce que c'est...
10:20Mais enfin bon, cette émission est faite pour le débat.
10:24Donc c'est votre...
10:25Chère Nana Mouskoury, c'est votre...
10:27Ça y est, elle est revenue.
10:29On rappelle pourquoi ? Parce que j'ai des lunettes, apparemment.
10:32Petit en boucle, petit en boucle...
10:35Ah bah tu l'as préparé !
10:40Bon, merci. Quel est votre programme aujourd'hui, Hélène ?
10:44Ah bah cet après-midi, je vais au cinéma, figurez-vous.
10:47Ah, vous allez voir quoi ?
10:48Je vais aller voir L'Amour Ouf.
10:50Il est incroyable.
10:51Il est bien ?
10:52C'est très bien.
10:53C'est très violent.
10:54On m'a dit très peu de violence.
10:55Oui, beaucoup de violence.
10:56Énormément de violence.
10:57Énormément de violence.
10:58Dans L'Amour Ouf ?
10:59Oui, beaucoup de violence.
11:00Vous l'avez vu ?
11:01Oui, oui, oui, c'est pas ce qui m'a marqué.
11:02C'est un film incroyable.
11:03Vous êtes sûre que c'est L'Amour Ouf que vous avez vu ?
11:05Oui, incroyable, mais très violent.
11:06Mais pourquoi le violent ? C'est pas du tout violent.
11:08C'est vrai ou pas ?
11:09Oui, oui, non, c'est violent.
11:10Un petit peu, oui, parce qu'il y a du trafic de drogue, etc.
11:12Donc un peu de violence quand même.
11:13Bon, vous y allez avec qui, Hélène ?
11:15Beaucoup de kalachnikovs et des moglobines.
11:18Vous allez avec une kalachnikov ?
11:20Non, non, non.
11:23Il y a beaucoup de kalachnikovs et des moglobines dans le film.
11:27Il y a beaucoup d'amour aussi.
11:28Mais vous allez avec qui ?
11:29Avec une amie.
11:31Et vous faites draguer dans les cinémas parfois ?
11:33Ben non.
11:35Non.
11:36Bon, faites attention.
11:37Les gens y vont pour regarder un film, non pas pour draguer.
11:41Je ne sais pas, vous savez ce qu'il se passe.
11:43A priori, oui.
11:45Il y a des rendez-vous galants dans les cinémas.
11:47Oui, mais ça ne me concerne pas, vous voyez ?
11:49Ah bon.
11:53Quand on était jeunes, le cinéma était une occasion de nouer une relation.
11:59Ah ben nous aussi, vous savez, ça n'a pas changé.
12:01Oui, c'était...
12:03Juste que nous, maintenant, les films sont en couleurs.
12:05C'est la seule différence.
12:06C'est une première sortie en amoureux.
12:07Voilà, c'était un préliminaire.
12:09Il ne s'agissait pas de concrétiser dans le cinéma.
12:12Bien évidemment.
12:13Avant, c'était simplement...
12:14Voilà.
12:15Donc par exemple, vous, quand vous avez emmené vos petites amies
12:18pour voir Les soins d'Anne-Anne Martien,
12:20ou La Belle et le Pêcheur,
12:27ou Le Livre de la Jeune,
12:29ou alors Car,
12:31Le Roi Lion,
12:33Skar,
12:35Il y a Mufasa qui sort bien.
12:36Mufasa !
12:3930 ans de journalisme.
12:41Même 40.
12:42Une radio historique.
12:45Allez-y, Nana.
12:47Dans un instant...
12:48Oh non, arrêtez.
12:49Dans un instant, le flash des mini-déesses d'Elisabeth Ovati sera notre invitée.
12:53A tout de suite avec Pascal Freud sur Europe 1.

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