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Dans son édito du 21/10/2024, Paul Sugy revient sur la séquence politique autour de l'examen du budget, qui débute ce lundi à l'Assemblée.

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Transcription
00:00Tout simplement, quand on voit quelques dizaines de joueurs
00:02réunis autour d'une table avec la possibilité pratiquement infinie
00:05de dépenser l'argent des autres, selon des règles qui évoluent
00:07en permanence au fur et à mesure de la partie,
00:09c'est qu'on assiste à un jeu de société.
00:11Alors, le temps de ces quelques jours, les séances de la Commission
00:13des finances se sont transformées en une sorte de vaste partie de poker
00:16dont Charles de Cousson n'a été que le croupier, parfois impuissant,
00:20à rappeler la raison des joueurs galvanisés qui auraient dû être
00:22interdits de casino depuis longtemps, vu l'inconscience avec laquelle ils misaient.
00:26Cela dit, ils pouvaient bien relancer ou aller au tapis autant qu'ils le voulaient.
00:29L'argent n'était pas le leur et dans leur esprit, on pouvait se recaver,
00:32comme on dit au poker, autant de fois qu'on le souhaite.
00:35Cette partie de poker menteur était d'autant plus facile à jouer
00:38que tout le monde paye pour voir.
00:39Mais à la fin, on sait très bien que nul n'aura à dévoiler son bluff
00:42puisque les cartes ne seront jamais retournées.
00:44Évidemment, un tel budget ne peut pas être voté en l'état.
00:46Nos Cyrano du Texas Hold'em avec les jetons du contribuable
00:49savent en effet que la copie ne sera pas votée.
00:51Alors, comme disait le plus français de nous tous,
00:53c'est encore plus beau lorsque c'est inutile.
00:55Vous avez raison, c'est vrai que certains ont beaucoup,
00:57beaucoup d'idées pour dépenser l'argent des autres.
01:00Au total, plus de 50 milliards d'impôts supplémentaires
01:03prévus par ces députés.
01:04Oui, vous avez raison.
01:05En plus de jouer au poker, les parlementaires se sont disputés,
01:07comme le dit Michel Barnier lui-même, le prix du concours l'épine
01:10de celui qui ferait la trouvaille la plus créatrice
01:12pour trouver des mesures confiscatoires.
01:14Le bon peuple, lui, voyait la copie entrer en commission avec déjà appréhension.
01:19Il y avait 20 milliards d'impôts supplémentaires
01:21qui étaient prévus par Michel Barnier.
01:22On en sort avec le triple tarif, cette fois hors de question
01:25de se contenter de tondre seulement les ménages les plus riches.
01:27Il y en a pour tout le monde.
01:28Les grosses entreprises, les propriétaires de maisons secondaires
01:31ou de voitures polluantes.
01:32Vous allez me dire, ça ne fait pas encore tout le monde.
01:34Et aussi, tout simplement, les consommateurs d'électricité.
01:36Là, vous êtes sûrs que chacun a son tarif.
01:39Bien entendu, alors, les partis du socle commun, Barnier-Romacroniste,
01:42vont avoir beau jeu de rejeter en bloc la faute sur les jeux d'alliances
01:45un peu baroques entre les différentes oppositions, ce qui est vrai.
01:48Mais ils n'ont pas fait non plus eux-mêmes dans la dentelle.
01:50Ce serait oublié un peu vite que la paternité de certaines trouvailles
01:53leur revient directement, par exemple, à Tout seigneur, tout honneur.
01:56C'est au bloc central que l'on doit la création d'une nouvelle tranche
01:58d'imposition sur les héritages ou encore la hausse des plafonds
02:02d'exonération pour les transmissions.
02:03Alors, ils ont ouvert la boîte de Pandore.
02:05Les oppositions n'avaient plus qu'à s'engouffrer dans la brèche
02:07pour aller taxer encore un peu plus l'héritage.
02:10De toutes les nouvelles mesures fiscales,
02:12celle-ci est particulièrement symbolique à vos yeux.
02:14Oui, je crois qu'au fond, c'est la plus idéologique de toutes.
02:17C'est celle qui dénote de notre allergie, au fond, à toute forme de verticalité.
02:20Chaque génération devrait faire table rase du leg du passé.
02:24On aimerait que cette logique, au fond, soit transposable.
02:26On a parlé jusqu'ici des recettes.
02:28Parlons maintenant des dépenses, car au fond, il y a bien un héritage
02:30qui se transmet de génération en génération et qui, plutôt que d'être taxé,
02:35lui, ne fait que croître.
02:36C'est celui, bien sûr, de la dette.
02:37Donner à chacun la même chance, c'est accepter de baisser aujourd'hui
02:40les dépenses pour ne pas vivre au crochet de nos enfants demain.
02:43Voilà ce qu'une assemblée vraiment soucieuse de l'égalité
02:45entre les générations devrait décider.
02:48Il est temps de mettre des limites aux enchères de cette partie de poker
02:51qui n'est décidément pas jouée que par des asses.
02:53Sous-titrage Société Radio-Canada

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