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Dans son édito du 21/11/2024, Paul Sugy revient sur la pression qui pèse sur Michel Barnier concernant le budget. 

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Transcription
00:00La politique avec vous, Paul Sujit. Bonjour Paul.
00:02Bonjour Romain.
00:03La pression monte de toutes parts autour de Michel Barnier.
00:06Hier soir, c'est son ministre de l'Économie, Antoine Armand,
00:08qui lui a adressé un avertissement dans les colonnes du Parisien,
00:12publié ce matin, c'était hier soir sur Internet, ce matin dans la presse papier.
00:16Il lui dit, attention, c'est le ministre de l'Économie
00:19qui s'adresse à son patron en clair, au Premier ministre Michel Barnier.
00:22Antoine Armand qui lui dit, attention à l'impôt de trop.
00:25Oui, on savait que l'équation budgétaire de Michel Barnier était surhumaine.
00:28On mesure peu à peu à quel point elle est en fait insoluble.
00:31Alors, en homme de droite, peut-être, mais surtout en homme conscient du sens des réalités,
00:35Michel Barnier s'est présenté devant les parlementaires avec un objectif clair.
00:38Il fallait ramener le déficit en dessous des 5% du PIB en 2025,
00:43moyennant un effort inédit de 60 milliards.
00:45Mais c'est le jeu.
00:46Les parlementaires de tous bords sont tous montés à l'assaut de la citadelle budgétaire,
00:50parfois pour réduire les impôts, les charges, souvent surtout pour ajouter des dépenses.
00:54Et Michel Barnier, lui, est un pragmatique.
00:56Mieux vaut, se dit-il, un budget avec des concessions que pas de budget du tout.
01:00Et il a fait donc des concessions ici ou là.
01:02Il n'a même fait que ça, 500 ou 800 millions pour Laurent Wauquiez,
01:06qui réclame donc l'indexation des retraites sur l'inflation dès le 1er janvier.
01:09Tout à l'heure, ce sera peut-être 3 milliards pour Gérard Larcher et pour les maires de France
01:13qui veulent réduire l'effort que l'on demande aux collectivités locales.
01:16Et on n'a pas encore aussi abordé la question des milliards sur les taxations de l'électricité
01:21que Marine Le Pen, cette fois, réclame.
01:23Mais à force de tracer des lignes rouges, qui s'avèrent finalement des lignes en pointillés,
01:28le budget est tout simplement devenu illisible.
01:30Il a ça aussi en lui, Michel Barnier, c'est un négociateur, il fait des deals.
01:34On l'a fait venir pour ça, d'ailleurs, aussi.
01:35Mais c'est ça, effectivement.
01:36L'homme du Brexit, des négociations sur le Brexit, a appliqué ici la méthode Barnier,
01:41c'est-à-dire négocier en one-to-one avec chacun en disant
01:45je te fais une concession ici, mais tu me soutiens là.
01:47Mais quelque part, ce qui s'applique à la diplomatie, à la géopolitique,
01:50est possible lorsque les États ont en tête l'intérêt du plus grand nombre.
01:54Ici, ce sont des partis politiques qui n'ont pas la même rationalité.
01:57Et à la fin, il n'est pas certain que cette méthode soit la meilleure pour faire un budget politique.
02:01En définitive, est-ce qu'il avait d'autres choix ?
02:04On a bien vu que la menace de censure est déjà forte.
02:07Michel Barnier devait composer aussi avec la donne politique, la situation politique, la politique réelle.
02:13Vous avez raison, Romain, encore que Michel Barnier s'éviterait, par exemple, la menace de la censure
02:17s'il acceptait de plus de concessions avec Marine Le Pen qu'il n'en a fait avec tous les autres responsables politiques.
02:22Puisqu'à la fin, c'est quand même elle en partie qui va décider de son sort.
02:25Et puis, quitte à être censuré en décembre, quoi qu'il arrive,
02:28il vaut mieux être censuré sur ses idées que sur un budget de briques et de brocs.

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