Dans son édito du 12/07/2024, Paul Sugy revient sur les questions sur la gouvernance du pays.
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00:00Depuis quelques jours, vous l'avez déjà souligné, Paul Sujit, on est incapable de savoir même le plus fondamental
00:06est-ce que le pays sera gouverné à gauche ou à droite ?
00:09Pourtant, vous pensez qu'à un moment, il va falloir choisir.
00:11Oui, il faut choisir. Et même s'il a écrit aux Français, Emmanuel Macron, pour laisser entendre que ce choix, en fait, ne dépendait pas de lui,
00:17que c'était aux partis de décider, de s'arranger entre eux, rien n'est moins vrai.
00:20À la fin, c'est quand même lui qui va décider et va être obligé de le faire.
00:23Parce que le petit jeu qui s'est installé, on le voit bien, entre les différents blocs antagonistes qui composent cette assemblée introuvable,
00:29c'est le « je te tiens, tu me tiens » par la motion de censure.
00:32Le premier de nous trois qui va à Matignon ne va pas y rester longtemps.
00:35Bon, ça permet les uns et les autres, effectivement, de se regarder en chien de faïence.
00:38On voit, par exemple, Gérard Larcher promettre la censure de tout gouvernement ayant déministré les filles,
00:43Marine Le Pen ne dit pas autre chose, elle inclut même les écologistes dans la liste hier soir,
00:46les membres du nouveau Front Populaire n'ont évidemment même pas besoin de le dire tellement c'est évident que s'il y avait le moindre ministre hérène au gouvernement,
00:53ils censuraient tout de suite, bref.
00:54Donc on voit bien que ces forces s'équilibrent et qu'à la fin, il va falloir malgré tout contenter l'un et mécontenter l'autre.
01:01Dans la précédente législature, le cumul du bloc présidentiel et DLR, ça suffisait à échapper à la censure.
01:06Donc tant qu'Emmanuel Macron convainquait les Républicains de ne pas le censurer, il pouvait nommer un gouvernement et le faire fonctionner.
01:13Bon, c'était déjà pas gagné, souvenez-vous que les Républicains, ça les chatouillait un peu pour le prochain budget.
01:17Cette fois, ça suffit plus, il faut convaincre soit le RN, soit la gauche de ne pas censurer le prochain gouvernement,
01:23donc en donnant des gages à l'un ou à l'autre.
01:25Et ça, pour l'instant, Emmanuel Macron s'y est toujours refusé en ne faisant que reculer pour mieux sauter.
01:30Alors justement, Emmanuel Macron espère encore fissurer le bloc de gauche en isolant LFI, en isolant la France insoumise.
01:36Oui, je lui souhaite bon courage. D'abord parce que ça ne serait pas forcément très juste.
01:39Les accords électoraux se sont faits non pas après le résultat des urnes, mais avant, entre les différentes parties de gauche
01:44qui ont donc topé sur un programme commun et qui ont fait en sorte que même le candidat le plus modéré,
01:50si jamais ça existe au sein du Nouveau Front Populaire, a été élu dans sa circonscription,
01:53avec les voix de tous les électeurs qui auraient été prêts à voter pour un LFI tendance très excitée.
01:58Donc ce serait franchement injuste, c'est politiquement presque infaisable,
02:01et même si Emmanuel Macron parvenait à désolidariser les socialistes et pourquoi pas les écologistes du reste de la France insoumise,
02:08il faudrait pour ça convaincre Olivier Faure, convaincre Boris Vallaud, convaincre Marine Tendelier,
02:12et bien que c'est pour le bien du pays, donc à leurs yeux, pour le bien de la gauche.
02:16En d'autres termes, il ne pourrait le faire qu'en donnant de très importantes concessions à la gauche
02:21dans le gouvernement de coalition qui en résulterait.
02:23La gauche essaie de jouer sa dernière carte en mobilisant la rue ou encore les grévistes,
02:29puisque la CGT appelle à faire grève pendant les JO.
02:31Oui, c'est l'épreuve du rapport de force, et si on veut filer un peu les métaphores de cours de récré,
02:35cette fois on a plutôt l'impression que c'est le fils du chef espagnol dans Astérix PP
02:39qui retient sa respiration tant qu'on lui a pas donné contentement.
02:42Cela dit, Emmanuel Macron, qui ne peut évidemment pas tolérer qu'un tel chantage soit proposé,
02:47s'est lui-même affaibli et se retrouve moins que jamais en mesure d'y faire face,
02:50et pourtant il le faut, le chef de l'État ne peut pas laisser un tel chantage
02:55avec des grèves pendant les JO se faire, car il en va de l'intérêt de la France,
02:58mais décidément, jamais moins qu'aujourd'hui, le président de la République n'est en mesure
03:01de servir correctement l'intérêt de ce pays, précisément parce qu'il s'est affaibli par rapport à ses forces séditieuses.
03:06Merci beaucoup Paul Sujit, vous avez des lettres !
03:09Astérix, c'est quand même une grande plaisir !
03:11Si on ne cite pas Astérix le matin sur CNews, où va-t-on ?
03:14Merci beaucoup Paul !