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Dans son édito du 23/09/2024, Paul Sugy revient sur l'hostilité autour du nouveau gouvernement de Michel Barnier.

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Transcription
00:00Oui, je crois que c'est la façon dont on peut qualifier l'annonce de ce gouvernement samedi soir entre le fromage et le dessert pour la France qui a enfin donc un nouveau gouvernement.
00:08Et bien finalement, une majeure partie du pays est restée indifférente ou lassée peut-être, et pour les quelques-uns comme nous d'ailleurs autour de ce plateau qui avons su garder un peu de l'excitation que procurait jadis ce genre de nouvelles,
00:18il faut bien reconnaître que même pour nous l'épuisement, parfois aussi le fait que le suspens ait été largement éventé, ont émoussé l'enthousiasme ou les faits de surprise.
00:26Alors la France de gauche s'est entendue hurler au fascisme, quelques ministres issus des rangs des républicains et on a l'impression que c'est Mussolini en personne qui marche sur Paris,
00:34quand la France de droite elle reprend sa respiration en se disant « ouf, ça aurait pu être pire ».
00:38Et entre les deux, ceux qui souhaitent simplement que les affaires reprennent peuvent au moins se rassurer à bon compte devant une équipe qui tient largement la route en ce qui relève des compétences ou de la capacité politique aussi des ministres.
00:50Donc sur le papier romain, on ne serait pas loin de se dire qu'il y a ce qu'il faut dans cette équipe gouvernementale pour redresser le pays sur le papier.
00:56Oui, comme vous dites, ça c'est sur le papier puisqu'il faut être honnête, la question que tout le monde se pose c'est « combien de temps ça va tenir ? ».
01:03Oui et pour cause, quelle que soit la façon dont on accueille le gouvernement avec une franche hostilité ou avec un enthousiasme important,
01:10il y a une chose qui est certaine, c'est que ce gouvernement a une légitimité démocratique extrêmement précaire.
01:15Il ne représente au fond qu'une poignée de députés de l'Assemblée nationale qui eux-mêmes ne s'y retrouvent qu'à moitié et c'est probablement d'ailleurs le premier défi que va devoir affronter ce gouvernement.
01:24C'est une forme de cohérence interne, c'est-à-dire la capacité à continuer d'associer le plus longtemps possible entre elles les forces politiques qu'ils composent.
01:31Rien que ça, ce n'est pas gagné.
01:32On a vu comment est-ce que Gabriel Attal a quasiment voulu mettre en garde Michel Barnier en disant finalement « le patron ça reste moi »
01:37parce que la façon dont Gabriel Attal a voulu s'emparer des questions de société pour demander au Premier ministre des garanties était en réalité un prétexte pour dire
01:44« il faut garder une forme de révérence à l'égard de l'ancien Premier ministre, je reste un petit peu celui qui tient les rênes ».
01:51Et il faut voir aussi la façon dont jusqu'au dernier moment même le modem laissait planer le doute sur sa volonté de participer à cette nouvelle majorité minoritaire comme on y est désormais habitué.
02:01En clair, vous n'êtes pas du tout sûr que ce gouvernement réussisse alors qu'il n'a même pas commencé à agir puisque première réunion dans quelques minutes et puis ensuite premier conseil des ministres à 15h.
02:10Alors on va être parfaitement clair Romain, il faut qu'il réussisse, il le faut pour le pays, c'est une nécessité vitale et d'ailleurs un certain nombre de personnalités que vous avez invitées ce matin l'ont rappelé sur des sujets aussi importants que les finances publiques, l'éducation, l'immigration.
02:23Tous ces sujets-là nécessitent une action, on ne pouvait pas se contenter d'un gouvernement qui ne gère que des affaires courantes, il faut des réformes et des réformes qui emportent le pays avec elles.
02:32Mais il faut bien reconnaître qu'à part la France, tout le monde sinon a intérêt à ce que ce gouvernement échoue.
02:37Michel Barnier est seul contre tous, seul contre une partie de son camp, on l'a vu, même les républicains regardent ce gouvernement avec circonspection et Laurent Wauquiez qui est resté dans sa tour d'ivoire se dit
02:45finalement si jamais ça échoue je pourrais toujours dire que rien de bon ne peut pousser à l'ombre d'Emmanuel Macron.
02:51Mais l'ERN et Éric Ciotti évidemment sont en embuscade, ils n'attendent qu'un faux pas pour déclencher le feu de Zeus sur ce gouvernement qui voudra emporter dans la censure.
03:01La gauche elle donc évidemment outrancièrement crie au fascisme et il ne serait finalement pas plus facile pour ce gouvernement de réussir que vous savez cette célèbre image bullique que pour un chameau de passer par le chat d'une aiguille.
03:12Le terrain est miné et finalement peut-être même que le chameau a plus de chance.
03:16Vous pensez qu'il va durer combien de temps ? Quelques semaines ?
03:18Il y a vraiment le vote du budget qui va être le premier passage sur les fourches codines.
03:23On peut au moins se rassurer sur un point c'est que s'il passe le budget il a des chances de tenir jusqu'à Noël.
03:28Mais la première réforme d'importance qui nécessite de passer par la loi, que ce soit dans le domaine de la sécurité, de l'immigration ou de l'éducation nationale par exemple,
03:35et là Dieu sait s'il faut des lois, le gouvernement ne pourra pas simplement gouverner avec des mesures administratives.
03:40Là l'Assemblée nationale l'attend en embuscade.

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