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Dans son édito du 16/12/2024, Paul Sugy revient sur la future composition du gouvernement Bayrou.

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Transcription
00:00Bah oui, s'il fallait, Chana, une image pour résumer un petit peu la situation, c'est peut-être cette conférence de presse sur Mayotte
00:05où l'on a donc le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, et le Premier ministre nouvellement désigné, François Berroux,
00:11lequel s'éclipse au bout de quelques minutes pour laisser son ministre de l'Intérieur démissionnaire répondre aux questions des journalistes.
00:19Cela montre bien qu'il y a effectivement François Berroux, qui vient d'arriver dans les tractations politiques que l'on imagine houleuses et compliquées,
00:25et Bruno Retailleau, lui, à son poste, malgré donc la démission du gouvernement précédent, à son poste en situation de gestion de crise,
00:33à sa place aussi auprès du pape François, qui l'accompagne tout au long de cette journée de dimanche que nous venons de vivre à Ajaccio.
00:40En tant que ministre de l'Intérieur, il est aussi ministre en charge des cultes, et donc on voit bien ce contraste, ce paradoxe d'image.
00:47Au fond, pour répondre à votre question, Chana, le maintien de Bruno Retailleau à son poste ne serait pas seulement essentiel pour la poursuite de la ligne politique,
00:55qui est évidemment très importante, celle que Bruno Retailleau a enclenchée, celle d'une fermeté sur les sujets régaliens et d'une véritable politique migratoire
01:02digne de ce nom dont la France espérait se doter depuis maintenant de nombreuses années.
01:05Ce serait aussi le signe qu'il y a une forme de continuité politique d'un gouvernement à l'autre, d'un Premier ministre à l'autre.
01:11Au fond, la question Retailleau, puisque c'est bien de cela dont il s'agit ce matin, ce serait l'assurance, s'il était tranché dans un sens positif,
01:19si Bruno Retailleau était maintenu à la place Beauvau, ce serait l'assurance que nous ne sommes pas en train de vivre, au fond, l'éternel recommencement à zéro
01:27d'une politique qui se cherche en permanence, mais qu'il y a une forme de stabilité dans la gestion des affaires de l'État.
01:32– Mais est-ce que ce serait un bon calcul politique de la part de François Bayrou de garder Bruno Retailleau, sa risque de froisser la gauche ?
01:38– Bon, d'abord, on espère que lorsqu'il s'agit de l'intérêt de la France, tout n'est pas question que de calcul politique.
01:42Et justement, c'est là encore qu'il y a un contraste, on voit François Bayrou condamné à ces calculs politiques,
01:47condamné à ces tractations incessantes et dont on sait très bien que l'issue est plus qu'incertaine avant même qu'elles aient commencé,
01:53avec les différents chefs de parti, avec les différents représentants politiques, et Bruno Retailleau, lui, au contraire, qui agit en homme d'action.
02:00Pour en venir à la politique, puisque c'est votre question, le gouvernement penche déjà assez dangereusement,
02:06plus qu'avant en tous les cas, du côté de la gauche, avec François Bayrou, dont on rappelle qu'il avait par exemple soutenu François Hollande
02:10lors des élections présidentielles, François Bayrou qui était jusqu'à maintenant commissaire au plan.
02:15Alors, sans me prononcer sur l'importance qu'il a consacrée à sa tâche, c'est en tout cas le représentant d'une forme d'étatisme socialiste bon teint.
02:23Et il faut justement garder à tout prix la droite, c'est aussi la raison pour laquelle Gérard Larcher s'est fait l'avocat du maintien de Bruno Retailleau à son poste.
02:31Alors, vous évoquiez cette image pendant une conférence de presse ce week-end.
02:34Est-ce que d'ores et déjà, Bruno Retailleau ne fait pas un peu trop d'ombre à François Bayrou ?
02:38C'est certain, cela dit, n'importe quel homme de conviction en politique risquerait de faire de l'ombre à François Bayrou.
02:43Le ministre de l'Intérieur se révèle chaque jour un peu plus un homme d'État quand les conditions de la nomination de François Bayrou à Matignon font pour l'heure de lui un homme d'étape.

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