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Dans son édito du 29/11/2023, Paul Sugy revient sur les propos d'Éric Dupond-Moretti à l'Assemblée à l'encontre du RN et sur la question sécuritaire en France.

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Transcription
00:00 Alors je les laisse régler leur compte entre eux en tous les cas, au niveau de l'analyse,
00:02 ce qu'on peut dire, et c'est assez classique, c'est que lorsque le gouvernement s'en prend
00:06 au Rassemblement National, après être mis en difficulté sur des questions qui sont
00:10 liées à l'immigration ou à l'insécurité, c'est généralement pour allumer des contrefeux,
00:14 en disant que tout est de la faute du RN.
00:15 Et alors en plus, quand c'est Éric Dupond-Moretti qui prend sa grosse voix à l'Assemblée
00:20 Nationale pour dire que c'est Marine Le Pen qui crée des fractures, c'est qu'on va déplacer
00:25 le sujet sur un terrain un peu moins pénible, celui de la morale.
00:29 Et effectivement, on a assisté déjà à ce genre de séquences un certain nombre de
00:32 fois depuis le début de cette législature.
00:34 La vérité pourtant, et on en déplaise à Éric Dupond-Moretti, c'est que, quoi qu'en
00:38 dise aussi Patrick Cohen dans ses éditos, le drame de Kripal revêt deux dimensions,
00:42 territoriale et ethnique.
00:44 Et ça, c'est pas la faute de Marine Le Pen, c'est pas la faute de l'Assemblée Nationale,
00:47 c'est la réalité.
00:48 Le parquet, la justice, n'a d'ailleurs pas voulu donner tout de suite les prénoms des
00:52 agresseurs.
00:53 Pourquoi ?
00:54 Oui, alors on a beaucoup commenté effectivement ce choix, et on a entendu encore la maire
00:56 de Romand dire à quel point c'était navrant, parce que ça donnait l'impression finalement
01:00 qu'on entretenait une omerta, un tabou, alors même que précisément dans ces instants,
01:05 on a besoin de transparence et de vérité.
01:07 On connaît, comme c'est toujours le cas lorsqu'il y a des affaires criminelles qui
01:10 sont en cours d'instruction par le parquet, l'âge, le sexe, la nationalité, les lieux
01:14 de naissance et même de résidence des suspects.
01:16 D'habitude, lorsqu'il s'agit de personnes majeures en tout cas, on donne aussi les prénoms.
01:20 Ici, il a fallu plusieurs jours avant que ces informations ne filtrent et ne finissent,
01:23 ça finit d'ailleurs toujours par arriver dans la presse, parce qu'à la fin, ça finit
01:27 toujours par fuiter et l'impression finalement est encore plus pénible pour ceux qui ont
01:30 essayé un petit moment de dissimuler ces informations.
01:33 En plus, on savait déjà depuis mercredi dernier, c'était dans Le Figaro, que Gérald Darmanin,
01:38 en commentaire avec un de ses collègues du gouvernement, disait "ce sont des personnes
01:42 qui sont toutes françaises, mais dont pas un seul ne porte un prénom français ou à
01:45 consonance française".
01:47 Donc, effectivement, l'impression qui en sort est vraiment navrante.
01:50 Ça ne gênait pas de dire par exemple que le jeune qui avait été tué par un policier
01:55 en juin dernier s'appelait Naël, on l'a su tout de suite.
01:57 Là, il s'agit des assaillants de Crépole et la règle a été un peu différente.
02:01 C'est d'ailleurs aussi cette même peur à Dublin, de manière assez symétrique,
02:04 qui a empêché les autorités de dire pendant un moment que le suspect qui aurait porté
02:08 les coups de couteau à une femme et plusieurs enfants à la sortie d'une école, était
02:12 irlandais d'origine algérienne et avait été sous le coup d'une procédure d'expulsion.
02:14 Pourquoi est-ce que les autorités françaises n'ont pas donné tout de suite cette information,
02:19 ces prénoms, par peur des réactions que ça pourrait produire ?
02:22 Oui, par peur.
02:23 Le maître mot, hélas, dans cette manière de gérer la crise, c'est depuis le début,
02:26 la peur.
02:27 Le gouvernement a peur.
02:28 Peur de ne pas être au rendez-vous de l'émotion nationale qui étreint le pays depuis cette
02:32 mort horrible.
02:33 Il aura fallu dix jours pour qu'une mine de silence soit proposée par les députés
02:36 Renaissance à l'Assemblée nationale, mais ça a été finalement le cas hier.
02:39 Peur ensuite, au moment où certes, des décérébrés nazions s'agitent dans quelques rues de France.
02:44 Peur finalement d'attiser une colère et une soif de vengeance.
02:47 Et on comprend cette peur, mais il n'y a que deux manières de la calmer au fond, c'est
02:50 la vérité et la justice.
02:52 Ce sont les deux seules choses que le gouvernement doit aux Français après le drame de Crépole.
02:55 La vérité d'abord, quand on ne peut pas garantir la sécurité, lorsqu'on ne peut
03:00 pas promettre aux gens qu'ils ne vont pas finir transpercés de coups de couteau en
03:03 allant au bal d'un village, au moins on dit la vérité.
03:06 Rien que la vérité, on ne tait pas le fait que la bande d'agresseurs est originaire
03:09 de l'immigration, sinon c'est donner des arguments aussi aux opposants politiques.
03:13 Et la justice, certes se faire justice soi-même est une idée horrible, contraire à tout
03:17 principe de civilisation, mais la seule manière de l'éviter, c'est que la justice passe
03:21 d'une manière implacable et que les agresseurs soient punis à la hauteur de la gravité
03:24 des faits qu'ils ont commis.
03:25 [Musique]
03:29 [SILENCE]

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