L'édito de Paul Sugy : «Ils veulent un 7 Septembre aux allures de 14 Juillet»

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Dans son édito du 28/08/2024, Paul Sugy revient sur les rapports de force entretenus par l'extrême gauche à Matignon.

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00:00Et déjà, depuis plusieurs années, on a entendu dans la rue les manifestants d'extrême-gauche
00:04qui voulaient faire de Macron le nouveau Louis XVI.
00:07Guillotine n'est jamais très loin dans leur rhétorique.
00:09Ils mettent, de fait, le pays dans un climat de violence politique
00:12dont ils sont entièrement responsables.
00:14Oui, un 7 septembre aux allures de 14 juillet 1789.
00:17Bien sûr.
00:18Sauf que ce n'est pas vraiment sérieux.
00:20Ils savent bien que ce n'est pas en manifestant qu'on impose un Premier ministre.
00:24Oui, c'est vrai.
00:25Et d'ailleurs, de fait, dans les rangs des insoumis,
00:27personne ne songe vraiment à faire la révolution.
00:29Il y a du reste bien longtemps que l'extrême-gauche française n'a plus ce courage.
00:32À ce sujet, on peut lire, si ça vous intéresse,
00:34le récit que fait ma conseillère Eugénie Bastier dans les pages du Figaro,
00:37la vie de Régis Debray.
00:38Elle raconte ces années où il était l'un des derniers militants d'extrême-gauche
00:42à faire encore la révolution dans la jungle sud-américaine.
00:45Quand pendant ce temps, la gauche estudiantine du 5e arrondissement parisien
00:50criait Mao dans les amphis et s'engouffrait dans un simulacre de révolution culturelle
00:54sans quitter le douillet petit quartier latin.
00:56Au fond, en France, l'extrême-gauche rêve toujours de barricades.
00:59C'est dans son ADN.
01:00Mais elle préfère l'odeur du food truck à merguez
01:02et de la crone en bourre chaude dans les manifs plutôt que celle de la poudre.
01:04Et quand ça commence à sentir un peu trop la lacrymo,
01:07il pleure à chaudes larmes de crocodile en dénonçant des violences policières.
01:10C'est ça, au fond, l'insurrection à gauche.
01:12Mais cette rhétorique insurrectionnelle pourrait, cette fois,
01:15ruiner les espoirs d'unité aussi du Nouveau Front populaire.
01:18On voit, le Parti socialiste est travaillé par une fracture,
01:21une partition de plus en plus béante.
01:22Et il ne manque plus qu'un solide prétexte pour que ceux qui veulent se défaire
01:25de l'alliance avec Jean-Luc Mélenchon ne finissent par l'emporter
01:28et emmener avec eux le parti dans des tractations avec le président de la République.
01:31Vouloir trop jouer la violence, la radicalité politique dans la rue,
01:34ça peut être aussi ce déclic.
01:36Alors Paul, en attendant, la vie politique ne va pas se calmer
01:38alors qu'on pensait déjà avoir touché le fond.
01:40Non, c'est vrai.
01:41Et de fait, l'extrême gauche nous avait habitués à faire des étincelles
01:45depuis notamment deux ans à l'Assemblée nationale.
01:46Le problème, c'est que sur ces étincelles, Emmanuel Macron a jeté un bidon d'essence
01:50en faisant d'elle son allié indispensable pour contrer un péril
01:53qu'il tenait pour encore plus grand, celui, bien sûr, du Rassemblement national.
01:55Il pensait se faire de la gauche une alliée.
01:58En réalité, il n'a fait qu'attiser la fureur du plus radical
02:01et du plus violent de ses adversaires.
02:03Paul Sujit, avec nous. Merci beaucoup.

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