Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
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00:00Et on va tout de suite écouter la réaction justement d'Emmanuel Macron
00:04après l'élimination du chef du Hamas, Yaiyassi Noir, c'était en marge du Conseil Européen.
00:09Aujourd'hui est marqué par la mort de Yaiyassi Noir.
00:12Et ce jour est un tournant en même temps qu'un succès militaire pour Israël.
00:16Je pense en le disant aux familles du 7 octobre.
00:19Cette occasion doit être saisie pour que tous les otages puissent être libérés
00:23et pour que la guerre soit enfin arrêtée.
00:26Il faut en effet mettre fin aux opérations militaires.
00:29Désormais, après ce résultat, accepter de cesser le feu à Gaza
00:34et ouvrir enfin une perspective politique crédible pour les Israéliens comme pour les Palestiniens.
00:39Que pensez-vous de la posture d'Emmanuel Macron, Gilles-William Gönbadel ?
00:42Écoutez, force est de constater que si on avait écouté M. Macron
00:49qui après avoir été le Mozart de la finance avec le succès que l'on sait
00:54se voudrait le Jupiter de la guerre,
00:57et bien on aurait cessé le feu,
01:01on aurait privé l'État agressé de ses armes
01:06et M. Noir serait toujours en vie.
01:09La réalité elle est là.
01:10Donc vous comprenez pourquoi depuis assez longtemps,
01:14je fais assez peu de cas de ces déclarations.
01:17Un changement de l'apaisement après les polémiques ?
01:21Non mais on notera quand même une petite inflexion chez le Président
01:24puisque celui-ci s'était montré particulièrement silencieux
01:28lors de la mort de Nasrallah,
01:31et là au moins il se félicite de la mort de Sy Noir.
01:35Donc c'est comme s'il avait pris en compte une réalité
01:40qui sans début échappait jusqu'à...
01:42Il prendra en marche selon vous ?
01:43Non mais je pense que ce qui est vrai c'est qu'on assiste à un raté diplomatique
01:52et une perte de l'influence de la France
01:56et qu'incarne à la perfection malheureusement Emmanuel Macron ces derniers temps.
02:01Donc ça c'est désastreux à croire qu'aujourd'hui, faute de pouvoir,
02:04il serait en recherche d'un éventuel prix Nobel de la paix,
02:09mais on ne fait la paix que dès lors qu'elle est possible
02:13et qu'on a éliminé un certain nombre d'adversaires qui aujourd'hui...
02:16Mais il rêve complètement, enfin c'est illusoire.
02:18Oui, aujourd'hui on sent que ses propos sont très largement déconnectés
02:23de la réalité du terrain et de ce que fait Israël
02:26pour assurer la protection de l'État hébreu.
02:30Et c'est un échec diplomatique incontournable, enfin indéniable.
02:34Oui, mais je pense qu'il en a lui-même conscience
02:38que ce n'est pas seulement un avis qui est partagé par les Israéliens
02:43qui pourraient se sentir blessés par les propos d'Emmanuel Macron.
02:46Je pense qu'un certain nombre de Français ont eu honte
02:49des différentes déclarations du Président.
02:51Alors justement, il y a une polémique qui est née suite à ses propos rapportés
02:56en Conseil des ministres.
02:57C'était mardi, selon lesquels il aurait suggéré à Benyamin Netanyahou
03:00de ne pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU.
03:04Souvenez-vous, Gérard Larcher, sur Europe 1, avait vivement critiqué cette posture.
03:07Et depuis Bruxelles, hier soir, il a fermement dénoncé ses fuites qu'il juge déformées.
03:12Il appartient à chacun des participants à ce Conseil
03:15de se montrer respectueux des règles et de ses fonctions,
03:18par éthique, par discipline personnelle,
03:21pour ne pas faire circuler des informations fausses, tronquées ou sorties de leur contexte.
03:25Je dois vous dire combien j'ai été stupéfait de lire tant de commentaires,
03:30de réactions devant des propos que j'aurais tenus
03:34sans se poser la question de savoir ce qu'ils disaient
03:37et ce que j'aurais exactement dit.
03:39Je crois que je dis suffisamment sur la situation au Proche-Orient
03:42pour ne pas avoir besoin de ventriloques.
03:44C'est une preuve, au fond, d'un délitement du débat public
03:47et d'un manque de professionnalisme des ministres qui ont répété des propos déformés,
03:51des journalistes qui les ont repris
03:53et des commentateurs qui ne se sont pas attardés
03:55à la réalité et à la véracité de tels propos.
03:58On sent la colère d'Emmanuel Macron.
04:01Il n'empêche, ses propos n'ont pas été démentis par l'Elysée,
04:04confirmés même selon les informations du service politique d'Europe 1.
04:08Comment vous interprétez cette mise au point musclée d'Emmanuel Macron ?
04:12Je pense qu'Emmanuel Macron ne pouvait mieux se tirer une balle dans le pied
04:16qu'en commentant des propos qu'il aurait tenus et qui ont été bel et bien tenus,
04:21en pointant du doigt les journalistes et les ministres
04:26qui participent à ce Conseil des ministres.
04:29Il semble oublier une chose, c'est qu'aujourd'hui, pour partie,
04:32un certain nombre de ces ministres se sentent en cohabitation.
04:35Ce qui est déjà filtré lorsqu'il comptait sur un certain nombre de ministres
04:42qui appartenaient à son camp présidentiel n'en est que plus évident
04:45dès lors qu'il tient des propos qui peuvent choquer et haraison
04:49ceux qui sont autour de la table.
04:51C'était évident que ces propos seraient sortis, utilisés,
04:56peut-être même instrumentalisés contre lui,
04:58mais c'est bien parce qu'il les a tenus initialement.
05:01D'ailleurs, je sais que l'association des journalistes qui travaille à l'Élysée
05:07a publié un communiqué de protestation,
05:11puisque ça mettait en cause ce qu'il disait.
05:14On constate d'ailleurs que l'Élysée n'a pas démenti tout de suite
05:19les informations qui étaient prêtées.
05:22C'est après la tempête que M. Macron, député, se reprend.
05:29Il essaye de casser le thermomètre pour enlever la fièvre d'une certaine manière,
05:35mais la réalité c'est qu'il est assez pathétique.
05:39C'est peut-être le mot qui correspond le plus à la situation.
05:42Après avoir dissous l'Assemblée nationale,
05:48il est en train de dissoudre sa propre réputation.
05:52Mais ça va être long, un an et demi.
05:54C'est terrible.
05:56Je n'ai aucun plaisir à vous le dire,
05:59parce que je trouve ça maintenant assez pathétique.
06:01Pathétique aussi pour vous ?
06:03Parce qu'il y a la défiance de ses ministres,
06:05cette espèce de coalition.
06:07Lui voudrait une coalition exigeante,
06:13mais on voit que pour certains, c'est une cohabitation.
06:16Et qu'à raison, il se montre choqué par des propos
06:19que le président a pu tenir autour de cette table
06:22pendant le Conseil des ministres.
06:24Et je pense que c'est sain d'ailleurs
06:26que ces propos puissent sortir.
06:28Emmanuel Macron, par ailleurs,
06:30ne s'est pas privé de laisser fuiter
06:32un certain nombre de propos désobligeants
06:34à l'égard de ses ministres.
06:36Pour citer les plus récents,
06:38à l'encontre de Bruno Le Maire,
06:40il lui disait
06:42Bruno, ça fait quand même 7 ans que tu étais là.
06:44Après que le ministre de l'économie,
06:46celui qui était encore ministre de l'économie,
06:48lui faisait des remarques
06:50sur ce qu'il pourrait faire
06:52pour rétablir les comptes publics.
06:54Donc oui, s'il le veut, il fait sortir les choses
06:56par la bande.
06:58Donc il ne va pas faire la leçon
07:00ni aux journalistes ni aux ministres.