Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce mardi, c’est Patrick Sabatier, pour son livre "Ne le dis surtout pas à Paul" publié le 9 octobre aux éditions du Rocher.
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00Mais d'abord, on est toujours avec Patrick Sabatier, que vous connaissez bien aussi, Patrick.
00:04Pour son livre, Ne le dis surtout pas, à Paul qui sort demain.
00:08Toute une vie ensemble, carrément. Ah oui, je ne savais pas à ce point-là.
00:10Ah bah oui, ça va loin.
00:13On est de la même époque, de la même génération,
00:17et puis évidemment qu'on se connaît, et puis j'ai vu l'évolution de sa carrière,
00:23et de ses textes, et de son humanité.
00:27Jean-Louis fait partie de la troupe des Restos du Coeur,
00:31c'est certainement l'un des, il y a beaucoup de vérités,
00:36mais l'un des plus sincères, l'un des plus profonds,
00:38et vraiment c'est quelqu'un de bien.
00:41On dit souvent, il ne faut pas le dire, parce que la personne est devant soi,
00:45mais justement, il faut le dire.
00:48Et on va revenir sur quelques-unes des émissions auxquelles vous avez peut-être participé d'ailleurs,
00:52Jean-Louis Aubert, des émissions de Patrick Sabatier,
00:55qui est un grand créateur à la télévision,
00:57et notamment, on a parlé tout à l'heure d'Avis de Recherche,
00:59mais il y a eu aussi, bien sûr...
01:11Une émission née le 11 janvier 1985,
01:13avec Alain Delon comme premier invité.
01:15C'est un peu grâce à lui d'ailleurs que cette émission avait le jour.
01:17C'est évidemment grâce à lui.
01:19Il faisait partie du package, vous l'avez vendu avec je crois.
01:21Oui, au mois de mai 1984, je suis allé voir Hervé Bourges
01:23en lui disant que j'avais une idée d'émission
01:25où le journaliste avait moins d'importance,
01:27c'est-à-dire qu'on le gommait.
01:29Je voulais qu'il y ait vraiment une interactivité
01:31entre le téléspectateur et la star.
01:33Et Hervé Bourges m'a dit
01:35personne ne viendra dans cette émission.
01:37Trop dangereux ?
01:39Trop dangereux, mais vous rêvez.
01:41Vous avez quelqu'un là pour la commencer ?
01:43Évidemment, j'avais une cartouche,
01:45je ne sais pas n'importe laquelle,
01:47je dis oui, bien sûr, je crois.
01:49Mais oui, il m'a dit oui.
01:52Qui va commencer ? J'aimerais bien le savoir.
01:54Alain Delon.
01:56Vous êtes sûr ?
01:58Vous étiez sûr ou pas ?
02:00Alain Delon
02:02m'avait donné sa parole,
02:04ça a toujours été un homme de parole,
02:06mais entre mai 1984 et novembre 1984,
02:08on ne s'est jamais appelé.
02:10Moi, en novembre 1984,
02:12je commençais à avoir un peu peur,
02:14donc à l'occasion de son anniversaire, je l'ai appelé
02:16pour lui dire assez hypocritement bon anniversaire,
02:18vous m'oubliez pas, etc.
02:20Et là, Alain Delon a fait Alain Delon.
02:22Quand Alain Delon dit oui,
02:24c'est oui.
02:26Venez me chercher le 10 janvier
02:28à l'aéroport et l'habitat d'étranger
02:30de Roissy à 19h.
02:32Et je suis allé le chercher,
02:34on a passé la soirée ensemble
02:36et le 11 janvier, il était là pour faire la première émission.
02:38Ça a été un immense succès,
02:40ça a lancé cette grande série.
02:42Le deuxième invité, c'était Michel Blanc d'ailleurs.
02:44Le deuxième invité, Michel Blanc qui ne voulait pas,
02:46qui est estimé qu'il ne l'était pas.
02:49J'ai pensé à quelque chose formidable sur Michel Blanc
02:51que j'aimerais qu'il y ait un pouvoir magique qui les entendre.
02:53Car toute sa vie, il a douté de lui.
02:55Toute sa vie, il se disait
02:57qu'il n'était pas là par hasard
02:59mais que ce n'était pas forcément le comédien, etc.
03:01Et quand j'entends tout le bien
03:03qu'on dit de lui, de son jeu d'acteur,
03:05franchement, je voudrais qu'il puisse l'entendre.
03:07Ça a été le deuxième invité
03:09du Jeu de la Vérité.
03:11Et puis, vous avez aussi créé un ancêtre
03:13des amours, à tout coeur.
03:19Des couples qui racontaient
03:21leur histoire et puis les téléspectateurs,
03:23ils votaient en direct pour élire le meilleur couple.
03:25J'ai eu cette idée
03:27dans la voiture, en écoutant la chanson de Barbara
03:29« La plus belle histoire d'amour, c'est vous »
03:31qui n'était pas du tout dédiée
03:33à la télévision. Et tout d'un coup, je me suis dit
03:35tiens, j'avais remarqué que quand on a
03:37un couple face à soi,
03:39quand on leur demande « Comment vous vous êtes rencontrés ?
03:41Qui a dit là ? Qui a dit quoi ? »
03:43À chaque fois, c'est différent.
03:45On a des versions totalement différentes.
03:48Et alors, je me suis dit « Tiens, ça pourrait faire une émission de télévision. »
03:50Il y avait quatre couples qui racontaient
03:52leur histoire d'amour, lundi, mardi, mercredi, jeudi.
03:54Et le vendredi, les téléspectateurs
03:56votaient et le couple le plus
03:58incroyable, insolite, méritant, etc.
04:00partait pour un deuxième voyage de noces.
04:02Et c'est une époque aussi où, comme dans les films,
04:04on faisait de vrais génériques qui pouvaient
04:06durer, qui pouvaient durer parfois une minute,
04:08plus d'une minute, alors qu'aujourd'hui, on fait
04:10cinq ou dix secondes. On a toujours peur aujourd'hui
04:12que le téléspectateur parte. Bien sûr.
04:14C'est peur. Et qu'en même temps,
04:16c'est pas agréable pour le téléspectateur.
04:18Comme s'il n'était pas capable
04:20de juger le moment où il devait partir,
04:22s'arrêter, regarder. Et puis ça a installé un programme, un générique.
04:24Et puis, la télé, c'est aussi prendre son temps,
04:26regarder. Prenons le temps.
04:28Et il y avait notamment ce générique magnifique chanté.
04:30Vous allez me dire ce que vous en pensez, Jean-Louis Aubert.
04:33Vous qui nous regardez,
04:35ce soir, vous pouvez t'arrêter.
04:38Vous,
04:40entrez dans la danse,
04:42c'est votre jeu de chant.
04:44Le générique de porte-bonheur.
04:46Il a une histoire, ce générique.
04:48Parce que j'étais allé à New York avec
04:50le compositeur, Gérard Gustin,
04:52et j'avais vu la comédie musicale
04:5442nd Street. C'est vrai que c'est très prodoué,
04:56ce générique. J'avais été
04:58même un peu rétro à l'époque.
05:00Exactement. Et j'avais tellement été
05:02impressionné par cette comédie musicale.
05:04Et d'ailleurs, on l'a un peu...
05:06On s'en est inspiré.
05:08J'ai dit, tu pourrais me démarquer ça
05:10et en faire un générique ?
05:12Il a dit, bon, tu crois que ça va marcher ?
05:14J'ai dit, écoute, on va pas s'occuper si ça marche ou pas.
05:16Est-ce que ça te plaît de le faire ?
05:18Moi, j'ai toujours agi comme ça. J'ai dit, est-ce que ça te fait plaisir ?
05:20Est-ce que t'as envie de le faire ? Il m'a dit oui. On l'a fait.
05:22Et puis ça aussi, c'était innovant.
05:24Porte-bonheur, ça avait un petit côté la nuit des héros avant l'heure.
05:26Vous récompensiez des Français méritants.
05:28Concept que vous allez reprendre, d'ailleurs, quelques années plus tard
05:30avec Tous à la Une. Et là aussi, c'est un générique mythique.
05:40Tous à la Une.
05:42Voilà, ça fait partie des grands concepts
05:44que vous avez créés. Vous étiez un peu
05:46le Arthur de l'époque.
05:48Je sais pas si la comparaison vous plaît, mais c'est vrai qu'il est
05:50très innovant, comme vous. Vous créez
05:52de nouveaux concepts tous les ans. Vous aviez des nouvelles idées.
05:54Vous savez, j'en ai rempli des poubelles de mauvaises idées.
06:00Merci Patrick Sabatier
06:02d'avoir été avec nous ce matin. Ne le dis surtout pas
06:04à Paul, ça sort demain
06:06aux éditions du Rocher, lisez
06:08cet excellent roman de Patrick Sabatier.
06:10Vous avez bien de la chance, car Jean-Louis
06:12Aubert est avec nous sur Europe 1
06:14et on va pouvoir en profiter.
06:16Moi le premier.
06:18On va l'entendre en live tout à l'heure.