Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce vendredi, c’est Catherine Lara pour la tournée du spectacle "Identités".
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00Et alors j'ai la chance de recevoir ce matin une grande musicienne, une grande violoniste et chanteuse
00:05Catherine Lara, bonjour !
00:07Merci beaucoup d'être là, il paraît que vous adorez la radio Catherine.
00:11Oui, je préfère la radio à la télé moi, parce que j'aime bien cette espèce d'intimité quelque part
00:18j'aime... j'ai fait de la radio
00:20Vous allez dire que vous avez une voix de radio ?
00:22Europe 2 à l'époque, je faisais une émission qui s'appelait Pleine Lune
00:26Toutes les nuits de Pleine Lune, j'invitais tous mes copains, on se marrait toute la nuit, c'est génial
00:32mais j'adore la radio, j'ai toujours aimé la radio.
00:34On est ravis de faire de la radio avec vous ce matin, on va parler de votre spectacle
00:38on va adresser d'abord votre portrait sonore, des petits sons pour mieux vous connaître, voici le premier
00:56Vous reconnaissez ça ou pas ?
00:58Oui !
00:59Le concerto d'Albinoni par les musiciens de Paris, l'orchestre de chante que vous avez créé
01:04après votre sortie du conservatoire de Paris et après avoir raflé nombre de prix
01:08à l'époque, vous vous appelez d'ailleurs encore Catherine Baudet
01:11Lara c'est le nom de jeune fille, de votre grand-mère maternelle
01:17qui était elle d'origine espagnole
01:20et vous commencez le violon très très jeune, je crois, dès l'âge de 5 ans, c'est ça ?
01:234 ans, entre 4 et 5 ans
01:26J'avais pris le violon de mon père et je trouvais que c'était un instrument déjà qui me fascinait
01:31Il était joueur de violon lui-même ?
01:33Il était médecin déjà, lui, au départ, il soignait, il apportait du bien-être aux autres
01:38et puis avec son violon aussi, il m'a appris en tous les cas à vibrer
01:43et à recevoir cet instrument comme un instrument d'émotion, qui donne beaucoup d'émotion
01:49Il paraît que vous avez l'oreille absolue Catherine Lara, c'est vrai ?
01:51Je ne sais pas
01:52Vous ne savez pas ?
01:53J'ai une bonne oreille en tous les cas
01:56Il y a une manière de vérifier qu'on a l'oreille absolue
01:58Et déjà pour commencer le violon à 4 ans, vous aviez déjà une sacrée oreille, j'imagine ?
02:02Après peut-être qu'elle faisait très mal aux oreilles de tout le monde
02:04J'aimais surtout la musique, au-delà de l'oreille absolue
02:10J'ai toujours adoré la musique, ça a été ma passion toute petite petite
02:14Allez, une autre musique maintenant, écoutez ça
02:20Magique, originelle, dans son rythme essentiel
02:24Je m'envoie le ventre de la mer
02:26Vos gardes pour vous jeter dans un monde esséché
02:31Qui n'est fait que de terre
02:34Où je n'ai jamais
02:38Su ce qu'il faut faire
02:41Mère de François Zardi, François Zardi que vous avez rencontré avant même de chanter Catherine Lara
02:48Vous avez orchestré « Les Cordes » sur La Question, l'un de ses plus beaux albums
02:52Vous avez dit un jour qu'elle était un mythe pour vous. Qu'est-ce qui l'a rendé si attachante pour vous Françoise Hardy ?
03:00J'ai rarement rencontré une personne aussi droite, aussi directe,
03:09aussi honnête,
03:13intellectuellement,
03:14philosophiquement. C'était une femme extraordinaire, c'est une amitié de 50 ans. Il y a très longtemps que j'aime Françoise et c'est bien triste de la voir.
03:23J'ai eu la chance de travailler avec elle, on a écrit des chansons. Elle est la première personne à m'avoir proposé de faire un album.
03:30Et puis en parallèle j'ai rencontré
03:35Denise Glazer qui m'a présenté CBS. Elle m'a dit que ce serait mieux pour toi d'être chez Columbia,
03:41mais sache que je suis là s'il y a besoin de quoi que ce soit. Elle a été vraiment adorable.
03:45Et vous l'avez accompagnée et puis vous avez accompagné aussi d'autres chanteurs, Catherine Larraque, Maxime Le Forestier, Nougarrot,
03:53ou Nana Mouskouri, et puis vous avez fini par vous mettre à chanter vous-même.
04:15C'est une de vos chansons signées Luc Flamand.
04:25Je connaissais déjà la couleur quelque part.
04:27Le message est assez clair.
04:29Vous me recevez.
04:31Sauf que ce qui est très fort, c'est qu'on est en 1983.
04:35Une chanson où vous dites justement être libre d'aimer un homme ou une femme en 83, c'était complètement avant-gardiste.
04:40Personne n'osait dire ce genre de choses.
04:42Oui.
04:43C'était assez courageux quand même de votre part.
04:44Ce n'est pas courageux, c'est ma nature.
04:46C'est juste que je ne me sens pas de raconter des bobards ou de mentir.
04:50Je préfère être aimé pour moi comme je suis.
04:54Et puis je ne suis pas dans un tiroir aussi coincé que celui-là.
04:57On dit toujours qu'on met les gens dans un tiroir, ils sont hémos, ils sont hétéros.
05:03Moi je suis tout ça à la fois.
05:05Je suis amoureuse de quelqu'un et il se trouve que ça fait 30 ans que je vis avec la même femme, parce que c'est une femme.
05:12Voilà, c'est de l'amour juste.
05:14Heureusement qu'il n'y avait pas les réseaux sociaux à l'époque quand même.
05:16Parce que j'imagine que ça n'a pas dû être si simple que ça à l'époque.
05:20Ce n'était pas simple, mais bon, les réseaux sociaux, vous savez ça.
05:23Il y a à boire, à manger.
05:24On vous l'a reproché cette chanson ?
05:26Non, pas du tout.
05:28On ne m'a jamais rien reproché parce que je ne me suis jamais planqué.
05:32Vous savez, il n'y a que les gens qui se cachent, qui finalement font en sorte quelque part d'être recherchés.
05:40Moi, je ne me suis jamais caché et au fond, ça a été une bonne façon de vivre en liberté.
05:46On se souvient tous de votre fameuse punchline, votre fulgurance même en 86 face à Michel Denisot dans Mon Zénith à moi,
05:52quand il vous demande qu'est-ce que vous regardez en premier chez un homme, vous répondez ?
05:55Sa femme.
06:00C'est tout génial.
06:01Et puis deux ans après, vous sortez votre tube Éternel.
06:05On va terminer avec lui évidemment.
06:10On a tous déjà chanté cette chanson plus ou moins bien.
06:18Malheureusement moins bien.
06:21On va continuer à parler avec vous de ce spectacle Identité que vous produisez avec la compagnie Kumo.
06:29C'est en tournée dans toute la France, on en parle dans deux minutes sur Europe.