Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce mercredi, c’est Lara Fabian, auteure, compositrice et interprète, pour son nouveau single "Ta Peine" coécrit avec Slimane.
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00 Ce matin, nous recevons l'une des chanteuses dont les titres ont été les plus martyrisés dans les karaokés.
00:07 J'ai moi-même participé à ce massacre.
00:10 Il faut dire que c'est l'une des plus grandes et des plus belles voix du monde.
00:15 Je n'ai pas peur de le dire.
00:16 Lara Fabian, bonjour.
00:18 Merci beaucoup d'être là ce matin.
00:20 C'est un bonheur de vous recevoir vraiment.
00:22 Avant de parler de votre actualité, avant de vous entendre chanter aussi dans ce studio,
00:27 vous avez offert ce cadeau avec votre nouveau titre écrit avec Slimane.
00:30 On va d'abord dresser votre portrait sonore.
00:32 Des petits sons pour mieux vous connaître.
00:34 Voici le premier.
00:35 Il paraît que vous chantiez Mamie Blue à deux ans.
00:45 C'est vrai ça ?
00:46 On peut chanter à deux ans ?
00:47 Parait-il.
00:48 Parait-il.
00:49 Ma maman, si elle vivait encore, en serait le témoin.
00:51 Vous aviez déjà une voix puissante ?
00:54 Non, je crois que j'avais simplement l'élan de chanter.
00:57 C'était ce qui contenait ma joie finalement.
01:00 Je pense que je l'exprimais comme ça.
01:02 C'est beau.
01:03 Votre déclic, c'est vers cinq ans plutôt.
01:05 Votre père est au volant de la voiture familiale et vous lui dites "tu sais, je suis chanteur".
01:10 Et là, c'est pas passé.
01:12 Ma fille, elle me l'a déjà dit aussi.
01:13 C'est vrai.
01:14 Mais je ne sais pas si elle aura votre talent.
01:16 Lui, il vous a cru ou pas ?
01:18 C'est pas passé du tout.
01:19 Il est rentré à la maison en disant "Loulou", c'était le nom de ma maman, Louisa.
01:23 "Loulou, on a un problème, ta fille est chanteuse".
01:25 Et alors à huit ans, vous entendez ça.
01:29 "Labras, Trezant, Evergreen", ça a été votre premier choc musical par ailleurs ?
01:45 Ça a été parmi les premiers chocs, mais c'est vrai que celui-là, c'était une déflagration immense.
01:50 Pourquoi ?
01:51 Parce que j'ai peut-être pris la mesure à ce moment-là de ce qu'une voix pouvait faire en termes d'émotion.
01:56 De comment on n'est pas juste une étendue vocale, on n'est pas juste au service de la musique,
02:02 mais on est au service de quelque chose qu'on peut transmettre finalement.
02:05 Et vous vous déguisiez en Barbara Streisand à l'époque ?
02:07 Pas vraiment.
02:09 Vous cherchiez à lui ressembler ?
02:12 Je cherchais en tout cas à comprendre depuis quel espace elle chantait.
02:17 Vous êtes fille unique, et je crois que vos parents y consacraient une bonne partie de leur budget familial
02:22 dans vos cours de piano, de danse, de chant, de théâtre.
02:25 Ça veut dire qu'il y a quand même un moment où ils ont cru en votre talent ?
02:27 Absolument.
02:28 Alors maman était plus sur le côté de la préservation, elle avait un peu peur de ce métier.
02:33 Papa, lui, qui rêvait de faire ce métier, de son côté, a été très "trooper", très encourageant et très présent.
02:41 Et alors à 16 ans, vous faites votre première apparition à la télé, la télé belge, avec cette chanson.
02:46 Oh my god !
02:48 Une chanson, peut-être ma première chanson en fait, avec La Ziza et Templeur, écrite par Marc Lerche, qui est un auteur-compositeur belge.
02:58 Vous vous souvenez du nom de l'émission ?
03:00 Non, pas vraiment. Je sais que c'était à la RTBF, ça j'en suis sûre.
03:04 Ça s'appelait "Seigneur, Seigneur". C'était une émission pour le troisième âge.
03:07 Faut bien commencer quelque part.
03:09 Mais c'est dingue parce qu'on n'entend pas du tout que vous avez 16 ans sur cette chanson.
03:13 Vous avez déjà une voix...
03:15 On la reconnaît déjà.
03:16 Alors on reconnaît, c'est la même voix que vous avez maintenant, mais on ne reconnaît pas du tout la jeunesse ou la fébrilité que pourrait avoir une jeune fille de 16 ans.
03:24 Oui, probablement parce que c'est vraiment ce pour quoi j'étais faite.
03:28 En fait, je dis souvent que je ne l'ai pas choisie, que ça m'a choisi.
03:33 Et donc c'est un peu ce sentiment-là, peut-être, que vous percevez dans la voix.
03:36 Mais il y a une filiation, bien sûr, parce que vous avez mis les deux morceaux, une filiation évidente avec Barbara Sasson.
03:40 Oui, on l'entend, c'est vrai.
03:42 C'est le premier 45 Tours que vous avez sorti en 86.
03:46 Tirage de 500 exemplaires.
03:48 Quand même !
03:50 Ma grand-mère, mon grand-père, ma mère ont acheté un.
03:54 Ils n'ont pas tous été vendus, mais enfin quand même !
03:56 Et puis alors vous allez écumer les pianobars avec ce premier 45 Tours.
03:59 Et en 88, il y a un producteur, Hubert Ternegen, qui vient vous voir chanter au Black Bottom à Bruxelles.
04:07 Et pile ce soir-là, il y a une bagarre générale qui a éclaté.
04:10 Et vous, vous avez continué à chanter comme si de rien n'était.
04:13 Et ça, ça lui a plu.
04:14 Pendant que les tabourets volaient, je chantais "Somewhere over the rainbow".
04:18 C'était assez fou, effectivement.
04:20 Et c'est pour ça qu'il m'a engagée.
04:21 Il m'a dit "toi t'as les nerfs en acier, on peut compter sur toi, devant 700 millions de tes spectateurs, tu ne perdras pas la carte".
04:26 C'est ça, parce que ça l'a convaincu à vous présenter à l'Eurovision sous les couleurs du Luxembourg avec ce titre.
04:31 Croire au ciel inondé d'oiseaux, croire encore à mes rêves.
04:42 Là, vous aviez 18 ans, vous êtes arrivée quatrième de ce concours.
04:46 Pour la France, ce serait quelque chose de complètement dingue.
04:49 C'est un exploit.
04:51 Cette année, il y avait une certaine Céline Dion qui l'a reportée avec "Ne partez pas sans moi".
04:55 Pour la Suisse, elle a représenté la Suisse cette année-là.
04:58 C'est l'année des grandes voix.
04:59 On vous a souvent placé toutes les deux dans la même toute petite famille des chanteuses à la voix, hors du commun.
05:05 Est-ce qu'il y a eu une forme de rivalité entre vous ?
05:09 Pas entre les chanteuses, je pense que c'est plus une œuvre des équipes et parfois de ceux qui aiment créer un événement autour d'une même famille.
05:18 Comme si quand on est dans une même famille, il fallait forcément qu'on soit opposés.
05:22 Et en tout cas, je sais que pour elle et pour moi, ça n'a jamais eu de sens.
05:27 Il y a quand même une embrouille dans les cartes. Céline Dion pour la Suisse, vu pour le Luxembourg, il y a un truc qui marche.
05:32 Il y avait déjà un truc qui ne marchait pas. La Belge et la Canadienne, complètement déportées géographiquement.
05:38 Allez, dans un instant, on va parler de votre nouvelle chanson et de l'album, j'espère qu'il devrait suivre.
05:43 A tout de suite sur Europe 1.