«Ne le dis surtout pas à Paul» : Patrick Sabatier est l'invité de Culture médias

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Patrick Sabatier, pour son livre "Ne le dis surtout pas à Paul" publié le 9 octobre aux éditions du Rocher. Il s'apprête à fêter début 2025, ses 50 ans de carrière.   Retrouvez "L'invité média" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-du-grand-direct LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00avec Thomas Hill et votre invité ce matin, Thomas.

00:02Oui, je reçois ce matin Patrick Sabatier.

00:04Dans un instant, on va revenir sur votre carrière d'animateur et de producteur, Patrick.

00:08Mais d'abord, c'est l'auteur que je reçois pour la sortie de votre nouveau roman.

00:12Ne le dis surtout pas à Paul, qui sort demain en librairie.

00:16C'est le prolongement de votre roman à succès, La Lettre,

00:19et de cette quête intime de Paul Sarran qui se poursuit.

00:23Paul Sarran, qui a les mêmes initiales qu'un certain Patrick Sabatier,

00:27qui a un petit peu la même vie aussi que Patrick Sabatier.

00:30Mais vous ne vouliez pas écrire votre nom pour être plus libre dans l'écriture, c'est ça Patrick ?

00:34Vous avez raison, et en même temps, une forme de pudeur,

00:36parce que comme c'est un personnage,

00:38on peut lui faire dire des choses qu'on ne voulait pas dire soi-même.

00:41Et puis, tout compte fait, je ne voulais pas faire un livre.

00:44Quand j'ai fait le premier roman, ça s'appelle un roman,

00:46je ne voulais pas faire un livre sur un animateur.

00:48Je trouvais même ça un peu inintéressant.

00:52C'est ma femme, d'ailleurs.

00:52Vous ne vouliez pas raconter votre vie ?

00:54Non, c'est ma femme qui m'a dit pendant plusieurs années,

00:57mais ta vie est un véritable roman.

00:58Mais moi, je ne voulais pas l'écrire,

00:59parce que je trouvais qu'un livre de plus sur un animateur,

01:02c'était déplacé, puis ça n'intéresse personne.

01:05Et jusqu'au jour où elle m'a dit,

01:07c'est ce qui a déclenché le premier roman,

01:10en parlant d'Emma, ma mère.

01:12Son premier cri fut le dernier de sa mère.

01:15Donc, quand ma mère est née,

01:17ma grand-mère, évidemment que je n'ai pas connue, est morte.

01:20Et tout d'un coup, je me suis dit, mais oui, c'est vrai,

01:22il faut que je raconte cette histoire, parce que

01:25ma mère n'était plus là déjà,

01:26mais j'avais envie de la connaître davantage.

01:29Et ça, c'était l'histoire de votre premier roman,

01:32La Lettre, et dans celui-ci, votre personnage.

01:33Donc, il a quand même une grande carrière télé, ce Paul Sarrand.

01:37Il a notamment présenté une émission intitulée

01:39Comme on se retrouve,

01:40qui ressemble furieusement dans son concept à Avis de recherche.

01:48Et le principe d'Avis de recherche, je le rappelle,

01:51c'était de retrouver les amis d'enfance des stars.

01:53Et vous, dans votre roman, votre personnage va tomber

01:56sur une photo, une photo de sa troisième baie.

01:59Et ça va lui donner envie, à son tour,

02:01de lui-même retrouver ses copains d'enfance.

02:02C'est-à-dire qu'en réalité, il y a une mallette qui appartenait à Emma.

02:06Ça, c'est vrai.

02:07Un roman, il y a toujours une grande partie de vérité.

02:09Et vous savez, quand vous perdez quelqu'un, vous avez du mal,

02:12en tout cas, j'ai du mal, mais je pense que je ne suis pas le seul,

02:15à aller dans l'intimité de la personne qui est partie.

02:18Et donc, moi, cette mallette, je la connaissais, je la voyais.

02:21Oui, voilà. Jamais j'ai osé l'ouvrir.

02:24Jusqu'au jour où j'ai décidé de ranger un petit peu tout ça.

02:27Et donc, j'ai ouvert.

02:28Dans cette mallette, il n'y avait pas que cette photo.

02:30Il y avait aussi des photos

02:33de Rolio Eglésias et d'Emma, parce que je lui avais fait connaître,

02:37de Charles Trenet.

02:38Enfin, voilà, je lui avais montré les gens qu'elle aimait.

02:41Et puis, il y a cette photo de troisième baie.

02:45Donc, a priori, cette photo de troisième baie ne m'intéresse pas trop.

02:48Parce que je dis bon, c'est une photo de classe.

02:50Jusqu'au moment où...

02:53Au dos, il y a l'écriture.

02:55Il y a l'écriture de... Une mauvaise écriture, car ma mère était italienne

02:59et elle n'écrivait pas très, très bien.

03:02Donc, vous avez un peu de mal à déchiffrer et vous finissez par lire.

03:05Je me dis, qu'est-ce que je ne dois pas savoir ?

03:08Parce qu'il y a écrit, c'est le titre de votre roman,

03:11ne le dit surtout pas à Paul, il y a écrit ça sur cette photo.

03:13Absolument, Thomas, et je suis sûr que ça s'adresse

03:16à l'un de mes six copains, on faisait une bande.

03:19On était toujours les uns chez les autres.

03:21On a fait nos premières cigarettes, nos premiers flirts, nos premiers flippers.

03:26Et donc, ils étaient toujours à la maison.

03:28Ma mère était très accueillante.

03:30Et je me dis qu'il y en a un qui sait quelque chose

03:35que moi, je ne dois pas savoir.

03:37Et je me dis, qu'est-ce que je ne dois pas savoir ?

03:39Et donc, je me mets à la recherche contre l'avis de Suzanne, mon épouse,

03:43qui m'a dit, mais tu m'avais promis de faire moins de télé,

03:47de faire moins de radio, de te consacrer à nous, à nous, aux enfants, aux petits enfants.

03:51Et je lui avais promis, je lui avais dit, je suis d'accord avec toi, j'arrête.

03:55Et on va vivre maintenant notre temps.

03:57Jusqu'au jour où je vois ça, je dis, attends, laisse-moi un mois ou deux là.

04:02Je veux savoir.

04:03Et le livre, c'est la quête de ce secret.

04:07Mais en plus, eux, ils savent ce que je suis devenu

04:11puisque je suis passé à la télé.

04:12Donc, moi, je ne sais pas ce qu'ils sont devenus.

04:15Et ces six copains, vous le verrez,

04:19il y a des parcours incroyables, incroyables,

04:21que je découvre au fur et à mesure,

04:23jusqu'au moment où je vais découvrir à qui s'adressait cette phrase.

04:27C'est à la fin du livre, et je le découvre en même temps que le lecteur, tout compte fait.

04:33C'est la partie romancée de l'ouvrage, ça ?

04:36Parce que cette photo, le mot, il a vraiment existé ?

04:39La personne qui détenait le secret a existé.

04:43Et le secret n'est pas un secret, c'est une vérité.

04:48Ça, vous allez le découvrir en lisant ce roman.

04:50On ne va pas tout dévoiler ce matin, mais dans ce livre,

04:52ce personnage aussi de Paul, il s'interroge sur sa célébrité passée.

04:56Il constate, par exemple, que de moins en moins de gens le reconnaissent dans la rue.

04:59C'est ce que vous constatez aussi, Patrick Savati ?

05:01Au début du livre, je reviens de Brive-la-Gaillarde.

05:05C'est un salon du livre extrêmement important.

05:08Et donc, je prends le train, voilà, pour revenir.

05:11Et puis, il y a une jeune contrôleuse qui doit avoir 30, 35 ans.

05:14Et donc, elle demande des billets.

05:17Elle me regarde, je la regarde.

05:20Elle me regarde, je la re-regarde.

05:23Genre, c'est moi, c'est...

05:24Vous dites qu'est-ce qu'il y a dans ce regard ?

05:26Voilà, on se regarde comme ça.

05:27Puis, à un moment donné, elle me dit, mais votre billet, monsieur.

05:29Et là, je m'aperçois qu'elle ne sait pas du tout qui je suis.

05:32C'est normal, elle a 35 ans.

05:34Et je me dis, bon, allez, tu donnes ton billet, coco, c'est terminé.

05:37Tu vas connaître l'inconnu, l'anonymat.

05:41Et j'ai mis en exergue la phrase de Simone Veil que j'avais entendue à une émission de radio.

05:46Quand on a été une personne connue, il faut au moins aimer autant l'anonymat que la célébrité.

05:51C'est la seule façon d'être heureux.

05:53C'est-à-dire que dans nos métiers, on décolle, il y a des turbulences.

05:58Dans une carrière, il y a toujours des turbulences.

05:59Sinon, il n'y a pas de carrière.

06:00Et vous, vous avez décollé très très haut, en plus.

06:02Oui, il y a eu beaucoup de turbulences aussi.

06:04Et l'important, c'est l'atterrissage.

06:06Comment on atterrit ?

06:07Comment, tout d'un coup, de 15 millions de gens qui vous voient à la télévision,

06:12vous passez dans la rue, on ne sait pas qui vous êtes.

06:15Et comment on vit ça, justement ?

06:16Moi, très bien.

06:17Vous avez réussi à vous y faire ?

06:19Ah oui.

06:19Ou ça a été une blessure à un moment ?

06:21Pas du tout, pas du tout, parce que moi, j'y étais déjà préparé dès le départ.

06:23Moi, j'ai eu une éducation, je remercie mes parents, mais tellement thérapeutique, tellement respectueuse.

06:29Vous savez, quand je faisais beaucoup de radio, beaucoup de télévision,

06:33il y avait mon affiche partout dans les rues.

06:36Vous connaissez, là, il y a des affiches d'Europe 1 un peu partout pour la promo.

06:40Et j'allais, donc des émissions qui faisaient 17, 18 millions de téléspectateurs,

06:45c'est-à-dire que vous n'entrez pas quelque part sans qu'on sache qui vous êtes.

06:48Et j'allais de temps en temps, tous les dimanches, j'allais vite rejoindre mes parents.

06:54Il y avait un pavillon de banlieue pour soit prendre un café, soit déjeuner rapidement.

06:58Et mon père me raccompagnait à la porte du pavillon.

07:02J'étais à RTL à l'époque et je faisais 8h30, 11h.

07:05Et il me mettait la main sur l'épaule, il me disait

07:07« Fais attention de ne pas arriver en retard, hein ! »

07:09Moi, j'ai été élevé là-dedans.

07:12Donc, ça ne va pas durer, fais attention, sois discret, sois discret.

07:18On n'a pas arrêté de me dire « Sois discret, ne fais pas parler de toi,

07:22animateur de télévision, ne fais pas parler de toi. »

07:24C'est-à-dire que j'étais habitué à dire « ça peut s'arrêter, ça va s'arrêter. »

07:28Et je voulais réussir l'atterrissage.

07:31Et puis quand on a un certain âge, que vous n'avez pas encore, mais que vous obtiendrez un jour,

07:34parce que de toute façon, un jour, on l'obtient, c'est ce qu'on espère,

07:37on se dit « à quoi je vais consacrer mon temps ? »

07:40Je vais même plus loin.

07:42Qui mérite que je lui consacre du temps ?

07:45La télé ?

07:46La radio ?

07:47Ma famille ?

07:48Mes enfants ?

07:49Mes petits-enfants ?

07:50Les vrais amis ?

07:52Moi, j'ai trouvé la réponse.

07:54C'est un livre de souvenirs, un livre sur l'enfance, sur l'amitié,

07:56puis le livre d'un fils aussi qui ne cesse de s'interroger sur l'histoire de ses parents,

08:01ça s'appelle « Ne le dis surtout pas à Paul »

08:03et ça sort demain en librairie.

08:05Paul Sabatier, j'allais dire, mais Patrick plutôt, ça vous va mieux finalement.

08:09Il existe dans l'après-pire, Paul Sabatier.

08:10Il existe, oui, c'est vrai.

08:12On va revenir tout à l'heure sur votre histoire télé, Patrick Sabatier,

08:15mais d'abord, vous allez pouvoir commenter l'actu des médias dans un instant.

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