Nicolas Rey

  • il y a 6 mois

Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce mardi, c’est Nicolas Rey, écrivain, pour nous présenter son nouveau roman "Médecine Douce" publié le 14 mars aux éditions Au Diable Vauvert.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
Transcript
00:00 J'ai la chance de recevoir ce matin la personne qui a rendu mon week-end très sympa alors qu'on s'est même pas vu.
00:06 Bonjour Nicolas Rey, j'ai adoré votre dernier roman "Médecine douce".
00:11 On va en parler dans un instant bien sûr, mais d'abord les présentations.
00:15 C'est comme ça que ça se passe ici, on va dresser votre portrait sonore.
00:18 Des petits sons pour mieux vous connaître, voici le premier.
00:20 Nicolas Rey, vous dites que votre vie ressemble au roman d'un tricheur, pourquoi ?
00:35 Déjà c'est un titre de Sacha Guitry, le roman d'un tricheur je crois.
00:40 Et oui, en fait j'ai commencé à tricher d'une façon très simple.
00:45 C'est-à-dire que j'avais fait croire à mes parents que j'étais en troisième année d'école de commerce.
00:51 Alors qu'en fait je triplais ma première année.
00:54 Un petit détail.
00:56 Un petit détail, l'air de rien.
00:58 Et comme la quatrième année se déroulait à l'étranger, ma chère mère a appelé le secrétariat de l'école de commerce en disant
01:04 "Dans quel pays étranger vous proposez la quatrième année ?"
01:08 Et là la secrétaire a répondu "Vous savez il a le temps, il tripe sa première année, il n'y a rien qui ne marche".
01:14 Et là, grosse tricherie, mon père est venu me voir, il m'a dit "Je te donne six mois et après je te coupe les vivres".
01:21 Et donc j'ai commencé à écrire en six mois mon premier roman "13 minutes" qui a été publié.
01:25 C'est comme ça que je me suis mis à la littérature.
01:27 Et qui a été un franc succès.
01:28 Je crois que vous avez triché même avant ça, dès le bac ?
01:30 Ouais, c'est-à-dire le bac français en fait, j'avais pas préparé à l'oral mes textes.
01:39 J'avais préparé qu'un truc sur Prévert, un travail fait en dehors de ce qui devait être présenté.
01:49 Et j'ai fait le maximum pour qu'on m'interroge là-dessus, parce que j'avais pas le choix vu que j'avais aucun des autres textes dans mon cartable.
01:54 Et on parlera pas de votre triche au permis de conduire.
01:57 Ah, décidez-vous !
01:59 C'est le suivant, c'est le suivant.
02:01 Je suis amoureux.
02:03 Tu veux que je te dise ce qui va se passer ?
02:05 Tu vas la revoir, d'accord ? Là tu vas penser que t'es sauvée, tu vas casser les murs, ta menthe t'aura l'impression d'être vivante.
02:09 Bonjour.
02:11 Puis les jours vont passer, les trucs marcheront de moins en moins bien, et toi tu te sentiras de moins en moins vivante.
02:18 Mais tu vas voir c'est vachement bien foutu ce truc, parce que tu sauras exactement quand passer à quelqu'un d'autre.
02:23 Un début prometteur, film de 2015, réalisé par Emmanuel Kinney avec Manu Payet qu'on entendait là, et qui était adapté de votre roman Nicolas Rey.
02:32 Parce que avant de vous lancer en littérature, je crois que vous vouliez devenir réalisateur vous-même.
02:37 Ah oui c'était mon rêve enfant.
02:39 C'était mon rêve enfant.
02:41 Mon père m'avait acheté un, encore lui, un combi.
02:44 C'était un combi à l'époque, c'était une télé avec un lecteur VHS à l'intérieur.
02:51 Et j'avais ça dans ma chambre, et je dévorais à l'âge de 11-12 ans, à l'âge où normalement on regarde Kung Fu Panda.
02:57 Moi je regardais Capra, Lou Beach, Cooker, et voilà, et j'adorais ça.
03:03 Et c'est vrai que quand j'ai pu faire, des années plus tard, mon court métrage, j'étais le plus heureux des hommes.
03:12 Et puis il y en a qui sont restés à Kung Fu Panda, comme Olivier Benkemu.
03:16 Qui regardent ailleurs.
03:18 Ce week-end je suis avec mes beaux enfants, on regarde les chiens et les chats.
03:21 Allez, encore un petit extrait.
03:23 Vous vous souvenez de ce générique ?
03:31 Je vais vous parler.
03:32 C'est vachement souvenir.
03:34 C'est de la télévision.
03:36 Je l'ai fait ça ?
03:38 Culture et dépendance.
03:40 Ah oui, avec France Olivier Gisbert.
03:42 Il vous a repéré tout de suite, dès votre premier roman, 13 minutes avant 88.
03:48 Il m'a repéré, et il m'a pris au Figaro en tant que journaliste.
03:56 Il va vous embarquer sur cette émission.
03:58 Et là j'ai découvert les vieux.
04:04 C'est des puits, des bibliothèques qu'il y a eu tout seul.
04:08 C'est fantastique.
04:10 J'ai découvert des heures avec Régis Debray, avec le père Serac, avec des gens passionnants.
04:20 On peut définir ce qu'est un vieux.
04:22 A l'époque, j'avais 28 balais, c'était ces gens-là qui étaient des puits de science.
04:30 Et plus de 35.
04:32 C'était super agréable de passer du temps avec eux et à les écouter.
04:38 Et puis ce titre, Culture et Dépendance, qui vous collait parfaitement à la peau aussi.
04:42 Oui, oui.
04:44 Vous êtes très cultivé, mais aussi très dépendant.
04:46 C'est pas un secret, vous l'avez raconté dans plusieurs de vos romans.
04:50 Votre première cure de désintox, dans votre roman "Un passage à vide", ça c'était en 2010.
04:54 Le premier livre que vous avez écrit sobre, vous dites que c'était "Dos au mur" en 2018.
05:00 Ce livre-là, vous l'aviez écrit comme si c'était le dernier d'ailleurs, vous disiez.
05:04 Oui, oui.
05:06 Je pensais ne jamais pouvoir y arriver.
05:08 Et puis au fur et à mesure, j'ai réussi à recommencer à faire danser, à lire les notes, les lettres, pour retrouver la musique.
05:16 Mais c'est vrai que c'est bizarre, ces dépendances, cette addiction.
05:22 Quand j'étais au collège, par exemple, je me souviens que ma première ivresse que j'avais provoqué, c'était
05:28 j'écoutais "Les routiers sont sympas la nuit" pour avoir eu...
05:32 Max Meynier ?
05:34 Oui, c'est ça. Pour être enivré par le manque de sommeil la journée.
05:38 Pour être enivré par le manque de sommeil la journée.
05:40 Pour avoir l'ivresse de la nuit blanche la journée au collège.
05:44 C'était quand même dingue de faire ça.
05:46 Mais vous avez pris du plaisir à écrire ce livre sobre en 2018 ?
05:50 C'était rétroche.
05:52 En revanche, ce qui était génial, c'est que quand j'écrivais une page le soir, sobre, le lendemain, j'avais rien à changer.
05:59 Elle était encore valable.
06:00 Elle était totalement valable, il n'y avait pas une virgule. Alors qu'avant, ce n'était pas le cas, je vous le garantis.
06:04 Sur le coup, tu as l'impression de faire six pages extra et tu as une ligne de bonne dans le meilleur des cas.
06:09 On va vous en parler aussi de ses dépendances dans votre dernier roman "Médecine douce" au Diable Vaut Vert.
06:14 On en parle dans deux minutes sur En Reparlant.
06:16 Culture Média