Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce jeudi, c’est Guillaume Musso, auteur, pour son nouveau livre "Quelqu'un d'autre" aux éditions Calmann Lévy.
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00 Alors on a la chance ce matin de recevoir l'auteur préféré des français, Guillaume Musso, bonjour !
00:05 Bonjour à tous !
00:06 Merci beaucoup d'être avec nous, 34 millions d'exemplaires vendus de vos romans, on a peine à croire à ce chiffre !
00:12 Romans à suspense !
00:14 Et alors après une petite pause inhabituelle d'un an, vous revenez avec ce 21ème roman, "Quelqu'un d'autre", on va en parler,
00:21 mais d'abord on va adresser, c'est la tradition ici, votre portrait sonore, des petits sons pour mieux vous connaître.
00:26 Voici le premier !
00:27 Je viens d'ici, et par tous les chemins, j'y reviens.
00:35 Vous êtes né à Antibes, Guillaume Musso, vous y allez le plus souvent possible, c'est à Antibes que vous venez d'inaugurer d'ailleurs la première école qui porte votre nom !
00:45 C'est une émotion immense !
00:46 Une grande fierté, non ?
00:47 Bien sûr, que ce soit à la fois dans la ville qui m'a vu naître, et que ce soit à travers une école, j'ai toujours mis en avant moi combien l'école avait été déterminante,
00:56 dans mon envie de lire, puis après d'écrire.
01:00 Et alors je disais, vous êtes devenu l'auteur français le plus lu au monde, alors que vous n'êtes pas du tout du Cérail, vous n'étiez pas parisien, vous n'étiez recommandé par personne,
01:08 vous avez juste envoyé vos bouquins par la poste, c'est ça ?
01:11 Oui, j'ai commencé à écrire à 15 ans, et à 23-24 ans, j'envoyais mes manuscrits, c'est uniquement les lecteurs même qui m'ont porté pendant ces 20 ans,
01:25 et c'est cette attente que je sentais de la part des lecteurs qui me donne aussi le carburant pour continuer à écrire.
01:32 Allez, un autre petit son, écoutez ça.
01:34 Il y a beaucoup de très bonnes chansons, à plus durs que Michel Sardouan.
01:44 Est-ce que vous savez de quel roman on parle Kate Bush dans cette chanson ?
01:48 Le roman de Hurlevent, bien sûr, c'est le roman qui a changé ma vie à l'âge de 11 ans.
01:54 J'ai lu ce livre, j'ai eu l'impression d'entrer par effraction dans la psyché, dans le cerveau de ces personnages qui sont complètement barrés, déjantés,
02:05 j'avais presque l'impression de faire quelque chose d'interdit, et à partir de là, je n'ai jamais pu arrêter de lire.
02:12 Votre mère était responsable d'une bibliothèque, c'est ça ?
02:14 Oui, dans laquelle je passais beaucoup de temps. C'est là où j'ai lu Toupagnol, Barjavel, Stephen King, il y avait des marathons de lecture.
02:26 D'ailleurs, chaque chapitre de votre roman s'ouvre avec une citation littéraire, c'est une manière de rendre hommage à cette littérature qui vous accompagne depuis l'enfance ?
02:34 Oui, c'est une manière de rendre hommage, c'est une manière aussi de partager.
02:38 J'ai été enseignant pendant dix ans, j'aime bien le partage culturel, j'aime bien qu'un roman donne envie de lire un autre livre, j'aime bien citer mes sources,
02:48 et je suis très heureux quand des lecteurs me disent "en lisant votre livre, en écoutant des interviews, vous parliez de telle ou telle auteur",
02:55 et j'ai lu grâce à ça Le Prince des Marais, J'ai lu Gionno, cette idée d'échange et de transmission culturelle.
03:03 Et d'ouvrir des portes, complètement.
03:04 Extrait suivant.
03:05 New York, I love you, but you're freaking me out.
03:10 New York, I love you, de LSD Sound System.
03:15 Vous avez longtemps situé vos intrigues à New York, liées au Musso, comme beaucoup d'auteurs français populaires, d'ailleurs, une ville que vous avez connue à 19 ans ?
03:22 Oui, mes premiers romans se passaient là, oui, puisque je connaissais, j'y avais travaillé, j'y avais fait des petits boulots.
03:28 Et pendant longtemps, j'avais besoin de situer mes histoires dans une réalité qui était assez différente de mon quotidien,
03:39 manière de libérer finalement son imaginaire.
03:42 Et depuis dix ans, j'ai rapatrié un petit peu mes histoires en France.
03:47 Et là c'est la première fois que c'est du côté de chez vous ?
03:49 Oui, c'est la deuxième fois, mais en tout cas, les trois quarts du roman se passent vraiment entre Antibes, Cannes, le Cap d'Antibes.
03:58 Oui, il y avait cette envie.
04:00 Lorsqu'on avance dans l'âge, on est plus ouvert à se confronter aussi au réel,
04:08 et à ces paysages aussi qui ont constitué votre adolescence, votre enfance.
04:14 Un dernier petit son ?
04:18 Ça rigole moins.
04:20 Allez, tout le monde debout ?
04:22 C'est le réveil militaire, parce que pendant dix ans, vous avez eu un rythme de vie digne du service militaire.
04:28 Vous l'avez dit, vous étiez prof d'économie le jour, et écrivain la nuit.
04:33 Vous dormiez quoi, à 3h30 par nuit à peu près ?
04:35 Oui, j'écrivais mes romans de 21h à 3h du matin.
04:41 Et je l'ai fait pendant de nombreuses années.
04:43 Un jour, je me suis levé, je me suis écroulé, mes jambes ne me portaient plus,
04:48 une sorte de burn-out complètement physique.
04:51 La première fois, je me suis dit "Allez, ça va passer".
04:55 Et deux ans après, rebelote, et je me suis dit "Il faut changer complètement de vie".
04:59 Vous ne ressentiez pas le sommeil ?
05:01 Non, ça passait en fait.
05:03 Et depuis, j'ai complètement changé ma façon d'écrire.
05:07 Je dors 4h par nuit.
05:09 Je me lève, j'accompagne mes enfants à l'école,
05:12 et après je vais travailler avec des horaires presque de bureau,
05:16 de 9h à 19h ou 20h.
05:18 Et comme ça, je n'écris jamais chez moi.
05:21 J'écris toujours à l'extérieur, dans un bureau.
05:24 Mais c'est quand même très intense.
05:25 Je crois que c'est 10 mois où vous êtes un peu dans votre monde.
05:28 Oui, 10 mois d'immersion, un mois de promotion et de rencontres avec les lecteurs,
05:32 et un mois de vacances.
05:34 Il y a beaucoup d'auteurs qui écrivent la nuit.
05:36 Ça change quelque chose maintenant que vous écrivez le jour ?
05:38 Ça a changé quelque chose dans votre écriture ?
05:40 La nuit, effectivement, c'est un peu magique.
05:43 On est seul à être debout, presque.
05:47 Moi, je fais beaucoup appel à la musique.
05:50 Stephen King disait pour écrire, il faut fermer une porte.
05:53 Fermer une porte, c'est trouver un moyen de s'abstraire de son quotidien,
05:58 pour rentrer dans son monde imaginaire.
06:00 Une chambre à soi.
06:02 Absolument.
06:03 Vous publiez un roman tous les 20 ans, tous les ans depuis 20 ans,
06:07 sauf l'an dernier.
06:09 On l'attendait avec impatience.
06:11 Quelqu'un d'autre de Guillaume Musso, on en parle dans un instant.
06:14 Sur Europe 1, à tout de suite.