Les Vraies Voix avec Francis Nachbar, procureur général honoraire et auteur de “Ma rencontre avec le mal” publié chez Mareuil Editions (2023).
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00:00Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:05On a mal élaboré, depuis un certain nombre d'annéances, une sorte de droit à l'inexécution des peines.
00:12La justice n'a jamais été aussi sévère.
00:15Le nombre de déferments, c'est-à-dire de présentations, par exemple pour des faits de violences intrafamiliales, de violences faites déferment, il a augmenté de 200%.
00:28Le laxisme de la justice n'existe pas.
00:31Elle n'a tant de moyens.
00:33Un budget de justice qui a augmenté de plus de 30%.
00:36Il existe aussi d'autres réponses que la prison.
00:40Et la justice n'a jamais perdé.
00:42Pourtant, les perçus comme laxistes, estime le premier procureur de la Cour de Cassion, Ray Yates, remontent en rebond.
00:49Dix sur seize, et vous l'avez entendu, entre le nouveau de l'intérieur Bruno Retailleau et celui de la justice Didier Migaud.
00:57Un vrai problème, c'est la non-justice.
01:05Et à cette question, comme le haut magistrat Rémy Yates n'a jamais été aussi sévère, vous dites non à 14%.
01:13Vous voulez réagir ? Aude attend vos appels au 0826-300-300.
01:18Notre invité français, Nick Barrettavelor, de ce livre, Ma rencontre avec le maïs, édition, acceptez notre invitation.
01:28Philippe, alors vous, entre procureurs.
01:31Alors oui, mais je vais essayer de sortir du corporatisme judiciaire.
01:36Mais je trouve que le pro-général Rémy Yates n'a pas raison.
01:42On ne peut pas dire qu'il le dit d'une manière globale que la justice n'a jamais été plus qu'aujourd'hui.
01:50Reste qu'il est extrêmement difficile de la qualifier de la justice d'un haut.
01:57Pour qui connaît mes judiciaires, il y a des périodes, il y a des tribunaux, il y a des juridictions qui peuvent être sévères,
02:08voire peut-être excessivement répressives, et d'autres à propos qui ont suscité l'attention de l'opinion ou l'attention médiatique,
02:19qui peuvent frapper par leur apparente mensuétude.
02:24Donc je crois que, si j'ai bien saisi votre invité, je crois qu'en effet,
02:32il y a tout de même une sorte de critique justifiée sur le sentiment qu'il a parfois que la justice a des décisions qu'il ne comprend pas.
02:48– Loïc Lefebvre-Prigent.
02:50– J'ai toujours parlé de ce sujet en étant mal vu.
02:56J'ai parlé à un certain nombre de gens qui n'ont pas d'opinion.
03:04Il y a les filigères.
03:06Moi je pense qu'il n'y a pas eu suffisamment de réflexion sur les gens dangereux ou pas dangereux.
03:12C'est ça le sujet mental.
03:15Est-ce que les gens sont dangereux pour la société ou ne sont pas dangereux pour la société ?
03:19Et lorsque, dans les maisons Mélenchon, lorsque, au moment des jugements, on oublie ce caractère dangereux,
03:29effectivement on commet des erreurs fondamentales.
03:31Dans l'affaire de Philippine, il est clair que l'individu était dangereux.
03:38Par conséquent, on aurait dû avoir un traitement non pas spécial,
03:41mais on aurait dû ne pas faire abstraction de cette idée qu'il était dangereux.
03:46Et dans ce que j'ai vécu, le drame pour moi, c'est que,
03:53lorsque vous êtes avec les agents des prisons, ils vous disent tout de suite,
04:01ah celui-là est dangereux.
04:03Celui-là est dangereux.
04:04Et ils savent qu'il est dangereux.
04:06Lorsqu'ils sortent, ils disent, c'est quand même bizarre.
04:12Et on retrouve les gens dangereux dans d'autres histoires.
04:19Alors, vous, cet accident terrible, cet incident, cette horrible chose,
04:26où le type est prison dans un fourgon lent,
04:32et soudain, deux types arrivent, tuent les gens qui sont là.
04:41C'est une histoire horrible.
04:43Mais quand vous regardez, il y a eu une méconnaissance du danger de l'individu,
04:52il était dangereux pour un certain nombre de gens,
04:54et ça n'a pas été, ça n'a pas parti dans l'énergie.
04:57Donc moi, je considère qu'il y a des gens qui sont dangereux pour la société,
05:02ces gens dangereux pour la société,
05:04qu'est-ce que ce soit leur corps, il faut les surveiller, il faut regarder ce qu'ils se font voir.
05:11Mais l'essentiel, c'est de ne pas continuer à mêler les gens.
05:17Je crois qu'il y a trois éléments.
05:26Un, est-ce que la loi des gentes,
05:29qui est donc mesurable,
05:32ça se fait au gré des évolutions des ministres de la justice, etc.
05:36Je trouve qu'aussi il y avait des meilleures mesures que sous Christiane Taubira.
05:40C'est mon opinion utile, je préférais les peines planchers,
05:42je préférais la rétention de sûreté.
05:44Je préfère quand il y a des ministres de la justice qui proposent de réexercer l'ordonnance de 35
05:49pour voir un petit peu la vérité, ce qu'elle vaut la vérité.
05:52Aujourd'hui,
05:54Philippe,
05:56Philippe,
05:58Philippe,
06:00il y a une part de la magistrature qui est orientée plutôt à gauche,
06:04donc à une interprétation des lois qui va encore plus dans le sens du schisme.
06:08Je pense notamment aux interventions très régulières du syndicat de la magistrature
06:12qui ne représentent pas non plus une toute petite part parmi les magistrats.
06:15Je crois que c'est un tiers des magistrats syndiqués.
06:17Et la dernière chose, c'est le manque de moyens matériels, je dirais,
06:22pour appliquer ensuite cette justice, puisque une fois que les décisions sont prises,
06:26il faut ensuite les appliquer, ne pas les réaménager en fonction des moyens matériels qu'on a ou qu'on n'a pas.
06:31Évidemment, là, on peut se préoccuper de la suroccupation des places de prison
06:35ou dans les centres de rétention administrative, etc.
06:3872 000 détenus pour 60 000 places en France,
06:41ce qui fait un taux de suicidation de 120%.
06:43Évidemment, c'est sous ces trois aspects qu'il faudrait travailler.
06:47Donc, politisation des juges avec un recrutement plus diversifié,
06:49changement des lois, évidemment, moyens matériels.
06:51Francis Snackbar, qu'est-ce qu'il y a pour monner la justice française aujourd'hui ?
06:57Tout ce qui a été dit est parfaitement exact, à mon sens, bien sûr.
07:03Il y a à la fois un problème d'exécution, ou plus exactement d'inexécution des peines,
07:10parce que j'ai entendu l'expression « droit à l'inexécution »,
07:13on la trouve de plus en plus vraie, malheureusement.
07:16Le garde des Sceaux actuel s'est félicité d'un taux d'exécution record de 92%.
07:2292%, ça ne veut pas dire qu'on se tient à ce seul chiffre.
07:26Déjà, on peut se demander pourquoi 8% des peines, c'est-à-dire plusieurs milliers, ne sont pas exécutées.
07:31D'autre part, les seules peines qui sont véritablement exécutées,
07:34je parle des peines d'emprisonnement ferme,
07:37ce sont les peines qui sont prononcées en comparution immédiate et dans les cours d'assises.
07:43Le procureur général Rémi Hetz dit que jamais on n'a déféré autant dans les parquets.
07:48Pourquoi on défère autant dans les parquets, notamment en comparution immédiate ?
07:51C'est pour être sûr de l'exécution de la peine d'emprisonnement avec un mandat de dépôt à l'audience.
07:55Parce que le reste, le reste c'est quoi ?
07:58Le reste c'est que toutes les autres peines, qui reprennent un nombre considérable,
08:02elles sont exécutées dans un mois, ça c'est encore à peu près acceptable, jusqu'à 5 ans.
08:08Vous imaginez une peine exécutée dans un délit de 5 ans.
08:12Ça n'a plus aucune signification.
08:14Aucune.
08:15Ça devient complètement délirant.
08:17Alors, c'est vrai qu'il y a un problème de moyens.
08:19C'est vrai qu'il y a un problème, même si on a augmenté le budget de la justice,
08:23on n'a pas encore, et de très loin, rattrapé le retard, notamment par rapport aux autres États européens.
08:28C'est vrai qu'il y a un problème de culture, d'idéologie parfois,
08:32pour un nombre minoritaire certes, mais très agissant, de mes anciens collègues.
08:37Et puis il y a un peu cette espèce de culture de l'excuse,
08:40où on focalise l'attention sur le délinquant, beaucoup plus d'ailleurs sur les victimes.
08:45Et ça, il faudrait quand même peut-être rétablir un certain équilibre.
08:48Même si des programmes ont été faits, il y a encore des marges de progression très importantes.
08:53Il y a aussi, alors on se félicite, jamais on a sanctionné autant, mais de quel ton ?
09:00Est-ce qu'on parle des amendes ? Seuls 38% sont recouvrés.
09:04Est-ce qu'on parle des travaux d'intérêt général très à la mode ?
09:08Tout le monde nous jure des travaux d'intérêt général.
09:11Et les bracelets électroniques, travaux d'intérêt général,
09:14sont mis en exécution en moyenne avec un délai de 400 jours.
09:19Pareil, même observation précédemment.
09:21Ça signifie quoi pour un délinquant ?
09:23On évite l'incarcération par un travail d'intérêt général
09:26et on commence à lui demander de bien vouloir travailler un petit peu, quelques heures par semaine,
09:30plus d'un an après la commission.
09:33Pas la commission des faits, parce qu'entre le jugement et la commission des faits,
09:37il peut encore y avoir quelques mois.
09:39Donc ça n'a plus aucune signification.
09:42Je ne parle même pas des réductions de peine.
09:44Moi, c'est le combat.
09:46C'est quelque chose que je trouvais régulièrement en cours d'assises
09:49et je m'attirais certaines critiques.
09:52Mais condamner à 20 ans de réclusion, je veux dire, en cours d'assises,
09:58c'est entre 12 et l'août.
10:00Mais bien quoi.
10:01Un juge nul, il fait 62% de sa peine d'emprisonnement.
10:05Là aussi, c'est très excessif.
10:07Avec souvent un juge de l'application des peines qui détricote la sanction.
10:13Il le détricote parce que c'est un peu sa mission.
10:16Les lois successives à la fois de Taubira, Belloubet et Dupond-Moretti
10:21ont fait des objectifs d'alternative à la détention et d'alternative aux poursuites
10:27qui sont complètement excessifs.
10:29Ils sont bien sportifs à la détention.
10:31C'est beaucoup trop.
10:33Je trouve, mon cher collègue, que vous avez totalement raison.
10:38Et vos critiques et votre dénonciation sont totalement pertinentes.
10:44Est-ce qu'à votre avis, au risque de tomber dans l'utopie judiciaire,
10:49on pourra un jour conclure que le principe devrait être
10:54l'exécution intégrale de quelques peines,
10:58quoi que ce soit, avec peut-être des exceptions à aménager ?
11:03Est-ce que ça arrivera un jour ?
11:06– Moi, je suis plutôt optimiste de nature,
11:09donc je ne désespère pas naturellement.
11:11Mais pour certains, il faut un choix.
11:13Alors, je n'aime pas trop le mot, mais un sursaut d'autorité,
11:16un sursaut de sécurité, parce que si 80% de nos concitoyens
11:21ne sont plus confiants de la justice,
11:23ils ne sont pas complètement en dehors des réalités.
11:26Et pour certains, il faut quand même…
11:34Je reprends la question de Béatrice.
11:38– Bien sûr.
11:41Il y a une justice, la colère qui monte.
11:44Eh bien, cette colère, elle monte, et moi, elle m'effraie un peu.
11:47Mais je reste malgré tout optimiste.
11:50Il faut absolument ce choc d'autorité, parce que sinon,
11:53moi, je crains fort qu'on aille vers une catastrophe sociale politique.
11:57– Merci Francis Négbarda, avec nos procureurs généraux,
12:01honoraires et auteurs de ce livre,
12:03« Ma rencontre avec le mal »,
12:05chez les émissions que j'essaye de lire.
12:08Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
12:10Merci notre procureur favori.
12:12– Merci, ça m'était pas moi le mal, j'espère.
12:14– Mais non, vous êtes le mal.
12:16– Le mal.
12:18– Non, c'est Mickaël.
12:20– Merci Mickaël Sadoun.
12:22Merci beaucoup Loïc Leflocq-Prigent.
12:24– Merci à vous.
12:25– Merci beaucoup.
12:26– Merci.
12:27– C'est une belle soirée.
12:28– Dont on parlera la prochaine fois, encore 1997,
12:30année zéro du déclin de la France.
12:32– J'espère.
12:33– Bien sûr.
12:34Mais absolument, on va en parler de toute façon.
12:36– Mais il faut le lire un peu.
12:38– On vient de l'avoir.
12:40– Au lit, on risque d'avoir des préjugés.
12:43– Oui, c'est ça.
12:45– Déjà, on va apprendre à lire,
12:47et comme ça, on pourra le lire.
12:48Allez, vous restez avec nous.
12:50Dans un instant, on va vous parler emploi,
12:52et on retrouve Philippe Guyde,
12:54à partir de 20h.
12:55– 20h, oui.
12:56Évidemment, les vrais webfoot
12:58avec Guy Carlier et Emmanuel Galasso.
13:00On va parler de la retraite d'Antoine Griezmann.
13:02On renoncera à Arnaud Ramsey,
13:04qui a écrit la bio d'Antoine Griezmann,
13:06avec Grizou.
13:07On parlera évidemment de la Ligue des champions,
13:09puisque ce soir, Arsenal reçoit le Paris Saint-Germain,
13:12et Brest est en train de jouer de 11 minutes
13:14au Red Bull Salzbourg, en Autriche.
13:16– Et dans un instant, on vous parle d'emploi et de travail.
13:18À tout de suite.
13:20– Sud Radio.
13:21– Sud Radio, parlons vrai.
13:22– Parlons vrai.
13:23– Sud Radio.
13:24– Parlons vrai.