Avec Gabriel Jean-Marie, Secrétaire général CGT Martinique
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04La Martinique en colère, appel à la grève, appel de la CGT, appel à la grève en Martinique.
00:10On parle peu de ce qui se passe aux Antilles et pourtant nous sommes en direct avec
00:15Gabriel Jean-Marie qui est secrétaire général de la CGT Martinique. Bonjour.
00:20Bonjour.
00:22Merci d'être avec nous. Vous appelez à la grève reconductible à partir de ce jeudi.
00:26Vous demandez des augmentations de salaires. Ces derniers jours, il y a eu de nombreuses violences urbaines.
00:32Ça s'est calmé ces dernières heures mais les forces de l'ordre ont été la cible de tirs à balles réelles.
00:37Ces derniers jours, une compagnie de CRS a été envoyée en Martinique.
00:43CRS qui n'avait pas été envoyée en Martinique depuis décembre 1959.
00:48Vous lancez un appel à la grève. Que demandez-vous ?
00:52Ce que nous demandons, c'est d'inscrire dans un préavis que nous avons adressé au préfet de Martinique.
00:58Nous demandons effectivement que les salaires, les pensions de retraite, les minima sociaux soient augmentés.
01:05Nous demandons également que chaque fois qu'il y a augmentation des prix, que les salaires et les pensions suivent.
01:11Nous demandons que les prix soient bloqués et qu'il y ait un contrôle là-dessus.
01:17Et nous demandons qu'on arrête la répression contre les militants.
01:20Gabriel Jean-Marie, les prix ont augmenté ces derniers temps, ces dernières années en Martinique ?
01:26Vous avez quelques exemples ?
01:28Ce n'est pas seulement ces derniers temps.
01:30Écoutez, il faut savoir qu'en Martinique, les prix sont excessivement plus chers qu'en France hexagonale.
01:38Il y a plusieurs exemples qui ont été donnés où vous avez des différences de prix pouvant aller jusqu'à plus de 50% ou même 100%.
01:47Je ne peux pas vous donner là tout de suite un produit précis, mais c'est vrai qu'ici, les prix sont excessifs.
01:54Oui, j'ai entendu dire qu'un kilo de banane coûtait plus cher en Martinique qu'en métropole.
02:00Écoutez, c'est peut-être possible, je ne sais pas.
02:06Mais ce qui est certain de manière globale, c'est que nous nous disons, d'ailleurs c'est pour cette raison que depuis 1953,
02:13les fonctionnaires qui venaient de France étaient affectés en Martinique, bénéficiaient d'une prime de vie chère de 40%
02:20qui a été étendue à l'ensemble des fonctionnaires parce qu'on avait estimé que la vie n'était pas chère que pour les fonctionnaires français qui étaient installés en Martinique.
02:29Mais cette prime existe toujours, on est bien d'accord.
02:32Elle existe toujours et régulièrement, les différents gouvernements veulent remettre en cause cette prime.
02:38Nous nous disons simplement qu'elle n'est pas chère que pour les fonctionnaires, il faudrait peut-être l'étendre aussi à l'ensemble des salariés.
02:44Gabriel Jean-Marie, la colère est grande ou c'est juste un soubresaut aujourd'hui ? Est-ce que la colère est profonde ? Jusqu'où peut-elle aller ?
02:54Écoutez, elle est profonde puisque déjà il y a 15 ans, vous vous en souvenez, en février-mars 2009, il y avait eu des mouvements sociaux qui avaient duré plus d'un mois.
03:06Et aujourd'hui les choses reviennent, non pas parce qu'entre temps la situation s'est améliorée, mais il y a eu un glissement, une aggravation de la situation qui aujourd'hui est insupportable.
03:21Oui, les forces de l'ordre ont été la cible de tirs à balles réelles ces derniers jours ?
03:26Alors c'est ce qui a été rapporté, je n'ai pas été témoin moi-même, mais c'est ce qui a été rapporté, donc c'est ce que je peux dire.
03:34C'est la raison pour laquelle une compagnie de CRS a été envoyée en Martinique ?
03:39Alors c'est ainsi que le préfet a justifié l'arrivée effectivement de cette brigade spéciale de la police.
03:50C'était indispensable, c'est indispensable, Gabriel Jean-Marie ?
03:54Je crois que ce qui était surtout indispensable, c'était des réponses concrètes pour mettre un terme à cette situation sociale et économique.
04:02Et le fait que l'État choisisse d'envoyer des forces de répression, me semble-t-il, nous montre que l'État n'a pas choisi de régler le problème de la bonne manière.
04:13Donc grève reconductible, appel à la grève reconductible, vous êtes rejoint par d'autres mouvements ?
04:20Parfaitement, il y a d'autres organisations syndicales qui hier ont décidé de rejoindre ce mouvement,
04:26et nous espérons que nous appelons en tout cas l'ensemble des salariés de Martinique à adhérer à ce mouvement.
04:33Et même au-delà de Martinique, nous appelons nos camarades et nos frères de combat de France hexagonale,
04:40et d'ailleurs à rejoindre ce mouvement parce que la situation n'est pas difficile,
04:44socialement et économiquement, qu'en Martinique, c'est l'ensemble des travailleurs dans ce pays qui souffrent dans ce contexte particulier.
04:52Est-ce que la Guadeloupe réagit aussi ?
04:56Il y a des réactions en Guadeloupe, je crois savoir que les organisations ouvrières en Guadeloupe sont en train de s'organiser,
05:03et nous ne pouvons que les inviter à adopter cette route, ce chemin.
05:10Merci Gabriel Jean-Marie, en direct de Martinique, 7h17 pour savoir et comprendre,
05:15on en parle peu mais c'est vrai que ça bouge depuis quelques semaines, plusieurs semaines maintenant aux Antilles françaises,
05:20ça bouge, ça bouge, et je ne sais pas jusqu'où ça va pouvoir aller,
05:25ça bouge en Nouvelle-Calédonie aussi, on le sait, dans tous les départements et territoires d'outre-mer.
05:31Il est 7h18, merci d'être avec nous, le rappel des titres de l'actualité avec Laurie Leclerc.