Avec Pierre Gentillet, avocat au barreau de Paris, Patrick Baudoin président de la ligue des droits de l'homme, Jean Éric Braana, auteur de Kamala Harris, l Amérique du futur aux éditions Nouveau Monde et Gérald Ollivier journaliste franco américain.
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NewsTranscription
00:00L'heure libre, Sud Radio, parlons vrai.
00:04Bonjour à tous et bienvenue dans l'heure libre.
00:07Une heure de décryptage de l'actualité des faits de société.
00:10Une heure en compagnie de Jean-Marie Bordry, la voix qui vous accompagne le week-end.
00:14Bonjour.
00:15Victor Lefebvre également, journaliste spécialiste d'investigation.
00:18Bonjour Jean-Stéphane.
00:19Dans la dernière partie de l'émission, on va revenir sur le débat de mardi soir
00:22qui opposait Kamala Harris à Donald Trump dans la course à la Maison Blanche.
00:26Les choses ont été plus compliquées qu'attendues pour l'ancien président Trump
00:30et les observateurs commencent à donner la victoire à Kamala Harris.
00:33Kamala Harris a-t-elle réussi à renverser les pronostics ?
00:37C'est la question que nous nous poserons tout à l'heure.
00:39Mais nous parlerons aussi dans un instant avec Patrick Baudouin,
00:43président de la Ligue des Droits de l'Homme,
00:44et Pierre Gentillet, avocat au barreau de Paris,
00:47des projets concernant l'immigration que le nouveau Premier ministre,
00:51Michel Barnier, entend mettre sur la table.
00:54Le début d'une reprise en main,
00:56élément d'explication dans un instant.
00:58Mais tout de suite, je me tourne vers vous, Victor Lefebvre.
01:01Vous tenez notre agenda judiciaire et vous suivez le procès
01:04dit des viols de Mazan.
01:06Et cette semaine a également été marquée par d'autres condamnations.
01:10On commence par celle-ci.
01:11Oui, il y a eu deux décisions de justice importantes cette semaine.
01:13Ce mardi d'abord, Tariq Ramadan,
01:14le politologue, prédicateur islamiste qui a été reconnu coupable de viol
01:18par la Cour de justice de Genève,
01:20est condamné en appel à trois ans de prison,
01:21dont un enferme pour des faits qui remontent à octobre 2008
01:24dans un hôtel de Genève.
01:26Et par ailleurs aussi deux femmes,
01:27Amandine Roy et Natacha Ray,
01:29qui devront payer, elles, 8000 euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron
01:32et 5000 euros à son frère Jean-Michel Trognieu.
01:34Les deux femmes avaient propagé sur Internet...
01:36Donc c'est bien deux personnes différentes.
01:38Exactement, c'est deux personnes différentes, tout à fait.
01:40Et donc les deux femmes avaient propagé sur Internet en 2021
01:43la rumeur selon laquelle Brigitte Macron était une femme transgenre.
01:46Elles ont été condamnées donc ce jeudi
01:48par le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation.
01:50Merci Victor.
01:51Revenons au procès des viols de Mazan.
01:54Il y a eu une petite phrase prononcée par un des avocats de Dominique Pellicot,
01:58je rappelle que c'est l'accusé principal
02:00qui aurait fait abuser de sa femme sous l'emprise de drogue,
02:05qui a beaucoup fait réagir.
02:07Maître De Palma a dit, je cite,
02:09« Il y a viol et viol.
02:11Sans l'intention de le commettre, il n'y a pas viol. »
02:15Une phrase pas très heureuse.
02:17Une phrase qui a été très, on peut le comprendre évidemment,
02:19très mal perçue par les avocats de la principale victime, Gisèle Pellicot.
02:24C'est une ligne de défense qui est empruntée par Guillaume De Palma
02:27qui représente lui six accusés dans ce procès,
02:30à Mazan, au tribunal correctionnel d'Avignon.
02:33C'est une ligne de défense qui consiste à s'appuyer sur le code pénal
02:36qui dit qu'il n'y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre.
02:39Étant donné que la notion de consentement n'est pas vraiment définie par le droit,
02:43d'ailleurs ça fait partie des discussions qui entourent ce procès très médiatique,
02:47effectivement c'est la ligne qui a été empruntée,
02:50et d'ailleurs la ligne de défense de certains accusés
02:52est de reconnaître les actes sexuels mais pas le viol en tant que tel
02:55puisque certains en plaident pour le...
02:57Si j'ai bien compris, la défense de la plupart des 51 accusés
03:00sera de dire qu'ils se sont rendus au domicile de M. et Mme Pellicot
03:04sans effraction, que M. Pellicot leur a offert un café
03:08et qu'en gros il leur donnait l'autorisation de coucher avec sa femme.
03:13Ils ne voyaient pas le mal et n'imaginaient pas une seconde
03:15que Mme Pellicot puisse ne pas être consentante, ni même être droguée.
03:19Il y en a certains qui vont même jusqu'à parler de scénario libertin,
03:22donc consenti, avec Gisèle Pellicot.
03:25Pourtant Mme Pellicot était dans un drôle d'état puisqu'elle était comateuse quasiment.
03:29Elle était comateuse sous anxiolytique, donc totalement droguée et inconsciente
03:32en raison des doses d'anxiolytique ingurgitées de force par son mari.
03:36Alors il y a quelque chose qui a été remarqué aussi durant le procès,
03:39c'est l'absence de Dominique Pellicot, contrairement à sa femme Gisèle
03:43dont on est absolument bouche bée devant le courage.
03:46Lui s'est fait porter pâle à l'audience mercredi, jeudi,
03:50et vendredi le procès n'a même pas pu se tenir.
03:53Voilà, cette semaine il était totalement absent, malade, depuis lundi, dispensé d'audience.
03:56Son interrogatoire qui était prévu n'a pas pu avoir lieu cette semaine.
04:00Le procès est suspendu jusqu'à lundi prochain dans l'attente de son retour.
04:03Et il pourrait même être renvoyé si jamais Dominique Pellicot était durablement indisponible.
04:08Donc le procès qui a été entamé le 2 septembre dernier, prévu pour durer jusqu'à fin décembre,
04:13il pourrait donc être tout bonnement interrompu et reporté à une date ultérieure.
04:18On en sait un peu plus sur le profil psychologique de cet homme ?
04:21Alors sur le profil psychologique effectivement on en sait un peu plus
04:23puisque les experts psychiatriques ont dévoilé leur analyse cette semaine.
04:27Alors je les cite, ils parlent de traits de personnalité saillant qui n'apparaissent pas spécifiquement,
04:33un rapport à la réalité qui est correct, pas de pathologie mentale,
04:36pas d'antécédents psychiatriques.
04:38Il avait été qualifié par ses proches, au fil de l'instruction,
04:41de père incontestablement présent et aimant, je cite,
04:44très investi dans l'éducation de ses petits-enfants,
04:46de patriarche respirant le bonheur au sein d'une famille très unie.
04:49Mais un expert a évoqué ses déviances sexuelles, je cite encore une fois,
04:53une somnophilie aux confins de la nécrophilie,
04:56une personnalité à double facette et j'ajoute que Dominique Pellicot
05:00dit avoir été lui-même victime de violences sexuelles à l'âge de 9 ans,
05:04puis forcé de participer à une agression sexuelle sur une jeune femme,
05:07sur un chantier, à l'âge de 14 ans.
05:09Alors il y a un autre personnage trouble dans cette affaire
05:11qu'on a entendu au cours des audiences, on a entendu sa femme notamment,
05:15on a également appris l'existence de ce Jean-Pierre M,
05:20un bon père de famille qui s'est mis à reproduire le modus operandi
05:26qu'il avait vu chez M. Pellicot.
05:28En gros, il est devenu un disciple de Dominique Pellicot.
05:31Est-ce que vous pouvez nous expliquer qui est cet homme ?
05:33Ça c'était une des journées importantes cette semaine du procès.
05:35Donc Jean-Pierre M, un homme aujourd'hui âgé de 63 ans,
05:38comme les autres accusés, Dominique Pellicot lui a expliqué
05:41comment il droguait sa propre femme afin d'abuser d'elle.
05:43Il lui a proposé de la violer à son tour, Jean-Pierre M a toujours refusé.
05:48Mais en revanche, il a appliqué chez lui la même méthode que Dominique Pellicot,
05:51à qui il a à son tour proposé de violer son épouse.
05:54Entre 2015 et 2020, Dominique Pellicot s'est rendu plusieurs fois
05:57au domicile de Jean-Pierre M.
05:59Ils ont été mis en contact via la messagerie coco.fr.
06:02Son pseudonyme c'était Rasmus ou Pierre.
06:04Celui de Dominique Pellicot, pervers ou dompteur.
06:07Et une nuit de juin 2020, la femme de Jean-Pierre M s'est réveillée en sursaut.
06:11Pas assez droguée, elle est réveillée avec un homme debout,
06:14se tenant aux côtés de son mari.
06:16Au moins 12 viols et agressions sexuelles commises à des dates différentes
06:19ont été recensées, dont au moins 3 avec Dominique Pellicot,
06:22puisque tout a été filmé là encore.
06:24Nous ont rejoint Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l'homme,
06:27bonjour Patrick, et Pierre Gentillet,
06:30avocat au tribunal de Paris.
06:32Nous allons parler des projets de Michel Barnier, nouveau Premier ministre.
06:35Pierre Gentillet, je profite du fait que vous soyez avocat
06:38pour vous demander peut-être une réaction sur ces procès des viols de Mazan.
06:43Au-delà de l'histoire de Mme Pellicot,
06:46c'est aussi toute une interrogation sur le consentement
06:49sur des femmes qui sont chosifiées par leurs hommes
06:53et qui sont livrées en pâture sous l'emprise de somnifères.
06:58C'est une question d'opineux, c'est intéressant
07:01parce qu'à la fois il y a l'effet d'espèce,
07:03il y a ce serpent de mer qui revient régulièrement tous les ans
07:06sur la question du consentement,
07:08parce qu'effectivement si on se détache un petit peu du droit,
07:11je ne veux pas dire que toute personne de mon sens verrait ces faits-là
07:15à qualifier automatiquement un viol.
07:17Seulement en droit pénal, il y a quand même des éléments
07:20qui sont marquants et qui sont constitutifs à chaque fois du délit ou du crime.
07:25Vous avez l'élément matériel, l'élément moral,
07:27vous avez l'élément intentionnel.
07:29Et c'est vrai qu'ici c'est toute la difficulté.
07:31Je ne vais pas commenter parce que ma qualité d'avocat
07:34ne me permet pas de commenter en direct justement un procès
07:36et m'incite à la retenue.
07:38Mais en tout cas c'est une question de droit
07:40et c'est le point saillant de ce procès.
07:42Je vous le disais, nous allons parler de Michel Barnier,
07:45de ses projets pour réformer, pour rénover nos lois sur les flux migratoires.
07:51Mais j'aimerais, avant que nous rentrions dans le vif du sujet,
07:55me retourner vers Patrick Baudouin
07:57et vous demander ce que vous inspire l'homme,
07:59notre nouveau Premier ministre Michel Barnier.
08:02Qu'est-ce qu'il inspire au Président de la Ligue des droits de l'homme ?
08:05Bien près de votre micro, s'il vous plaît.
08:07Comme beaucoup d'hommes politiques qui ont cette longévité,
08:11il inspire des réflexions diverses et parfois contradictoires.
08:15Il y a toute une facette de Michel Barnier
08:18qui est plutôt respectable, heureuse et réussie.
08:24On pensera de la façon dont il a traité le Brexit
08:28et puis un certain nombre d'autres événements de sa carrière,
08:32les Jeux Olympiques, enfin bon, beaucoup de choses.
08:35En revanche, mon regard ne peut qu'être assez négatif sur,
08:41par exemple, puisque je crois qu'on va en parler dans un instant,
08:45la question de l'immigration
08:49ou la question, très curieusement d'ailleurs, du rapport à la justice
08:53puisque je rappelle qu'alors qu'il a fait une longue carrière
08:56au sein des institutions européennes,
08:58soit comme parlementaire européen, soit comme commissaire européen,
09:02il n'a rien trouvé de mieux, je crois que c'était en 2021,
09:06alors qu'il était parmi les candidats potentiels à la présidence de la République,
09:12que de remettre en cause les décisions qui peuvent être rendues
09:16par la Cour européenne des droits de l'homme
09:18ou par la Cour européenne de justice.
09:22En disant qu'il faut qu'on garde quand même notre souveraineté en quelque sorte
09:28et notamment pour les questions d'immigration
09:30sans qu'on puisse être, nous la France, soumis à cette censure.
09:35Et de même sur l'immigration, mais on va y revenir,
09:38il a des positions, il avait même demandé à ce moment-là aussi
09:42une suspension de l'immigration pendant 3 à 5 ans,
09:45sauf pour les étudiants ou les demandeurs d'asile,
09:48de façon à pouvoir régulariser la question.
09:51– On va y revenir, Pierre Gentillet, un mot sur l'homme Michel Barnier.
09:55– Moi je suis très embêté parce que je ne sais pas très bien de qui il s'agit,
09:59c'est-à-dire que pour moi Michel Barnier c'est un Janus,
10:03vous savez Janus c'est cet homme à deux visages.
10:05– C'est Dieu.
10:06– C'est Dieu, pardon, c'est Dieu à deux visages.
10:09C'est-à-dire que vous avez le premier Michel Barnier député de 1978,
10:13il faut quand même se dire que nous avons un premier ministre
10:16qui a été député en 1978, c'est tout de même assez cocasse de se dire
10:19que le président de la République qui vantait le nouveau monde,
10:24là il ne vient pas chercher l'ancien monde, il vient chercher l'arrière-monde,
10:27puisque c'est quand même quelqu'un qui a été député en 1978,
10:30qui a été ministre sous Jacques Chirac.
10:32Je me demande même s'il n'a pas été ministre de 1993 à 1995,
10:35en tout cas c'est quelqu'un qui a une carrière politique,
10:38mais qui dans toute cette carrière politique a démontré
10:41qu'il était au fond un homme de centre droit, chrétien démocrate,
10:45enfin comme on a l'habitude un chiracien au fond.
10:47D'ailleurs je crois que c'est le moment où il a été le plus ministre,
10:49c'était au moment où il était avec Jacques Chirac.
10:51Et puis je vous dis c'est un genou parce qu'on a eu le Michel Barnier de la primaire,
10:55et le Michel Barnier de la primaire effectivement, je rejoins ce qui a été dit,
10:58il voulait un bouclier institutionnel pour les questions d'immigration,
11:04il voulait remettre en cause certaines décisions de la CEDH,
11:07il voulait être beaucoup plus restrictif sur l'immigration.
11:10On ne comprenait pas très très bien qu'est-ce qu'il avait en rapport
11:12avec l'ancien commissaire européen et l'ancien ministre.
11:16Oui mais là c'est un moment de vérité qui va se poser dans lui.
11:18Absolument.
11:19Alors le nouveau premier ministre Michel Barnier a dit avoir envie
11:22de faire évoluer la politique migratoire, on va en parler dans un instant.
11:26Immigration vers une nouvelle donne, à tout de suite sur Sud Radio avec nos invités.
11:35De retour dans l'heure libre, votre rendez-vous du samedi midi
11:37pour décrypter l'actualité avec Jean-Marie Bordré bien sûr.
11:42Merci Victor Lefebvre, journaliste d'investigation, merci d'être là également.
11:46Avec nous Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l'homme
11:49et Pierre Gentillet, avocat au tribunal de Paris.
11:52Au barreau de Paris.
11:53Au barreau de Paris, au tribunal de Paris, ce n'est pas l'équivalent ?
11:55On dit au barreau.
11:56On dit au barreau, d'accord.
11:57Il y a la justice d'un côté et les avocats.
11:59Très bien, parfait.
12:00Avec nos invités, nous parlons des projets de Michel Barnier ce matin,
12:05nouveau premier ministre, concernant la question épineuse
12:08de la gestion des flux migratoires.
12:11Il semblerait que le premier ministre cherche à prendre à bras le corps
12:15le sujet de l'immigration.
12:17C'est ce qu'il a laissé entendre, en tout cas, Victor Lefebvre.
12:20Oui, effectivement, le premier ministre a dit son souci
12:22de maîtriser l'immigration avec de la rigueur, de la ténacité.
12:25Je le cite, monsieur, avec humanité.
12:27Et sur TF1, il avait dit, je cite encore une fois,
12:29on a toujours le sentiment que les frontières sont des passoires
12:31et que les flux migratoires ne sont pas maîtrisés.
12:34Nous allons proposer des mesures concrètes, avait-il dit.
12:36Et rappelons qu'il défendait en 2021, au moment de la primaire de la droite,
12:39un moratoire sur l'immigration.
12:41Il réclamait notamment une pause pendant trois à cinq ans
12:44de la politique migratoire telle qu'elle était pratiquée en France,
12:46avec le fait de cesser notamment les régularisations inconditionnelles,
12:49les sans-papiers.
12:51En revanche, il a démenti, ou en tout cas, il a refusé de confirmer
12:54cette idée d'un ministère de l'immigration qui avait été créé,
12:57rappelez-vous, par Sarkozy sous le gouvernement Fillon
13:00de 2007 à 2010.
13:02Le ministre était Brice Hortefeux, puis Éric Besson.
13:04C'était le ministère de l'immigration, de l'intégration,
13:07de l'identité nationale, qui a été supprimé en 2010
13:10et rattaché au ministère de l'Intérieur.
13:12Alors on peut dire, on va passer en revue les mesures
13:15qu'il a déjà évoquées, mais en tout cas,
13:18le ministère de l'immigration, c'est déjà plus d'actualité.
13:23Néanmoins, l'immigration serait toujours la priorité de son mandat,
13:26c'est ce qu'il a dit sur TF1.
13:28Vous comprenez, Patrick Baudouin, que l'on puisse faire,
13:30non pas un ministère peut-être de l'immigration,
13:33mais que l'immigration puisse être le sujet numéro 1
13:36des préoccupations du prochain Premier ministre ?
13:39Deux observations. La première, c'est qu'un ministère
13:42de l'immigration s'est remis en cause, donc il semble
13:45démentir le propos qu'il avait tenu initialement.
13:50On est évidemment contre un tel ministère, de même
13:53qu'on était contre des ministères des droits de l'homme,
13:56parce que ce sont des domaines régaliens transversaux
14:01et parce que l'idée d'un ministère de l'immigration d'emblée,
14:04c'est quelque chose qui peut viser un certain nombre de catégories
14:10et c'est ce qu'il faut éviter.
14:12Mais par contre, sur les mesures qui sont envisagées,
14:20ce sont des mesures qui toutes sont très restrictives
14:25dans la conception de ce nouveau Premier ministre
14:29qui, à plusieurs reprises dans le passé, a démontré
14:33qu'il était sur une logique très proche, en définitive,
14:37de celle des idées de l'extrême droite sur cette question.
14:40Juste une chose, deux choses.
14:43On ne va pas lui faire de procès d'intention absolue non plus,
14:46puisque pour l'instant, on parle du futur.
14:49En définitive, quelle va être sa politique ?
14:52Elle reste à définir, même si on a des craintes très avérées.
14:56Après, qu'est-ce qu'il prône ?
14:59Il l'a déjà laissé entendre.
15:02Faciliter les expulsions, rendre plus difficile l'accès au territoire,
15:09limiter l'immigration, limiter les aides qui peuvent être accordées,
15:15par exemple en matière de prestations familiales.
15:18Il est sur toute une série de logiques qui ont donné lieu au débat
15:21qu'on a connu parfaitement délétère pendant des mois et des mois
15:25en 2023 jusqu'au moment du vote de la loi,
15:30puis sa promulgation en janvier 2024.
15:34Après, on peut prendre mesure par mesure et en discuter.
15:38Bien sûr. Parmi ces mesures, il y a durcir les critères de regroupement familial.
15:44C'est une mesure qui a été déjà posée sur la table.
15:49Mais j'ai envie de dire, ça vous gêne de pouvoir, Pierre Gentillet,
15:53que l'on puisse revenir sur...
15:56Vous semblez trouver que vouloir durcir un peu la politique
16:02en matière de reconduite à la frontière,
16:04on a un taux d'exécution des OQTF, je rappelle, qui est de moins de 7%.
16:08Donc on ne peut pas dire que ce soit extrêmement violent,
16:11les reconduites à la frontière.
16:13Avant de décier la parole à mon confrère, juste deux points, si vous permettez.
16:16Bien sûr que le sujet de l'immigration, je ne l'ai pas dit,
16:19est un sujet clé.
16:22Il n'est pas question de le nier, d'une part.
16:24Et d'autre part, il y a des solutions qui doivent être apportées.
16:27Simplement, nous pensons que les solutions, les réponses politiques
16:31qui sont celles de la dernière loi immigration,
16:33ou prévisibles de Michel Barnier, ne sont pas les bonnes.
16:36Deuxièmement, vous parlez des OQTF, des obligations de quitter le territoire français.
16:40Vous avez raison, elles ne sont pas mises en oeuvre.
16:43Mais ce n'est pas parce qu'on voudra les dire,
16:45on va les augmenter considérablement, qu'elles seront plus mises en oeuvre.
16:49Il faut rappeler quand même, que pour expulser les gens,
16:52il faut trouver un pays d'accueil.
16:55Et que parfois, ce n'est pas possible.
16:57Donc, c'est trop facile de raisonner comme ça, d'une façon simpliste.
17:01Pierre Gentier.
17:03Vous avez raison de dire ça, il y a la question des pays d'accueil.
17:06Peut-être prendre le problème aussi en amont,
17:08c'est-à-dire les entrées légales, avant de parler de la question des expulsions.
17:11Effectivement, le flux d'expulsions diminuerait mécaniquement
17:14si on n'avait pas un flux en train aussi important.
17:16Je voudrais juste, quand même, qu'on rappelle deux-trois chiffres.
17:19En 2023, puisque nous n'avons pas encore les chiffres de 2024,
17:23les chiffres sur le site du vipublic.com, le site gouvernemental,
17:28vous pouvez les trouver, c'est 327 000 entrées légales hors droit d'asile.
17:32Vous en avez 167 000 demandes d'asile qui sont faites aussi.
17:37Donc en fait, on est sur des flux humains qui sont absolument considérables.
17:42En comparaison sous Nicolas Sarkozy,
17:45parce qu'on parlait du ministère de l'immigration tout à l'heure.
17:48Je rappelle que quand il y a eu un ministère de l'immigration, c'était sous Sarkozy.
17:51Et de l'identité nationale.
17:53Et de l'identité nationale.
17:54Accessoirement, les records d'immigration sont arrivés à partir de Nicolas Sarkozy.
17:57Nicolas Sarkozy a fait entrer plus d'immigrés que sous son prédécesseur,
18:02en tout cas le quinquennat de son prédécesseur, Jacques Girac.
18:06Mais au moment où c'était le président Sarkozy qui était aux responsabilités,
18:10on avait entre 150 000 et 200 000 entrées légales hors droit d'asile.
18:13Là, on en a, je le dis, 327 000.
18:15Donc nous avons une situation migratoire qu'on ne peut pas esquiver.
18:19C'est un sujet en lui-même, et c'est un sujet aussi, on l'a vu,
18:23dans les élections législatives, dans les élections européennes,
18:26qui est un sujet de préoccupation majeur des Français, et ça de manière récurrente.
18:30Maintenant, que faire ? Et qu'est-ce qu'il va se passer ?
18:33Parce qu'on attend de voir quelle sera la volonté du nouveau président Michel Barnier.
18:37On peut faire passer une nouvelle loi immigration,
18:40parce qu'au fond, c'est ce qu'on pressent ici.
18:42Une nouvelle loi. J'ai l'impression qu'on va vivre le rétroviseur
18:45de la première partie du quinquennat. C'est amusant.
18:47La loi retraite va revenir, vous le savez, elle va revenir dans quelques semaines
18:51à l'Assemblée nationale pour être abrogée tout au parti, on va voir.
18:55Et puis là, on va peut-être également entrevoir une nouvelle loi immigration.
19:00Souvenez-vous que la loi immigration à laquelle faisait référence mon confrère tout à l'heure
19:04a été censurée parce que, on ne va pas revenir là-dessus,
19:07c'était des cabalés législatifs, ça ne s'est pas très bien copié.
19:10Mais peut-être que cette loi va revenir avec effectivement des sujets
19:14comme la suppression de l'AME, la réservation des prestations sociales
19:18pour les Français, etc. Il y aura deux obstacles, là ça je termine.
19:23Le premier obstacle c'est, y aura-t-il une majorité à l'Assemblée nationale
19:27pour voter ce texte ? Parce que sur le papier, on peut se dire c'est très bien.
19:30140 députés, RN, siocistes voteront. Est-ce que la majorité sera prête
19:35à aller jusque-là alors qu'elle était un peu timide au moment de la loi immigration ?
19:41– De quelle majorité parlez-vous ?
19:42– De l'ancienne majorité. – La majorité présidentielle.
19:45– La minorité présidentielle, effectivement.
19:47Avec un Gabriel Attal dont on sait, c'est des petits calculs,
19:50mais il faut comprendre, dont on sait qu'il veut aujourd'hui se démarquer
19:53de son prédécesseur, enfin de son prédécesseur, d'Emmanuel Macron
19:56et qu'il veut diriger le groupe lui-même.
19:58Donc un, y aura-t-il une majorité ici ? Parce qu'il y aura une opposition franche de la gauche.
20:01Et deuxième élément, et ça j'en reviens toujours là-dessus, c'est ma marotte,
20:05cette loi, quand bien même sera-t-elle votée, passera-t-elle les fourches
20:11que dignent du Conseil constitutionnel ?
20:13On n'est plus sur un élément politique, encore que, pour moi,
20:16le Conseil constitutionnel s'y fait quand même de la politique,
20:18sous couvert de droit, mais il va falloir aussi passer par cette étape-là.
20:22En tout cas, au moins, la volonté est posée, moi pour ma part, je m'en réjouis.
20:26Maintenant, attendons de voir la loi…
20:28– Oui, ce que vous devriez nous expliquer, c'est que c'est bien de dire
20:31que l'on a des priorités dans son mandat, etc., de faire des effets d'annonce,
20:36mais que la plus dure sera la réforme, c'est ce que vous expliquez.
20:39– Un, que va contenir le texte ? Et deuxièmement, ce texte,
20:42va-t-il satisfaire aux exigences de notre droit actuel ?
20:46Et s'il n'y satisfait pas, à ce moment-là se posera la question
20:49de l'adaptation de notre droit.
20:50– J'aimerais demander au président de la Ligue des droits de l'homme
20:53s'il pense lui aussi qu'on va certainement assister à quelques effets d'annonce,
20:58mais que finalement, il y a peu de chances que tout cela évolue.
21:02– C'est un peu difficile à prévoir, parce que la majorité qui se dessine,
21:08enfin la majorité relative, on va dire, autour de la composition future
21:14du gouvernement Barnier, est une majorité qui réclame des mesures de ce type
21:21et un retour justement à une nouvelle loi immigration,
21:25puisque comme vous le rappeliez tout à l'heure à juste titre,
21:28il y a toute une série des mesures qui figuraient dans la loi,
21:31qui en ont été retirées, à peu près 40% des mesures,
21:34par le Conseil constitutionnel, mais pour des raisons purement formelles.
21:38Parce que c'était sans rapport avec la loi initiale,
21:43bon c'était des cavaliers législatifs, donc ça n'a pas marché, mais ça peut revenir.
21:49Et si ça revient, moi je partage alors complètement votre avis,
21:53je pense que le Conseil constitutionnel,
21:55sans préjugé d'une décision de justice, devrait censurer,
21:59parce que ça serait très discriminatoire,
22:02ça serait contraire à nos principes d'égalité,
22:04en particulier le fait de supprimer des prestations sociales
22:11pour un certain nombre de catégories, ou l'aide médicale.
22:16Dernier point, brièvement, je ne suis pas convaincu que l'immigration
22:22soit le sujet de préoccupation majeur des Français.
22:25C'est un sujet, sujet majeur, c'est le contrat d'achat, c'est la sécurité,
22:30oui mais même dans les sondages, ça ne ressort pas en tout premier,
22:34même si c'est important.
22:36Et puis surtout, on nous a tellement, du côté de l'extrême droite,
22:40on a su faire passer une petite musique,
22:43les immigrés, les étrangers, la délinquance,
22:46une confusion absolument totale et plus que contestable.
22:53Voilà, c'est ce qui a amené aussi cette dérive au niveau du débat sur l'immigration.
22:58On va continuer à passer en revue ces mesures auxquelles réfléchirait Michel Barnier.
23:02On va se demander aussi dans un instant si la gauche française
23:05n'est pas la dernière gauche d'Europe à rester un peu naïve concernant l'immigration.
23:09Ça m'intéresse d'avoir en particulier votre point de vue.
23:12A tout de suite avec nos invités sur Sud Radio.
23:19De retour dans l'heure libre, votre rendez-vous du samedi midi sur Sud
23:23pour regarder l'actualité à la loupe.
23:25Je suis en compagnie de Jean-Marie Bordry,
23:27Jean-Victor Lefebvre aussi est avec nous, pardon je bafouille,
23:30avec nous Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l'homme
23:33et Pierre Gentillet, avocat au barreau de Paris.
23:36Nous nous interrogeons sur les intentions de Michel Barnier
23:39sur l'immigration, va-t-il faire évoluer les lois ?
23:41Y a-t-il volonté d'une reprise en main de la politique migratoire ?
23:44C'est la question de ce samedi midi.
23:46Vous vouliez revenir d'un mot, Pierre Gentillet,
23:48sur ce que nous disait Patrick Baudouin juste avant la coupure,
23:51sur ce que l'on pouvait attendre de l'attitude du Conseil constitutionnel
23:55vis-à-vis d'éventuelles réformes.
23:57C'est-à-dire que si le projet de loi immigration ressemble peu ou prou
24:00à celui qui avait été déposé et voté par l'Assemblée nationale
24:04il y a à peu près un an, il faut bien comprendre une chose,
24:08c'est que toutes les mesures, en particulier qui réserveraient
24:12les prestations sociales aux Français, etc.
24:14seront, au regard de la jurisprudence du Conseil constitutionnel,
24:18probablement, quasiment toutes censurées.
24:22On a une décision de principe là-dessus du Conseil constitutionnel
24:25qui est ancienne et qui est constante.
24:27C'est une décision très connue de 1993
24:29où le président du Conseil constitutionnel c'était, tiens, tiens,
24:32un certain M. Badinter, président à l'époque du Conseil constitutionnel
24:35qui, sur une loi qui je crois avait été déposée par Charles Pasqua,
24:38avait provoqué l'esclande, en tout cas l'addition du Conseil constitutionnel
24:42puisqu'il avait censuré cette loi immigration
24:45parce que contraire à des principes d'égalité, etc.
24:48C'est-à-dire que concrètement, puisqu'on parle de l'envie de Michel Barnier
24:53de supprimer l'aide médicale d'État...
24:56Ça c'est plus, je ne m'avancerai pas là-dessus,
24:58c'est plus sur la réservation des prestations sociales.
25:01Sur l'aide médicale d'État...
25:04L'aide médicale d'État, ça permet à tous les étrangers, ici, sur notre sol,
25:08d'aller se faire soigner et d'être pris en charge par le système médical français.
25:12Effectivement, et alors là-dessus, je n'ai pas de...
25:16Je ne crois pas qu'il y ait de décision là-dessus, sur l'AME,
25:19mais il est fort à parier aussi que le Conseil constitutionnel
25:22considère qu'il y a une discrimination évidente dans l'accès aux soins
25:25qui, de mémoire, se rattache à un principe constitutionnel
25:28qui est l'accès au droit à la santé publique
25:31et, par conséquence, censurer la loi.
25:33Il faut bien avoir ça en tête.
25:35Les gens ne comprennent pas souvent que le Conseil constitutionnel,
25:38c'est-à-dire neuf...
25:40Neuf juges, enfin neuf...
25:42Par pitié, je ne veux plus entendre ce terme,
25:44puisque ce terme a été inventé par un ancien président du Conseil constitutionnel lui-même.
25:47Bref, mais en tout cas, ces neuf personnes
25:49qui sont nommées par le président de la République, par le président du Sénat
25:51et par le président de l'Assemblée nationale,
25:53donc neuf, sont en capacité d'annuler,
25:57ou plutôt de priver des faits une loi,
25:59enfin de l'annuler concrètement, avant son intervention,
26:02et même après, depuis 2008,
26:04alors même que l'Assemblée nationale l'aurait votée à l'unanimité.
26:06Donc ça pose des questions de légitimité assez évidentes.
26:09Mais néanmoins, là je suis, j'ai un point d'accord,
26:12parce que c'est juridique, c'est factuel.
26:14Je pense qu'aujourd'hui, je le crains, mais je ne le souhaite pas,
26:17que le Conseil constitutionnel censure de telles dispositions restrictives
26:21au nom de principes qu'il interprète selon son sens propre.
26:24Voilà.
26:25Ils peuvent comprendre plus difficilement les Français qui voyagent
26:29et qui vont, pour certains, dans des pays étrangers,
26:32comme par exemple aux Etats-Unis.
26:34Aux Etats-Unis, vous voulez vous faire soigner, vous êtes Français,
26:36ben vous sortez votre carte bleue.
26:38Et en revanche, la réciprocité ne serait pas possible.
26:41C'est-à-dire qu'en France, tous les étrangers peuvent accéder
26:44à notre système médical.
26:46Comment est-ce que vous pourriez expliquer ça concrètement
26:49aux Français qui se posent cette question ?
26:51Comment est-ce que le Conseil constitutionnel
26:53peut s'arroger le droit de décider même contre le Parlement ?
26:57Ah !
26:58Écoutez, il faudrait changer le système républicain,
27:02en tout cas le système de la Ve République dans lequel on vit,
27:05parce qu'avant, il n'y avait pas de Conseil constitutionnel,
27:07ou quasiment pas.
27:08Comment est-ce que ça s'explique ?
27:09Ça s'explique parce qu'en fait, vous avez un texte
27:12qu'on appelle la Constitution,
27:14et autour de ce texte, il y a des principes non écrits
27:16qui s'appuient sur la Déclaration des droits de l'homme,
27:18notamment...
27:19Un texte qui a été voté par le peuple français par référendum ?
27:21Un texte qui a été voté par le peuple français par référendum,
27:23mais qui en l'occurrence, si vous voulez qu'on aille dans la technique,
27:27en l'occurrence au départ, le Conseil constitutionnel
27:29n'avait pas capacité à interpréter et à utiliser ce texte,
27:32il se l'est arrogé en 1971.
27:34Donc le Conseil constitutionnel voit des textes constitutionnels,
27:36il regarde la loi et il dit,
27:38s'il y a une inconformité entre ma lecture
27:42du texte constitutionnel et la loi,
27:44je fais primer le texte constitutionnel.
27:46Et là, il pourra dire tout à fait,
27:47il y a un principe constitutionnel qui est le principe d'égalité.
27:49Alors il tord de manière très extensive,
27:51c'est un chewing-gum le principe d'égalité,
27:53et de dire ici, là, le fait de réserver les prestations sociales,
27:56ça tord le principe d'égalité.
27:58Donc la loi doit être écartée.
28:00J'imagine que Patrick Baudouin ne doit pas être tout à fait d'accord
28:03sur cette interprétation des choses.
28:06Je répondrai à la comparaison que vous faisiez entre les Etats-Unis et la France.
28:11Je crois que le point capital là-dessus,
28:13c'est que la conception américaine est très différente de la conception française
28:18et européenne.
28:20C'est en Europe, il est bien certain,
28:22qu'il y a une protection sociale
28:24qui est beaucoup plus grande qu'aux Etats-Unis.
28:26Moi je connais bien ce pays pour y être allé,
28:28j'ai ma fille qui a eu un très grave accident.
28:30C'est un pays qui ne protège pas.
28:34Et la conception américaine,
28:36c'est que chacun se débrouille, en gros.
28:38Enfin, je schématise.
28:40Donc c'est ce qui explique qu'il y ait cette différence,
28:42alors qu'en France, on est beaucoup plus protecteur,
28:44à la fois de ceux qui sont français
28:48et de ceux qui peuvent venir sur notre territoire.
28:52Le deuxième point, c'est pourquoi le Conseil constitutionnel,
28:55il y a quand même une Cour suprême aux Etats-Unis,
28:58même si aujourd'hui elle est complètement contrôlée par les conservateurs,
29:01on a quand même un système un peu similaire là-dessus,
29:03avec une Cour suprême qui peut aussi remettre en question
29:07des choix qui ont été les choix du Congrès,
29:11enfin du Parlement américain.
29:13Et là, en France, c'est la même chose.
29:15Il y a un Conseil constitutionnel qui est chargé de veiller
29:18à ce que les grands principes des démocraties de la République soient respectés.
29:22Et parmi ces principes, il y a l'égalité, la liberté, la fraternité.
29:26On revient toujours au même.
29:28Et c'est assez normal que ce contrôle puisse s'exercer.
29:32Non simplement.
29:34Dernier point.
29:35Pour autant, il ne faut pas être d'un laxisme absolu.
29:37Parce que ce qui favorise aussi la remise en cause,
29:41il faut le dire qu'il y a des abus parfois.
29:43Donc ça, ça doit être sanctionné.
29:45Mais le principe lui-même doit subsister.
29:47D'ailleurs, ça serait très contre-productif
29:50que de supprimer cette aide médicale d'État
29:53à des gens qui, de toute façon, sont sur notre territoire
29:56et qui se retrouveraient dans des situations d'impossibilité de soins
30:01qui entraîneraient des conséquences qui seraient finalement
30:03dramatiques, humaines et sociales.
30:05Juste un point quand même, parce qu'on prend beaucoup d'avance
30:07en se demandant ce qui se passera si un nouveau texte va au Conseil constitutionnel.
30:11Il n'est pas certain du tout qu'il y ait une majorité
30:13en faveur d'une nouvelle loi d'immigration.
30:15Précisément, les macronistes en particulier
30:18ont de grandes chances de se diviser, voire d'éclater sur une telle question.
30:22Alors, sur la question de l'immigration, pardon de revenir là-dessus
30:25puisque c'est la question du jour.
30:28Quand même, Patrick Baudouin, même du côté de l'Allemagne,
30:31on annonce un renforcement aux frontières des contrôles.
30:35Notamment aux frontières avec la France.
30:39L'Allemagne va étendre à toutes ces frontières
30:41les contrôles visant à faire reculer l'immigration irrégulière.
30:44A annoncer ce lundi, le 9 septembre, le gouvernement de Olaf Scholz
30:48des contrôles temporaires avec la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique
30:51et le Danemark vont être mis en place pendant 6 mois à partir du 16 septembre.
30:56Ça veut quand même dire que l'on sort, je dirais,
31:00de ces années où l'immigration était accueillie comme une providence
31:06et maintenant on aborde les choses de façon un peu plus technique.
31:09On souhaite pouvoir regarder d'un peu plus près qui rentre sur le territoire.
31:12Est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise chose ?
31:14Pour nous, c'est malheureusement une mauvaise nouvelle.
31:17Maintenant, elle a ses explications, bien sûr.
31:20Vous prenez l'Allemagne, on peut prendre la Suède aussi
31:22qui est en train d'évoluer dans un sens très largement similaire
31:25et même plus avancé encore.
31:27Il faut dire que ce sont des pays qui ont accueilli beaucoup d'étrangers,
31:31d'immigrés, beaucoup plus que la France.
31:34Parce qu'on parle des chiffres français.
31:36Mais ils sont considérablement inférieurs à ceux qu'on a connus
31:39ou qu'on connaît en Allemagne ou en Suède en proportion de population.
31:43Donc, il y a cela.
31:45Le deuxième point, c'est que malheureusement un certain nombre de gouvernements,
31:49y compris parfois des gouvernements qui ne sont pas seulement de droite
31:53mais qui peuvent être centristes ou de gauche,
31:55suivent les idées de l'extrême droite
32:00sous prétexte d'enrayer la montée qui est réelle.
32:04Et observez, vous avez vu les dernières élections en Allemagne de l'Est
32:08où il y a 30% quand même de votes en faveur d'un parti d'extrême droite
32:12qui est bien pire, je dirais, si on peut dire, qui est l'AFD,
32:16qui est un parti qui revendique quasiment une...
32:19La remigration.
32:21Oui, tout à fait.
32:23Et puis qui trouve qu'Hitler, ce n'était pas si mal.
32:26Donc, c'est dire où l'on va.
32:28Et au lieu de résister à cette poussée de la part de l'extrême droite,
32:32eh bien, des partis plus traditionnels cèdent.
32:35Un mot. Juste un mot.
32:37Est-ce que c'est important sur l'Allemagne ?
32:39On parle beaucoup des sociaux-démocrates qui se durcissent sur la question.
32:41On parle de la droite, de l'extrême droite.
32:43Il y a aussi la gauche radicale qui bouge sur l'immigration.
32:45Vous avez un nouveau parti, on en parle très peu,
32:47qui s'appelle l'Alliance Sarah Wagenknecht.
32:50Et c'est un parti qui a gagné six députés européens.
32:53C'est un parti issu d'une scission de Die Linke, les insoumis locaux,
32:56et qui est contre, notamment, l'immigration incontrôlée.
32:59C'est la gauche souverainiste, entre guillemets.
33:01Une gauche souverainiste radicale, mais dite conservatrice.
33:04Ils ont fait 16% de leurs élections régionales dans le lendemain.
33:06Et ça, on en parle très peu.
33:08Messieurs, nous n'avons pas fini de parler d'immigration.
33:11C'est en tout cas la priorité annoncée par notre nouveau Premier ministre, Michel Barnier.
33:18Je vous remercie tous les deux d'avoir été avec nous.
33:20Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l'homme.
33:22Pierre Gentillet, vous restez peut-être ?
33:23Vous avez un mot à dire sur le sujet qui vient ?
33:25On va parler de Donald Trump et sa rivale Kamala Harris,
33:28qui étaient en débat mardi soir.
33:31Un débat fort en jeu, qui a été regardé par 68 millions d'Américains.
33:34Ça vous intéresse ?
33:35Allons-y.
33:36Bon, allez, à tout de suite sur Sud Radio.
33:38Merci à tous.
33:44De retour dans l'heure libre.
33:45Votre rendez-vous pour regarder l'actualité à la loupe.
33:47Je suis toujours en compagnie de Jean-Marie Bordry et Victor Lefebvre, journaliste d'investigation.
33:53Avec nous, nous a rejoint Jean-Éric Branat, spécialiste des États-Unis,
33:57auteur de l'excellent Kamala Harris, l'Amérique du futur, aux éditions Nouveau Monde.
34:03Et évidemment, nous allons parler du débat.
34:06C'était un grand débat entre l'ex-président Donald Trump et la vice-présidente Kamala Harris.
34:12C'était un débat mardi très attendu.
34:14Et très attendu, d'autant qu'il n'y en aura pas d'autre.
34:17Quelque chose me dit que vous avez regardé ce débat,
34:19que vous avez trouvé Kamala Harris, la championne des démocrates, très convaincante, Jean-Éric.
34:24Mais avant de vous donner la parole, je voudrais demander à notre ami Gérald Olivier.
34:30Il était avec nous en juin dernier, journaliste franco-américain,
34:33ancien rédacteur en chef de Spectacle du Monde.
34:35On sait qu'il est proche des Républicains.
34:37Si, de son côté, il a regardé le débat.
34:41Gérald Olivier, vous avez regardé le débat Trump-Harris.
34:43Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
34:45J'étais un petit peu déçu.
34:46J'étais un petit peu frustré.
34:49Parce que c'était une occasion pour Donald Trump de marquer des points.
34:54Et je ne pense pas qu'il ait réussi à le faire.
34:57On n'a pas appris grand-chose sur Kamala Harris.
34:59Par contre, elle s'est très bien débrouillée.
35:01Et elle aurait surtout réussi à faire sortir Trump de ses gants,
35:06à le mettre sur la défensive, ce qui aurait dû être l'inverse.
35:10C'est-à-dire qu'en fait, tout le monde connaît déjà Donald Trump.
35:13On sait ce qu'il veut faire des États-Unis.
35:15Mais en vérité, on ne connaît pas Kamala Harris.
35:17Et Kamala Harris, elle a connu une métamorphose
35:20depuis qu'elle est devenue la candidate du Parti démocrate.
35:23Elle s'éloigne de ses positions progressives qu'elle avait avant.
35:27Elle parvient à faire en sorte que, bien qu'elle soit vice-présidente,
35:31elle se présente un petit peu comme l'assortante,
35:33comme si elle n'était pas déjà responsable de ce qui se passe dans l'administration
35:37et si elle n'était pas aux commandes depuis déjà trois ans et demi.
35:41Et elle a pu développer ses points de manière très claire.
35:45Elle a attaqué Trump sur le 6 janvier, sur sa décède de 2020,
35:50sur certains de ses côtés autoritaires.
35:52Et à chaque fois, plutôt que d'ignorer ses attaques,
35:55lui, il s'est senti le besoin de répondre.
35:58Et du coup, il s'est retrouvé sur la défensive.
36:01Il a perdu un petit peu son focus.
36:03Je l'ai trouvé beaucoup moins efficace qu'il peut être à l'occasion.
36:07Et pour moi, de son côté, c'est le débat de l'occasion perdue.
36:10Alors, les observateurs disent que Kamala Harris a même carrément plié le match.
36:15Est-ce que c'est votre avis, Gérald Olivier ?
36:18Pour moi, c'est excessif parce que la campagne n'est pas terminée
36:21et elle est capable de se piéger toute seule,
36:24surtout si les sondages lui donnent un excès de confiance.
36:27Mais encore une fois, c'était l'occasion pour Donald Trump de mettre en avant
36:31combien Kamala Harris est un caméléon
36:34qui est prêt à dire tout ce qu'il faut dire pour être élue
36:37sans considération pour ce qu'elle fera vraiment si elle est élue
36:41et sans considération surtout pour ce qu'elle a fait depuis qu'elle est la vice-présidente.
36:46Et de ce point de vue-là, c'est elle qui a remporté la partie.
36:49Elle a été beaucoup plus claire dans ses expressions.
36:52Elle avait préparé des mini-discos sur chaque question.
36:55Et à chaque question qui lui a été posée,
36:58elle a pu exposer de manière très générale, très vague,
37:01mais très flatteuse également des propos qui ne peuvent déplaire à personne
37:05ce qu'elle ferait si elle était présidente.
37:08Et elle a surtout accusé Donald Trump d'être le président du chaos,
37:11d'être un mauvais perdant, de vouloir armer l'Amérique en arrière.
37:14Et je pense que malheureusement, il n'a pas réussi, lui,
37:17à la mettre sur la défensive et à mettre en avant le fait...
37:21– Merci Gérald Olivier, merci.
37:23Alors vous devez boire du petit lait Jean-Éric Branat
37:26parce que le moins que l'on puisse dire là, c'est que la déception a changé de camp.
37:30Vous vous souvenez, vous savez pourquoi je dis ça ?
37:33Parce que vous vous rappelez de notre débat en juin dernier
37:36où Gérald Olivier avait dit à quel point Trump avait gagné le match
37:39face à un Joe Biden en perdition.
37:43– Et vous vous souvenez que je disais la même chose.
37:47Là-dessus, on s'était rejoints puisque c'était aussi mon analyse
37:51et que je pensais que Joe Biden n'était pas le bon candidat pour le Parti démocrate
37:55et qu'effectivement, il y a des temps pour être candidat
37:58et des temps pour ne pas l'être.
38:00Malheureusement, il avait un flux médiatique contre lui,
38:04le vent était trop fort et je crois qu'il fallait qu'il passe la main.
38:07C'est exactement la raison pour laquelle il passe la main, rappelons-le quand même.
38:10C'est parce qu'il a pris conscience que ce flux médiatique l'empêchait d'émerger
38:14et que cette histoire de sénilité qu'on lui a mis dans les pattes allait tout emporter.
38:20Je ne sais pas si je bois du petit lait, en tout cas je rejoins l'analyse de Gérald là aussi.
38:25Effectivement, Kamala Harris était bien plus percutante
38:28mais elle est bien meilleure que Donald Trump en débat.
38:31Je n'ai pas cessé de le répéter à chaque fois qu'on voulait bien m'interroger avant le débat
38:35puisqu'on entendait à peu près tout sur Kamala Harris, il faut dire.
38:40Oui, c'est vrai.
38:41Qu'elle était nulle et que c'était quelqu'un de plutôt effacé.
38:45Je pense que ce sont des gens qui n'étaient jamais penchés sur la carrière de Kamala Harris
38:49qui pouvaient dire des choses pareilles puisqu'elle est tout le contraire.
38:53D'ailleurs, elle l'a montré, ce n'est pas sur un débat qu'on se révèle sa nature profonde,
38:57c'est au contraire d'être extrêmement bien préparée.
39:00Je rappelle qu'elle était déjà dans l'équipe de débat de son université,
39:04ce qui montre que très jeune, elle avait déjà des talents rhétoriques accomplis.
39:09D'ailleurs, elle l'a montré puisqu'ensuite elle a une carrière judiciaire, juridique.
39:14Donc, avocate, elle est avocate générale, procureure.
39:19Ce ne sont pas des rôles qui se font sans avoir un talent de parlotte absolument accompli.
39:29Et puis, c'est quelqu'un de très sérieux.
39:31Effectivement, je rejoins Gérald quand il dit qu'elle avait préparé des mini discours sur chaque question.
39:36C'est exactement ça.
39:37Elle savait exactement où elle allait, elle n'avait pas de temps de latence.
39:41Et puis, elle a aussi une autre force qui est assez peu relevée mais qui est certaine, c'est la gestuelle.
39:47Elle sait se servir de ses gestes, de ses regards, de son sourire.
39:50De son sourire, oui.
39:51Et de ses fous rires aussi.
39:53Mais de tout.
39:54Et elle savait que la caméra était tout le temps sur elle et que tout ça était scruté.
39:59Quand Donald Trump mettait les yeux au sol et attendait que son tour revienne
40:03et avait l'air d'être un pantin qui se révèle.
40:05Écoutez, c'était le contraire de juin.
40:07En juin, c'était Biden qui avait l'air d'être le vieux de l'étape.
40:11Là, c'était Trump qui, effectivement, ne semblait pas pouvoir rebondir.
40:16Ceci est d'autant plus ironique, Jean-Éric Branach.
40:19Les Républicains se moquaient beaucoup du rire de Kamala Harris en faisant beaucoup de vidéos
40:23disant qu'elle avait l'air folle.
40:24« She's nuts », disait Donald Trump il y a encore quelques semaines.
40:27Et finalement, elle a l'air beaucoup plus maîtresse de ses expressions corporelles que son adversaire républicain.
40:32Comment vous expliquez que Donald Trump soit…
40:34Permettez-moi un mot sur le sourire.
40:37Parce qu'on est sur Sud Radio et que la moitié de la France, en dessous de la Loire, sourit tout le temps.
40:43Moi, j'ai cette anecdote. Je viens du sud-ouest.
40:46Et quand je suis arrivé à Paris, on me disait que j'étais suspect parce que je souriais tout le temps.
40:50Et encore, quand on me caricature, c'est avec une espèce de sourire nié en disant « Ah, Branach, il sourit ».
40:57Et c'est ce genre de critiques qui viennent, alors dans le Nord particulièrement,
41:04mais de gens qui, à mon avis, sont des renfronniers, qui ont des gros problèmes dans leur vie
41:09parce que c'est normal de sourire, en réalité.
41:12Parce qu'on aime la vie et c'est ce que nous dit Kamala Harris à travers ce sourire.
41:15Entendu. Alors, comment vous expliquez, par ailleurs, qu'en si peu de temps,
41:20Donald Trump, qui était archi-favori, deux mois plus tard, il ne l'est plus.
41:24Les sondages donnent plutôt Kamala Harris maintenant vainqueur.
41:28Est-ce que ça veut dire que les Américains sont versatiles à ce point
41:32ou est-ce que c'est parce que Donald Trump, finalement, n'est pas si convaincant
41:37face à quelqu'un d'un peu plus jeune, d'un peu plus affirmé sur ses positions ?
41:42Comment vous expliquez ce retournement très spectaculaire de l'opinion ?
41:47Écoutez, depuis 2023, on vous le dit et on vous le répète,
41:5175% des Américains ne voulaient ni de Biden ni de Trump.
41:56Il y en a un qui est parti, il y en a un qui reste.
41:58Donc, il est évident que celui qui reste dans le débat s'est pris dans la figure,
42:02cette idée que les Américains ne veulent plus de lui.
42:06Il est évident que si vous aviez eu quelqu'un de plus jeune en face de Kamala Harris,
42:10ça aurait été un tout autre débat.
42:12Mais Trump, on le connaît. Trump, on sait ce qu'il veut faire.
42:15Et puis, les Américains n'en veulent plus.
42:17Encore une fois, ils ne veulent ni de l'un ni de l'autre.
42:19C'est du dégagisme.
42:21Ils voulaient changer de personnalité parce qu'ils veulent voir l'avenir
42:25et ils veulent voir l'avenir avec quelqu'un d'autre.
42:28Les affaires de casting, on sait ce que c'est.
42:30On a la même chose en France et nous aussi, en ce moment,
42:32on a envie que ça dégage, que ça change.
42:35Et si on nous remet les mêmes ministres, on va dire,
42:37écoutez, non, ce n'est pas ce qu'on veut actuellement.
42:40Avoir une autre politique, c'est encore autre chose.
42:42Mais déjà, de nouvelles têtes.
42:44Merci d'avoir été avec nous, Jean-Éric Branat.
42:47Je rappelle que vous venez d'écrire Kamala Harris.
42:50Ça vous permettra de prolonger ce débat.
42:52L'Amérique du futur aux éditions Nouveau Monde.
42:54Vous pouvez retrouver notre émission sur la chaîne YouTube de Sud Radio.
42:58Merci, Pierre Gentillet, d'avoir été avec nous.
43:01On n'a pas eu le temps d'entendre votre voix.
43:04Merci, Victor Lefèvre.
43:06Merci, Jean-Marie Borde.
43:08La semaine prochaine, on se retrouve samedi,
43:1012h-13h, pour une nouvelle heure libre.
43:12Tout de suite, Alain Marti vous emmène sur les routes de vin de France.
43:16Exactement, avec un thème qui aurait beaucoup plu à notre ami André Bercoff.
43:19Le raisin dans tous ses états.
43:21On sera entre l'Armagnac et la Corse.
43:23Et c'est magnifique, mes amis.
43:24A tout de suite sur Sud Radio. Merci à tous.