MICHEL BARNIER - 3 questions à Agnès Pannier-Runacher
Regardez l'interview de la députée du Pas-de-Calais et ministre déléguée démissionnaire auprès du ministre de l'Agriculture.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 11 septembre 2024.
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00:00RTL, au coeur de l'actu.
00:04A 6h14, votre rendez-vous au plus près de l'info.
00:07Notre invité est au coeur de l'actu politique.
00:10Actualité dominée par le casse-tête de Michel Barnier pour former un gouvernement.
00:15Bonjour Agnès Pannier-Runacher.
00:17Bonjour.
00:18Ministre des missionnaires, députée Ensemble ex-Renaissance et figure de l'aile gauche de la Macronie.
00:24Vous êtes dans le camp du Président ou dans l'opposition ce matin ?
00:28Je crois que le Président a choisi un Premier Ministre et maintenant le Président va continuer à présider
00:34mais c'est le Premier Ministre qui a la responsabilité de gouverner.
00:37D'ailleurs, le Premier Ministre, comme le Président, l'ont clairement exprimé.
00:41Et donc, je ne suis pas politiquement dans le camp du Premier Ministre.
00:46Ça, je dirais, ça se lit dans nos origines politiques.
00:51Mais moi, je suis soucieuse que nous ayons dans ce pays une stabilité.
00:55C'est ce que nous demande le Français.
00:56Donc, je suis prête à travailler avec le Premier Ministre pour faire en sorte que cette stabilité s'installe.
01:03Après, je porte les valeurs et les lignes politiques de mon camp.
01:09Donc, c'est une forme d'opposition constructive.
01:15Ça veut dire quoi tout ce micmac ?
01:17Ça veut dire que vous voterez des textes au cas par cas mais plus systématiquement le doigt sur la couture du pantalon ?
01:23Exactement. Je crois qu'on n'a jamais voté des textes le doigt sur la couture du pantalon, déjà,
01:28parce que ce n'est pas le rôle d'un député.
01:30Mais je n'aurai pas naturellement une adhésion aux textes qui seront proposés.
01:36Mais en responsabilité, il faut faire en sorte que ce pays avance.
01:39C'est ce que les Françaises et les Français nous demandent.
01:41Quelles sont vos lignes rouges ce matin, Agnès Pagny-Runacher ? Sur quoi vous direz non ?
01:46Alors, je pense qu'il faut d'abord demander au Premier ministre ce que lui souhaite mettre comme priorité.
01:53Il est venu vous voir hier soir, aux journées parlementaires de votre groupe.
01:56Tout à fait. Il sait, puisque nous lui avons rappelé et présenté que nous avons fait l'effort cet été
02:02de préparer une sorte de rappel des lignes de force, des priorités que nous avons,
02:07en ayant fait évoluer ces lignes de force et ces priorités par rapport au plan de la campagne.
02:12Quelle sera votre ligne rouge, concrètement ?
02:14Non, mais je vais y aller jusqu'au bout, par rapport au temps de la campagne des législatives.
02:18Plus on sera en lien, en adhésion avec cette plateforme,
02:21moins il y a de raisons que nous n'aidions pas le Premier ministre à avancer.
02:25Plus il s'en éloignera, plus il prendra le risque, effectivement,
02:29que nous ne soutenions pas ses textes ou que nous allions jusqu'à la motion de censure.
02:34Mais aujourd'hui, je crois qu'il faut donner sa chance au Premier ministre,
02:38le laisser composer son gouvernement.
02:40Moi, je souhaite, c'était une des missions que lui a confiée le Président de la République,
02:44que ce gouvernement soit le plus large possible, qu'il puisse aller jusqu'à la gauche responsable.
02:50Et jusqu'aux LR ?
02:52Oui, évidemment, puisqu'il devient des LR, mais ça paraît plus naturel qu'il ait des ministres LR
02:59de son point de vue, je dirais, ou de son origine politique.
03:02Nous, ce que nous souhaitons, c'est que n'ayez pas que des LR,
03:05mais qu'ayez des gens de différents partis, jusqu'à la gauche.
03:09Vous pourriez voter la censure du Premier ministre ? Vous venez de le dire.
03:12J'ai dit que je ne voterai pas une censure de principe,
03:16mais qu'en revanche, nous exercerons notre rôle de député.
03:22Et effectivement, si un jour nous avons un profond désaccord, ça peut aller jusqu'à la censure.
03:27Mais avant d'aller à la censure, encore une fois,
03:30laissons le Premier ministre travailler, laissons-le composer un gouvernement qui soit le plus large possible
03:35et prononçons-nous, c'est ce que nous ferons, en conscience sur chacun des textes.
03:40Est-ce que vous actez ce matin votre rupture avec Emmanuel Macron ?
03:43Mais je crois qu'on est en train de tout mélanger.
03:46Le Président de la République l'a très clairement dit.
03:49Il tire les conséquences de cette élection.
03:52Lorsque François Mitterrand a choisi Jacques Chirac,
03:55ses députés n'étaient pas en rupture avec Jacques Chirac.
04:01Oui, mais là, ce n'est pas une cohabitation.
04:05Eh bien, c'est une forme de Noël.
04:08Le Président ne pouvait pas prendre quelqu'un de son camp présidentiel.
04:12Il a donc pris la personnalité politique dont l'ensemble des groupes politiques
04:18qu'il m'a cessé d'interroger ces dernières semaines lui ont dit
04:22celui-là a une chance de passer le cap de la déclaration de politique générale
04:26et de la formation du gouvernement.
04:28C'était donc celui qui incarnait la stabilité d'un gouvernement.
04:33Ensuite, je fais mon rôle de députée en loyauté vis-à-vis du Président de la République.
04:39Je n'ai pas adhéré à la droite républicaine,
04:43donc il est normal qu'il y ait des écarts, des différences avec la droite républicaine.
04:48Et plus Michel Barnier ira créer du consensus, gouvernera comme il a pu le faire,
04:54je dirais, au niveau de la Commission européenne
04:56en étant capable de faire voter des textes avec le Parti socialiste.
05:01Plus il s'en éloignera vers son origine politique et ses 47 députés,
05:06plus ce sera difficile pour lui d'avancer.
05:09Mais je pense que c'est une position que nous avons en commun
05:12avec l'ensemble des députés du Bloc central et même l'Eliott.
05:15Michel Barnier sous pression, on l'a bien compris.
05:17Merci beaucoup Agnès Pannier-Runacher, ministre démissionnaire,
05:20on dit toujours comme ça, et députée Ensemble.
05:22Merci d'avoir été avec nous ce matin sur RTL. Bonne journée.