Qu'ont pensé les Français du discours de politique générale de Michel Barnier ? Regardez Christelle Crapelet, directrice de BVA Opinion.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 03 octobre 2024.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 03 octobre 2024.
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00:00RTL 6h12, c'est l'heure de votre rendez-vous au plus près de l'info, et c'est l'un des titres ce matin.
00:09Feu vert, mais vert très pâle pour Michel Barnier après son discours de politique générale au Parlement.
00:16C'est ce qui ressort de notre sondage BVA Excite pour RTL, réalisé donc après ce discours.
00:21Bonjour Christelle Crappelet, de l'institut BVA.
00:25Alors ce qu'on retient de tous ces chiffres qu'on va détailler ensemble dans un instant,
00:29c'est que ce n'est pas l'enthousiasme débordant, ce n'est pas la Barniermania,
00:33mais on lui fait plutôt confiance en attendant, pour résumer.
00:37C'est ça, c'est exactement ça. Les Français sont un peu dans l'expectative.
00:41Ils ont une posture, on va dire, de neutralité bienveillante en attendant de voir et de juger sur pièce.
00:46Donc, a priori, toujours positif, 52% de bonnes opinions au bout d'un mois,
00:53parce qu'ils n'ont encore rien fait et pas dit grand-chose, surtout ?
00:56Oui, ils attendent. C'est toujours un peu normal quand quelqu'un vient de prendre ses fonctions.
01:00Il y a plutôt un a priori positif à son égard. C'était déjà le cas pour Gabriel Attal.
01:06En général, malheureusement pour les locataires de Matignon, ça descend assez vite en termes de popularité.
01:11Donc, on va voir ce que ça va donner dans les prochaines semaines.
01:13Mais pour l'instant, 52% des Français ont une bonne opinion de lui.
01:16Alors, il est populaire surtout chez les seniors ?
01:20Oui, on voit bien que là où il marque des points, c'est plutôt chez les seniors
01:23et également les catégories supérieures, les cadres chez qui il a plus d'opinions positives.
01:28C'est plus compliqué pour les catégories populaires ou les actifs, les personnes entre 35 et 49 ans.
01:34Alors, le sujet du moment, et il en parlait évidemment l'autre jour dans son discours de politique générale,
01:38c'est la réduction des déficits. 41% des Français interrogés lui font confiance.
01:45Qu'est-ce qu'il y a derrière ce chiffre ? Parce que la réduction des déficits, ça fait des dizaines d'années qu'on en parle.
01:52Qu'est-ce que ça veut dire, 41% des Français qui lui font confiance ?
01:56Ça veut dire que c'est une confiance un peu mitigée, comme sur d'autres sujets du reste.
02:00Quel que soit le domaine dont on parle, la confiance qu'ils lui font vraiment pour mener une action efficace est relativement limitée.
02:07Ce n'est pas non plus très bas, ça témoigne notamment chez ces catégories dont on parle,
02:13qui sont peut-être plus sensibles aux déficits publics, les seniors, d'attendre de voir.
02:18C'est un peu entre les deux, pas très positif, pas très catastrophique non plus.
02:22On attend de voir, de toute manière, je rappelle quand même les déficits publics, malheureusement ou pas,
02:27mais ce n'est pas le sujet prioritaire pour les Français, ils sont beaucoup plus critiques par exemple sur le pouvoir d'achat,
02:31ils attendent plus de lui et là ils sont plus sceptiques.
02:33Pour faire des économies et pour retrouver de l'argent, il va falloir éventuellement payer plus d'impôts.
02:4083% des Français sont pour une contribution exceptionnelle des grandes entreprises, ça c'est très important comme chiffre.
02:47Oui, on voit que c'est un chiffre effectivement très important, plus de 8 Français sur 10.
02:51Finalement, c'est une mesure assez consensuelle quand on parle des grandes entreprises,
02:55et c'est important d'avoir ce terme à l'esprit parce qu'ils sont souvent plus partagés quand on parle des petites PME,
03:00mais quand on parle des bénéfices des grandes entreprises, les Français finalement n'ont pas tellement de doute,
03:04ils sont largement favorables à une contribution exceptionnelle, y compris chez les sympathisants de droite
03:10qui considèrent que dans un contexte difficile, demander un peu leur participation aux plus grosses entreprises, c'est tout à fait justifié.
03:177 Français sur 10 qui sont aussi pour que les foyers les plus aisés payent plus d'impôts.
03:22Oui, là aussi c'est un résultat qui à la fois peut paraître élevé parce qu'on sait que les Français sont un peu allergiques
03:29dès qu'on parle d'augmentation d'impôts, mais quand on considère que ça va toucher les plus aisés,
03:36sans doute qu'une grande partie des Français estiment qu'ils ne sont pas dans les plus aisés,
03:40mais on a un assentiment majoritaire, mais oui bien sûr, peut-être qu'on considère qu'on ne va pas être concerné.
03:44Oui, pour payer plus d'impôts, mais quand ça concerne les autres, c'est ça que ça veut dire.
03:46Voilà, exactement.
03:47Sur la méthode Barnier, est-ce qu'on lui fait confiance pour faire passer des lois, c'est quand même ça le plus important
03:52parce qu'il n'y a pas de majorité claire aujourd'hui, est-ce que cette image de M. Brexit l'aide ?
03:59Oui, ça l'a quand même aidé, et d'ailleurs j'étais assez surprise parce que spontanément certains y faisaient référence,
04:04donc on voit que ça a quand même un peu marqué les esprits et d'ailleurs un peu ce qu'il met en avant,
04:08le fait de faire preuve de dialogue, de concertation.
04:11On a quand même une majorité de Français, alors petite, mais quand même une majorité, 52 %,
04:15qui nous disent oui, je lui fais plutôt confiance.
04:17Après, pour avoir des résultats concrets dans un contexte qui, je le rappelle, est quand même difficile,
04:22là ils sont quand même beaucoup plus partagés.
04:24Est-ce qu'il va réussir à trouver des compromis avec le Parlement, éviter le renversement du gouvernement ?
04:29Là, c'est à peine un Français sur deux qui lui fait confiance.
04:32Deux derniers points, Christelle Crappelet de BVA.
04:34D'abord, il y a 49 % des Français qui sont indifférents, quand même.
04:37Ça veut dire qu'ils se fichent complètement de Michel Barnier, de ce qu'il dit, de ce qu'il fait, de ce qu'il est ?
04:42Il y a une forme, sans doute, chez une partie des Français, de résignation, voire de fatalisme,
04:47en se disant que finalement, quel que soit le locataire de Matignon, les choses ne vont pas vraiment changer.
04:52On sait aussi, chez beaucoup de nos concitoyens, un rapport un peu distant à la politique,
04:56donc ça permet aussi de resituer les choses dans leur contexte,
04:59pour effectivement, la moitié des Français, finalement, tout ça leur passe un peu au-dessus de la tête,
05:03ou alors ils sont tellement désespérés qu'ils ont le sentiment que ça ne va rien changer.
05:07Il y a un peu tout ça derrière cette indifférence.
05:09Et le grand perdant de cette séquence, c'est Emmanuel Macron ?
05:12Oui. Dans la séquence, on voit que le Président a quand même des difficultés.
05:17Quand on regarde sa code de popularité, il n'y a que 26 % de bonnes opinions.
05:20C'est son plus bas niveau. Ce n'est pas la première fois qu'il l'atteint,
05:23au moment de la crise des gilets jaunes, au moment de la réforme des retraites.
05:26Mais là, on voit qu'il est un peu dans un creux, qu'il a du mal à convaincre.
05:30Et moi, ce que je trouve assez frappant, c'est que même dans son propre électoral,
05:33ses électeurs de 2022, du premier tour, il y a quand même aussi un quart qui doute,
05:38qui, aujourd'hui, a une mauvaise opinion de lui.
05:40Donc, situation compliquée pour le chef de l'État, pour le moment.
05:43Merci beaucoup, Christelle Crappelet, de l'Institut BVA.
05:45Merci d'avoir été avec nous, en direct, ce matin, sur RTL. Bonne journée.
05:49Merci, au revoir.
05:50Retrouvez cette interview sur RTL.fr