Emmanuel Macron, accompagné des ministres Gérald Darmanin (Intérieur), Sébastien Lecornu (Défense) et Marie Guévenoux (Outre-Mer), passe la journée en Nouvelle Calédonie. Objectif, "renouer le fil du dialogue" politique et "anticiper la reconstruction" économique. Charles Washetine, porte-parole du Palika, le parti de libération Kanak, est l'invité de Jérôme Florin.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 23 mai 2024
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 23 mai 2024
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 *Générique*
00:04 Et à 6h16 on va maintenant accueillir notre invité Charles Wachetin,
00:07 porte-parole du Palika, le parti de libération Kanak, donc indépendantiste.
00:12 Bonjour monsieur !
00:13 Bonjour !
00:14 Et merci beaucoup d'être en direct avec nous ce matin sur RTL, il est 15h16 précisément chez vous, à Nouméa.
00:21 Le fait qu'Emmanuel Macron fasse le déplacement, c'est un signe important,
00:26 est-ce que ça peut changer le cours des choses ?
00:28 Est-ce qu'une porte de sortie de crise peut être trouvée dans les heures qui viennent ?
00:32 Alors il y a des discussions qui vont s'ouvrir, tout dépendra des annonces qu'il devra faire pendant son séjour.
00:44 Dans tous les cas, pour nous c'est important qu'il vienne pour renouer le fil du dialogue qui s'est rempli.
00:54 Et nous ce qu'on souhaite c'est que l'État reprenne sa place en tant qu'acteur du processus de décolonisation
01:04 et qu'il devienne moins partiel, comme ça on a pu le constater notamment depuis la troisième consultation.
01:16 Entaché dites-vous, il n'y aura pas de retour en arrière, c'est ce qu'a dit Emmanuel Macron tout à l'heure,
01:21 il n'y a donc pas question de revenir sur les résultats des trois référendums qui ont acté le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans le giron de la France.
01:28 Ça il n'en est pas question ?
01:30 Oui, étant par ailleurs entendu, et c'est la position que nous avons défendue,
01:37 quand je dis que la troisième consultation a été entachée, je rappelle que à cette consultation,
01:44 le taux de participation n'aurait été que de 46% alors que les consultations antérieures étaient de l'ordre de 85 à 86%.
01:55 Et ceci pour la simple raison que, étant une consultation portant sur l'acte d'autodétermination,
02:02 et au vu du droit, nous semble-t-il, à l'international, reconnu d'ailleurs également par l'État dans le cadre du processus de décolonisation,
02:10 le peuple kanak qui est titulaire du droit à l'autodétermination,
02:15 qu'il a d'ailleurs concédé aussi aux autres communautés, notamment dans les années 80,
02:20 leur permettant de s'exprimer aussi pour le compte du pays,
02:24 le peuple kanak de manière générale, après l'appel notamment du FLNKS et du Sénat continué,
02:30 n'aura pas participé à cette troisième consultation.
02:33 C'est pour ça qu'on continue à contester.
02:36 - Qu'est-ce que vous demandez concrètement aujourd'hui, Charles Washington ?
02:40 Est-ce qu'il faut repousser le congrès de Versailles sur la réforme électorale,
02:43 cette réforme qui a mis le feu aux poudres ces derniers jours ?
02:46 Est-ce qu'il faut repousser le congrès et ne pas aller jusqu'à l'adoption de ce texte ?
02:51 - Absolument, c'est une demande forte que nos responsables qui sont aujourd'hui vont être entendus.
02:58 C'est la demande première qu'on formulera,
03:02 parce qu'on a vu que le congrès de Versailles, là encore une fois, au mois de juin,
03:08 et rappelez-vous, le texte qui était proposé au départ,
03:11 prévoyait qu'un accord soit trouvé en premier sujet.
03:14 Le Sénat a proposé qu'on donne une chance à la discussion pour trouver un accord,
03:23 dix jours avant et à ce moment-là, l'accord lui-même, la réforme serait caduque.
03:29 - Et si ce texte n'est pas retiré ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
03:34 - Il faudra qu'on assume les conséquences de cette décision.
03:40 - C'est-à-dire ?
03:41 - On ne peut pas cautionner.
03:46 - C'est-à-dire que vous appellerez à de nouvelles manifestations et à de nouvelles violences ?
03:50 - Des violences, certainement pas. Nous on appelle évidemment au calme.
03:56 Ça a toujours été la méthode, parce que nous on privilégie la méthode du dialogue, de la discussion,
04:03 parce que c'est ça qui aura permis de voir pendant trente années,
04:07 depuis les accords de Matignon et Hinault, de voir le pays se développer.
04:12 Il y a une méthode qui prévaut dans la gestion du dossier.
04:15 - Mais là vous dites c'est retrait du texte ou rien ?
04:17 Donc ça fait une marge de négociation assez faible.
04:22 - On est unanime, tout au moins au niveau du camp indépendantiste, du FLNKS en particulier,
04:28 de dire qu'il faut retirer le texte, purement et simplement pour donner une chance à la discussion,
04:36 pour trouver au bout du compte un accord global,
04:39 et pour nous c'est notre position qui porte sur un plan d'accession du pays à la pleine souveraineté,
04:45 parce que ce que l'on aura noté nous, au sortir des deux premières consultations,
04:50 avec la progression de oui en passant de 47%,
04:53 alors que tout le monde disait, y compris les médias, que le oui ne l'emporterait que de 30% finalement,
05:00 il y a une progression de 43 à 47%.
05:03 S'il y avait eu cette troisième consultation organisée dans des conditions que nous considérons optimales...
05:11 - On a compris que la troisième consultation ne s'est pas passée dans les conditions que vous souhaitiez.
05:15 Dernière question, Charles Ouachetine, est-ce que vous condamnez les émeutiers ?
05:18 Je rappelle qu'il y a eu six morts.
05:21 - Là aussi, nous on espère, j'ai entendu ce matin le président de la République dire qu'il vient pour le rétablissement de l'ordre.
05:33 Je crois que le rétablissement de l'ordre, si il est une nécessité pour permettre la circulation des hommes et des biens,
05:41 il ne doit pas être impréalable aux discussions que doit découvrir.
05:45 - Mais vous condamnez les émeutiers ou pas ?
05:47 - Alors nous on ne partage pas du tout les méthodes qui étaient utilisées.
05:50 C'est le fait d'une organisation dont le palais ne fait pas partie.
05:55 On condamne évidemment parce qu'on privilégie nous.
05:58 On s'inscrit dans une stratégie de dialogue et de dialogue.
06:02 - Un dialogue que prône aujourd'hui Emmanuel Macron qui est sur place en Nouvelle-Calédonie. Merci.