LÉGISLATIVES - 3 questions à François Asselin, président de la CPME

  • il y a 3 mois
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 27 juin 2024.

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00:00Rtl, les trois questions du petit matin.
00:04Incertitude et économie font rarement bon ménage et alors que le destin de notre pays
00:08a rarement semblé aussi incertain, les chefs d'entreprise s'interrogent.
00:12Nous sommes avec François Asselin.
00:13Bonjour.
00:14Bonjour.
00:15Vous êtes le président de la CPME, la Confédération des petites et moyennes entreprises.
00:18Vous avez sondé vos troupes, si je puis dire, avec cette étude qui révèle les différents
00:22comportements que pourraient adopter les chefs d'entreprise en fonction de la victoire
00:26de tel ou tel camp.
00:27On va y revenir.
00:28Mais tout d'abord, François Asselin, dans quel état d'esprit sont-ils, ces patrons,
00:33dans l'industrie, la restauration, les commerces ?
00:35Alors, leurs préoccupations ont quelque peu évolué, puisque ce sondage a eu lieu après
00:42la dissolution de l'Assemblée nationale, parce qu'il y a toujours la première préoccupation
00:48et ça c'est tout à fait normal, c'est le niveau d'activité, le carnet de commandes.
00:51Pour la moitié d'entre eux, ils sont inquiets quant au niveau d'activité.
00:55Alors, c'est assez élevé, puisque nous étions descendus post-Covid à moins de 20%.
01:00Donc là, autant vous dire qu'effectivement, il y a une inquiétude sur le niveau d'activité,
01:04parce qu'un chef d'entreprise vit du chiffre d'affaires, vit des commandes qui le rentrent.
01:08Et puis, vous avez deux nouvelles préoccupations parmi dans le top 3, c'est la stabilité
01:13politique pour 35% d'entre eux, et puis pour 30%, c'est le maintien de la paix civile.
01:19Donc, ça veut dire que les chefs d'entreprise ont bien conscience que pour pouvoir évoluer
01:23sereinement, il faut que l'environnement, lui aussi, soit serein.
01:26Et là, ils ont peur d'un grand chamboule-tout au lendemain du 7 juillet ?
01:30Oui, on a tous finalement, chacun, des raisons d'être en colère, voilà, et puis on est
01:36français, mais en même temps, on n'a pas envie de tout foutre en l'air, voilà.
01:41Donc, c'est la situation un petit peu, aujourd'hui, incertaine, qui fait que pour les chefs d'entreprise,
01:48ils hésitent, ils hésitent à avancer, et hésiter à avancer quand on est chef d'entreprise,
01:53eh bien, c'est se mettre en mode pause, pause pour les investissements et pour les recrutements.
01:57Oui, et le maintien de la paix civile, dites-vous, c'est quand même extrêmement rare de voir
02:00apparaître ça dans un sondage qui concerne les patrons.
02:03Oui, mais vous savez, les patrons, en tout cas, ce sont ceux de PME, de TPE, sont attachés
02:11à la paix civile, sont attachés à un pays qui soit en ordre, voilà, comme d'ailleurs
02:15beaucoup de français.
02:16Pourquoi ? Parce que sans ordre, on le voit bien, ce qui se passe de façon catastrophique
02:20en Nouvelle-Calédonie, eh bien, rien n'est possible.
02:22Voilà, votre activité s'arrête, et d'un seul coup, c'est votre gagne-pain, eh bien,
02:26qui ne fonctionne plus.
02:27Alors, 58% des PME disent qu'elles vont reporter leur projet d'investissement si le nouveau
02:33Front Populaire est majoritaire à l'Assemblée dans quelques semaines.
02:36Pourquoi ?
02:37Eh bien, c'est une question, finalement, on leur demandait quelle est votre réaction
02:43en fonction des programmes économiques des uns et des autres, et on s'aperçoit effectivement
02:47que pour le nouveau Front Populaire, il ne sont que 58%, eh bien, à se mettre en mode
02:53pause, à savoir, eh bien, on arrête d'investir, on arrête de recruter, parce qu'en matière
02:57économique, ce que prévoit la gauche est quelque peu inquiétante, c'est-à-dire que
03:02forte augmentation du SMIC, 1600 euros, et donc pour la moitié d'entre eux, elles se
03:08disent, nous, on bascule ça sur les prix de vente, mais pour l'autre moitié, soit
03:14on arrête de recruter, soit on licencie, soit pour 14% d'entre eux, eh bien, on baisse
03:18le rideau, on met la clé sous la porte, c'est aussi l'évolution de la fiscalité, parce
03:22qu'il ne faut jamais oublier que dans une petite entreprise, la personne morale de l'entreprise
03:27et la personne physique, celle du chef d'entreprise, est intimement liée, et si vous touchez la
03:31fiscalité de l'un ou de l'autre, eh bien, vous ébranlez tout l'édifice, l'entreprise
03:35et l'entrepreneur.
03:36Alors, la hausse du SMIC sera compensée par des baisses de cotisations sociales, c'est
03:38ce qu'a dit encore François Hollande hier soir ?
03:40Oui, alors, en fait, vous savez, la baisse des cotisations sociales, c'est nos impôts,
03:49c'est-à-dire que l'idée du nouveau Front Populaire, d'ailleurs, on n'a pas trop bien
03:52compris comment ça allait fonctionner, c'est d'aller ponctionner dans les grandes entreprises
03:55pour redistribuer aux plus petites.
03:57Écoutez, c'est une solution économique un petit peu exotique, on ne voit pas trop comment
04:04ça peut fonctionner, en tout cas, voilà, pour nous, c'est source d'incertitude.
04:09Le Front Populaire, le nouveau Front Populaire fait peur au PME, plus que le Rassemblement
04:14National ?
04:15Alors, le Rassemblement National, aussi, ça prend de l'inquiétude, parce que, si vous
04:20voulez…
04:21Mais moins ?
04:22Ben, un petit peu moins, oui, à hauteur de 36%.
04:24Alors, d'abord, les mesures économiques ne sont pas tout à fait les mêmes, mais,
04:29quels que soient, on va dire, les deux camps des extrêmes, vous avez quand même 78% des
04:35sondés, donc des chefs d'entreprise, qui se disent, attention, au niveau de la dette
04:40publique, si on commence à jouer avec ça, et bien, à hauteur de 78%, le pays risque
04:45d'être, entre guillemets, mis sous tutelle du FMI, donc, ils sont aussi, finalement,
04:49assez pétris de bon sens.
04:51Mais, Bruno Le Maire avait appelé, il y a quelques semaines, je cite, les chefs d'entreprise
04:54et les industriels à faire comprendre au reste de la population que si ce programme-là,
04:59il parlait du programme du Rassemblement National, était appliqué, on fermait nos usines et
05:02on supprimait des emplois.
05:03Là, les patrons n'ont pas suivi.
05:06Est-ce qu'ils ont choisi leur camp ? C'est ce que je suis en train de vous demander,
05:10en fait, François Asselin, ce matin.
05:11Est-ce qu'il n'y a pas un principe de réalité, là, chez les patrons ? Le Rassemblement
05:14National sera peut-être au pouvoir dans quelques jours, et les patrons, il faut qu'ils gagnent
05:19de l'argent.
05:20Alors, vous savez bien que le pays a un besoin très franc d'autorité, et si on remonte
05:26aux trois premières préoccupations des chefs d'entreprise, le niveau d'activité, la
05:31stabilité politique et la paix civile, c'est vrai que vous avez un parti qui l'incarne
05:35un peu plus que l'autre, même beaucoup plus que l'autre.
05:38Ensuite, sur les programmes économiques, effectivement, pour les chefs d'entreprise,
05:45le Nouveau Front Populaire est un peu plus effrayant que le RN, parce que le RN, depuis
05:49quelques jours, est en train de gentiment rétro-pédaler, pour justement éviter d'effrayer.
05:55Ils sentent bien que nos 3 100 milliards d'euros de dettes, si demain ils sont aux affaires,
06:00ils seront toujours là, et on n'échappe jamais aux principes de réalité.
06:03Et ça, les chefs d'entreprise le savent bien, parce que c'est leur quotidien.
06:05Merci beaucoup, François Asselin, président de la CPME, la Confédération des petites
06:10et moyennes entreprises.
06:11On aura l'occasion de se reparler dans les semaines qui viennent, je pense.
06:13Merci beaucoup, très bonne journée.
06:15Bonne journée.

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