Le nouveau Premier ministre sera nommé vendredi matin par Emmanuel Macron, a annoncé jeudi soir l'Elysée. Mais qui ? Avec quel gouvernement ? Pour quelle politique ? Regardez l'analyse de Jean-Daniel Levy, directeur délégué de l'institut de sondage Harris Interactive France.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 13 décembre 2024.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 13 décembre 2024.
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00:006h14 sur RTL. Normalement, c'est pour ce matin si tout va bien, le nom du nouveau Premier Ministre ou de la nouvelle Première Ministre sera annoncé tout à l'heure, c'est en tout cas ce que promet un communiqué de l'Elysée.
00:15Bonjour Jean-Daniel Lévy, directeur délégué d'Aris Interactive France. Ça révèle quoi selon vous cette attente ? Qu'Emmanuel Macron est complètement coincé ?
00:25Ça révèle déjà une attitude générale que peut avoir Emmanuel Macron. En fait, la plupart du temps, lorsqu'il avait fixé des échéances, lorsqu'il avait fixé des dates butoirs, il ne les a pas tenues.
00:39Il ne les a pas tenues lorsqu'il avait indiqué qu'il y aurait Michel Barnier qui serait nommé rapidement, même si on ne connaissait pas encore le nom de Michel Barnier.
00:48On a déjà vu un ministre de l'Intérieur qui n'a pas été remplacé de mémoire pendant une quinzaine de jours. Des délais qui ont été indiqués concernant des orientations même qu'il donnerait aux Français qui n'étaient pas tenus.
01:00On sait que d'une manière globale, Emmanuel Macron a toujours fait savoir qu'il voulait être maître des horloges.
01:10Là, il fixe des échéances lui-même. Personne n'a dit sous 48 heures, sauf que là, les 48 heures sont dépassées.
01:16C'est déjà arrivé que lui-même se fixe des échéances qui ne tiennent pas. En tout cas, ça montre effectivement qu'on voulait indiquer une hésitation.
01:22Si la situation était claire, s'il y avait une évidence, Emmanuel Macron aurait donné très rapidement le nom d'un ou d'une première ministre.
01:31Est-ce qu'il peut vraiment trouver le mouton à cinq pattes ? Parce que c'est ça qu'il cherche avec cette assemblée divisée et turbulente.
01:38Est-ce qu'il peut trouver ce premier ministre qui va satisfaire à peu près tout le monde ? Parce que c'est ça le but.
01:44Il ne peut pas trouver ce mouton à cinq pattes, déjà par principe, parce qu'un mouton à cinq pattes, ça n'existe pas,
01:49mais également parce qu'on est dans une situation qui n'a pas changé par rapport à celle qui avait présidé à la nomination de Michel Barnier.
01:58Il y a eu effectivement la réunion d'un certain nombre de formations politiques, or la France Insoumise et le Rassemblement National à l'Élysée.
02:06Mais au sortir de cette réunion, vous n'avez ni accord de gouvernement qui apparaît comme étant possible entre les différentes formations politiques,
02:13ni même l'assurance qu'il pourrait y avoir ce qui a émergé dans le débat public, à savoir soit le refus du recours à 49.3,
02:21soit le refus de la motion de censure utilisée de la part des forces d'opposition.
02:27Donc on a une situation qui est exactement identique à celle qui existait après les élections législatives,
02:33et il y a encore quelques semaines, lorsque Michel Barnier a été nommé premier ministre.
02:37Mais ça veut dire quoi, Jean-Daniel Lévy, que la personne qui sera nommée tout à l'heure, ou demain, ou lundi, ou plus tard,
02:44elle ne résoudra pas le problème finalement ? Parce qu'il y aura un nouveau budget à faire voter,
02:49on va parler de sujets qui vont forcément diviser la droite, la gauche, le centre.
02:55Ça ne marchera pas en fait, peu importe la personne choisie, non ? Comment on sort de là ?
03:00Sur le papier, ça apparaît comme étant difficile. Il y a probablement deux types de situations qui peuvent permettre de sortir de cette situation.
03:08Le premier aspect, c'est qu'il pourrait y avoir une forme de contrat de gouvernement,
03:12et c'est peut-être ce qui a manqué à Michel Barnier, c'est-à-dire qu'on a su avec qui il allait gouverner,
03:18mais il n'a pas clairement, en tout cas aux yeux des Français, voire à l'égard des autres formations politiques,
03:23indiqué ce qu'étaient ses principales orientations et ce qui faisait le socle du gouvernement.
03:29Et donc, ça a amené à un certain nombre de difficultés.
03:33Et puis le deuxième aspect, on sait que malgré tout, il y a des personnalités qui peuvent jouer.
03:37On sait que la manière dont peuvent être considérées les différentes formations politiques,
03:42la manière dont elles peuvent être traitées, entre guillemets, peut avoir une incidence sur la motion de censure.
03:48On sait, mais de manière un peu a posteriori, que le Rassemblement national a été quelque peu déstabilisé
03:55par le fait qu'à ses yeux, il n'a pas été suffisamment considéré par Michel Barnier,
03:59que ce soit dans la prise en compte de ses orientations, voire même dans les orientations protocolaires,
04:04c'est-à-dire recevoir Marine Le Pen ou un certain nombre de ses alliés.
04:08Donc, c'est le point qui m'est terminé à changer.
04:10Malgré tout, il y a effectivement une situation en France avec trois blocs politiques,
04:14avec trois orientations différentes, qui aujourd'hui apparaissent comme étant difficilement conciliables.
04:18Et un mouton à cinq pattes qui n'existe pas, comme vous l'avez dit.
04:22Merci beaucoup Jean-Thomas.