NAUFRAGE - 3 questions à Frédéric Cuvillier, maire de Boulogne-sur-Mer et président de la communauté d'agglomération du Boulonnais

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Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 04 septembre 2024.

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00:00RTL, au coeur de l'actu.
00:03A 6h14, au coeur de l'actu, c'est votre rendez-vous au plus près de l'info et c'est donc l'un des titres qui domine l'actualité depuis hier après-midi.
00:11Cette nouvelle tragédie migratoire dans la Manche, au moins 12 personnes ont trouvé la mort en tentant de rejoindre les côtes anglaises.
00:19Leur embarcation s'est disloquée au large de Boulogne-sur-Mer, c'est le pire bilan depuis le début de cette année.
00:25Bonjour Frédéric Huvillier.
00:26Bonjour.
00:27Vous êtes le maire socialiste de Boulogne-sur-Mer, merci d'être avec nous ce matin.
00:30D'abord, quelle est la situation à l'heure où l'on parle ? Est-ce que les recherches se poursuivent ?
00:37À notre connaissance, depuis la fin de la journée dramatique d'hier, les recherches ont été stoppées puisque les victimes ont été repêchées,
00:49sauvées pour certaines, et malheureusement les corps ont été dénombrés et débarqués sur les quais de Boulogne en fin d'après-midi.
00:58Pour bien comprendre, c'était quel genre de bateau ? Parce qu'il y avait 70 migrants environ qui étaient entassés sur un bateau de 7 mètres, on parle de quoi concrètement ?
01:06On parle d'embarcations qui ne sont bien sûr pas du tout adaptées pour ce type de pratiques.
01:13Il faut savoir qu'il s'agit là de filières criminelles qui entassent et qui se font de l'argent sur la mort et sur l'espoir de ces migrants
01:25qui pensent rejoindre l'Angleterre dans des embarcations et qui sont entassés, ce sont des petites embarcations qui ne sont pas rigides, semi-rigides,
01:34de 7 mètres de long et vous y trouvez jusqu'à hier, c'était 65 personnes, parfois 80, 90, qui sont ainsi entassés avec...
01:45Et ils étaient 8 seulement à avoir un gilet de sauvetage, je crois ?
01:47Oui, alors bien sûr, aucune condition de sécurité ne sont assurées pour ces pauvres personnes. Elles sont entassées, le fond des embarcations n'est pas un fond rigide,
02:03c'est au contraire très souple et donc dès qu'il y a un coup de vent, dès qu'il y a une mer un peu forte, dès qu'il y a trop de pression et trop de personnes,
02:14l'embarcation se disloque, plongeant irrémédiablement les personnes vers la mort.
02:21Ce nouveau drame est-il vraiment une surprise pour vous, M. Cuvillier ?
02:25Ce que nous notons, bien sûr depuis des années, c'est cette pression migratoire sur les côtes, comme nous pouvons aussi le constater en Méditerranée.
02:35Les modes opératoires ont beaucoup évolué en quelques années par les réseaux criminels.
02:40Il y a quelque temps, ce qui était privilégié était le passage dans les camions ou par le biais des infrastructures portuaires.
02:49À mesure que les mesures de protection ont été mises en place, le mode opératoire a totalement évolué avec des interventions qui sont réalisées par ces petits small boats,
03:06ces petites embarcations, qui permettent de déjouer toutes les surveillances puisqu'elles sont lancées à partir du littoral, du massif du Lair.
03:15Mais qu'est-ce qu'on peut faire contre ça ? Parce que la loi immigration adoptée en décembre de l'année dernière, elle a encore durci les sanctions contre les passeurs.
03:23Ça ne les dissuade pas, visiblement.
03:25Oui, il faut savoir qu'il y a un travail qui est considérable, qui est organisé par les différents services qu'il y a tous les jours sur la côte d'Opale.
03:35Et au-delà, plus de 1600 policiers ou forces de l'ordre, gendarmes qui sont déployés tous les jours, avec également des dispositifs technologiques.
03:44C'est vrai de drones, c'est vrai de caméras thermiques, c'est vrai aussi d'une intelligence, du renseignement...
03:52Mais ça n'empêche pas les drames, il y a des traversées toutes les nuits, monsieur le maire ?
03:56Pas toutes les nuits, mais trop fréquemment. Et surtout, des traversées qui sont organisées indépendamment de la situation météorologique.
04:04Parce que ce n'est pas parce qu'il fait beau sur terre que la mer est tout à fait pratiquable. Elle ne l'est pas, elle l'est d'autant moins lorsque vous êtes sur des embarcations
04:12qui sont aussi fragiles et sans mesure de sécurité, avec une sous-motorisation de l'embarcation, ce qui amène nécessairement à hypothéquer cette tentative.
04:28Comment empêcher ça ? Est-ce qu'on peut empêcher ça ? Ce sera ma dernière question, Frédéric Rivier.
04:32Il le faut, mais comment ?
04:34Il le faut par tous les moyens. Vous parliez de la question juridique et diplomatique, les nouvelles discussions avec le gouvernement,
04:41le nouveau gouvernement britannique avec le nouveau Premier ministre Kirsten Stammer, permettent d'harmoniser les politiques migratoires.
04:53Ça fait 20 ans qu'ils discutent, vous savez.
04:55Oui, mais entre-temps, il y a eu beaucoup de choses qui ont été faites. Le démembrement de la jungle à Calais par Bernard Cazeneuve a été une illustration.
05:01Le travail réalisé par le ministre de l'Intérieur qui était à Boulogne, également. La mobilisation de tous.
05:07Et puis, bien sûr, comme je vous le disais, l'adaptation au mode opératoire de ces réseaux criminels qu'il faut démanteler par l'information et par la coopération,
05:16mais aussi...

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