Scènes de chaos lors de la visite de Emmanuel Macron au Salon de l'Agriculture : Pierrick Horel, secrétaire général du syndicat des "Jeunes Agriculteurs", est l'invité de RTL.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 26 février 2024 avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 26 février 2024 avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau.
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00:02 RTL
00:06 Les trois questions du petit matin.
00:08 Bonjour Pierrick Horel.
00:09 Bonjour.
00:09 Vous êtes le secrétaire général des jeunes agriculteurs. Merci d'être avec nous ce matin sur RTL.
00:15 Est-ce que le Premier ministre a ramené le calme hier soir dans les travaillées du salon ?
00:19 Gabriel Attal a déclaré sa flamme aux agriculteurs.
00:22 60 ans de salon, 60 ans de passion.
00:25 Vous aviez besoin de ces mots-là de la part de l'exécutif après la visite mouvementée d'Emmanuel Macron samedi ?
00:31 Écoutez, il a ramené le calme. Il est venu inaugurer le 60e anniversaire du salon de l'agriculture.
00:36 Je ne crois pas qu'il soit adressé directement à tous les agriculteurs de ce pays-là.
00:41 Et puis ce n'était pas l'objectif de la séquence.
00:44 Donc on verra bien lors de cette déambulation.
00:46 Et on souhaite tous, et on appelle de nos voeux, que ce se fasse plus dans le calme que ce qu'on a pu voir avec le président de la République.
00:53 On a besoin aussi d'un salon apaisé pour que les échanges avec les citoyens se fassent dans de bonnes conditions.
00:59 Justement, vous regrettez le chaos qui a accompagné la visite d'Emmanuel Macron au salon ?
01:04 Je pense que oui. On ne souhaite pas que ça se passe comme ça.
01:08 C'est une inauguration qui restera pour le moins marquée du saut de Heure.
01:14 Et donc ça, on le déplore.
01:16 Maintenant, ça fait partie aussi de l'expression de la colère qui grogne depuis plus de quatre semaines sur le territoire.
01:22 Et donc, il faut qu'elle s'exprime.
01:24 Et puis voilà, bon maintenant, ça ne nous empêche pas de continuer le travail.
01:29 Et ils en ont rajouté une petite couche.
01:32 L'expression d'une colère, dites-vous, ou une manipulation de l'extrême droite, comme l'a laissé entendre Emmanuel Macron samedi ?
01:40 Non, mais il y avait plusieurs choses.
01:42 Il y a une expression de la colère, c'est certain.
01:44 Maintenant, il y a plusieurs expressions de la colère, puisqu'il y a plusieurs syndicats aussi.
01:48 Même si on dit la même chose, on parle du revenu et on parle des conditions d'exercice du métier.
01:54 Après, encore une fois, il y a plusieurs formes d'expressions.
01:58 Et c'est vrai qu'on ne l'exprime pas tous de la même façon.
02:03 En tout cas, le salon d'agriculture n'est pas forcément le lieu pour la manifestation physique.
02:07 Parce qu'il y a des agriculteurs qui ont travaillé toute l'année pour amener leur production, leurs animaux.
02:12 Et on doit aussi respecter ce travail-là.
02:14 C'est le travail de nos collègues, sinon on a un message qui est complètement inaudible.
02:17 Mais Jordan Bardella, le président du RN, a été très bien reçu hier.
02:21 Vous l'expliquez comment, ça ?
02:23 Eh bien, parce qu'il y en a qui ont une sensibilité politique différente.
02:28 Jordan Bardella n'est pas au gouvernement.
02:31 Il n'est pas exposé de la même manière que le président de la République, que Gabriel Attal ou même le ministre.
02:39 Mais est-ce que les agriculteurs, est-ce que le monde rural est de plus en plus sensible au discours du RN ?
02:45 Eh bien, écoutez, j'ai l'impression que oui, il y a une partie de ça qui est plus sensible à ce que dit le RN.
02:52 Maintenant, nous ce qu'on regarde chez les jeunes agriculteurs, c'est les propositions.
02:56 C'est ce qu'ils font dans ce travail-là.
02:58 On n'a pas forcément vu le RN partout.
03:01 Après, ça reste de la politique.
03:04 Et le salon d'agriculture est éminemment quelque chose de démonstratif pour les politiques.
03:10 Donc, il y a aussi de la reprise, là encore, de tous les partis.
03:15 Et voilà, bon, ça fait partie aussi du salon d'agriculture.
03:18 Alors justement, parlons un peu du fond.
03:20 On parlait des prix planchers tout à l'heure avec Olivier Dover.
03:23 C'est l'une des propositions phares mises sur la table ce week-end par Emmanuel Macron.
03:28 C'est un piège, ces prix planchers ?
03:31 Parce qu'effectivement, on expliquait que rien ne pourrait empêcher, par exemple, une laiterie, d'acheter du lait allemand moins cher.
03:36 On est sur un marché européen.
03:39 Tout à fait. La question des prix planchers, ce n'est pas tant le sujet.
03:43 Le sujet, c'est le revenu des agriculteurs et le moyen pour y arriver et le conserver de manière le plus pérenne.
03:51 Et donc, en fait, on est dans un marché qui est libéralisé.
03:55 Et donc, voilà, il faut qu'on trouve des moyens de garantie de revenu des agriculteurs.
04:00 On a une base qui est solide, qu'on a construite tous ensemble, le gouvernement, les parlementaires, les syndicats,
04:08 qui est égalime.
04:10 Et en fait, dans "égalime", il nous faut un coût de production, le coût de production interprofessionnel,
04:16 qui est défini par l'ensemble des filières,
04:19 et puis un niveau d'indicateur coût de production dans la construction du prix en marche avant.
04:25 Et puis voilà, ce n'est pas la peine de ressusciter ces prix planchers,
04:31 qui, on le sait, font débat au sein de la profession, mais qui ne règlent au bout du bout pas grand-chose,
04:36 parce qu'ils donnent aussi une capacité de lisibilité sur le prix du producteur.
04:41 - Ce n'est pas l'alpha et l'oméga, c'est ce que vous dites ce matin.
04:44 - Exactement. Le sujet, c'est la rémunération.
04:47 - Pierrick Horat, dernière question. Vous représentez les jeunes agriculteurs.
04:50 Qu'est-ce qui donne aujourd'hui envie à des jeunes de se lancer dans ce métier ?
04:54 Malgré les conditions très difficiles, malgré les suicides, qu'est-ce qui donne envie ?
04:58 - Ce qui nous donne envie le plus de faire ce métier, c'est de travailler avec le vivant,
05:02 c'est de travailler à l'extérieur, c'est d'avoir un cadre de vie plutôt agréable,
05:08 parce qu'on est à l'extérieur.
05:10 - Malgré toutes les difficultés dont on parle tous les jours ?
05:13 - Malgré les difficultés, et puis il y a aussi, et on le dit peu, des agriculteurs qui s'en sortent.
05:19 Même si en ce moment ce n'est pas évident, il y a aussi des agriculteurs qui vivent de ce métier,
05:23 qui vivent bien, et c'est aussi ça qu'on veut montrer, c'est aussi ça qu'on veut encourager.
05:27 C'est l'occasion pour nous, au Salon de l'Agriculture, de le faire.
05:31 C'est ça aussi qu'il faut pousser, mais ceci dit, il faut régler tous les sujets de revenus,
05:36 parce que ce qui donne le plus envie de le faire, c'est ces conditions,
05:40 mais qui sont garanties par une acceptabilité sociale et sociétale grâce à un revenu, tout simplement.
05:45 - Merci beaucoup Pierre-Yves Correl, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs.
05:48 Bonne journée, et je précise que demain, dès 4h30, la matinale de RTL se déroulera en direct du Salon de l'Agriculture.
05:56 On sera là avec Marina et toute l'équipe au grand complet, puis ce sera Amandine Bégaud et Yves Calvi à partir de 7h,
06:00 avec Gabriel Attal, invité de l'interview politique dès 7h30.
06:04 Le Premier ministre répondra aux questions d'Amandine Bégaud et de François Langlais.
06:08 Ce sera sa première interview radio depuis son arrivée à Matignon.
06:12 Retrouvez cette interview sur RTL.fr
06:16 [SILENCE]