Budget 2025 : Gabriel Attal dévoile les grandes lignes

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Dans Europe midi, Mickael Dorian et ses invités débattent de dernières informations.
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Transcript
00:00Avec vous Mickaël Dorian, vous êtes là jusqu'à 14h sur Europe 1, c'est l'heure de décrypter l'actualité avec vos invités aujourd'hui, les écrivains Nathan Devers et Vincent Roy.
00:11Bonjour à tous les deux. Du retard, beaucoup de retard, pas vous, c'est le chemin que prend le budget 2025 alors que Gabriel Attal vient tout juste de transmettre aux ministres les lettres au plafond.
00:22Lettres qui doivent détailler l'enveloppe de dépense de chaque ministère. Alors, sur ce sujet, l'Elysée se veut rassurant et estime qu'il y a plusieurs façons de faire adopter un budget.
00:31Plusieurs façons, je veux bien, mais un gouvernement sur le départ peut-il décider des enveloppes budgétaires de ministères qui seront dirigées bientôt par un autre gouvernement ? Vincent Roy.
00:41Ben non, et justement, c'est la raison pour laquelle il a bien été précisé que si un nouveau gouvernement devait intervenir, et il interviendra, il pourrait réformer d'une certaine façon, il y a une marge de manœuvre, il pourrait réformer le budget proposé.
00:57C'est ce qu'a dit en substance Gabriel Attal, il n'enferme personne, on reconduit le budget précédent et on amende si un nouveau gouvernement arrive, la procédure est très claire.
01:08Donc ces lettres plafonds, finalement, c'est un non-sujet ?
01:11Evidemment que c'est un non-sujet, à partir du moment où un gouvernement démissionnaire ne peut pas statuer sur un budget à venir, dont il ne sera pas directement responsable, ça ne peut être qu'un non-sujet.
01:21Nathan Devers.
01:22Oui, on ne découvre pas ce matin que la France est ingouvernable, on le sait depuis le deuxième tour des élections législatives.
01:29À partir de là, chaque étape de la vie institutionnelle, que ce soit au Parlement, le vote pour les vice-présidences et la présidence de l'Assemblée, que ce soit aujourd'hui sur le budget,
01:37chaque étape de la vie institutionnelle à toutes les échelles va être compliquée, névrotique, reculer, se heurter à mille et un petits obstacles, et en effet, on ne le découvre pas maintenant.
01:49Ensuite, ce qu'il faut quand même dire, et Vincent Roy, je suis d'accord avec vous sur ce point, c'est que là, Gabriel Attal ne fait qu'essayer de respecter le principe de continuité de l'État et de responsabilité.
02:00Responsabilité quand on sait qu'on va rentrer dans une situation extrêmement critique l'année prochaine par rapport à la dette et au déficit public, et continuité de l'État quand en effet il donne une marge de manœuvre au précédent gouvernement.
02:11Ensuite, vous avez sans doute vu, c'est le canard enchaîné qui l'a montré, que ceux qui se plaignent aujourd'hui du fait qu'Emmanuel Macron tarde à nommer quelqu'un à Matignon sont les mêmes, en tout cas pour certains,
02:24qui lui ont fait savoir qu'il n'était pas disponible pour le rencontrer plus tôt, parce que les fameuses rencontres qu'il organise les jours qui viennent, il voulait les organiser la semaine passée,
02:33et les principaux concernés, dont je crois certaines personnes à élever, ne pouvaient pas parce qu'elles étaient en vacances et qu'elles ne voulaient pas transiger sur leur congé du mois d'août.
02:43Bon, donc dans ce cas-là, si elles ne sont pas pressées parce qu'elles veulent rester à la plage ou dans leur maison de campagne, qu'elles ne viennent pas se plaindre de ce que M. Attal reste à Matignon parce qu'elles sont en vacances.
02:53Après, est-ce que ce n'était pas le risque lorsqu'on dissout l'Assemblée Nationale au mois de juillet ?
02:57Quand on fait de la politique, quand on aime son métier, le mois d'août, on peut s'en passer. Quand on a la chance, il y a tellement de Français qui n'aiment pas leur métier.
03:04Vous savez, moi j'ai la chance d'aimer ce que je fais, d'écrire, d'être ici, etc. Je passe le mois d'août à Paris, je ne vais pas me plaindre, je ne vais pas pleurnicher parce que je n'ai pas pris des vacances.
03:11Je suis bien d'accord, je pense exactement la même chose. Simplement une précision, parce que Nathan, avec beaucoup de pudeur, vous a parlé de la continuité de l'État.
03:19Vous avez dit finalement, Gabriel Attal ne fait que respecter la continuité de l'État, en quoi Nathan a parfaitement raison. Mais qu'est-ce que ça veut dire, continuité de l'État ?
03:25Ça veut dire que c'est l'administration qui gouverne, en substance. Et c'est vrai pour nous, grande démocratie, c'est vrai pour les États-Unis, le poids de l'administration est absolument capital.
03:33Oui, parce que si ce n'est pas adapté, effectivement, à cette situation du vote du budget, elle n'est pas impossible, car ce vote peut être considéré comme une urgence pour le pays et rentrer donc dans les compétences des affaires dites courantes.
03:45Absolument. Et je vous redis qu'il a été spécifié par Gabriel Attal qu'à partir du moment où un nouveau gouvernement se mettait en place, pour part, sur une partie de ce budget reconduit, il pouvait l'amender et le modifier à la marge.
04:05Faut-il que ce gouvernement soit mis en place avant le vote définitif du budget ?
04:09C'est évident. Et puis, écoutez, il peut se passer beaucoup de choses, puisque vous avez vu que la France Insoumise, par le biais de Mme Castey, voulait lancer une procédure d'impeachment contre le président de la République.
04:22Donc tout peut arriver. Tout peut arriver.
04:23Non, ça, je vous rassure, ça ne pourra pas arriver, puisque de toute façon, le gouvernement sera nommé avant que les parlementaires ne se réunissent, puisque la procédure d'impeachment à la française ne vaut que parce que les parlementaires sont réunis.
04:34Or, comme ils se réunissent qu'à partir du 1er octobre, Emmanuel Macron a tout le temps de nommer un nouveau gouvernement, bien avant que la procédure d'impeachment à la française ne voit le jour.
04:44Alors, pour revenir à ce qui a été dit hier, le Premier ministre a décidé de reconduire le montant prévu dans le précédent budget, soit 492 milliards d'euros.
04:53Seule la répartition de ces crédits entre les ministères a pu être légèrement modifiée. Le problème, c'est qu'il ne tient pas compte de l'inflation, va-t-en de verre.
05:01Bien sûr, mais encore une fois, je crois que là, je ne suis pas économiste, mais les économistes nous font savoir qu'on rentre dans une situation extrêmement critique.
05:09Qu'on va avoir l'année prochaine une véritable nécessité de changer notre rapport à la dépense publique par rapport à la dette, par rapport au déficit, par rapport au fait que nous sortons depuis 4 ans,
05:21enfin plus longtemps d'ailleurs, mais particulièrement depuis 4 ans, d'une logique où le quoi qu'il en coûte nous a confrontés à un mur.
05:28J'ouvre une parenthèse que je referme aussitôt pour rappeler que ceux qui dénonçaient le quoi qu'il en coûte au moment où il était le plus criant dont je faisais partie, c'est-à-dire pendant la crise sanitaire, on nous traitait d'irresponsables.
05:38Aujourd'hui, on voit bien que les irresponsables n'étaient pas forcément ceux qu'on croit.
05:43Et à partir du moment, en effet, où on nous fait savoir que la France va devoir dépenser beaucoup moins l'année prochaine, elle va être obligée de serrer la vis d'une manière ou d'une autre.
05:53Et encore une fois, il fallait peut-être y penser, par exemple en 2020, quand on a paralysé l'économie et qu'on a organisé du quoi qu'il en coûte, non pas pour créer de la richesse, mais pour compenser des déficits artificiels.
06:04C'est un peu ce qui se passe, c'est-à-dire que là, on nous vend un budget à l'identique de celui de l'an dernier, mais en réalité, c'est quand même quelques 10 milliards d'euros d'économie par rapport au budget de l'an dernier, puisque normalement, il aurait fallu tenir compte des 2% d'inflation.
06:18Attention, il y a aussi un autre élément à noter, c'est l'Europe. L'Europe va nous dire des choses sur notre budget, sur nos dépenses, sur la manière dont l'Europe peut se fâcher sur notre gestion. Il ne faut pas l'oublier, ça.
06:35C'est un élément extrêmement important, puisque ça a une influence sur la manière que vont avoir nos politiques de réagir face à les budgets. Donc attention à tout cela.

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