L'Heure des Pros Été (Émission du 16/08/2024)

  • il y a 2 semaines
Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 
Transcript
00:00:00Bonjour à tous, bienvenue dans l'heure des pros.
00:00:04Nous sommes ensemble pendant deux heures et pour m'accompagner aujourd'hui,
00:00:07Judith Vintraud, bonjour.
00:00:08Bonjour Élodie.
00:00:08Grand reporter Naïmah M. Fadel, bonjour.
00:00:10Bonjour Élodie.
00:00:11Essayiste et chargée de mission politique de la Ville, Olivier Dartigolle, bonjour.
00:00:14Bonjour Élodie.
00:00:15Chroniqueur politique et Georges Funec, bonjour.
00:00:17Ancien magistrat, on commence nos discussions dans un instant,
00:00:20mais tout de suite le point sur l'actualité avec Marine Sabourin.
00:00:23Bonjour Marine.
00:00:26Bonjour Élodie, bonjour à tous.
00:00:28À la une de l'actualité, cette nouvelle agression d'une médecin généraliste à Marseille.
00:00:33La raison, un refus de délivrer à ces deux agresseurs une ordonnance
00:00:36destinée à une tierce personne absente au moment de sa consultation.
00:00:39La praticienne est sous le choc.
00:00:41Écoutez l'un de ses collègues.
00:00:43Elle est complètement traumatisée par cet événement.
00:00:48Quand on est médecin, on ne s'attend pas à ce qu'on se fasse frapper dans son cabinet
00:00:52pendant son exercice par des patients qu'on reçoit pour les soigner.
00:00:55Donc on est là pour apporter des soins et non pas pour se battre.
00:00:59Donc elle est complètement traumatisée aujourd'hui.
00:01:02Elle ne sait pas encore s'elle va reprendre son travail.
00:01:05Les Etats-Unis ont salué hier soir le début prometteur des discussions au Qatar
00:01:10en vue d'une trêve dans la bande de Gaza.
00:01:12Les pourparlers doivent encore se poursuivre aujourd'hui.
00:01:15Toujours en présence des services de renseignement américains et israéliens,
00:01:18mais sans le Hamas.
00:01:20Washington parle certes d'un début prometteur,
00:01:22mais souligne qu'il y a encore beaucoup de travail.
00:01:24Et puis un cas de mpox, nouvelle appellation de la variole du singe,
00:01:27détectée en Suède.
00:01:28C'est une première en dehors du continent africain.
00:01:31L'Organisation mondiale de la santé indique que d'autres cas
00:01:33pourraient être détectés prochainement en Europe.
00:01:36Écoutez le virologue Christian Béchaud.
00:01:39Le problème, c'est la diffusion.
00:01:42Et là, ce à quoi on assiste actuellement à partir de la République démocratique du Congo,
00:01:47c'est au fait qu'il y a une des souches, qu'on appelle la souche 1, qui a évolué,
00:01:51qui a une transmission qui semble plus forte,
00:01:53même s'il y a beaucoup de choses qu'on ne connaît pas,
00:01:56à la fois des animaux à l'homme,
00:01:59entre les humains par des transmissions par la peau, dans les familles,
00:02:04mais aussi par voie sexuelle.
00:02:07C'est à vous, Élodie, pour l'heure des proétés.
00:02:09Merci beaucoup Marine.
00:02:10On vous retrouve en 30 minutes pour un prochain Point complet sur l'actualité.
00:02:14On va parler de ce nouvel acte antisémite qui a eu lieu dans le métro ce mercredi.
00:02:19Un homme s'en est pris à une famille de confessions juives
00:02:21en les insultant à plusieurs reprises,
00:02:23en multipliant les propos antisémites devant de nombreux passagers.
00:02:27Seule l'une des passagères a réagi en prenant à partie l'homme
00:02:31tout en le filmant pour conserver des preuves.
00:02:33Retour sur les faits avec Dunia Tangour.
00:02:41Des propos à caractère antisémite
00:02:44proférés en plein milieu d'une rame du métro parisien.
00:02:49La scène s'est déroulée ce mercredi dans la ligne 9,
00:02:53devant des usagers interloqués.
00:02:55Un homme s'en prend directement à un père de famille
00:02:59portant une kippa en l'invectivant.
00:03:03Devant ce flot d'injures et de propos antisémites,
00:03:06une jeune femme finit par réagir et le filme,
00:03:09avant d'être, elle aussi, prise à partie.
00:03:12Crache, crache, moi je vais aller porter plainte contre toi, ok ?
00:03:15Ouais, c'est ça, vas-y, sors du métro !
00:03:17A la suite de cette agression, la passagère a porté plainte.
00:03:21Son avocat, Maître Avner Doukan, revient sur la réaction de sa cliente.
00:03:26Pour elle, l'injustice dont faisait l'objet cette famille,
00:03:30c'était pas normal.
00:03:32Il fallait réagir, il fallait intervenir,
00:03:34et c'est ce qu'elle a fait, c'est le courage qu'elle a eu.
00:03:35Il n'y a personne dans le métro, personne dans la rame,
00:03:38personne, personne, personne qui va intervenir.
00:03:41On le voit dans la vidéo, il lui crache dessus,
00:03:42donc c'est déjà une forme de violence.
00:03:44Mais c'est vrai qu'elle a pris ce bon courage à deux mains
00:03:47et je ne suis pas certain que beaucoup de personnes
00:03:50auraient eu cette attitude exemplaire.
00:03:53La préfecture de police a annoncé avoir signalé les faits
00:03:56à la procureure de la République de Paris.
00:03:59L'auteur des propos a caractère antisémite
00:04:01et quant à lui, toujours recherché.
00:04:04On réentendra tout à l'heure l'avocat de cette personne
00:04:08qui a pris la défense de la personne qui a été insultée
00:04:11parce que, Judith Vintraub, on a de cesse de le dire,
00:04:13les actes antisémites sont en constante augmentation.
00:04:15887 actes recensés au premier semestre,
00:04:18le triple de l'an dernier.
00:04:19Et pourtant, dans cette rame de métro,
00:04:21il y a une seule femme qui réagit.
00:04:24Oui, alors sur la réaction,
00:04:28moi je voudrais rester quand même prudente.
00:04:32On ne sait pas si ce genre d'individu est armé.
00:04:36Oui, bien sûr, il y a la crainte de réagir.
00:04:38Dans quel état il est ?
00:04:40Alors bravo à cette jeune femme d'avoir réagi.
00:04:43Elle est très courageuse.
00:04:45Mais attention aussi, un drame peut arriver très, très vite.
00:04:51Donc, il faut faire très attention aux réactions.
00:04:53Moi, ce qui m'intéresse davantage,
00:04:55c'est l'imprégnation antisémite dans la population française,
00:05:01dans une partie de la population française.
00:05:03Et très rapidement, je repense à plusieurs sondages.
00:05:08Un sondage qui montre que les jeunes en général
00:05:12éprouvent une hostilité envers l'Israël
00:05:16et considèrent qu'on peut rendre les Juifs
00:05:19responsables de la politique d'Israël.
00:05:23Et vraiment, il y a une fracture générationnelle là-dessus
00:05:25qui est très frappante.
00:05:27Et il y a eu aussi un sondage réalisé par l'IFOP,
00:05:30c'était en décembre 2023.
00:05:32Alors là, pour le coup, sur la population musulmane,
00:05:35sondage déclaratif, vous savez qu'en France,
00:05:36on n'a pas le droit d'interroger les gens selon leur religion.
00:05:40Mais on demande, est-ce que vous vous considérez comme musulman ?
00:05:43Donc, vous pouvez répondre.
00:05:45Eh bien, il y avait plusieurs questions,
00:05:47dont celle de, est-ce que vous éprouvez de la sympathie pour le Hamas ?
00:05:5219% des Français musulmans interrogés disaient oui, 19%.
00:05:57Dans l'ensemble de la population, c'était 3%.
00:05:59Est-ce que le Hamas est un mouvement de résistance ?
00:06:0245% des Français musulmans interrogés disaient oui.
00:06:06Dans l'ensemble de la population française, c'est 10%.
00:06:09Et c'est vrai qu'Olivier d'Artigolle, on a entendu récemment,
00:06:12Stéphane Séjourné, le ministre des Affaires étrangères,
00:06:15dire qu'il ne fallait pas que le conflit s'importe.
00:06:18Il n'y a plus aucun doute.
00:06:19Quand on voit, alors là, c'était à Paris,
00:06:20on a eu le même cas il y a quelques jours à Montpellier.
00:06:23Il n'y a plus de doute sur le fait que le conflit se soit importé.
00:06:25Et comme le disait Judith, qu'il y ait cette confusion
00:06:27entre ceux qui sont critiques à l'égard de la politique
00:06:29menée par Israël et que tout cela se transforme en antisémitisme.
00:06:32Et d'autres cas encore, pour revenir sur cette jeune femme,
00:06:35il faut quand même dire qu'en effet,
00:06:37il peut y avoir, je fais quoi, ce que vient de dire Judith,
00:06:39il peut y avoir de la peur.
00:06:41C'est un sentiment humain, surtout avec le nombre
00:06:44d'armes blanches aujourd'hui qui circulent.
00:06:47Mais le pire, c'est qu'il peut y avoir une indifférence.
00:06:49Ça, c'est un autre sentiment.
00:06:51Et cette jeune femme n'a pas fait que s'opposer.
00:06:53Elle est après allée porter pointe.
00:06:55C'est une démarche véritablement d'un très grand engagement citoyen
00:07:00face à un antisémitisme qui n'est en rien résiduel,
00:07:02qui est extrêmement installé, dangereusement en progression.
00:07:06On le voit avec l'ensemble des chiffres qui circulent.
00:07:08Première chose. Deuxième chose, oui, il y a une importation.
00:07:10Ça ne date pas d'aujourd'hui du conflit israélo-palestinien.
00:07:13Ça demande de faire un effort d'éducation permanent
00:07:18pour dire que nos concitoyens français juifs
00:07:21n'ont aucune responsabilité dans la manière
00:07:25dont, en l'occurrence, le gouvernement Netanyahou
00:07:27a décidé de riposter au pogrom du 7 octobre.
00:07:32Aucune.
00:07:33Olivier, excusez-moi de vous interrompre, juste un mot.
00:07:36Combien même un français juif soutiendrait la politique de Netanyahou ?
00:07:40Est-ce que ça autoriserait ?
00:07:43Vous allez plus vite que moi.
00:07:45Pardon.
00:07:46Je vais par étapes.
00:07:48Donc, il y a d'abord, un, le fait d'affirmer
00:07:51que nos compatriotes juifs n'ont pas, je le réaffirme,
00:07:57la responsabilité de la situation au Proche-Orient.
00:07:59Première chose.
00:08:00Quand bien même, un certain nombre d'entre eux
00:08:02peuvent, en effet, soutenir Benjamin Netanyahou.
00:08:06Reste qu'il y a aujourd'hui, y compris en Israël,
00:08:08dans la société civile israélienne,
00:08:09y compris dans le débat politique,
00:08:12des questions qui se posent sur les objectifs de guerre,
00:08:15puisque le Hamas continue à se…
00:08:16Mais ça ne justifie pas de le faire insulter, d'y agresser.
00:08:18… pour que le Hamas continue à se terrer dans sa lâcheté,
00:08:20dans les tunnels, alors que la population civile gazaouie
00:08:23est exposée depuis dix mois à des bombardements incessants,
00:08:26avec des conséquences, un bilan humain catastrophique.
00:08:30Ça, c'est la première chose.
00:08:31Comme on peut d'ailleurs dire que nos concitoyens français
00:08:36de confession musulmane n'ont pas la responsabilité,
00:08:40eux, des actes du Hamas.
00:08:42Par contre, ce qui est très préoccupant,
00:08:44c'est en effet le taux d'adhésion que vous venez de préciser,
00:08:48ce qui demande à mener une bataille idéologique,
00:08:51quasiment culturelle, au sein même de l'islam en France,
00:08:55concernant les ressorts que vous venez d'évoquer.
00:08:58Et c'est vrai que je voudrais qu'on écoute de nouveau Avner Doukan.
00:09:01C'est l'avocat de la jeune fille qui s'est interposée,
00:09:04que vous avez entendu dans ce reportage.
00:09:06Il était l'invité ce matin d'Anthony Favali dans La Matinale.
00:09:09Écoutez ce qu'il disait justement sur la réaction de sa cliente.
00:09:14Elle a été la seule à réagir.
00:09:15Elle a 24-25 ans et c'est la seule qui va justement s'interposer
00:09:19face à cet homme qui est en train d'agresser finalement une famille de juifs
00:09:24qu'il va reconnaître puisque l'homme porte la kippa.
00:09:27Lorsqu'elle prend la parole, ce qu'elle m'explique,
00:09:30c'est que les mots sortent d'eux-mêmes.
00:09:33Qu'il y a un tel sentiment d'injustice en elle de voir cette situation,
00:09:37de voir que personne ne bouge,
00:09:39de voir que personne ne va prendre la défense de cette famille-là,
00:09:46c'est elle qui va d'elle-même, les mots vont sortir tout seul.
00:09:50C'est exactement ces mots, les mots vont sortir tout seul.
00:09:52Et elle va avoir ce sursaut citoyen qui va faire qu'elle va se sentir obligée,
00:09:57obligée de répondre, obligée de s'interposer.
00:10:00C'est vrai, Naïmah Mfadel, que le sursaut citoyen est courageux.
00:10:03Comme le disait Judith, par exemple, on a tous pris le métro,
00:10:05on a tous vu parfois des pickpockets ou ce genre de comportement.
00:10:08C'est vrai que parfois, on hésite à agir aussi en se disant,
00:10:11si on a une personne violente, à la fin, je peux être aussi victime.
00:10:14Et là, on voit qu'il y a ce côté, finalement, elle dit les mots sont sortis d'eux-mêmes,
00:10:18un peu sans réfléchir, de se dire, je viens à son aide
00:10:20et je ne laisse pas les choses se dérouler comme ça.
00:10:23Mais c'est vrai qu'on peut craindre la réaction de ces individus.
00:10:28Mais moi, je suis pour le sursaut citoyen parce que je trouve que c'est extrêmement important.
00:10:32Je n'aurais pas assisté à une scène, je vous le dis franchement, et détourné le regard.
00:10:36Ce serait pour moi très, très difficile.
00:10:39Ensuite, ce que j'aimerais dire, c'est que le ministre séjourné nous dit,
00:10:43il ne faut pas importer le conflit israélo Hamas.
00:10:47Mais je voudrais lui rappeler que ceux qui l'ont importé,
00:10:50c'est notamment des élus de la République,
00:10:53des personnes qui siègent à l'Assemblée nationale,
00:10:56qui l'ont alimenté.
00:10:57Oui, on voit que dans ce qui s'est passé à Montpellier,
00:11:00le suspect a dit que c'était un antisémitisme politique, disait-il.
00:11:05Et notamment, ils ont aussi fait l'ensemble de leur campagne électorale,
00:11:09que ce soit pour les européennes ou les législatives, rappelez-vous,
00:11:13sur ce conflit israélo Hamas.
00:11:15Avec Kima Hassan, très longtemps avant.
00:11:17Ils ont été énormément aussi dans les quartiers.
00:11:19Donc vous voyez, ils ont alimenté, ils ont suscité la haine des Juifs,
00:11:24comme s'ils étaient responsables de ce qui se passait en Israël.
00:11:27Et comme dit Judith, quand bien même on est dans un pays libre,
00:11:32imaginez que demain, on s'attaque aux Chinois,
00:11:35parce qu'il y a les Ougours qui sont depuis des années,
00:11:38il faut le dire, dans des camps de redressement, etc.,
00:11:42qui subissent vraiment une répression implacable du régime chinois.
00:11:48Imaginez, ils n'auraient même pas l'idée.
00:11:51Donc on voit bien qu'il y a un lien, clairement,
00:11:54entre ce qui se passe en Israël, à Gaza,
00:11:57et ce qui se passe ici, via El-Iffi.
00:12:01C'est vrai que Georges Fenech, on avait interrogé,
00:12:03il y a quelques mois, des Français qui étaient installés en Israël,
00:12:06qui s'étaient dit, je vais aller en France quelque temps,
00:12:09parce que je me sentirais mieux protégée.
00:12:11Les familles qu'on avait interrogées, finalement, avaient dit,
00:12:14je me sentais plus en sécurité, paradoxalement évidemment,
00:12:17en Israël, que je ne me sens à ma place et acceptée en France.
00:12:21Ce discours-là, qu'on a beaucoup entendu,
00:12:22notamment sur nos plateaux et nos reportages, il est terrible.
00:12:26Il est terrible, mais je pense qu'il ne faut pas que nous alimentions
00:12:29cette crainte de nos compatriotes de confession juive.
00:12:34Il faut quand même relativiser, de mon point de vue, ce qui se passe,
00:12:37même s'il y a une explosion des actes et des paroles antisémites.
00:12:42La France n'est pas antisémite.
00:12:45L'écrasante majorité, et d'ailleurs, dans la globalité,
00:12:48la manifestation contre l'antisémitisme,
00:12:51qui avait réuni toute la classe politique.
00:12:53Sauf le président de la République.
00:12:55Hormis...
00:12:57C'est un absent de marque.
00:12:59Il y avait un membre de la France insoumise,
00:13:01c'était Gérard Miller.
00:13:02Oui, hormis la France insoumise.
00:13:06Mais vous voyez bien que ça n'est pas quelque chose de vraiment inquiétant,
00:13:13même si, effectivement, il y a eu cette explosion du nombre des actes
00:13:18et des paroles antisémites.
00:13:20Bon, à partir de là, dès lors qu'il y en a un qui s'illustre de cette manière,
00:13:25apparemment, c'est quelqu'un de plutôt marginal,
00:13:29un peu déséquilibré, sans doute,
00:13:30qui a un discours un peu incohérent, on voit bien.
00:13:34Il faut le sanctionner le plus sévèrement possible.
00:13:36D'ailleurs, la justice de Montpellier l'a fait,
00:13:38en prononçant un enferme.
00:13:40Celui-ci sera interpellé, il sera identifié,
00:13:43puisqu'on a des images vidéo.
00:13:46Pour ce qui concerne le courage de cette fille aussi,
00:13:49je suis d'accord et je comprends ce que dit Judith notamment.
00:13:52On ne peut pas demander à nos concitoyens d'être des héros
00:13:55ni d'être des forces de l'ordre.
00:13:57Oui, et face à des individus, on ne sait pas s'ils sont armés ou pas.
00:14:01Mais je pense que s'il y avait eu, effectivement, une attaque physique
00:14:05à ce moment-là, on pourrait considérer qu'il y aurait de la non-assistance
00:14:09à personnes en danger, si les gens ne bougent pas.
00:14:11Tant que ça restait à des propos incohérents ou de la suite.
00:14:15Mais enfin, vraiment, saluons le courage de cette jeune femme.
00:14:18Ils ne sont pas tellement incohérents, ces propos.
00:14:21Il reste dans ce cas.
00:14:22On voit bien que c'est pour quelqu'un.
00:14:23Naïma et Judith. Naïma d'abord.
00:14:24Vous avez raison, Georges.
00:14:25Ne sortez pas de Sciences Po.
00:14:27Il reconnaît quelqu'un avec une kippa, il a des propos antisémites.
00:14:30Il sait ce qu'il dit.
00:14:32Justement, on avait commenté aussi ce qui s'est passé à Montpellier.
00:14:35Ce monsieur, d'ailleurs, qui a été agressé n'était absolument pas juif.
00:14:38Il y a eu une supputation qu'il était juif.
00:14:41Là, il a été agressé physiquement et personne n'a bouché.
00:14:44Vous vous rappelez, on s'est dit que ce n'était pas normal
00:14:47parce qu'il y avait effectivement une non-assistance à personnes en danger.
00:14:50Mais certains vous disent que le fait de non-assistance à personnes en danger,
00:14:55si jamais vous attaquez la personne qui agresse pour défendre la personne qui est agressée,
00:15:00si jamais vous le blessez, vous pouvez être à votre tour.
00:15:03Voilà, c'est ça qui est le paradoxe.
00:15:06Et la non-assistance à personnes en danger, il faut aussi qu'il n'y ait pas de risque pour soi-même.
00:15:10Alors là, si vous interposez avec un agresseur dont on peut supposer
00:15:14ou qu'on peut craindre qu'il est armé, c'est difficile de demander
00:15:17à des simples citoyens de se comporter un héros.
00:15:20Judith.
00:15:21Mais au-delà de ça, je pense qu'en fait, la réprobation, c'est aussi un climat social,
00:15:28un climat collectif.
00:15:30Ce genre d'individu, sans préjuger de son état et qu'il soit bas du front,
00:15:36c'est tout à fait possible.
00:15:37Enfin, la bêtise n'est pas une excuse.
00:15:39Bien sûr, évidemment.
00:15:41Il faut un climat social qui décourage ce genre de comportement.
00:15:47Or là, visiblement, les individus qui ont commis ça savent pouvoir compter,
00:15:54en tout cas sur l'apathie, sinon sur l'indifférence du public.
00:15:59Je suis assez d'accord avec Georges quand il dit que la France,
00:16:03bien évidemment, n'est pas antisémite,
00:16:05et que notre société a plutôt tenu le coup, contrairement à d'autres sociétés occidentales
00:16:12où on sent que c'est beaucoup plus tendu et avif.
00:16:15Donc on sent qu'il y a dans notre pays cette situation décrite par Georges,
00:16:19qu'il existe des ressources considérables pour en effet tenir.
00:16:25Mais nous avons ces chiffres considérables, cette flambée d'actes et de paroles antisémites.
00:16:32Donc il y a ces deux situations qui cohabitent.
00:16:35Et on sent bien qu'on est quand même sur une ligne de crête.
00:16:37C'est le fait d'une minorité, petite minorité.
00:16:40Oui, mais là je parlais plutôt de la bataille culturelle,
00:16:42c'est-à-dire un peu l'indifférence qui peut gagner certains cœurs et certains esprits
00:16:46concernant l'antisémitisme, qui n'est pas donc résiduel.
00:16:51Donc il y a là un climat qu'il faut surveiller de près quand même.
00:16:56Parce que par rapport à ce que disait aussi Judith,
00:16:59le sondage que vous avez donné fait froid dans le dos.
00:17:05Mais en fait on a toujours vécu avec le conflit israélopalestinien.
00:17:11Mais on a toujours vécu avec des juifs, des musulmans.
00:17:14Je veux dire en France, moi je suis le pur produit de l'immigration
00:17:17et j'ai vécu dans des quartiers où il y avait justement des communautés d'origine juive algérienne
00:17:22qui avaient immigré en même temps que les rapatriés,
00:17:24enfin qui étaient arrivés en France en même temps que les rapatriés d'Algérie.
00:17:28Et le conflit existait, mais on ne faisait pas le lien entre nos compatriotes juifs
00:17:33et le conflit israélopalestinien.
00:17:35Et aujourd'hui, moi je le pense vraiment, c'est que si ce lien est fait,
00:17:41c'est parce qu'il a été alimenté par un mouvement politique.
00:17:44On va changer de sujet, on va parler maintenant d'une médecin qui a été agressée à Marseille.
00:17:49Elle a été frappée, griffée, elle a eu des cheveux arrachés, elle a été mordue.
00:17:53Elle exerçait dans les quartiers nord de Marseille.
00:17:56C'est deux jeunes femmes qui l'ont agressée.
00:17:58Elle souffre de quatre jours d'ITT.
00:18:00Elle a porté plainte.
00:18:01Le directeur du cabinet justement a accepté de témoigner et d'expliquer
00:18:04ce qui s'est passé avec Tony Pitaro.
00:18:07Le cabinet est exceptionnellement fermé suite à l'agression civique et violente du médecin.
00:18:13En cas d'urgence, composez le 15.
00:18:15Ce cabinet médical du 15ème arrondissement de Marseille est fermé jusqu'à dimanche.
00:18:20En cause, la violente agression d'une jeune médecin par deux patientes, ici sur cette photo.
00:18:26Le motif, avoir refusé de délivrer une ordonnance pour une troisième personne
00:18:31qui n'était pas présente lors de cette consultation.
00:18:33Une ultra-violence dénoncée par le directeur du cabinet médical.
00:18:37Elle venait avec la certitude de repartir avec l'ordonnance, quel que soit le prix.
00:18:43Ils lui ont sauté dessus, ils se sont acharnés sur elle.
00:18:46Ils l'ont frappé, mordu, griffé, tiré les cheveux.
00:18:50Ils se sont acharnés sur elle, il n'y avait plus personne au cabinet.
00:18:53Elle a des hématomes, des griffures, une trace bien ronde de morsure sur la peau.
00:18:58Sous le choc, la jeune femme n'ose plus retourner travailler.
00:19:01Son état de santé m'ennuie.
00:19:03Et ce qui m'ennuie en deuxième lieu, c'est est-ce qu'elle va continuer ou pas.
00:19:07Mais en plus, dans ces quartiers, il y a encore moins de médecins.
00:19:10Il est très difficile de trouver un spécialiste.
00:19:12Le peu de généralistes qui étaient là, qui partent à la retraite, ne sont pas remplacés.
00:19:15La jeune médecin a porté plainte et s'est vue prescrire quatre jours d'ITT.
00:19:19Un rassemblement citoyen est prévu jeudi 22 août pour interpeller les autorités.
00:19:25Georges Fenech, quelques chiffres.
00:19:27Les chiffres de 2022 montrent que 1244 médecins avaient été agressés en France.
00:19:33C'était une augmentation de 23% par rapport à l'année précédente.
00:19:36On a vu notamment par exemple SOS Médecins qui refuse maintenant d'aller dans certains quartiers
00:19:41parce qu'il y a eu trop de guet-apens, trop d'agressions.
00:19:43Et on se dit malheureusement, on en arrive là.
00:19:46Ce n'est pas d'aujourd'hui.
00:19:48Ça fait déjà quelques années, j'allais dire même décennies que ça dure.
00:19:53Vous avez des quartiers qui sont tenus, où il faut passer des checkpoints.
00:19:59Dès lors que vous représentez les pouvoirs publics, que vous soyez pompier, médecin, infirmier, etc.
00:20:08On le sait tous qu'il y a des médecins qui ne vont plus dans certains quartiers.
00:20:14C'est la question aussi de l'hôpital.
00:20:16Au sein même de l'hôpital, il y a beaucoup de violence, beaucoup d'agressions.
00:20:20Certains maintenant veulent mettre des portiques, des vigiles privés, etc.
00:20:24C'est un constat malheureusement que nous faisons et contre lequel il faut lutter
00:20:30par une présence policière évidemment et surtout par une réponse judiciaire aussi.
00:20:35C'est vrai que Judith, on voit aussi ce côté touleur réduit.
00:20:39C'est-à-dire qu'on avait eu un médecin agressé à Nice l'an dernier
00:20:41parce qu'il ne voulait pas donner d'arrêt de travail à la personne qu'il allait voir.
00:20:45Là, il faudrait que cette médecin donne une ordonnance à une personne qui n'est pas là.
00:20:49Il y a un degré zéro de tolérance de la frustration qui fait qu'on en arrive à une violence
00:20:53juste parce que cette médecin a fait son travail correctement.
00:20:56Elle n'a pas délivré une ordonnance à quelqu'un qu'elle n'a pas vu, ce qui semble assez logique.
00:20:59Ce que vous dites, c'est exactement ce que disent les enseignants
00:21:03qui se retrouvent face à des enfants qui ne supportent pas
00:21:08que leurs demandes ne soient pas immédiatement satisfaites.
00:21:12En fait, on a un problème culturel.
00:21:15Ces enfants-là se retrouvent face à des médecins qui ont exactement le même comportement.
00:21:22Globalement, il y a un problème culturel en France et en Europe
00:21:29de ce comportement de consommateur hystérique.
00:21:36On va chez le médecin, donc on doit en avoir pour son argent, on doit avoir l'ordonnance.
00:21:39Pourquoi est-ce que c'est arrivé comme ça ?
00:21:42Pourquoi est-ce que c'est devenu ça, les réseaux sociaux ?
00:21:47Il y a aussi un problème culturel.
00:21:49Vous avez des gens absolument pas éduqués qui ont un rapport à la France
00:21:54comme à un guichet distributeur, j'ai droit à.
00:21:58Et notamment, dans une partie, pas toute évidemment, de la population immigrée
00:22:03où se posent ces problèmes d'éducation et ces problèmes de l'état guichet.
00:22:09Une des solutions consiste évidemment, pour éviter d'empirer le problème,
00:22:14à reprendre le contrôle des flux migratoires, on le dit dix fois par jour.
00:22:19On ne peut pas généraliser non plus.
00:22:20Je viens de le faire.
00:22:21Oui, c'est pour ça qu'il faut insister là-dessus.
00:22:23Je vais bien le répéter, ce n'est pas toute la population issue de l'immigration.
00:22:28Mais ça diffuse aussi un état d'esprit qui est perceptible dans absolument
00:22:34toutes les couches de la société.
00:22:36Olivier d'Artigolle, le problème aussi,
00:22:38à chaque fois qu'on a eu des médecins qui ont été agressés,
00:22:40ils le disent ou leurs collègues le disent,
00:22:42c'est le traumatisme évidemment avec, on a entendu le directeur du cabinet
00:22:47qui dit qu'elle n'est pas sûre de revenir travailler
00:22:49parce qu'une fois de plus, c'est la même chose que pour les forces de l'ordre,
00:22:52que pour les enseignants.
00:22:53À partir du moment où on sait qu'on peut être victime d'une telle violence
00:22:55sur son lieu de travail, évidemment, malheureusement,
00:22:58ça peut faire réfléchir avant de mettre sa blouse le matin.
00:23:00Il existe des déserts médicaux, y compris en ville, dans des quartiers,
00:23:05pas uniquement en zone rurale.
00:23:07Et l'un des mécanismes qui produit cette situation de déserts médicaux
00:23:11est justement le fait que des médecins, notamment des jeunes médecins,
00:23:16il y a une réalité aussi générationnelle,
00:23:19n'acceptent plus d'exercer un métier qui consiste à prendre soin
00:23:27tout en commençant sa journée, la boule au ventre,
00:23:30en ne sachant pas comment elle va se terminer.
00:23:33Nous sommes bien sûr loin de l'image qui nous a tous marqué
00:23:36dans nos vies familiales et personnelles du médecin de famille
00:23:40qui vivait son engagement tel un sacerdoce du matin très tôt au soir très tard.
00:23:44C'est d'ailleurs des personnalités qui ont marqué nos vies,
00:23:48dans ce colloque singulier qui fait que dans un cabinet médical,
00:23:51quand vous connaissez la personne depuis très longtemps,
00:23:53vous pouvez aborder des sujets médicaux, mais pas que.
00:23:55Oui, il y a un lien de confiance.
00:23:57Vous connaissez parfaitement nos vies.
00:23:59Là, la jeune génération, et je pense, désolé de le dire,
00:24:02elle a raison de le faire dans le sens où on ne peut pas avoir fait le choix
00:24:08d'études de médecine qui sont des études extrêmement longues, éprouvantes.
00:24:12Il y a peut-être un petit problème d'ailleurs, je vous le dis,
00:24:14concernant la manière dont ça se passe pour les étudiants en médecine.
00:24:17Il y aurait peut-être besoin d'un peu moins leur compliquer la vie,
00:24:20notamment sur les dernières années d'internat,
00:24:22mais qui ne sont pas prêts, sitôt après l'obtention de leur diplôme,
00:24:26de se retrouver dans une telle situation.
00:24:29Mais ça demande d'être en situation de reconquête d'espace public
00:24:35avec l'ensemble des missions de services publics,
00:24:38avec l'ensemble des acteurs locaux.
00:24:40On a fait la démonstration que cela était possible lors des JO,
00:24:43quand on y mettait les moyens, qu'il y avait la concertation entre tous les acteurs.
00:24:46Ça va rester. L'idée, quand on se fixe objectif, on obtient des résultats,
00:24:51ça va rester dans la tête de beaucoup de personnes.
00:24:53Naïma, on le disait quand on fait le comparatif avec les hôpitaux,
00:24:56malheureusement, c'est nécessaire, on comprend que ce soit installé,
00:24:59mais quant à l'hôpital maintenant, vous allez avoir dans certains,
00:25:02c'est déjà en place, d'autres y réfléchissent, des portiques,
00:25:04comme quand vous passez à l'aéroport pour vérifier qu'il n'y ait pas de couteau
00:25:07ou d'objet qui ne soit pas censé rentrer dans un hôpital.
00:25:10Des vigiles devant, on se dit que c'est loin de l'idée qu'on se fait des urgences.
00:25:15C'est nécessaire. Je ne critique pas le fait que ce soit mis en place,
00:25:17mais on se dit qu'on en arrive là.
00:25:19Oui, mais ça ne devrait pas être la normalité,
00:25:21parce qu'aujourd'hui, pratiquement tous les hôpitaux ont des vigiles
00:25:25et ils ont même des ronds de nuit avec des agents de sécurité, avec des chiens.
00:25:29C'est la réalité. Vous avez autre chose.
00:25:31Vous avez aussi dans les collectivités, les mairies, où il y a des vigiles.
00:25:34Vous avez aussi les conseils départementaux dans le cadre de l'action sociale.
00:25:40Je le vois, il y a un vigile qui est là, qui vérifie les sacs, etc.
00:25:46Il y a même une affiche, il est interdit d'amener des marteaux, des cutters, des couteaux.
00:25:51Il est besoin de le préciser désormais.
00:25:53Oui, mais vraiment, j'ai failli le mettre d'ailleurs sur mon X, je ne l'ai pas fait.
00:25:57Mais c'est ça la réalité, on en est là.
00:26:00Et vous avez des travailleurs sociaux qui se font agresser,
00:26:02parce que quand ils étudient les droits de certains,
00:26:05ils n'y ont pas droit, ils n'y ont pas droit, et bien ils se font agresser.
00:26:08C'est la réalité.
00:26:09Aujourd'hui, les travailleurs sociaux, et notamment dans les conseils départementaux,
00:26:12qui essayent en plus d'être au plus près des habitants.
00:26:15Je vois beaucoup de maisons départementales de la solidarité
00:26:19qui sont dans des quartiers pour être au plus près des besoins des habitants.
00:26:23Ils prennent vraiment à cœur leur métier, mais ils se font agresser.
00:26:27Vous vous rendez compte quand vous êtes obligés aujourd'hui de mettre des portiques,
00:26:30de mettre des vigiles dans nos écoles aussi.
00:26:33Concernant la question des médecins,
00:26:36beaucoup de cabinets qui étaient dans les quartiers ont fermé suite à des agressions.
00:26:40Ensuite, dans le cadre de la rénovation urbaine,
00:26:42il y a eu une incitation financière fiscale à s'installer.
00:26:46Ils se sont installés, je peux vous dire que beaucoup ont fermé.
00:26:49Donc c'est la réalité.
00:26:51Je vais vous raconter juste une anecdote qui va vous faire sourire.
00:26:56J'ai eu des jeunes qui se sont créés en association,
00:26:59qui sont venus me voir quand j'étais déléguée du préfet,
00:27:02en me disant « nous on est prêts à escorter les infirmières et les médecins
00:27:06quand ils viennent dans notre quartier ».
00:27:07Je vous assure que c'est vrai.
00:27:09Vous pouvez le retrouver facilement, il y a eu le parisien qui a fait un article.
00:27:12Donc vous voyez, c'est ça la réalité.
00:27:14Mais comment on peut accepter cela ?
00:27:17On va marquer une première pause dans l'heure des pros.
00:27:20On parlera de la situation à Grenoble avec une série de fusillades la semaine dernière.
00:27:25On fera le point justement avec notre équipe sur place.
00:27:27A tout de suite.
00:27:32De retour pour la deuxième partie de l'heure des pros.
00:27:35On reprend nos débats dans un instant.
00:27:36Mais d'abord le point sur l'actualité avec Marine Sabourin.
00:27:39Rebonjour Marine.
00:27:42À Paris, un homme a été mis en examen et placé en détention provisoire.
00:27:46Hier, il est soupçonné d'avoir tué une femme de 21 ans bénévole aux Jeux Olympiques.
00:27:51Elle avait été retrouvée morte dans un appartement du 18e arrondissement en début de semaine.
00:27:56En Russie, l'Ukraine revendique de nouvelles avancées dans la région de Kursk.
00:28:00Kiev affirme avoir pris le contrôle de 82 localités.
00:28:03Volodymyr Zelensky déclare que des centaines de soldats russes ont été faits prisonniers.
00:28:08Et puis la capitale sud-coréenne, Séoul, vient d'enregistrer sa 26e nuit tropicale d'affilée.
00:28:13Cela veut dire que la température ne redescend pas en dessous de 25 degrés entre le coucher et le lever du soleil.
00:28:18C'est du jamais vu depuis le début des observations en 1907.
00:28:24Merci beaucoup Marine.
00:28:25On vous retrouve à 10h pour un prochain point complet sur l'actualité.
00:28:28Je vous le disais avant la pause, on va parler maintenant de ce qui se passe à Grenoble.
00:28:31Il y a eu une série de fusillades la semaine dernière dans l'agglomération sur fond de trafic de drogue.
00:28:37Retour justement sur les faits avec Thibault Marcheteau et Sarah Varny.
00:28:42C'est une véritable guerre des gants qui sévit actuellement dans l'agglomération grenobloise.
00:28:46Ces deux dernières semaines, sept fusillades ont été comptées comme le montre cette carte.
00:28:51La dernière en date s'est déroulée dans le quartier de Saint-Bruno dans la nuit de mercredi à jeudi, faisant un blessé par balle.
00:28:58Un quartier dans lequel les habitants se sentent délaissés.
00:29:01Quand on y va, on sait qu'éventuellement si on appelle les forces de l'ordre, on n'est pas sûrs qu'ils soient en mesure d'y entrer.
00:29:07Parce qu'il y a certains quartiers à Grenoble qui sont barricadés et les forces de l'ordre sont dans l'incapacité d'y entrer.
00:29:14C'est le cas notamment à Saint-Bruno et ça on le regrette forcément. On le regrette parce qu'on est abandonnés.
00:29:21Une guerre des territoires ultra violente causée vraisemblablement par le narcotrafic que reconnaît le procureur de la République.
00:29:27Une guerre des gangs intenses avec des fusillades quasi quotidiennes sévit depuis quelques semaines dans l'agglomération grenobloise.
00:29:34En première ligne, les forces de l'ordre. Ce membre d'un syndicat de police dénonce un manque criant d'effectifs.
00:29:40Les services de police sur Paris pour assurer la sécurité de tous les JO.
00:29:44Donc ils se sont très bien passés et j'en félicite encore mes collègues.
00:29:48Mais en priorisant les effectifs que ce soit en renfort ou les sorties d'école ou les renforts depuis un an et demi, deux ans,
00:29:54on a mis en charge tous les départements et toutes les villes et notamment Grenoble.
00:29:58On se retrouve avec moins de 115 policiers sur l'agglomération grenobloise et avec moins de 115 policiers, ça en fait des patrouilles.
00:30:04Depuis le début de l'année, trois personnes sont mortes par balle lors de règlements de comptes sur fonds de trafic de drogue dans l'agglomération grenobloise.
00:30:12Georges Fenech, ce qu'on entend aussi, même s'il y a eu évidemment des faits malheureusement avant à Grenoble,
00:30:17quand on entend moins de 115 policiers en tout pour l'agglomération grenobloise,
00:30:22évidemment le trafic de drogue prospère, évidemment ça fait des patrouilles en moins.
00:30:26Et comme on l'a dit, c'était la crainte aussi des JO de concentrer les efforts d'un côté et de laisser certains territoires un peu plus dans le flou.
00:30:33On a habillé Paul et on a habillé Pierre, bien sûr.
00:30:36Il y a eu des promesses qui ont été faites, des engagements qui ont été pris par le ministre de l'Intérieur pour renforcer les effectifs à Grenoble.
00:30:44Sauf que comme vous le savez, pour l'instant, il n'y a plus de budget, il n'y a plus de gouvernement.
00:30:49Il n'y a plus rien.
00:30:50Mais vous voyez, je repense là tout à coup aux opérations à Marseille, notamment Place Net.
00:30:58Donc tout cela, je dirais que ce sont des opérations coup de poing, momentanées, qui ne règlent pas le problème en profondeur.
00:31:06Il y a une décision qui avait été prise, il faut le reconnaître pour une fois par le garde des Sceaux,
00:31:12forte et courageuse, qui était de créer un procureur national de lutte contre la criminalité organisée, contre les stups en réalité.
00:31:22Sur le modèle du parquet national antiterroriste, par exemple.
00:31:25Là encore, on attend aussi qu'il y ait un nouveau garde des Sceaux pour mettre en place ce nouveau procureur national.
00:31:32Car cette question du trafic de stupéfiants qui aujourd'hui fait parler de lui à Grenoble, c'est partout pareil.
00:31:41Oui, bien sûr, on a mis la focale sur Grenoble, mais ce n'est pas que Grenoble.
00:31:46Donc ne pourra être réglé en profondeur que par des investigations au niveau national,
00:31:51au niveau de la lutte contre l'importation de ces produits stupéfiants et au niveau du démantèlement de ces gangs, bien entendu.
00:31:58Donc vous voyez, je pense qu'on ne doit pas laisser penser comme cela que par des actions coup de poing à tel endroit,
00:32:06on va régler le problème, on a supprimé tant de places de deal, il y en a 4000, vous allez voir.
00:32:12Non, c'est un travail de très longue haleine qui suppose vraiment, comment dirais-je, de quadriller tout le pays, tous ces quartiers-là.
00:32:22Je voudrais qu'on écoute ce que disait tout à l'heure dans la matinale Brice Gageant,
00:32:26il est secrétaire départemental Isère Police Unité, qui revient évidemment sur les faits dont on vient de parler.
00:32:32Malheureusement, il n'y a rien de nouveau à Grenoble.
00:32:34Depuis le début de l'année, depuis des années, nous avons régulièrement des tentatives de meurtre,
00:32:39de reprise de terrain sur fond de stupéfiants, sur fond de violences urbaines.
00:32:44Et actuellement, nous avons une recrudescence de faits qui s'enchaînent.
00:32:48La dernière semaine des Jeux Olympiques, nous avons effectivement eu quasiment tous les jours une tentative d'assassinat
00:32:54avec des blessés graves à chaque fois, jusqu'à encore hier où les faits s'enchaînent inlassablement.
00:33:00Qu'on puisse se prendre une balle perdue, vu la récurrence des faits, je pense que ça va devenir de plus en plus...
00:33:06Ça va devenir effectif et ça devient extrêmement risqué.
00:33:08Par contre, je vous confirme une chose, les policiers grenoblois rentrent dans tous les quartiers de l'agglomération.
00:33:16D'ailleurs, on l'entend dans la bouche de tous les syndicats représentant les forces de l'ordre,
00:33:19c'est que les actions telles de place nette, envoyer parfois la CRS 8, etc., de manière très ponctuelle, ça peut fonctionner.
00:33:26Ça calme le trafic pendant deux semaines, trois semaines, le temps que les forces de l'ordre restent.
00:33:30Mais en réalité, on ne règle rien.
00:33:31Et d'ailleurs souvent, les points de deal qui sont démantelés dans tel quartier parce qu'il y a une opération place nette,
00:33:35ils sont juste dans le quartier d'à côté.
00:33:37Oui, tout à fait.
00:33:38Mais l'insécurité, c'est l'affaire de l'État, certes, de l'État en premier, mais c'est aussi l'affaire de la municipalité.
00:33:47Grenoble est gangrénée par le trafic de drogue, en particulier la délinquance en général, depuis plusieurs décennies.
00:33:57Alors le maire écolo, Éric Piolle, élu en 2014, réélu.
00:34:02Je vois le sourire d'Olivier qui me fait sourire.
00:34:05Olivier, il attend, il attend pour répondre.
00:34:08On laisse finir Judith, Olivier.
00:34:10Je le retiens, je le retiens pour pas qu'il réponde.
00:34:13Réélu en 2022, pousse des grands cris à chaque fois que soit des policiers, soit le procureur,
00:34:20qui par exemple en 2017 a dit que Grenoble, c'était le Chicago français, souligne cette délinquance particulière.
00:34:30Juste un chiffre donné par un syndicat de police en 2018.
00:34:35La criminalité à Grenoble était supérieure de 63% à la moyenne des villes comparables.
00:34:44Ça veut dire que vraiment, Grenoble est un cas particulier.
00:34:47Alors Piolle, quand vous lui dites ça, parce qu'il se trouve que j'ai fait une enquête sur Grenoble,
00:34:50il vous dit bah oui, vous voyez bien où on est placé, on est sur la route près du Talib.
00:34:56C'est de la faute à la géographie.
00:34:58Exactement, c'est la faute à pas de bol en gros.
00:35:01Sauf qu'Éric Piolle, il trouve que les caméras, les vidéosurveillances, ça ne sert pas à grand chose.
00:35:08Ça ne le dérange pas quand il y a des quartiers entiers de Grenoble qui sont plongés dans le noir
00:35:13parce que les dealers s'en prennent à l'éclairage.
00:35:18Éric Piolle a une politique promigrante extrêmement active, mais vraiment extrêmement active, assumée.
00:35:27Il a posté des vidéos, par exemple, il me semble que c'était contre la loi séparatiste
00:35:32pour expliquer que les migrants à Grenoble étaient les bienvenus.
00:35:37Il était même allé sur un col d'Italia, qui est un passage de la frontière,
00:35:42pour faire ce message de venez, venez.
00:35:45Bref, il se fait son électorat et non seulement il est très accueillant pour tous les migrants,
00:35:51mais il a une pensée particulière pour les musulmans pratiquant limite islamisme
00:36:00puisque rappelez-vous la position qu'il avait prise en faveur du port du Burkini dans la piscine municipale
00:36:07et qui lui avait valu d'ailleurs un affrontement assez sérieux avec Marlène Schiappa,
00:36:12qui à l'époque était au gouvernement.
00:36:15Finalement, c'est Piolle qui a perdu, mais vraiment il ne rate pas une occasion
00:36:19de dire que Grenoble, c'est le havre pour les migrants en particulier, pour les islamistes
00:36:25et que les trafiquants de drogue, c'est la faute à pas de chance.
00:36:29Olivier Dartigold, il y a une question de moyens certes, mais aussi une question de volonté politique
00:36:34pour lutter contre ces trafics.
00:36:36D'abord, on redécouvre une chose qui me semble frapper du coin du bon sens,
00:36:40quand la police est présente, cela a une efficacité pour lutter contre la délinquance.
00:36:47C'est-à-dire qu'on redécouvre quelque chose que certains avaient oublié,
00:36:54il est mieux d'avoir un commissariat de quartier, des effectifs de police,
00:36:58avec des policiers formés, avec des policiers qui peuvent y compris se reposer,
00:37:02qui ne peuvent pas être soumis à des ordres de mission qui fait qu'on les met dans des situations
00:37:07qui pour eux deviennent très difficiles.
00:37:10Et cette police, que certains appellent de proximité, mais disons la police dans sa mission régalienne,
00:37:15d'être présente pour assurer la sécurité et la tranquillité,
00:37:19un très grand nombre de quartiers en ont cruellement besoin.
00:37:23Ça c'est la première chose.
00:37:25La seconde chose, c'est que nous verrons comment évolue Éric Piolle.
00:37:28J'ai le sentiment que sur la question de la sécurité publique,
00:37:32il a fait appel il y a quelque temps à l'État pour un renforcement des moyens.
00:37:35Oui, c'est quand on est au pied du mur qu'on se dit finalement qu'on avait besoin.
00:37:38Ce qui pourrait amener Judith Veventran à refaire une enquête in situ à Grenoble
00:37:43pour voir la manière dont les choses évoluent ou pas.
00:37:46Mais il y a l'autre dimension.
00:37:48La police nationale régalienne ou les polices municipales ou la vidéosurveillance
00:37:55ne pourra rien contre le haut du spectre avec un narcotrafic
00:38:02qui se développe à une vitesse folle.
00:38:05Il y avait un rapport parlementaire du Sénat il y a quelques mois,
00:38:09extrêmement intéressant, très précis sur le diagnostic de la situation
00:38:14avec un certain nombre de préconisations, y compris sur la création de juridictions
00:38:19plus spécialisées, plus coordonnées entre elles au niveau national et au niveau européen
00:38:25qui indiquaient par exemple que nous étions confrontés à un véritable tsunami blanc,
00:38:30celui de la cocaïne, plus de 1000 tonnes à l'échelle de l'Union Européenne
00:38:34avec des points d'entrée dans les ports français que nous connaissons.
00:38:37Et qui parlaient aussi de corruption.
00:38:41Et la nécessité pour nous, je vois qu'on a eu des échanges avec le Maroc dernièrement
00:38:50avec le Sahara occidental et ce qui s'est passé avec l'Algérie,
00:38:55mais il va falloir peut-être avoir une explication plus, si ce n'est sévère ou plus précise,
00:39:02avec un certain nombre d'états du Maghreb, dont le Maroc,
00:39:05concernant ce trafic de drogue et la manière dont tout cela se passe.
00:39:09Je ne sais pas où ça en est vraiment, mais c'est un sujet de dialogue avec eux.
00:39:12Georges Fenech et Naïma M. Fadel.
00:39:14Vous avez raison, et je pense que Judith a eu raison aussi
00:39:18de parler de ce continuum de la sécurité qui doit impliquer le maire.
00:39:21Mais ça reste tout de même essentiellement une mission régalienne.
00:39:25Regardez, si on prend l'exemple de Nice, avec, on ne peut pas reprocher,
00:39:29critiquer Christian Estrosi sur la volonté, et pourtant il vient de faire appel,
00:39:34il a lancé un cri d'alarme en demandant même la présence de la force sentinelle.
00:39:38C'est vrai.
00:39:39A Nice, vous voyez, donc c'est un problème.
00:39:41Si je vous dis, Élodie, si je vous dis mille décas, est-ce que ça vous dit quelque chose ?
00:39:46Non.
00:39:47La mille décas, ça ne vous dit rien.
00:39:50C'est la mission intermystérielle qui est chargée de lutter contre la drogue.
00:39:56Vous voyez, ça n'a rien à voir avec le DA, Drug Enforcement Administration des Etats-Unis.
00:40:01C'est une structure qui est plutôt orientée maintenant vers le médical que vers le répressif,
00:40:06qui est dirigé par un médecin qui a des qualités, mais on voit bien l'axe qui est pris.
00:40:11Donc il faudrait effectivement que notre pays déclare une véritable guerre aux trafiquants
00:40:17en créant effectivement un parquet national, mais également une structure nationale
00:40:22sur le modèle de ce qui a été fait aux Etats-Unis dans les années 70.
00:40:27Et nous, on est toujours là à traîner la patte, à ne pas vouloir s'attaquer frontalement
00:40:32à ce qui doit être une véritable guerre.
00:40:34En faisant cela, Georges, vous répondez finalement à l'inquiétude des magistrats
00:40:38qui ont été auditionnés au Sénat à Marseille et qui ont clairement dit
00:40:43« Nous sommes en train de perdre la guerre ».
00:40:47Ils parlaient de Narcoville en parlant de Marseille.
00:40:49C'était vraiment inquiétant et on sentait leur désarroi.
00:40:53Et d'ailleurs, ils avaient été rappelés à l'ordre par le ministre du Pomorité
00:40:57qui n'était pas content qu'ils puissent tout simplement répondre.
00:40:59Oui, mais ils étaient sous serment.
00:41:00Oui, en plus, exactement.
00:41:02Donc effectivement, pour vous rejoindre, Georges, s'il y a une guerre qui nous est déclarée
00:41:06par ces narcotrafiquants, il faut que nous-mêmes, notre pays,
00:41:09en fasse une priorité nationale et leur déclare la guerre.
00:41:13Je voudrais qu'on écoute, vous l'avez entendu déjà dans le sujet,
00:41:16mais cet habitant, il s'appelle Samuel, il est étudiant à Grenoble.
00:41:20Et justement, écoutez ce qu'il dit un petit peu de la tension
00:41:23ou de l'ambiance qui règne dans la ville. Écoutez.
00:41:26Là, ce qui s'est passé, de mémoire, lundi, c'était une fusillade au niveau d'un abri de bus.
00:41:32Donc, un abri de bus, ça peut toucher tout le monde, en fait.
00:41:36On peut attendre son bus et se prendre une balle perdue
00:41:38juste parce qu'on était là, au mauvais endroit, au mauvais moment.
00:41:41Cette expression aussi, Olivier Dardigolle, on commence à beaucoup l'entendre.
00:41:44Il était là, au mauvais endroit, au mauvais moment, parce qu'on était malheureusement
00:41:48habitué au règlement de compte entre dealers, entre trafiquants.
00:41:53Et maintenant, on a eu, à Marseille notamment, des balles perdues,
00:41:56même si le thème est un peu moche, de personnes qui sont dans leur appartement
00:41:59et qui se retrouvent tuées simplement parce qu'elles habitent dans ce quartier.
00:42:02Non, mais il ne faut pas confondre à la force un très beau texte qu'a Logéro.
00:42:05J'ai pas osé.
00:42:06Non, mais à l'idée que cela est donc une fatalité, qu'il ne faut pas se situer au mauvais endroit,
00:42:12au mauvais moment. Non.
00:42:14Une politique de l'État, une politique de sécurité régalienne,
00:42:21je suis assez sensible au fait que le continuum de sécurité, c'est bien,
00:42:24police nationale, sécurité municipale, y compris, on l'a vu sur les JO,
00:42:28des entreprises privées, reste que ça doit rester une grande politique publique
00:42:32dotée de moyens au niveau des besoins.
00:42:36Mais non, on ne peut plus simplement être sur l'idée qu'il y a parfois une forme de fatalité.
00:42:44Après, il y a, je vous assure, parce qu'on en parle pas mal depuis la fin des JO,
00:42:50il y a une petite musique maintenant, que ce soit sur la question de sécurité,
00:42:55mais y compris sur la question de la justice.
00:42:57On a vu qu'il pouvait y avoir lors des JO des comparutions immédiates
00:43:01avec des décisions de justice qui tombent rapidement.
00:43:04On l'a vu sur le secteur hospitalier à l'échelle des hôpitaux de Paris.
00:43:08On a vu qu'il y avait quelque chose qui avait été renforcé pour justement faire face au moment JO.
00:43:15Donc, il y a un bon sens dans le pays en disant, mais donc, au final,
00:43:20il n'y a rien qui n'est pas à portée de main si on s'en fixe l'objectif.
00:43:25Ce qui demanderait une série de grands sujets et de priorités.
00:43:29La vie politique française cherche une solution, une équation
00:43:34qui devient de plus en plus difficile, mais l'une des solutions à l'équation
00:43:38est de se dire, bon, d'ici la prochaine dissolution, parce qu'elle aura lieu,
00:43:42on verra dans quel contexte, est-ce qu'on ne peut pas, sur ces trois sujets
00:43:45qui paraissent prioritaires, véritablement mettre le paquet ?
00:43:48Au moins, peut-être qu'une situation politique exceptionnelle
00:43:52pourrait nous amener à prioriser, pour de vrai, un certain nombre de sujets.
00:43:55Vous faites le lien avec le sujet...
00:43:57Pourquoi pas, Georges ? J'essaie de trouver une solution.
00:44:00Est-ce que vous rêveriez d'un État à la Corée du Nord, en France ?
00:44:04Ce n'est pas très précisément ce que j'ai dit.
00:44:07C'est un peu exagéré, Georges Genec.
00:44:10Je vous apprécie beaucoup, vous le savez, mais ce n'était pas véritablement
00:44:14l'objet de mon propos. J'ai un autre imaginaire, si vous voulez,
00:44:18qui est développé, qui ne va pas dans cette direction-là.
00:44:20Je suis certain que vous ne voudriez pas non plus d'un État policier, en France.
00:44:24La France est un pays de liberté.
00:44:26Peut-être, Georges, pendant une période...
00:44:30À mettre le paquet ?
00:44:32Par exemple, il peut y avoir maintenant, dans certains territoires,
00:44:35quand des maires de banlieues disent, ça fait 15-20 ans qu'on se bat
00:44:39réellement pour retrouver notre commissariat, qu'on puisse se dire
00:44:43très concrètement, là, oui.
00:44:45Justement, ça fait lien avec le sujet dont on va parler maintenant.
00:44:48On va parler de la Porte de la Chapelle, parce que le calme était revenu
00:44:51pendant les Jeux Olympiques. Un calme qui, pour l'instant,
00:44:55semble durer, mais les riverains et les commerçants restent sur leurs gardes.
00:44:58Ils ont peur que les fumeurs de crack reviennent rapidement.
00:45:01Sacha Robin est allé à leur rencontre.
00:45:03Vous verrez qu'ils ne sont pas franchement confiants.
00:45:05Pour l'instant, le récit est signé Noemi Hardy et Sarah Varney.
00:45:08Porte de la Chapelle, redoutée par les riverains pour sa colline du crack.
00:45:13Mais pendant les Jeux Olympiques, le quartier a connu une période presque irréelle.
00:45:17Avec l'aréna à proximité, la présence de touristes et forces de l'ordre
00:45:21était appréciée.
00:45:23C'était la sécurité énorme. Je voyais des policiers portugais,
00:45:25italiens, même britanniques.
00:45:27Du coup, c'était vraiment ultra différent.
00:45:30Et encore maintenant, c'était assez spécial.
00:45:33Pour ce vendeur travaillant dans le quartier,
00:45:35cette parenthèse enchantée était plus qu'attendue.
00:45:38J'ai compris que l'Etat est capable.
00:45:41Si l'Etat veut que les choses changent, ils sont capables.
00:45:44Ils ont tous les moyens, ils ont des policiers compétents
00:45:46qui peuvent rendre la ville vraiment propre.
00:45:49Alors, après ces dernières semaines, le retour à la réalité inquiète.
00:45:53Avec la fin des Jeux, on a déjà vu certains craquettes qui étaient revenus.
00:45:57Dès qu'il n'y a pas la police, ils viennent.
00:45:59Même nous, dans le magasin, ils nous fatiguent.
00:46:01Et parfois, c'est la bagarre.
00:46:03Moi, j'ai dû me bagarrer avec plusieurs gens ici.
00:46:05Parce qu'ils prennent des trucs, ils cassent.
00:46:07Ils tombent sur nos caissières.
00:46:09Ils insultent directement leur mère.
00:46:12Mais pourtant, s'il y a la police, ils n'osent même pas venir par là.
00:46:16Pour rappel, 5200 sans-abris ont été déplacés en amont des Jeux
00:46:21vers des centres d'accueil en région.
00:46:24Naïma M. Fadel, ce qu'on entend dans ces riverains de la Porte de la Chapelle,
00:46:28c'est ce qu'on entend un peu partout dans Paris.
00:46:29C'est-à-dire qu'on n'avait plus de vendeurs à la sauvette.
00:46:31Ils sont déjà revenus.
00:46:32On a caché, parce qu'en fait, il n'y a pas d'autre terme,
00:46:34les sans-abris, ceux qui sont dépendants aux craques.
00:46:37Mais une fois qu'il y a moins de policiers,
00:46:39une fois que les Jeux olympiques sont finis,
00:46:41qu'est-ce qu'on fait ?
00:46:42On n'a pas réglé le problème.
00:46:43Ils sont toujours là.
00:46:44C'est certain, on n'a pas réglé le problème.
00:46:46Ils vont revenir, évidemment.
00:46:47Et puis en plus, ce qu'on a réparti dans des centres,
00:46:49est-ce qu'on a mis en place justement un protocole de soins ?
00:46:53Je ne crois pas.
00:46:54Non, je crois qu'on n'est pas les gens que là, non.
00:46:56Voilà, donc ces personnes-là, à un moment,
00:46:58ils vont sortir et ils vont revenir.
00:47:00C'est évident.
00:47:01Et puis, on n'a pas assez insisté sur le fait
00:47:03que le renforcement de nos forces de l'ordre
00:47:05a été le fait aussi des partenariats
00:47:07avec les différents pays qui participaient au JO,
00:47:10notamment les Italiens, les Espagnols, les Américains.
00:47:15Le Maroc aussi a participé.
00:47:17J'en cite, enfin, je ne vais pas tous les citer.
00:47:19Les Catariens, les Allemands.
00:47:21Les Allemands et les Britanniques, etc.
00:47:24Donc ça, ça a été un renforcement quand même important
00:47:27qui a permis aussi de mettre, effectivement,
00:47:30de donner ce sentiment de sécurité
00:47:32qui est très extrêmement important.
00:47:34Donc effectivement, si on revient à la France d'avant,
00:47:36et j'avais apprécié ce que Georges avait dit
00:47:38dernièrement sur un plateau.
00:47:40Vous l'avez dit, mais en fait,
00:47:42on s'extasie de la normalité.
00:47:46Ce qui s'est passé avec les JO, c'est la normalité.
00:47:50Mais comme on a perdu cette normalité,
00:47:52aujourd'hui, on se dit, mais en fait,
00:47:54ce qui s'est passé, c'est quelque chose d'exceptionnel,
00:47:56alors que ça devait être la norme.
00:47:59Oui, c'est vrai, Georges, qu'on entend aussi
00:48:01ce jeune homme qui dit, on a quand même bien vu
00:48:03que ça pouvait fonctionner.
00:48:04C'est-à-dire qu'on a fait la démonstration
00:48:06qu'on en était capable, même si, vous avez raison,
00:48:08l'écueil s'est tombé dans l'extrême inverse
00:48:10avec trop de force de l'ordre et trop de sécurité
00:48:12et un état policier, comme vous le disiez.
00:48:14Oui, écoutez, moi j'étais à Paris pendant ces JO,
00:48:16j'ai bien vu, il y avait des policiers partout.
00:48:19Oui, mais Georges, je peux me permettre
00:48:21un ressenti de la sécurité, mais pas du sécuritaire.
00:48:23Darmanin a raison de le dire quand même.
00:48:25Ça n'a pas été une présence, j'ai envie de dire,
00:48:27qui a...
00:48:28Non, au contraire, c'était très courtois, très ami.
00:48:30Oui, je suis entièrement d'accord.
00:48:32Mais très massif.
00:48:33Mais il ne faut pas que ça dure non plus.
00:48:35C'est comme l'état d'urgence, si vous voulez,
00:48:37l'état d'urgence, c'est super, hein, l'état d'urgence.
00:48:39Voilà, mais il ne faut pas que ça dure
00:48:41trop longtemps non plus.
00:48:42Je crois qu'on est dans une démocratie,
00:48:44dans une société de liberté, il ne faut pas l'oublier.
00:48:46Je n'aime pas l'état d'urgence.
00:48:48Je n'aime pas la police partout.
00:48:50Dieu sait, pourtant, si je soutiens le travail
00:48:52de notre police, je pense qu'il faut faire
00:48:54plus d'investigations et peut-être, le bleu,
00:48:57éviter de mettre trop, trop de monde
00:48:59sur la voie publique, encore qu'il y a des endroits
00:49:01où s'il y a une crispation, il faut le faire,
00:49:03bien entendu.
00:49:04Mais ce que je veux dire par là, c'est que lutter
00:49:06contre ce délitement social, cette délinquance,
00:49:08etc., ça ne relève pas uniquement de la police.
00:49:11Ça relève de la responsabilité parentale,
00:49:14de l'éducation, de la justice.
00:49:16Vous voyez ce que je veux dire ?
00:49:17Il ne faut pas tout mettre dans le même panier.
00:49:19C'est-à-dire, vous allez mettre 45 000 policiers
00:49:21à Paris et on a réglé tous les problèmes,
00:49:23y compris ceux des vendeurs à la sauvette.
00:49:25Non, je crois que ce n'est pas…
00:49:26La voix de la raison.
00:49:27Oui, c'est vrai que j'hésite aussi
00:49:28sur la problématique du krach.
00:49:29C'est encore particulier parce qu'au moment
00:49:31où beaucoup de politiques se pressaient
00:49:33au Jardin des Halles, on entendait Valérie Pécresse
00:49:35dire que c'était la ville de Paris
00:49:38qui était responsable, la ville dire que c'était
00:49:40la région, la région dire que c'était
00:49:41la circonstante.
00:49:42Tout le monde y va faire son coup de com'
00:49:43en disant, moi, je veux gérer le problème,
00:49:45mais ce n'est pas moi de le gérer.
00:49:46Mais c'est un peu facile de se renvoyer
00:49:47la patate chaude sans jamais régler le problème.
00:49:49Non, on ne règle pas le problème pour deux raisons.
00:49:52Parce que s'agissant du krach,
00:49:54notamment de la colline du krach,
00:49:56on sait très bien, ça a été documenté,
00:49:58qu'une écrasante majorité des vendeurs
00:50:01et des usagers sont d'origine étrangère
00:50:04et que les étrangers en situation irrégulière
00:50:07sont majoritaires dans cette majorité.
00:50:09Première chose.
00:50:10Deuxième chose.
00:50:11En France, on ne peut pas enfermer de force
00:50:17pour le soigner un toxicomane.
00:50:19C'est vraiment le principe.
00:50:21Les médecins, la plupart des médecins
00:50:23vous expliquent que si vous faites ça,
00:50:25ça ne fonctionne pas.
00:50:26Parce que si la personne n'est pas volontaire,
00:50:28elle ne suivra pas son traitement.
00:50:30Sauf qu'il y a des impératifs de sécurité,
00:50:32de salubrité publique, de santé publique
00:50:34qui font qu'à un moment,
00:50:36l'enfermement est soit obligatoire,
00:50:40me semble-t-il, mérite l'ouverture d'un vrai débat.
00:50:43Je ne vois pas d'autre solution
00:50:45pour venir à bout du projet.
00:50:47Je me permets de nuancer,
00:50:48je pense que même avec le texte existant,
00:50:51on peut même enfermer des alcooliques dangereux.
00:50:54On peut les enfermer psychiatriquement,
00:50:56les alcooliques dangereux,
00:50:57sur décision du préfet.
00:50:58S'ils ont agressé...
00:51:00Oui, ils sont dangereux.
00:51:02Ceux du Jardin des Halles,
00:51:04ils étaient particulièrement agressifs et dangereux.
00:51:07S'il y avait une véritable volonté...
00:51:09Le problème, c'est qu'on n'a pas de place dans les hôpitaux.
00:51:12De toute façon, il faut des établissements dédiés.
00:51:15On ne va pas mettre des gens dans cet état-là,
00:51:17dans les hôpitaux.
00:51:18Les maires aussi ont des pouvoirs de police.
00:51:21Ils peuvent aussi...
00:51:23Oui, dans un temps déterminé.
00:51:25Ensuite, le relais est pris par la préfecture.
00:51:27J'ai souvenir, quand on avait abordé ces questions-là,
00:51:30que la région qui a...
00:51:32Elle a la mission liée à la santé.
00:51:37Elle avait souhaité, Valérie Pécresse,
00:51:40construire des centres pour accueillir ces personnes
00:51:44qu'il faut soigner.
00:51:47Malheureusement, Mme Hidalgo ne souhaitait pas
00:51:50s'associer à cette concertation.
00:51:54Le préfet aussi souhaitait cette concertation.
00:51:57Malheureusement, on se rend bien compte
00:51:59qu'il y a un petit conflit entre ces deux personnes.
00:52:02Petit, mais...
00:52:04Grand conflit.
00:52:06Hidalgo veut des salles de shoot.
00:52:08Oui.
00:52:09Ils n'ont pas la même vision.
00:52:11Ils ont besoin de fixations.
00:52:13Pas la même vision.
00:52:15Elle a multiplié les salles de shoot
00:52:17en posant des difficultés aux riverains, aux enfants.
00:52:20Qui n'en veulent pas, en général.
00:52:22Une chose, c'est que les salles de shoot,
00:52:24quand elles sont installées,
00:52:26il y a un périmètre
00:52:28où les policiers n'ont pas le droit
00:52:30d'entrer dans ce périmètre.
00:52:32Les dealers viennent pour fournir la drogue.
00:52:36Evidemment, ils ont les clients à deux mains.
00:52:39En un mot pour terminer, ce qu'on entend est vrai.
00:52:42Il y a du conflit politique.
00:52:44Tout le monde a sa vision pour régler le problème.
00:52:47Mais on se dit qu'on en est là.
00:52:49On a des personnes extrêmement dépendantes
00:52:51qui peuvent devenir dangereuses.
00:52:53Mais pour des raisons aussi politiques et idéologiques,
00:52:56on ne règle pas le problème.
00:52:58Comme personne ne veut le régler d'une manière différente,
00:53:02il s'agit des craqueux.
00:53:04C'est un produit qui est une saloperie sans nom.
00:53:06Les addictologues nous disent que c'est épouvantable.
00:53:09Le problème, c'est que ce sujet vient dans la vie politique
00:53:12ou médiatique assez régulièrement.
00:53:14Nous le traitons.
00:53:16Des politiques s'expriment.
00:53:18Des spécialistes, notamment des addictologues de santé,
00:53:21le font aussi.
00:53:23Et puis, on laisse.
00:53:25Et quand ce dossier réapparaît,
00:53:27on a le sentiment de le reprendre en deçà
00:53:30Je rêverais véritablement d'un débat national
00:53:33prenant la question des drogues.
00:53:35Parce que je vois bien que certaines alternatives
00:53:38des pénalisations, légalisations, salles de shoot,
00:53:41sont décriées.
00:53:43Je n'ai pas un avis totalement arrêté sur tous ces sujets.
00:53:46Reste que la situation aujourd'hui est un échec cuisant
00:53:49en termes de lutte contre les trafics
00:53:51ou de santé publique.
00:53:53Nous sommes dans une situation
00:53:55avec un niveau de consommation en France
00:53:57qui est l'un des plus élevés en Europe.
00:53:59Donc, quelque chose ne va pas
00:54:01dans la politique publique sur ce sujet.
00:54:04Mais le problème qu'on a,
00:54:06c'est qu'on a du mal à installer ce débat,
00:54:09qui est un débat sérieux,
00:54:11de le traiter, de l'instruire nationalement
00:54:14pour, au final, ce qu'on a pu faire sur d'autres sujets
00:54:17par le passé.
00:54:19Sur l'aide active à mourir,
00:54:21on peut avoir chacun nos sentiments.
00:54:23On ne peut pas dire que le sujet n'ait pas été traité,
00:54:26j'ai envie de dire sérieusement.
00:54:28On n'arrive pas à le faire sur d'autres sujets,
00:54:31et je le regrette.
00:54:33On n'a jamais voulu,
00:54:35et j'y suis d'ailleurs moi aussi très hostile,
00:54:38je ne souhaiterais pas qu'on légalise
00:54:40la vente de produits stupéfiants dans notre pays.
00:54:43D'ailleurs, le Président de la République aussi s'y est opposé.
00:54:47Je pense que ce serait une mauvaise, bonne solution.
00:54:50Mais ce n'était pas ce que je te disais.
00:54:53On peut en avoir un avis,
00:54:55mais là tu réponds.
00:54:57Mais c'est un débat.
00:54:59Je suis plutôt d'accord avec toi.
00:55:01Mais ça n'empêche qu'on a du mal
00:55:03à installer ce débat dans notre pays,
00:55:05pas uniquement sur ce prisme-là,
00:55:07plus généralement,
00:55:09pour essayer de le faire évoluer,
00:55:11de le faire trancher.
00:55:13On va marquer une pause dans l'heure des pros.
00:55:15On parlera à la fois de la situation politique en France,
00:55:18avec Gabriel Attal qui a écrit au député
00:55:20du groupe Ensemble pour la République,
00:55:22qui a fait le point aussi sur la situation au Royaume-Uni.
00:55:30De retour pour l'heure des pros,
00:55:32on fait tout de suite le point sur l'actualité
00:55:34avec Marine Sabourin. Bonjour Marine.
00:55:39Rebonjour Élodie, bonjour à tous.
00:55:41Au Qatar, les pourparlers en vue d'une trêve à Gaza
00:55:44et d'une libération des otages israéliens
00:55:46doivent se poursuivre.
00:55:48Aujourd'hui, les Etats-Unis saluent un début prometteur,
00:55:50même s'il reste beaucoup d'obstacles.
00:55:52Le Hamas affirme de son côté que ce cesse et le feu
00:55:54doit s'accompagner d'un retrait complet
00:55:56des forces armées israéliennes.
00:55:58A Nice, le tribunal administratif
00:56:00vient de rejeter le recours en référé
00:56:02du collège musulman Avicenne,
00:56:04qui demandait à passer sous contrat.
00:56:06Sur décision de justice, le collège avait récemment
00:56:08été sauvé d'une fermeture ordonnée par la préfecture.
00:56:10Et puis ce week-end signe le retour de la Ligue 1.
00:56:13La saison commence dès ce soir.
00:56:15Le PSG affronte le Havre.
00:56:17Au moins trois des quatre recrues du club parisien
00:56:19pourraient être présentes.
00:56:21Safonov, Neves et Paci.
00:56:49On va commencer sur ce qui se passe au Royaume-Uni
00:56:51avec le calme qui semble être revenu
00:56:53mais on a de cesse de le dire, un calme précaire
00:56:55puisque justement vous allez voir sur place
00:56:57à quel point les habitants continuent
00:56:59d'être inquiets de la situation
00:57:01et évidemment plus précisément de la situation migratoire.
00:57:03Les précisions sont signées.
00:57:05Juliette, ça date ?
00:57:07Ces images datent du 4 août dernier.
00:57:09Des manifestants anti-immigration
00:57:11rassemblés devant un hôtel
00:57:13ou loge des demandeurs d'asile.
00:57:15Des manifestants violents
00:57:17qui n'ont pas hésité à brutaliser les policiers.
00:57:21Une dizaine de jours plus tard,
00:57:23les traces de violence sont encore visibles.
00:57:25Vitres cassées,
00:57:27portes condamnées,
00:57:29les habitants aux alentours sont toujours sidérés.
00:57:33C'était bien pire que ce à quoi on s'attendait.
00:57:35C'était terrifiant.
00:57:39Quand ils ont enflammé les poubelles
00:57:41pour les pousser dans la pièce
00:57:43où se trouvaient des personnes,
00:57:45c'est une manifestation.
00:57:47Ce n'est pas une manifestation,
00:57:49c'est une tentative de brûler un bâtiment
00:57:51avec des gens à l'intérieur.
00:57:53Pourtant, ces manifestants se défendent
00:57:55d'être racistes mais dénoncent
00:57:57un ras-le-bol face à l'immigration
00:57:59confirmée par Caroline,
00:58:01couturière à Rotterdam.
00:58:03Personne ne veut écouter leurs plaintes
00:58:05parce qu'ils sont considérés comme racistes.
00:58:07Si vous dites quoi que ce soit,
00:58:09vous êtes considérés comme racistes.
00:58:11Je pense qu'ils sont en colère
00:58:13quand ils voient les avantages
00:58:15que les migrants obtiennent
00:58:17et qu'eux n'obtiennent pas.
00:58:19Ceux qui travaillent,
00:58:21qui contribuent au système,
00:58:23c'est injuste.
00:58:25Ils ont agi comme ça
00:58:27car ils ne veulent plus d'eux ici.
00:58:29On a déjà du mal à s'occuper des nôtres.
00:58:31On manque d'argent ici.
00:58:33À la suite de ces émeutes,
00:58:35les premières condamnations sont tombées.
00:58:37Allons jusqu'à trois ans de prison ferme.
00:58:39On a l'impression de trop donner
00:58:41à ceux qui arrivent
00:58:43alors que ceux qui travaillent
00:58:45ne s'en sortent pas.
00:58:47C'est typiquement ce qu'on entend
00:58:49aussi en France.
00:58:51On voit que les discours
00:58:53se ressemblent beaucoup.
00:58:55Vous iriez faire un micro-trottoir
00:58:57dans les rues de Paris,
00:58:59vous pourriez entendre ce genre de discours.
00:59:01C'est ce qui revient.
00:59:03C'est aussi la réalité
00:59:05de nos politiques aujourd'hui
00:59:07de créer un déséquilibre
00:59:09entre les personnes
00:59:11qui vivent dans notre pays
00:59:13et les migrants.
00:59:15On est bien obligé
00:59:17de les prendre en charge.
00:59:19Il faut bien les loger,
00:59:21les nourrir.
00:59:23Cette prise en charge
00:59:25est nécessaire le temps
00:59:27pour les réfugiés
00:59:29d'étudier leurs droits d'asile.
00:59:31J'ai eu rencontre
00:59:33dans le cadre de mes activités
00:59:35et de mes missions sociales
00:59:37des personnes qui me disent
00:59:39que je suis obligée d'emprunter
00:59:41pour me refaire les dents.
00:59:43Alors que dans le cadre
00:59:45de l'aide médicale d'État,
00:59:47il y a une prise en charge
00:59:49qui est faite.
00:59:51Ce qui est vrai aussi.
00:59:53Nous avons un système
00:59:55extrêmement généreux
00:59:57qui ne fait pas de différence
00:59:59entre ceux qui contribuent
01:00:01et les autres.
01:00:03C'est sur ça d'ailleurs
01:00:05que le Danemark est revenu.
01:00:07Le Danemark a décidé
01:00:09suite à la politique
01:00:11extrêmement drastique
01:00:13qu'ils ont mis en place
01:00:15en se disant qu'ils contribuaient
01:00:17à un pacte social,
01:00:19une solidarité sociale
01:00:21qui doit revenir à nous
01:00:23en tant que contributeurs.
01:00:25On ne comprend pas
01:00:27que ça revienne à des personnes
01:00:29extérieures qui n'y ont jamais
01:00:31été.
01:00:33À un moment, il faut qu'il y ait
01:00:35des débats sans stigmatiser,
01:00:37sans qualifier de raciste
01:00:39les gens qui peuvent aussi
01:00:41s'interroger.
01:00:43Vous prenez par exemple
01:00:45la question du logement.
01:00:47Aujourd'hui, on a une pénurie
01:00:49de logements.
01:00:51Il y a les DALLO,
01:00:53c'est-à-dire les prioritaires.
01:00:55Aujourd'hui, les DALLO
01:00:57ne sont plus prioritaires
01:00:59Vous avez même aujourd'hui
01:01:01des associations qui travaillaient
01:01:03sur les soins de domicile fixe
01:01:05qui préfèrent travailler
01:01:07auprès des migrants
01:01:09parce que les migrants,
01:01:11quand ils arrivent,
01:01:13c'est une prise en charge pérenne.
01:01:15Ce que je vous dis là,
01:01:17c'est parce que ma meilleure amie
01:01:19travaille sur cette question du social
01:01:21au niveau national.
01:01:23C'est la réalité aujourd'hui
01:01:25et ça crée des colères
01:01:27Je crois qu'il faut toujours
01:01:29faire la distinction
01:01:31et les derniers événements
01:01:33en Grande-Bretagne nous y invitent
01:01:35entre des groupuscules, oui,
01:01:37d'extrême droite
01:01:39identifiées
01:01:41qui à partir d'un drame absolu
01:01:43le meurtre des trois fillettes
01:01:45ont laissé entendre
01:01:47très rapidement sur les réseaux sociaux
01:01:49Ligue de Défense anglaise
01:01:51qu'il s'agissait donc d'un demandeur d'asile
01:01:53ce que la personne n'était pas
01:01:55encore une désinformation
01:01:57avec une responsabilité
01:01:59des plateformes
01:02:01on a vu y compris comment
01:02:03Elon Musk est rentré dans le débat
01:02:05concernant la situation
01:02:07disant qu'il y avait aujourd'hui
01:02:09une situation de guerre civile
01:02:11qui était inévitable en Grande-Bretagne
01:02:13et faire le distinguo entre ça
01:02:15et une population
01:02:17une société
01:02:19qui peut en effet
01:02:21se poser des questions légitimes
01:02:23sur les flux migratoires
01:02:25la politique migratoire
01:02:27sur la manière
01:02:29dont cela peut se passer
01:02:31qui ne font pas d'eux
01:02:33d'infréquentables
01:02:35fachos
01:02:37liés à l'extrême droite
01:02:39anglaise, je pense qu'il faut toujours faire
01:02:41le distinguo
01:02:43et d'ailleurs ne pas faire le distinguo
01:02:45c'est d'une certaine manière
01:02:47tirer une balle
01:02:49dans le pied parce que ça voudrait dire
01:02:51que la personne qui pose des questions légitimes
01:02:53sur quelle politique migratoire
01:02:55est de suite reléguée dans les rangs
01:02:57de l'extrême droite
01:02:59reste que
01:03:01sur ce débat
01:03:03la manière dont ça s'est passé sur les derniers jours
01:03:05et dernières semaines en Grande-Bretagne
01:03:07ça rend presque un débat
01:03:09réel
01:03:11très difficile
01:03:13dans un tel climat
01:03:15c'est à dire comment est-ce qu'ils vont pouvoir retrouver
01:03:17la capacité
01:03:19de pouvoir
01:03:21sans passion, sans fureur
01:03:23discuter
01:03:25de ce sujet-là.
01:03:27Ce qu'on voit aussi et ce qu'on entend c'est un peu
01:03:29le double discours du Royaume-Uni, c'est-à-dire que d'un côté
01:03:31ils disent on a besoin d'immigration
01:03:33légale, l'ambassadrice justement
01:03:35était d'ailleurs l'invité d'Anthony Favalli en début de semaine
01:03:37en disant l'immigration légale on en a besoin
01:03:39il y a besoin d'immigrés pour notamment faire tourner
01:03:41les usines, les restaurants, etc.
01:03:43mais on ne veut pas d'immigration illégale, mais quand vous envoyez
01:03:45le message évidemment que des réseaux de passeurs vont utiliser
01:03:47cela en disant aux migrants
01:03:49regardez ils ont besoin de travail, évidemment si vous arrivez
01:03:51de manière illégale vous n'accédez pas à ces emplois
01:03:53facilement, mais ça donne aussi un petit
01:03:55discours qui rend possible l'espoir
01:03:57pour eux de se dire je vais aller dans un pays où je vais trouver un travail.
01:03:59Oui bien sûr, d'autant
01:04:01que le taux de chômage
01:04:03de Grande-Bretagne est bien inférieur au nôtre
01:04:05donc effectivement eux ont
01:04:07des vrais besoins économiques
01:04:09mais dans les
01:04:11migrants qui arrivent
01:04:13très peu
01:04:15et qui ne correspondent
01:04:17au profil demandé
01:04:19pour les emplois vacants
01:04:21donc en fait c'est aussi
01:04:23le problème en France
01:04:25on a une population de demandeurs
01:04:27d'asile très peu diplômés
01:04:29et qui ne correspond pas du tout
01:04:31au profil qui manque vraiment
01:04:33sachant qu'en plus nous on a
01:04:35un taux de chômage encore élevé
01:04:39et donc on pourrait faire travailler
01:04:41davantage la population active
01:04:43sur place française
01:04:45plutôt que faire des appels d'air.
01:04:47Je voudrais quand même revenir
01:04:49un tout petit peu sur ce qu'a dit Olivier
01:04:51il faut distinguer les gens
01:04:53dont on parlait dans votre sujet qui sont
01:04:55livrés à des actes racistes, criminels
01:04:57et que la justice
01:04:59a pu dire sévèrement
01:05:01et c'est très bien
01:05:03des gens
01:05:05qui
01:05:07tiennent un discours sur l'immigration
01:05:09c'est-à-dire qu'elle est incontrôlée
01:05:11c'est vrai et qu'elle est
01:05:13beaucoup trop abondante
01:05:15et vous avez mis Elon Musk
01:05:17dans le tas en citant sa déclaration
01:05:19sur la guerre civile
01:05:21c'est un constat ?
01:05:23Oui c'est un constat
01:05:25je disais simplement
01:05:27qu'il présentait cela
01:05:29comme définitivement
01:05:31il disait
01:05:33dans 5 ans
01:05:35je ne sais plus
01:05:37quelle est la formule exacte
01:05:39il a présenté cette guerre civile
01:05:41à l'échelle de ce pays comme inévitable
01:05:43ce que je conteste
01:05:45il a dit si ça continue
01:05:47la guerre civile est inévitable
01:05:49c'est un avertissement
01:05:51qui ne mérite pas
01:05:53c'est pas celui qui crie au feu
01:05:55qui est responsable de l'incendie
01:05:57c'est ça que je voulais dire
01:05:59celui qui dit qu'il n'y aura pas d'issue
01:06:01il jette de l'huile sur ce feu
01:06:03ce qui est sûr c'est que
01:06:05ce qui s'est passé au Royaume-Uni
01:06:07pour répondre à un déni
01:06:09des autorités anglaises
01:06:11et pas simplement du gouvernement
01:06:13je parle de déni par exemple
01:06:15qu'est-ce qui a rendu possible
01:06:17les fake news sur l'identité
01:06:19de l'assassin des 3 petites filles
01:06:21c'est qu'au départ
01:06:23ça a été le silence absolu
01:06:25c'est ça qui a permis
01:06:27le manque de transparence
01:06:29fait qu'ils se sont engouffrés dedans
01:06:31parce qu'il s'agissait d'un mineur
01:06:33c'est la manière dont les autorités britanniques
01:06:35c'est une excusé à Nalibi
01:06:37parce que les autorités britanniques
01:06:39ont l'habitude
01:06:41pour ne pas stigmatiser des populations
01:06:43et le jeune homme
01:06:45il faudra qu'on pousse le débat sur Elon Musk
01:06:47parce que l'avenir de Trump
01:06:49et son échange avec Trump
01:06:51ça pose beaucoup de problèmes
01:06:53mais ce n'est pas le sujet aujourd'hui
01:06:55et les jeunes hommes en question étaient nés à Cardiff
01:06:57donc britanniques de naissance
01:06:59de famille rwandaise
01:07:01mais de famille rwandaise
01:07:03c'est dans cette ville
01:07:05j'espère que je ne me trompe pas
01:07:07que c'est dans cette ville
01:07:09à Rotterdam
01:07:11qu'il y a eu le gang des pakistanais
01:07:13il y en a eu dans plusieurs villes
01:07:15pendant quelques années
01:07:17plus de 1500, 1400
01:07:19entre 1400 et 2000
01:07:21adolescentes
01:07:23qui ont été abusées
01:07:25et prostituées, torturées
01:07:27et le gouvernement
01:07:29enfin le procureur de la république
01:07:31à cette période-là
01:07:33a demandé de taire
01:07:35ce qui s'est passé en disant
01:07:37il ne faut pas stigmatiser
01:07:39à ordonner aux médias
01:07:41de ne pas couvrir le procès
01:07:43et ça ce n'est pas possible
01:07:45parce que même si vous ne réagissez pas
01:07:47il y a la colère qui monte
01:07:49on va parler justement de la réponse pénale
01:07:51avec vous Georges Fenech
01:07:53parce qu'on a vu une démonstration du gouvernement
01:07:55de vouloir montrer qu'il y a eu des interpellations
01:07:57rapides, des condamnations rapides
01:07:59et visiblement ça semble avoir fonctionné
01:08:01puisque dès que le nombre d'arrestations, d'interpellations
01:08:03de condamnations a été
01:08:05rendu public, on a vu quand même un calme
01:08:07qui est revenu, on rappelle que ce calme peut être
01:08:09précaire mais en tout cas il y a eu un effet
01:08:11il y a une réponse judiciaire mais qui ne règle pas le problème
01:08:13non, ça c'est sûr
01:08:15donc quand on voit ce qu'il se passe en Grande-Bretagne
01:08:17on est effrayé et on se dit
01:08:19il ne faudrait pas que ça se produise en France
01:08:21il ne faudrait pas que la prophétie de Gérard Collomb se réalise
01:08:23d'accord, sauf que
01:08:25la question de l'immigration
01:08:27je n'ai pas le sentiment qu'on l'ait
01:08:29réglée dans notre pays
01:08:31il y a eu une loi, on s'en souvient tous
01:08:33qui a été détricotée par le
01:08:35conseil constitutionnel alors que
01:08:37notamment les sénateurs LR avaient fait
01:08:39un travail considérable, que nous avons
01:08:41toujours un asile qui est dévoyé
01:08:43que nous avons toujours des OQTF qui ne sont pas exécutés
01:08:45que nous avons toujours plus de 500 000
01:08:47étrangers qui rentrent chaque année en France
01:08:49et que nous risquons tôt ou tard un jour
01:08:51d'avoir cette situation alors que d'autres
01:08:53pays qui sont peut-être
01:08:55plus sociodémocrates que nous, je pense à des pays nordiques
01:08:57ont réglé dans un certain consensus
01:08:59politique ces questions, on n'a pas été fichus
01:09:01de le faire, et ce que je crains
01:09:03malheureusement c'est qu'un gouvernement provisoire
01:09:05il va y avoir un gouvernement provisoire
01:09:07on va en parler dans un instant, on va en parler d'autre chose
01:09:09qu'un gouvernement provisoire
01:09:11le dernier c'était la libération, ils ont fait de belles choses
01:09:13oui, ça va être une référence
01:09:15effectivement historique, mais
01:09:17qui ne pourra pas évidemment présenter à cette
01:09:19assemblée de briques et de brocs
01:09:21pardon de l'expression
01:09:23l'assemblée élue
01:09:25je le dis à un ancien parlementaire
01:09:27l'assemblée élue, pas de briques et de brocs
01:09:29l'assemblée élue, ça veut dire
01:09:31il n'y a pas d'attelage possible
01:09:33il faut en parler aux grandes dynamiteurs
01:09:35voilà, en tout cas c'est pas
01:09:37avec cette assemblée qu'on va voter
01:09:39avec une grande majorité, une belle
01:09:41loi sur l'immigration qui règle
01:09:43enfin les problèmes
01:09:45dans le respect de
01:09:47la valeur républicaine, et pour aller
01:09:49dans le même sens et
01:09:51comprendre ce que disait Naïma tout à l'heure
01:09:53sur le ressentiment produit
01:09:55par le fait que les étrangers
01:09:57en situation irrégulière
01:09:59bénéficient à travers
01:10:01l'aide médicale d'état
01:10:03d'un traitement plus favorable que
01:10:05des français en difficulté financière
01:10:07dans cette loi immigration
01:10:09quelques timides mesures
01:10:11avaient été
01:10:13prises pour justement réduire
01:10:15cette différence de traitement
01:10:17et immédiatement
01:10:19le gouvernement a été traité
01:10:21de raciste, discriminatoire
01:10:23etc.
01:10:25On va parler justement un peu de
01:10:27politique puisqu'on a commencé à effleurer
01:10:29la question avec cette fois Gabriel Attal
01:10:31Premier ministre mais aussi président
01:10:33du groupe des députés Ensemble pour la République
01:10:35qui justement a écrit
01:10:37à son groupe, oui alors c'est une
01:10:39rentrée littéraire
01:10:41ils ne vendent plus avoir d'encre
01:10:43c'est bien pour les vendeurs de stylo
01:10:45c'est une rentrée pistolère
01:10:47on l'écrit à l'ordinateur plutôt
01:10:49mais alors vous non je vois
01:10:51mais effectivement
01:10:53il évoque d'abord une situation difficile
01:10:55et il leur dit qu'ils doivent continuer à se battre
01:10:57alors on va regarder un certain nombre de déclarations
01:10:59la première, la France a bougé
01:11:01la France a changé
01:11:03la France a progressé
01:11:05Olivier Dertigolle est-ce que vous diriez
01:11:07que c'est effectivement le constat que vous faites aussi
01:11:09la France a progressé, dans quel domaine ?
01:11:11Ce que je sais
01:11:13c'est que la dissolution
01:11:15avait été présentée
01:11:17comme étant le chemin
01:11:19le plus efficace pour aller vers
01:11:21la clarification
01:11:23nous sommes dans une situation
01:11:25je parle sous votre contrôle
01:11:27totalement inédite de crise à la fois
01:11:29politique, institutionnelle
01:11:31et on peut y compris dire
01:11:33une crise de régime qui amène
01:11:35certains observateurs à dire que le président
01:11:37ne pouvait pas s'en sortir
01:11:39à l'Elysée dans une telle situation
01:11:41et que le temps est compté
01:11:43je ne vois absolument pas
01:11:45le temps s'écoule
01:11:47on nous dit après le week-end du 15 août
01:11:49et donc ça devrait être
01:11:51la semaine prochaine
01:11:53une première proposition
01:11:55pour Matignon
01:11:57on ne voit pas le profil idéal
01:11:59si ce n'est idéal
01:12:01qui pourrait
01:12:03régler la situation
01:12:05parlementaire
01:12:07l'équation parlementaire
01:12:09ça semblait peut-être ingouvernable
01:12:11on nous dit un profil
01:12:13qui donnerait un parfum de cohabitation
01:12:15qui pourrait rassembler la gauche
01:12:17régalienne à la droite sociale
01:12:19qui ne se présenterait pas
01:12:21aux prochaines présidentielles
01:12:23qui a la connaissance de l'Etat et du gouvernement
01:12:25très bien, sauf que trouvez-moi une personnalité
01:12:27qui coche toutes ces cases
01:12:29certaines existent, mais en quoi
01:12:31cela assure le fait
01:12:33qu'elle ne soit pas exposée
01:12:35à une censure majoritaire
01:12:37donc il y a une responsabilité
01:12:39personnelle, individuelle
01:12:41du Président de la République
01:12:43il a mis le pays dans cette situation
01:12:45et il a choisi aussi son calendrier
01:12:47il a mis le pays dans cette situation
01:12:49donc il faut voir la manière dont ça se passe
01:12:51mais réellement je ne vois pas
01:12:53une solution
01:12:55à terme
01:12:57à cette situation
01:12:59une autre citation du Premier ministre
01:13:01des missionnaires et patron de groupe
01:13:03nous gardons la tête haute car nous avons
01:13:05déjoué les pronostics et que beaucoup d'entre vous
01:13:07par sens de l'honneur du devoir et de la République
01:13:09se sont désistés entre les deux tours
01:13:11les français savent ce qu'ils vous doivent
01:13:13ça doit tomber sur
01:13:15quelqu'un d'autre
01:13:17c'est vrai que Judith on a ce côté
01:13:19où toujours on se gargarise
01:13:21d'avoir fait barrage au rassemblement
01:13:23national
01:13:25mais est-ce que c'est vraiment ce que les français voulaient
01:13:27c'est une première question et deuxièmement
01:13:29alors oui il y a eu le barrage au rassemblement national
01:13:31alors il y a eu barrage
01:13:33et on n'est pas du tout plus avancé
01:13:35c'est même une des raisons qui ont conduit
01:13:37la France à l'impasse
01:13:39mais ce qui est très intéressant
01:13:41dans cette phrase de Gabriel Attal
01:13:43c'est qu'en fait
01:13:45c'est lui qui a fait des appels
01:13:47au front républicain
01:13:49et au désistement
01:13:51Emmanuel Macron d'après ce qu'on sait
01:13:53aujourd'hui n'était pas du tout
01:13:55sur cette ligne là, sur quelle ligne était-il
01:13:57le président se disait perdu pour perdu
01:13:59perdu pour perdu
01:14:01si le rassemblement national
01:14:03a une majorité je me retrouve
01:14:05en cohabitation
01:14:07et en fait ça lui donnait le beau rôle
01:14:09il était
01:14:11le gardien du temple
01:14:13face à l'extrême droite
01:14:15qu'il a toujours combattu
01:14:17et il ne se retrouvait pas devant ce casse-tête
01:14:19où il est responsable
01:14:21d'une situation
01:14:23absolument inextricable
01:14:25et qui peut conduire à ce qu'il présente
01:14:27sa démission. Donc en fait Gabriel Attal
01:14:29il s'adresse à qui ? Il s'adresse plutôt
01:14:31à la gauche du pays
01:14:33à tous ceux qui
01:14:35ont adhéré
01:14:37à cette notion de
01:14:39front républicain
01:14:41qui vont d'ailleurs jusqu'à
01:14:43Édouard Philippe, on a vu des
01:14:45candidats philippistes
01:14:47se désister parfois
01:14:49quand ce n'était même pas nécessaire
01:14:51mais il n'est pas du tout sur la ligne
01:14:53d'Emmanuel Macron.
01:14:55Comment on s'en sort de cette situation
01:14:57où il y a une question de calendrier, une question de personnalité
01:14:59et peut-être aussi une question de vision
01:15:01et de programme même si
01:15:03vu les compromis qu'il va falloir faire pour trouver une majorité
01:15:05potentiellement alternative
01:15:07on se dit que la vision et le programme ce n'est pas pour tout de suite.
01:15:09Vous me posez une question très difficile
01:15:11je suis très honoré d'ailleurs
01:15:13comment la France
01:15:15va s'en sortir ?
01:15:17Georges Fenech, Premier ministre
01:15:19Tu fais la même proposition que la dernière fois
01:15:21Oui oui je fais la même proposition
01:15:23le président de la République a demandé une clarification
01:15:25les français lui ont répondu
01:15:27on ne veut plus de votre politique
01:15:29la logique aurait voulu
01:15:31voudrait qu'il en tienne
01:15:33les conséquences
01:15:35ça veut dire
01:15:37je tiens ma révérence comme l'avait fait le général De Gaulle
01:15:39quand il pose cette question
01:15:41il y a une question de confiance qui est derrière
01:15:43je veux une clarification
01:15:45ce n'est pas une dissolution
01:15:47c'est une dissolution quasiment
01:15:49référendum ou plébiscite
01:15:51il a demandé une clarification
01:15:53à la suite
01:15:55des routes européennes
01:15:57donc les français ont répondu
01:15:59maintenant
01:16:01juridiquement personne ne peut
01:16:03contraindre le président
01:16:05à démissionner mais il peut y avoir
01:16:07aussi un contexte politique
01:16:09qui fait qu'il devient
01:16:11le blocage au bon fonctionnement des institutions
01:16:13et qu'il n'est plus entre ses mains
01:16:15la solution en application de l'article 5
01:16:17pour faire en sorte que nos institutions
01:16:19que seul son départ peut débloquer
01:16:21la situation, c'est-à-dire un départ
01:16:23avec une nouvelle élection présidentielle
01:16:25suivie d'une nouvelle dissolution
01:16:27pour avoir une majorité de gouvernement
01:16:29sachant qu'il y a un débat entre
01:16:31juristes sur la possibilité
01:16:33de dissoudre
01:16:35non mais c'est important
01:16:37pour savoir si on peut ou pas
01:16:39si un nouveau président est élu
01:16:41mais qu'il doit quand même attendre un an pour dissoudre
01:16:43c'est un faux débat
01:16:45pour moi c'est un faux débat
01:16:47parce que d'abord
01:16:49la constitution ne le dit pas expressément
01:16:51qu'un nouveau président ne pourrait pas
01:16:53dissoudre, c'est une interprétation
01:16:55tout est dans l'interprétation
01:16:57il y a une petite jurisprudence
01:16:59de 1962 puisque
01:17:01le conseil constitutionnel s'est déclaré incompétent
01:17:03pour vérifier
01:17:05la conformité d'une décision du peuple
01:17:07à la constitution
01:17:09et si un nouveau président à peine élu
01:17:11dit qu'il faut encore attendre
01:17:139 mois avant d'avoir la possibilité
01:17:15de travailler et si on faisait tout de suite
01:17:17et si je dissous tout de suite, qui va se plaindre ?
01:17:19il y a les deux dimensions
01:17:21et est-ce que le conseil constitutionnel
01:17:23va annuler
01:17:25une dissolution ? C'est impossible
01:17:27vous êtes sur une dimension politique
01:17:29et vous avez raison de vous situer sur cette dimension
01:17:31reste que le débat
01:17:33des constitutionnalistes
01:17:35évoquant cette question là
01:17:37va plutôt dans le sens
01:17:39qu'une élection présidentielle
01:17:41anticipée ne permettrait pas
01:17:43encore faut-il qu'il y en ait un qui parle
01:17:45les discussions byzantines
01:17:47au byzantin
01:17:49et pensons à la France et aux français
01:17:51dans ce débat des constitutionnalistes
01:17:53l'un d'entre eux a retrouvé
01:17:55une déclaration
01:17:57du général de Gaulle qui disait
01:17:59mais si un président dissout l'assemblée
01:18:01dans des circonstances
01:18:03qui ne sont pas celles d'une crise politique
01:18:05disait-il, où il n'y avait pas
01:18:07véritablement de raison de le faire
01:18:09et s'il n'obtenait pas la confiance du pays
01:18:11il ne pourrait pas rester
01:18:13car, j'adore la formule
01:18:15de quoi aurait-il l'air
01:18:17ou quelle figure
01:18:19aurait-il
01:18:21c'est jolie comme expression
01:18:23mais quelle figure aurait-il
01:18:25et c'est sur cette question là
01:18:27qu'Emmanuel Macron va être en très grande difficulté
01:18:29quelle figure aurait-il
01:18:31je suis extrêmement intéressée
01:18:33et d'ailleurs c'est la deuxième fois
01:18:35que je fais un plateau avec Georges
01:18:37où il aborde cette question
01:18:39de la manière dont pourrait sortir
01:18:41de cette situation
01:18:43kafkaïenne dans laquelle on vit
01:18:45et c'est vrai que jusqu'à maintenant
01:18:47aucun expert
01:18:49de la constitution
01:18:51n'a répondu, n'a contredit
01:18:53les propos de Georges
01:18:55si si si
01:18:57ils sont nombreux à dire
01:18:59non ils ne pourraient pas dissoudre
01:19:01je vous dis que la constitution
01:19:03ne le prévoit pas expressément
01:19:05mais qu'effectivement on peut avoir cette interprétation
01:19:07sur ce qu'a dit Georges
01:19:09sur ce qu'on dit
01:19:11ils n'ont pas démenti
01:19:13sur ce qu'on dit
01:19:15sur ce qu'on dit
01:19:17ne le mettez pas en confiance
01:19:19c'est pas ça
01:19:21moi ça m'intéresse
01:19:23en 1962
01:19:25tous les constitutionnalistes
01:19:27disaient que le général de Gaulle
01:19:29n'avait pas respecté la constitution en utilisant l'article 11
01:19:31pour changer le mode d'élection du président
01:19:33alors qu'il aurait dû utiliser l'article 89
01:19:35c'est-à-dire le congrès
01:19:37tous, et bien
01:19:39il y a eu même des poursuites contre le général de Gaulle
01:19:41pour forfaiture
01:19:43et bien le conseil constitutionnel a été saisi
01:19:45évidemment et qu'est-ce qu'a dit le conseil constitutionnel
01:19:47il a dit je ne suis pas compétent
01:19:49pour juger d'une décision du peuple
01:19:51eh bien voilà
01:19:53c'était Gaston de Bonnerville
01:19:55on a la jurisprudence
01:19:57vous pouvez avoir tous les constitutionnalistes
01:19:59contre vous, ça ne veut pas dire qu'ils aient raison
01:20:01mais personne n'a démenti Georges
01:20:03et dans l'actualité politique aussi
01:20:05parce qu'il faut bien avancer et faire comme si de rien n'était
01:20:07parfois, les lettres de cadrage
01:20:09pour le budget seront bien
01:20:11adressées dans les prochains jours
01:20:13c'est Matignon qui l'a indiqué, notamment à CNews
01:20:15Gabriel Attal tient à préserver le processus
01:20:17budgétaire et à ce que le prochain gouvernement
01:20:19puisse ainsi présenter le budget
01:20:21dans les délais parce que Judith
01:20:23effectivement on se dit il y a le temps
01:20:25chacun joue la montre mais il y a quand même des échéances
01:20:27qui arrivent et la première à laquelle
01:20:29ce gouvernement ou le futur gouvernement
01:20:31pourra se soustraire c'est le budget
01:20:33puisqu'on est dans le droit
01:20:35la 5ème république n'a plus
01:20:37ce système qu'on appelait le 12ème
01:20:39provisoire qu'avait la 4ème
01:20:41qui permettait de reconduire
01:20:43chaque mois le budget voté
01:20:45l'année précédente
01:20:47quitte à l'augmenter d'une fraction
01:20:49à chaque fois il faut un vote
01:20:51ça veut dire que s'il n'y a pas de vote
01:20:53s'il n'y a pas de vote
01:20:55les fonctionnaires ne sont plus payés
01:20:57l'hôpital ne fonctionne plus etc
01:20:59dans la française il y a quand même
01:21:01la constitution qui dit qu'il peut y avoir
01:21:03des mesures de financement
01:21:05exceptionnelles
01:21:07j'attire votre attention sur les lettres
01:21:09de cadrage de mon point de vue
01:21:11ça va au delà de la gestion des affaires courantes
01:21:13alors ça c'est le plus important
01:21:15c'est à dire que la lettre de cadrage
01:21:17la construction d'objets
01:21:19il n'y a pas une décision plus politique
01:21:21sur une année que ce soit pour l'état ou pour une collectivité
01:21:23territoriale, nous sommes très
01:21:25largement au delà des simples affaires courantes
01:21:27il y a un problème de vie démocratique
01:21:29oui parce que par exemple quand Thomas Cazenave
01:21:31dit que le gouvernement a déjà gelé 10 milliards
01:21:33d'euros de crédit supplémentaire on n'est pas
01:21:35dans l'affaire courante a priori
01:21:37en tout cas ils ont fait des décisions
01:21:39on en continuera évidemment à parler
01:21:41de politique mais on va marquer
01:21:43une dernière pause dans l'heure des pros
01:21:45et on se retrouve avec mes invités à tout de suite
01:21:51de retour pour la dernière partie
01:21:53de l'heure des pros, on reprend nos discussions
01:21:55en un instant mais d'abord on fait le point sur l'actualité
01:21:57avec Marine Sabourin
01:22:01des insultes antisémites
01:22:03proférées dans le métro à Paris
01:22:05Hitler avait raison martèle un homme
01:22:07envers un usager qui portait une kippa
01:22:09une scène filmée par une jeune femme
01:22:11la seule à réagir, elle a d'ailleurs décidé
01:22:13de porter plainte, l'auteur de ces propos
01:22:15est activement recherché
01:22:17Bonne nouvelle pour ce mois d'août, les prix à la pompe
01:22:19sont en baisse, le litre de sang plomb
01:22:2195 est à 1 euro 80 en moyenne
01:22:23en un mois, le plein a baissé
01:22:25d'une dizaine d'euros
01:22:27et puis au Japon, un typhon qualifié
01:22:29de très fort a touché Tokyo et la côte
01:22:31Est du Pacifique, cela a entraîné
01:22:33l'annulation de plusieurs vols ainsi que
01:22:35de nombreuses coupures de courant
01:22:37le pays attend de fortes pluies et rafales de vent
01:22:41Merci beaucoup Marine Sabourin
01:22:43merci de nous avoir accompagné pendant toute cette émission
01:22:45de l'heure des pros, on va parler maintenant
01:22:47de la situation internationale
01:22:49et des négociations qui continuent aujourd'hui
01:22:51à Doha en vue d'une trêve
01:22:53dans la bande de Gaza, on écoute les précisions
01:22:55de Lisbeth Kemoun, la correspondante
01:22:57de CNews, elle était l'invitée de la matinale
01:22:59d'Anthony Favali
01:23:01Peu de choses ont fuité sur ce premier jour
01:23:03de négociations à Doha
01:23:05et c'est tant mieux car
01:23:07dans ce genre de situation, le secret est
01:23:09essentiel jusqu'à la signature d'un éventuel
01:23:11accord, c'est vrai que cette
01:23:13première journée a été jugée constructive
01:23:15par des sources américaines proches
01:23:17des négociateurs, le Hamas
01:23:19n'était pas présent et a tenu
01:23:21à rappeler de nouveau hier
01:23:23que selon lui, tout accord
01:23:25devait déboucher sur un retrait complet
01:23:27des troupes israéliennes de Gaza
01:23:29c'est Hassan Badram qui est un membre
01:23:31du bureau politique du Hamas qui a déclaré
01:23:33hier que le groupe palestinien
01:23:35considérait que toute négociation
01:23:37devait être basée sur ce
01:23:39qui avait été convenu précédemment
01:23:41et dans sa déclaration
01:23:43il a réaffirmé qu'il fallait
01:23:45donc le cesser le feu complet
01:23:47le retrait total des forces israéliennes
01:23:49de Gaza, la libération
01:23:51des otages contre les prisonniers palestiniens
01:23:53il y a un document confidentiel
01:23:55de l'armée qui a été révélé hier
01:23:57qui montre une situation absolument
01:23:59alarmante pour les otages toujours
01:24:01détenus à Gaza, c'est le général
01:24:03Nitzan Alon qui se trouve
01:24:05actuellement à Doha qui avait présenté
01:24:07ce rapport au premier ministre
01:24:09juste avant de partir au Qatar
01:24:11un document qui met en garde contre
01:24:13une menace croissante pour la vie
01:24:15des otages qui parlent d'un manque
01:24:17d'hygiène, de pas de médicaments
01:24:19de moins en moins d'oxygène qui
01:24:21passe dans les tunnels souterrains
01:24:23et donc ça c'est extrêmement difficile
01:24:25pour ces familles d'otages qui hier ont
01:24:27organisé une marche de la dernière
01:24:29chance à Tel Aviv pour réclamer
01:24:31de nouveau un accord
01:24:33ils étaient des centaines de
01:24:35sympathisants rassemblés dans les rues de Tel Aviv
01:24:37ils ont exigé que
01:24:39les négociateurs envoyés à Doha
01:24:41reviennent en Israël avec
01:24:43un accord
01:24:45Et pour être complet nous sommes aussi en ligne avec
01:24:47le général Clermont, bonjour à vous
01:24:49vous êtes consultant de défense et général
01:24:51de corps aérien, est-ce que vous partagez
01:24:53l'analyse que vous venez d'entendre de
01:24:55Alice Benkemoun sur le fait que
01:24:57les négociations semblent être
01:24:59bien engagées, c'est peut-être un peu trop fort
01:25:01mais en tout cas semblent s'engager
01:25:03et le fait qu'elles se poursuivent soit plutôt un bon signal
01:25:07Bien sûr c'est un bon signal
01:25:09et ces négociations sont
01:25:11évidemment critiques, elles sont
01:25:13d'autant plus critiques qu'elles ont été
01:25:15initiées il y a maintenant plusieurs semaines
01:25:17et qu'elles interviennent dans un
01:25:19contexte de très forte tension, un contexte qui n'était
01:25:21pas celui du moment
01:25:23à partir duquel elles ont été initiées, c'était
01:25:25début du mois de juillet, aujourd'hui on a une situation dans laquelle
01:25:27il y a eu l'élimination de deux
01:25:29responsables importants du Hezbollah
01:25:31et du Hamas avec la menace
01:25:33très pressante d'une réposte
01:25:35de l'Iran
01:25:37voire du Hezbollah
01:25:39et des amis de l'Iran
01:25:41ce qui fait que cette négociation a un double
01:25:43aspect, premièrement c'est
01:25:45libérer les otages, c'était
01:25:47évidemment la priorité pour Israël, on a vu que les conditions
01:25:49de détention sont de plus en plus critiques
01:25:51et puis deuxièmement c'est éviter l'embrasement
01:25:53de la région, donc oui
01:25:57si les discussions se passent de manière secrète
01:25:59on peut espérer qu'il sortira
01:26:01une issue positive mais ces négociations
01:26:03sont critiques pour la suite
01:26:05peut-être dernier point, on se rend compte quand même que dans la diplomatie
01:26:07qu'est-ce qu'on se met en place en ce moment dans la région
01:26:09on essaie justement de dissocier
01:26:11les négociations de la riposte
01:26:13pour éventuellement
01:26:15se protéger d'un éventuel échec de la négociation
01:26:17pour continuer à dire qu'il faut absolument
01:26:19éviter un embrasement.
01:26:21Une autre question Gérald Clermont, on entend aussi
01:26:23le rôle clé des Etats-Unis
01:26:25à la fois entend qu'alliés d'Israël
01:26:27mais aussi entend que
01:26:29pour dissuader notamment l'Iran
01:26:31puisqu'on sait que les Etats-Unis ont dit
01:26:33très clairement où est-ce qu'ils allaient mettre
01:26:35leurs forces supplémentaires, leurs moyens militaires
01:26:37ce qui est évidemment un moyen de dissuader dans une guerre
01:26:39normalement, on évite de dire
01:26:41à l'ennemi où est-ce qu'on se positionne ?
01:26:43Il est clair que le principal
01:26:45allié d'Israël ce sont
01:26:47les Américains, alors on le dit moins, le second
01:26:49ce sont les Allemands. Mais d'un point de vue
01:26:51militaire, la puissance militaire américaine
01:26:53en fait qui au travers d'un commandement qui s'appelle
01:26:55CENTCOM, le commandement central des Etats-Unis
01:26:57la mission numéro un de CENTCOM
01:26:59qui est une très puissante organisation militaire
01:27:01qui a mis en place un grand nombre de renforts
01:27:03dans la région, c'est simple, c'est
01:27:05dissuader l'Iran. Il faut montrer
01:27:07sa force pour dissuader l'Iran
01:27:09empêcher l'Iran de mener
01:27:11une riposte excessive qui emmènerait
01:27:13une contre-riposte
01:27:15à la fois de l'Israël et évidemment des Américains
01:27:17qui serait le démarrage d'un
01:27:19embrasement. C'est ça l'objectif des Américains.
01:27:21Il est évident que les Américains soutiennent
01:27:23totalement Israël, même si c'est un peu compliqué
01:27:25pour le gouvernement de Joe Biden
01:27:27et les démocrates compte tenu de la méthode
01:27:29employée par Benjamin Netanyahou.
01:27:31Ils le soutiennent, ils seront
01:27:33quoi qu'il arrive aux côtés des Américains
01:27:35et l'Iran le sait
01:27:37très bien et l'Iran est un pays qui reste
01:27:39fragile malgré tout.
01:27:41Dans la situation intérieure,
01:27:43dans la cohésion nationale,
01:27:45dans le rejet que représentent
01:27:47les Mollahs pour un grand nombre de la population
01:27:49iranienne, il est fort possible
01:27:51qu'un des scénarios vers lequel on serait entrés
01:27:53en particulier si
01:27:55les négociations devaient échouer, ça serait
01:27:57l'entrée en réaction,
01:27:59l'entrée en riposte
01:28:01plutôt des amis de l'Iran
01:28:03que sont les outils
01:28:05le Hezbollah au Liban mais également les groupes
01:28:07pro-iraniens. D'ailleurs à ce sujet-là,
01:28:09il y a un article qui est sorti dans la presse
01:28:11américaine qui fait le récapitulatif
01:28:13de toutes les attaques menées par les groupes
01:28:15pro-iraniens en Irak et en Syrie
01:28:17contre les forces américaines. C'est considérable,
01:28:19une centaine d'attaques avec des ripostes américaines.
01:28:21On n'en parle pas beaucoup mais il y a une espèce
01:28:23de guerre à bon niveau de bruit
01:28:25qui se produit entre les Américains et les Iraniens
01:28:27en Irak et en Syrie
01:28:29de la même manière qu'elle se produit avec les outils
01:28:31où régulièrement les forces américaines,
01:28:33les forces britanniques frappent les installations
01:28:35des outils au Yémen. Donc oui,
01:28:37on est dans un niveau de tension très élevé.
01:28:39Merci beaucoup général Clermont
01:28:41d'avoir été avec nous et pour toutes
01:28:43vos précisions. Justement on parlait
01:28:45du poids et de l'importance des
01:28:47Etats-Unis dans ce conflit. Écoutez ce que disait
01:28:49Donald Trump s'il redevenait
01:28:51président des Etats-Unis.
01:28:53Lorsque je reviendrai
01:28:55dans le bureau Oval, je soutiendrai
01:28:57le droit d'Israël à gagner sa guerre
01:28:59contre le terrorisme. Ils doivent avoir
01:29:01le droit de remporter la guerre.
01:29:05Et j'apporterai à Israël
01:29:07le soutien dont il a besoin pour gagner.
01:29:09Mais je veux qu'il gagne rapidement.
01:29:11Ne serait-ce pas bien s'il pouvait gagner rapidement ?
01:29:13Et nous devons les laisser gagner rapidement.
01:29:15Judith, effectivement on sait
01:29:17assez peu de choses des négociations avec qui sont en cours.
01:29:19Tous les spécialistes s'accordent pour dire
01:29:21que c'est plutôt bon signe quand on ne sait pas grand chose.
01:29:23Mais en tout cas rien que le fait qu'elles se poursuivent
01:29:25une journée supplémentaire, on se dit à la table
01:29:27des négociations, il y a cette volonté de continuer le dialogue.
01:29:29On ne peut pas dire que ça va arriver
01:29:31sur quelque chose de positif ou une trêve
01:29:33évidemment, mais en tout cas la volonté de discuter
01:29:35est là pour les parties prenantes.
01:29:37C'est très difficile de prédire la suite
01:29:39des opérations.
01:29:41Votre correspondante Lisbeth Gelmoune
01:29:43a très justement rappelé que
01:29:45la position du Hamas
01:29:47et notamment de Sinoir
01:29:49qui ne participent pas aux négociations
01:29:51c'est de s'en tenir
01:29:53aux revendications
01:29:55antérieures du Hamas.
01:29:57Quelles étaient ces revendications ?
01:29:59Lisbeth Gelmoune l'a dit,
01:30:01c'était arrêt immédiat
01:30:03des frappes israéliennes,
01:30:05libération de tous les prisonniers
01:30:07palestiniens détenus en Israël.
01:30:09Mais il y en a d'autres,
01:30:11il y a aussi reconstruction
01:30:13de la bande de Gaza,
01:30:15c'est-à-dire en gros
01:30:17restaurer le Hamas
01:30:19dans sa toute puissance.
01:30:21C'est évidemment totalement
01:30:23inacceptable pour les Israéliens.
01:30:25Alors qu'est-ce qui peut se passer ?
01:30:27Il peut se passer que
01:30:29les pays et les forces
01:30:31notamment l'Iran
01:30:33qui alimentent le Hamas,
01:30:35qui lui permettent
01:30:37de continuer à garder les otages,
01:30:39à frapper Israël
01:30:41décident que ça suffit.
01:30:43Mais ça ne se fera pas
01:30:45spontanément du côté du Hamas.
01:30:47Le financeur principal
01:30:49c'est le Qatar.
01:30:51Qatar n'aura aucun intérêt
01:30:53à continuer.
01:30:55Je pense que le Hamas
01:30:57est extrêmement affaibli.
01:30:59C'est pour ça qu'ils autorisent
01:31:01ces négociations.
01:31:03Olivier d'Artigolle,
01:31:05ce qu'on entendait dans ce que disait
01:31:07Lise Benkemoune, c'est l'inquiétude
01:31:09des familles d'otages
01:31:11qui ne cessent de se mobiliser,
01:31:13qui ne cessent d'appeler
01:31:15la libération de ces otages.
01:31:17Mais on voit bien qu'il y a deux objectifs
01:31:19dans cette guerre.
01:31:21Quand on élimine le Hamas d'un côté,
01:31:23comment on peut en même temps négocier
01:31:25pour obtenir la libération des otages ?
01:31:27Il faut bien comprendre la situation
01:31:29aux otages et aux familles des otages.
01:31:31C'est plus de 300 jours.
01:31:33Il y a une parole forte
01:31:35d'un représentant d'une famille
01:31:37qui dit que les représentants
01:31:39israéliens sur les pourpalais
01:31:41ne reviennent pas en Israël.
01:31:43C'est une phrase très dure,
01:31:45mais nourrie par la colère et le désespoir
01:31:47s'ils n'ont pas obtenu la libération des otages.
01:31:49C'est une situation très complexe
01:31:51avec un jeu diplomatique intense.
01:31:53Et d'ailleurs, dans ces cas-là,
01:31:55quand on en sait le moins possible
01:31:57sur les pourpalais,
01:31:59le jeu diplomatique est plutôt positif.
01:32:01Ça veut dire que les choses
01:32:03peuvent peut-être avancer
01:32:05avec les grands acteurs régionaux,
01:32:07à commencer par l'Iran,
01:32:09qui n'ont pas intérêt à un embrasement
01:32:11pour différentes raisons que je ne développe pas ici.
01:32:13Et après, il y a une situation
01:32:15en Israël
01:32:17où l'objectif de guerre qui était
01:32:19l'élimination totale du Hamas
01:32:21sur le plan armé et politiquement,
01:32:25la question qui commence
01:32:27à se poser,
01:32:29avec un nombre de victimes
01:32:31civiles palestiniennes considérables,
01:32:33plusieurs dizaines de milliers,
01:32:35avec une opinion publique internationale,
01:32:37bien sûr,
01:32:39il y a peu d'images
01:32:41et assez saisies
01:32:43de cette situation-là.
01:32:45Ça met Benjamin Netanyahou en difficulté,
01:32:47notamment vis-à-vis
01:32:49de la branche la plus extrémiste
01:32:51de son gouvernement,
01:32:53qui a multiplié les provocations
01:32:55sur la dernière période,
01:32:57je ne les rappelle pas,
01:32:59que ce soit du côté de l'esplanade des mosquées
01:33:01ou alors de l'annonce
01:33:03de nouvelles colonisations en Cisjordanie.
01:33:05On voit bien que Benjamin Netanyahou
01:33:07doit à la fois
01:33:09maintenir
01:33:11les objectifs de guerre
01:33:13tout en n'apparaissant pas
01:33:15comme jusqu'au bouddhiste
01:33:17voulant développer cette guerre
01:33:19pour justement la pousser le plus loin possible
01:33:21pour éviter une séquence politique
01:33:23pour lui derrière qui serait plus difficile
01:33:25à l'échelle de son pays.
01:33:27Du point de vue de l'élimination du Hamas, but de guerre,
01:33:29vous avez raison, le voyage
01:33:31décidé par Marc Moudabas,
01:33:33le président de l'autorité palestinienne
01:33:35à Gaza est très intéressant.
01:33:37Bien sûr, le timing est très intéressant.
01:33:39Il veut ramasser le pouvoir.
01:33:41Exactement, parce qu'en fait,
01:33:43depuis les élections de 2007
01:33:45qui avaient été gagnées par le Hamas,
01:33:47il n'y a pas eu d'élection.
01:33:49Il n'y a pas eu d'élection
01:33:51et l'autorité palestinienne n'avait pas son mot à dire
01:33:53et d'ailleurs ceux qui restaient du Fatah
01:33:55ont été éliminés.
01:33:57Non mais c'est après.
01:33:59Ils ont été clairement éliminés ceux qui restaient du Fatah.
01:34:01Vous vous rendez compte.
01:34:03Effectivement, aujourd'hui, l'autorité palestinienne
01:34:05est discréditée parce que tout simplement
01:34:07elle est corrompue et puis qu'elle n'a
01:34:09aucun, elle n'a pas amélioré
01:34:11la vie des Palestiniens.
01:34:13Effectivement, s'il revient, c'est parce que
01:34:15c'est le jour d'après. En fait,
01:34:17il faudra bien qu'ils installent.
01:34:19Pour Israël, il est hors de question que ce soit
01:34:21le Hamas qui de nouveau
01:34:23contrôle
01:34:25Gaza. Donc, lui,
01:34:27il est en train de se positionner. D'autres pensent
01:34:29aussi peut-être une coalition de pays arabes
01:34:31qui pourraient contrôler.
01:34:33Mais il est certain que c'est un acte
01:34:35politique très fort parce qu'il n'en avait rien à faire
01:34:37jusqu'à maintenant. Pour terminer,
01:34:39Georges Fenech. Oui, il faut toujours rester
01:34:41optimiste dès lors qu'il y a des
01:34:43otages. La vie est un danger.
01:34:45Mais moi, je ne vois
01:34:47pas comment le gouvernement,
01:34:49en tout cas Netanyahou, se retire
01:34:51de la bande de Gaza alors que
01:34:53Sinoir a pris le relais
01:34:55et que l'objectif de
01:34:57guerre, c'était quand même l'éradication
01:34:59du Hamas.
01:35:01Je reste malheureusement
01:35:03convaincu que
01:35:05je dirais
01:35:07l'issue probable
01:35:09de ce conflit,
01:35:11on pourra l'entreapercevoir
01:35:13le jour où les deux acteurs principaux ne seront pas là.
01:35:15C'est-à-dire ni le Hamas,
01:35:17ni Netanyahou. C'est qu'après
01:35:19qu'on pourra espérer
01:35:21peut-être une pacification.
01:35:23Pour terminer, je voudrais qu'on reparle
01:35:25de la Nouvelle-Calédonie puisqu'il y a
01:35:27eu un mort et un blessé
01:35:29grave après une nouvelle flambée de violences.
01:35:31Il y a eu
01:35:33une onzième victime tuée par un tir de gendarme
01:35:35avec des affrontements, comme on les a vus
01:35:37malheureusement il y a quelques mois, entre émeutiers
01:35:39et forces de l'ordre. On voit
01:35:41qu'évidemment la Nouvelle-Calédonie est toujours
01:35:43dans une impasse. Je voudrais qu'on écoute
01:35:45Sonia Baques, la présidente de la province sud
01:35:47de Nouvelle-Calédonie. Elle était l'invitée
01:35:49de la matinale d'Anthony Favalli. Écoutez-la.
01:35:51On a encore
01:35:5315 000 personnes qui sont prises
01:35:55en otage par une tribu qui
01:35:57bloque les accès. On a un certain nombre
01:35:59d'endroits sur lesquels on a des menaces,
01:36:01des insultes,
01:36:03toujours à caractère raciste, l'objectif étant
01:36:05de faire partir le plus
01:36:07de Blancs possibles de Nouvelle-Calédonie
01:36:09pour les insurgés, qu'il affiche
01:36:11très clairement. Il y a eu encore un communiqué
01:36:13de la CCAT,
01:36:15qui est l'organisme qui a mis en place
01:36:17l'insurrection et les exactions,
01:36:19aujourd'hui, qui appelle à continuer la lutte.
01:36:21Donc on est dans une difficulté
01:36:23de sécurité, mais qui se règle
01:36:25malgré tout, petit à petit, avec des poches
01:36:27de violence qui restent.
01:36:29Mais on rentre dans une phase de
01:36:31crise économique et sociale
01:36:33très lourde.
01:36:35Le chef de l'État, Emmanuel Macron, a proposé un rendez-vous
01:36:37en septembre avec les groupes politiques
01:36:39pour tenter de reprendre le dialogue.
01:36:41Judith, on voit que le chef
01:36:43de l'État s'était déjà rendu sur place une première fois,
01:36:45qu'il avait dit qu'il y allait justement
01:36:47pour dialoguer. On est
01:36:49au même point et donc on va reprendre le dialogue
01:36:51sans doute au même endroit où on l'a laissé.
01:36:53Sinon encore pire, peut-être.
01:36:55Au moins, c'est clair.
01:36:57Parce qu'Emmanuel Macron avait suspendu
01:36:59la réforme électorale,
01:37:01le dégel du corps électoral
01:37:03qui avait mis le feu aux poudres.
01:37:05Et les émeutes,
01:37:07on en est à trois mois,
01:37:09ont ravagé
01:37:11l'économie de Lille.
01:37:13Des milliers de gens ont perdu
01:37:15leur travail, leur maison.
01:37:17Les non-kanaks,
01:37:19parce que Sonia Bakesse
01:37:21dit les blancs, mais en fait
01:37:23c'est tous les non-kanaks,
01:37:25que ce soit mélanésiens, asiatiques,
01:37:27parce qu'il y a aussi
01:37:29une part de cette population-là,
01:37:31fuient le territoire
01:37:33et ne veulent plus jamais
01:37:35y retourner. En fait, il y a
01:37:37un suprémacisme kanak
01:37:39qui est à l'œuvre dans une fraction
01:37:41du mouvement indépendantiste,
01:37:43pas la totalité. Parce que les nationalistes
01:37:45kanaks, vous le savez,
01:37:47dirigent déjà deux
01:37:49des trois provinces kanaks.
01:37:51C'est une fraction radicale
01:37:53et suprémaciste qui a un but,
01:37:55non pas
01:37:57augmenter son pouvoir institutionnel,
01:37:59mais chasser tout ce qui n'est pas
01:38:01kanak de
01:38:03de l'archipel.
01:38:05Qu'est-ce qui reste ?
01:38:07Une économie en ruine.
01:38:09L'État français est plus que jamais
01:38:11sollicité parce que sinon
01:38:13les gens n'arriveront plus à vivre.
01:38:15Le système de santé est dans
01:38:17un état épouvantable parce qu'il y a beaucoup
01:38:19de soignants, notamment,
01:38:21qui sont partis avec leur famille.
01:38:23Le rendez-vous de septembre,
01:38:25si tenté qu'Emmanuel Macron puisse
01:38:27l'honorer,
01:38:29où il en sera ?
01:38:31Et puisse avoir des moyens de donner des garanties ?
01:38:33Quels seront les interlocuteurs
01:38:35autres
01:38:37que les indépendantistes
01:38:39et qu'est-ce qui restera à négocier ?
01:38:41Ils sont en passe de réussir leur pari
01:38:43de rendre
01:38:45la Nouvelle-Calédonie totalement
01:38:47hostile à tout ce qui n'est pas kanak.
01:38:49Olivier Dardigolles.
01:38:51On voit en la matière ce sujet, il y en a d'autres,
01:38:53combien l'absence d'équipe gouvernementale
01:38:55au travail est un drame
01:38:57parce que quel est l'interlocuteur aujourd'hui
01:38:59des responsables et des élus
01:39:01du Caillou
01:39:03vis-à-vis de Paris et du gouvernement ?
01:39:05Déjà, il ne s'était pas pressé pour savoir qui allait régler
01:39:07le problème.
01:39:09Marie Guénoux y est allée
01:39:11après dissolution.
01:39:13Oui, mais avec un poids politique.
01:39:15La seconde dimension,
01:39:17c'est le risque
01:39:19d'un effondrement économique
01:39:21parce que beaucoup de ressources fiscales
01:39:23en Nouvelle-Calédonie sont des ressources propres
01:39:25et donc il y a
01:39:27un risque réel
01:39:29d'une situation
01:39:31économique
01:39:33et avec des répercussions sociales
01:39:35sur des politiques locales
01:39:37de redistribution
01:39:39de la recette fiscale avec des conséquences
01:39:41désastreuses.
01:39:43Cette situation catastrophique,
01:39:45elle est la conséquence, pardonnez-moi de le dire
01:39:47crûment de cette façon-là,
01:39:49la conséquence
01:39:51d'une très mauvaise appréciation
01:39:53et d'une erreur politique majeure
01:39:55qu'a fait le président de la République. Il faut le dire tel quel.
01:39:57Lorsqu'il propose
01:39:59le dégel du corps électoral
01:40:01avec une réforme constitutionnelle,
01:40:03qu'est-ce que demandaient
01:40:05les canaques indépendantistes à ce moment-là ?
01:40:07Ils demandaient simplement un report
01:40:09de deux mois sur le référendum
01:40:11de façon à pouvoir enterrer leur mort du Covid.
01:40:13On dit que c'est un faux prétexte,
01:40:15on ne les a pas écoutés,
01:40:17on ne les a pas entendus. Qu'est-ce que ça aurait
01:40:19coûté de repousser quelques mois
01:40:21ce référendum ? Et aujourd'hui,
01:40:23il n'y a pas de dégel du corps électoral,
01:40:25il n'y a pas de réforme constitutionnelle, il ne va plus y en avoir
01:40:27et on a un pays à feu et à sang.
01:40:29Donc je crois que là,
01:40:31il faut voir où sont les responsabilités.
01:40:33On a très mal géré cette affaire
01:40:35et je ne vois pas comment on pourra s'en sortir.
01:40:37Je voudrais qu'on écoute justement Jean-Christophe Niotou,
01:40:39il est président de la chambre d'agriculture et de la pêche
01:40:41de Nouvelle-Calédonie et il nous explique
01:40:43un peu justement quelle est l'ambiance
01:40:45sur place.
01:40:47La situation actuelle, elle est toujours
01:40:49relativement instable,
01:40:51même si globalement
01:40:53les choses se sont calmées.
01:40:55Et cette semaine,
01:40:57le 13 août,
01:40:59la CCAT
01:41:01a décidé de commémorer
01:41:03le 13,
01:41:05trois mois après le début des émeutes,
01:41:07le 13 mai, et donc il y a eu
01:41:09de nouveaux affrontements,
01:41:11de nouveaux blocages sur les routes
01:41:13de Nouvelle-Calédonie,
01:41:15avec des caillassages
01:41:17de véhicules, etc.,
01:41:19des barrages filtrants.
01:41:21Et puis, a priori,
01:41:23sur une commune de la Côte-Est, à Thiau,
01:41:25il y a eu
01:41:27un barrage
01:41:29un peu plus dur et lorsque les forces
01:41:31de l'ordre ont voulu le libérer,
01:41:33il y a eu des tirs
01:41:35d'armes à feu
01:41:37et une riposte des gendarmes
01:41:39et donc il y a eu un mort et un blessé grave.
01:41:41Naïma M. Fadel, ce qu'on entend
01:41:43aussi dans ce que décrit cet habitant,
01:41:45c'est justement la volonté
01:41:47d'aller jusqu'au bout dans les revendications
01:41:49puisqu'ils disent qu'ils ont voulu commémorer
01:41:51la date du 13. Et comme on le disait,
01:41:53politiquement, quand il s'est agi
01:41:55de réfléchir à qui allait gérer
01:41:57le dossier de la Nouvelle-Calédonie,
01:41:59on a hésité à rappeler Édouard Philippe
01:42:01ou d'anciens premiers ministres parce que finalement,
01:42:03on avait l'impression que le dossier
01:42:05calédonien, en fait, personne ne le connaissait
01:42:07ou, et peut-être, personne n'avait envie
01:42:09de s'y coller. Exactement, et je pense que
01:42:11s'ils avaient rappelé Édouard Philippe, ça serait
01:42:13certainement mieux déroulé.
01:42:15Pour rejoindre aussi ce qu'a dit Georges,
01:42:17il faut savoir qu'il y a eu une prévention,
01:42:19il y a eu dès le mois, je crois à partir du 12 mai,
01:42:21une manifestation
01:42:23importante, une grève, etc.
01:42:25Et en fait, on a laissé,
01:42:27on a laissé faire, c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu
01:42:29d'alerte, on ne s'est pas dit, il faut absolument
01:42:31réagir avant que ça
01:42:33n'explose.
01:42:35Donc,
01:42:37effectivement, la situation aujourd'hui,
01:42:39elle est extrêmement grave parce que
01:42:41le pays est aussi dévasté, je crois que c'est
01:42:43près de 1 milliard d'euros.
01:42:452 milliards d'euros. Les dégâts sont évalués
01:42:47actuellement à 2 milliards d'euros.
01:42:49Et avec, on imagine aussi,
01:42:51forcément, l'impact sur le tourisme
01:42:53parce qu'avec les images qu'on a vues
01:42:55il y a quelques semaines, ceux qui l'étaient
01:42:57parfois sont tentés de partir
01:42:59en Nouvelle-Calédonie. Les images qu'on a vues,
01:43:01malheureusement, n'ont pas
01:43:03donné envie. Exactement.
01:43:05Je crois qu'il n'y a pas eu beaucoup de touristes qui ont été.
01:43:07Mais vous savez, ça a un impact aussi
01:43:09aujourd'hui considérable
01:43:11en termes même
01:43:13du fameux vivre ensemble. C'est-à-dire que la société
01:43:15canaque, elle arrivait quand même à une certaine
01:43:17mixité, bien qu'il y avait des choses
01:43:19en termes d'inégalité
01:43:21aussi des citoyens, d'accès à l'emploi,
01:43:23le chômage très important des jeunes
01:43:25canaques,
01:43:27les postes de représentation qui étaient
01:43:29beaucoup plus pour les noms
01:43:31canaques. Mais c'est une société extrêmement
01:43:33intéressante. C'est faux. Judith.
01:43:35Non, non. Pas des élus
01:43:37qui ont, je parle vraiment des
01:43:39médecins,
01:43:41des postes de médecins,
01:43:43des postes de dirigeants.
01:43:45De dirigeants, par exemple,
01:43:47où il n'y avait pas de place pour les
01:43:49noms canaques. Mais c'est une société extrêmement
01:43:51intéressante. Il n'y avait pas de place.
01:43:53Il n'y avait pas de ressources.
01:43:55Mais vous savez, c'est toujours pareil. Les ressources,
01:43:57on peut les trouver à un moment quand on fait vraiment
01:43:59un travail d'accommodement
01:44:01à l'accès
01:44:03à des études, à telle ou telle édu.
01:44:05Je veux dire, l'être humain,
01:44:07il n'est quand même pas... Pas de ressources humaines chez les canaques ?
01:44:09Oui. Ah non, pas suffisamment.
01:44:11Enfin, on ne peut pas dire
01:44:13ça.
01:44:15Et puis voilà, parce qu'effectivement,
01:44:17vous l'avez compris, Naïma M. Fadel, c'est la fin
01:44:19de l'émission. Merci à tous les quatre,
01:44:21Olivier Dardigolle, Naïma M. Fadel, Judith Vintraub
01:44:23et Georges Fenech d'avoir été mes invités.
01:44:25Merci aussi à toute l'équipe qui m'a accompagnée,
01:44:27Laurent Pratte à la réalisation, Dominique Raymond à la vision,
01:44:29Armand Aroson, François Hebb,
01:44:31Benoît Bouteille. Je rappelle que toutes nos émissions sont disponibles
01:44:33évidemment sur cnews.fr.
01:44:35Tout de suite, c'est Midi News avec
01:44:37Anthony Favalli. Je vous retrouve à 19h pour
01:44:39Face à l'info et à 20h pour l'heure des pro 2.
01:44:41A tout à l'heure.

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