• il y a 4 mois
Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00Il est 9h, bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver en ce dimanche matin, 9h-11h, c'est votre heure des pros 1.
00:00:08Normalement, on doit retrouver Mathieu Devese pour un tour de l'information 360.
00:00:13Mathieu semble ne pas être là, donc je vais vous présenter tout de suite mon équipe du dimanche matin.
00:00:18J'accueille avec beaucoup de plaisir Sarah Salman, avocate, soyez elle bienvenue.
00:00:21Merci, bonjour Thierry.
00:00:22Vous n'avez pas trop froid ?
00:00:23Ça va mieux là, grâce au réhaussement de la climatisation.
00:00:26Georges Fenech, comment allez-vous Georges ?
00:00:29Très bien mon cher Thierry.
00:00:30Vous avez gagné le match de basket hier soir ?
00:00:32Oui, point de tristesse, ils ont fait ce qu'ils ont pu, ils sont bien battus quand même.
00:00:36Ils sont bien battus quand même, quel match.
00:00:38C'était une armada incroyable.
00:00:40Ah oui, les Américains.
00:00:41Les Américains.
00:00:42Nathan Devers.
00:00:43Bonjour Thierry.
00:00:44Vous avez gagné le match de basket ?
00:00:46Evidemment.
00:00:47Evidemment, quel menteur, mais quel menteur, mais c'est incroyable.
00:00:50Comment osez-vous mentir comme ça ?
00:00:52Je sais très bien que vous ne l'avez pas regardé.
00:00:54Je mens avec un regard franc.
00:00:55Avec aplomb.
00:00:57Paul Tugy.
00:00:58Bonjour Thierry.
00:00:59Vous avez regardé ?
00:01:00On se dit la vérité ?
00:01:01Oui.
00:01:02J'ai arrêté en cours de route, vous savez pourquoi ?
00:01:03Non.
00:01:04J'étais dans une brasserie près de Saint-Germain-des-Prés, les Américains ont fait trop de bruit.
00:01:06Je suis désolé, mais vraiment, au bout d'un moment, je ne peux plus.
00:01:08Ah, c'est ça.
00:01:10Mais au moins ça le mérite d'être clair.
00:01:12Il nous reste le basket féminin.
00:01:13Basket féminin, on croise les doigts.
00:01:15Mais ça ne va pas être facile non plus là.
00:01:17Ça ne va pas être facile.
00:01:18Mais bon, quel match.
00:01:19Quel match incroyable.
00:01:20On va commencer en évoquant la situation au Royaume-Uni.
00:01:24Mais vu de chez nous, si vous le voulez bien, les émeutes qui touchent le Royaume-Uni vont-elles ou risquent-elles de s'importer en France ?
00:01:31Ah, mais Mathieu Devese ?
00:01:33Je suis là.
00:01:34Petit aller-retour entre l'équipe de la matinale.
00:01:36Faites comme vous voulez.
00:01:37Vous arrivez, vous partez, ça ne vous dérange pas.
00:01:41Il n'y a aucun problème.
00:01:42Bon, écoutez, avant d'aborder la situation au Royaume-Uni, chose promis, chose due, on va faire un tour de l'information
00:01:49avec Mathieu Devese.
00:01:52Bonjour cher Thierry et bonjour à tous.
00:01:54Et à la une, la baguette de pain va-t-elle coûter plus cher ?
00:01:57Les récoltes de blé sont mauvaises.
00:01:59Les fortes pluies et le manque de soleil ont lourdement touché les moissons.
00:02:02Les agriculteurs redoutent donc la pire récolte de blé depuis 40 ans.
00:02:07Au Venezuela, l'opposition appelle Nicolás Maduro à mettre fin à la violence.
00:02:11De son côté, le président, dont la réélection est contestée, rejette toute négociation avec l'opposition, selon plusieurs ONG.
00:02:18Depuis le 28 juillet, les troubles post-électoraux ont fait 24 morts et des milliers de personnes ont été arrêtées.
00:02:25Enfin, il va faire très chaud pour la dernière journée des Jeux olympiques.
00:02:2934 degrés à Paris, ça change.
00:02:31Oui, des trombes d'eau de la cérémonie d'ouverture.
00:02:33Au total, 25 départements ont été placés en vigilance.
00:02:36Orange canicule, le pays connaît une nouvelle vague de chaleur.
00:02:3940 degrés attendus, notamment dans le sud-ouest.
00:02:42Merci Mathieu, on vous retrouve à quelle heure ?
00:02:449h30, pétante.
00:02:46Vous vous engagez ?
00:02:48Sans quoi.
00:02:50Merci, à tout à l'heure.
00:02:52Nous revenons au thème que je souhaitais aborder.
00:02:55Les émeutes qui touchent le Royaume-Uni peuvent-elles avoir un impact en France ?
00:02:59L'inquiétude grandit du côté de Calais où des militants britanniques d'ultra droite
00:03:03ont appelé à mener des actions violentes contre les migrants.
00:03:06On va vous retrouver tout de suite sur place, en direct,
00:03:08avec nos envoyés spéciaux, Juliette Sadat et Axel Raybaud.
00:03:12Bonjour Juliette, je le disais, cette venue d'activistes anglais
00:03:16inquiète fortement les habitants et les autorités.
00:03:19Racontez-nous tout.
00:03:23Effectivement, les autorités surveillent de très près la potentielle
00:03:26venue de ces activistes anti-immigration.
00:03:29Leur objectif, c'est de venir ici, à Calais,
00:03:32afin de gêner l'embarcation de ces migrants via des canaux pneumatiques
00:03:37depuis les plages du Nord vers la Grande-Bretagne.
00:03:41Dans les rues de la ville, si certains ont entendu parler de ce projet,
00:03:46beaucoup l'ignoraient et la plupart n'est pas très convaincue de l'utilité
00:03:51et même de la réussite d'une telle opération,
00:03:54même si certains craignent en effet un risque de débordement.
00:04:02Non, pas particulièrement, parce que je pense qu'il y aura
00:04:05les forces de l'ordre qui seront là pour gérer ce type d'incident.
00:04:09Il y aura éventuellement des tensions.
00:04:11De toute façon, les migrants veulent traverser.
00:04:14Ils ont tous les moyens de le faire.
00:04:16Après, ils prennent beaucoup de risques.
00:04:18D'abord, on voit sur les reportages, la télé, tous les morts qu'il y a
00:04:21quand il y a une catastrophe.
00:04:23Maintenant, je vous dis, même si oui, s'ils laisseraient une droite à s'y mettre,
00:04:28oui, ça va être la pagaille.
00:04:32Voilà, le nombre de ces activistes reste encore flou,
00:04:35mais les forces de l'ordre sont au pied de guerre dès à présent.
00:04:38Le dispositif de renseignement et de sécurité reste encore secret,
00:04:42mais la préfecture du Pas-de-Calais a indiqué que la situation a été observée
00:04:46de très près par les services de l'État dans tout le département.
00:04:49Merci beaucoup, ma chère Juliette.
00:04:51Juliette Saadat, accompagnée par Axel Rébeau depuis Calais.
00:04:54Je commence avec vous, Sarah.
00:04:56Est-ce qu'on a des raisons d'être inquiets en fonction de ce que vient nous raconter Juliette Saadat ?
00:05:01Par rapport à Calais, oui, mais la situation va être résolue à court terme.
00:05:05Il y a eu des démantèlements de camps de migrants plusieurs fois.
00:05:08La question, c'est que fait-on à long terme ?
00:05:10Est-ce qu'on laisse les migrants venir pour ensuite ne pas savoir les accueillir ?
00:05:13Ou alors est-ce qu'on fait le nécessaire pour stopper cette immigration massive,
00:05:16incontrôlée et incontrôlable ?
00:05:18Parce que là, vous avez une partie de l'extrême-gauche qui nous dit
00:05:21qu'il faut accueillir, oui, mais dans quelles conditions ?
00:05:23C'est ça aussi que l'on peut se poser.
00:05:25Après, sur le parallélisme des formes entre le Royaume-Uni et la France,
00:05:28il n'y a pas des groupuscules d'extrême-droite comme au Royaume-Uni.
00:05:31Il y en a qui ont d'ailleurs été sanctionnés très sévèrement par la justice,
00:05:34mais je ne crois pas qu'on arrivera à une situation analogue
00:05:37par rapport à ce qui se passe au Royaume-Uni.
00:05:39Georges, vous partagez le même avis que Sarah ?
00:05:42Non, mais qu'il y ait des problèmes à Calais qui ne datent pas d'aujourd'hui.
00:05:45Qui ne datent pas d'aujourd'hui.
00:05:47La jungle de Calais.
00:05:49Le Touquet avec la Grande-Bretagne, ça remonte déjà plusieurs années.
00:05:52Mais ça ne justifie en rien, mais vraiment en rien,
00:05:56que des associations, enfin des groupuscules s'immiscent comme ça
00:06:01dans le travail régalien et exclusivement régalien de l'État
00:06:06de lutter contre cette immigration clandestine
00:06:10et de provoquer comme ça des affrontements
00:06:15avec des migrants en situation irrégulière, certes,
00:06:19mais qui ne méritent absolument pas d'être pris pour six personnes.
00:06:24J'imagine bien, je pense que la question sera posée sans doute
00:06:28au ministre démissionnaire, M. Darmanin,
00:06:31savoir quelles sont les mesures qui vont être prises
00:06:33pour parer cette éventualité d'une confrontation
00:06:36avec des groupuscules d'extrême droite.
00:06:38Paul Sujit, quel regard portez-vous sur la situation
00:06:40et cette inquiétude des autorités et des habitants
00:06:42qu'on peut comprendre légitimement ?
00:06:44On ne peut que se réjouir qu'il y ait un dispositif de sécurité préventive
00:06:47qui soit mis en place à Calais, effectivement,
00:06:49et ça serait insupportable d'importer sur notre sol
00:06:51les violences auxquelles on a assisté au Royaume-Uni maintenant.
00:06:54Je me méfie toujours de l'écho médiatique que rencontre
00:06:58la supposée remontée d'influence de l'extrême droite
00:07:03et surtout la menace qu'elle poserait d'actions violentes.
00:07:06C'est quelque chose qui a toujours été présenté,
00:07:08notamment par le ministre Gérald Darmanin,
00:07:10comme un parallèle pour justifier surtout les actions répressives
00:07:13qu'il conduisait face à l'extrême gauche,
00:07:16dont on a pu voir à de nombreuses reprises depuis ces dernières années
00:07:19sa capacité à mener des actions violentes, à conduire des émeutes.
00:07:22On l'a vu de façon quasiment continuelle en réalité
00:07:24depuis les différents mouvements de contestation
00:07:26qui ont émaillé l'actualité, que ce soit en marge
00:07:28des mouvements de lutte contre la réforme des retraites,
00:07:30que ce soit sur les différentes zones à défendre,
00:07:33notamment récemment sur les mégabassines de Saint-Saëns, etc.
00:07:36Et donc, comme pour se défendre de n'avoir dans le viseur
00:07:41que l'extrême gauche, Gérald Darmanin disait toujours
00:07:43« Oui, mais nous renforçons aussi la surveillance
00:07:45avec les services de renseignement, avec tous les outils dont dispose
00:07:48le ministre de l'Intérieur, contre la mouvance d'extrême droite. »
00:07:51En réalité, sans nier son existence, tous les spécialistes
00:07:55de l'extrême droite en France s'arrêtent sur des chiffres
00:07:59qui montreraient que le rapport de force par rapport
00:08:01aux militants d'extrême gauche serait de 1% ou de 1 pour 1 000.
00:08:04Il y a eu ici ou là, on l'a vu, quelques cellules,
00:08:07souvent d'ailleurs de vieux papy gâteux,
00:08:09qui étaient démantelées avec un projet éventuel
00:08:11de passage à l'acte violent, mais sans jamais rencontrer
00:08:14les mêmes proportions.
00:08:15Donc, encore une fois, il faut faire tout pour empêcher
00:08:18que des violences puissent avoir lieu, quelle qu'en soit l'origine.
00:08:21Je crois qu'insister avec autant de méfiance sur le risque
00:08:27d'émeutes d'extrême droite, etc., alors que pour l'instant,
00:08:30la matérialité des faits montre que ce n'est pas l'extrême droite
00:08:32qui conduit des émeutes, et d'ailleurs pour des raisons
00:08:35assez aussi compréhensibles, c'est-à-dire qu'en France,
00:08:37contrairement d'ailleurs à ce qui se passe au Royaume-Uni,
00:08:39il y a, pour notamment ceux qui estiment que l'immigration
00:08:43nuit aux intérêts du pays, la possibilité d'une expression politique
00:08:47qui est celle que porte notamment le rassemblement national
00:08:50qui connaît des scores de plus en plus importants
00:08:52à mesure que les années passent.
00:08:53Je crois que c'est aussi cette possibilité d'expression démocratique
00:08:56qui permet aussi à des militants, parfois aux idées radicales,
00:09:00de choisir pour le moment en tout cas, espérons que ce soit
00:09:03toujours le cas dans les années à venir, de choisir plutôt
00:09:06l'expression pacifique des idées plutôt que le passage
00:09:09à la violence.
00:09:10Il ne faudrait pas frustrer cette expression démocratique d'ailleurs
00:09:13en interdisant l'expression de certaines idées au motif
00:09:15qu'elles sont anti-républicaines, parce que c'est aussi
00:09:18cette frustration-là, on l'a vu au Royaume-Uni, qui peut conduire
00:09:20un certain nombre de personnes, encore une fois, à cette fois-ci
00:09:23choisir comme théâtre d'expression radicale la rue et la violence
00:09:26plutôt que la vie des hémicycles politiques.
00:09:29– On ne pensait pas, Nathan, même si Calais est aux premières loges,
00:09:33on ne pensait pas qu'il y ait un effet ricochet avec cette menace
00:09:37que l'on évoque actuellement du côté de Calais.
00:09:41– Il me semble que cet effet ricochet, il vient aussi du fait que
00:09:45les démocraties occidentales, toutes les démocraties occidentales
00:09:48sont confrontées aux mêmes problématiques.
00:09:50Des problématiques externes, la question migratoire en fait partie,
00:09:53mais des problématiques internes, ce risque-là d'une décomposition
00:09:58de la démocratie, d'une autodestruction avec des groupuscules
00:10:02qui, de l'intérieur, bénéficient des libertés,
00:10:05libertés d'expression, libertés d'organisation, etc.
00:10:09et qui utilisent les libertés dont ils profitent
00:10:12pour détruire même l'appareil de la liberté et de l'état de droit.
00:10:16Je pense que cette menace-là, on la voit de manière différente,
00:10:20mais ça forme un phénomène quand même unique, aussi bien aux États-Unis
00:10:24qu'au Royaume-Uni, pas besoin de faire un dessin,
00:10:26en Italie et naturellement en France.
00:10:29Alors ensuite, par rapport à ce que vous disiez,
00:10:32je suis d'accord avec vous que la situation française
00:10:35n'est pas celle du Royaume-Uni, que les groupuscules
00:10:37ne sont pas aussi bien organisées.
00:10:39On pourrait quand même faire remarquer deux choses, à mon avis.
00:10:41C'est qu'il y a déjà eu, ces dernières années,
00:10:43des violences organisées par des groupuscules d'extrême droite.
00:10:47Je pense, par exemple, à cette soirée dans le centre-ville de Lyon
00:10:51où ils avaient commis, l'expression est horrible,
00:10:53mais une ratonnade, ils s'en étaient pris à tous les immigrés
00:10:56qu'ils croisaient violemment, premièrement.
00:10:58Et deuxièmement, qu'en dehors de la question de la violence
00:11:00et en dehors des groupuscules, moi, j'opère vraiment une distinction
00:11:03qui me semble très importante entre le débat sur l'immigration
00:11:06et, vous me connaissez, je ne suis pas un censeur,
00:11:09je n'ai pas comme ça des velléités, des désirs d'interdire
00:11:13qu'on pose des questions, et évidemment que le débat
00:11:15sur l'immigration, il doit avoir lieu.
00:11:17Et parfois, dans le cadre de ce débat, des individus
00:11:20qui ne sont pas sur un débat.
00:11:22On a évidemment le droit d'être contre l'immigration,
00:11:24ce n'est pas le sujet, mais qui sont dans une logique
00:11:27où, un, ils ne posent pas la question de l'immigration,
00:11:31mais des immigrés, en véhiculant sur eux toutes sortes
00:11:35de stéréotypes plus ou moins explicitement haineux,
00:11:39xénophobes, voire racistes.
00:11:41Deuxièmement, en justifiant souvent une haine
00:11:45contre les immigrés, ce qui n'est pas la même chose
00:11:47que l'immigration.
00:11:48Et troisièmement aussi, en le faisant dans un contexte
00:11:51de psychose.
00:11:52C'est une chose d'être pour ou contre l'immigration.
00:11:54Et d'ailleurs, je trouve que cette question n'a pas grand sens
00:11:56parce que l'immigration existe et c'est un fait majeur
00:11:58de notre temps.
00:11:59Mais c'en est une autre, d'exprimer sa pensée
00:12:03sur l'immigration, en l'occurrence l'hostilité,
00:12:05en utilisant des faits tragiques.
00:12:07Et ça, on l'a vu aux États-Unis, avec ce qui s'est passé,
00:12:09ces enfants qui ont été poignardés, c'était horrible.
00:12:11On l'a vu aussi en France.
00:12:13Quand il y a eu l'affaire Lola, quand il y a eu l'affaire Crépole,
00:12:15on a vu certaines forces politiques, et notamment
00:12:18des militants de certains partis, qui ont acheté
00:12:20des noms de domaine, qui ont organisé des manifestations
00:12:23où on criait dehors les migrants, les migrants sont tous des assassins,
00:12:26etc. Et ça, violence ou non, j'y vois quand même une même logique.
00:12:31Et qui n'a encore une fois rien à voir avec le fait de débattre
00:12:34démocratiquement de la question migratoire.
00:12:36Sauf que précisément, ce qui s'est passé sur Crépole,
00:12:38et qui fait peut-être la différence avec la tuerie affreuse
00:12:40de Sauceport au Royaume-Uni, c'est que dans un premier temps,
00:12:43ceux qui ont voulu manifester à la fois leur solidarité
00:12:46pour les proches de Thomas, qui a été tragiquement assassiné
00:12:48ce soir-là à Crépole, et qui en même temps ont voulu,
00:12:51et c'est vrai, vous le dites bien, rappeler que ce drame
00:12:53était selon leur grille de lecture à eux, la conséquence
00:12:56d'une migration incontrôlée qui créait des territoires
00:13:00dans lesquels d'autres formes de lois avaient cours.
00:13:04Ces personnes-là ont d'abord été, rappelez-vous,
00:13:06interdites de manifester, et puis dans une décision salutaire,
00:13:10le Conseil d'État s'y ayant référé a estimé que cette indiction
00:13:14contrevenait aux libertés politiques et aux libertés publiques en France,
00:13:17et donc a autorisé notamment un rassemblement qui a eu lieu
00:13:19sur la place du Panthéon, avec effectivement des mouvements
00:13:22que l'on peut sans difficulté qualifier d'extrême droite,
00:13:24qui ont eu à ce moment-là un moment d'expression démocratique,
00:13:27ce qui a paru aux yeux de beaucoup d'observateurs ce soir-là insupportable.
00:13:30C'étaient des personnes dont beaucoup ne voulaient pas
00:13:32qu'elles puissent manifester, qu'elles puissent crier
00:13:34des slogans sur la place publique. Eh bien, il n'empêche
00:13:36qu'après Crépole, il n'y a pas eu des meutes,
00:13:39il n'y a pas eu les scènes de violence auxquelles on assiste
00:13:42ces derniers jours au Royaume-Uni, peut-être parce qu'aussi
00:13:45l'expression brutale, l'expression radicale
00:13:51de ce sentiment anti-migrant qui naît à la faveur
00:13:54de certains faits divers tragiques, qui soulignent aussi
00:13:56des violences parfois raciales en France.
00:13:59En tous les cas, c'était le sous-texte de l'agression à Crépole,
00:14:02puisque de nombreux témoins de la scène ont relevé
00:14:05que les agresseurs qui ont fini par tuer Thomas
00:14:08l'ont fait en criant « salle blanche », donc c'était la grille
00:14:10de lecture qui s'imposait. Eh bien, ces personnes-là ont pu
00:14:12exprimer leurs sentiments sans être entravés
00:14:14dans cette expression publique. Il y a un peut-être
00:14:16qu'encore une fois, c'est cette liberté-là qui permet
00:14:18de canaliser, d'éviter la violence.
00:14:20Mais peut-être que la culture du Royaume-Uni
00:14:22par rapport à l'immigration et la nôtre n'est pas tout à fait
00:14:24la même non plus, et ce n'est pas la même approche non plus
00:14:26également, et ceci explique peut-être cela.
00:14:28En termes de liberté d'expression, ce n'est pas du tout
00:14:30la même chose aussi au Royaume-Uni par rapport à la France.
00:14:32Oui, exactement, et c'est peut-être ça le distinguo,
00:14:34et vous avez raison, Paul. Georges.
00:14:36Ce qui se passe actuellement en Grande-Bretagne
00:14:40doit servir d'enseignement
00:14:43pour ce qui pourrait se passer en France.
00:14:45C'est la question.
00:14:47Bien sûr qu'il faut que ce soit
00:14:49réglé sur le plan démocratique, Paul a raison,
00:14:52mais s'il n'y a pas de règlement
00:14:54au niveau des institutions,
00:14:56vous risquez la rue.
00:14:58C'est ce qui est en train de se passer.
00:15:00Le gouvernement, le nouveau gouvernement
00:15:02travailliste, à peine arrivé dans le district,
00:15:04est confronté à un défi majeur,
00:15:06celui de l'immigration.
00:15:08Il s'était opposé d'ailleurs,
00:15:10vous vous souvenez, à la résolution du Rwanda,
00:15:12comme pays tiers,
00:15:14pour examiner les demandeurs d'asile.
00:15:16Donc la question va vraiment se poser
00:15:19pour le nouveau gouvernement travailliste.
00:15:21Est-ce qu'il s'inscrive dans une lutte réelle
00:15:24contre l'immigration clandestine,
00:15:26ou bien est-ce qu'il ouvre un petit peu les vannes ?
00:15:29On a vu dans les pays nordiques,
00:15:31pays sociodémocrates,
00:15:33un consensus politique
00:15:35entre la gauche et la droite,
00:15:37qui est vraiment un consensus
00:15:39pour réduire de manière drastique
00:15:41tout ce qui pouvait constituer un appel d'air
00:15:43pour l'immigration.
00:15:45Ça a fonctionné.
00:15:47Donc le nouveau Premier ministre britannique
00:15:49est confronté à ce défi majeur,
00:15:51parce que sa seule réponse sécuritaire
00:15:54aujourd'hui ne suffira pas.
00:15:57Il y a des condamnations,
00:15:59et c'est justifié,
00:16:01mais ça ne peut absolument pas suffire
00:16:03à régler un problème politique
00:16:05de lutte contre une immigration clandestine.
00:16:07Et il est évident que s'ils ne le font pas,
00:16:10il risque d'arriver à une confrontation
00:16:12encore plus violente
00:16:14que ce à quoi nous sommes en train d'assister.
00:16:16Et d'ailleurs, Tony Blair lui a conseillé
00:16:18le dossier prioritaire,
00:16:20c'est évidemment l'immigration.
00:16:22Il y a eu des sanctions qui sont quand même exemplaires.
00:16:24Trois ans de prison ferme,
00:16:26on ne peut pas dire que ce ne soit rien.
00:16:28On ne va pas en parler dans quelques instants,
00:16:30mais on va revenir, on l'a évoqué avec vous,
00:16:32Georges, puisque vous étiez avec moi
00:16:35qui se cache pour faire référence
00:16:37au sujet que vous évoquiez, mon cher Nathan.
00:16:39On voit tout ça avec Thibault Marcheteau
00:16:41et on poursuit le débat ensemble.
00:16:43Oui, effectivement, ce compte actif patriote
00:16:45serait en réalité tenu par un certain Alan Leggett,
00:16:49selon plusieurs médias britanniques.
00:16:51Il s'agirait d'un patriote
00:16:53qui se définit lui-même comme chasseur de migrants.
00:16:55Il fait partie de tous ces influenceurs anti-immigration
00:16:58qui ont relayé notamment de fausses informations
00:17:00concernant le profil de ce principal suspect
00:17:03qui a assassiné les trois fillettes à Southport.
00:17:07Il fait donc partie de tout cet environnement
00:17:10sur les réseaux sociaux.
00:17:12Il a effectivement le 1er août dernier
00:17:14affirmé qu'il souhaitait rejoindre les côtes françaises
00:17:16pour empêcher les migrants de passer la Manche
00:17:19et de rejoindre l'Angleterre.
00:17:21Il a dit qu'il possédait les fonds pour prendre trois voitures
00:17:23mais également louer un appartement pendant une semaine.
00:17:25Il était déjà venu sur les côtes françaises
00:17:27au mois de juillet dernier.
00:17:29Il a posté une vidéo où l'on voit
00:17:31des gendarmes français surveiller
00:17:33les côtes françaises.
00:17:35Si le Premier ministre anglais Kirstarmer
00:17:37a parlé de sanctions très fortes
00:17:39pour tous ceux qui participaient à ces émeutes,
00:17:41il a également parlé des commanditaires
00:17:43qui seront selon lui retrouvés
00:17:45jugés ici en Angleterre.
00:17:47On voit cet homme, Paul,
00:17:49se définir comme un chasseur de migrants
00:17:51et qu'il s'organise.
00:17:53Est-ce que ces menaces seront mises en exécution ou pas ?
00:17:55This is the question.
00:17:57Ça rappelle beaucoup d'ailleurs l'action
00:17:59de l'époque de la génération identitaire.
00:18:01Ça s'appelait Defend Europe, je crois.
00:18:03C'est l'action quand ils avaient en dossier
00:18:05des doudounes de ski bleu ciel et qu'ils étaient montés
00:18:07dans les Alpes pour dire que puisque les gardes-frontières
00:18:09ne font pas leur travail, nous allons le faire
00:18:11à leur place. Il faut prendre ces actions
00:18:13pour ce qu'elles sont, qu'elles soient conduites
00:18:15par des mouvements politiques comme le Bloc identitaire
00:18:17ou qu'elles soient conduites par un influenceur
00:18:19très suivi sur les réseaux sociaux.
00:18:21Ce sont des actions de provocation,
00:18:23des actions aussi de communication politique
00:18:25dont les moyens et l'esprit même,
00:18:27celui de remplacer au fond les forces de l'ordre
00:18:29dans leur travail, de s'improviser au fond
00:18:31comme une milice, sont évidemment
00:18:33impossibles à admettre dans une
00:18:35République démocratique.
00:18:37Mais en tous les cas, c'est un mouvement
00:18:39de provocation qui fait écho à un sentiment
00:18:41profond, que ce soit au Royaume-Uni
00:18:43comme en France et des deux côtés de la Manche,
00:18:45à savoir que ceux dont c'est le métier,
00:18:47les gardes-frontières, les policiers
00:18:49et surtout les hommes politiques qui leur donnent des ordres,
00:18:51ne font pas le job.
00:18:53C'est d'ailleurs aussi
00:18:55un sentiment que l'on voit
00:18:57se répandre partout en Europe
00:18:59aussi par rapport aux gardes-côtes
00:19:01européens. L'agence Frontex,
00:19:03dont on a bien vu que, suite notamment
00:19:05à la façon dont a été
00:19:07écartée Frésley Gehry qui est aujourd'hui
00:19:09maintenant député européen du Ration nationale,
00:19:11il y avait un débat
00:19:13sur est-ce qu'il faut
00:19:15des gardes-côtes qui soient vraiment
00:19:17réactifs et qui puissent faire des actions de push-back
00:19:19ou est-ce qu'il faut d'abord leur donner comme mission de respecter
00:19:21les droits de l'homme ? Effectivement, ce débat existe
00:19:23et tant qu'encore une fois cette
00:19:25impression de faiblesse de l'Axis
00:19:27et donc encore une fois de police empêchée,
00:19:29incapable de mener les actions
00:19:31qu'on lui demande, et de fait on voit bien que la Manche
00:19:33est une passoire malgré toutes les forces de police
00:19:35qui y sont déployées,
00:19:37les jours où la mer est bonne et où les conditions sont
00:19:39favorables, il y a un certain nombre de départs qu'on ne peut pas empêcher
00:19:41et qui conduisent aussi au drame
00:19:43quasiment hebdomadaire que l'on voit puisque malheureusement
00:19:45un certain nombre de ces embarcations n'arrivent pas
00:19:47à bon port avec tous leurs passagers
00:19:49sains et saufs. Donc tant que ce sentiment va perdurer,
00:19:51eh bien vous aurez cette tentation aussi
00:19:53de personnes qui disent, eh bien, ils ne font pas le travail
00:19:55faisons-leur à leur place, c'est déplorable.
00:19:57Oui, moi très rapidement ce qui me gêne c'est le titre
00:19:59influenceur anti-migrant, ça veut dire
00:20:01clairement influenceur raciste,
00:20:03il faut dire les choses aussi, donc si la liberté d'expression
00:20:05est très large au Royaume-Uni,
00:20:07je pense qu'on devrait quand même avoir des limites
00:20:09dans la mesure où cette personne parle
00:20:11à un public qui est vulnérable, qui va reprendre
00:20:13à son compte cela, qu'on soit pour ou contre l'immigration,
00:20:15là c'est même pas le sujet, c'est pour ou
00:20:17contre, enfin c'est contre les personnes étrangères,
00:20:19c'est ça qui est dit, et ça, ça me pose
00:20:21une réelle difficulté, tout en ne niant pas
00:20:23le débat sur l'immigration
00:20:25incontrôlée, incontrôlable, clandestine,
00:20:27où effectivement, je peux comprendre qu'il y a besoin
00:20:29d'une régulation. Mais on voit bien que, en fait,
00:20:31ça a quand même mis le feu,
00:20:33quand vous avez des influenceurs
00:20:35qui par définition
00:20:37ont une large communauté,
00:20:39moi quand on véhicule des idées
00:20:41antisémites, je suis la première à m'indigner,
00:20:43donc n'ayons pas l'indignation à géométrie variable,
00:20:45là ce sont des propos racistes, quand vous êtes
00:20:47anti-immigrant, vous êtes anti-étranger, vous êtes raciste.
00:20:49Ça veut dire ce que ça veut dire.
00:20:51Nathan. Oui, je suis
00:20:53tout à fait d'accord avec Sarah, et avec la question
00:20:55qu'elle pose, qui à mon avis est la question centrale,
00:20:57c'est que nous sommes confrontés, face à
00:20:59ce genre de phénomène, à un véritable
00:21:01dilemme. D'une part,
00:21:03qui est la question de savoir, en gros,
00:21:05faut-il être tolérant
00:21:07envers les intolérants ? Faut-il accorder
00:21:09de la liberté à ceux qui
00:21:11véritablement ont pour projet de
00:21:13détruire la liberté s'ils prenaient
00:21:15le pouvoir, ou s'ils
00:21:17avaient de plus en plus
00:21:19de place au sein de la société et de l'État ?
00:21:21Cette question, évidemment que c'est
00:21:23un dilemme difficile, parce que dans un cas
00:21:25quand on commence à supprimer
00:21:27la liberté d'expression, même de manière
00:21:29préventive, même en coupant des comptes sur les
00:21:31réseaux sociaux, et on a vu que c'était la question
00:21:33qui se posait au Royaume-Uni, je pense
00:21:35qu'il faut faire très attention avec ces outils-là.
00:21:37Même si c'est légitime
00:21:39en effet dans les cas que vous citez,
00:21:41il faut faire très attention parce qu'après on rentre dans une situation,
00:21:43surtout quand on est sur les réseaux sociaux,
00:21:45où il n'y a pas vraiment de procédure très claire,
00:21:47et où si vous voulez, on pourrait tout à fait
00:21:49imaginer qu'avec ce genre d'outils,
00:21:51on peut couper la parole publique
00:21:53à peu près n'importe quel
00:21:55citoyen. Et d'autre part,
00:21:57si on est dans une logique où on estime
00:21:59que la liberté doit primer, et que la
00:22:01liberté d'expression doit pouvoir
00:22:03s'exprimer de manière absolue,
00:22:05ça pose aussi des questions
00:22:07qu'on voit au Royaume-Uni, qu'on voit aux États-Unis.
00:22:09Que faire quand
00:22:11la personne qui ment et la personne
00:22:13qui tient des propos ouvertement racistes
00:22:15a dix fois plus d'audience
00:22:17et même d'efficacité rhétorique
00:22:19que la personne qui donne une version
00:22:21réelle des faits et
00:22:23qui n'a pas cette idéologie.
00:22:25Face à ça, la démocratie
00:22:27dans les deux cas, elle est confrontée
00:22:29à des actions et à des choix
00:22:31qui la mettent en danger tout en la protégeant.
00:22:33Il y a une des deux libertés qui sera
00:22:35amoindrie dans les deux cas, soit la liberté
00:22:37d'expression, soit l'autre liberté.
00:22:39On peut en sacrifier l'une ou l'autre
00:22:41ce qui n'est pas forcément positif.
00:22:43Justement, Sarah, puisque vous évoquiez
00:22:45les condamnations,
00:22:47Kerr Sturmer avait dit qu'il taperait fort,
00:22:49il l'a tapé fort. J'en veux pour preuve,
00:22:51un homme de 26 ans a été condamné à de la
00:22:53prison ferme. On voit tout ça avec Yann Salé,
00:22:55on poursuit le débat ensemble.
00:22:57C'est une condamnation
00:22:59qui veut servir d'exemple.
00:23:01Tyler James Kay, un Anglais de 26 ans,
00:23:03a été condamné à trois ans et deux mois
00:23:05de prison. Il a été reconnu coupable
00:23:07d'avoir publié des messages en ligne pour
00:23:09attiser la haine raciale. Concrètement,
00:23:11il lui est reproché d'avoir menacé de brûler
00:23:13un hôtel ou loger des demandeurs d'asile.
00:23:15Déportation de masse, incendie
00:23:17de tous les hôtels remplis de ces...
00:23:19Pour ce que j'en ai à faire, si cela
00:23:21fait de moi un raciste, qu'il en soit ainsi.
00:23:23Devant les policiers anglais, le jeune homme
00:23:25a nié avoir voulu attiser la haine raciale,
00:23:27il a déclaré avoir copié-collé un message
00:23:29déjà écrit sur un autre compte,
00:23:31des déclarations pas convaincantes pour la police.
00:23:33J'espère que cette affaire envoie un message
00:23:35très clair aux personnes qui pensent pouvoir
00:23:37se cacher derrière un écran et publier
00:23:39des messages de haine et de préjugés
00:23:41raciaux sans conséquence. Il s'agit
00:23:43de défendre ce qui est juste et de protéger
00:23:45nos communautés de la peur de la violence.
00:23:47Après tout, la liberté d'expression n'est
00:23:49pas la liberté de répandre la haine raciale.
00:23:51Les autorités britanniques
00:23:53se veulent fermes quant à la réponse pénale
00:23:55apportée. Depuis le début des émeutes,
00:23:57plus de 700 arrestations ont déjà eu lieu
00:23:59et 300 inculpations.
00:24:01Georges, on l'évoquait, évidemment,
00:24:03votre réponse pénale a fonctionné,
00:24:05mais est-ce que ça pourra durer ?
00:24:07C'est pas certain, loin de là, c'est ce que vous évoquiez tout à l'heure.
00:24:09Oui, la réponse pénale est nécessaire,
00:24:11elle n'est pas suffisante.
00:24:13J'observe, moi, que s'il y avait des peines
00:24:15comme celle-ci prononcées en France...
00:24:17C'est plus dissuasif.
00:24:19C'était l'objet de ma deuxième question.
00:24:21Vous l'avez deviné.
00:24:23La connotation antisémite, par exemple, s'il y avait des peines aussi lourdes,
00:24:25ça serait peut-être plus dissuasif.
00:24:27Mais nous sommes en Grande-Bretagne
00:24:29puis en Anglo-Saxon comme aux Etats-Unis.
00:24:31Vous avez vu qu'ils diffusent même les photos des émeutiers,
00:24:33qui est contraire à notre culture.
00:24:35Je me souviens aux Etats-Unis,
00:24:37la loi Megan,
00:24:39du nom de cette petite fille
00:24:41qui avait été victime d'un violeur,
00:24:43sous Bill Clinton.
00:24:45On avait voté une loi
00:24:47qui autorisait
00:24:49à diffuser les adresses,
00:24:51les photos des pédophiles,
00:24:53des violeurs qui étaient dans le quartier.
00:24:55Vous imaginez ? En France, heureusement,
00:24:57on n'allait pas arriver là.
00:24:59Ça exacerbe évidemment
00:25:01la population et ça crée des tensions
00:25:03et des violences.
00:25:05Donc il faut raison garder, il ne faut pas tomber dans un excès
00:25:07de répression.
00:25:09Si on peut...
00:25:11Se rapprocher.
00:25:13Oui, c'est-à-dire qu'on pourrait peut-être
00:25:15s'inspirer d'une réponse pénale
00:25:17rapide, efficace,
00:25:19forte, dans notre pays.
00:25:21Ça pourrait aussi être utile dans certaines situations.
00:25:23A bon entendeur.
00:25:25Salut.
00:25:27J'ai un peu plus raison que...
00:25:29Parce que Sarah et Nathan ont déporté le débat
00:25:31sur la question des libertés.
00:25:33Je ne suis pas certain que la façon dont la réponse pénale
00:25:35a été orchestrée ici soit une remise en cause
00:25:37de certaines libertés.
00:25:39En l'occurrence, on a vu que les personnes qui ont été condamnées
00:25:41ont été condamnées pour des propos très clairs.
00:25:43C'est-à-dire des appels à la violence.
00:25:45Dire je déteste l'immigration,
00:25:47voire je déteste l'immigrant,
00:25:49ce n'est pas la même chose que de dire
00:25:51allez tous brûler un hôtel où se trouvent des migrants.
00:25:53Et sur les faits, évidemment, lorsque vous commettez
00:25:55de vous en être l'auteur,
00:25:57la différence est encore plus nette.
00:25:59Encore une fois, je crois que
00:26:01laisser prospérer
00:26:03une réelle liberté d'expression,
00:26:05avec parfois ses composantes les plus
00:26:07brutales, voire les plus bêtes,
00:26:09c'est souvent ça en fait, la liberté d'expression
00:26:11profite souvent aussi aux plus idiots, c'est comme ça.
00:26:13Il faut l'accepter.
00:26:15Mais ça n'empêche pas, ça n'empêche jamais
00:26:17d'être en même temps extrêmement
00:26:19ferme avec ceux qui franchissent la ligne rouge.
00:26:21Il faut que cette ligne soit claire.
00:26:23Sur la question de la violence, ceux qui appellent
00:26:25à commettre ou ceux qui commettent ces violences
00:26:27doivent être réprimés, je crois qu'ils le sont
00:26:29de manière assez sévère. Et effectivement,
00:26:31tout comme Georges, je partage cette envie
00:26:33qu'on puisse avoir la même fermeté et la même rapidité
00:26:35lorsque des émeutes semblables
00:26:37se produisent sur notre sol.
00:26:39Sur la question de la violence, l'incitation
00:26:41à commettre un crime ou un délit, je suis tout à fait d'accord.
00:26:43Mais que diriez-vous
00:26:45d'individus qui sur Internet,
00:26:47sur Twitter par exemple, auraient des tweets
00:26:49qui ne seraient pas forcément explicitement
00:26:51racistes ou qui seraient
00:26:53un peu dans un entre-deux ? Est-ce que là, vous seriez
00:26:55pour couper ? Parce que c'est aussi
00:26:57un délit en soi.
00:26:59Il faut que l'infraction soit caractérisée.
00:27:01C'est un délit depuis peu de temps en France.
00:27:03En réalité, c'est la question de la restriction de la liberté
00:27:05d'expression pour les propos qui inciteraient
00:27:07à la discrimination en raison de tel ou tel critère.
00:27:09Ce sont des dispositifs légaux,
00:27:11je parle sous le contrôle de Georges, qui sont nés
00:27:13dans les années 90, qui depuis cette époque-là
00:27:15ont toujours été contestés.
00:27:17Et moi, pour des raisons que j'ai déjà eu l'occasion
00:27:19d'exprimer sur cette antenne,
00:27:21je suis parfois insatisfait de la façon dont
00:27:23cette législation s'applique.
00:27:25D'abord parce que l'on voit qu'elle peut conduire à museler
00:27:27des personnalités politiques,
00:27:29à museler parfois même des journalistes
00:27:31ou des chaînes de télévision,
00:27:33et que cette frontière
00:27:35est plus floue. Encore une fois, c'est vrai que
00:27:37je crois qu'on doit établir une ligne claire
00:27:39entre l'appel à la violence,
00:27:41qui est lui, pour le coup,
00:27:43inadmissible et condamnable au titre de la loi,
00:27:45et l'expression d'opinion
00:27:47qu'elle soit
00:27:49acceptable ou non. Vous voyez, la loi ne doit
00:27:51pas simplement tamponner ce qui est
00:27:53dissable moralement,
00:27:55parce que dans ces cas-là, on rentre dans des débats
00:27:57qui sont d'une subjectivité sans fin.
00:27:59C'est ma position, et encore une fois,
00:28:01de toute façon, ça ne nous prive
00:28:03jamais, au fond, de la grande
00:28:05responsabilité que crée la liberté,
00:28:07à ce soir le fait d'apprécier, avec
00:28:09la maturité intellectuelle dont chacun
00:28:11doit être capable,
00:28:13la portée, la signification, les conséquences,
00:28:15les risques de tel ou tel propos.
00:28:17Quelle que soit la façon dont vous installerez
00:28:19un arsenal plus ou moins répressif
00:28:21sur, notamment, la liberté d'expression en ligne,
00:28:23vous aurez toujours, de toute façon,
00:28:25besoin d'avoir des citoyens qui soient suffisamment
00:28:27mûrs et suffisamment responsables pour faire
00:28:29leur marché au sein de ce
00:28:31brouhaha qui s'exprime à longueur de journée
00:28:33sur les réseaux sociaux. Et je ne suis pas sûr
00:28:35qu'une société dans laquelle la liberté
00:28:37d'expression sur les réseaux sociaux est plus muselée qu'ailleurs
00:28:39crée des citoyens plus responsables,
00:28:41plus intelligents et plus capables
00:28:43d'avoir ce discernement.
00:28:45Allez, on marque une première pause dans cette heure des pros,
00:28:47et vous verrez, le sujet qu'on abordera
00:28:49fait sens par rapport au sujet qu'on vient
00:28:51d'évoquer au Royaume-Uni, puisqu'on parlera
00:28:53des élections aux Etats-Unis
00:28:55et vous verrez, l'Iran veut jouer un rôle
00:28:57et vous verrez de quelle manière,
00:28:59et vous comprendrez pourquoi je dis que ça fait sens par rapport
00:29:01à ce premier débat. Tout ça est parfaitement bien enchaîné.
00:29:03On se retrouve dans quelques instants avec mes invités.
00:29:09Vous avez eu peur, Mathieu, hein ?
00:29:11Il est 9h30. Mais je vous sais bienveillant.
00:29:13Vous avez eu peur.
00:29:159h30, pétante. On fait le tour d'un infos avec vous,
00:29:17Mathieu Deveze. Allez, Céline Dion
00:29:19est en colère contre Donald Trump.
00:29:21Je vous explique tout. Un morceau de la star canadienne
00:29:23a été utilisé vendredi.
00:29:25C'était lors d'un meeting du candidat républicain.
00:29:27Problème, Donald Trump n'avait
00:29:29pas d'autorisation pour diffuser cette musique.
00:29:31C'était lors de son meeting dans le Montana.
00:29:33Il s'agit du morceau My Heart Will Go On,
00:29:35la célèbre chanson du film
00:29:37Titanic.
00:29:39En Israël, l'usage de drogue et les addictions
00:29:41ont bondi après l'attaque du 7 octobre.
00:29:43Un Israélien sur quatre
00:29:45a accru sa consommation de produits
00:29:47addictifs depuis le début de la guerre.
00:29:49Et par exemple, l'utilisation de
00:29:51somnifères a explosé de 180%.
00:29:53Enfin, les combats
00:29:55font rage en Ukraine. Deux personnes sont
00:29:57mortes cette nuit après des explosions.
00:29:59Un homme de 35 ans et son fils
00:30:01âgé de 4 ans. Selon l'Ukraine,
00:30:03deux missiles russes ont été tirés vers la capitale.
00:30:05Une riposte donc
00:30:07à l'incursion ukrainienne dans la région russe
00:30:09de Kursk.
00:30:11C'était quoi le titre de la chanson de Sinidio ?
00:30:13My Heart Will Go On.
00:30:15Vous voulez que je chante, c'est cela ?
00:30:17C'est en binôme, vous savez.
00:30:19On avait cette envie.
00:30:21On va éviter le naufrage, si vous voyez ce que je veux dire.
00:30:23Pif au goût, en plus.
00:30:25Merci. C'est le bise du tâche,
00:30:27c'est naturel.
00:30:29Quand j'ai un os, je le ronge, vous le savez.
00:30:31C'est le retard ici.
00:30:33Allez, toujours avec moi,
00:30:35Sarah Salman, Paul Sujit, Nathan Devers
00:30:37et Georges Fenech.
00:30:39Les amis, justement,
00:30:41on va voir ce qui se passe du côté
00:30:43des élections présidentielles
00:30:45américaines. Je vous le disais,
00:30:47l'Iran souhaite peser sur cette élection
00:30:49et pour cela, le pays aurait, je dis bien
00:30:51aurait, je le dis au conditionnel devant vous,
00:30:53mon cher Paul, mené ces derniers mois
00:30:55une campagne d'ingérence et de piratage.
00:30:57En quoi cela consiste-t-il ?
00:30:59Elisabeth Guedel,
00:31:01notre correspondante aux Etats-Unis,
00:31:03elle nous raconte tout et on ouvre le débat
00:31:05et on s'interroge.
00:31:07Création de faux sites d'information,
00:31:09de faux profils sur les réseaux sociaux,
00:31:11campagnes d'intimidation et de dénigrement
00:31:13visant des personnalités politiques
00:31:15américaines. Des groupes iraniens
00:31:17liés au régime de Téhéran ont commencé
00:31:19à peser sur la campagne présidentielle
00:31:21aux Etats-Unis. C'est ce qu'indiquent
00:31:23les auteurs du rapport publié par
00:31:25Microsoft. Leur but, mettre en doute
00:31:27l'intégrité du processus électoral
00:31:29en vue du scrutin du 5 novembre.
00:31:31Ces groupes cherchent à
00:31:33influencer les électeurs américains,
00:31:35notamment dans les Etats-clés.
00:31:37Microsoft assure que des
00:31:39pirates iraniens ont tenté de s'introduire
00:31:41dans le compte d'un haut responsable de la campagne
00:31:43présidentielle, mais son nom n'a pas été
00:31:45révélé. Le rapport ne précise pas
00:31:47si l'intention de l'Iran est de favoriser
00:31:49un candidat plutôt qu'un autre, mais
00:31:51des responsables américains
00:31:53ont déjà laissé entendre que Téhéran
00:31:55était particulièrement opposé à Donald
00:31:57Trump plus qu'à sa rivale démocrate
00:31:59Kamala Harris. Le gouvernement
00:32:01alerte régulièrement des
00:32:03tentatives d'ingérence par une puissance
00:32:05étrangère, l'Iran, mais également
00:32:07la Russie et la Chine.
00:32:09Microsoft indique notamment
00:32:11que des hackers liés au Parti
00:32:13communiste chinois ont profité
00:32:15des manifestations universitaires
00:32:17pro-palestiniennes pour tenter d'attiser
00:32:19les tensions politiques aux Etats-Unis.
00:32:21Étonnant cette affaire,
00:32:23Paul, pensez que ça peut jouer,
00:32:25que ça peut avoir une certaine influence
00:32:27ou c'est vraiment du bluff ?
00:32:29Du bluff de la part de Donald Trump,
00:32:31je ne sais pas. Ce qui est sûr, c'est qu'effectivement, il y avait des alertes
00:32:33sur sa sécurité, notamment
00:32:35qui avait conduit à renforcer le dispositif de protection
00:32:37autour de lui, en raison notamment
00:32:39de menaces d'assassinats
00:32:41préférées par l'Iran.
00:32:43Donc effectivement, il sait
00:32:45et il fait savoir, bien sûr, que ça renforce aussi
00:32:47sa stature d'homme à abattre.
00:32:49Il fait savoir qu'il est ennemi
00:32:51numéro un des Iraniens.
00:32:53On a bien compris que
00:32:55être celui que
00:32:57Toulouse veut éliminer, c'est aussi ce qui
00:32:59renforce la stature que Donald Trump
00:33:01veut endosser, et ce, a fortiori,
00:33:03depuis la tentative d'assassinat
00:33:05manquée contre lui.
00:33:07Ce qui est peut-être, en revanche, l'ironie de l'histoire,
00:33:09c'est qu'on se souvient qu'il avait fait ses choux gras
00:33:11de la mésaventure qui était arrivée à Hillary Clinton,
00:33:13qui avait vu un certain nombre de ses e-mails
00:33:15personnels fuités. Alors c'était
00:33:17évidemment une affaire autrement plus grave,
00:33:19parce qu'ici, c'était des e-mails qui concernaient
00:33:21notamment les responsabilités politiques qu'elle avait alors,
00:33:23et donc qui mettaient en cause aussi la sécurité de l'État,
00:33:25et pas seulement sa campagne
00:33:27ou ses petites affaires. Ici, on voit que la gravité
00:33:29des fuites est moindre, puisqu'il s'agit d'e-mails
00:33:31concernant, encore une fois,
00:33:33son colistier ou sa campagne.
00:33:35Mais il avait fait ses choux gras de cette affaire en disant
00:33:37qu'elle ne sait même pas protéger ses propres e-mails.
00:33:39Comment pourrait-on lui confier la responsabilité
00:33:41du pays et les secrets
00:33:43de défense des services américains ?
00:33:45Donc ici, c'est effectivement un peu
00:33:47l'ironie du sort de l'histoire.
00:33:49Je ne suis pas certain que cet incident, pour l'instant,
00:33:51sans extrême gravité, puisqu'on n'a pas non plus appris
00:33:53des choses apriolentes dans Politico
00:33:55avec cette fuite de données,
00:33:57ait des conséquences très importantes sur la suite
00:33:59de la campagne. – Georges Fenech, quel est votre regard
00:34:01en tant qu'enfant magistrat ?
00:34:03– De toute manière, nous le savons
00:34:05qu'aujourd'hui, ce sont des méthodes qui sont utilisées
00:34:07par certains pays.
00:34:09On cite régulièrement
00:34:11la Russie,
00:34:13l'Iran,
00:34:15la Chine, par exemple,
00:34:17qui interfèrent dans les politiques intérieures.
00:34:19C'est une ingérence.
00:34:21Et ça a été dit et redit par nos plus hautes
00:34:23autorités françaises aussi. – Et il faut faire avec maintenant.
00:34:25– Qu'il y a eu ce type d'ingérence
00:34:27pendant les dernières élections.
00:34:29Il y a même eu des ingérences étrangères
00:34:31aussi dans la révolte calédonienne.
00:34:33Il y a eu aussi des interventions
00:34:35de ce type par Internet,
00:34:37par des influenceurs
00:34:39et par des faux comptes. C'est devenu une guerre.
00:34:41C'est une cyber-guerre aujourd'hui.
00:34:43Une guerre, je dirais,
00:34:45asymétrique, comme on dit,
00:34:47qui ne doit pas être prise à la légère.
00:34:49Et je pense que nos services
00:34:51travaillent, évidemment, pour contrer
00:34:53ce genre d'ingérence qui est absolument
00:34:55contraire, évidemment,
00:34:57à l'esprit démocratique qui doit régner dans un pays.
00:34:59– Ça va. – Oui, les ingérences
00:35:01sont réelles et c'est objectif. Après,
00:35:03ces tentatives d'ingérence, je ne sais pas si
00:35:05vraiment ça aura des conséquences
00:35:07sur le résultat des élections. Je n'en suis pas
00:35:09certaine. Après, l'Iran sait
00:35:11que Donald Trump est vraiment pro-Israël
00:35:13et beaucoup plus que Kamala Harris.
00:35:15Mais de là à dire que ça va vraiment
00:35:17influencer le résultat du vote, ne soyons pas
00:35:19dupes, je n'en suis pas certaine. Pour autant,
00:35:21Georges Fenech, vous avez entièrement raison de le dire,
00:35:23on doit prendre cela au sérieux. Et désormais,
00:35:25la guerre est aussi une cyber-guerre
00:35:27quelle que soit le lieu
00:35:29où l'on se trouve. Je pense que c'est une réalité,
00:35:31effectivement. – Oui, je ne sais pas
00:35:33si on peut dire que c'est tout à fait nouveau.
00:35:35– La cyber-criminalité, depuis la fin
00:35:37des années 90, on le voit
00:35:39dans tous les domaines.
00:35:41– Cette intervention des élections…
00:35:43– Le support cyber est peut-être nouveau, parce qu'effectivement,
00:35:45on n'envoyait pas d'email il y a 40 ans. Mais enfin,
00:35:47des ingérences étrangères dans une élection,
00:35:49dans une démocratie
00:35:51d'un autre pays, les États-Unis
00:35:53savent un peu comment ça marche.
00:35:55– Un petit peu, légèrement.
00:35:57– Il y a quand même quelques lettres de noblesse dans l'exercice.
00:35:59– C'est un peu l'arroseur arrosé.
00:36:01– Les ingérences dans les élections d'autres
00:36:03pays, effectivement, c'est aussi la monnaie de la pièce des États-Unis.
00:36:05– C'est ça.
00:36:07– Il faut en être conscient, et de toute façon,
00:36:09c'est un jeu qui, encore une fois… – Espionnage.
00:36:11– Espionnage, oui.
00:36:13– C'est vrai, je suis d'accord, mais il faut quand même
00:36:15remarquer qu'avec la dimension
00:36:17cyber de la chose,
00:36:19ça prend une toute autre ampleur.
00:36:21C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous avez des ingérences
00:36:23qui peuvent venir
00:36:25dans une élection, avec des
00:36:27piratages, on l'a vu pendant la précédente
00:36:29élection en 2016
00:36:31de Donald Trump, mais vous avez aussi des
00:36:33ingérences peut-être plus insidieuses,
00:36:35consistant à répandre, et ça rejoint
00:36:37le débat qu'on avait tout à l'heure sur la liberté d'expression,
00:36:39des fake news en masse.
00:36:41Je vous donnerai un exemple français.
00:36:43En 2017, lors de l'élection
00:36:45présidentielle d'Emmanuel Macron,
00:36:47il y a eu, de la part de la Russie,
00:36:49ça a été montré
00:36:51sur les réseaux sociaux, des comptes
00:36:53qui massivement, dans les derniers jours,
00:36:55juste avant l'élection, ont
00:36:57balancé énormément d'informations complètement
00:36:59fausses sur des supposés comptes en Suisse,
00:37:01sur des histoires privées
00:37:03et des rumeurs absurdissimes
00:37:05et fausses et indignes.
00:37:07Et elles ont eu un effet,
00:37:09parce qu'on se souvient que même pendant le débat
00:37:11de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron,
00:37:13à un moment, Marine Le Pen avait dit
00:37:15« j'espère qu'on n'apprendra pas que vous avez un compte en Suisse ».
00:37:17Donc vous aviez, là, c'est intéressant,
00:37:19une campagne
00:37:21de fake news, orchestrée, et ça a été
00:37:23vraiment montré en long, en large et en travers
00:37:25depuis Moscou, ou Saint-Pétersbourg en l'occurrence,
00:37:27qui se
00:37:29drépant sur les réseaux sociaux,
00:37:31et qui arrive quand même jusqu'à la bouche
00:37:33d'une candidate de second tour.
00:37:35C'est quand même pas rien, dans un moment
00:37:37qui est le grand moment de toute la vie politique
00:37:39française, le débat de l'entre-deux-tours des élections
00:37:41présidentielles. Je pense qu'il faut tenir compte
00:37:43de ça, du fait que nous sommes
00:37:45dans une situation où précisément
00:37:47le débat public, par les réseaux sociaux,
00:37:49est perméable à ce genre d'influence.
00:37:51Ce qui est beaucoup moins le cas
00:37:53si vous n'aviez pas de réseaux sociaux et que
00:37:55des médias, c'est beaucoup plus difficile
00:37:57si vous voulez, d'infiltrer
00:37:59la rédaction d'un journal pour lui
00:38:01faire dire des choses qui ne sont pas vraies, parce qu'il y a une déontologie,
00:38:03il y a des règles très précises,
00:38:05dans le métier de journaliste, quelle que soit la ligne
00:38:07éditoriale d'un journal, on respecte
00:38:09des règles. Sur les réseaux sociaux,
00:38:11c'est comme
00:38:13dans du beurre, de rentrer
00:38:15dans le débat d'un pays.
00:38:17Et on voit le rôle de l'Iran,
00:38:19dont on parle beaucoup dans le conflit au Proche-Orient,
00:38:21et qui s'invite
00:38:23dans cette
00:38:25élection présidentielle américaine.
00:38:27Tout à fait.
00:38:29Et comme le rappelait
00:38:31Sarah,
00:38:33Trump est considéré par l'Iran
00:38:35comme proche,
00:38:37ce qu'il est d'ailleurs,
00:38:39la reconnaissance de Jérusalem,
00:38:41souvenez-vous, les accords d'Abraham,
00:38:43il était également... Il a dit qu'il serait beaucoup plus
00:38:45ferme dans ce conflit, par rapport aux otages
00:38:47notamment. Donc l'Iran fera tout
00:38:49de cette manière-là, en tout cas,
00:38:51et pour
00:38:53empêcher, si possible,
00:38:55je ne prends pas non plus une influence extraordinaire
00:38:57sur le corps électoral, mais ça peut
00:38:59influencer la marge. Et des fois,
00:39:01une élection se fait à la marge.
00:39:03Donc il faut prendre ça au sérieux.
00:39:05Et c'est pour ça que je souhaitais qu'on l'aborde,
00:39:07parce qu'on voit que l'Iran est omniprésent
00:39:09au moment où on se parle, Sarah.
00:39:11Oui, l'Iran est omniprésent par rapport à Israël.
00:39:13Moi, j'étais en Israël
00:39:15ces dernières semaines. On attendait
00:39:17constamment la riposte ou l'attaque
00:39:19iranienne.
00:39:21Donc l'Iran, finalement, ne l'a pas fait pour l'instant.
00:39:23Ils savent que les États-Unis,
00:39:25si jamais, comme on le disait tout à l'heure,
00:39:27si c'est Donald Trump, ça ne sera pas la même chose
00:39:29que si c'est Kamala Harris. Ils le savent.
00:39:31Donc s'ils ont la possibilité d'influencer
00:39:33de façon aussi minime,
00:39:35même minime, ils le feront.
00:39:37Ils sauvent leur peau, comme Israël.
00:39:39En tout cas, une partie des Israéliens, je ne dis pas tous,
00:39:41préférait que ce soit Donald Trump
00:39:43uniquement par rapport à la gestion du conflit
00:39:45israélo-palestin, puisque les Américains sont vraiment
00:39:47les alliés d'Israël.
00:39:49On avait
00:39:51cette conversation un peu déjà hier.
00:39:53En réalité, je ne suis pas certain qu'il y ait
00:39:55autre chose qu'une forme de continuité à peu près
00:39:57absolue, notamment sur la question du conflit au Proche-Orient
00:39:59entre l'administration
00:40:01conduite par Joe Biden et celle conduite autrefois
00:40:03par Donald Trump, en témoigne notamment
00:40:05l'arsenal de guerre conséquent, historique,
00:40:07déployé en ce moment par les services
00:40:09conduits par Joe Biden au prochain,
00:40:11pour éviter cette réponse
00:40:13et cette escalade avec l'Iran.
00:40:15En réalité, dans le discours iranien,
00:40:17il y a peut-être
00:40:19une différence de fermeté
00:40:21par rapport à Donald Trump, c'est possible.
00:40:23Je crois qu'Israël pourra continuer
00:40:25de compter sur son ami américain,
00:40:27quelle que soit l'issue de l'élection.
00:40:29Un dernier mot, Nathan. Sur Israël,
00:40:31je suis tout à fait d'accord avec vous. Je pense qu'il n'y a pas une
00:40:33très grande différence
00:40:35entre les démocrates
00:40:37et les républicains quant au fait
00:40:39de l'amitié entre les
00:40:41États-Unis et Israël. Ensuite, il y a
00:40:43on ne peut pas nier que
00:40:45Donald Trump a quand même bousculé
00:40:47les lignes en reconnaissant
00:40:49Jérusalem comme capitale d'Israël
00:40:51sans faire le moindre geste d'autre part
00:40:53vis-à-vis des Palestiniens. Il a enterré
00:40:55la solution à deux États qui
00:40:57étaient quand même le grand rêve
00:40:59je renvoie au discours du CAIR de Barack Obama
00:41:01juste après son élection
00:41:03des démocrates.
00:41:05La différence, à mon avis, elle est surtout
00:41:07dans la relation avec l'Iran
00:41:09parce que tel est le point d'accord
00:41:11de Netanyahou
00:41:13et de Donald Trump, c'est que dans
00:41:15deux cas, ils estiment que
00:41:17l'immense menace dans la région, c'est
00:41:19l'Iran, ce en quoi ils ont sans doute
00:41:21raison, mais qu'il faut tout faire
00:41:23pour empêcher cette menace d'exister
00:41:25quitte à rentrer dans des logiques
00:41:27de déstabilisation régionale
00:41:29ce qui n'est quand même pas la ligne démocrate
00:41:31puisque précisément, les démocrates
00:41:33ont ces dernières années, quand ils étaient
00:41:35au pouvoir sous Barack Obama
00:41:37ils ont créé un rapprochement
00:41:39diplomatique avec
00:41:41l'Iran. Donc là, je pense quand même qu'il y a
00:41:43une différence et qu'en un sens, l'Iran
00:41:45a raison de voir que ce ne serait pas
00:41:47du tout dans ses intérêts que Donald Trump
00:41:49soit réélu, enfin moins que si c'était
00:41:51Kamala Harris. Allez, dans quelques instants
00:41:53on va parler du Venezuela, mais juste un
00:41:55petit pas de côté pour terminer le chapitre
00:41:57américain, Mathieu Devese
00:41:59l'évoquait, c'est l'idiot qui n'est pas
00:42:01content du tout parce que
00:42:03Trump a utilisé un de ses morceaux.
00:42:05En même temps, il n'a pas demandé l'autorisation
00:42:07d'utilisation des droits sur un meeting
00:42:09comme ça, je comprends que...
00:42:11C'est évident qu'elle allait dire quelque chose
00:42:13et je pense qu'il le savait, que ça l'amuse. C'est pas possible
00:42:15que sur un meeting, il reprenne Titanic
00:42:17sans en demander l'autorisation et
00:42:19qu'elle n'ait pas écho de cela et qu'elle dise que c'est formidable
00:42:21surtout que c'est politique.
00:42:23Evidemment qu'il le savait. Il a peut-être été victime
00:42:25d'une défaillance de son équipe de campagne.
00:42:27Oui, c'est ce que je voulais dire.
00:42:29Oui, d'accord. Il ne met pas le nez partout
00:42:31dans les campagnes. Ah, peut-être qu'il est
00:42:33fan de ces vidéos.
00:42:35Le choix de la chanson Titanic, je ne sais pas
00:42:37comment il faut l'interpréter.
00:42:39C'est ce que je voulais vous amener.
00:42:41C'est ce qu'expliquait Céline Dion d'ailleurs.
00:42:43Voilà, c'est ça.
00:42:45On peut dire ce qu'on veut contre Donald Trump
00:42:47mais le voir se dandiner en meeting, c'est quand même
00:42:49irrésistible et
00:42:51vraiment, Dieu sait que je ne le porte pas dans mon coeur
00:42:53mais c'est magique, c'est artistique.
00:42:55C'était un petit pas de côté pour terminer
00:42:57le chapitre américain. Ce qui m'intéresse beaucoup
00:42:59moi, ce que je trouve qu'il n'y a pas
00:43:01beaucoup de médias qui en parlent en France, c'est la situation
00:43:03au Venezuela. Je trouve que cette situation
00:43:05est catastrophique.
00:43:07Ce qui se passe est totalement
00:43:09lunaire. L'opposition appelle
00:43:11Nicolas Maduro
00:43:13à mettre fin à la violence et de son côté,
00:43:15le président, dont la réélection, vous le savez,
00:43:17est contesté, rejette toute
00:43:19négociation avec l'opposition. On voit tout ça
00:43:21avec le dune à Tangour et on en parle
00:43:23parce que je pense que c'est un sujet essentiel.
00:43:27Au Venezuela, le président
00:43:29réélu et contesté Nicolas Maduro
00:43:31n'entend céder ni à la
00:43:33pression de la rue, ni à celle de
00:43:35l'opposition menée par Maria Corina
00:43:37Machado. Les adversaires du
00:43:39camp chaviste qui revendiquent 67%
00:43:41des voix au dernier scrutin
00:43:43appellent désormais le président
00:43:45à respecter le choix des Vénézuéliens.
00:43:49Il n'y aura pas de vengeance.
00:43:51Nous allons unir un pays. Nous croyons
00:43:53à la justice. Nous devons amener Nicolas
00:43:55Maduro à reconnaître que la meilleure option
00:43:57pour lui est d'accepter une négociation
00:43:59pour la transition démocratique.
00:44:01Une proposition
00:44:03rapidement balayée par le chef
00:44:05de l'état vénézuélien. Pour Nicolas
00:44:07Maduro, l'opposition est tout
00:44:09simplement téléguidée depuis
00:44:11l'étranger.
00:44:13Est-ce que le gouvernement américain est l'autorité
00:44:15électorale au Venezuela ?
00:44:17L'opposition pensait pouvoir
00:44:19maintenir leurs attaques criminelles,
00:44:21leurs embuscades, leurs émeutes.
00:44:25Mais en 48 heures,
00:44:27grâce à la capacité de réaction du
00:44:29syndicat de la police, nous avons résolu
00:44:31l'épidémie fasciste dans le respect de la
00:44:33constitution et dans la paix.
00:44:35Pour faire valider sa victoire, Nicolas
00:44:37Maduro a saisi lui-même la Cour suprême.
00:44:39La pression autour des opposants politiques
00:44:41se fait chaque jour plus forte.
00:44:43Le président vénézuélien
00:44:45a également annoncé jeudi dernier
00:44:47la suspension du réseau social X
00:44:49pour une durée de 10 jours.
00:44:51Et la principale opposante
00:44:53que l'on a vue dans le sujet, Maria
00:44:55Corina Machado, mène un combat incroyable.
00:44:57Le jour, elle manifeste.
00:44:59Elle se casse parce qu'elle est hautement
00:45:01menacée et elle a un courage incroyable.
00:45:03Oui, de fait,
00:45:05effectivement, c'est une situation qui est dramatique.
00:45:07D'autant qu'en fait,
00:45:09les instances, combien elles auraient été
00:45:11indépendantes de contrôle de cette élection,
00:45:13sont de toute façon impuissantes parce que
00:45:15les retours qu'on a eu sur le terrain
00:45:17le jour de l'élection, le jour du vote, c'est que
00:45:19de toute manière, un certain nombre de
00:45:21bulletins qui n'ont pas pu être glissés dans
00:45:23l'urne parce que les bureaux de vote ont été fermés
00:45:25dès que le résultat tournait
00:45:27au vinaigre pour le
00:45:29président au pouvoir. Donc vous voyez, de toute façon,
00:45:31il sera impossible,
00:45:33et je pense que tout le monde au Venezuela en a
00:45:35bien conscience, il sera impossible d'établir une
00:45:37vérité sur ce scrutin. Donc après, c'est
00:45:39que le rapport de force qui est possible, mais
00:45:41vous pourrez recompter autant de fois que vous voudrez,
00:45:43vous pourrez faire toutes les commissions d'enquête que vous voudrez
00:45:45sur cette élection. De toute façon,
00:45:47la façon même dont elle s'est produite
00:45:49rend illisible son résultat
00:45:51si on essaie de le regarder avec
00:45:53une exigence de vérité. Donc c'est une situation qui est dramatique
00:45:55et dans laquelle, effectivement, la seule
00:45:57carte qui reste à jouer pour le
00:45:59pouvoir, c'est la force. Pour l'opposition,
00:46:01c'est l'opinion internationale.
00:46:03On a bien compris aussi cette stratégie
00:46:05de l'opposition qui est d'essayer d'attirer à elle
00:46:07la sympathie des démocraties
00:46:09occidentales. Aujourd'hui, on ne peut
00:46:11que constater que ça n'est que partiellement
00:46:13réussi. Il y a un relatif désintérêt
00:46:15de nos pays, notamment de notre
00:46:17casse politique à l'égard de ces élections.
00:46:19Et la majeure partie des pays européens
00:46:21ont condamné cette élection.
00:46:23Je crois qu'il n'y a que la Grèce qui a fait
00:46:25un pas de côté. Nathan Devers.
00:46:27Ce qui est très intéressant, c'est de voir aussi
00:46:29sur le temps long,
00:46:31comment le Vénuésuela est passé
00:46:33et en est arrivé à cette situation.
00:46:35Monsieur Chavez
00:46:37parlait d'une politique
00:46:39qui allait servir les intérêts
00:46:41du peuple par la nationalisation
00:46:43notamment des industries,
00:46:45d'un certain nombre d'entreprises
00:46:47dans les énergies.
00:46:49Et il parlait
00:46:51en divinisant la démocratie.
00:46:53Pour lui, il y avait la volonté
00:46:55générale, la volonté du peuple
00:46:57et il fallait s'y plier. Et si je ne me
00:46:59trompe pas, quand il a lui-même perdu
00:47:01un moment en référendum, d'ailleurs, il s'y est plié.
00:47:03Mais ce qui est très intéressant,
00:47:05c'est de voir que dès lors que vous rentrez dans cette logique-là,
00:47:07en l'occurrence,
00:47:09cette logique bolivarienne, qu'on retrouve
00:47:11d'ailleurs à d'autres endroits du monde
00:47:13et qui est assez proche de certaines autres expériences
00:47:15historiques, et bien même si
00:47:17au début, vous avez des gens qui se réclament
00:47:19sans doute sincèrement de la démocratie,
00:47:21très très vite, la machine s'enraye
00:47:23et ça produit exactement le contraire
00:47:25de ce que c'est censé produire. Ça veut dire que ça produit
00:47:27un État de plus en plus fort,
00:47:29ça produit ce que M. Madourot appelait
00:47:31l'épidémie de fascisme, c'est-à-dire
00:47:33que n'importe quelle forme d'opposant
00:47:35est systématiquement discrédité
00:47:37parce qu'il va
00:47:39contre les intérêts du peuple.
00:47:41Et donc à partir de là, être un opposant politique,
00:47:43c'est quasiment être en situation de trahison.
00:47:45Et donc ça produit cette situation tragique.
00:47:47Donc j'aimerais rappeler quand même,
00:47:49parce qu'en tant que Français, c'est intéressant de le rappeler,
00:47:51que parmi les partis politiques existants,
00:47:53il y en a un,
00:47:55qui n'est pas un parti qui est un mouvement,
00:47:57la France Insoumise, qui proposait
00:47:59dans son programme, à un moment,
00:48:01de sympathiser avec
00:48:03l'alliance bolivarienne
00:48:05et d'avoir des relations d'alliance,
00:48:07d'amitié politique avec le Venezuela
00:48:09de M. Madourot.
00:48:11Et on rappelle que depuis
00:48:13cette élection, il y a déjà un bilan
00:48:15de près de 24 mois et plus de 2000 personnes.
00:48:17– Oui, 2200 personnes ont été arrêtées.
00:48:19– 2200 personnes qui ont été arrêtées.
00:48:21Ça veut tout dire, Georges.
00:48:23– Vous voyez comme quoi,
00:48:25lorsqu'on critique avec
00:48:27beaucoup de légèreté, l'État de droit.
00:48:29L'État de droit.
00:48:31L'État de droit, ça sert.
00:48:33Là,
00:48:35vous avez le tribunal supérieur judiciaire
00:48:37qui a été saisi
00:48:39par Madourot d'ailleurs,
00:48:41pour authentifier
00:48:43l'élection.
00:48:45Mais tous les observateurs vous le disent,
00:48:47cette juridiction suprême, elle est déjà
00:48:49inféodée au pouvoir.
00:48:51Donc, c'est pas
00:48:53par ce biais-là que les choses
00:48:55vont se calmer.
00:48:57Parce que ce que dira la Cour suprême,
00:48:59on le sait déjà.
00:49:01Elle va valider cette élection.
00:49:03Ça ne va pas éteindre
00:49:05la contestation. Les observateurs,
00:49:07tous, quasiment tous,
00:49:09sauf peut-être effectivement
00:49:11les pays étrangers, la Grèce,
00:49:13ont admis qu'il y a eu une fraude
00:49:15massive. On parle même
00:49:17de presque 70%
00:49:19pour Gonzales.
00:49:21– 67%.
00:49:2367% pour être précis.
00:49:25– Et donc, on ne voit pas
00:49:27comment les choses vont pouvoir se régler
00:49:29de manière
00:49:31pacifique, en respectant
00:49:33un État de droit.
00:49:35Il y aura sans doute un coup de force
00:49:37qui va essayer de maintenir
00:49:39Maduro au pouvoir.
00:49:41Mais on peut craindre le pire.
00:49:43On peut craindre le pire dans cette situation.
00:49:45On peut craindre effectivement une sorte
00:49:47de guerre civile qui peut s'installer
00:49:49si on ne sort pas
00:49:51d'une manière ou d'une autre.
00:49:53Et je ne vois pas comment on peut en sortir.
00:49:55Sinon, peut-être, refaire
00:49:57une élection.
00:49:59– M. Maduro ne voudra pas.
00:50:01Mais là, ce qu'on voit aussi, c'est qu'il n'y a plus de séparation
00:50:03des pouvoirs. Donc nous, quand en France, on se dit
00:50:05on n'a plus de séparation des pouvoirs,
00:50:07etc. C'est vrai qu'on a parfois la critique un peu facile
00:50:09sur l'État de droit, moi la première.
00:50:11Mais là, il n'y a plus de séparation des pouvoirs.
00:50:13Et Georges Fenech l'a justement dit, la Cour suprême va valider.
00:50:15C'est-à-dire que c'est saisir soi-même
00:50:17le tribunal, plus la Cour, pour faire
00:50:19valider une élection à laquelle,
00:50:21en tout cas sur la scène internationale,
00:50:23la majorité des protagonistes et des pays n'y croient pas.
00:50:25– Paul, vous qui êtes un fin observateur
00:50:27de la vie politique,
00:50:29et Nathan l'a évoqué, Jean-Luc,
00:50:31je vous mets la pression là.
00:50:33– Ben oui, c'est ça.
00:50:35– Merci, merci du cadeau Thierry.
00:50:37Mais Jean-Luc Mélenchon avait même
00:50:39expliqué que ça pouvait être une source
00:50:41d'inspiration pour
00:50:43la gauche latino-américaine.
00:50:45– Il y a de toute évidence.
00:50:47– Et on voit la situation, et je le rappelle,
00:50:4924 morts, plus de 2200 personnes arrêtées,
00:50:51c'est ça le modèle ?
00:50:53– Il y a de toute évidence, parce qu'il faut bien le reconnaître aussi,
00:50:55un silence pudique,
00:50:57mais méritoire de la gauche sur cette
00:50:59élection, c'est-à-dire que…
00:51:01– Et des médias en France, il y a très peu de médias en France
00:51:03qui en parlent.
00:51:05– Les médias ont peut-être moins leur mea culpa à faire
00:51:07que les Insoumis qui ici ont vraiment une responsabilité,
00:51:09parce qu'encore une fois, la proximité politique et idéologique
00:51:11que Jean-Luc Mélenchon et les siens ont entretenue
00:51:13avec le Venezuela de Maduro ou de Chavez,
00:51:15aujourd'hui, évidemment, on leur fait beaucoup de tort,
00:51:17au moins, ils font profil bas,
00:51:19et c'est le moins qu'ils puissent faire.
00:51:21Alors évidemment, on aurait espéré
00:51:23un mea culpa et des excuses,
00:51:25peut-être, voire même un appel
00:51:27à respecter ici les droits de l'opposition,
00:51:29mais à défaut de cela, au moins, je crois
00:51:31qu'ils ont le mérite de ne pas en rajouter
00:51:33et de reconnaître implicitement par leur silence
00:51:35qu'ils se sont probablement fourvoyés.
00:51:37Il n'empêche qu'il y a des parallèles rhétoriques
00:51:39que l'on peut faire
00:51:41et qui sautent aux yeux lorsque l'on entend
00:51:43le discours de Nicolas Maduro sur,
00:51:45par exemple, cette gauche qui justifie
00:51:47sa légitimité démocratique par le seul fait
00:51:49qu'elle ait eu le barrage contre le fascisme.
00:51:51C'est vieux comme le stalinisme
00:51:53et cette façon de présenter
00:51:55le combat autoproclamé
00:51:57populaire de la gauche
00:51:59par le seul fait
00:52:01qu'elle est aujourd'hui en lutte contre les fascistes,
00:52:03c'est précisément aussi
00:52:05le carburant d'une dynamique qui me semble
00:52:07tout à fait antidémocratique dans le jeu institutionnel
00:52:09politique français.
00:52:11Et de ce fait, évidemment, nous sommes bien loin
00:52:13de la situation de dictature que connaît malheureusement
00:52:15le Venezuela, mais nous voyons
00:52:17les ferments de cette rhétorique
00:52:19s'installer chez nous. Autre parallèle que je souhaitais faire,
00:52:21parce qu'on a parlé beaucoup de la question de la liberté
00:52:23sur les réseaux sociaux, notamment en Grande-Bretagne
00:52:25et chez nous aussi par effet de ricochet,
00:52:27on voit bien qu'un système qui essaye
00:52:29de maintenir coûte que coûte
00:52:31son emprise sur le pouvoir
00:52:33n'a pas d'autre choix que de museler
00:52:35les réseaux sociaux qui sont dans tous les pays du monde.
00:52:37Les grandes démocraties occidentales
00:52:39comme dans les pays où les libertés
00:52:41démocratiques n'existent pas, les réseaux sociaux
00:52:43sont toujours un espace anarchique
00:52:45d'expression dont profitent
00:52:47les minorités politiques
00:52:49et les opposants de tous bords.
00:52:51Et je crois que c'est, à mon avis, l'une des lignes rouges
00:52:53qu'aucune démocratie ligne de ce nom
00:52:55ne devrait franchir. L'interdiction
00:52:57ou le fait de museler
00:52:59les réseaux sociaux de quelconque façon que ce soit,
00:53:01c'est le signe, on dit
00:53:03les red flags dans une relation amoureuse, c'est le drapeau rouge
00:53:05ça veut dire que vous êtes en train de dériver vers un régime
00:53:07autoritaire, voire dictatorial.
00:53:09Et vous imaginez, depuis le début de cette émission, c'est quasiment le fil rouge
00:53:11de notre émission. Depuis le début des thèmes.
00:53:13Depuis le début des thèmes. Nathan.
00:53:15Et zéro condamnation de tout ça,
00:53:17de ce qu'il se passe de la part de Jean-Luc Mélenchon.
00:53:1924 morts, 2200 personnes arrêtées,
00:53:21pas de mots, pas de commentaires.
00:53:23Imaginons une seconde,
00:53:25ça n'arrivera pas, mais imaginons que
00:53:27M. Netanyahou truque
00:53:29une élection, ou perd une élection et refuse de reconnaître
00:53:31sa défaite, moi je vous l'écris
00:53:33le tweet de certains députés
00:53:35insoumis qui diront... Il y a même un communiqué je pense.
00:53:37Voilà, le génocidaire,
00:53:39enfin ce serait, voilà.
00:53:41Donc c'est vrai que c'est amusant de voir le
00:53:43deux poids deux mesures dans les réactions.
00:53:45Et ce deux poids deux mesures, je pense que
00:53:47l'Amérique du Sud en est véritablement
00:53:49une très belle expression
00:53:51de comment fonctionne
00:53:53un aveuglement idéologique. Il est incontestable,
00:53:55et Paul l'a rappelé tout à l'heure,
00:53:57que l'Amérique du Sud a beaucoup souffert
00:53:59ces dernières décennies
00:54:01de l'entrisme américain, d'opérations
00:54:03de déstabilisation, enfin c'est même pas de déstabilisation,
00:54:05ce mot est petit,
00:54:07menée par les États-Unis qui ont fait tomber
00:54:09des régimes, qui en ont corrompu d'autres,
00:54:11qui en ont soutenu tant qu'ils
00:54:13leur étaient inféodés avant de les
00:54:15lâcher, qui ont fait des
00:54:17révolutions bidons, etc.
00:54:19Et qui ont voulu y organiser
00:54:21mille et une opérations d'assassinats, d'opposants.
00:54:23C'est le grand Satan.
00:54:25Mais justement, j'y viens.
00:54:27Mais il y a une partie
00:54:29de la gauche qui s'arrête à ça.
00:54:31Et qui dit que tous les problèmes de l'Amérique du Sud, c'est les États-Unis.
00:54:33Absolument pas.
00:54:35Et on voit précisément, c'était là que je voulais
00:54:37venir. Il n'y a pas fini.
00:54:39Il attend la chute.
00:54:41Tout le problème du castrisme,
00:54:43tout le problème de la politique
00:54:45olivarienne au Venezuela, c'est précisément ça.
00:54:47C'est d'utiliser
00:54:49la critique, l'argument
00:54:51des États-Unis, en le
00:54:53transformant en totem, destiné
00:54:55à effacer,
00:54:57à faire accepter
00:54:59toutes les privations de liberté,
00:55:01toutes les politiques de paupérisation,
00:55:03et toutes les iniquités
00:55:05de leur propre côté. Et je pense qu'il est très
00:55:07difficile, et il y a peu de gens d'ailleurs,
00:55:09qui n'ont pas un regard borgne sur ce qui se passe
00:55:11en Amérique du Sud. Et de la même manière,
00:55:13on pourrait faire une comparaison qui nous regarde
00:55:15pour notre part. Quand on parle de l'Afrique,
00:55:17oui, l'Europe, et oui, la France
00:55:19a fait ce qu'elle a fait en Afrique, tout le monde
00:55:21le sait. Ceux qui le disent aujourd'hui
00:55:23dénoncent moins
00:55:25les opérations de colonisation
00:55:27et d'influence qui sont aujourd'hui
00:55:29essentiellement le fait de la Russie et de la Chine.
00:55:31Donc je pense qu'il est très très
00:55:33difficile, alors qu'en fait c'est évident,
00:55:35de dire ce qui est un problème, c'est précisément
00:55:37ce que vous avez décrit, quand
00:55:39l'appareil d'État se transforme en quelque chose
00:55:41qui supprime, qui oppresse,
00:55:43qui jugule les libertés
00:55:45individuelles, d'où que ça vienne.
00:55:47Et remarquez, il y a quand même
00:55:49relativement peu de gens qui peuvent rappeler une telle
00:55:51vérité. Georges, la chute
00:55:53de Nathan vous convient ? Oui, il me rassure.
00:55:55Oui, parce que je vous ai vu inquiet.
00:55:57Au départ, oui,
00:55:59d'un peuple américain
00:56:01Mais la chute, vous...
00:56:03Vous êtes satisfait de la chute ? Oui, oui,
00:56:05tout à fait. Très bien.
00:56:07Merci élève... Merci d'avoir rassuré
00:56:09Georges. Merci d'avoir rassuré
00:56:11Georges. Les amis, on va marquer une pause,
00:56:13c'est l'habitant de cette ère des pros.
00:56:15On parlera... Bah tiens,
00:56:17il y a Gérald Darmanin, parce que les JO, ça sent la fin
00:56:19hélas. Gérald Darmanin
00:56:21réunit ses troupes dans la perspective
00:56:23de la cérémonie de
00:56:25clôture qui aura lieu ce
00:56:27soir. Quelque chose me dit que Georges, vous avez
00:56:29quelque chose à nous dire sur cette cérémonie de clôture.
00:56:31On en parlera après ? Oui.
00:56:33C'est une espèce de teasing que je fais ? Je suis pas content.
00:56:35Vous êtes pas content. Alors, si
00:56:37vous voulez voir le mécontentement de
00:56:39Georges, on marque une petite pause
00:56:41et on se retrouve dans quelques instants pour
00:56:43la deuxième partie de l'heure des pros
00:56:45été. A tout de suite.
00:56:49Il est 10h, c'est la
00:56:51deuxième mi-temps pour l'heure des pros été.
00:56:53Nous sommes ensemble jusqu'à 11h. On fait
00:56:55tout de suite un tour de l'information
00:56:57avec Mathieu Devels. Et à la une, la
00:56:59baguette de pain va-t-elle bientôt
00:57:01coûter plus cher ? Les récoltes de
00:57:03blé sont mauvaises, les fortes pluies
00:57:05et le manque de soleil ont lourdement touché
00:57:07les moissons. Les agriculteurs redoutent
00:57:09la pire récolte de blé depuis
00:57:1140 ans. La production de blé tendre
00:57:13est attendue en baisse de près de 25%.
00:57:15Au Venezuela,
00:57:17l'opposition appelle Nicolas Maduro à mettre
00:57:19fin à la violence. De son côté, le président
00:57:21dont la réélection est contestée
00:57:23rejette toute négociation
00:57:25avec l'opposition. Selon plusieurs
00:57:27ONG, depuis le 28 juillet, les
00:57:29troubles post-électoraux ont fait 24
00:57:31morts et des milliers de personnes ont été
00:57:33arrêtées. Enfin, il va faire
00:57:35très chaud pour la dernière journée des
00:57:37Jeux Olympiques. 34 degrés à Paris,
00:57:39ça change. Des trompes d'eau de la cérémonie
00:57:41d'ouverture et au total, 25 départements
00:57:43ont été placés en vigilance.
00:57:45Orange canicule.
00:57:47Merci Mathieu. La baguette
00:57:49de pain, c'est un sujet concernant. On en parlera
00:57:51à la toute fin d'émission évidemment parce que les boulangers sont
00:57:53inquiets. Vous connaissez le prix de la baguette de pain ?
00:57:55Oui, à peu près.
00:57:59Un peu plus d'un euro chez mon boulanger.
00:58:01Et vous ? Quel est le vôtre ?
00:58:03J'achète pas souvent la baguette de pain, c'est pour ça que je vous posais
00:58:05la question. Mais c'est un sujet concernant parce qu'il m'en a parlé.
00:58:07Il m'en a parlé l'autre jour, mon boulanger.
00:58:09Il me dit, il y a un sujet qui concerne
00:58:11tous les Français, c'est le problème de la baguette de pain
00:58:13parce qu'il y a un problème avec le blé, comme l'évoquait
00:58:15Mathieu. On en parlera, on sera avec une boulangère à la
00:58:17toute fin d'émission justement parce que c'est des sujets concernants.
00:58:19Et nous, on aime bien parler des sujets concernants.
00:58:21Avec moi, donc, pour
00:58:23cette heure, cette dernière, Sarah Salman
00:58:25évidemment, qui ne connaît pas le prix de la baguette de pain.
00:58:27Je viens de vous dire 1,40. 1,40, vous êtes sûr ?
00:58:29Ça, c'est la traditionnelle.
00:58:31Ça dépend où vous l'achetez.
00:58:33Ça dépend où vous l'achetez. Oui, bah oui.
00:58:35Georges Fenay, qui connaît, lui, le prix de la
00:58:37baguette de pain chez son boulanger.
00:58:39Les différences entre la traditionnelle,
00:58:41l'épi, etc. ou le pain de campagne.
00:58:43La traditionnelle, c'est la plus chère. Bah oui, c'est la plus chère.
00:58:45La tradigraine, ça peut même être effrayant.
00:58:47Paul Sujit. Non, non, mais il faut le dire,
00:58:49il y a quand même des baguettes et baguettes.
00:58:51Je ne comprends pas, c'est 40 centimes une baguette de pain.
00:58:53Bah oui, mais ça, c'est pas à rendre service
00:58:55aux boulangers, aux artisans.
00:58:57Et Nathan Devers, qui
00:58:59connaît, lui aussi, le prix de ça. Oui, oui.
00:59:01Et on peut même maintenant demander le prix des tickets de métro.
00:59:03Pour mesurer notre déconnexion.
00:59:05Alors, figurez-vous que je suis venue exceptionnellement
00:59:07ce matin en métro. C'était 4 euros le
00:59:09premier jour. Ça va baisser.
00:59:11Ça va baisser. Ça, c'était prévu pour les JO.
00:59:13Et vous savez, on en avait parlé
00:59:15sur ce plateau. Je ne pensais pas
00:59:17que je serais une utilisatrice.
00:59:19Non, je l'ai pris le jour de la cérémonie
00:59:21d'ouverture. Et vous avez payé plein pot.
00:59:23Bah, je n'ai pas fraudé, oui.
00:59:25Si vous avez un abonnement. Comment ? Vous avez aimé ?
00:59:27Comment elle disait, Nathalie Kosciusko-Morizet ?
00:59:29Un moment de grâce et d'insouciance ?
00:59:31Allez,
00:59:33on en reparlera. Mais c'est vrai que c'est un sujet sérieux.
00:59:35Moi, je trouve que pour les Français qui nous regardent parler...
00:59:37C'est un sujet qui concerne les Français. Exactement. C'est un sujet concernant.
00:59:39Et il ne faut pas l'oublier. Et je pense que la rentrée,
00:59:41c'est difficile, évidemment, pour les Français.
00:59:43On le sait. Deux mots
00:59:45avant de parler
00:59:47de cette cérémonie, peut-être.
00:59:49Georges, il y a quelque chose qui vous déplaît
00:59:51sur la cérémonie
00:59:53de clôture annoncée ?
00:59:55C'est quoi votre coup de gueule ? Allez-y, profitez-en.
00:59:57Parce qu'on retrouvera
00:59:59Gérald Darmanin dans quelques instants,
01:00:01c'est ça mon soupeux, puisqu'il réunit toutes ses troupes
01:00:03pour envisager comment les choses
01:00:05vont se dérouler ce soir. Écoutez,
01:00:07il y a une organisation,
01:00:09un caractère sectaire,
01:00:13l'Église de Scientologie,
01:00:15qui a été condamnée
01:00:17par le tribunal correctionnel de Lyon
01:00:19en 2009 pour escroquerie.
01:00:21Et vous faites référence à la présence de Tom Cruise.
01:00:23Et qui a été condamnée en 97
01:00:25à Lyon
01:00:27et en 2009 par le tribunal correctionnel de Paris
01:00:29pour des faits
01:00:31d'escroquerie
01:00:33et d'exercice illégal à la médecine.
01:00:35Or, nous allons voir
01:00:37ce soir le numéro 2
01:00:39de cette organisation, considéré
01:00:41le cas tel quel, numéro 2,
01:00:43il est juste en dessous de David Miscavige,
01:00:45c'est Tom Cruise,
01:00:47qui va sans doute arriver, d'après ce que je comprends,
01:00:49par hélicoptère sur le stade de France,
01:00:51face à ces missions impossibles en leur nature,
01:00:53et donc glorifier
01:00:55le numéro 2, aussi,
01:00:57de cette organisation
01:00:59qui fait beaucoup de victimes
01:01:01chaque année dans notre pays,
01:01:03et qui a d'ailleurs été
01:01:05pointé du doigt
01:01:07à nouveau par la Miviludes,
01:01:09qui est la mission intermédiaire.
01:01:11Je suis triste de voir que
01:01:13on ne tient pas compte de cet élément-là,
01:01:15que Tom Cruise
01:01:17vient d'être décoré par notre ministère
01:01:19de la Culture, chevalier des arts
01:01:21et des lettres, donc il arbore cette décoration,
01:01:23alors qu'il est le représentant
01:01:25officiel de cette organisation
01:01:27qui est
01:01:29considérée, chez nous en tout cas,
01:01:31comme porteuse de dérive sectaire.
01:01:33Et ça me met en colère
01:01:35de voir cet immeuble
01:01:37payé très cher
01:01:39par cette organisation à Saint-Denis, avec une vitrine
01:01:41pendant les JO,
01:01:43qu'il y a eu des millions de tracts qui ont été distribués
01:01:45sur le parcours de la flamme olympique
01:01:47par cette organisation,
01:01:49sous prétexte de lutter contre la drogue, etc.
01:01:51Et de voir, finalement,
01:01:53qu'on n'accorde que très peu d'importance
01:01:55à ce côté-là, aussi,
01:01:57de Tom Cruise, qui, par ailleurs,
01:01:59est un acteur mondialement reconnu,
01:02:01il n'y a pas de doute, mais que, dans le cadre
01:02:03d'une cérémonie officielle de clôture
01:02:05des Jeux olympiques en France,
01:02:07ça me pose problème.
01:02:09Je pense à toutes les associations des victimes,
01:02:11à Lunette Fille, au CCMM, etc.,
01:02:13qu'elle doit être leur action,
01:02:15de voir glorifier ce soir
01:02:17quelqu'un qui est quand même
01:02:19le porteur d'un message qui n'est pas conforme
01:02:21à nos traditions.
01:02:23Et c'est un sujet que vous connaissez ô combien, on le sait bien.
01:02:25Et c'était important de vous donner la parole.
01:02:27Une petite réaction par rapport à ce coup de gueule
01:02:29de Georges Fenech ? Un tour de table, peut-être ?
01:02:31Paul, Nathan ?
01:02:33Georges Fenech connaît certainement mieux
01:02:35que quiconque autour de cette table
01:02:37et les risques que posent
01:02:39les sectes en France,
01:02:41sujet qui est effectivement
01:02:43parfois pas suffisamment pris au sérieux
01:02:45et qui nécessite une vigilance
01:02:47de tout instant. En revanche,
01:02:49pour émettre peut-être une petite nuance,
01:02:51à titre personnel, je dois dire que je me reconnais
01:02:53assez peu souvent, si ce n'est quasiment
01:02:55jamais, dans les valeurs, les discours
01:02:57ou les messages que défendent un certain nombre
01:02:59d'acteurs, de vedettes du cinéma,
01:03:01pour des raisons qui sont rarement liées, on va le dire,
01:03:03à leur appartenance à telle ou telle secte,
01:03:05mais plutôt à l'expression
01:03:07de convictions idéologiques, qu'elles soient
01:03:09d'ailleurs sincères ou non, je pense que la plupart du temps, elles ne le sont
01:03:11qu'assez peu, mais qui ne correspondent pas
01:03:13forcément aux miennes. Et en réalité, si je devais
01:03:15me chercher des idoles dans le cinéma,
01:03:17en fonction de la conformité de la vie, de la moralité
01:03:19personnelle, et surtout des convictions
01:03:21politiques, religieuses, idéologiques,
01:03:23de ceux qui
01:03:25apparaissent dans les films que j'aime
01:03:27et dont j'apprécie le jeu d'acteur,
01:03:29je crois que je n'aurais pas beaucoup de posters
01:03:31au-dessus de mon lit.
01:03:33Et encore une fois, pour des raisons tout à fait différentes,
01:03:35Tom Cruise, de ce que je crois comprendre,
01:03:37s'exprime en réalité assez peu
01:03:39sur son appartenance à l'église de Scientologie,
01:03:41c'est plutôt l'église de Scientologie
01:03:43qui, elle, se réclame de Tom Cruise, voyez ?
01:03:45Et...
01:03:47Il s'exprime moins à l'époque.
01:03:49Il le fait parfois dans des
01:03:51interviews qui sont plutôt confidentielles,
01:03:53et de fait, aujourd'hui, je pense que si vous demandez
01:03:55à beaucoup de gens quelles sont les croyances religieuses
01:03:57de Tom Cruise, la plupart l'ignorent, sauf ceux
01:03:59qui nous regardent et qui sont, puisqu'ils écoutent leur
01:04:01pro, mieux informés que tout le monde.
01:04:03Croyances religieuses, je vous laisse...
01:04:05Pas une croyance religieuse, une secte.
01:04:07Les cas de la façon
01:04:09dont Tom Cruise organise son système
01:04:11de croyances. J'assimile évidemment pas
01:04:13l'église de Scientologie à d'autres religieux
01:04:15qui ne sont pas dans les dérives sectaires.
01:04:17Vous voyez, je sépare
01:04:19peut-être un peu son expression convenue
01:04:21l'homme de l'artiste, je ne crois pas qu'il soit
01:04:23décoré en tant que membre de l'église de Scientologie,
01:04:25je ne crois pas surtout qu'il soit invité pour cette
01:04:27cérémonie de clôture en tant
01:04:29que membre de l'église de Scientologie, je crois qu'il est invité
01:04:31parce qu'il est une grande vedette admirée du grand public
01:04:33et parce qu'il va faire naître aussi de faire le pont
01:04:35entre ces Jeux Olympiques
01:04:37parisiens et ceux de Los Angeles dans 4 mois.
01:04:39J'ai été le procureur, il lui fallait l'avocat.
01:04:43Et j'aime bien Tom Cruise.
01:04:45Le vrai pour tout, c'est que j'aime bien Tom Cruise,
01:04:47que j'ai beaucoup aimé
01:04:49la deuxième édition de Top Gun
01:04:51version 2022.
01:04:53Avant, je lui donnais la parole
01:04:55et une avocate.
01:04:57L'avocate et le procureur,
01:04:59la plupart, moi je vais faire la juge,
01:05:01la plupart des personnes s'en fichent.
01:05:03Ça, Georges, vous avez raison sur le principe.
01:05:05Oui, on pourrait en discuter juridiquement
01:05:07et même moralement, mais après, chacun
01:05:09est libre avec sa morale, même s'ils le savent.
01:05:11La plupart ne le savent pas, ça j'en suis quasiment sûr.
01:05:13Et même s'ils le savaient, ils diraient
01:05:15oui, mais je l'aime bien, ça me fait plaisir.
01:05:17Et sur le principe, je comprends tout à fait le raisonnement
01:05:19de procureur.
01:05:21Et vous en pensez quoi, vous, personnellement ?
01:05:23En tant qu'avocat, par rapport à
01:05:25l'édito de Georges ?
01:05:27Vous savez, c'est compliqué, parce que
01:05:29j'ai été la première, par exemple, sur Gérard Depardieu
01:05:31à dire qu'on ne va pas le censurer
01:05:33alors qu'il n'a pas été condamné.
01:05:35Tom Cruise, pour moi, on n'a pas le censurer
01:05:37non plus, mais moi, je fais primer la liberté.
01:05:39Mais encore une fois, c'est ma position, c'est personnel
01:05:41et ça ne me gêne pas particulièrement,
01:05:43même si j'entends tout à fait le raisonnement de Georges,
01:05:45mais ça ne me gêne pas particulièrement.
01:05:47Allez, élève Nathan Devers.
01:05:49L'élève Nathan Devers va être d'accord
01:05:51avec l'élève Paul Sujit,
01:05:53c'est-à-dire que,
01:05:55et encore une fois, oui, bien sûr,
01:05:57tout ce que vous avez décrit
01:05:59sur le danger des organisations sectaires
01:06:01est quelque chose de très très important
01:06:03et moi, je ne connais pas
01:06:05très bien ce sujet,
01:06:07mais il me semble que là, quand on organise un spectacle,
01:06:09on n'est pas dans la même dimension
01:06:11et que, véritablement, la séparation
01:06:13entre l'homme et l'artiste,
01:06:15si on ne la fait pas dans ce genre de situation...
01:06:17Nathan, je peux vous couper dans votre élan ?
01:06:19Mais je vous redonne la parole, parce que
01:06:21c'est la faute du ministre,
01:06:23Gérald Darmanin.
01:06:25Je vous redonne la parole après, parce que je suis sûr que ça va être passionnant,
01:06:27évidemment, et je vous attends
01:06:29sur le sujet et on écoute Gérald Darmanin
01:06:31qui intervient sur cette fameuse cérémonie.
01:06:33Merci de m'accueillir
01:06:35une nouvelle fois pour ce dernier jour
01:06:37de compétition des Jeux Olympiques.
01:06:39Ça me permet peut-être d'abord de passer un message de remerciement
01:06:41collectif encore pour tout le travail
01:06:43qu'on a pu faire avec Paris 2024
01:06:45et l'ensemble des services de l'État,
01:06:47que ce soit les ministères, les ministères de l'Intérieur,
01:06:49évidemment, mais que ce soit les ministères,
01:06:51depuis le début, enfin le début pour nous,
01:06:53ça fait 4 ans, mais depuis le début
01:06:55du relais de la flamme et l'arrivée à Marseille,
01:06:57jusqu'à cette dernière journée des Jeux Olympiques,
01:06:59avec cette cérémonie
01:07:01de clôture ce soir.
01:07:03Évidemment, un petit moment de pause
01:07:05et puis on reprendra pour les Jeux Paralympiques,
01:07:07qui est un événement aussi très important,
01:07:09notamment pour la protection
01:07:11de police.
01:07:13Faut remercier aussi pour cette nuit, parce que
01:07:15le marathon populaire,
01:07:17c'est une très grande réussite sportive, évidemment,
01:07:19mais aussi en termes d'endroit public,
01:07:21et encore une fois, j'en remercie l'ensemble des effectifs
01:07:23de police et de gendarmerie, parce que
01:07:25à la fois ils sont très présents, et en même temps
01:07:27ils laissent la fête de sport se dérouler,
01:07:29parce que ça s'est vu encore hier avec
01:07:31ces 40 000 marathoniens,
01:07:33mais aussi ces centaines de milliers de personnes
01:07:35qui sont venues les encourager, jusque très tard
01:07:37dans la nuit, et donc c'est un
01:07:39remerciement d'autant plus à Paris qu'il n'y a eu
01:07:41aucun incident de sécurité,
01:07:43ce qui est absolument remarquable,
01:07:45très peu de problèmes sanitaires,
01:07:47puisque malgré la chaleur,
01:07:49ils sont bien préparés, fort de l'ordre,
01:07:51comme sportifs.
01:07:53Donc aujourd'hui, c'est le dernier jour, on a encore
01:07:55une grosse journée de compétition,
01:07:57donc il faut qu'on reste extrêmement
01:07:59concentrés, et que l'extinction
01:08:01en province, si je veux dire, de ces compétitions,
01:08:03puis ce soir, une cérémonie
01:08:05de clôture, qui sera
01:08:07à la fois très importante,
01:08:09qui ne se passe pas que dans le Stade de France, parce qu'il y a une part
01:08:11d'épuierie, mais qui se passe
01:08:13essentiellement au Stade de France, qui sera
01:08:15assez longue, ce qui demande un travail
01:08:17sans doute
01:08:19plus attentif encore avec les transports,
01:08:21mais je sais que vous avez beaucoup travaillé avec le ministère des Transports
01:08:23et l'ensemble des opérateurs, et puis
01:08:25on remercie encore l'obligation des forts de l'ordre,
01:08:27parce qu'on sera encore à 30 000 forts de l'ordre
01:08:29toute la journée d'aujourd'hui, et c'est agréablement
01:08:31quasiment 3 000, ce soir,
01:08:33au Stade de France, et aux abords du Stade de France
01:08:35pour cette cérémonie de clôture,
01:08:37où il y a de très nombreux sportifs,
01:08:39dont je comprenais qu'il voulait rester absolument jusqu'au bout de la fête,
01:08:41et de très nombreux chefs d'Etat également
01:08:43qui sont arrivés d'ailleurs ces dernières heures
01:08:45et derniers jours.
01:08:47Je donne la parole peut-être à Etienne.
01:08:49Merci Monsieur le Ministre,
01:08:51en effet, les journées d'hier s'est bien déroulées,
01:08:53on avait 35 sessions qui se sont déroulées
01:08:55sans aucun problème,
01:08:5739 médailles d'or desservies,
01:08:59430 000 spectateurs,
01:09:01sans compter les gens au bord de la route,
01:09:03en effet, avec ce marathon pour tous,
01:09:05qui était un record en affluence,
01:09:07un record aussi avec
01:09:09un marathon connecté.
01:09:23On retrouvera peut-être Gérald Darmanin,
01:09:25désolé de vous avoir interrompu
01:09:27sur Tom Cruise,
01:09:29et on verra quel est le bilan
01:09:31de cette réunion,
01:09:33sur cette cérémonie de clôture.
01:09:35Célèbre Nathan Devers,
01:09:37interrogation écrite Tom Cruise,
01:09:39Scientologie.
01:09:41Oui, je pense que si on commence
01:09:43à traquer ce qui ne va pas
01:09:45chez les artistes dans leur vie privée,
01:09:47même dans ce genre de situation,
01:09:49on n'en finit pas et après
01:09:51on rentre dans une autre logique.
01:09:53Il me semble très important quand même
01:09:55de rappeler que quand on fait un spectacle,
01:09:57surtout là, il ne vient pas du tout
01:09:59pour parler de la Scientologie,
01:10:01il vient pour rappeler l'émission Impossible,
01:10:03la manière dont il incarne
01:10:05un de ses ponts possibles
01:10:07entre Los Angeles et la ville de Paris.
01:10:09Il me semble qu'on peut suspendre
01:10:11le jugement
01:10:13sur son appartenance personnelle
01:10:15à l'église de Scientologie.
01:10:17Et je voulais juste dire une chose,
01:10:19moi je trouve que le vrai danger
01:10:21qu'on a évité pendant les Jeux Olympiques,
01:10:23là, pendant cette cérémonie de clôture,
01:10:25on va passer le flambeau à Los Angeles.
01:10:27Donc on va avoir une soirée
01:10:29qui est un peu entre la culture française,
01:10:31la culture de Paris et la culture américaine
01:10:33et notamment du cinéma, d'Hollywood, etc.
01:10:35Je suis content
01:10:37qu'on n'ait pas fait ça davantage pendant les Jeux Olympiques.
01:10:39Moi, la peur que j'avais un petit peu,
01:10:41c'était qu'on ait une vision de la France
01:10:43qu'on propose, notamment dans la cérémonie d'ouverture,
01:10:45qui soit un peu la vision américanisée.
01:10:47Pour le coup, la vision de Paris
01:10:49de Mission Impossible,
01:10:51une vision de Paris qu'on retrouve dans la série
01:10:53Emeline Paris,
01:10:55c'est-à-dire Paris comme province des États-Unis,
01:10:57comme endroit où les touristes américains peuvent aller
01:10:59et s'installer devant les cafés,
01:11:01les boulangeries, etc.
01:11:03Mais avec une sorte de Paris un peu
01:11:05parc d'attraction. Et je trouve qu'on a vraiment
01:11:07échappé à ce danger.
01:11:09Si on le fait une soirée pour la cérémonie
01:11:11de clôture, pour en plus passer le flambeau
01:11:13aux Américains, là c'est permis.
01:11:15Georges ?
01:11:17À l'instant où j'écoute Nathan Devers,
01:11:19parce qu'il ne sait pas en réalité,
01:11:21je pense à toutes ces familles,
01:11:23ces enfants
01:11:25privés de leurs parents.
01:11:27Je pense
01:11:29à ceux qui se sont suicidés
01:11:31sous les yeux de leurs enfants.
01:11:33Je pense
01:11:35à ceux qui se sont
01:11:37complètement ruinés.
01:11:39Ruinés, vous entendez ?
01:11:41Je pense à ces lourdes condamnations
01:11:43qui ont été prononcées, je le rappelais,
01:11:45par Lyon et Paris.
01:11:47Et je voudrais dire à Nathan que
01:11:49Tom Cruise n'est pas un simple adhérent qui croit
01:11:51au précepte de
01:11:53Lafayette Renubard, qui était un auteur
01:11:55de best-seller de science-fiction,
01:11:57c'est un ambassadeur international.
01:11:59Et qui précisément
01:12:01utilise sa
01:12:03très grande notoriété
01:12:05pour, sans le dire,
01:12:07donner cette image,
01:12:09cette belle image
01:12:11qu'il lui-même
01:12:13promeut dans le monde,
01:12:15au bénéfice d'une organisation
01:12:17qui a été condamnée
01:12:19et condamnée par des rapports parlementaires,
01:12:21par des juridictions.
01:12:23Voilà, c'est tout ce que je dis.
01:12:25Et au moment où vous écoutez,
01:12:27je parlais à toutes ces victimes
01:12:29qui me sont revenues en mémoire,
01:12:31de ces enfants qui ont été privés de leurs parents,
01:12:33de tous ceux
01:12:35qui ont souffert d'une organisation,
01:12:37et je pèse mes mots parce que
01:12:39je sais quelle est leur capacité
01:12:41procédurière, j'en ai fait les frais,
01:12:43comme beaucoup de parlementaires
01:12:45avant moi,
01:12:47ça nous a coûté cher, j'en connais
01:12:49qui ont tout abandonné, précisément
01:12:51parce qu'ils étaient harcelés
01:12:53par cette organisation,
01:12:55qui dispose de l'Office Special Affairs,
01:12:57qui est une espèce d'inspection
01:12:59qui arrive des Etats-Unis pour voir
01:13:01ce qui se passe et mettre de l'ordre
01:13:03dans cette organisation,
01:13:05et que tous ceux qui ont lutté toute leur vie professionnelle,
01:13:07associative,
01:13:09contre les dérives
01:13:11de cette organisation,
01:13:13savent de quoi je parle.
01:13:15Et ce soir, vous aurez le numéro 2,
01:13:17je dis bien, derrière David Miscavige,
01:13:19qui avait remplacé l'affaire Etat-Univers,
01:13:21ça n'est pas un simple déran,
01:13:23c'est un porteur d'un message,
01:13:25d'une organisation condamnée en France,
01:13:27qui va arriver en triomphateur,
01:13:29en hélicoptère, sur le stade Saint-Denis,
01:13:31ça me gêne.
01:13:33– J'ai pas vu vous poser une question, ça me gêne.
01:13:35– En effet, j'ai commencé en disant
01:13:37que précisément je ne connaissais pas
01:13:39cette affaire de l'intérieur, etc.,
01:13:41mais est-ce que dans ce cas-là vous pensez
01:13:43qu'il devrait être interdit de faire du cinéma ?
01:13:45– Pas du tout, mais ce que je pense
01:13:47c'est de glorifier Tom Cruise
01:13:49comme nous allons le faire,
01:13:51de manière officielle et mondiale,
01:13:53ce soir, parce que tous ceux
01:13:55qui connaissent cette question-là
01:13:57ne peuvent pas s'empêcher de penser
01:13:59à toutes les millions de victimes
01:14:01qui sont derrière.
01:14:03– Vous avez raison, mais la majorité des gens
01:14:05ne le savent pas.
01:14:07– Mais parce qu'ils n'osent pas,
01:14:09c'est pas facile de parler de ça.
01:14:11Il y a eu un communiqué qui a été fait
01:14:13par la Mivilud,
01:14:15la mission internationale de visualisation
01:14:17du contexte sectaire, qui s'est émue
01:14:19qu'on ait laissé distribuer ces photos
01:14:21sur le parcours de la flamme, etc.
01:14:23Voilà, il y a eu John Travolta,
01:14:25John Travolta s'est mis
01:14:27quand même plus en retrait
01:14:29depuis la mort de son fils,
01:14:31qui n'a pas été soigné de son autisme
01:14:33parce que l'existantiel
01:14:35ne reconnaît pas la maladie psychiatrique,
01:14:37il mène un combat mondial
01:14:39contre les psychiatres,
01:14:41et il est mort, son fils, à 14 ans,
01:14:43John Travolta s'est retiré à ce moment-là,
01:14:45on ne l'a plus entendu.
01:14:47Tom Cruise, effectivement, parle moins
01:14:49de son appartenance, mais il sait,
01:14:51au fond, parce qu'il est sous la coupe
01:14:53en réalité de David Miskevitch,
01:14:55il faut voir comment David Miskevitch
01:14:57traite tout Tom Cruise qu'il est.
01:14:59Vous ne savez pas ce que c'est que cette organisation.
01:15:01C'est pour ça que vous en parlez de manière assez…
01:15:03– Oui, vous avez sûrement raison.
01:15:05– Je ne veux pas la critique.
01:15:07– Personne n'a parlé de façon légère
01:15:09de l'église des Scientologie, c'est pas vrai.
01:15:11Je ne suis pas d'accord avec cette organisation
01:15:13de celui qui va être le porte-drapeau…
01:15:15– Mais là où Nathan a raison, est-ce qu'on devrait…
01:15:17– Je reviens sur ma question, c'est qu'en effet,
01:15:19si en vous entendant, vous avez un individu
01:15:21qui est une star mondiale, qui utilise sa célébrité
01:15:23pour être le porte-drapeau d'une organisation
01:15:25qui brise des vies et qui est sectaire,
01:15:27dans ce cas-là, la conclusion qu'il fait
01:15:29ce serait de l'interdire de faire du cinéma.
01:15:31Non ?
01:15:33– Non, moi je ne suis pas pour les interdictions,
01:15:35je suis pour l'information.
01:15:37Mais en même temps, je pense que nous avons
01:15:39une responsabilité en tant que pouvoir public
01:15:41de ne pas non plus glorifier, j'avais même
01:15:43critiqué moi à l'époque Nicolas Sarkozy
01:15:45lorsqu'il avait reçu à Bercy Tom Cruise,
01:15:47j'avais trouvé que c'était lui dérouler
01:15:49un peu le tapis rouge, voyez-vous.
01:15:51– Oui mais quand il est dans un film
01:15:53avec un premier rôle, c'est lui dérouler,
01:15:55c'est le tapis rouge.
01:15:57– Non mais le cinéma c'est une chose,
01:15:59mais après lui donner un rôle comme ça
01:16:01dans une cérémonie officielle de cette importance…
01:16:03– Internationale.
01:16:05– Voilà, c'est mon petit gueule.
01:16:07– Je m'en excuse si j'ai…
01:16:09– Non mais pas du tout, et personne n'en parle
01:16:11et c'est aussi l'objectif de cette émission.
01:16:13– Et parce que tout le monde ne le sait pas.
01:16:15– Exactement, et c'est vrai, ce qui m'étonne
01:16:17c'est qu'il y a un silence total.
01:16:19Alors je comprends votre explication
01:16:21avec ces menaces qui plaisent,
01:16:23mais c'est vrai que parfois sur d'autres,
01:16:25on a vu quand il n'y en a qu'à Mourat,
01:16:27tout le monde, il y a une mobilisation,
01:16:29mais là sur Tom Cruise, silence radio total.
01:16:31Et ça s'est passé dans l'heure des progrès,
01:16:33grâce à vous, et c'est important d'appuyer
01:16:35parce qu'on a blasphémé la religion chrétienne,
01:16:37la cérémonie d'ouverture.
01:16:39Et ce soir, c'est un des représentants
01:16:41d'une organisation au caractère sectaire
01:16:43qui va clôturer.
01:16:45– Et merci pour ce coup de gueule,
01:16:47et c'est aussi l'objectif de cette émission.
01:16:49On retrouvera dans quelques instants
01:16:51Jacques Vandrouw,
01:16:53parce que je me suis posé une question,
01:16:55on a souvent dit que la France
01:16:57n'était pas un pays de sport,
01:16:59et là, à force de constater qu'on a eu
01:17:01un certain nombre de médailles,
01:17:03on va en parler dans quelques instants avec lui.
01:17:05Mais d'abord, on va parler de l'héritage,
01:17:07les organisateurs de ces JO
01:17:09souhaitent léguer un héritage durable.
01:17:11C'est vrai que ce terme, héritage,
01:17:13me semble un peu galvaudé,
01:17:15parce qu'on l'utilise à tout consomme,
01:17:17et incroyable, moi-même je le prononce,
01:17:19donc je vais mettre une petite somme
01:17:21dans la besace.
01:17:23Infrastructure, médiatisation, éducation,
01:17:25quand saura-t-il ? On voit tout ça
01:17:27avec Sharon Camara, et puis on poursuit
01:17:29le débat avec mes invités.
01:17:31C'était une promesse faite par les organisateurs
01:17:33des JO. Faire de Paris
01:17:35une ville haute à l'héritage durable.
01:17:37Côté infrastructure,
01:17:39si 95% des sites sportifs
01:17:41ou recevant du public étaient déjà
01:17:43existants ou étaient des sites temporaires,
01:17:45les autres, à l'image de l'aréna
01:17:47de la Porte de la Chapelle, qui deviendra
01:17:49un tout nouveau pôle culturel, seront
01:17:51réutilisés. Qui aurait cru
01:17:53que la Porte de la Chapelle
01:17:55allait être ce quartier,
01:17:57avec ses allées plantées
01:17:59d'arbres magnifiques,
01:18:01dans lesquels il fait bon s'asseoir,
01:18:03se reposer. Un héritage qui ne restera
01:18:05pas, le prix des tickets dans les
01:18:07transports. Aujourd'hui à 4 euros,
01:18:09le biais retrouvera son tarif habituel
01:18:11de 2,15 euros à partir
01:18:13du 8 septembre. En revanche,
01:18:15les effectifs augmentés à l'occasion
01:18:17des Jeux Olympiques resteront.
01:18:19Vous savez que nous avons fait face à une
01:18:21dégradation du système de transport l'an
01:18:23dernier, en 2023,
01:18:25qui était due à une pénurie
01:18:27des conducteurs post-Covid.
01:18:29Cette pénurie est derrière nous.
01:18:31Une partie des conducteurs, mais les opérateurs
01:18:33vont être conservés après
01:18:35ces Jeux. Autre star de ces Jeux,
01:18:37la Vasque Olympique, installée dans
01:18:39les jardins des Tuileries, pourrait être
01:18:41conservée. C'est en tout cas le souhait
01:18:43de la maire de Paris, qui a confirmé
01:18:45avoir entamé des démarches pour son maintien.
01:18:47Un maintien qui pourrait aussi
01:18:49concerner les anneaux sur la Tour Eiffel.
01:18:51Enfin, autre héritage des Jeux,
01:18:53le village olympique à Saint-Denis sera
01:18:55transformé en quartier résidentiel,
01:18:57afin de faire face au manque de logements dans le département.
01:18:59Les premiers habitants
01:19:01devraient pouvoir s'installer à la rentrée
01:19:032025.
01:19:05Paul Suzy, réaction sur
01:19:07cet héritage ? Écoutez,
01:19:09on ne peut que se réjouir que cette question
01:19:11de la durabilité ait été au cœur de la réflexion
01:19:13des organisateurs français des Jeux Olympiques
01:19:15depuis le début. Durabilité sur deux
01:19:17volets. D'une part,
01:19:19durabilité écologique.
01:19:21Je fais partie de ceux qui s'interrogent
01:19:23sur le sens de ces
01:19:25grandes organisations où on fait venir
01:19:27des millions de personnes du monde
01:19:29entier, avec un coût écologique
01:19:31aussi important. De toute façon,
01:19:33d'une façon évidente, les Jeux Olympiques
01:19:35ne peuvent être qu'un événement.
01:19:37C'est-à-dire que si on faisait des Olympiades
01:19:39éclatées dans le monde entier,
01:19:41ou si on ne faisait plus que du e-sport
01:19:43pour que chacun puisse concourir à distance
01:19:45sans venir en avion, sans
01:19:47circuler en voiture dans les grandes villes, etc.
01:19:49Ce ne seraient plus des Jeux Olympiques. Et en même temps,
01:19:51le caractère événementiel important
01:19:53crée aussi ce que l'on appelle en économie
01:19:55des externalités. Notamment, il y a
01:19:57la question de l'impact
01:19:59sur le climat,
01:20:01sur l'environnement. Et que ça a été au cœur des réflexions
01:20:03des organisateurs, notamment par exemple sur la façon
01:20:05dont a été conçu le village olympique,
01:20:07avec l'investissement très fort,
01:20:09notamment de la Caisse des dépôts,
01:20:11qui a fixé un carnet de route
01:20:13où il fallait que ça soit durable.
01:20:15Encore une fois, environnemental, c'est déjà une bonne chose.
01:20:17Et la durabilité, effectivement,
01:20:19sociale, c'est-à-dire qu'est-ce qu'il va nous
01:20:21rester à nous, Français, à nous
01:20:23comme peuple, de ces Jeux Olympiques qui ont fait pendant
01:20:2515 jours la fierté de tout le pays.
01:20:27La fierté, c'est déjà un bel héritage, surtout dans un pays
01:20:29qui a du mal à croire en lui-même
01:20:31et à regarder l'avenir avec espoir.
01:20:33Et ce qu'il va en rester pour tous ceux qui, notamment
01:20:35les franciliens, vont pouvoir bénéficier de ces infrastructures
01:20:37sportives, je crois que c'est une très bonne chose.
01:20:39C'est une réflexion importante qui permet aussi
01:20:41de rendre plus acceptable pour les populations
01:20:43franciliennes qui ont, peut-être plus
01:20:45que le reste de la France, payé un peu le prix
01:20:47de ces Jeux Olympiques, qui ont bouleversé l'organisation,
01:20:49les transports, la vie professionnelle
01:20:51de tous ceux qui habitent autour de la région
01:20:53parisienne pendant plusieurs semaines.
01:20:55Eh bien, il en reste ce bénéfice,
01:20:57c'est une bonne chose et je crois que cette réflexion,
01:20:59encore une fois, c'est vraiment une façon politique
01:21:01d'aborder les Jeux Olympiques.
01:21:03S'il n'était là que pour être une vitrine
01:21:05de l'excellence française, ce serait déjà pas mal,
01:21:07vous me direz, mais ça ne suffirait pas.
01:21:09Je crois qu'il faut à la fois l'excellence, on en parlait
01:21:11déjà aussi un petit peu hier matin, l'excellence
01:21:13et en même temps aussi le profit pour tous
01:21:15pour qu'il y ait un élan solidaire
01:21:17et équitable qui soit la traînée
01:21:19de ces Jeux Olympiques. J'ai le sentiment
01:21:21jusqu'ici que c'est le mot d'ordre
01:21:23qui a été suit des organisateurs et que c'est
01:21:25plutôt pour l'instant une réussite.
01:21:27Nathan. Moi, il me semble
01:21:29qu'on vivait et qu'on vit,
01:21:31évidemment, dans un pays qui est extrêmement
01:21:33divisé. C'est le propre
01:21:35de la démocratie, mais probablement
01:21:37que la polarisation du débat
01:21:39aidant, nous avons
01:21:41une difficulté véritable
01:21:43et qui est déjà là
01:21:45et les Jeux Olympiques ne l'ont pas supprimé,
01:21:47on a une difficulté de communier.
01:21:49Et il est vrai que ces dernières années,
01:21:51les seuls moments où la France a communié,
01:21:53c'était des drames. C'était le Bataclan,
01:21:55c'était Charlie Hebdo, c'était
01:21:57les attentats du
01:21:5914 juillet sur la promenade des Anglais
01:22:01à Nice. Il n'y a eu aucun
01:22:03moment de joie unanime
01:22:05en France depuis assez longtemps.
01:22:07Et je crois que ces Jeux Olympiques nous ont
01:22:09d'abord apporté cela, c'est-à-dire que
01:22:11par-delà toutes les différences qui existent,
01:22:13et Dieu sait qu'on a entendu
01:22:15énormément de gens
01:22:17faire mille et une critiques sur l'organisation des Jeux Olympiques
01:22:19en amont, j'en faisais un peu partie
01:22:21d'ailleurs, j'avais des réserves, je disais
01:22:23que j'aurais préféré une exposition universelle,
01:22:25mais peu importe, il y a eu des gens sur
01:22:27la cérémonie d'ouverture
01:22:29qui également avaient des critiques,
01:22:31mais si vous voulez, peu importe,
01:22:33il y a eu un moment, là, vraiment pendant
01:22:35deux semaines, de joie, et vous avez
01:22:37dit le mot, de fierté unanime,
01:22:39et ça, à mon avis, c'est quelque chose d'absolument
01:22:41central. Unanime...
01:22:43Il y a toujours des gens qui...
01:22:45Il y a eu un parti politique qui ne s'est pas tellement rejoué,
01:22:47qui a même trouvé qu'on en faisait
01:22:49trop pour les sportifs français.
01:22:51M. Mélenchon était déçu.
01:22:53Mais je pense qu'ils ont fait une grave
01:22:55erreur de ne pas rentrer dans cette joie,
01:22:57je pense même politiquement,
01:22:59parce que globalement, et on l'a vu,
01:23:01le peuple français était
01:23:03extrêmement fier de ce moment.
01:23:05C'est quasi majoritaire.
01:23:07Ils sont contre tout, donc forcément,
01:23:09ils sont contre les JO aussi.
01:23:11On continue le débat. Vous aurez quelque chose à dire
01:23:13sur l'héritage, ou pas, mon cher Georges ?
01:23:15La ligne 14, c'est bien, jusqu'à Orly.
01:23:17On en parle après ?
01:23:19Les policiers, c'était très bien.
01:23:21Pardon ? Les policiers, c'était très bien.
01:23:23Sauf que ce matin, il y a Jordan
01:23:25qui m'a dit, non, vous continuez votre chemin...
01:23:27Mais ils ont fait un super travail,
01:23:29on en reparlera.
01:23:31C'est juste un petit clin d'œil.
01:23:33On va retrouver notre ami Jacques Vendroux,
01:23:35et la publicité, parce qu'évidemment,
01:23:37on a récolté Jacques, que je salue,
01:23:39en plein soleil, il a bien de la chance,
01:23:41il en profite.
01:23:43Écoutez, pas mal, et vous ?
01:23:45Tout va bien ?
01:23:47Tout va bien.
01:23:49Bon, on a une question,
01:23:51on se poserait une question juste après la pub,
01:23:53est-ce que la France est devenue un vrai pays de sport ?
01:23:55Vous avez le temps de la publicité
01:23:57pour répondre.
01:23:59On se retrouve dans quelques instants, mon cher Jacques.
01:24:01Allez, à tout de suite.
01:24:0510h30, tout pile.
01:24:07Vraiment, je vois que la pression que je vous ai mise
01:24:09dès le départ de cette émission...
01:24:11Comme ça avec une OAS.
01:24:13Zéro faux pas à partir de là.
01:24:15Zéro faux pas, vraiment, zéro faux pas.
01:24:17Allez, on fait un tour de l'info avec vous, mon cher Mathieu.
01:24:19Céline Dion est en colère contre Donald Trump.
01:24:21Je vous explique pourquoi un morceau
01:24:23de la star canadienne a été utilisé.
01:24:25C'était vendredi, lors d'un meeting
01:24:27du candidat républicain.
01:24:29Problème, Donald Trump n'avait pas l'autorisation
01:24:31pour diffuser cette musique,
01:24:33c'est-à-dire dans le Montana.
01:24:35Il s'agit du morceau My Heart Will Go On,
01:24:37la célèbre chanson du film Titanic.
01:24:39En Israël, l'usage de drogues
01:24:41et les addictions ont bondi.
01:24:43Après l'attaque du 7 octobre,
01:24:45un Israélien sur quatre a accru sa consommation
01:24:47de produits addictifs depuis le début de la guerre.
01:24:49L'utilisation de somnifères
01:24:51a par exemple explosé de 180%.
01:24:53Enfin, les combats font rage
01:24:55en Ukraine.
01:24:57Deux personnes sont mortes après des explosions.
01:24:59Cette nuit, un homme de 35 ans et son fils âgé de 4 ans
01:25:01ont été tirés vers la capitale.
01:25:03Selon l'Ukraine, deux missiles russes
01:25:05ont été tirés vers la capitale.
01:25:07Une riposte à l'incursion ukrainienne
01:25:09dans la région russe de Kursk.
01:25:11Merci beaucoup Mathieu.
01:25:13Merci mille fois.
01:25:15Toujours avec moi pour cette dernière Ligne droite,
01:25:17Sarah Salman, Paul Sujit, Nathan Devers
01:25:19et Georges Fenech.
01:25:21J'accueille avec beaucoup de plaisir
01:25:23Jacques Vendrou au Soleil.
01:25:25Bonjour Jacques.
01:25:27Bonjour les amis.
01:25:29J'ai lu un papier très intéressant
01:25:31chez nos confrères de la tribune
01:25:33du dimanche ce matin,
01:25:35avec cette question,
01:25:37si la France était devenue un vrai pays de sport.
01:25:39Je trouvais que c'était une vraie bonne question.
01:25:41J'en veux pour preuve que
01:25:43l'ancien ministre des Sports,
01:25:45Marie-Georges Buffet,
01:25:47dit qu'il faudrait augmenter le budget des sports.
01:25:49Je me rappelais
01:25:51d'une participation d'une émission
01:25:53chez nos confrères de France 2,
01:25:55de Florent Madoudou,
01:25:57qui disait en gros que
01:25:59la France n'est pas un pays de sport.
01:26:01Je ne sais pas si vous vous souvenez de sa déclaration,
01:26:03ça avait fait couler beaucoup d'encre.
01:26:05Au final, bon emballant,
01:26:07quand on voit le bilan
01:26:09de nos athlètes,
01:26:11on est quand même pas mal.
01:26:13Qu'est-ce que vous en pensez ? C'est pour ça que je voulais vous avoir
01:26:15mon cher Jacques, et puis on en parlera
01:26:17avec mes invités, notamment avec Nathan Devers
01:26:19qui est le plus sportif de mes invités
01:26:21et qui est un sujet
01:26:23qui va le passionner avec cette approche très philosophique
01:26:25de la chose. Qu'est-ce que vous en pensez,
01:26:27mon cher Jacques ?
01:26:29Moi, je pense que nous sommes d'abord un grand pays
01:26:31de sport et qu'il ne faut absolument
01:26:33pas, je veux dire,
01:26:35critiquer sur ces 20 ou 30
01:26:37dernières années. On a eu des périodes
01:26:39où on a été excellent, on a eu des périodes
01:26:41où on a été très très bon, notamment
01:26:43en ce moment, parce qu'il y avait un avantage incroyable,
01:26:45c'est qu'on organisait nos propres jeux
01:26:47dans nos propres pays.
01:26:49On ne va pas jouer les anciens combattants,
01:26:51mais si vous regardez sur ces 20 dernières Olympiades,
01:26:53que ce soit les Jeux d'hiver
01:26:55ou les Jeux d'été, on a toujours eu
01:26:57des grands champions. Et on a surtout,
01:26:59et c'est ça le plus important,
01:27:01on a eu beaucoup de ministres des sports
01:27:03qui se sont immensément
01:27:05investis pour que la France
01:27:07devienne un pays des sports.
01:27:09Et je me souviens d'une conversation que j'avais eue avec
01:27:11Jean-François Lamour, qui était à l'époque
01:27:13le ministre des sports de Jacques Chirac,
01:27:15et Jacques Chirac lui dit « mais je ne comprends pas,
01:27:17je trouve qu'on ne fait pas assez de sport et je trouve
01:27:19qu'on n'est pas assez représentés, je veux dire,
01:27:21pour gagner une Olympiade ou pour gagner l'organisation
01:27:23d'un championnat du monde ou des Jeux olympiques. »
01:27:25Et Jean-François Lamour avait répondu
01:27:27et ça a été modifié, il faut
01:27:29mettre des Français dans les instances
01:27:31officielles des différentes
01:27:33fédérations internationales.
01:27:35Et là, quand vous regardez sur ces
01:27:3715 dernières années, vous avez des Français
01:27:39qui sont des membres
01:27:41influents de la fédération internationale du judo,
01:27:43influents dans la fédération internationale
01:27:45de football,
01:27:47du rugby,
01:27:49et donc ça c'est le détonateur de tout.
01:27:51Mais ce qui est important aussi,
01:27:53c'est qu'il faut bien insister sur
01:27:55le fait que le ministre des sports
01:27:57donne la température,
01:27:59et quand on regarde
01:28:01la liste de tous les grands ministres
01:28:03qu'on a eus, qui étaient soit des anciens champions,
01:28:05je pense à Jean-François Lamour,
01:28:07je viens d'en parler, je pense à Laura Plessel,
01:28:09je pense à Roxana
01:28:11Maracina Hanou, je pense à
01:28:13Guy Dru, le détonateur,
01:28:15il est là, il donne une impulsion
01:28:17qui évidemment est
01:28:19encouragée par le président de la République
01:28:21Emmanuel Macron, qui adore le sport,
01:28:23il ne faut pas oublier aussi que
01:28:25François Hollande, qui adore le sport
01:28:27aussi, a été le détonateur
01:28:29entre guillemets de la candidature
01:28:31de la France en 2015.
01:28:33Donc tout ça, si vous voulez, ça a été un
01:28:35travail collectif, et c'est pour ça qu'on
01:28:37doit dire maintenant
01:28:39que nous sommes un grand pays de sport.
01:28:41Attendez, 62
01:28:43voire 63 médailles, c'est pas
01:28:45du hasard, c'est pas un accident
01:28:47de parcours, c'est pas un malentendu.
01:28:49On est un grand pays de sport,
01:28:51on a créé des immenses
01:28:53champions, et je pense que
01:28:55pour Los Angeles dans 4 ans, on sera encore
01:28:57extrêmement présents. Alors Marie-George Buffet
01:28:59dit qu'il faut lancer une pétition
01:29:01nationale pour augmenter le budget
01:29:03du Ministère des Sports, qui est
01:29:05de 0,3%, vous dites, si je
01:29:07trompe, vous voudriez le faire passer à 1%.
01:29:09Mais il faut, c'est impératif,
01:29:11mais vous savez, tous les ministres dont je viens de parler
01:29:13ont essayé, ça n'a pas toujours été
01:29:15possible, parce que peut-être que la situation
01:29:17économique du pays
01:29:19en tous les cas, le gouvernement
01:29:21ne pouvait pas, mais je veux dire, là, il faut
01:29:23se mettre dans la tête, une fois pour toutes,
01:29:25qu'on vient de passer
01:29:2715 jours magnifiques,
01:29:2915 jours exceptionnels.
01:29:31Il faut en profiter.
01:29:33On a le droit de ne pas être d'accord,
01:29:35on a le droit de critiquer, mais là, voyez
01:29:37ce que je veux dire, c'est que pendant ces 15 jours,
01:29:39et ça aussi, c'est important
01:29:41pour la vie de tous les jours des Français
01:29:43qui ont des difficultés, pendant 15 jours,
01:29:45nous avons rêvé.
01:29:47Les stades étaient pleins.
01:29:49Vous vous rendez compte que dans toute l'histoire
01:29:51des Olympiades, de toute
01:29:53l'histoire, nous sommes le premier pays
01:29:55à avoir vendu autant de billets
01:29:57sur les sites. Plus de
01:29:599 millions de billets
01:30:01ont été vendus, ce qui est un record par rapport
01:30:03à tous les Jeux qui se sont déroulés, que ce soit
01:30:05les Jeux d'été ou les Jeux d'hiver. Donc, ça
01:30:07veut bien dire que les Français aiment
01:30:09le sport, que les Français est un pays de sport
01:30:11et que, croyez-moi, ce n'est pas fini.
01:30:13Restez avec nous, on ouvre le débat.
01:30:15Vous savez ce qu'a dit Georges Fenech ? Il me dit
01:30:17« Il y a Jacques Vendredi, mais on est dimanche, on n'est pas vendredi. »
01:30:19J'ai dit « Ben oui, mais je change un peu
01:30:21les habitudes de l'émission de Pascal Pompier. »
01:30:23Je serai là la saison prochaine, vous inquiétez pas.
01:30:27Je vous ai fait venir un dimanche.
01:30:29Merci, restez avec nous. Paul,
01:30:31vous en pensez quoi, évidemment, de ce débat
01:30:33et de cette prise de position de
01:30:35Marie-George Buffet qui souhaite augmenter le budget
01:30:37du sport, du ministère des sports
01:30:39et Jacques le disait très justement
01:30:41puisqu'il est enfin observateur
01:30:43du sport en France.
01:30:45Beaucoup de ministres ont tenté
01:30:47mais ils n'ont pas obtenu
01:30:49gain de cause.
01:30:51Je n'étant pas spécialiste du budget
01:30:53du ministère des sports, je ne sais pas exactement
01:30:55à quoi sont alloués tous les
01:30:57investissements qu'il dépense. En réalité, je crois que
01:30:59la question de savoir si on est un pays de sport
01:31:01a été abordée par Jacques un petit peu
01:31:03sous l'angle de l'excellence sportive. On ne peut que se réjouir
01:31:05que les athlètes français brillent dans le monde entier
01:31:07et c'est effectivement une source de fierté.
01:31:09Mais la question est en réalité
01:31:11beaucoup plus populaire. Est-ce que
01:31:13les Français qui ne sont pas tous
01:31:15de grands athlètes
01:31:17ou de grands champions
01:31:19font du sport ? Et on voit que la pratique
01:31:21sportive augmente un peu
01:31:23mais qu'elle reste encore
01:31:25un point de vigilance
01:31:27chez notamment les médecins
01:31:29et les pédiatres, chez certaines
01:31:31couches sociales. C'est-à-dire qu'il y a des
01:31:33inégalités aussi d'accès au sport.
01:31:35Je pense que c'est en réalité cela que Marie-Georges Buffet
01:31:37a en tête lorsqu'elle parle d'augmenter
01:31:39le budget du ministère des sports, c'est-à-dire
01:31:41permettre à tous de pouvoir pratiquer
01:31:43au plus possible les sports qu'ils souhaitent
01:31:45près de chez eux. C'est en ça que les Jeux
01:31:47Olympiques sont une merveilleuse
01:31:49chose parce qu'il y aura, on l'a dit, un héritage,
01:31:51un double héritage à la fois dans
01:31:53l'envie de faire du sport, parce que quand on a
01:31:55un champion, un athlète qu'on admire
01:31:57et bien sûr que lorsqu'il est français, bien sûr
01:31:59que quand on sait qu'il s'est entraîné dans la piscine
01:32:01loin de chez nous, on a davantage envie de lui ressembler,
01:32:03on a davantage envie de faire de la natation
01:32:05quand le marchand emporte 4 médailles d'or,
01:32:07on a davantage envie de s'y mettre évidemment
01:32:09lorsque l'on peut s'identifier. Donc ça c'est déjà très important
01:32:11et c'est d'autant plus facile lorsqu'en plus
01:32:13il y a des infrastructures sportives qui sont
01:32:15construites près de chez soi. En France,
01:32:17on a des systèmes d'aide aussi qui permettent de s'inscrire
01:32:19dans des clubs avec des chèques qui sont
01:32:21financés en partie par l'État pour ceux qui n'ont pas
01:32:23forcément le moyen de payer l'initiative sportive,
01:32:25de s'acheter l'équipement, le matériel ou d'adhérer
01:32:27au club pour pratiquer le sport de leur choix.
01:32:29C'est une bonne chose.
01:32:31Si Marie-George Buffet demande plus d'argent,
01:32:33c'est que probablement elle pense qu'il y a
01:32:35encore d'autres choses que l'on peut faire
01:32:37pour permettre à tous cet égal accès au sport
01:32:39et en cela je crois qu'on ne peut que se mettre
01:32:41d'accord avec elle. S'il y a bien une chose
01:32:43que l'on peut subventionner au titre à la fois
01:32:45d'une politique sociale mais d'une politique aussi
01:32:47de santé publique, c'est bien le fait que chaque
01:32:49enfant dans ce pays puisse pouvoir faire
01:32:51les sports qu'il souhaite. Je crois qu'Emmanuel Macron avait
01:32:53décrété l'activité physique et sportive
01:32:55comme étant une priorité. D'accord mais il y a des endroits
01:32:57où on ne peut pas lire, pas écrire, pas compter.
01:32:59En augmentant la pratique sportive à l'école,
01:33:01ce qui est souvent une voie d'entrée,
01:33:03on commence souvent à faire du sport à l'école.
01:33:05Pardonnez-moi mais je trouve que ce n'est pas
01:33:07la priorité à l'école. Vous avez le niveau
01:33:09scolaire qui s'effondre et on nous dit
01:33:11le sport, il faudrait en faire une priorité.
01:33:13Allouer plus de budget au sport, moi je préférerais
01:33:15qu'on alloue plus de budget à l'éducation nationale,
01:33:17plus de budget au ministère de la justice,
01:33:19plus de budget au ministère de la santé. Je pense
01:33:21qu'on peut aussi voir le sens des priorités, de dire
01:33:23qu'il y a une émulation pendant les Jeux Olympiques.
01:33:25Oui, mais il y a aussi des gens, les restaurateurs
01:33:27qui en ont beaucoup souffert, les taxis.
01:33:29Tout n'est pas résolu par les Jeux Olympiques,
01:33:31tout le monde n'est pas intéressé par les Jeux Olympiques.
01:33:33Il y a comme une injonction
01:33:35à être fier et content des Jeux Olympiques.
01:33:37Oui, on est content parce qu'il y a eu des médailles
01:33:39mais bon, je pense que ce n'est pas
01:33:41la priorité des Français à l'instant.
01:33:43En revanche, l'héritage que j'aimerais bien garder
01:33:45c'est les policiers.
01:33:47Parce que jamais je ne me suis sentie autant...
01:33:49C'est vrai, j'insiste là-dessus.
01:33:51Monsieur Darmanin l'a dit, on met
01:33:53beaucoup de policiers, la délinquance est proche de zéro.
01:33:55Le problème, c'est qu'on ne peut pas faire ça,
01:33:57ad vitam aeternam.
01:33:59On n'est pas vus dans un état policier.
01:34:01En tout cas, moi je vois ma sécurité,
01:34:03j'étais plus en sécurité.
01:34:05Vivre dans une capitale
01:34:07quadrillée de policiers,
01:34:09ça va bien pour les Jeux Olympiques
01:34:11mais après, non.
01:34:13En tout cas, en termes de baisse de la délinquance,
01:34:15on a vu que c'était efficace.
01:34:17Est-ce que je peux revenir à mon sujet ?
01:34:19Est-ce que je peux rester dans mon couloir de nage ?
01:34:21Non, excusez-moi.
01:34:23Non, je vous en prie. Un mot là-dessus
01:34:25et j'attourne un ton d'oeuvre avec une
01:34:27grande impatience.
01:34:29Moi, je suis fier comme tous les Français
01:34:31de ce qu'ont fait nos
01:34:33sportifs. Ma seule
01:34:35regret, je dirais, c'est
01:34:37pourquoi nous n'avons pas plus
01:34:39d'excellence en matière d'athlétisme ?
01:34:41C'est la question que je me pose
01:34:43depuis Marie-Josée Pérec, c'est vrai.
01:34:45C'est vrai, on n'a pas brillé.
01:34:47Je pense qu'il y a un gros effort
01:34:49à faire.
01:34:51Nathan Devers, je vous attends.
01:34:53Là, je vous regarde. Allez.
01:34:55Oui, alors tout à fait.
01:34:57Dans le cadre de la pratique du sport,
01:34:59mon cher Thierry, j'imagine
01:35:01bien que...
01:35:03Vous êtes la belle réelle.
01:35:05Je vous écoutais
01:35:07parler tous les trois, je me disais qu'est-ce que je vais
01:35:09raconter.
01:35:11Merci Nathan.
01:35:13Je pense que
01:35:15ça pourrait faire partie d'une réflexion sur l'éducation
01:35:17nationale, et que d'ailleurs tout ça peut
01:35:19aller ensemble. Je suis d'accord avec
01:35:21Sarah pour dire que ça ne doit pas être forcément
01:35:23la priorité nationale absolue
01:35:25que de nous transformer en nation sportive.
01:35:27En revanche, il est vrai que
01:35:29le grand modèle humaniste,
01:35:31que d'avoir un esprit sain dans un corps
01:35:33sain, que d'estimer que
01:35:35la vie intellectuelle n'est pas
01:35:37uniquement quelque chose qui est l'affaire d'une raison
01:35:39mais que c'est quelque chose qui est incarné, ce que disait Rimbaud,
01:35:41posséder la vérité dans une âme et un corps.
01:35:43C'est vrai que ce n'est peut-être pas assez inscrit
01:35:45dans la manière dont fonctionne
01:35:47aujourd'hui l'éducation nationale.
01:35:49Si on prend un exemple de
01:35:51plusieurs nations qui sont beaucoup plus sportives que nous,
01:35:53les exemples seraient variés
01:35:55mais typiquement,
01:35:57Israël, par exemple, est un pays où les gens sont
01:35:59extrêmement sportifs pour des raisons
01:36:01différentes, parce qu'il y a aussi un service militaire,
01:36:03et que le service militaire compte énormément, même dans
01:36:05l'avenir professionnel, mais
01:36:07les gens en courent le matin.
01:36:09L'école s'arrête vers 14 ou 15 heures.
01:36:11Et après, de 15 heures au soir,
01:36:13ils ne sont absolument pas
01:36:15en liberté, non, ils font énormément
01:36:17d'entraînements sportifs, de manière
01:36:19très organisée, et il y a
01:36:21d'autres pays où le temps
01:36:23de travail à l'école, le temps
01:36:25d'études, est plus resserré
01:36:27mais beaucoup plus efficace.
01:36:29Si vous voulez dire qu'une journée
01:36:31d'enseignement pourrait être un peu moins longue,
01:36:33ce n'est absolument pas pour supprimer
01:36:35des programmes, pour supprimer des matières,
01:36:37et pour inciter à une forme de laxisme
01:36:39dans l'éducation. Non, ce serait au contraire de dire
01:36:41il y a moins de temps, donc il faut aller plus vite,
01:36:43il faut le faire mieux, et aussi en jouant sur le fait
01:36:45que les enfants n'ont pas forcément des capacités
01:36:47de concentration, de rester extrêmement
01:36:49vigilant intellectuellement, de 8h du matin
01:36:51à 16h ou 18h. Ça pourrait
01:36:53être une piste de réflexion, que de
01:36:55dire nous allons faire en sorte que notre jeunesse devienne plus
01:36:57sportive, mais aussi
01:36:59en repensant la totalité
01:37:01de notre rapport à la fois aux affaires
01:37:03du corps et aux affaires de l'esprit.
01:37:05Et il n'y a pas besoin d'être un grand sportif
01:37:07pour rappeler à cette métamorphose.
01:37:09J'ai suivi vos paroles, vous m'impressionnez.
01:37:11J'aime bien vous changer de couleur de nez
01:37:13justement, vous amener sur d'autres terrains.
01:37:15Jacques, un mot
01:37:17sur nos échanges, et puis
01:37:19une réponse également
01:37:21à notre ami Georges
01:37:23qui s'interroge sur le fait qu'on ne soit pas
01:37:25très performant en athlétisme.
01:37:27D'abord un peu sur
01:37:29la philosophie, qu'est-ce qu'on peut faire de mieux
01:37:31pour encore améliorer
01:37:33nos performances sportives, ou qu'est-ce qu'il faut
01:37:35changer dans notre modèle
01:37:37comme l'a évoqué Nathan Devers.
01:37:39Mettre des moyens
01:37:41extrêmement importants, avec un budget
01:37:43évidemment beaucoup plus important pour
01:37:45le sport, parce que c'est
01:37:47capital, et en ce qui concerne
01:37:49l'athlétisme, c'est vrai que
01:37:51depuis l'ère de
01:37:53Marie-José Pérec, les résultats
01:37:55sont extrêmement moyens. Mais moi
01:37:57je m'aperçois qu'aussi,
01:37:59il faut savoir que Tony Estanguet, le patron
01:38:01du Cojo, qu'il faut quand même en parler de ces gens-là,
01:38:03d'Amélie Houdéac, de
01:38:05vous parler de Marie-José Buffet,
01:38:07ils ont apporté énormément, je vais dire,
01:38:09à la réussite de ces Jeux.
01:38:11Et je terminerai en disant, OK, les Jeux,
01:38:13on a gagné. OK, les Jeux,
01:38:15c'était super organisé,
01:38:17il faut être prudent pour l'avenir,
01:38:19mais je rappelle quand même des éléments
01:38:21importants. En 98,
01:38:23quand nous sommes champions du monde de
01:38:25football, tout le monde critiquait,
01:38:27tout le monde disait, on ne va pas aller au bout,
01:38:29les salles ne vont pas être pleines. Ça a été plein
01:38:31à craquer comme Jeux
01:38:33de 2024 aujourd'hui.
01:38:35La Coupe du monde de rugby, même si on a été éliminé
01:38:37rapidement, les stades étaient
01:38:39pleins partout. Il ne faut pas
01:38:41oublier que nous avons une culture
01:38:43sportive. Il ne faut pas
01:38:45l'oublier. Alors maintenant, il faut donner les moyens
01:38:47et vous savez, l'une des choses les plus importantes
01:38:49dans la vie, et là je parle, je vais dire,
01:38:51à vos invités qui sont sans doute mieux placés
01:38:53que moi, il y a un élément qui est très, très
01:38:55important dans la vie de tous les jours.
01:38:57C'est ce qu'on appelle la culture
01:38:59du vestiaire. La culture
01:39:01du vestiaire nous oblige
01:39:03à vivre tous ensemble.
01:39:05Et ça, c'est très important
01:39:07pour l'avenir. On sait qu'il y a des problèmes de cohabitation,
01:39:09on sait qu'il y a des problèmes
01:39:11entre différentes personnes, etc.
01:39:13Mais le vestiaire, un match de football,
01:39:15un match de rugby,
01:39:17un match de tennis, même si c'est un sport individuel,
01:39:19le fait de se retrouver dans un vestiaire,
01:39:21voilà l'avenir, voilà l'éducation.
01:39:23Et c'est là où il faut mettre des moyens
01:39:25et il faut surtout,
01:39:27vous savez, le général
01:39:29de Gaulle, en son temps, dans les années
01:39:3160, un jour il convoque son
01:39:33premier ministre, Michel Debré.
01:39:35Et vous savez ce qu'il lui dit ?
01:39:37On me dit, évidemment personne
01:39:39ne dit la vérité, on me dit
01:39:41qu'il n'y a pas assez de piscines
01:39:43dans les grandes villes.
01:39:45Et c'était vrai, il n'y avait pas
01:39:47assez de piscines dans les grandes villes.
01:39:49Et De Gaulle a ordonné à son ministre des
01:39:51sports de l'époque, qui était Maurice Herzog,
01:39:53de construire un minima, deux
01:39:55voire trois, quatre piscines dans chaque
01:39:57grande ville. Voilà le point
01:39:59de départ de tout, mais ça date des
01:40:01années 60. Mais je voulais vous raconter,
01:40:03c'est un peu, philosophiquement c'est important.
01:40:05Merci Jacques.
01:40:07Donc vous serez bien le vendredi chez
01:40:09Pascal à la rentrée, vous nous le confirmez.
01:40:11Normalement oui, si je n'ai pas été viré
01:40:13par Pascal Praud.
01:40:15Ça m'étonnerait, je pense
01:40:17qu'il le regarde peut-être là où il se trouve. Merci mille fois.
01:40:19On l'embrasse. Dernière question, on gagne
01:40:21ou pas ce soir en basket féminin ?
01:40:23Ah qu'est-ce que j'aimerais qu'on gagne,
01:40:25qu'est-ce que j'aimerais qu'on gagne, qu'est-ce que
01:40:27j'aimerais que l'équipe de France
01:40:29féminine olympique soit
01:40:31gagnante. C'est important, mais
01:40:33vous savez, pour conclure,
01:40:35vous allez voir dans 8-10 jours,
01:40:37dans tous les sports où on a brillé,
01:40:39vous allez voir le nombre de licenciés
01:40:41qu'il y aura en plus
01:40:43dans chaque fédération. C'est vrai.
01:40:45Et quand vous achetez une licence, c'est de l'argent.
01:40:47Et donc cet argent doit être investi intelligemment.
01:40:49Voilà. Merci Jacques.
01:40:51Merci de m'avoir accepté de participer.
01:40:53C'est toujours un plaisir de vous avoir à nos côtés.
01:40:55Évidemment. Et profitez bien du soleil, vous avez bien de la chance.
01:40:57Allez, on va terminer par un sujet très concernant.
01:40:59Vous savez, des petits pas de côté que j'aime bien faire.
01:41:01Prix de la baguette.
01:41:03Le prix de la baguette. On a fait le tour
01:41:05tout à l'heure. Il semblerait que
01:41:07je prends ça avec beaucoup de légèreté,
01:41:09mais c'est un sujet un peu difficile pour nos amis
01:41:11boulangers. Le prix de la baguette risque de goûter
01:41:13plus cher. Tout ça, pourquoi ? Parce que les récoltes
01:41:15de blé sont mauvaises. On voit tout ça
01:41:17avec Kylian Salé et Charles Pousseau. Et on sera justement
01:41:19et on terminera l'émission avec elle, avec
01:41:21Nathalie Volatier, qui est boulangère à
01:41:23Saint-Marsal, en Saône-et-Loire.
01:41:25Voilà, sujet très concernant pour les Français.
01:41:27Peut-être qu'ils sont en train de prendre leur petit déjeuner en nous regardant.
01:41:29Parce qu'il est quasiment 11h
01:41:31et que quand on est en vacances,
01:41:33on fait un peu la grasse matinée. Petit déjeuner tard, là.
01:41:35Petit déjeuner tard. Peut-être heure espagnole.
01:41:37Allez, on regarde le sujet de
01:41:39Kylian Salé et Charles Pousseau et on sera avec
01:41:41Nathalie Volatier et on ouvrira le débat très rapidement
01:41:43pour terminer cette heure d'épreuve.
01:41:45Dans le pain,
01:41:47les viennoiseries ou les pâtisseries, la farine
01:41:49de blé est presque partout dans cette boulangerie.
01:41:51A cause des mauvaises conditions climatiques,
01:41:53la moisson de blé a été mauvaise cette année.
01:41:55Ce boulanger n'a encore jamais augmenté
01:41:57le prix de sa baguette tradition.
01:41:59Ça fait pratiquement 6 ans que je suis là.
01:42:01Je suis arrivé et ça valait 1,20€
01:42:03la baguette tradition.
01:42:05Ça vaut toujours, actuellement, aujourd'hui
01:42:071,20€.
01:42:09Mais la hausse du prix du blé serait celle de trop.
01:42:11L'électricité, la farine,
01:42:13l'eau, tout.
01:42:15L'emballage,
01:42:17le personnel qui la fabrique.
01:42:21Arrive un moment où
01:42:23on n'a pas le choix, il faut augmenter
01:42:25pour pouvoir survivre.
01:42:27Les prix pourraient donc augmenter ces prochains mois.
01:42:29Dans cette boulangerie, les clients sont prêts à soutenir
01:42:31les artisans, mais pas à tout prix.
01:42:33Entre 10 et 15 centimes, oui, ça serait acceptable.
01:42:35Si c'est 30-40%,
01:42:37ça me paraîtrait vraiment exagéré.
01:42:39Tout simplement, j'en achèterais moins.
01:42:41Et peut-être même plus.
01:42:43Ou alors, ce qui va se passer, c'est qu'au lieu d'acheter
01:42:45de bonne qualité, on se retrouvera
01:42:47dans des grandes surfaces à acheter son pain.
01:42:49En cas de forte hausse des prix,
01:42:51beaucoup de Français seraient donc contraints de consommer moins
01:42:53ou d'acheter des produits moins chers
01:42:55et de moins bonne qualité.
01:42:57Et nous sommes avec Nathalie
01:42:59Volatier, boulangère à Saint-Marsal,
01:43:01en Saône-et-Loire. Bonjour Nathalie
01:43:03Volatier. Alors, effectivement,
01:43:05est-ce que vous êtes, comme votre
01:43:07collègue qu'on a vu dans notre reportage,
01:43:09particulièrement inquiète, évidemment ?
01:43:11Bien sûr qu'on est inquiet,
01:43:13on veut encore appauvrir la profession
01:43:15et surtout détruire la valeur du travail.
01:43:17C'est ça qui m'inquiète principalement.
01:43:19On a déjà beaucoup de
01:43:21confrères qui ont déposé le bilan
01:43:23et qui ont été obligés de fermer leurs portes
01:43:25suite aux hausses de l'énergie
01:43:27et ce qui s'en suit. Et là, la récolte
01:43:29étant plus difficile,
01:43:31ce qu'il faut quand même voir, c'est que ça fait 40 ans qu'on n'a pas vu ça
01:43:33aujourd'hui. On a 25% de production
01:43:35sur le blé tendre en moins.
01:43:37Donc c'est énorme.
01:43:39La vraie question qu'il faut se poser,
01:43:41c'est comment les industriels font
01:43:43pour fournir du pain
01:43:45à un prix si peu élevé ?
01:43:47Voilà, c'est la seule
01:43:49question que je me pose et c'est vraiment là
01:43:51où il faut qu'on travaille.
01:43:53Là, vous vous sentez très en danger, Nathalie ?
01:43:57La profession en général, oui, très en danger.
01:43:59Oui, effectivement.
01:44:01Très concrètement, de façon à ce
01:44:03qu'on comprenne bien, quelles sont les conséquences
01:44:05chez vous ?
01:44:07Ça touche le personnel, évidemment ?
01:44:09Ça touche quoi ? Racontez-nous.
01:44:11La seule marge de manœuvre, c'est effectivement
01:44:13la marge salariale.
01:44:15C'est là-dessus qu'on va encore réduire.
01:44:17Sauf qu'aujourd'hui, en tant que dirigeant,
01:44:19on est déjà à 15 heures par jour.
01:44:21Je ne me plains pas, c'est un choix
01:44:23de vie. C'est tout à fait
01:44:25convenable pour nous, c'est notre choix.
01:44:27Mais par contre, on va réduire
01:44:29sur la masse salariale. Donc on va encore
01:44:31licencier les gens. C'est la seule
01:44:33marge de manœuvre qu'on a aujourd'hui.
01:44:35On a de moins en moins
01:44:37de fréquentations, bien évidemment.
01:44:39Le pouvoir d'achat diminue
01:44:41fortement. Donc je comprends aussi
01:44:43la position de mes clients.
01:44:45Restez avec nous, Paul Suzy. On voit, là, c'est un
01:44:47cas très concret des préoccupations.
01:44:49Parce que là, c'est vrai qu'on a passé
01:44:51et on passe depuis quelques jours à se dire
01:44:53que tout va bien, etc. Et qu'on a mis
01:44:55les dossiers sous la moquette.
01:44:57Qu'on a un gouvernement
01:44:59de transition.
01:45:01Mais les problématiques demeurent.
01:45:03Et ça, c'est un cas concret avec
01:45:05Nathalie.
01:45:07Encore une fois, pour l'instant, on parle d'une inquiétude
01:45:09sur le prix de la baguette. Pour l'instant, le prix n'augmente
01:45:11pas. Il ne va pas augmenter tout de suite. Pour une raison
01:45:13qui est qu'aujourd'hui,
01:45:15la production de farine
01:45:17de blé est plutôt en augmentation
01:45:19dans le reste du monde. C'est-à-dire que même si
01:45:21en France, on a une mauvaise récolte pour des conditions
01:45:23climatiques. Ce ne sont pas des conditions
01:45:25climatiques. Ce sont des conditions météorologiques.
01:45:27C'est-à-dire qu'il a fait moins beau cette
01:45:29année qu'il fait beau d'habitude.
01:45:31Mais ce n'est pas le changement climatique qui veut ça.
01:45:33Vous avez raison de le préciser.
01:45:35Pardonnez-moi, c'est vieux comme l'agriculture.
01:45:37Il y a des bonnes années et des mauvaises années.
01:45:39C'est l'expression bon an, mal an. On fait le calcul
01:45:41d'une production en essayant
01:45:43d'équilibrer avec les mauvaises et les bonnes années.
01:45:45Donc, effectivement, cette année a été moins bonne pour les céréaliers
01:45:47français. Donc, il y aura moins de farine.
01:45:49Mais nous sommes sur un marché qui est mondial
01:45:51et donc, de fait, les prix s'équilibrent
01:45:53en fonction aussi de la production
01:45:55ailleurs. Et c'est ce qui fait d'ailleurs peut-être le caractère
01:45:57inédit de la façon dont les marchés de l'alimentation
01:45:59se font par rapport à il y a encore
01:46:01un siècle lorsque l'on achetait que le
01:46:03blé du voisin.
01:46:05Et par ailleurs, pour revenir
01:46:07à ce que vous avez presque des précautions
01:46:09en disant que c'est un sujet
01:46:11quotidien. En fait,
01:46:13la raison pour laquelle ce prix de la baguette
01:46:15de pain est devenu aussi symbolique
01:46:17dans les débats que l'on a sur le pouvoir d'achat
01:46:19et l'inflation, elle est assez précise.
01:46:21C'est que l'inflation,
01:46:23on a souvent du mal à la mesurer parce qu'elle va
01:46:25dépendre des produits que l'on consomme
01:46:27et que tous les produits n'augmentent pas
01:46:29avec la même intensité. Ce qui fait que les Français
01:46:31eux-mêmes ont du mal à percevoir le taux réel
01:46:33d'inflation. Et en fait, ça maquille
01:46:35une vraie injustice, une vraie inégalité
01:46:37qui est que quand on prend le panier de consommation
01:46:39moyen d'une famille peu aisée
01:46:41et au contraire d'un ménage
01:46:43qui a une vie au contraire plutôt confortable,
01:46:45eh bien l'inflation n'est pas la même.
01:46:47Et en règle générale, sauf à de rares exceptions,
01:46:49c'est souvent le produit de
01:46:51consommation des ménages les moins aisés
01:46:53qui va le plus pâtir
01:46:55de l'inflation. Donc en fait, derrière ce débat
01:46:57qu'on a sur la baguette de pain, la question
01:46:59qui est derrière, c'est comment est-ce que l'inflation
01:47:01encore une fois pour des causes ici complètement
01:47:03aléatoires, il a fait moins beau, les
01:47:05récoltes sont mauvaises, on craint une augmentation
01:47:07éventuelle du prix de la baguette de pain. Mais en fait,
01:47:09ce sont d'abord les ménages les plus pauvres
01:47:11qui pâtissent le plus de ces variations
01:47:13des prix et de ce taux d'inflation.
01:47:15Et donc en fait, la question vraiment derrière ça
01:47:17c'est comment est-ce que l'on fait pour exposer un petit
01:47:19peu moins à ce genre d'aléas les familles
01:47:21qui ont le plus de mal notamment à se nourrir.
01:47:23En un mot, parce qu'on me dit
01:47:25au moment où on se parle que Gérald Darmanin
01:47:27va intervenir assez sainement sous peu, donc on va être obligé
01:47:29de refermer ce débat.
01:47:31Rappelez ce que disaient
01:47:33les romains, hein ?
01:47:35Panem, encicertes,
01:47:37du pain et des jeux.
01:47:39On les a, faudrait pas qu'on nous prive de pain.
01:47:41Et je rappellerais que c'est
01:47:43le doublement du prix du pain
01:47:45qui a été l'un des détonateurs de la Révolution
01:47:4749. On le sait.
01:47:49Si jamais il y avait un
01:47:51doublement du prix du pain aujourd'hui, je ne sais pas ce qui se passerait.
01:47:53Les amis, je suis obligé
01:47:55de refermer cette émission.
01:47:57Deux fois, je suis désolé.
01:47:59Ça fait deux fois. Je vous donnerai la parole
01:48:01longuement.
01:48:03On referme cette heure des pros.
01:48:05On va retrouver Gérald Darmanin dans quelques instants
01:48:07qui fait un point sur la cérémonie
01:48:09de ce soir. Merci de votre
01:48:11fidélité et je vous remercie.
01:48:13Je vous retrouve ce soir à partir de 20h
01:48:15pour l'heure des pros 2. Merci et je
01:48:17remercie Nathalie Volatier-Boulangère
01:48:19à Saint-Marcel. Merci.
01:48:21Priorité à Gérald Darmanin, mais
01:48:23on se recontactera à Nathalie Volatier.
01:48:25Passez une belle journée.

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