• il y a 2 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Mickaël Dorian pour débattre des actualités du jour.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Europe 1 Soir, 19h20, Mickaël Dorian
00:04Et de retour pour les débats d'Europe 1 Soir, 19h18 sur Europe 1, j'ai le plaisir d'accueillir Sarah Salman, avocate, bonsoir.
00:12Bonsoir Mickaël.
00:13Et bonsoir également à Bernard Cohen Haddad, président du cercle de réflexion Étienne Marcel.
00:19Bonsoir Mickaël.
00:20On va parler pour commencer de Gabriel Attal qui a adressé une lettre au chef des partis de l'Assemblée Nationale,
00:26à tous les chefs de partis, il en a exclu certains, ceux de la France Insoumise et du Rassemblement National.
00:32Il appelle dans cette lettre à une coalition, mais est-elle encore possible dans le contexte politique que connaît le pays actuellement ?
00:39Je vous pose la question pour commencer Sarah.
00:41Alors finalement, moi ce qui me choque c'est qu'il a adressé cette lettre à tout le monde, mais pas à LFI et pas aux RN si je résume.
00:47Alors pourquoi ça me choque mais ça m'étonne ?
00:51Pour deux raisons. La première contradiction, c'est qu'en février 2024, Emmanuel Macron avait dit que le RN n'était pas dans l'arc républicain.
00:58C'était dans le journal l'Humanité et Gabriel Attal avait dit qu'au contraire, il était dans l'arc républicain puisque l'arc républicain, c'était tout l'hémicycle.
01:06Donc je ne sais pas pourquoi il rejette 11 millions de Français aujourd'hui.
01:10Concernant LFI, pourquoi ça m'étonne ? Parce qu'entre les deux tours, ils se sont alliés avec LFI.
01:16Donc pourquoi les rejeter alors qu'ils se sont alliés avec le Nouveau Front Populaire ?
01:19Oui, avec le Nouveau Front Populaire dont fait partie LFI. Vous avez raison de le préciser, mais pourquoi les rejeter maintenant ?
01:25Alors ce sont les socialistes qui le rejettent, les écolos ?
01:28Non, ils ne rejettent pas justement le Nouveau Front Populaire, ils rejettent uniquement la France Insoumise.
01:32Sauf que LFI était dans le Nouveau Front Populaire et donc il ne fallait pas s'allier avec le Nouveau Front Populaire pour faire passer certains de leurs candidats.
01:40Là, ils sont complètement incohérents et les Français ne sont pas dûs.
01:42On n'a pas oublié, entre les deux tours, l'alliance LFI-Macron et ça nous montre qu'Emmanuel Macron et LFI, c'est tout à fait compatible.
01:50Alors que LFI, j'aime bien quand même le rappeler pour nos auditeurs, depuis le 7 octobre, pour certains ont tenu des propos qui pourraient être assimilés à des propos antisémites.
01:59Bon, mais alors, à vous entendre, a-t-il eu raison d'exclure parmi les décisionnaires la France Insoumise ?
02:04Non, ce n'est pas cohérent.
02:05Ni la France Insoumise, ni le Rassemblement National ?
02:07Déjà, il met les deux sur le même plan, je ne comprends pas.
02:09Pourquoi il a dit qu'il était dans l'arc républicain en février 2024, faisant le distinguo par rapport à Emmanuel Macron,
02:14et à LFI, il ne fallait pas faire d'alliance avec le Nouveau Front Populaire ? Incohérent.
02:18Bernard Cohen à Dad ?
02:19Écoutez, les grandes manœuvres pour essayer de construire un gouvernement introuvable public, c'est-à-dire que les grandes manœuvres publiques ont commencé.
02:27Mais les grandes manœuvres sous le manteau ont quand même commencé depuis le 7 juillet.
02:33Aujourd'hui, on a Gabriel Attal et Stéphane Séjourné, les deux ont écrit une lettre.
02:37L'un au parlementaire, l'autre au chef de groupe politique et grand représentant,
02:42puisque Xavier Bertrand en est destinataire pour essayer de mettre de l'huile dans les rouages,
02:46et faire en sorte qu'on trouve des passerelles dans un océan où il va être difficile de pouvoir naviguer.
02:55On voit bien que c'est ça l'objet.
02:57C'est vrai qu'on est un peu surpris d'avoir cette exclusion des groupes radicaux,
03:02mais d'un autre côté, il est difficile de créer une majorité avec des groupes radicaux,
03:06puisque le Rassemblement National n'a pas la majorité, que LFI à l'Assemblée n'a pas la majorité,
03:11et justement, que de toute façon, il n'y aura pas de majorité possible sans une partie de la droite,
03:18de l'ensemble, peut-être effectivement des groupes centristes.
03:24Ce qu'il faut retenir, c'est qu'aujourd'hui, si madame Yael Brown-Pivet a été élue avec une majorité légère, fine, ténue,
03:33pour construire un gouvernement qui tient, il faudra beaucoup plus.
03:37C'est-à-dire à peu près 289 voix, c'est loin d'être gagné.
03:40289 députés.
03:42Et donc des voix également.
03:44Et pour dire aussi que je vois mal quand même le Parti socialiste s'affranchir de la tutelle de la France insoumise,
03:51parce que le Parti socialiste aujourd'hui doit ses électeurs, s'il doit aussi ses députés à la France insoumise.
03:58Donc on est vraiment dans une difficulté de trouver un accord,
04:01et c'est bien pour ça que je dis qu'il s'agit des grandes manœuvres publiques,
04:04parce que c'est une façon de prendre à témoin les Français comme quoi on fait des choses.
04:08Le seul qui, pendant les élections législatives, avait eu peut-être le courage de dire ni, ni, ça a été Édouard Philippe.
04:15Je rappelle qu'Édouard Philippe, au soir déjà du premier tour, avait dit ni rassemblement national, ni la France insoumise.
04:22Julien nous appelle de Savoie. Bonsoir Julien.
04:25Bonsoir à vous, bonsoir.
04:27Vous souhaitiez réagir à cette lettre de Gabriel Attal.
04:30Gabriel Attal qui prépare l'avenir selon vous.
04:33Ah bah oui, complètement. Donc en fait, en se plaçant comme ça en tête en tant que chef de groupe du parti présidentiel,
04:42et potentiellement futur chef du parti présidentiel lui-même, pas seulement du groupe,
04:47et bien en fait il se place pour l'avenir.
04:50Et puis sincèrement, quand on voit cette lettre, alors déjà c'est un peu un constat d'échec cette lettre.
04:54Parce que quand on a été au pouvoir pendant sept ans,
04:57et qu'on explique qu'on va tout révolutionner au niveau des finances, du pouvoir d'achat, de la sécurité,
05:02j'ai envie de dire mais qui est au pouvoir depuis sept ans ?
05:05C'est bien la majorité du président et donc de Gabriel Attal.
05:09Et puis le fait d'exclure 220 députés de cette lettre.
05:12Ça veut dire que les électeurs, dont je ne fais pas partie d'ailleurs,
05:16mais ils comptent pas, leur voix elle compte pas.
05:18Donc je suis assez surpris, d'autant plus qu'on dit non à RN, non à LFI,
05:23mais par contre qu'on accepte le parti communiste quand on sait un peu le passé, le passif de ce parti.
05:28Mais bon, passons.
05:30Donc ça veut dire qu'on va retrouver exactement les mêmes personnes, avec les mêmes politiques,
05:34et on va se retrouver dans la même situation.
05:36Et pour tout vous dire, le fait qu'il n'y ait pas de gouvernement,
05:38je l'ai dit tout à l'heure à votre standardiste,
05:41pour moi c'est peut-être pas forcément une mauvaise chose,
05:43parce qu'on croule sous les lois, les lois qui n'ont pas de décret, les normes.
05:47On est sûr, on va dire, administré au niveau de la loi et de la législation.
05:53Quand les législations ne sont pas censurées par le conseil constitutionnel, c'est un vrai foutoir.
05:57Alors peut-être le fait de ne pas avoir de gouvernement,
05:59et d'avoir une France qui va tourner simplement avec des lois qui existent déjà,
06:04qu'on va peut-être essayer de faire appliquer,
06:06ça va peut-être permettre à comprendre que ça suffit,
06:09qu'on n'a plus besoin non plus de légiférer à chaque fois qu'il y a quelque chose,
06:12qu'on applique la loi, que les juges tranchent en fonction des lois qui existent
06:17et arrêtent de faire un peu n'importe quoi en fonction de leurs états d'âme.
06:21Et puis moi je pense que Gabriel Attal, de toute façon sa manœuvre elle est politique,
06:24parce que quand on est un fille à Matignon, on pense à l'Elysée.
06:27Et donc déjà c'est la fin de règne d'Emmanuel Macron,
06:30le problème c'est que la fin de règne, elle est là trois ans avant la fin de son mandat,
06:34et de toute façon la situation est inexplicable.
06:36Je vous entends Julien, mais la situation politique, quoi qu'il en soit,
06:40elle ne peut pas durer, parce que vous imaginez bien,
06:42effectivement on n'a pas de gouvernement,
06:43mais il y a un moment donné où il va falloir voter un budget aussi,
06:45où le pays ne va pas pouvoir tourner comme ça bien longtemps.
06:50Bien sûr, ils feront un budget consensuel pour essayer d'avoir la majorité.
06:55Je ne sais pas comment ils vont faire en excluant quand même 220 députés,
06:59après je ne pense pas que le parti socialiste et les autres partis du Nouveau Front Populaire
07:04suivent Gabriel Attal comme un seul homme, ça j'en doute.
07:07Mais ils vont voter leur budget, un budget qui va être consensuel,
07:10parce qu'ils n'ont pas le choix.
07:12Alors que je pense que la France, elle est surtout dans une situation
07:14où il faut tout sauf du consensus.
07:16Il faut avoir une ligne politique qui est claire, qui est ferme,
07:20quel que soit le parti, c'est les Français qui décident.
07:23Mais il faut que l'on sorte, un, de la crise pour le pouvoir d'achat,
07:27régler les problèmes d'insécurité et d'immigration,
07:29et surtout essayer de redonner un peu d'espoir aux Français,
07:32qui en manquent cruellement, parce que la petite parenthèse des Jeux Olympiques,
07:35moi j'étais ravi que ça se passe très très bien,
07:37mais je pense que l'atterrissage va être difficile
07:39et qu'on nous prévoit une rentrée qui va être compliquée.
07:42Donc je pense que Gabriel Attal,
07:44au lieu d'écrire aux parlementaires qu'il choisit lui-même,
07:47on ne sait pas pourquoi certains et pas d'autres, je ne sais pas,
07:50peut-être qu'ils n'ont pas été élus avec les mêmes voix,
07:52ou alors il y a des voix qui valent plus que d'autres, je ne sais pas,
07:55mais au lieu de se préoccuper un peu de sa petite personne
07:58et de savoir quelle politique il va mener,
08:00il faut d'abord qu'on essaye de redonner un peu d'espoir aux gens,
08:02parce que la France, elle en manque actuellement, cruellement,
08:05et je pense que ce n'est pas prêt de s'arrêter, malheureusement,
08:09quand on voit ce qui arrive, que ce soit au niveau national
08:11et au niveau international, il va falloir qu'on ait les reins très solides,
08:14mais malheureusement, je pense que c'est encore les Français qui vont être inquiets.
08:17Merci Julien pour votre appel. Vous faites quoi dans la vie, Julien ?
08:20Je suis chargé d'une mission dans une collectivité territoriale.
08:23Et vous habitez où exactement ? Parce que j'ai dit en Savoie tout à l'heure.
08:26Une petite ville qui est très charmante, qui s'appelle Chaldezo.
08:29Eh bien écoutez, très bien, merci à vous de nous avoir appelés ce soir,
08:32vous partagez ce qui vient d'être dit à l'instant par Julien Bernard.
08:36Écoutez, moi je crois quand même qu'il faut un gouvernement,
08:39on a trop attendu depuis le 7 juillet, un gouvernement,
08:44ça donne une impulsion à l'administration, ça donne une impulsion à l'international,
08:48ça donne aussi l'ordre du jour, comment dirais-je, à l'Assemblée nationale,
08:53ça limite un certain nombre de dérives, je crois qu'on a trop attendu.
08:57Mais je partage l'émotion, et ça a été dit avec Sarah,
09:00qui est incompréhensible pour beaucoup de Français,
09:02pourquoi on exclurait, si on veut un gouvernement du non national,
09:05une partie des voix de ceux qui sont exprimés,
09:07et ça aujourd'hui c'est le vrai problème.
09:09Sur le deuxième point, qui est un peu paradoxal,
09:12mais c'est la vérité de tous les gouvernants de faire de l'autosatisfaction,
09:16pourquoi mettre aujourd'hui dans cette lettre un certain nombre de défis,
09:21de projets et d'enjeux qui n'ont pas été travaillés,
09:26qui n'ont pas été suivis depuis ces dernières années.

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