La folle playlist des Jeux Olympiques

  • il y a 2 mois
Avec Leslie Dufaux, responsable de la programmation sportive de Paris 2024

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##JO_VUS_D_AILLEURS-2024-08-08##

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Transcription
00:00Et je vous préviens que l'invité qui suit est absolument sensationnel, on est très content de la recevoir
00:05parce que la folle playlist des Jeux Olympiques, c'est elle, la personne qui sublime nos JO en musique, c'est elle
00:09et les tubes qui défilent et qui sont à fond ensuite et au top des classements sur nos téléphones et dans les radios, c'est elle aussi Joseph.
00:16Alors on va vous expliquer pourquoi on a choisi de parler de musique, parce que les Jeux Olympiques
00:20nous laisseront bien évidemment des images dans la tête pour toujours, mais aussi des musiques.
00:25Des fois on a même un peu de mal à s'en défaire, n'est-ce pas Amir ?
00:28On va réussir, on sait comment.
00:33Tout va nous sourire, on sait comment.
00:38Oh, au pied du cul, au sommet du...
00:44Celle-ci, on ne va pas se mentir, si un proche ou une radio que vous écoutez la passe, on est battu, on l'a dans la tête pour la journée.
00:51Donc voilà, c'est pour laquelle j'ai un vrai faible, on ne va pas se mentir, elle me met des frissons Maxime, c'est celle-ci.
00:57Elle passe notamment sur les podiums, magnifique hymne au jeu composé par Victor Le Manne.
01:17On voit encore le cheval effleuré, l'aube de la scène pendant la cérémonie d'ouverture.
01:21Et puis après, pendant les épreuves, dans les stades, une playlist incroyable, magnifique.
01:27Et celle qui a finement sélectionné ces musiques, elle est avec nous sur Sud Radio.
01:31Bonjour Leslie Dufault.
01:33Bonjour.
01:34Merci beaucoup d'être avec nous.
01:35Vous êtes responsable de la programmation sportive de Paris 2024.
01:40Alors on va écouter quelques musiques que vous avez choisies.
01:42On va surtout expliquer pourquoi et comment vous les avez choisies.
01:45Mais avant, est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi une telle place centrale pour la musique dans ces Jeux Olympiques,
01:51il fallait que les tribunes des sites olympiques chantent et bougent ?
01:56Alors d'abord, on a affaire à un socle d'athlètes, à une population d'athlètes qui ont un capital sympathie incroyable.
02:03Donc de toute façon, l'énergie, elle est générée par eux et on a affaire à un public qui est bouillant.
02:08Donc la musique, ça nous aide à canaliser cette énergie et à les aider à l'exprimer tous ensemble et de manière synchronisée.
02:16Donc c'est déjà une vraie manière de les accueillir, de les mettre dans une ambiance
02:21et de les aider effectivement à tous se fédérer autour d'un rythme, d'un moment et d'une énergie qui est inspirée par la programmation musicale.
02:30Et vous pensez que ce public-là, en l'occurrence parisien, français, enfin qui est à Paris, pas forcément parisien,
02:37mais il était plus à même de vouloir de la musique ?
02:41Alors on est dans des stades, donc de toute façon dans les stades, on a envie de s'amuser, on a envie de venir exprimer de la joie.
02:49Donc la musique, c'est quand même un élément qui fait partie prenante des compétitions sportives de manière générale.
02:55Mais c'est vrai qu'on ne l'avait jamais vu à Rio, à Tokyo, autant de musique.
02:59À ce point-là, c'est vrai que peut-être qu'il est plus à même d'apprécier ?
03:04On sort quand même d'une édition. L'édition précédente, c'était Tokyo.
03:08Tokyo s'est jouée à l'éclos à cause de la Covid.
03:11Je pense qu'il y avait une espèce de traumatisme aussi de la part des athlètes d'avoir performé dans des stades vides.
03:18Ils entendaient les bruits de leurs pas résonner dans le vide.
03:21Et puis après Tokyo, on a traversé le tunnel un peu amphiogène qu'on connaît tous,
03:27avec pas mal de choses qui nous ont divisés, que ce soit dans le pays, nous-mêmes ou même à l'extérieur.
03:34L'actualité internationale, elle n'a pas été quand même non plus d'une joie folle pendant les dernières années.
03:39Pas réjouissante non plus.
03:40Pas extrêmement réjouissante.
03:42On a capté très très vite que ce moment des Jeux, c'est un moment où on arrive à réunir le monde.
03:48Il fait une espèce de parenthèse enchantée qui fait du bien à tout le monde et où tout le monde a envie.
03:53Et quand on est heureux, qu'est-ce qu'il se passe ? On chante quand on est heureux.
03:56Donc nous, on a énormément réfléchi à comment est-ce qu'on pouvait accueillir le monde.
04:01Parce que notre créneau de départ, c'était vraiment de vouloir mettre en majeur la culture française.
04:06Et on le fait de plein de manières d'ailleurs.
04:08On a des mappings, on a des animations.
04:10On a essayé de mettre du sens et de la culture française.
04:13D'ailleurs, on va les écouter.
04:14Leslie Dufault, responsable de la programmation sportive de Paris 2024, responsable de la programmation musicale.
04:20Alors déjà, ça a commencé avec les rugbymans d'Antoine Dupont.
04:23On va écouter quelques musiques.
04:24Ils sont devenus champions olympiques dès le début des JO.
04:27Dès le premier jour, le lendemain de la cérémonie d'ouverture.
04:30Il y a une musique qu'ils adorent dans le rugby, c'est celle-ci.
04:37Et lui, dans les yeux d'Emilie, j'aurais chopé ma vie.
04:44Alors c'est du Joe Dassin, bien sûr.
04:46Et les rugbymans, ils ont aussi aimé et chanté à tue-tête ça.
04:49Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime.
05:00Du Johnny Hallyday, bien sûr.
05:01C'est devenu quasiment l'hymne du rugby A7.
05:04Ça a été chanté dans le Stade de France.
05:06Répétition aussi au Club France.
05:07On parle de 4000 titres que vous avez choisis, les Slip du Faux.
05:11900 artistes et surtout 60% de morceaux français.
05:16Pourquoi avoir choisi autant de morceaux français ?
05:19Il fallait faire briller notre patrimoine ?
05:21Oui, il faut faire briller notre patrimoine.
05:23Encore une fois, c'est le Jeu de Paris 2024.
05:25Donc on s'est posé la question de savoir comment est-ce que le Jeu de Paris 2024
05:28ne pouvait ressembler qu'à Paris 2024.
05:31Et la culture française, ça fait partie de notre patrimoine.
05:34Quand les étrangers viennent en France,
05:36si vous amusez à vous balader sur les Champs-Élysées,
05:39vous entendez naturellement les étrangers qui fredonnent
05:42aux Champs-Élysées de Sacha Gissel.
05:45Ils ont envie de venir entendre parler d'Edouard Piaf.
05:49Pour nous, c'était une évidence qu'il fallait qu'on mette en majeur
05:53les grands marronniers de la chanson française
05:55et qu'ils marchent dans les stades.
05:56Effectivement.
05:57D'ailleurs, on a entendu Sharon Stone chanter ça.
06:04Aux Champs-Élysées
06:08Au soleil, sous la pluie
06:10À midi ou à minuit
06:12Il y a tout ce que vous voulez
06:14Aux Champs-Élysées
06:15À Joe Dassin encore.
06:17Leslie Dufault, quand vous entendez Sharon Stone chanter
06:20Aux Champs-Élysées, ça doit vous faire plaisir.
06:23C'est génial.
06:24C'est génial.
06:25Et je vous parle même pas de Snoop Dogg.
06:27Mais ça, c'est incroyable.
06:29Mais c'est ça votre véritable succès.
06:30C'est que vous avez réussi quand même à rassembler des générations
06:33autour de titres modernes,
06:35beaucoup plus récents,
06:36des artistes atypiques,
06:37des artistes oubliés.
06:38C'est ça qui est extraordinaire,
06:39dont vous devez avoir une véritable fierté, non ?
06:41Alors, on m'a dit récemment
06:43il y a beaucoup de chanteurs morts dans ce playlist.
06:45Et je réponds, mais ils nous rendent quand même
06:47vachement bien vivants.
06:49C'est vrai.
06:50Belle réponse.
06:51On a essayé aussi d'aider les gens
06:54à pouvoir chanter ces chansons-là
06:56pour pouvoir se rassembler autour.
06:57Donc on a mis en place une idée extrêmement simple
07:00qui est le karaoké.
07:01Le karaoké, du coup,
07:02vous avez les paroles qui s'affichent dans les écrans.
07:04Et en fait, le karaoké, à la base,
07:06me paraissait une idée un peu anecdotique,
07:08mais qui reste un support pour les aider.
07:10Ça a créé des moments extraordinaires dans l'épisode
07:14qui vous mettent les poils,
07:15qui vous mettent les larmes aux yeux.
07:16Et quand vous avez 65 000 personnes
07:19au Stade de France
07:20qui chantent « Emmène-moi au bout de la terre »,
07:24c'est gagné, quoi.
07:26Dans le studio de Sud Radio,
07:28à chaque fois qu'il y a une chanson, je vous rassure,
07:30les gens remontent sur la table.
07:31Alors, il y a eu du gala, évidemment,
07:33avec Free From Desire,
07:34notamment, qui a été chantée en karaoké.
07:35Sweet Caroline aussi a été reprise
07:37pour des musiques aussi étrangères,
07:39notamment anglaises.
07:40Alors, Free From Desire,
07:42ça a été chanté pour les nageurs au trocadéro.
07:44Les Scream, de son côté, c'était plutôt ça.
07:55C'était Voyage Voyage,
07:56alors on parle de Désirless.
07:57Il y a certaines musiques
07:59qui ne résonnent que
08:00sur certains sites olympiques,
08:01les Siles du Faux.
08:02Expliquez-nous pourquoi
08:04est-ce que certaines musiques
08:05correspondent à certains sports ?
08:07Alors, on n'a pas fait une programmation
08:10pour faire une programmation.
08:11On a quand même réfléchi un petit peu.
08:12Quand vous accueillez les gens au breaking,
08:15vous ne les accueillez pas
08:16de la même manière qu'au golf.
08:17Vous ne les accueillez pas
08:18de la même manière qu'au tennis.
08:19Donc, on a déjà essayé de respecter
08:21l'identité des sports et leur énergie.
08:24Ensuite, quand vous êtes dans un lieu,
08:27vous respectez aussi l'identité du lieu.
08:28Vous n'accueillez pas les gens
08:29de la même manière à Versailles
08:31qu'au Grand Palais ou à la Concorde
08:34parce que l'énergie est totalement différente.
08:36Donc, on a essayé de faire en sorte
08:38d'envelopper les gens
08:39dans un cocon musical
08:41qui puisse aussi aller avec la session,
08:44avec le lieu,
08:45mais aussi avec le moment.
08:47Pourquoi ?
08:48Parce qu'il y a des sessions
08:49et ça, on le peaufine petit à petit
08:50au fil de la semaine.
08:51On observe, on voit ce qu'il prend,
08:53on voit ce qu'il prend moins.
08:56Par exemple, à Bercy, à la Gymnastique,
08:59vous avez Céline Dion qui cartonne.
09:02Elle lance les trois premières notes
09:04de « Gérer au théâtre ».
09:05Là, c'est le feu.
09:07Encore une fois, ça vous met les poils.
09:09Et puis, vous avez Simone Biles
09:10qui arrive en finale.
09:12Et là, vous vous dites
09:13« C'est la session la plus bouillonnante. »
09:15Vous lancez Céline Dion
09:16et là, ça ne prend pas du tout.
09:17Même si Simone Biles,
09:18c'est la seule qui a un tout petit peu
09:19critiqué notre programmation musicale.
09:21Mais bon, c'est la seule.
09:23C'est ce qui prouve
09:24que personne n'est parfait.
09:26C'est un autre sujet.
09:28Mais la salle est pleine d'Américains.
09:30Elle était remplie à 80% d'Américains
09:32et on s'est dit « Ah, ça ne marche pas. »
09:34« Gérer au Thierras,
09:35ça ne marche pas sur les Américains. »
09:36On a switché
09:37et on a envoyé « Sweet Caroline ».
09:39Et là, qui est un morceau
09:40qui marche extrêmement bien
09:41avec ça d'anglophone.
09:42Et là, c'est parti.
09:43Donc, on s'adapte aussi au public.
09:44Merci beaucoup Leslie Defoe
09:46de nous avoir raconté cette playlist.
09:48Vous êtes responsable
09:49de la programmation sportive.

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