• il y a 3 mois
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Chaque matin de l'été, à 8h15, Anthony Favalli reçoit une personnalité au centre de l'actualité. Ce mercredi, Bernard Cohen Haddad, président du cercle de réflexion Etienne Marcel et président de CPME Paris Ile-de-France.

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00:00Bonjour Bernard Cohen Haddad, président du Cercle de Réflexion, Etienne Marcel, on va d'abord parler de l'actualité internationale.
00:10Le Hamas a désigné Yassin Noir comme nouveau chef. Il est l'un de ceux qui a organisé, planifié l'attaque terroriste du 7 octobre dernier.
00:19Que vous inspire cette nomination ?
00:22La politique anti-Israël, que le risque pour la survie d'Israël et la sécurité des Israéliens, juifs et non-juifs, sur le territoire n'est pas plus assuré aujourd'hui qu'il l'était hier,
00:34et que même c'est un risque supplémentaire. On est, vous l'avez vu, depuis quelques heures, quelques jours, dans une volonté de montée en puissance, de crispation.
00:43C'est un vrai risque et je crois qu'il faut être extrêmement vigilant parce que c'est pas seulement un combat pour Israël, c'est un combat aussi pour nos valeurs,
00:50celle de la démocratie, de l'Occident et de la République.
00:54C'est une mauvaise nouvelle aussi pour les otages, dont on rappelle que beaucoup sont encore retenus dans la bande de Gaza.
01:00Bien entendu, les otages dont on ne sait pas encore aujourd'hui s'ils sont en vie, ce qu'il advient d'eux et d'elles, des enfants, il reste beaucoup d'enfants également,
01:11et puis toujours cette inquiétude en permanence de savoir est-ce qu'on va pouvoir les retrouver ?
01:17Est-ce qu'on va pouvoir, comme tout simplement, continuer cette recherche parce qu'il y a aussi un risque d'arriver trop tard ?
01:25Et c'est aujourd'hui ce qui est peut-être dans la mentalité des Israéliens, soutenir un pouvoir en place, c'est-à-dire le gouvernement Netanyahu,
01:35pour aller jusqu'au bout de cette recherche et aussi de la sécurité, c'est ça qui est important.
01:39Le Premier ministre israélien qui dit que les négociations vont se poursuivre malgré le regain de tension dont on va parler juste après,
01:46on peut imaginer que les tractations vont se poursuivre malgré la présence maintenant d'Yaya Sinouar à la tête du Hamas,
01:52lui qui a orchestré le 7 octobre.
01:55Vous savez, il y a ce qu'on voit au-dessus de l'iceberg, ce qu'on appelle au-dessus de la mer,
02:00et puis en dessous, bien entendu, les négociations de tous les pays qui sont de bons offices continuent,
02:06mais rien aujourd'hui ne nous garantit la bonne santé des otages.
02:10Il faut ne pas oublier ce qui s'est passé le 7 octobre, c'est une barbarie, une barbarie tout simplement contre les valeurs humaines,
02:19contre tout simplement une façon aussi de voir la démocratie et de voir également qu'on peut agresser un pays sans conséquences immédiates,
02:28parce que c'est cela qu'on reproche beaucoup.
02:30Certains partis en France, je pense notamment à LFI, reprochent l'attaque d'Israël sur l'environnement,
02:37mais Israël aujourd'hui ne fait que se défendre, c'est elle la victime.
02:40Alors depuis l'élimination d'Ismail Haniyeh à Téhéran, l'Iran a fait part de sa volonté de riposter.
02:47Comment Israël peut se préparer à cette escalade qui paraît aujourd'hui inévitable ?
02:52Vous savez, il y a ce qu'on appelle les proxys, c'est-à-dire ce sont des groupes armés financés par l'Iran.
02:57On parle d'Osbola, on parle du Hamas, on parle aussi des Houthis,
03:03tous ces groupes islamistes radicaux qui, financés par l'Iran, interviennent et peuvent intervenir sur le territoire israélien pour déstabiliser.
03:13Ce qui est préoccupant aujourd'hui, c'est bien entendu cette communauté de groupes qui peuvent intervenir sur le territoire israélien
03:22avec des moyens militaires extrêmement puissants, nouveaux.
03:27Et bien entendu, notre préoccupation est de faire en sorte que l'État d'Israël puisse répondre seul avec le soutien d'un certain nombre de communautés.
03:36On pense particulièrement aux États-Unis pour leur sécurité.
03:39Il n'y a pas d'autre possibilité aujourd'hui pour l'État d'Israël, quoi qu'on dise, de défendre sa sécurité, de défendre aussi sa vie économique.
03:49Je rappelle que ce type d'intervention n'est pas anodine sur l'ensemble de la vie économique, sur l'ensemble aussi de la vie administrative et la vie démocratique en Israël.
03:58Vous parliez des États-Unis, on voit le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, tenter justement de faire baisser la tension.
04:05Est-ce que vous pensez qu'il est encore possible justement d'empêcher cette escalade, notamment par la voix des États-Unis ou d'autres puissances ?
04:13Je l'espère, mais il y a aussi une réalité de politique intérieure vis-à-vis de l'Iran des Mollahs qui, vous le savez, chez elles est extrêmement contestée.
04:24Le peuple iranien n'est pas d'accord avec cette politique de répression, d'obscurantisme.
04:30Malheureusement, il est sous tutelle. On voit bien ces femmes et ces jeunes qui ne peuvent plus aujourd'hui tout simplement écouter de la musique ou avoir les cheveux à l'air libre.
04:38Donc on voit bien tout simplement qu'il y a une vraie préoccupation. Cette préoccupation, elle est une exacerbation du conflit.
04:46Puis il y a une volonté vis-à-vis des Iraniens de mettre en garde un certain nombre de pays arabes, de ne pas être du côté d'Israël.
04:54Alors que ce que nous souhaitons tous, c'est de la paix, une paix durable, y compris avec deux États en Israël.
05:01Quel doit être le rôle de la France dans cette situation ? Quelle voix doit porter la diplomatie française à vos yeux ?
05:07Moi, j'ai toujours pensé que la France, depuis de nombreuses années, devait être un élément de passerelle entre à la fois le peuple israélien et le peuple palestinien.
05:18Je ne parle pas des terroristes, je parle du peuple palestinien. La France, c'est la France des Lumières, c'est la France de la tolérance, c'est la France de la démocratie.
05:26C'est vrai qu'aujourd'hui, quand on voit ce que nous vivons en politique intérieure, on peut se poser la question sur nos valeurs.
05:32Mais c'est ça l'image de la France à l'international, c'est ça l'image de Paris, c'est ça l'image des droits de l'homme.
05:37La France et sa diplomatie doivent réaffirmer son soutien à Israël, mais aussi sa volonté d'une solution à deux États. Il n'y a pas d'autre solution aujourd'hui.
05:46Parmi les pays concernés par un éventuel embrasement dans la région, il y a le Liban. La France et d'autres pays recommandent de quitter le Liban.
05:55Quel regard vous portez sur cette situation et sur ce pays dont les liens avec la France sont évidemment très anciens ?
06:02Moi, j'ai beaucoup d'empathie, d'amitié pour le peuple libanais. Je vous le dis aussi, pour le peuple arménien.
06:08Ce sont des peuples qui, depuis des années, ont été victimes d'ostracisme, qui sont des peuples de diaspora, un peu comme le peuple d'Israël.
06:19Et ce qui se passe aujourd'hui au Liban montre qu'il peut ne pas y avoir de volonté de situation apaisée,
06:29parce qu'aujourd'hui, celles et ceux qui mettent le feu ont intérêt à la déstabilisation de la région,
06:35ont intérêt aussi à faire en sorte qu'un certain nombre de populations se rebellent, et aussi de créer de la pauvreté, de la misère.
06:43Et ça, nous ne pouvons pas l'accepter aujourd'hui.
06:45L'actualité internationale, c'est aussi le Royaume-Uni touché par des émeutes particulièrement violentes,
06:51à la suite d'une attaque au couteau, on le rappelle, d'un jeune homme de 17 ans qui a tué trois fillettes.
06:55Depuis, des mouvements de colère ont gagné beaucoup de villes au Royaume-Uni avec des actes de violence.
07:00Les autorités britanniques pointent des groupuscules d'extrême droite.
07:03Comment vous percevez cette crise majeure au Royaume-Uni ?
07:07Elon Musk, par exemple, sur son réseau social X, parle d'une guerre civile inévitable.
07:13Pour moi, c'est l'échec des politiques communautaristes.
07:19C'est l'échec du communautarisme, du Commonwealth.
07:22D'une part, parce qu'on a à l'origine un drame humain qui nous touche tous,
07:28le meurtre d'un certain nombre de fillettes, et ça, il faut le reconnaître, ça blesse les populations.
07:33Il y a aussi un problème lié à l'intégration des populations.
07:37Au-delà de ce qu'on a dit au début,
07:39arrêtons de faire croire qu'il n'y a uniquement des hooligans, que ce n'est pas uniquement l'extrême droite.
07:44Il y a toutes les populations, y compris des immigrés qui vivent en Angleterre et au Royaume-Uni,
07:50qui sont dans ces manifestations contre ces groupes islamistes radicaux qui ont été aujourd'hui mis en avant.
07:59Et puis, le troisième point qui me semble aussi important, c'est ce besoin de sécurité des Britanniques
08:05et ce déclassement social des classes moyennes.
08:08Et ça, aujourd'hui, nous le vivons également en France.
08:10Venons-en aux Jeux olympiques et aux retombées économiques de cet événement.
08:15Alors, on n'est pas tout à fait à la fin des JO, mais quel premier bilan vous pouvez tirer de ces Jeux olympiques
08:21et des retombées sur les entreprises ?
08:24Sur le plan économique et les acteurs économiques, on a eu un mois de juillet qui a été un mois de juillet assez mouillé,
08:31il faut le reconnaître, les restaurateurs, les terrasses, l'ensemble du commerce a été extrêmement pénalisé.
08:38Moi, j'ai appelé la catastrophe du mois de juillet.
08:41C'était y compris les sols, puisque je vous rappelle qu'on était à moins 20, moins 30 % sur les chiffres de 2023.
08:46Comment on explique ce mois de juillet catastrophique ?
08:49Tout simplement, il y a eu le pouvoir d'achat, c'est vrai.
08:52Et puis, il y a eu cette angoisse de difficulté des Jeux olympiques.
08:56On nous a assez dit qu'il fallait faire attention, que ce serait difficile, que ce serait compliqué de se mobiliser.
09:00Et puis, il y a eu aussi cette température et ce climat désagréable.
09:04Quand il fait mauvais, vous n'achetez pas, vous ne sortez pas, vous êtes un peu morose.
09:09Donc, ce mois de juillet a été assez morose.
09:11Les choses ont un peu évolué depuis une semaine, notamment avec la cérémonie d'ouverture.
09:17Non pas parce que le soleil était là, puisqu'on a eu une série d'ouvertures très mouillées et contestées,
09:24mais qui a eu quand même pas mal de panache.
09:27Ça va beaucoup mieux dans les restaurants, ça va beaucoup mieux aussi dans un certain nombre de commerces qui restent ouverts.
09:35On est, par exemple, dans l'hôtellerie-restauration, entre 60 et 80 % de taux d'occupation.
09:42Alors qu'on pensait, bien entendu, être à 100 %, mais c'est mieux que les 50 % ou les 40 %.
09:47C'est quand même moins bien que ce qui avait été envisagé à un moment ?
09:50Bien entendu, des Jeux olympiques, on attend 100 %, et il y a quelques mois, je vous rappelle au mois de novembre,
09:56on se disait qu'il n'y aurait plus de place dans les hôtels, ne l'oublions pas, ne réécrivons pas un roman aujourd'hui.
10:01Il y a quelques mois, on pensait que ce serait complet partout, ce n'est pas le cas.
10:04Néanmoins, on a limité la casse, et c'est une bonne chose.
10:07Il y a aussi un peu plus de monde dans les commerces, parce qu'il y a un peu moins d'épreuves aujourd'hui,
10:12puisqu'un certain nombre d'épreuves sont fermées.
10:14Les touristes et les sportifs qui sont sur les sites olympiques sortent un peu plus,
10:19donc il y a une meilleure vente, une meilleure merchandise.
10:22On est loin de ce qu'on attendait, il faut avoir le courage de le dire et l'honnêteté de le dire.
10:26On est moins bien que ce que l'a pu être Londres en 2012, par exemple ?
10:31Quel standard on avait ?
10:33C'est à peu près pareil, parce que j'ai eu pas mal de journalistes et j'ai fait les points sur Londres.
10:40Les premières semaines de Londres étaient catastrophiques également en matière de commerce,
10:44ça s'est à peu près développé après, donc on est dans la même situation.
10:49Ce qui est important de dire à nos amis, et je dis à nos amis parce qu'on a tendance à les oublier,
10:54je pense aux commerçants indépendants, aux artisans, aux professions libérales,
10:57à toutes celles et ceux qui sont saisonniers et qui ont une activité de vente,
11:02que ce soit sur les sites olympiques ou sur les zones touristiques.
11:07L'effet Jeux olympiques est un effet différé, donc c'est une opportunité pour nous aujourd'hui,
11:13même si nous rentrons pas dans nos frais aujourd'hui,
11:16parce que beaucoup sont restés ouverts alors que d'habitude, au mois d'août, ils sont fermés.
11:20Beaucoup d'entreprises et d'entrepreneurs ont embauché des saisonniers alors que d'habitude ils n'en embauchaient pas.
11:25Beaucoup aussi ont fait des investissements, y compris en produits,
11:30alors que d'habitude, pendant l'été, on commande beaucoup moins.
11:34Mais l'effet Jeux olympiques sera là le moment venu, c'est-à-dire dans quelques semaines, dans quelques mois,
11:39parce que le fait que ça se passe bien, comme à Bonessa, il faut le reconnaître,
11:42il y a quand même beaucoup de police, on ne peut pas tourner la tête sans voir une voiture de police ou de groupe armé,
11:49ce qui est une bonne chose pour nous, ça va dans le bon sens et ça, c'est à moi, de mon côté, le point positif.
11:55On a en mémoire ces images de grillages installés dans la capitale et les restaurateurs qui s'en sont pleins.
12:01On a parlé à ce moment-là d'une ristourne possible sur la taxe terrasse
12:05ou même d'un fonds de compensation pour les établissements qui auraient un trop gros manque à gagner.
12:11Où en est-on de ces dispositifs ?
12:13Aujourd'hui, on a ce fonds d'observation et de compensation qui a été mis en place avant l'été, au début de l'été.
12:21On n'en est pas encore à répartir les aides, il faut déjà faire un bilan.
12:27Je rappelle que les Jeux olympiques, c'est aussi les Paralympiques, donc on verra ça début septembre.
12:32Et puis, bien entendu, nous sommes non seulement dans les aides financières,
12:37mais aussi dans les aides au chômage partiel, puisque certains entrepreneurs ont dû fermer autour des sites
12:44alors qu'ils avaient prévu de rester ouverts et ça a créé, alors qu'ils ne sont pas en vacances,
12:50des problèmes pour leur personnel, ce qu'on appelle comme en période Covid.
12:53Tout ça, c'est une négociation entre les organisations économiques et, bien entendu, l'État.
12:59Et nous sommes là, aux côtés des entrepreneurs, pour les accompagner.
13:02Un dernier mot, comment le secteur économique observe la situation politique
13:06et l'instabilité politique qui se dessine pour la rentrée ?
13:09Est-ce qu'il y a de l'inquiétude dans le secteur économique ?
13:12Bien entendu qu'il y a de l'inquiétude.
13:14Le programme du Nouveau Front Populaire est un programme qui n'est pas pro-entreprise.
13:19C'est le programme qui vous fait le plus peur aujourd'hui ?
13:21Bien entendu, puisque c'est aujourd'hui celui qui se revendique d'avoir gagné,
13:25même si ça ne correspond pas aux chiffres à l'Assemblée nationale.
13:28On a un programme qui est de taxation, de taxation des dividendes, de pénalisation de l'épargne.
13:35Écoutez Mme Rousseau, de pénalisation aussi des investisseurs et des dividendes.
13:39Ce n'est pas avec ce type de programme qu'on va aider une politique de l'offre
13:44et encourager nos entreprises à se développer.
13:46Merci beaucoup Bernard Cohen-Adab.
13:48Je rappelle que vous êtes le président du Cercle de réflexion Étienne Marcel.
13:52Vous êtes également l'auteur de « L'avenir appartient au PME », aux éditions Duneau.
13:56C'était votre grande interview en direct sur CNews et sur Europe.

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