Face à l'Info Été (Émission du 17/07/2024)

  • il y a 2 mois
Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h

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00:00Bonsoir à tous, bienvenue dans Face à l'Info. Nous sommes ensemble pendant une heure et pour m'accompagner ce soir.
00:06Philippe David, bonsoir. Bonsoir.
00:08Gabriel Cluzel, bonsoir. Bonsoir.
00:10Vincent Roy, bonsoir. Bonsoir Élodie.
00:12Et Pierre-Marie Sèvres, bonsoir. Bonsoir.
00:14La première fois que vous venez dans Face à l'Info, mais les téléspectateurs vous connaissent parce que vous êtes directeur de l'Institut pour la Justice.
00:20Et puis plaisir partagé de vous accueillir en tout cas dans cette bande.
00:23On va évidemment commencer dans un instant les éditos, mais tout de suite l'essentiel de l'actualité avec Adrien Fontenot. Bonsoir Adrien.
00:29Bonsoir Élodie, bonsoir à tous. Un jeune homme appartenant à la mouvance néo-nazie a été interpellé ce mercredi dans le Barin.
00:35Il est soupçonné de projeter des actions violentes pendant les Jeux olympiques.
00:38Le suspect de 18 ans avait menacé sur une boucle du réseau Télégramme de s'en prendre à la drag queen Mini Majesté, porteuse de la flamme olympique.
00:46Un adolescent de 17 ans retrouvé mort dans le coffre d'une voiture en feu à Marseille.
00:50Les marins-pompiers avaient été alertés pour intervenir sur un véhicule incendié avant de découvrir le corps sans vie du jeune homme.
00:56Il s'agit du neuvième homicide lié au trafic de stupéfiants en 2024 à Marseille, le deuxième sur un mineur.
01:01Et puis discours de fermeté du roi Charles III au Parlement britannique.
01:05Le gouvernement travailliste veut créer une nouvelle force de sécurité dotée de pouvoirs antiterroristes pour lutter contre le crime organisé en matière d'immigration illégale.
01:13Depuis 2022, près de 90 000 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche.
01:18Merci à vous Adrien au sommaire de votre Face à l'info.
01:22Ce soir, on va commencer avec vous Philippe David.
01:25On va parler de ce drame au fait de Bayonne, un homme de 58 ans frappé au visage et hospitalisé après une violente agression la semaine dernière et décédé hier soir.
01:34Malheureusement, ce n'est pas un acte isolé.
01:36Qu'est-ce que cela dit de notre société ? On se posera la question.
01:40Gabrielle Puzel, ce soir, vous allez nous parler des Jeux olympiques et paralympiques et plus précisément de la cérémonie d'ouverture,
01:47notamment grâce à un entretien publié dans Le Monde.
01:49Vous allez nous en dire plus sur le profil des organisateurs.
01:52Et puis, on se demandera finalement si cette cérémonie d'ouverture va être vraiment l'occasion de faire rayonner la France.
01:59Pierre-Marie Sèvres, vous allez revenir pour nous sur les suites de l'attaque contre un militaire garde l'aise.
02:03Il a été attaqué au couteau par un homme. Le suspect a été appréhendé et interné.
02:07Il était déjà connu des services de police, ce qui met en lumière le problème de la psychiatrie qui, on le sait, est le parent pauvre de la justice.
02:14Mais comment peut-on ou doit-on juger ces personnes ? On vous posera la question.
02:18Vincent Roy, vous allez nous parler, vous, du wokisme, de l'influence de ce dernier sur un certain nombre d'artistes, d'oeuvres.
02:24Et puis, vous allez nous donner des exemples.
02:26Et on parlera aussi, ce qui va d'ailleurs souvent de pair, de néo-féminisme et des conséquences sur notre société.
02:32Et on terminera de nouveau avec vous, Philippe David.
02:34On va parler politique et de Laurent Wauquiez, le patron de la droite à l'Assemblée, qui propose un pacte législatif.
02:40Gérald Darmanin y est favorable.
02:41Alors, est-ce que la droite républicaine peut peser à l'Assemblée ?
02:44Voir pourquoi pas espérer être à la tête de cette fameuse coalition gouvernementale ?
02:47On éclaircira tout ça avec vous, Philippe.
02:49Face à l'info, c'est tout de suite.
03:06Je le disais, on va commencer avec vous, Philippe David.
03:08Vous avez choisi de parler de Bayonne, où malheureusement, un nouveau drame a de nouveau endeuillé les célèbres fêtes de Bayonne.
03:14Oui, Élodie.
03:15Un homme de 58 ans est décédé en début de journée après avoir été roué de coups suite à une altercation dans un bus jeudi dernier.
03:23Une victime massacrée à coups de pied dans la tête devant sa femme, si on en croit un témoin.
03:28Un deuxième drame en deux ans, puisque lors des dernières fêtes de Bayonne,
03:31Patrice Llanès avait été lynché par un groupe d'hommes à qui il avait demandé d'arrêter d'uriner sur le mur de sa maison.
03:37Effectivement, c'est une nouvelle stratégie, mais ce n'est pas le fruit du hasard.
03:40On l'imagine, ça fait donc deux drames en deux ans dans des fêtes où il y a à la fois beaucoup de participants,
03:45mais aussi, il faut le dire, malheureusement, où beaucoup sont extrêmement avinés.
03:49Oui, mais c'est la preuve d'un ensauvagement avant tout, d'un ensauvagement général de la société.
03:53N'en déplaise à l'ex-garde des Sceaux, je ne sais pas si vous dire l'ex ou le garde des Sceaux,
03:57Éric Dupond-Moretti, qui avait répondu à Sonia Mabrouk.
04:00L'ensauvagement, c'est un mot qui développe le sentiment d'insécurité.
04:04Pire que l'insécurité, il y a le sentiment d'insécurité.
04:07Un non-sauvagement qui a déjà frappé à Bayonne, et pas seulement aux fêtes,
04:11puisqu'il y a pile 4 ans, le 5 juillet 2020, le chauffeur de bus Philippe Monguillot
04:15avait été lui aussi tabassé à mort par deux criminels à qui il avait demandé de porter un masque,
04:20masque obligatoire dans les transports en commun, puisque nous étions en pleine pandémie de Covid.
04:25Une autre tragédie qui avait ému la France comme la mort de Patricia Agnès l'an passé.
04:30Oui, alors il y a une hausse de la violence, mais si j'ose dire, ça ne date pas d'hier,
04:33ce n'est pas nouveau, on ne le découvre pas.
04:35Oui, on le sait depuis des années, mais la différence, c'est que maintenant,
04:38plus aucune partie du territoire n'est épargnée.
04:40Pour très bien connaître le BAB ou le BAB, c'est comme ça qu'on appelle aux Pays-Basques
04:44l'agglomération Bayonne-Anglais de Biarritz, depuis près de 40 ans,
04:47je peux confirmer que je n'aurais jamais imaginé trois morts de manière aussi violente
04:52par des criminels en réunion dans une entité urbaine qui était jadis si calme.
04:56Pour rester dans les Pyrénées-Atlantiques, à Pau, il y a un quartier difficile qui est loose des bois,
05:01mais dans le BAB et aux alentours, il n'y a aucun quartier difficile,
05:04c'est un ensemble urbain plutôt calme, où ils faisaient très bon vivre il n'y a ne serait-ce que 20 ans.
05:10Mais alors comment vous expliquez cette généralisation de l'ultraviolence,
05:13y compris dans des quartiers plutôt calmes et cossus, comme vous dites ?
05:17Parce que la délinquance bouge et surtout qu'elle n'est pas très durement sanctionnée.
05:20Prenons le cas des meurtriers de Philippe Monguillot.
05:22Les deux principaux accusés étaient des voyous multirécidivistes.
05:25Les deux principaux accusés, donc, n'ont pas été durement condamnés,
05:29avec 15 et 13 ans de prison.
05:31Comme leurs casiers judiciaires ne plaident pas pour eux,
05:33ils devraient faire à peu près les deux tiers de leur peine, c'est-à-dire 10 et 9 ans,
05:37ce qui, pour avoir massacré un honnête homme, n'est franchement pas cher payé à mon avis.
05:42Même chose pour les meurtriers de Patrice Lagnès.
05:44Le principal suspect a été remis en liberté début juin sous contrôle judiciaire par la Cour d'appel de Pau.
05:52Il est pourtant mis en examen pour, je cite,
05:54« meurtre suivi de non-dénonciation de crime depuis la fin du mois de septembre ».
05:58Parmi les six hommes et une femme mis en examen,
06:01certains étaient, comme on dit publiquement, très défavorablement connus des services de police.
06:06L'un d'eux, âgé de 27 ans au moment des faits,
06:09avait été condamné à 7 ans de réclusion au criminel par la Cour d'Assise de Paris en 2021
06:13pour viol en réunion, vol aggravé et escroquerie.
06:16Après un peu plus de 3 ans derrière les barreaux,
06:18il était sorti de prison le 23 janvier 2023, sous le régime de libération conditionnelle,
06:22après une période de semi-liberté.
06:24Il devait théoriquement respecter un suivi socio-judiciaire strict
06:28qui ne l'a pas empêché de massacrer un innocent moins de 6 mois après sa sortie.
06:32Enfin, dans le meurtre de l'homme décédé aujourd'hui,
06:34le suspect a un casier judiciaire long comme le bras,
06:37puisqu'il a déjà été condamné à 16 reprises, dont 12 fois pour des faits de violences aggravées.
06:42Il a notamment été condamné à une peine de 5 ans de prison ferme
06:45pour des violences ayant entraîné une infirmité permanente
06:48et une haute de 3 ans pour des violences intra-familiales.
06:51Des condamnations qui n'ont posé aucun problème
06:53pour qu'il puisse sortir de prison en avril dernier
06:56pour le plus grand malheur d'une famille endeuillée.
06:59Et on ne peut pas dire sur ces cas précis qu'on ne connaissait pas leur dangerosité ?
07:02Non, c'est même de la non-assistance à personne en danger.
07:05Mais la question qui se pose est que faire de ces multirécidivistes
07:08qui sont manifestement irrécupérables ?
07:10Ne faudrait-il pas se poser la question de la Three Strikes Law,
07:13comme on dit aux Etats-Unis, ce qui est une disposition législative
07:17qui permet tant au niveau fédéral qu'au niveau des Etats,
07:20de certains Etats, permettre ou contraindre les juges
07:23à prononcer des peines de prison perpétuelles
07:25à l'encontre d'un prévenu condamné pour la 3ème fois pour un délit ou un crime.
07:29Mais pour cela, il faudrait probablement avoir le courage
07:31de sortir de la Convention Européenne des Droits de l'Homme,
07:34un courage qui semble hors de portée de toute notre classe politique.
07:37Merci beaucoup Philippe David, Pierre-Marie Sèvres.
07:39J'ai envie de me tourner vers vous, forcément vous l'imaginez.
07:42Quand il parle notamment, Philippe David, de tous ces multirécidivistes,
07:45je ne vous demande pas de déflorer l'édito, qui parlera un peu d'autre chose,
07:47mais toujours de ce genre de sujet.
07:49Est-ce qu'effectivement on se dit aujourd'hui que ces actes
07:51sont encore plus ignobles et encore plus insupportables,
07:54parce qu'on se dit qu'ils auraient peut-être pu éviter
07:56quand on voit le casier judiciaire de certains ?
07:58Oui, c'est ce que ressentent les victimes, en tout cas, ça c'est sûr et certain.
08:01Moi, ce que je trouve le plus inquiétant dans ce genre de violence,
08:05dans des faits et effectivement sur tous les endroits du territoire,
08:08c'est que la violence est devenue le mode normal de règlement
08:11de tous les conflits, que ce soit des conflits verbaux,
08:13des conflits de mettre son masque pour l'affaire de Philippe Monguillon,
08:15c'est quand même un motif d'une futilité abyssale.
08:19C'est devenu le mode de règlement des conflits.
08:21Et l'institution qui doit régler ce problème,
08:25puisque c'est un problème quand la violence devient une monnaie courante,
08:28c'est la justice.
08:29Et quand on voit les profils des multirécidivistes,
08:31on ne peut que dire une chose, c'est que la justice ne fait pas son travail.
08:35Quand on a eu des avertissements divers et variés,
08:38jusqu'à une quinzaine pour certains mis en cause,
08:41la justice est au courant que ce sont des personnes dangereuses
08:44et si elle les laisse en liberté, c'est qu'elle n'a pas fait son travail.
08:47Et à raison, ensuite, les citoyens ont envie de se faire justice eux-mêmes.
08:50À raison, pas juridiquement.
08:51Oui, c'est toujours la grande crainte, mais ça peut être un réflexe,
08:53bien qu'évidemment il ne soit pas souhaitable,
08:55ça peut être un réflexe de se dire si la justice, si l'État ne nous protège pas,
08:58malheureusement on se protège nous-mêmes.
08:59La justice est une émanation des citoyens, elle est rendue au nom du peuple.
09:02Il ne faut pas se rendre justice soi-même, c'est une évidence.
09:04Bien sûr.
09:05Mais c'est évident ensuite qu'on ne peut pas s'étonner
09:07que cette tentation monte, qu'on l'entende, qu'on le voit,
09:10qu'on le lit sur les réseaux sociaux.
09:11On peut le déplorer, parce que quand les gens se feront justice eux-mêmes,
09:14si les gens se font justice eux-mêmes,
09:15ça sera une décivilisation catastrophique pour tout le monde.
09:18Mais c'est un sentiment qui a vocation à continuer à grandir
09:22si la justice ne fait pas son travail.
09:24Et elle doit faire son travail, je pense d'ailleurs qu'elle le fera.
09:27Je suis persuadé que nos responsables politiques vont réaliser
09:30l'ampleur du problème et de la division entre les citoyens et leur justice.
09:35C'est vrai que Vincent Roy, quand on a, comme le rappelait Philippe justement,
09:38un garde des Sceaux qui parlait de sentiments d'insécurité,
09:40et quand on voit l'ampleur de ce qu'il y a à faire en matière de justice,
09:43comme nous le rappelait Pierre-Marie Sèvres,
09:45on se dit qu'on est quand même loin du compte.
09:46Il y a aussi une volonté politique derrière qu'on ne peut pas ignorer.
09:48Je ne sais pas s'il y a une volonté politique.
09:50En tous les cas, lorsqu'on parle de sentiments d'insécurité,
09:52il y a d'abord un déni du réel.
09:54Il est revenu dessus un peu récemment.
09:56Oui, il est revenu dessus, mais il n'y a pas eu que lui.
10:00Parce qu'au départ, il y avait aussi Elisabeth Borne,
10:04qui a beaucoup parlé du sentiment d'insécurité.
10:07Et qui ne parlait d'ailleurs pas de sécurité globalement.
10:09Ce n'était pas vraiment son sujet en tant que Premier ministre.
10:11Le problème, c'est que c'est devenu très vite le sujet des Français
10:14et qu'ils l'ont manifesté, je crois, assez largement
10:17lors du premier tour des législatives.
10:19Gabriel Cluzel, on en parlait déjà un petit peu hier,
10:22sur malheureusement toutes ces fêtes,
10:23que ce soit Bayonne ou plein de fêtes de villages,
10:26ou même le 14 juillet, on se dit qu'on sait qu'en y allant,
10:29malheureusement, on n'y va pas pour ça.
10:30Ce sont des moments qui sont censés être conviviaux,
10:32mais il y a un véritable risque qui peut être pris.
10:34Parce que, comme vous le rappelez à chaque fois,
10:36c'est parce que vous demandez à quelqu'un de se taire,
10:38parce que vous demandez à quelqu'un de ne pas uriner sur votre porte de garage,
10:40vous risquez tout simplement maintenant d'y passer.
10:42Oui, ce qui est très inquiétant, c'est l'inversion des valeurs.
10:47C'est-à-dire que les familles aujourd'hui se disent
10:48« Moi, je vais dissuader mes enfants d'aller à la fête de Bayonne,
10:51d'aller à tel feriat, qui était autrefois bon enfant
10:57et qui faisait partie des attractions de l'été,
10:59parce que j'ai peur pour eux.
11:01Donc, je vais leur dire « Non, reste à la maison ».
11:03Donc, pourquoi je dis que c'est une inversion ?
11:05Parce que finalement, pendant que les délinquants gambadent,
11:07si j'ose utiliser cette expression,
11:09les braves gens, eux, restent chez eux, se confinent.
11:12Donc, finalement, on enferme la France bien élevée
11:16parce qu'on n'a pas les moyens d'arrêter les délinquants.
11:19C'est quand même une inversion incroyable et on s'y habitue.
11:23On va passer justement à votre édito, Gabrielle.
11:26Vous allez parler des Jeux Olympiques
11:28et plus précisément de la cérémonie d'ouverture.
11:30Il y a quand même un petit peu d'intrigue autour de tout ça.
11:33Le secret est bien gardé.
11:34On ne sait pas vraiment en quoi cette cérémonie va consister,
11:37sinon qu'elle est compliquée à organiser.
11:38Et un article du Monde lève un coin du voile.
11:41Mais ce qu'il montre étonne, voire inquiète.
11:44Pourquoi, Gabrielle ?
11:45Le jour J approche, déjà Anne Hidalgo s'est baignée,
11:49elle a fait trempette.
11:50C'est déjà un peu l'ouverture de la cérémonie
11:52vu les conséquences planétaires de cet événement.
11:56Et il est donc assez naturel que les Français,
11:58qui sont pour beaucoup des contribuables,
12:00s'intéressent au sort de leur argent.
12:02Parce qu'il y a beaucoup d'argent public,
12:03il y a de l'argent privé,
12:04mais il y a aussi de l'argent public.
12:06Donc on s'intéresse à ce spectacle qui va ouvrir les JO.
12:09Et donc le Monde a décidé de se faire le porte-voix des Français
12:11et d'aller interroger les artisans, que dis-je, les orphèves
12:14de cette cérémonie d'ouverture.
12:16Alors on nous dit, je vous explique,
12:17qu'elle sera composée de 12 tableaux,
12:19un spectacle vivant qui se déroule sur la Seine,
12:21du pont d'Austerlitz à la tour Eiffel
12:23et qui sera vu par un milliard de téléspectateurs.
12:26Prédit-on, parce qu'au-delà des 300 000 spectateurs,
12:28il y a évidemment des grands écrans partout.
12:31Mais cet article du Monde que nous évoquons,
12:33sous forme d'entretiens croisés avec les artisans de ce spectacle,
12:37est assez étonnant.
12:38Et je voulais partager avec vous les sujets d'étonnement.
12:41Alors la première interrogation,
12:43c'est sur le profil des organisateurs.
12:45Il n'y a pas beaucoup de diversité idéologique ?
12:47Oui, voilà.
12:48La gauche aime beaucoup la diversité,
12:49mais pas la diversité des idées.
12:50Moi, je croyais que la différence nous enrichit.
12:52Visiblement, pas la différence des idées.
12:55Il y a une vraie interrogation sur le petit cénacle
12:58sélectionné en 2022 pour organiser ce spectacle.
13:02On nous dit qu'il s'agit d'un metteur en scène,
13:04d'un historien du Collège de France,
13:06d'une scénariste en vue,
13:08d'un ancien prigoncourt et d'un homme de théâtre.
13:10Je vous accorde, ça claque, dit comme ça.
13:12C'est tentant.
13:13Impeccable.
13:14Sauf que ce sont, et ça c'est vraiment une spécialité de la gauche,
13:16des experts militants.
13:17Experts à l'extérieur, militants à l'intérieur.
13:21C'est très compliqué à contrer,
13:22parce que dès que vous les contrez,
13:23ils disent « mais attendez, je suis expert ».
13:27Si on s'intéresse à ces personnes,
13:28on découvre qu'ils sont tous peu ou prou,
13:30ils ont peut-être des sensibilités différentes,
13:32c'est les 50 nuances de la gauche,
13:35mais ils sont tous d'extrême-gauche.
13:37On pourrait l'être en silence,
13:39on pourrait se dire « écoutez, chacun… »
13:40C'est rare quand même.
13:41Vous avez tout compris,
13:42chacun a le droit de voter pour qui il veut,
13:44mais là, il se trouve qu'ils sont d'extrême-gauche
13:46assez bruyamment.
13:47Ils l'ont tous assumé d'une façon
13:49ou d'une autre.
13:50Thomas Joly, par exemple,
13:51qui est le metteur en scène,
13:54Libération le décrit comme une lumineuse apparition.
13:58C'est presque la Sainte Vierge.
14:00Un metteur en scène jeune et phosphorescent.
14:04Ce sont ces adjectifs débiles
14:05qui ne veulent rien dire.
14:06Il y en a plein, les journaux féminins.
14:07Ça ne veut rien dire, le phosphorescent.
14:09Ça veut dire quelque chose,
14:10mais pour un metteur en scène,
14:11je ne vois pas l'idée.
14:14Les journaux féminins,
14:15ils ont ça, ils ont solaire, inspirant.
14:17Moi, puisque solaire,
14:18je trouve ça lunaire.
14:19Ce monsieur phosphorescent
14:23se bat pour un théâtre ambitieux,
14:27populaire et engagé.
14:29Là, on a compris,
14:30parce qu'engager de gauche,
14:32c'est comme monter en haut,
14:33c'est un pléonasme pour Libération.
14:35D'ailleurs, il raconte comment en 2002,
14:38il a été traumatisé par Jean-Marie Le Pen
14:40aux élections,
14:41qu'il a voté socialiste,
14:43mais qu'il a été extrêmement déçu
14:44par François Hollande
14:45et qu'il allait toujours plus à gauche.
14:47Il y a mille indices
14:48qui nous montrent que Thomas Joly
14:50ne milite pas au RN,
14:52ni même au LR,
14:53ni même chez Macron.
14:57Il y a aussi l'historien Patrick Boucheron.
14:59Vous savez, Patrick Boucheron.
15:01Lui aussi, il est très engagé.
15:03Il est l'auteur, en 2007,
15:04d'un livre polémique
15:05intitulé « Histoire mondiale de la France »
15:08dans lequel il fustige le roman national.
15:11Le roman national, c'est mal.
15:14On courrait le risque
15:15de faire aimer la France
15:16aux petits Français.
15:17Ce serait quand même dommage.
15:18Il a écrit une sorte d'anti-roman,
15:21un contre-récit fragmentaire
15:24visant à éteindre
15:25toute velléité de fierté.
15:27On est loin de l'avis
15:28qui nous disait
15:29« Tu dois aimer la France
15:30parce que la géographie
15:31l'a faite grande
15:32et que l'histoire l'a faite belle. »
15:34D'ailleurs, le livre de Patrick Boucheron
15:36a suscité l'ire
15:37de plusieurs historiens.
15:39Il y en a l'un d'entre eux.
15:41J'ai relevé cette remarque.
15:42Je n'ai pas lu le livre,
15:44mais j'ai trouvé la remarque
15:45sur cette entrée assez intéressante.
15:47L'entrée 1917 dans ce livre
15:49explique cet historien.
15:50On n'y parle que des canaques
15:52et nullement des centaines
15:53de milliers de Français
15:55qui se sont fait massacrer
15:56au chemin des dames.
15:57Vous voyez, c'est original.
16:00Pour le moins.
16:01C'est une vision
16:02de l'histoire de France.
16:03Il y a aussi l'écrivaine
16:04franco-marocaine.
16:09Bravo pour l'effort, Gabrielle.
16:10Laila Slimani
16:12prit Goncourt pour son livre
16:13Une chanson douce.
16:15Dans cet article,
16:16il faut le reconnaître,
16:17elle se dit honorée
16:18que la France, ce pays
16:19qu'il a accueilli,
16:20l'ait choisie.
16:21Mais dans Libération,
16:22si vous faites un petit peu
16:23le tour de la presse,
16:24vous voyez vite ses options.
16:28L'extrême gauche
16:29parlait des violences policières.
16:30Elle a fait chorus.
16:31Elle expliquait vraiment
16:32que ça la dégoûtait,
16:33les violences policières.
16:34Elle a rajouté
16:35« J'ai les cheveux frisés
16:36et la peau mate.
16:37Je sais ce qu'est un flic
16:38qui me demande avec insistance
16:39mes papiers. »
16:42Et elle rajoute quand même,
16:43elle a un peu de lucidité,
16:44« Même si je ne suis pas
16:45la plus à te plaindre. »
16:46Sage précision,
16:47parce qu'on se souvient
16:48que son journal de confinement
16:49dans son grand manoir
16:50à Normandie
16:51avait fait beaucoup rire.
16:52Et puis, en notant
16:53qu'il lui arrivait
16:54de défendre les conservateurs,
16:55mais pas vraiment
16:56François-Xavier Bellamy
16:57ni la manif pour tous,
16:58elle expliquait
16:59que les conservateurs
17:01pour lesquels
17:02il fallait dédramatiser,
17:03c'étaient les islamistes.
17:05On en fait tout un plein
17:06en France,
17:07mais au Maroc,
17:09il y en a au gouvernement.
17:12Elle nous explique ça.
17:14On voit un petit peu,
17:15elle développe ça.
17:16Il y a encore aussi
17:17la metteuse en scène,
17:18Fanny Herrero,
17:19qui avait fait la série.
17:21C'est toujours des gens brillants,
17:22mais encore une fois,
17:23ils sont tous idéologiquement
17:25du même côté.
17:26Celle qui avait fait la série 10%.
17:28C'est ça, je ne me trompe pas ?
17:29Oui.
17:30Elle aussi,
17:31elle a fait sa petite génuflexion
17:32dans la Sainte-Gauche,
17:33dans la presse.
17:34Elle explique,
17:35« J'avais des convictions politiques
17:36très fortes dans ma jeunesse
17:38et je me souviens
17:40mettre défouler
17:41qu'on a un étudiant en boxe
17:43qui avait des idées
17:44d'extrême droite. »
17:45Il a vraiment passé un sale quart d'heure.
17:46Vous voyez, c'est quasiment
17:47Lucie Aubrac.
17:51L'homme de théâtre aussi,
17:52Damien Gabriac,
17:53dit le rôle le plus…
17:55Vraiment, dont je me souviens
17:56que j'ai préféré,
17:57c'est celui d'un pauvre
17:58qui avait volé un riche,
17:59mais d'un pauvre qui avait volé
18:01parce qu'il était pauvre
18:03et que c'est à cause
18:04de l'injustice de la société.
18:05Donc vous voyez aussi…
18:06Il était rugot, là.
18:07Voilà.
18:08C'est beau,
18:09mais on voit à peu près
18:10l'option.
18:11D'ailleurs, les journalistes
18:12du Monde ont décidé
18:13de lever le doute,
18:15s'il pouvait y avoir encore,
18:17et ils disent
18:18« Vous sembliez fébrile
18:19il y a quelques semaines.
18:21Que se serait-il passé
18:22si le 7 juillet… »
18:24Ça, c'est le drame.
18:25C'est quasiment une météorite
18:26qui est tombée.
18:27« L'extrême droite avait remporté
18:28les élections législatives
18:30anticipées ? »
18:32Alors l'un répond,
18:33vraiment, c'est dans
18:34une parfaite unité,
18:35« Ce serait devenu
18:36tout autre chose,
18:37une sorte de cérémonie
18:38de résistance. »
18:39Oui.
18:40Oui, cette fois,
18:41c'est Jean Moulin.
18:42L'autre,
18:43« Ça n'a pas eu lieu
18:44et par là même,
18:45cet aspect de résistance
18:46du spectacle sera
18:47d'autant plus beau,
18:48il me semble. »
18:49Vous voyez ce qui nous attend.
18:50Grâce à le nouveau
18:51Front Populaire
18:52qui arrive à tête,
18:53ce sera plus beau
18:54le jour des jumeaux.
18:55Bien sûr,
18:56mais on n'en doutait pas.
18:57On voit le lien,
18:58tout de suite.
18:59Et un dernier rajoute,
19:00« On n'a pas bien dormi
19:01ces derniers jours,
19:02mais ouf, ce n'est pas arrivé. »
19:03Donc les près de 11 millions
19:04d'électeurs du RN
19:05qui ont financé,
19:06forcément,
19:07par leur politique,
19:08par leurs impôts,
19:09le spectacle,
19:10apprécieront.
19:11On ne voit pas très bien
19:12ce que viennent faire
19:13ces considérations
19:14dans les JO
19:15qui sont un événement sportif,
19:16sauf si je n'ai pas bien compris
19:17depuis le début,
19:18mais qui sont censés
19:19amener la Concorde
19:20dans un pays déchiré.
19:21Donc on se le demande.
19:22Alors on pourrait se dire
19:23que c'est peut-être
19:24une coïncidence.
19:25Vous croyez aux coïncidences,
19:26bien sûr.
19:27Le hasard parfois,
19:28après tout.
19:29C'est incroyable.
19:30Ou peut-être
19:31que le talent,
19:32la sensibilité artistique
19:33n'est que de gauche.
19:34Parce que vous voyez,
19:35quand on est à droite,
19:36on a un peu le flou
19:37qu'on bat,
19:38un peu plouc.
19:39Les Hillbilly,
19:40on a appris
19:41ce mot-là récemment.
19:42Parce que vraiment,
19:43imaginer une cooptation
19:44de copains
19:45partageant les mêmes idées,
19:46ce serait vraiment
19:47du complotisme
19:48d'extrême droite.
19:49Nous allons nous en garder,
19:50évidemment.
19:51Ce qui pose problème,
19:52c'est qu'au-delà
19:53de leurs convictions
19:54à la rigueur
19:55qui leur appartiennent
19:56et qui sont les leurs,
19:57c'est qu'ils ont envie
19:58que ces convictions
19:59déteignent forcément
20:00sur la cérémonie d'ouverture
20:01et sur la façon
20:02dont ça va se passer.
20:03C'est intéressant
20:04parce qu'on se dit
20:05qu'il faut organiser
20:06ce grand spectacle
20:07et faire appel
20:08à des spécialistes.
20:09Il y a des spécialistes
20:10qui ne sont pas spécialement
20:11marqués à gauche
20:12qui ne sont pas marqués
20:13à droite non plus.
20:14Je pense d'ailleurs
20:15à Paul Harris
20:16ou à Maclio.
20:17Et puis aussi,
20:18il y en a un,
20:19évidemment,
20:20qui est très grand,
20:21c'est le Puy du Fou.
20:22Et vous savez,
20:23d'ailleurs,
20:24la flamme olympique
20:25est passée au Puy du Fou.
20:26Elle n'a pas été éteinte.
20:27Ça s'est très bien passé.
20:28Là, vraiment,
20:29on tombe mal
20:30parce que justement,
20:31le journaliste du Monde
20:32qui est très sagace,
20:33leur dit
20:35à la matière
20:36du Puy du Fou.
20:37Et là,
20:38il y a écrit
20:39en légende,
20:40en chœur,
20:41ils répondent en chœur,
20:42c'est beau,
20:43l'inverse.
20:44Ils disent,
20:45c'est l'inverse.
20:46C'est l'inverse du Puy du Fou.
20:47Et l'un rajoute
20:48le contraire
20:49d'une histoire
20:50virile,
20:51héroïsée
20:52et providentielle.
20:53Donc,
20:54on en conclut
20:55que c'est une histoire
20:56féminisée
20:57ou mieux,
20:58non binaire,
20:59pleine de losers,
21:00c'est le contraire du héros,
21:01et attirant le mauvais œil
21:02si ce n'est pas providentiel.
21:03Donc,
21:04ça ne fait pas
21:05forcément très envie,
21:06ça n'envoie pas du rêve.
21:07C'est sûr
21:08que c'est vraiment
21:09le contraire du Puy du Fou
21:10et en termes de succès,
21:11ça risque
21:12d'être quand même
21:13le puits
21:14sans fond
21:15du four.
21:16Mais ce n'est pas grave,
21:17c'est le contribuable
21:18qui paie.
21:19Alors,
21:20il cite aussi
21:21un contre-exemple,
21:22c'est la cérémonie
21:23d'ouverture de Pékin
21:24en 2008.
21:25Il dit,
21:26c'est exactement
21:27tout ce que nous ne voulions pas faire,
21:28une leçon
21:29adressée,
21:30d'histoire adressée au monde
21:31depuis le pays d'accueil,
21:32une ode à la grandeur
21:33et une manifestation
21:34de grandeur.
21:35Alors,
21:36j'ai peut-être mis deux fois grandeur,
21:37c'est peut-être un autre mot,
21:38mais enfin,
21:39on voit l'idée.
21:40Alors,
21:41moi,
21:42je n'ai pas compris
21:43parce que pour justement
21:44nous faire avaler
21:45la pilule
21:46de ce coup
21:47des JO,
21:48il nous a dit
21:49ça fera rayonner la France.
21:50C'est un peu une opération
21:51de soft power,
21:52comme l'avait bien compris
21:53Pékin.
21:54Eh bien non,
21:55ce sera une ode
21:56à la petitesse,
21:57à la faiblesse
21:58de la France,
21:59si je prends le contraire,
22:00vous voyez.
22:01Et Thomas Joly rajoute,
22:02pour ceux qui n'auraient pas
22:03bien compris,
22:04que son inspiration,
22:05c'est plutôt la cérémonie
22:06imaginée par Jean-Paul Goude
22:07pour le bicentenaire
22:08de la Révolution française
22:09en 1989.
22:10Un défilé,
22:11je cite,
22:12qui déjouait
22:13les stéréotypes nationaux
22:14et ne craignait pas
22:15de métisser,
22:16de prôner le métissage
22:17planétaire,
22:18le métissage planétaire,
22:19avec un optimisme
22:20que nous avons
22:21aujourd'hui perdu.
22:22Ce désenchantement
22:23a été en lui-même
22:24une source
22:25d'inspiration.
22:26Alors,
22:27en fait,
22:28on comprend qu'on a affaire
22:29à des ringards nostalgiques
22:30de la diversité heureuse,
22:31cette vieille fable
22:32des années 80,
22:33et tu m'étonnes
22:34que l'optimisme
22:35est aujourd'hui perdu
22:36et que l'heure
22:37est au désenchantement.
22:38Et puis,
22:39deuxième point,
22:40le métissage culturel
22:41planétaire
22:42n'intéresse personne
22:43puisqu'il est
22:44un nivellement culturel
22:45à l'échelle mondiale
22:46qui anéantit
22:47les folklores,
22:48les traditions,
22:49les particularismes.
22:50À quoi bon voyager,
22:51acheter un billon d'avion,
22:52avoir une chambre d'hôtel
22:53qui coûte un bras
22:54si on trouve
22:55la même chose que chez soi
22:56en restant dans ses pantoufles ?
22:57Ça n'a aucun intérêt.
22:58Mais pardon
22:59pour cette tautologie,
23:00mais en venant en France,
23:01les touristes,
23:02ils veulent voir quoi ?
23:03La France, en fait.
23:04Et évidemment,
23:05c'est Jean Dujardin
23:06avec sa France
23:07qu'ils avaient qualifiée
23:08à l'époque de Reims
23:09qui avait tout compris.
23:10Alors,
23:11c'est peut-être
23:12parce qu'ils l'ont dit
23:13un peu trop fort
23:14que les JO
23:15ne sont pas le succès hôtelier
23:16espéré,
23:17je n'en sais rien.
23:18Et l'historien
23:19Patrick Boucheron
23:20ne peut pas prétendre
23:21ignorer
23:22ce que sont
23:23les ingrédients
23:24d'un grand succès populaire
23:25parce qu'il est allé pour l'Obs
23:26avec sa lampe frontale
23:27l'an dernier,
23:28plongé dans l'antre
23:29de ce qu'il appelle
23:30Villierslande.
23:31C'est une vision,
23:32pour lui,
23:33c'est le Puy-du-Fou,
23:34tragique, déclinante,
23:35funèbre du passé français.
23:36Alors, les Français
23:37doivent être mazots
23:38parce que non seulement
23:39ils y vont en masse
23:40mais certains y vont
23:41même plusieurs fois
23:42et d'autres y reviennent
23:43avec leur progéniture.
23:44C'est vraiment
23:45des bourreaux d'enfants.
23:46Alors,
23:47en attendant,
23:48parce qu'il ne faut pas
23:49désespérer les spectateurs,
23:50il n'y a pas que Biancourt
23:51qui va le voir,
23:52nous jugerons sur pièce.
23:53Alors,
23:54il parait
23:55qu'il ne faut pas
23:57s'inquiéter.
23:58Laïla Slimani
23:59évoque un récit
24:00très généreux.
24:01Alors,
24:02encore un mot détourné.
24:03Moi,
24:04je n'ai pas bien compris.
24:05Ça doit être comme
24:06solaire,
24:07inspirant et phosphorescent.
24:08Je connais des gens généreux
24:09mais un récit généreux,
24:10je ne sais pas.
24:11À moins que les organisateurs
24:12offrent à tous une place
24:13mais je ne crois pas.
24:14A priori,
24:15c'est mal parti.
24:16Voilà.
24:17Et on nous répète
24:18en tout cas
24:19qu'il cassera les codes
24:20ce qui ne sera pas
24:21d'une grande originalité
24:22parce qu'on est quand même
24:23à une époque
24:24qui passe son temps
24:25à conserver les codes
24:26aujourd'hui
24:27qui seraient cassés les codes
24:28si vous voyez ce que je veux dire.
24:29Mais en tout cas,
24:30nous verrons.
24:31Nous jugerons sur pièce.
24:32On jugera sur pièce.
24:33Merci beaucoup
24:34à Gabriel Cluzel,
24:35Philippe David.
24:36C'est vrai que
24:37cette cérémonie d'ouverture,
24:38comme le disait Gabriel Cluzel,
24:39à partir du moment
24:40où elle est vue
24:41à l'international,
24:42on a envie de vanter
24:43la France
24:44et presque d'être cliché.
24:45On a envie de voir
24:46des choses
24:47qui représentent la France
24:48et finalement,
24:49on va nous vendre
24:50quelque chose
24:51de très multiculturel,
24:52de très mondialisé en fait.
24:53Comme le défilé
24:54est très mondialisé,
24:55un mélange de Volapug,
24:56d'Espéranto,
24:57de tout et de n'importe quoi.
24:58Mais quand j'entends
24:59Gabriel et ceux
25:00qui ont organisé ce défilé,
25:01je me dis
25:02la Corée du Nord,
25:03quel pluralisme
25:04en termes culturels.
25:05Vincent Roy,
25:06à la cérémonie d'ouverture,
25:07on a encore des raisons
25:08d'être optimiste
25:09ou quand on entend
25:10ce petit schéma
25:11qui se profile,
25:12ça ne donne pas très envie ?
25:13Non mais
25:14la question
25:15que pose en filigrane
25:16l'édito de Gabriel
25:18est la suivante.
25:20Est-ce qu'on peut encore
25:21être fier de nous-mêmes ?
25:22Est-ce qu'on peut encore
25:23être fier d'être français ?
25:24Est-ce qu'on peut être fier
25:25de la France ?
25:26Est-ce qu'on peut dire
25:27que c'est un grand et beau pays
25:28qui s'y est passé des choses
25:29absolument formidables
25:30au cours de l'histoire,
25:31qui a eu des choses
25:32moins bien effectivement
25:33mais que tout ça
25:34est parfaitement assumé
25:35et qu'après tout,
25:36on n'a pas tant que ça
25:37démérité et qu'on peut
25:38être fier de nous ?
25:39Est-ce qu'on peut encore dire ça
25:40sans être traité de fasciste ?
25:41C'est la question posée
25:42très justement
25:43Gabriel dans son édito.
25:44On va marquer
25:45une courte pause
25:46et on se retrouve
25:47pour la deuxième partie
25:48de Face à l'info.
25:49On parlera justement avec vous,
25:50Pierre-Marie Sèvres,
25:51des suites de l'attaque
25:52contre un militaire
25:53à Gare de l'Est.
25:54Comment doit-on juger
25:55les déséquilibrés ?
25:56On en parle juste après la pause.
25:57A tout de suite.
26:02De retour pour la deuxième partie
26:03de Face à l'info
26:04et c'est à votre tour,
26:05Pierre-Marie Sèvres.
26:06Vous avez choisi de parler
26:07des suites de l'attaque
26:08contre un militaire
26:09à Gare de l'Est
26:10et avec cette question
26:11qui se pose dans ce cas
26:12mais pas uniquement,
26:13comment on doit juger
26:14les personnes dérangées
26:15psychologiquement ?
26:16C'était ce lundi
26:17vers 22h.
26:18C'était un groupe
26:19de militaires
26:20de la mission Sentinelle
26:21qui patrouillaient,
26:22tout simplement,
26:23vous savez qu'on en a
26:24beaucoup dans Paris en ce moment,
26:25à Gare de l'Est.
26:26Selon la caméra de surveillance,
26:27il y a un homme
26:28qui les suit
26:29et tout d'un coup,
26:30cet homme sort à un couteau,
26:31s'élance vers le groupe
26:32et atteint un militaire
26:33dans le dos,
26:34entre les deux homoplates.
26:35Le militaire touché
26:36s'effondre au sol.
26:37Ses collègues
26:38ont immobilisé l'agresseur.
26:39D'abord,
26:40il a été transporté
26:41à l'hôpital militaire
26:42de Clamart
26:43en urgence absolue
26:44et aujourd'hui,
26:45heureusement,
26:46son pronostic vital
26:47n'est pas engagé
26:48selon Gérald Darmanin.
26:49Et donc,
26:50dans l'attente de plus de nouvelles
26:51sur son état de santé,
26:52on peut tout de même pousser
26:53un petit ouf de soulagement
26:54mais on peut se dire
26:55qu'on est vraiment passé
26:56à deux doigts d'un drame.
26:57Le suspect s'appelle
26:58Christian Ngondo
26:59et là,
27:00ça devient intéressant.
27:01Il a 40 ans,
27:02il est né en République démocratique
27:03du Congo,
27:04il a été naturalisé français
27:05en 2006
27:06mais c'est surtout
27:07son passé judiciaire
27:08qui pose question.
27:09Il est connu pour des violences
27:10volontaires,
27:11des violences intrafamiliales
27:12mais surtout,
27:13il est connu
27:14pour être l'auteur
27:15d'un meurtre en 2018,
27:16soit il y a 6 ans seulement.
27:17Alors,
27:18à cette époque,
27:19Christian Ngondo
27:20avait accusé
27:21un jeune homme de 22 ans
27:22dans la station de RER
27:23de Châtelet-les-Alles
27:24de l'avoir bousculé
27:25en pleine heure de pointe.
27:26Bref,
27:27une accusation gratuite
27:28qui n'avait aucun sens
27:29et après cette accusation,
27:30Christian Ngondo
27:31a tout simplement sorti
27:32un couteau
27:33et a poignardé à mort
27:34le jeune homme.
27:35Cette affaire date
27:36d'il y a 6 ans seulement.
27:37Comment est-ce que
27:38Christian Ngondo
27:39pouvait-il déjà être libéré ?
27:40Est-ce que ça ne met pas
27:41en cause la responsabilité
27:42de la justice ?
27:43Est-ce que ça ne mettrait pas
27:44en cause la responsabilité
27:45de Christian Ngondo
27:46de se libérer ?
27:47En fait,
27:48les choses sont plus compliquées
27:49que cela.
27:50Parce que la liberté
27:51dont jouissait
27:52Christian Ngondo
27:53il y a quelques jours
27:54est effectivement
27:55une aberration
27:56et elle a été rendue possible
27:57parce que lors de ce meurtre
27:58en 2018,
27:59Christian Ngondo
28:00a été reconnu schizophrène
28:01et donc irresponsable pénalement
28:02et un vieil adage juridique
28:03veut qu'en France,
28:04on ne juge pas les fous.
28:05Mais alors,
28:06d'où vient cette règle
28:07que beaucoup de Français
28:08considèrent comme ahurissante
28:09parce qu'on a l'impression
28:10que finalement,
28:11cette folie
28:12autorise le meurtre ?
28:13Alors,
28:14dans l'Empire romain,
28:15déjà,
28:16on appelait le furiosus
28:17celui qui était frappé
28:18par la folie
28:19qui était considéré
28:20comme irresponsable.
28:21C'était le cas aussi
28:22au Moyen-Âge.
28:23Là,
28:24on avait une explication
28:25beaucoup plus simple
28:26qui tranchait le débat
28:27beaucoup plus vite.
28:28On considérait
28:29que les fous étaient
28:30tout simplement
28:31sous l'emprise du diable
28:32et le Code pénal de Napoléon
28:33en 1810
28:34a repris cette tradition.
28:35Je vous lis l'article
28:36du Code pénal de 1810
28:37qui aujourd'hui
28:38est encore plus ou moins court
28:39et qui a été largement
28:40en partie modifié.
28:41Il n'y a ni crime
28:42ni délit
28:43ni état de démence
28:44au moment des faits.
28:45Aujourd'hui,
28:46les choses ont un petit peu bougé
28:47mais pas plus que ça.
28:48Aujourd'hui,
28:49pour vous faire simple,
28:50le suspect peut soit
28:51voir son discernement altéré,
28:52auquel cas,
28:53c'est une circonstance atténuante,
28:54soit son discernement aboli,
28:55auquel cas,
28:56il y a un non-lieu psychiatrique
28:57et la personne est envoyée
28:58hospitalisée d'office.
28:59Pour être honnête,
29:00le fond de cette règle
29:01est assez logique.
29:02Ce n'est pas délirant.
29:03Le droit occidental repose
29:04depuis des millénaires
29:05sur le libre-arbitre
29:06et donc,
29:07quand une personne
29:08n'a pas son libre-arbitre,
29:09le contrat,
29:10un contrat quelconque
29:11qu'elle pourrait avoir conclu
29:12est réputé
29:13n'avoir pas été conclu
29:14et un acte criminel
29:15qu'elle pourrait avoir posé
29:16n'est pas réputé,
29:17en tout cas,
29:18elle n'est pas réputée
29:19responsable de l'avoir posé.
29:20Et donc,
29:21je vais vous dire aussi,
29:22le procès d'un déséquilibré
29:23n'aurait tout simplement
29:24aucun sens.
29:25Un déséquilibré,
29:26un vrai déséquilibré
29:27qui ne simule pas,
29:28n'a aucune prise
29:29avec la réalité.
29:30L'accusé ne comprendrait pas
29:31ce qu'il fait dans ce procès,
29:32il aurait un comportement
29:33incohérent,
29:34ce ne serait pas
29:35un vrai procès,
29:36ce serait un cirque,
29:38une parodie de justice.
29:39D'ailleurs,
29:40je pense toujours aux victimes,
29:41il serait complètement vain
29:42par exemple,
29:43d'attendre des excuses
29:44de la part de cet auteur.
29:45Mais en revanche,
29:46si le fondant de cette règle
29:47est compréhensible et logique,
29:48son application
29:49peut être problématique.
29:50Et en l'occurrence,
29:51c'est le cas.
29:52Parce que, certes,
29:53le déséquilibré est irresponsable
29:54de son crime,
29:55mais ça ne veut pas dire
29:56pour autant qu'il doit être
29:57relâché dans la nature
29:58comme ça a été le cas
29:59pour Christian Agondo.
30:00Donc actuellement,
30:01lorsqu'une personne est reconnue
30:02irresponsable de ses actes
30:03en raison d'un déséquilibre
30:04psychiatrique,
30:05elle bénéficie
30:06d'un non-lieu psychiatrique
30:07et elle est immédiatement
30:08hospitalisée
30:09sans son consentement.
30:10Donc soit elle est internée
30:12dans un hôpital psychiatrique classique,
30:14soit pour les plus dangereux,
30:15ça arrive,
30:16c'est plus rare,
30:17dans des unités
30:18pour malades difficiles,
30:19des UMD.
30:20Et là, la personne
30:21ne va pas en prison,
30:22ça change beaucoup de choses,
30:23elle va dans un établissement
30:24qui est considéré
30:25comme un établissement de soins.
30:26Alors je vous rassure tout de même,
30:27ce n'est pas la prison,
30:28mais on peut parfois penser,
30:29typiquement en UMD,
30:30que la vie est beaucoup
30:31plus difficile en UMD
30:32qu'en prison.
30:33J'en discutais avec un psychiatre
30:35et il m'a dit qu'il y a
30:36des manipulateurs
30:37qui viennent en UMD
30:38qui nous supplient
30:39de rentrer en prison
30:40en moins de 48 heures.
30:41Ils n'ont pas accès à la drogue,
30:42ils n'ont pas accès au téléphone,
30:43parce qu'en prison,
30:44c'est relativement courant.
30:45Oui, c'est assez facile.
30:46Voilà,
30:47leurs chambres sont fermées
30:48dans les UMD,
30:49ils n'ont pas de téléphone,
30:50bref, donc la vie
30:51est beaucoup plus difficile.
30:52Mais alors,
30:53même si la prise en charge
30:54est cadrée,
30:55on l'entend dans ce que vous dites,
30:56comment ça se fait
30:57que l'homme ait pu être libre
30:58ce lundi ?
30:59Alors la prise en charge
31:00est cadrée, effectivement,
31:02un criminel normal,
31:03quand il est jugé et condamné,
31:04on a une espèce
31:05d'indication temporelle,
31:06c'est la peine de prison
31:07à laquelle il est condamné.
31:08S'il est condamné à 10 ans de prison,
31:09on sait que, bon,
31:10grosso modo,
31:11au bout de 6, 7, 8 ans,
31:12il va sortir,
31:13mais on a une indication temporelle.
31:15Mais pas avec les déséquilibrés.
31:17Pour eux,
31:18pour les déséquilibrés,
31:19la justice ne donne pas
31:20de durée d'hospitalisation d'office.
31:22Donc, en gros,
31:23un criminel déséquilibré
31:25peut aller en prison,
31:26peut être hospitalisé
31:27pendant 40 ou 50 ans,
31:28comme il peut être hospitalisé
31:29pendant 3 mois et demi.
31:30Tout ça étant dans les mains
31:31du psychiatre,
31:32du médecin psychiatre.
31:33Et en l'occurrence,
31:34dans l'affaire dont on parle,
31:36le psychiatre a ordonné
31:37la libération de cet homme,
31:38on ne sait pas encore
31:39sous quelle modalité exacte,
31:40l'enquête le dira,
31:41alors qu'il était encore
31:42extrêmement dangereux.
31:43Il va falloir que l'enquête
31:44le fasse,
31:45remonte la chaîne
31:46des responsabilités,
31:47il faudra comprendre
31:48si le psychiatre
31:49qui a ordonné sa libération
31:50a commis une faute,
31:51auquel cas,
31:52il pourrait être poursuivi
31:53par la suite.
31:54Et je veux dire,
31:55moi, je discutais avec le psychiatre
31:56dont je vous ai parlé tout à l'heure,
31:57lui, il était très étonné.
31:58Il me disait,
31:59pour un meurtre,
32:00en principe,
32:01on ne voit jamais
32:02une personne déséquilibrée
32:03qui aurait été hospitalisée d'office
32:04sortir avant 10 ans.
32:05Ça n'arrive pratiquement jamais.
32:06On espère,
32:07mais on voit qu'il y a eu
32:08encore un petit problème
32:09dans le suivi de ce patient.
32:11Et donc, vous nous disiez
32:12que si le psychiatre
32:13prend une mauvaise décision,
32:14est-ce que lui-même
32:15peut être poursuivi du coup ?
32:16S'il a commis une faute,
32:17oui.
32:18D'ailleurs, c'est déjà arrivé.
32:19La justice a déjà condamné
32:20des psychiatres
32:21qui auraient commis des fautes
32:22dans leur décision
32:23de libérer des détenus
32:25ou des malades,
32:26des déséquilibrés.
32:27Et en 2008, par exemple,
32:28il y a eu une affaire
32:29qui a fait beaucoup de bruit.
32:30Un psychiatre,
32:31c'était à Grenoble,
32:32un psychiatre avait autorisé
32:33un de ses patients
32:34à sortir dans le parc de l'hôpital,
32:35lui avait donné une permission.
32:36Seulement,
32:37ce parc n'étant pas clôturé,
32:38le patient s'était enfui,
32:39il a pris l'autobus
32:40pour aller dans le centre-ville
32:41de Grenoble.
32:42Première chose qu'il a faite,
32:43il est entré dans une quincaillerie,
32:44il a acheté un grand couteau
32:45et arrivé dans le centre-ville,
32:47il a pris le premier passant
32:48au hasard,
32:50il l'a poignardé à mort.
32:51Ce passant s'appelait Luc Meunier,
32:53il n'avait que 26 ans,
32:54il était en doctorat
32:55de génie mécanique.
32:56Alors, malheureusement,
32:57une fois de plus,
32:58le meurtrier a été reconnu
32:59irresponsable de ses actes
33:00parce qu'effectivement,
33:01il est complètement déséquilibré.
33:04Mais la famille de Luc Meunier
33:05est à raison,
33:06on peut la comprendre,
33:07n'a pas accepté que personne
33:08ne soit considéré
33:09comme responsable du drame
33:10qui était arrivé.
33:11Et alors,
33:12cette famille courageuse
33:13a poursuivi en justice
33:14le psychiatre
33:15qui avait autorisé
33:16la sortie du meurtrier
33:17et la justice leur a donné raison.
33:18Donc, ce psychiatre
33:19qui est aujourd'hui à la retraite
33:20a été condamné,
33:21il y a quelques années,
33:22en 2018,
33:23à 18 mois de prison avec sursis
33:24pour homicide involontaire.
33:25C'est une peine symbolique,
33:26tout de même,
33:27mais c'est une première en France.
33:28Et si les choses ne changent pas,
33:30est-ce qu'on va malheureusement
33:31vers d'autres exemples de ce type,
33:33vers d'autres cas malheureux ?
33:34Alors moi,
33:35je pense que chaque crime
33:36pose une question à la société,
33:37c'est dans quelle mesure
33:38est-ce que ce crime
33:39était évitable ?
33:40Il est de la responsabilité
33:41des politiques
33:42et des relais d'opinion,
33:43dont humblement,
33:44nous sommes aujourd'hui,
33:45d'amener le débat public
33:48de ce crime
33:49et à prendre les mesures
33:50ensuite pour l'éviter.
33:51Parce que si ce travail
33:52n'est pas fait,
33:53ce crime est voué à se reproduire
33:54et ça veut dire d'autres victimes,
33:55ça veut dire d'autres souffrances.
33:57En l'occurrence,
33:58dans l'affaire de la gare de l'Est,
33:59je ne peux pas vous donner
34:00de réponse tout de suite
34:01parce que c'est encore très récent,
34:02on n'a pas les éléments publics,
34:03l'enquête va prendre son cours,
34:05il faut attendre
34:06qu'elle établisse ou non
34:07la responsabilité du médecin
34:08et la faute éventuelle du médecin.
34:09Mais avant même
34:10les résultats de cette enquête,
34:11je pense que cette affaire
34:12doit déjà avoir un effet sur nous.
34:14C'est à mon avis
34:15la matrice idéologique
34:16de l'ensemble du monde judiciaire
34:17qui doit se remettre
34:18sérieusement en question.
34:20La priorité absolue,
34:21à mon sens,
34:22ne doit pas être
34:23la réinsertion
34:24ou la réhabilitation des coupables.
34:26La priorité absolue
34:27doit être la justice rendue
34:28aux victimes
34:29et la protection du public.
34:30Un homme qui a commis
34:31un crime ou un délit,
34:32par le fait simplement
34:33qu'il ait commis
34:34un crime ou un délit,
34:35perd notre préjugé favorable.
34:37Et beaucoup, évidemment,
34:38peuvent se réinsérer,
34:39moi je ne dis absolument pas
34:40qu'il faut enfoncer gratuitement
34:41des personnes
34:42qui auraient été condamnées
34:43et qui pourraient se réhabiliter.
34:44Mais la priorité doit toujours être
34:47la potentielle victime innocente
34:49à la réinsertion
34:50des criminels et des délinquants.
34:51Moi, ce que je demande,
34:53ce n'est pas déraisonnable,
34:54non seulement parce que je pense
34:55que l'écrasante majorité
34:56des Français est d'accord avec moi,
34:57mais aussi parce que ça existe
34:58dans d'autres pays.
34:59Par exemple, en Belgique,
35:01chez nos voisins juste au nord,
35:03ou au Canada.
35:04D'ailleurs, dans le monde anglo-saxon,
35:05au Canada,
35:06si je prends cet exemple-là,
35:07la prise en charge et déséquilibrée
35:08ne se fait pas dans l'optique
35:09exclusive des soins,
35:10comme c'est le cas en France,
35:11mais en gardant en vue
35:12la protection du public.
35:14C'est d'ailleurs très révélateur.
35:15En France, à partir du moment
35:16où une personne est hospitalisée
35:17d'office,
35:18elle relève du ministère
35:19de la Santé.
35:20Au Canada, elle relève
35:21du ministère de la Justice.
35:22Ça change beaucoup de choses.
35:24Quand j'étais étudiant
35:25en faculté de droit,
35:26j'entendais une phrase
35:27très à la mode,
35:28qui était une phrase de Voltaire
35:29qui était, François-Marie Arouet,
35:30de son vrai nom,
35:31qui disait
35:32« Il vaut mieux dix coupables
35:33en liberté qu'un seul innocent
35:34en prison. »
35:35Moi, je dis « Pourquoi pas ? »
35:36Mais je préfère, je lui réponds,
35:38je préfère dix coupables
35:39en prison
35:40qu'une seule victime innocente
35:41au cimetière.
35:42Merci beaucoup,
35:43Pierre-Marie Sèvres.
35:44C'est vrai que,
35:45Philippe David,
35:46avec un certain nombre
35:47d'exemples récents,
35:48cette question s'est beaucoup posée.
35:49C'est-à-dire que, d'un côté,
35:50on imagine bien
35:51que quelqu'un de déséquilibré
35:52qui n'a plus de discernement,
35:53comme vous le disiez,
35:54ne doit pas alluger
35:55comme tout un chacun.
35:56En revanche,
35:57c'est la même question.
35:58Pour tout le monde,
35:59qu'est-ce qu'il fait
36:00dans ces cas-là dans la nature ?
36:01On est bien d'accord.
36:02Il y a quelque chose
36:04C'est-à-dire qu'on n'importe pas
36:05un épi de maïs OGM
36:06parce qu'il pourrait potentiellement
36:08être dangereux pour la santé,
36:09alors que la dangerosité
36:10n'a pas été prouvée.
36:11Là, on a quelqu'un
36:12qui est déminamment dangereux
36:13puisqu'il a déjà tué un jeune
36:15il y a quelques années,
36:16et on le laisse en liberté.
36:18Qu'est-ce que vous voulez
36:19que je vous dise ?
36:20Il faut tout revoir dans ce domaine.
36:22Et le système canadien,
36:23par exemple,
36:24n'est pas mal.
36:25Et surtout,
36:26il y a une autre problématique,
36:29c'est le manque de moyens
36:30de la psychiatrie
36:31et le manque de moyens
36:32de la psychiatrie.
36:33C'est un vrai problème.
36:34Ça, c'est un gros problème.
36:35Le nombre de liens avec la psychiatrie
36:36qui a été divisé par deux
36:37depuis les années 80.
36:38Exactement.
36:39C'est un vrai sujet.
36:40Et c'est vrai qu'Eric Dupond-Moretti,
36:41lui-même, Vincent Roy,
36:42avait dit que la psychiatrie
36:43c'était le parent pauvre
36:44de la justice,
36:45disant, en fait,
36:46avant, c'était un abo d'échec total,
36:47de dire, effectivement,
36:48on ne les soigne pas correctement
36:49parce qu'en fait,
36:50on n'a pas du tout
36:51les moyens humains et matériels
36:52de faire un véritable suivi.
36:53C'est comme ça
36:54qu'on se retrouve dans des cas
36:55comme celui-là.
37:03Certains ne sont même pas détectés.
37:04C'est encore un problème.
37:13Et c'est vrai, Gabriel,
37:14que dans ces cas-là,
37:15quand on regarde les réactions
37:16des Français,
37:17très souvent,
37:18ils nous disent,
37:19ils comprennent parfaitement
37:20qu'on ne puisse pas juger
37:21ces personnes comme les autres.
37:22Mais il y a un côté ras-le-bol
37:23aussi de se dire,
37:24pourquoi ça arrive si souvent ?
37:25C'est-à-dire que
37:26s'il faut une autre justice
37:27comme vous le disiez
37:28ou s'il faut changer la règle,
37:29pourquoi pas ?
37:30Mais faisons-le.
37:32En même temps,
37:33on ne pouvait pas faire grand-chose.
37:34Pour les familles,
37:35c'est extrêmement violent
37:36pour avoir discuté
37:37avec un certain nombre d'entre elles
37:38de s'entendre dire
37:39que de toute façon,
37:40il n'était pas en pleine possession
37:41de ses moyens,
37:42il était fou.
37:43Et donc,
37:44il n'y aura pas de procès.
37:45Terminé.
37:46Et c'est extrêmement dur.
37:47Alors maintenant,
37:48je crois qu'il y a
37:49un simulacre de procès
37:50pour les familles,
37:51mais ça ne change rien.
37:52Mais c'est de l'ordre du symbole.
37:53Exactement,
37:54à ce qui s'est passé.
37:55S'il y en avait
37:56à un gouvernement
37:57qui n'était pas
37:58dans le bazar absolu
37:59et je reste polie,
38:00au vu de cet événement,
38:01il dirait
38:02« Moi, je veux un état des lieux.
38:03Je veux savoir exactement
38:04est-ce qu'il y en a d'autres
38:05qui sont dehors ? »
38:06Parce que c'est un peu
38:07la roulette russe là.
38:08Vous vous souvenez de l'événement ?
38:09Il y en a eu un autre,
38:10Gare de Lyon.
38:11Un peu les mêmes circonstances.
38:12C'est originaire du Mali.
38:13C'est un peu le même discours d'ailleurs.
38:14Les Français sont méchants au Mali.
38:15Bref.
38:16Donc, c'est quoi le prochain ?
38:17C'est Gare Saint-Lazare.
38:18Donc, il devrait y avoir là
38:19un état des lieux
38:20en disant
38:21« Et puis,
38:22une enquête administrative.
38:23Y compris,
38:24enfin,
38:25sur tous les sujets
38:26concernant cette personne.
38:27Et là,
38:28j'ai entendu dire
38:29« Rien de tel.
38:30»
38:31Donc,
38:32ça ne doit pas faire partie
38:33des affaires courantes.
38:34Oui.
38:35Alors ça,
38:36effectivement,
38:37en ce moment,
38:38ce n'est pas le meilleur
38:39moment pour engager
38:40des choses.
38:41On va passer à vous,
38:42Vincent Roy.
38:43Vous allez nous parler
38:44de censure
38:45et de wokisme
38:46et de néo-féminisme.
38:47C'est votre cocktail du soir.
38:48Absolument.
38:49Vous savez,
38:50il m'arrive rarement
38:51et j'ai tort.
38:52Il m'arrive rarement
38:53de lire le New York Times
38:54sauf à ce que l'un
38:55des gros titres m'interpelle.
38:56Je ne vais pas vous confesser
38:57ici également
38:58que mon anglais
38:59n'est plus ce qu'il était.
39:00Mais enfin,
39:01voici ce que j'ai lu
39:02il y a quelques années.
39:03« Is it time
39:04Gauguin got cancelled ? »
39:05En clair,
39:06est-ce qu'il faut foutre
39:07Gauguin à la poubelle ?
39:08L'exposition
39:09Gauguin Portraits,
39:10c'est de ça
39:11dont il s'agissait,
39:12proposée par
39:13la National Gallery,
39:14déclencha,
39:15il y a donc
39:16quelques années,
39:17l'exposition
39:18de Gauguin
39:19à Tahiti,
39:20déclencha,
39:21il y a donc
39:22quelques années,
39:23une nouvelle polémique.
39:24L'artiste
39:25a entretenu,
39:26c'est vrai,
39:27à partir de 1891
39:28et à son arrivée
39:29à Tahiti,
39:30des relations
39:31avec de trop
39:32jeunes
39:33vahinés.
39:34Et pire,
39:35monstrueux eux-mêmes,
39:36il les a peintes.
39:37Bon,
39:38évidemment,
39:39là,
39:40pour la charge
39:41de la preuve,
39:42c'est assez facile.
39:43Alors,
39:44les commissaires
39:45de l'exposition
39:46londonienne,
39:47dans un souci
39:48des relations
39:49sexuelles
39:50avec de très jeunes filles,
39:51épousant deux
39:52d'entre elles.
39:53Nul doute
39:54que Gauguin
39:55a tiré
39:56de sa position
39:57d'occidentale
39:58privilégiée
39:59pour profiter
40:00de toutes
40:01les libertés
40:02dont il disposait.
40:03Donc,
40:04la question se pose,
40:05faut-il cesser
40:06d'exposer
40:07Gauguin ?
40:08La question
40:09vaut quand même
40:10d'être
40:11sérieusement
40:12analysée.
40:13Faut-il
40:14séparer
40:15l'homme de l'artiste ?
40:16C'est toujours
40:17une question
40:18d'évaluation
40:19et d'analyse.
40:20L'incloson
40:21Pedersen,
40:22conservatrice
40:23danoise
40:24et commissaire
40:25de plusieurs
40:26expositions
40:27du peintre,
40:28juge l'homme
40:29déshonoré
40:30par ses mariages
40:31avec des mineurs.
40:32Et d'ajouter,
40:33tout ce qu'il reste
40:34à dire sur Gauguin,
40:35c'est qu'il faut
40:36révéler
40:37toutes ses zones
40:38d'ombre.
40:39Avec ça,
40:40on est plutôt
40:41d'accord.
40:42Christopher Rioppel,
40:43co-commissaire
40:44de l'exposition
40:45à la National Gallery,
40:46est donc posé
40:47sur l'œuvre
40:48« Is it time
40:49to stop looking
40:50at Gauguin
40:51altogether ?
40:52Est-ce qu'il est temps
40:53d'arrêter
40:54de voir Gauguin
40:55tous ensemble ? »
40:56Ce sont les premiers mots
40:57que les visiteurs
40:58londoniens entendent
40:59dans leur casque
41:00audio-guide.
41:01C'est sympa,
41:02ça met l'ambiance
41:03quand vous arrivez.
41:04C'est-à-dire,
41:05toute la question
41:06est là.
41:07Il s'agirait
41:08de ne plus voir.
41:09On voit bien
41:10comment Picasso
41:11pouvait échapper
41:12à la rafle
41:13néo-féministe
41:14à l'œuvre,
41:16qui a absolument
41:17défrayé la chronique,
41:18notamment aux États-Unis.
41:19Le puritanisme américain
41:20n'y était pas
41:21pour rien.
41:22Alors,
41:23ces toiles,
41:24notamment,
41:25comme je le disais
41:26la dernière période,
41:27dénonçaient
41:28obligatoirement
41:29quelque chose.
41:30Et voici qu'à l'heure
41:31post-Weinstein,
41:32une nouvelle biographie
41:33du peintre,
41:34parait son auteur
41:35re-féministe,
41:36nous explique aussi
41:37qu'à partir
41:38de Guernica,
41:391937,
41:40il est devenu
41:41psychopathe
41:42et vit sous l'emprise
41:43d'une sexualité
41:44associée
41:45à la mort.
41:46D'où,
41:47pendant la guerre,
41:48ce surcroît
41:49de violence,
41:50projection,
41:51écrit-elle,
41:52de sa douleur,
41:53exaspération
41:54de sa libido
41:55déclinée
41:56ensemble.
41:57Je ne résiste pas
41:58au plaisir
41:59de vous citer
42:00cette phrase
42:01bien énigmatique
42:02de la biographe
42:03de Picasso.
42:04Écoutez ça parce que
42:05c'est très difficile
42:06à comprendre.
42:07Picasso
42:08était catholique
42:09et on ne sait
42:10au juste
42:11combien
42:12il a eu de femmes.
42:13C'est curieux
42:14comme phrase,
42:15non ?
42:16On va tenir le rapport.
42:17À 70 ans passés,
42:18il continuait
42:19à multiplier
42:20les aventures
42:21avec des gens
42:22de n'importe quel âge,
42:23n'importe quel milieu.
42:24Tout faisait ventre.
42:25« Cette fin de vie
42:26est horrible »,
42:27nous dit cette biographe.
42:28Bon.
42:29Maintenant,
42:30que puis-je lire
42:31dans la presse française ?
42:32J'apprends
42:33que les féministes
42:34et les activistes trans
42:36s'affrontent
42:37sur les réseaux sociaux.
42:38Je cite
42:39« Peut-on encore
42:40parler d'IVG
42:41sans être
42:42transphobes ? »
42:43C'est la question
42:44posée par des féministes
42:45qui sont harcelées
42:46par certains activistes trans
42:48dès lors qu'elles parlent
42:50du corps féminin.
42:51Elles dénoncent
42:52un transactivisme
42:54qui invisibiliserait
42:56les femmes.
42:58Les échanges
42:59sont à couteau tiré
43:00au point d'aboutir
43:01à des menaces de mort
43:02de part et d'autre,
43:03ce qui donne tout de même
43:04une idée
43:05de l'hystérisation du débat.
43:06Dans un autre quotidien
43:07qui est en réalité
43:08le même que le premier
43:09mais sous une autre forme,
43:10on m'explique
43:11que la masculinité
43:12est toxique
43:13et que,
43:14de MeToo
43:15à la défense du climat,
43:16la petite caste
43:17d'hommes dominants
43:18qui verrouillaient
43:19la parole
43:20dans les médias
43:21est totalement dépassée.
43:23D'ailleurs,
43:24le mot « féministe »
43:25est lui aussi dépassé,
43:26déclare dans un autre article
43:27une chef d'entreprise,
43:28productrice de podcasts.
43:30Nous sommes aujourd'hui
43:31d'abord et avant tout
43:33éco-féministes.
43:34Plus loin,
43:35j'apprends encore
43:36que, nouveau mot pour moi,
43:37les masculinistes
43:38– je ne sais pas si vous savez
43:39ce qu'est un masculiniste
43:40
43:41sont des hommes
43:42qui fustigent
43:43la libération des femmes
43:44coupables,
43:45selon eux,
43:46de leur triste situation
43:47d'hommes malmenés.
43:49Immédiatement,
43:50évidemment,
43:51mon cœur saigne
43:52et je les plains.
43:53Je poursuis ma lecture
43:54des journaux.
43:55L'amour,
43:56écoutez bien ce qu'on lit
43:57aujourd'hui dans ce pays,
43:58l'amour menace le féminisme.
44:00Sortir de l'hétérosexualité,
44:03c'est le programme
44:04d'un festival parisien.
44:06Le féminisme séparatiste
44:08gagne du terrain,
44:09peut-on lire en substance,
44:10dans un grand quotidien français.
44:12Et puis,
44:13il y a des corrélations
44:15du biologique et du social.
44:17L'espèce n'a plus besoin
44:20du système hétérosexuel.
44:22Le mot important ici,
44:23à mon sens,
44:24est système.
44:25Remplacez-le par religion,
44:26ça marche aussi,
44:27ils y croient.
44:28Je cite encore,
44:29« Le couple hétérosexuel
44:32met une personne dominante
44:34en vis-à-vis et en huis clos
44:37avec une personne structurellement
44:39dominée par il ».
44:41La morale sexuelle s'inverse,
44:43mais il est toujours
44:44question de morale.
44:45Et ainsi de suite.
44:46Elle a de beaux jours devant elle.
44:48Je tombe enfin, par hasard,
44:49dans une librairie
44:50sur le dernier ouvrage
44:51d'un auteur très en vue en France,
44:53professeur d'histoire contemporaine à Paris.
44:55Alors là, écoutez,
44:56parce que vous allez boire du petit lait.
44:58« La tâche que je me suis fixée
45:01contribuer d'un seul geste
45:02au renouvellement des sciences sociales
45:04et de la littérature ».
45:05Alors tout de suite,
45:07je me dis qu'il faut quand même
45:08aller plus loin dans la lecture.
45:09Rien que ça.
45:10Je suis interpellé,
45:11poursuis rapidement ma lecture
45:14et là je tombe là-dessus.
45:15« La masculinité n'a cessé,
45:17pour moi, d'être un problème.
45:19Cet auto-examen,
45:20qui pourrait passer pour sympathique,
45:21ne doit pas cacher les privilèges
45:23que je détiens en tant qu'homme blanc,
45:26hétérosexuel et diplômé ».
45:28Nous y voilà.
45:29Et là, vous avez la quintessence
45:32de la langue de ce monsieur.
45:34« Je définis la génération,
45:36le processus par lequel
45:38le genre détermine une génération.
45:40Dans ce livre,
45:41j'ai étudié ma génération
45:43pour savoir quelle garçonnité
45:46a été prescrite aux jeunes mâles
45:49de ma cohorte. »
45:50C'est du français, ce que vous nous dites ?
45:52Non mais attendez,
45:54c'est un professeur d'histoire contemporaine
45:56à Paris.
45:57« Je définis la génération,
45:59le processus par lequel
46:01le genre détermine une génération.
46:03Dans ce livre,
46:04j'ai étudié ma génération
46:05pour savoir quelle garçonnité
46:07a été prescrite aux jeunes mâles
46:09de ma cohorte.
46:10Ainsi ai-je mené mon enquête
46:12sur le « nous » garçon.
46:14Sur le « nous » garçon.
46:15Le poison, voyez-vous, c'est le « nous ».
46:17Je note évidemment le mot « garçonnité »
46:19et l'expression « jeunes mâles de ma cohorte ».
46:21Ça s'écrit, ça se pense comme ça
46:23à Paris de nos jours.
46:24L'homme d'aujourd'hui,
46:25qui s'est beaucoup féminisé,
46:27est abasourdi,
46:28il ne sait plus ce qui lui arrive.
46:30Le voici, c'est le cas de le dire,
46:31absent à lui-même,
46:32qui sont toutes ces femmes
46:34qui sifflent sur sa tête.
46:35Elle parle, il écoute,
46:36c'est la loi du moment,
46:37il est pour l'heure,
46:38sans aucune réaction.
46:39Va-t-il, un jour ou l'autre,
46:41se révéler ?
46:42Probablement,
46:43mais nous n'en sommes pas là.
46:44Bon, j'ai compris.
46:45Il faut noyer le poison
46:47de la différence sexuelle,
46:48c'est entendu,
46:49tous les mots viendraient de là.
46:51Égalité stricte, intangible, implacable,
46:53le diable, encore lui, est aux manettes.
46:55Une des grandes prêtresses délirantes
46:58du néo-féminisme agressif en cours,
47:01laquelle a par ailleurs milité
47:03dans le passé au sein
47:04des petits frères des pauvres
47:05et des scouts unitaires,
47:06se déchaîne actuellement
47:07sur les réseaux sociaux,
47:08dans les journaux,
47:09sur les radios et les télévisions françaises.
47:10Un homme sur deux ou trois
47:12est un agresseur sexuel.
47:13Elle affirme que notre justice,
47:15notre police,
47:16notre gendarmerie,
47:17nos entreprises tolères,
47:18protègent ces agresseurs.
47:19Et alors, elle nous prévient,
47:20le moment est arrivé
47:21où nous allons agir par nous-mêmes.
47:23Toujours selon elle,
47:24nous sommes en train de vivre
47:25une révolution comparable
47:26à la révolution industrielle.
47:28Vous pensez que ça peut se dérouler en douceur ?
47:30Lui demande-t-on ?
47:31Moi, je ne pense pas.
47:32Elle avertit,
47:33nous allons faire le travail
47:34de l'État à sa place.
47:35La peur est en train
47:36de changer de camp.
47:37Il y a des mecs
47:38qui sont en train de le comprendre.
47:39Et elle conclut,
47:40avec une certaine lucidité
47:41dont je me flatte,
47:42il n'est pas certain
47:43que l'égalité homme-femme
47:44apporte la paix.
47:45Là, vraiment,
47:46je salue,
47:47je pense à Nietzsche,
47:48la justice me dit
47:49que les hommes ne sont pas égaux.
47:50Enfin, le féminisme a eu ses raisons
47:52dans l'histoire,
47:53soyons clairs.
47:54Évidemment qu'il était nécessaire.
47:56Le néo-féminisme à l'œuvre
47:57déraisonne, dérive et débonde.
48:00Une psychanalyste française,
48:01célèbre et sérieuse,
48:03spécialiste notamment
48:04de Simone de Beauvoir,
48:05répondait dans un hebdomadaire
48:06à la mode
48:07à une question
48:08sur les mouvements
48:09féministes militants.
48:10Et elle dit
48:11cette chose très importante,
48:12j'ai vite repéré
48:13les tendances dogmatiques,
48:14l'uniformité idéologique
48:16cimentée autour de l'HF.
48:18Le féminisme m'est apparu
48:19comme le dernier
48:20des mouvements d'émancipation
48:21hérités de la Révolution française
48:22qui voulaient libérer
48:23tous les bourgeois,
48:24tous les prolétaires,
48:25tout le tiers-monde
48:26et maintenant,
48:27toutes les femmes
48:28avant de sombrer
48:29dans le totalitarisme
48:30parce qu'ils avaient oublié
48:32que la liberté est une chance
48:34mais une chance au singulier.
48:36Voilà ce qu'il fallait démontrer.
48:38Merci Vincent.
48:39Je vous vois rire,
48:40Philippe Hamon.
48:41Vous ne trouvez pas dommage
48:42que tous ceux que vous avez cités
48:43ne fassent pas partie
48:44du comité d'organisation
48:45de la cérémonie d'ouverture ?
48:46Mais figurez-vous
48:47qu'ils y sont précisément.
48:49Je me disais, là,
48:51on a raté quelque chose d'énorme.
48:53Oui, mais c'est vrai
48:54que ce qu'on voit, Gabriel,
48:55c'est que ces minorités
48:57qui se défendent,
48:58en un moment,
48:59sont l'une contre elle.
49:00Quand vous parliez des débats
49:01sur l'IVG,
49:02vous avez des néo-féministes
49:03contre des femmes trans, etc.
49:04qui, en fait, à la fin,
49:05même elles s'y perdent.
49:06C'est une fuite en avant
49:07et c'est très intéressant.
49:08Enfin, c'est tragique
49:09mais c'est ce qu'il y a
49:10en train de se passer actuellement
49:11parce que, de fait,
49:12alors que ces mouvements
49:13sont censés être féministes
49:14à la base,
49:15les femmes sont en train
49:16d'être invisibilisées
49:17parce que vous parliez
49:18de l'avortement
49:19au moment de la constitutionnalisation
49:20de l'IVG.
49:21Marcel Spano, à la tribune,
49:22avait dit
49:23qu'il faut arrêter
49:24de parler des femmes
49:25qui se font avorter.
49:26Il faut parler des personnes
49:27en situation de grossesse.
49:28Oui, c'est ça.
49:29Il n'y a plus de femmes.
49:30Le mot femme
49:31est en train de disparaître.
49:32Il y a beaucoup d'hommes
49:33enceintes, après tout, finalement.
49:34Voilà, comme le dit
49:35le planning familial.
49:36Et donc, on arrive
49:37à ce paradoxe incroyable,
49:38c'est que ce féminisme échevelé
49:39aura conduit
49:40à l'invisibilisation
49:41de la femme.
49:42Mais ce qu'il faut rayer
49:43de la carte,
49:44c'est la différence.
49:45En réalité,
49:46il faut une égalité,
49:47comme je le disais,
49:48une égalité stricte.
49:49Et il faut que l'autre,
49:50à toute force,
49:51ressembla à soi.
49:52Et c'est ça, le problème.
49:53C'est que l'autre
49:54ne ressemble jamais à soi.
49:55Pierre-Marie Sèvres,
49:56ça vous a inspiré
49:57cet édito ?
49:58Oui.
49:59A une époque,
50:00ça me faisait très peur
50:01d'entendre ce genre de discours.
50:02Là, pour être honnête,
50:03ça me paraît insignifiant
50:04tellement c'est ridicule.
50:05Les termes que vous utilisez,
50:06effectivement,
50:07sont assez éloquents.
50:08Il ne parle plus tout français,
50:09c'est que tout le monde
50:10invente des mots.
50:11Vous n'aimez pas garçonniter,
50:12c'est ça.
50:13Il faut que je connaisse avant.
50:19Autant à une époque,
50:20mai 68,
50:21c'était une vraie vague puissante
50:22qu'on pouvait redouter,
50:23autant maintenant,
50:24c'est l'écume de la vague,
50:25ça ne vaut plus grand-chose.
50:26Vraiment, vous l'avez dit,
50:27c'est un microcosme à Paris
50:28et encore dans certaines facs.
50:30Je pense que...
50:31Je parle au nom
50:32des jeunes mâles de ma cohorte,
50:33comme dit le monsieur.
50:37Moi, j'assume ma garçonnité.
50:38J'assume ma garçonnité.
50:39C'est pour ça que votre génération
50:40n'est pas tout à fait
50:41politiquement correcte.
50:42Oui, oui.
50:43Mais donc,
50:44je pense que dans ma génération,
50:45je vois beaucoup plus de gens,
50:47ne serait-ce que plus
50:48qu'il y a 10 ans,
50:49de gens qui réalisent
50:50que tout ça,
50:51ce sont des foutaises,
50:52que c'est en train de perdre
50:53ceux qui l'ont engendré.
50:54Donc, je pense que la contre-vague
50:56arrive déjà
50:57et c'est plutôt une bonne nouvelle.
50:59Donc, je ne m'en fais pas trop,
51:00même si évidemment,
51:01quand on entend ça...
51:02Vous faites partie
51:03des mâles qui veulent se rebeller.
51:04Vous allez au-devant
51:06d'énormes problèmes.
51:08Oui, oui.
51:09Allez, on va changer de sujet.
51:10On va parler politique avec vous,
51:11Philippe David.
51:12On va parler notamment
51:13de Laurent Gauthier
51:14qui s'est confié à nos confrères
51:15du Figaro.
51:16Ce que je veux dire,
51:17c'est que ça fait réagir.
51:18Oui, Elodie.
51:19Des propos dont je vous lis
51:20un extrait.
51:21Je cite.
51:22« Nous voulons poser
51:23les choses clairement
51:24et montrer que la majorité du pays
51:25est autour de ces idées,
51:26contrairement à ce que
51:27le Nouveau Front populaire
51:28voudrait faire croire
51:29sur la base
51:30d'une supercherie électorale.
51:31La majorité de la France
51:32est pour la restauration
51:33de l'ordre,
51:34la défense des valeurs
51:35de la laïcité
51:36et pour la revalorisation
51:37du travail.
51:38Une manière de rappeler
51:39poliment aux dirigeants
51:40du Nouveau Front populaire
51:41que, nonobstant
51:42leur cri de victoire,
51:43ils sont ultra-minoritaires
51:44dans les urnes,
51:45mais plus encore
51:46dans les attentes
51:47des Français.
51:48Oui, mais dans cette nouvelle
51:49assemblée tripolaire,
51:50il reste quand même
51:51la principale force.
51:52Non, je dirais plutôt
51:53qu'ils représentent
51:54le conglomérat
51:55de quatre faiblesses
51:56qui se sont unis
51:57pour éviter
51:58une débâcle électorale
51:59après les résultats
52:00des Européennes.
52:01Oui, oui, j'assume.
52:02Un conglomérat
52:03qui a bénéficié
52:04du ralliement
52:05de la majorité présidentielle
52:06au soir du premier tour.
52:07Regardons les chiffres
52:08des Européennes
52:09qui donnent une image fidèle
52:10puisque le scrutin
52:11est la proportionnelle nationale.
52:12PS, 13,83.
52:13LFI, 9,89.
52:14EELV, 5,5.
52:15PCF, 2,36.
52:16Total des partis
52:17du Nouveau Front populaire,
52:1831,58%.
52:19Si ces quatre partis
52:20étaient partis séparés,
52:21seul LFI aurait eu
52:22un groupe
52:23à l'Assemblée nationale
52:24puisque les trois autres
52:25auraient été atomisés
52:26dans les urnes.
52:27Il suffit de regarder
52:28les scores
52:29aux dernières présidentielles
52:30où seul Mélenchon
52:31a passé le cap
52:32des 5%
52:33pour en être convaincu.
52:34Mais outre quatre faiblesses,
52:35ce qui est peut-être pire,
52:36c'est que cette alliance
52:37est incapable de gouverner
52:38puisqu'elle n'est même
52:39pas capable
52:40de gouverner
52:41puisqu'elle n'est même pas capable
52:42depuis dix jours
52:43de trouver un Premier ministre.
52:44Ceci n'est pas une surprise.
52:45Souvenez-vous pourquoi
52:46ces partis avaient été incapables
52:47de faire une liste commune
52:48aux européennes
52:49parce qu'ils n'étaient d'accord
52:50en rien dans ce domaine
52:51avec deux partis fédéralistes,
52:52les écologistes LPS
52:53et deux partis non fédéralistes,
52:54LFI et le PCF,
52:55l'Europe qui est
52:56un des points cardinaux
52:57d'une politique nationale.
52:58La question
52:59à un million, Philippe.
53:00Alors qui est la principale
53:01force politique du pays
53:02aujourd'hui ?
53:03A l'Europe,
53:04elle est Bourbon.
53:05Personne,
53:06ce qui ne va pas faciliter
53:07la gestion du pays
53:09pour les mois à venir.
53:10Dans les Yondes,
53:11c'est le Rassemblement national
53:12puisqu'il est arrivé
53:13très largement en tête
53:14tant aux européennes
53:15qu'aux législatives
53:16en nombre de voix.
53:17Mais le plus important
53:18à mon avis
53:19est la majorité d'idées.
53:20Alors justement,
53:21qui a cette majorité d'idées ?
53:22Alors c'est celle
53:23décrite par Laurent Wauquiez
53:24qui le rappelle à juste titre.
53:25La majorité de la France
53:26est pour la restauration
53:27de l'ordre,
53:28la défense des valeurs
53:29de la laïcité
53:30et pour la revalorisation
53:31du travail.
53:32Une évidence
53:33quand on regarde
53:34les résultats des européennes.
53:35La restauration de l'ordre
53:36est d'ailleurs
53:37une évidence
53:38pour les Français.
53:39La preuve,
53:40RN et Reconquête
53:41ont amassé
53:42près de 37%
53:43des suffrages aux européennes.
53:44Plus que les 4 autres parties
53:45du futur nouveau
53:46Front populaire réuni.
53:4737%
53:48auquel on peut ajouter
53:49les 7,25%
53:50de François-Xavier Bellamy
53:51qui ne représentent pas franchement
53:53l'aile gauche de LR.
53:54La défense de valeurs de la laïcité,
53:56c'était une marotte de la gauche.
53:58Une gauche qu'il a abandonnée
53:59au profit du vote communautaire
54:00au point de vouloir revenir
54:02par une partie de cette main gauche
54:04sur l'interdiction de la baïa
54:06de l'établissement scolaire
54:07probablement au nom
54:08de ce que Michel Rocard,
54:09un authentique partenaire
54:11homme de gauche,
54:12appelait le tapinage électoral.
54:14Enfin,
54:15la revalorisation du travail
54:16était une des propositions cardinales
54:18de Nicolas Sarkozy en 2007.
54:20Le travail qui émancipe
54:21et non qui aliene
54:22et qui devrait permettre
54:23à tous ceux qui travaillent
54:24de vivre dignement
54:25de leur travail.
54:26La revalorisation du travail
54:27dont parle le nouveau Front populaire
54:29avec le SMIC à 1600€
54:30est une mesure inapplicable
54:32qui mettrait nombre de PME en faillite
54:34et qui aurait pour second effet pervers
54:36de tirer la pyramide
54:37des salaires vers le bas.
54:38Bref,
54:39à se mirecardiser
54:40encore plus la France,
54:41les entreprises soumises
54:42à la concurrence mondiale
54:43n'ayant pas les moyens
54:44d'augmenter tous les salaires nets
54:45de 200€.
54:46Bref,
54:47les trois valeurs rappelées
54:48par Laurent Wauquiez
54:49sont aujourd'hui
54:50des valeurs de droite,
54:51une droite ou plutôt
54:52des droites
54:53qui représentent
54:54la majorité d'idées du pays.
54:55Mais pourtant,
54:56on parle encore
54:57d'un Premier ministre de gauche
54:58s'ils arrivent à se mettre d'accord
54:59d'ici à 2027.
55:00Oui,
55:01ce qui serait un scandale démocratique
55:02la gauche étant,
55:03je l'ai rappelé avec des chiffres,
55:04des urnes avec environ
55:05un français sur trois
55:06et un scandale moral,
55:07les idées de droite
55:08étant très majoritaires
55:09dans le pays.
55:10Une situation résumée
55:11ce matin sur CNews
55:12par Arnaud Robinet,
55:13le maire d'Horizon de Reims
55:14qui a déclaré
55:15« Il n'est pas possible
55:16de donner les clés du pouvoir
55:17et les clés de Matignon
55:18à la gauche.
55:19Seul problème,
55:20un proverbe bien de chez nous dit
55:22« impossible »
55:23n'est pas français. »
55:24C'est vrai,
55:25Gabrielle Cluzel,
55:26qu'on voit cette cacophonie
55:27à l'Assemblée,
55:28comment créer une coalition
55:29que ce soit à l'Assemblée
55:30d'ailleurs ou au gouvernement.
55:31Alors la gauche
55:32a quand même plus de deux ans
55:33qui nous disent
55:34« On joue le troisième tour,
55:35on est prêt à gouverner. »
55:36Et en fait,
55:37on se demande un peu
55:38quel jeu ils jouent.
55:39C'est-à-dire qu'ils veulent le pouvoir
55:40et Emmanuel Macron
55:41était presque prêt à leur donner
55:42mais en fait,
55:43ils ne sont pas au rendez-vous.
55:44Oui, écoutez,
55:45vu qu'il se traite
55:46de punaise de lit,
55:47donc déjà,
55:48ça commence mal
55:49pour commencer
55:50quand on veut négocier
55:51et s'entendre,
55:52c'est mal parti.
55:53Mais moi,
55:54je crois surtout
55:55que ce spectacle cacophonique
55:56qui empêche
55:57de mettre un gouvernement
56:00debout dans ce pays
56:01est proprement désolant
56:03pour les Français
56:04et je crois qu'une certaine partie
56:05de la gauche
56:06est en train de s'en rendre compte.
56:07Elle n'y peut rien,
56:08elle ne peut rien y faire
56:09parce que c'est comme ça
56:10et on a Eléfie
56:11qui court devant
56:13et qui est prête
56:14à marcher sur Matignon
56:16sur le lieu.
56:17Je ne donne pas les manettes
56:18dans la demi-seconde,
56:19c'est sa façon de faire
56:20mais néanmoins,
56:21je pense que même
56:22pour les électeurs de gauche,
56:23c'est proprement désolant
56:24de voir ce spectacle.
56:25D'ailleurs,
56:26même Sandrine Brousseau
56:27s'est expliqué à plusieurs reprises
56:28de cette situation.
56:29Même Marine Tondelier
56:30a dit qu'elle était désolée.
56:32Elle m'a fait de la peine.
56:33Elle m'a fait de la peine.
56:34Elle était fatiguée,
56:35elle était au bout du rouleau.
56:36Elle était au bout du rouleau.
56:37Même sa robe verte
56:38était un peu moins verte
56:39que d'habitude.
56:40Vous voyez,
56:41on parlait de bordélisation.
56:42Je crois que c'était
56:43une expression
56:44de Gérald Darmanin.
56:45Là, on est à l'acmé
56:46de la bordélisation
56:47mais je dirais
56:48qu'avec tous ces bricolos électoraux,
56:50on l'a bien cherché.
56:51En un mot,
56:52Vincent Roy,
56:53sur cette situation
56:54que décrivait Philippe David
56:55de cette gauche toute puissante
56:56qui ne l'est pas tant
56:57et cette droite
56:58qui essaie de pousser
56:59mais est-ce qu'elle ira jusqu'au bout ?
57:00C'est toujours la question
57:01avec les Républicains.
57:02Pour vous résumer d'une formule,
57:03les Français sont...
57:04Enfin, c'est-à-dire
57:05les gens qui sont allés voter,
57:06quand je dis les Français,
57:07ce sont les cocus de l'affaire.
57:08Eh bien, écoutez,
57:09on va rester sur ça.
57:10Oui, je pense que c'est pas mal
57:11parce que ça correspond
57:12au moins à une réalité.
57:13Et puis, c'est une très bonne
57:14phrase de fin.
57:15Contrairement à Serge Lamin,
57:16ils sont peut-être cocus
57:17mais certainement pas contents.
57:18Allez, merci à tous les cas
57:19d'avoir été mes invités.
57:21Philippe David,
57:22Gabriel Puzel, Vincent Roy.
57:23Merci Pierre-Marie Seyf
57:24pour cette première.
57:25Vous reviendrez ?
57:26Avec plaisir.
57:27Eh bien, rendez-vous sera pris.
57:28Merci à tous de nous avoir suivis.
57:29Tout de suite, vous retrouvez
57:30Eliott Deval pour l'heure des pros
57:31et je vous retrouve demain
57:32pour Face à l'info.
57:33À demain.

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