Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bonsoir à tous et bienvenue dans Face à l'Info, nous sommes ensemble pendant une heure et avec moi ce soir Rachel Khan bonsoir, Olivier Dardigolle bonsoir, Philippe David bonsoir et Michel Thauve bonsoir.
00:12Evidemment on commence les éditos dans un instant mais tout de suite on fait le point sur l'actualité avec Maureen Vidal, bonsoir Maureen.
00:18Bonsoir Élodie, bonsoir à tous, à la une de l'actualité du nouveau dans l'affaire Lina, des recherches ont débuté dans les Vosges ce matin pour tenter de retrouver l'adolescente de 15 ans disparu depuis septembre dans le Barin.
00:31Des fouilles qui interviennent quelques jours après la découverte du profil génétique de Lina dans une voiture volée, le conducteur s'est suicidé en juillet à Besançon après la saisie du véhicule par les gendarmes, l'enquête continue.
00:43Le président turc Recep Tayyip Erdogan condamne l'immoralité commise contre le monde chrétien lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.
00:51Il a annoncé son souhait d'appeler le pape François à ce sujet. Les Jeux Olympiques ont été utilisés comme un outil de perversion qui corrompt la nature humaine, a-t-il déclaré.
01:00Et la crainte d'un embrasement au Proche-Orient toujours aussi vive de nouveaux tirs ont été échangés entre Israël et l'Ouest-Bola libanais.
01:07Un civil israélien a été tué par la chute d'une roquette dans le Nord.
01:11Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a assuré hier que son pays apporterait une réponse sévère à l'attaque ayant tué 12 enfants samedi et adolescents dans la partie du plateau syrien du Golan.
01:25Merci à vous Maureen Vidal. Au sommaire de votre face à l'info ce soir on va commencer avec vous Michel Thaume et on parlera alors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques et surtout de l'avis de Donald Trump à ce sujet.
01:36Si ses propos sont on ne peut plus clair, je le cite, je suis très ouvert d'esprit mais je pense que ce qu'ils ont fait est une honte.
01:42On verra ce que cette déclaration dit de Donald Trump et justement de ses idées en pleine campagne présidentielle aux Etats-Unis.
01:48On va parler politique avec vous Philippe David parce que les Jeux Olympiques ont presque fait oublier que nous avions toujours un gouvernement démissionnaire,
01:56mais toujours pas ni de majorité alternative à l'Assemblée et encore moins de coalition gouvernementale.
02:01Du coup chacun y va de ses propositions et un nom revient ces derniers jours dans la bouche des barons macronistes, celui de Xavier Bertrand, le président de la région des Hauts-de-France.
02:10Alors qu'est-ce que tout cela veut dire de l'état de la macronie ? Vous allez nous expliquer.
02:15Quel héritage vont nous laisser les Jeux Olympiques ? On en parlera avec vous Olivier Dartigold.
02:20Anne Hidalgo, la maire de Paris, veut travailler sur la possibilité de garder après les Jeux Olympiques la vasque qui est installée au Tuileries, que vous voyez sur ces images,
02:30et les anneaux olympiques qui sont accrochés à la Tour Eiffel.
02:33Elle l'a dit hier. Alors est-ce une bonne idée ?
02:35Puis on se plongera aussi dans l'histoire en vous rappelant que la Tour Eiffel, le monument le plus emblématique de notre pays, aussi aurait pu être détruit.
02:42Demain, cela fera 110 ans que Jean Jaurès a été assassiné.
02:45On va en parler avec vous, Rachel Khan. On parlera bien sûr de son héritage.
02:48Et puis surtout, on va voir comment toutes les parties politiques se réclament de lui, un peu finalement comme toutes les grandes figures.
02:54Comment est-ce possible que des parties opposées surtout se revendiquent de la même pensée, si ce n'est par opportunisme ou parce que finalement, ils ne sont pas si éloignés que cela.
03:02Vous allez analyser cela pour nous.
03:04Et on finira de nouveau avec l'international.
03:06Et vous Michel Thaube, on va partir au Venezuela.
03:09Le président sortant, Nicolas Maduro, revendique sa réélection.
03:13Mais son adversaire conteste cette victoire et dénonce de possibles fraudes.
03:17On reviendra avec vous d'abord sur ces élections.
03:19Et puis, on va faire le lien avec Jean-Luc Mélenchon, ce fervent admirateur de Chavez.
03:23Face à l'info, c'est parti.
03:25Je le disais, on va commencer en reparlant de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.
03:43On en a parlé longuement, Michel Thaube.
03:45Mais vous teniez justement à revenir sur le commentaire qu'a fait Donald Trump sur cet événement.
03:50En effet, il l'a dit.
03:52Même Donald Trump en aura donc parlé.
03:54Qui n'en a pas parlé ?
03:56Exactement.
03:5725 millions de téléspectateurs en France.
03:59Probablement plus d'un milliard dans le monde entier.
04:01Je pense que Donald Trump ne pouvait pas ne pas en parler.
04:04Surtout qu'en 2028, les Jeux Olympiques au Royaume-Uni auront lieu à Los Angeles.
04:10C'est dire combien il faut être naïf pour penser que cette cérémonie n'était qu'un spectacle.
04:16Un show télévisuel, une cérémonie d'ouverture d'un événement sportif.
04:21Non, bien entendu, le sport fait partie du soft power et implique beaucoup de choses en matière de message politique.
04:28Et bien entendu, Emmanuel Macron qui a été associé de très près à la préparation de cette cérémonie.
04:34Évidemment, l'enjeu était tellement important.
04:37Évidemment que c'était plus qu'une simple cérémonie, c'était un événement politique.
04:41Donc ce que je vous propose, c'est qu'on écoute tout simplement ce qu'a dit Donald Trump.
04:44C'est très court, mais c'est très intéressant.
04:46Allons-y.
04:47J'ai trouvé que la cérémonie d'ouverture était une honte.
04:50Nous n'aurons pas de scène comme ils l'ont dépeint l'autre soir.
04:57Je pense simplement que je suis pour tout le monde.
04:59Je suis très ouvert d'esprit.
05:03Je suis très ouvert d'esprit, mais je pense que ce qu'ils ont fait était une honte.
05:09Alors, qu'est-ce qui était honteux pour Donald Trump ?
05:11Il y a un autre passage de l'interview où il explique, et c'est cela qui m'a beaucoup étonné,
05:17c'est qu'en fait, il n'a retenu de la cérémonie d'ouverture que la caricature de la scène
05:23et l'attaque qu'il y a eue contre les chrétiens.
05:26Et donc, pour lui, cette honte, elle vient de cette attaque supposée, reconnue quand même par beaucoup,
05:34contre la communauté chrétienne en France et dans le monde,
05:38parce que manifestement, Donald Trump s'en est fait l'écho.
05:40Voilà pourquoi il en a été choqué.
05:43Alors, qu'est-ce que signifie en fait cette prise de parole de Donald Trump ?
05:50Il faut savoir que le vote chrétien va être un des facteurs décisifs de la prochaine élection américaine.
05:57Et si Donald Trump ramène l'ensemble de sa lecture de la cérémonie d'ouverture à une supposée attaque,
06:04on peut le reconnaître comme telle, contre les chrétiens,
06:07on se rappelle d'ailleurs que l'affiche officielle des Jeux Olympiques de Paris 2024,
06:13il y avait la petite croix qui est au-dessus de l'hôtel des Invalides qui avait été retirée.
06:19En justifiant qu'il n'y a jamais de symbole religieux, que c'était censé être ça l'excuse.
06:22Voilà, alors là, bonjour en matière de symboles religieux et de mise en scène,
06:26en tous les cas, d'une scène évidemment de la peinture et de l'historiographie chrétienne.
06:32Et donc en fait, si Trump retient cette dimension-là de la cérémonie d'ouverture,
06:37c'est parce qu'il y a une dimension, il y a un vote chrétien très important aux Etats-Unis,
06:42à la fois des évangélistes et des protestants, mais également des catholiques.
06:46Donald Trump a retenu comme candidat à la vice-présidence des Etats-Unis monsieur Vance,
06:51qui est un converti au catholicisme et qui est un catholique pratiquant,
06:55dans le but notamment de travailler et de consolider cet électorat chrétien.
07:01Donc ça, c'est la première chose.
07:03Mais la deuxième chose aussi, je pense, c'est que Donald Trump se fait avec cette attaque.
07:10Cette cérémonie était une honte, je reviendrai après sur ses propos très très forts.
07:16Je pense que Donald Trump, ce qu'il vise également, c'est qu'il récupère à son compte
07:22les critiques qui ont été mises en France sur le mode du wokisme, du wokisme, du wokisme.
07:28Et en fait, on voit bien que les turbulences, les scissions qu'il y a dans la société française,
07:35et notamment cette critique qui a été fortement exprimée,
07:39de ce que cette cérémonie aurait été une mise en scène et une valorisation très forte
07:44de toute une idéologie wokiste, en fait, elle travaille en même temps la société américaine.
07:49Et l'un des premiers d'entre eux, les Etats-Unis, Donald Trump, s'en est fait effectivement le relais.
07:54Et c'est là que je voudrais, moi, pour ma part, quitter un tout petit peu le champ américain
07:59pour exprimer une analyse à laquelle je tiens beaucoup sur cette cérémonie
08:03et sur cette mise en scène, effectivement, de la scène telle qu'elle a été conçue
08:09et proposée par les organisateurs de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.
08:15En fait, moi, ce qui m'a choqué, ce n'est pas tellement le fait de blasphémer la scène,
08:20c'est le droit au blasphème, et j'ai envie de dire l'art du blasphème, c'est un art très français.
08:26Donc, ce n'est ni la première ni la dernière fois qu'on verra des œuvres religieuses ainsi blasphémées.
08:32Après, on peut regretter que ce blasphème ait été employé dans un événement vu par plus d'un milliard de personnes
08:41et qui avait une visée universaliste, et j'ose ajouter, œcuménique.
08:47Je pense que ce n'était pas faire preuve de communisme, au sens de l'olympisme,
08:52que de mettre en scène et que de se moquer ainsi de la scène.
08:56Mais ce qui est le plus choquant, c'est la façon dont s'est fait ce blasphème,
09:01c'est-à-dire par la mise en avant de minorités sexuelles, et notamment, parmi eux, les LGBTQ, etc.,
09:11qui, en récupérant et en caricaturant la scène, donc une scène chrétienne très forte,
09:19c'est là, à mon avis, que se pose le problème.
09:22Blasphémées, pourquoi pas, mais que ce soit par des minorités sexuelles très minoritaires,
09:27c'est là, à mon avis, ce qui a blessé beaucoup d'observateurs,
09:31que ce soit en France, aux États-Unis, dans le monde arabe ou musulman également.
09:35Et c'est cette mise en avant pour blasphémer de minorités sexuelles qui, à mon avis, pose problème.
09:42Pour dire les choses autrement, cette œuvre wokiste qu'a été cette cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques
09:50roule non seulement contre le modèle occidental, on va dire, hétéro, sexuel, blanc, occidental,
09:58on peut le dire comme vous voulez, mais en fait, c'est une véritable machine de guerre,
10:02mais également contre la diversité, je m'entends.
10:05Le fait de mettre en avant et de donner une telle importance à des minorités sexuelles si minoritaires,
10:11c'est en fait caricaturer la diversité pour laquelle nous avons tous ici un respect total.
10:17Et il y a eu un autre moment, juste après ce moment de la cérémonie de l'ouverture,
10:25ça a été très peu observé, à un moment donné, on voyait pendant la cérémonie de l'ouverture
10:30la devise de l'Union européenne, unie dans la diversité, mais qui était mise au moment où, justement,
10:36vous aviez des transgenres et des personnes de ces minorités sexuelles qui dansaient.
10:42Mais l'Union européenne, comme la France, ce n'est pas cela uniquement.
10:46C'est aussi le respect de valeurs fondamentales, c'est aussi le respect d'une histoire peut-être plus conservatrice.
10:52Et donc je pense que ce sur lequel il a voulu, je pense, insister Donald Trump,
10:58c'est de dénoncer le fait que ce wokisme excessif, non seulement s'attaque au modèle conservateur,
11:06chrétien, occidental, blanc, on peut le formuler comme on veut,
11:10mais en même temps, paradoxalement, c'est une machine de guerre contre la diversité,
11:16contre le respect de l'autre, contre la mise en valeur de sociétés plurielles dans des cadres d'unité et de valeurs communes.
11:24Est-ce que, du coup, vous pensez que Donald Trump a eu raison de s'en prendre à la cérémonie d'ouverture ?
11:28Alors, dans cette interview qui a été fortement relayée, Donald Trump a fait du Donald Trump.
11:35C'est-à-dire, il a fait de l'excessif, mais qui n'était pas dénué de raison.
11:39Alors, non, cette cérémonie n'était pas une honte.
11:43Pour moi, c'était une très belle cérémonie.
11:46Ça a été, je pense, salué en France et dans le monde comme étant un moment extraordinaire de valorisation de la ville de Paris.
11:55Je pense que tout le monde aura vu dans cette cérémonie que Paris est la plus belle ville du monde.
12:00Je pense que cette valorisation-là, elle est réussie.
12:03La dimension des sportifs aussi a été totalement réussie.
12:06Pour la première fois, une cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques est sortie des stades pour aller en ville.
12:12C'est totalement réussi. Donc, non, cette cérémonie n'était pas une honte.
12:15Mais en même temps, je trouve qu'il ne faut pas évacuer ce qu'a dit Donald Trump.
12:20Je pense que ce fait que le porte-parole, au-delà de nos frontières nationales,
12:25parce que nos débats qu'on a pu avoir en France, finalement, on se rend compte qu'ils ont traversé l'Atlantique
12:30et qu'aux États-Unis, ça a aussi beaucoup travaillé ceux qui ont vu ce spectacle,
12:36à savoir effectivement qu'il y a un excès de wokisme qui est en train, dans toute une population bobo-citadine,
12:43élitiste, de prendre un petit peu le pouvoir, notamment dans la société du spectacle,
12:48et que celle-ci ne correspond pas aux profondeurs de nos sociétés.
12:53Pour dire les choses autrement, on peut être conservateur et libéral,
12:57on peut être conservateur et aimer la diversité,
13:01et en même temps tenir à ce que le wokisme ne soit pas la nouvelle norme sociale à suivre bêtement par tout le monde.
13:09Merci beaucoup Michel Taub.
13:10Effectivement, Olivier Dardigolle, on entend ces critiques de Donald Trump.
13:13Est-ce que vous dites qu'il y a une part de raison ?
13:15Est-ce que c'est excessif, mais pas dénué de raison, comme dirait Michel Taub ?
13:19C'est passionnant de suivre l'élection aux États-Unis.
13:23Je suis toujours très intéressé de la manière dont les évangélistes, par exemple, soutiennent le candidat Trump,
13:29qui est bien sûr un modèle de vertu, et sa vie est une ode à des mœurs très régulières.
13:36Mais il faut choisir, cher Michel, parce qu'à la fois vous y voyez une œuvre wokiste,
13:42une machine de guerre contre la diversité, tout en disant que c'est un moment réussi.
13:47Je trouve que c'est un peu excessif et un peu déraisonnable.
13:50Pourquoi ? Je n'ai pas vu dans cette cérémonie, dont je conviens que des tableaux ont pu choquer,
13:58et je ne rangerai jamais ceux qui ont été réellement choqués,
14:02notamment par le tableau concernant la Seine et d'autres choses.
14:07Je ne les classerai jamais à l'extrême droite en disant que c'est l'épice froid.
14:11Tout le monde peut être gêné, choqué, sidéré.
14:14Mais je me demande, depuis que nous discutons de tout ça, dans notre pays tout est politique,
14:19là il y a une enflure autour de ce moment-là qui prend une dimension folle, d'après moi.
14:25Est-ce que les personnes chrétiennes qui ont, dans ce moment précis, regardé ce spectacle,
14:33ont véritablement ressenti, comme vous l'exprimez, ce haut-le-cœur ?
14:39Ou est-ce que ça a été un moment de malaise ?
14:43Je trouve que cette cérémonie a été réussie.
14:46Je ne vois pas une œuvre wokiste chez Céline Dion, chez les bâtisseurs de Notre-Dame,
14:52dans d'autres moments qui ont été, d'après moi, fabuleux, grandioses.
14:57Moi j'ai eu, sur certains moments, une véritable émotion.
15:00Le moment Draqueen a été un peu long, c'est sûr.
15:04Sur quatre heures de cérémonie, il peut y avoir des choses réussies
15:07et des choses qui étaient malheureusement pas bien calibrées.
15:11Mais sommes-nous raisonnables à installer un tel débat,
15:16avec une telle dimension de culture identitaire et culturelle,
15:20à partir de ce moment-là ? Je me pose la question.
15:24Vous allez répondre, Michel, après on finira le tour de table.
15:26Mais comme vous avez été interpellé, je vous laisse répondre.
15:28Non, je pense qu'un événement planétaire mérite qu'on s'y penche.
15:32Parce que je pense qu'effectivement, cette cérémonie fera date.
15:35Et que, je ne vous apprends rien, tout est signifiant.
15:38Le langage est signifiant. Et là, il y avait un langage.
15:41Et je pense effectivement qu'il y a eu certains excès,
15:44il y a eu aussi beaucoup d'oublis, il y a eu très peu de choses sur l'histoire de France,
15:48ils ont un décor extraordinaire, certes.
15:51Mais non, je pense que tout a beaucoup de sens.
15:54Et que les organisateurs de cette cérémonie y ont beaucoup travaillé.
15:57Moi, je regrette que Thomas Joly n'ait pas assumé les choix qu'il a fait.
16:01En disant, grosso modo, non.
16:03Mais parfois, l'œuvre dépasse son auteur.
16:06Donc peut-être que ce que beaucoup y ont vu n'était pas dans les intentions.
16:11Mais je pense que ça, au contraire.
16:13Moi, je pense que ça a du sens de se repencher sur cet événement,
16:16à la fois par son audience planétaire, à la fois parce qu'il a été extrêmement travaillé,
16:21et pas que par des organisateurs de spectacle,
16:23pas que par des amoureux de sport, mais aussi par des politiques.
16:27Et que donc, du coup, ces trois heures et demie de spectacle
16:30sont extrêmement signifiantes de ce que nous vivons dans nos sociétés.
16:34Après, moi, je ne rejette pas tout. J'ai parlé de la beauté.
16:37Moi, par exemple, sur la Révolution française, je pourrais en dire beaucoup.
16:40Je suis le fondateur de l'organisation Ensemble Côte-la-Peine de Mort,
16:43que j'ai quittée maintenant il y a longtemps.
16:46Mais le fait que la France ait donné au monde une déclaration universelle des droits de l'homme
16:51au moment même où elle coupait la tête d'un roi, et de sa femme en passant,
16:55et de beaucoup d'autres, c'est très signifiant.
16:58Et d'ailleurs, ce message global n'a pas été totalement restitué,
17:01parce que la déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen,
17:04on ne l'a pas vue pendant la cérémonie. Dommage.
17:06Ça aurait été bien peut-être de la mettre plus en exergue.
17:08Mais voilà. Donc moi, je pense que tout ça est signifiant.
17:11J'assume qu'il y ait des messages très forts, et par certains, trop forts.
17:14Rachel Gannes, comment il faut les interpréter, ces messages très forts, trop forts ?
17:18On fait toujours des mécontents. C'est-à-dire que quand on parle de certaines choses,
17:21on en oublie certaines, parce que si on refait toute l'histoire de France,
17:24la cérémonie dure des années.
17:26Et du coup, est-ce que finalement, il ne peut y avoir que des mécontents ?
17:29C'est-à-dire que la cérémonie parfaite, est-ce qu'elle peut vraiment exister sur ce type d'événement ?
17:33De toute façon, c'est les goûts et les couleurs.
17:36Moi, j'ai le sentiment qu'on va parler de la cérémonie d'ouverture
17:39jusqu'à la fin des Jeux paralympiques.
17:42Ah, peut-être après encore ?
17:44Non, mais juste pour revenir à l'instant.
17:46Déjà, moi, j'ai adoré ce mélange entre, évidemment, le patrimoine français,
17:51notre élan humaniste, universaliste, et en même temps, avec cette modernité,
17:57il y a eu des mélanges, des conjugaisons qui étaient très belles.
18:00Le symbole aussi de Spacer, le tube de Sheila, l'arrivée du disco en France, etc.
18:06Et ce n'était pas un espèce de gloobie boulega, de créolisation ou quoi.
18:10Il y avait vraiment un respect, en fait, de différentes esthétiques.
18:13Donc ça, j'ai trouvé ça bien.
18:15Mais après, pour revenir sur Donald Trump, qui répète sans cesse,
18:20ouverture d'esprit, ouverture d'esprit.
18:22Pardon, Donald Trump, ouverture d'esprit, pour moi, je ne vois pas trop le rapport.
18:25Après, je suis très étonnée.
18:27D'un côté, aux États-Unis, on a ce principe fondamental qui est
18:33donc la liberté, une liberté d'expression, mais qui va même au-delà de la nôtre.
18:38Et d'un autre côté, ce monsieur qui est offensé, alors même que véritablement,
18:44et cette offense, d'ailleurs, elle ressemble à l'offense
18:47dit des walkistes, qui sont offensés de tout, en fait, avec les microagressions, etc.
18:52Donc, on est finalement, avec Donald Trump, dans la même chose.
18:55Et puis, par ailleurs, on peut reprendre les mots de Donald Trump
19:00depuis son élection sur Haïti, où il avait dit que Haïti était un pays de merde,
19:05où il avait dit qu'il allait attraper les femmes, bon, je ne dirais pas, hein, voilà.
19:10Pareil, où il traitait des personnes, son of the bitch, etc., d'une grossièreté sans nom.
19:16Donc, pardon, moi, je veux bien avoir des leçons d'un dirigeant ou de quiconque,
19:20mais il faudrait aussi, de son côté, un peu d'exemplarité.
19:23En dernier mot, Philippe David, pour terminer ce tour de table,
19:26et avant de passer à votre édito, justement.
19:28La vision américaine n'a rien à voir avec la vision française.
19:31Aux États-Unis, le président prête serment sur la Bible,
19:34et sur les billets, quel que soit le montant, de 1 dollar à 1 000 dollars,
19:37je crois que c'est les plus gros billets, il y a marqué « In God We Trust ».
19:40Et pour eux, la laïcité est un concept totalement surréaliste.
19:44Bon, cependant, je suis d'accord qu'aujourd'hui, on va peut-être arrêter,
19:49pour reprendre Rachel, de parler de la cérémonie d'ouverture,
19:52quand on aura vu la cérémonie de clôture.
19:54Donc, on verra, c'est à la fin du bal qu'on paye les musiciens,
19:57peut-être que ça ne va pas durer jusqu'à la fin des JO paralympiques,
20:01tout dépendra de la cérémonie de clôture.
20:03Mais je pense qu'on en fait vraiment beaucoup.
20:05Moi, il y a des passages que je n'ai pas tellement aimés,
20:07je trouve qu'on en a fait beaucoup sur les femmes à barbe,
20:09et ce n'est pas trop mon truc,
20:11que les femmes représentées qui sortaient de la scène,
20:14S-E-I-N-E, évidemment, il y en a certaines qui étaient d'illustres inconnus,
20:18et il y en a d'autres que j'aurais bien aimé voir.
20:20Moi, je pense notamment à deux noms, Marie Curie, évidemment,
20:23la seule française à avoir eu deux prix Nobel,
20:25et j'ai pensé à une autre femme, comme mon ami,
20:27que des anticoloniales en avant, Geneviève de Galard,
20:30l'ange de Dien Bien Phu, qui venait de mourir,
20:32et qui avait été quand même une femme héroïque,
20:34qui était restée auprès des soldats qui mouraient jusqu'au dernier jour des combats.
20:37Par exemple, j'ai pensé à ces deux-là.
20:39Mais on ne va pas en reparler pendant encore 107 ans.
20:42– Justement, on va changer de sujet avec vous, Philippe David.
20:44Mais j'avoue qu'on va reparler d'un sujet dont on a déjà beaucoup parlé,
20:48la politique, avec une question à laquelle vous allez tenter de répondre,
20:51et bon courage, la macroniste, c'est-elle encore où elle habite ?
20:54– Absolument, oui, elle le dit.
20:56En cette période de départ en vacances, les français ont pour coutume
20:59d'utiliser leur GPS pour atteindre les lieux qu'ils ne connaissent pas.
21:02Le GPS, un outil qui n'a pas l'air de faire partie de la panoplie
21:06de l'ex-majorité présidentielle ou de la nouvelle minorité présidentielle,
21:10je ne sais pas comment il faut dire.
21:11– Donc, est-ce qu'on doit comprendre que, justement,
21:13le camp d'Emmanuel Macron, on va l'appeler comme ça,
21:15ça sera plus simple, navigue un peu à vue ?
21:17– Alors, si on naviguait à vue, ça irait,
21:19puisque la météo ces derniers jours est plutôt clémente,
21:22mais dans une situation politique inédite qui fait passer le brouillard de Londres
21:27pour un coucher de soleil sur la promenade des Anglais,
21:29on dirait plutôt, pour utiliser une métaphore équestre,
21:32qu'on avance à U et à Dia.
21:34– C'est-à-dire ?
21:35– C'est-à-dire qu'en deux jours, trois piliers de la majorité
21:38ont proposé deux orientations radicalement opposées
21:41en tentant, pour deux ministres démissionnaires,
21:43de nous vendre le Premier ministre qui pourrait être nommé
21:46à la fin des JO, Xavier Bertrand, hier.
21:49Gérald Darmanin a déclaré, je cite,
21:51« C'est un homme politique avec une très grande compétence,
21:54estimant que le président LRDO de France
21:56pourrait servir grandement la France. »
21:58Tandis qu'aujourd'hui, sur CNews, ce matin,
22:00au micro de Florian Tardif, Sabrina Agresti-Roubach,
22:03la secrétaire d'État démissionnaire,
22:05il faut toujours dire démissionnaire, c'est amusant,
22:07chargée de la ville, a affirmé, je cite,
22:09« que Xavier Bertrand est un grand républicain parmi les républicains. »
22:13Jusque-là, rien à redire, tout suit la ligne politique
22:16décrite par le président de la République,
22:18il y a une semaine jour pour jour, sur France 2,
22:21c'est-à-dire une alliance avec ou sans participation au gouvernement,
22:25avec les LR tendance Laurent Wauquiez.
22:27Seul problème, toujours hier, Pascal Canfin,
22:30écologiste converti au macronisme et ancien ministre de François Hollande,
22:34a déclaré, en prenant le contre-pied de ses deux camarades,
22:37je cite, « Maintenant, il faut créer des ponts
22:40et non ériger des murs avec le nouveau Front populaire
22:43pour que les discussions puissent formellement débuter.
22:46Le pacte législatif proposé par Laurent Wauquiez
22:49est un programme très à droite qui ne correspond pas
22:51au point d'équilibre d'ensemble.
22:53Bref, la majorité présidentielle est un bateau ivre
22:56qui ne sait pas où il va,
22:57tiraillé par les conflits entre les membres de l'équipage. »
23:00Mais est-ce qu'on peut recoller les morceaux ?
23:02Je ne crois pas, même si en politique,
23:04et comme disait Henri IV,
23:06pas loin comme notre ami Olivier d'Artigolles,
23:10« Paris vaut bien une messe »,
23:11formule actualisée par « Pour un Marocain, on peut bien se renier ».
23:16Je ne crois pas, car c'est une fracture
23:18entre les macronistes de gauche et les macronistes de droite
23:21qui est flagrante, une fracture, pardon, pas facture,
23:25plus visible par tant de tempêtes que par mer d'huile.
23:28Une fracture qui a commencé
23:30dès l'arrivée à l'Assemblée nationale des députés,
23:32puisque l'ancien président de la Commission des lois macronistes,
23:35Sacha Houllier, a tenté en vain de créer un groupe
23:38social-démocrate.
23:39Suite à son échec, il a décidé de siéger chez les non-inscrits.
23:43Sacha Houllier qui vient comme confins de la gauche,
23:45le DPS, en ce qui le concerne.
23:47Bref, entre les macronistes venant de la gauche
23:49et les macronistes venant ou proches de la droite,
23:52comme Darmanin ou Agressif-Roubach,
23:54le torchon brûle.
23:55En cette période d'été de Jeux olympiques,
23:57on serait tenté de dire, comme disait
23:59un grand commentateur de football,
24:01« Malheureusement disparus, ils ne passeront pas leurs vacances ensemble ».
24:04– Mais alors, est-ce que vous croyez à la potentialité
24:06d'une majorité alternative avec un gouvernement
24:09qui arrive à durer quelque temps ?
24:10– Moins que jamais.
24:12En effet, si les macronistes de gauche franchissent le Rubicon
24:15et refusent de soutenir un gouvernement Bertrand,
24:18ou qui que ce soit d'ailleurs avec le soutien de LR,
24:20il sera quasi impossible de faire passer les lois ou de gouverner.
24:24En cas d'alliance avec les sociaux-démocrates du PS,
24:27les plus droitistes de EPR,
24:29parce que maintenant c'est EPR, Ensemble pour la République,
24:32ils pourraient eux aussi franchir le Rubicon
24:34pour les mêmes causes.
24:35Et donc, conclusion, il n'y aurait de majorité
24:38dans aucun des deux cas.
24:39Le « mais en même temps » démontre là toutes ses limites.
24:42Le macronisme est né sur le « en même temps »,
24:44il risque de mourir sur « dû en même temps ».
24:47D'ailleurs, une alliance avec une partie de la gauche
24:49paraît plus que jamais improbable,
24:51puisque vu la situation financière de la France,
24:53il va falloir faire des mesures,
24:55c'était mon édito d'hier, qui vont faire très mal,
24:58avec non pas le SMIC à 1600 euros
25:00et le retour de la retraite à 60 ans,
25:02mais peut-être un SMIC qui ne bougera pas,
25:04et pourquoi pas, un passage à la retraite à 67 ans,
25:07puisque la loi votée à 64 ans n'est pas suffisante financièrement,
25:10une retraite à 64-7 ans,
25:12qui est en vigueur, ou va être en vigueur,
25:14en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie,
25:16encore au Danemark.
25:17En conclusion, Philippe ?
25:18Comme impossible n'est pas français,
25:20on peut toujours croire en la nomination d'un gouvernement
25:23après les Jeux Olympiques,
25:24mais ce sera très compliqué,
25:26vu la situation de la Macronie,
25:28qui ne sait plus où elle habite,
25:29et d'ailleurs, a-t-elle un jour su où elle habitait.
25:31Merci Philippe-David.
25:32C'est vrai qu'Olivier Dardigolle,
25:33là on voit en fait chacun qui va un peu de son idée,
25:35entre ceux qui désignent quelqu'un,
25:37qui veulent imposer à Emmanuel Macron,
25:39entre vous le disiez, Gérald Darmanin,
25:40ou Sabrina Gressy-Roubach,
25:41qui proposait Bertrand,
25:42d'autres qui proposent d'autres noms,
25:44c'est-à-dire que là on sent que c'est un peu,
25:46c'est un peu le cafouillage généralisé quand même.
25:48Oui, Henri IV avait su apaiser le pays.
25:50Absolument.
25:51Après les guerres de religion.
25:53Absolument.
25:54Ça lui a pris quelques années d'ailleurs.
25:56Et la Macronie a connu,
25:58avec les européennes et les législatives,
26:00pas mal de nuits de la Sainte-Marthélemie.
26:02C'est-à-dire que beaucoup sont restés sur le carreau.
26:04De quoi le macronisme et le nom,
26:07après ces sept années,
26:09c'est difficile de voir véritablement.
26:13Moi j'ai les souvenirs de la vacuité
26:15du discours de la réélection d'Emmanuel Macron,
26:17au second tour, après sa seconde élection.
26:20Mais, on a tous connu peut-être des flirts de l'été.
26:25Le flirt de l'été, au cours des dernières semaines,
26:28c'est donc le camp présidentiel qui essaye de regarder
26:31des LR comptables à table.
26:33On a vu la manière dont ça pouvait se jouer pour le perchoir.
26:36Reste que l'équation pour eux est insoluble,
26:39dans le sens où il faudrait véritablement
26:42une nouvelle forme de coalition,
26:45qu'Elisabeth Borne, rappelez-vous,
26:47n'avait pas réussi à trouver,
26:49alors qu'elle disposait d'un nombre beaucoup plus considérable,
26:52en ayant une majorité relative réelle.
26:56Là, Emmanuel Macron,
26:58et je pense que c'est une véritable faute,
27:00n'a pas tiré les enseignements des européennes
27:03et des élections législatives.
27:05Voilà un président qui,
27:08après une telle séquence politique,
27:11dit à ceux qui ont voté,
27:14mais y compris aux abstentionnistes
27:15qui regardent l'évolution de la situation politique,
27:17il ne s'est rien passé.
27:18Et moi j'ai le sentiment que,
27:20parce qu'on nous pose la question,
27:21qu'est-ce qui va se passer,
27:23comment les choses vont cheminer.
27:25Je crois, nous sommes certainement des accords là-dessus,
27:28qu'il y a aujourd'hui trois coalitions.
27:31La coalition en tête,
27:34avec un succès du Front républicain,
27:36mais qui ne veut pas dire qu'il y a une victoire
27:38pour le nouveau Front populaire.
27:39La coalition en tête et le nouveau Front populaire.
27:42La seconde coalition, c'est le camp présidentiel.
27:44La troisième, RN et Alliés,
27:47c'est donc la troisième.
27:49Il aurait dû véritablement, Philippe,
27:51appeler un dirigeant du nouveau Front populaire,
27:55la proposition qui est faite là,
27:56que cette coalition se présente devant l'Assemblée nationale.
28:00Il n'y aurait pas eu de majorité.
28:03Certainement que la censure tombait
28:04et on passait au scénario 2.
28:06Le fait de ne pas passer par cette case-là
28:08est d'après moi une erreur politique.
28:10Rapidement Philippe et après un mot de chacun.
28:12C'est vrai que, Michel Taubes,
28:13il y a eu aussi ce que disait Olivier Dartigolle
28:15et même certains disaient que peut-être
28:16que le président de la République réfléchissait en se disant
28:18« puisqu'un gouvernement, de toute façon,
28:20qui vient du nouveau Front populaire,
28:21ne durerait pas longtemps,
28:22pourquoi ne pas, entre guillemets, cocher cette case ? »
28:24De se dire « j'ai regardé... »
28:26Voilà, effectivement, c'est-à-dire qu'au moins,
28:27après, il n'y a plus de sujet
28:28et vous pouvez dire au nouveau Front populaire
28:30« non, le prochain Premier ministre ne viendra pas de chez vous
28:32puisque c'est la preuve qu'il sera renversé à chaque fois. »
28:34Parce que s'il nomme Mme Castet
28:38Premier ministre,
28:40elle aura un pouvoir important,
28:42bien que très encadré, je suis d'accord,
28:44de gouverner par décret,
28:46de prendre des décisions importantes
28:49qui seraient des décisions très très lourdes
28:51aux conséquences considérables pour notre pays
28:54et qui, à mon avis, rajouteraient
28:56une forme de débâcle économique
28:59au désarroi politique dans lequel nous sommes.
29:01En fait, là où je rejoins complètement
29:04ce que Philippe David a dit,
29:07c'est que, en fait, je pense qu'Emmanuel Macron,
29:10comme il y avait les Jeux Olympiques qui arrivaient,
29:12il s'est dit « bon, je renvoie à la fin août,
29:15ce que j'aurais dû faire tout de suite »
29:18et je pense effectivement qu'il risque, malheureusement,
29:21pour la France, de faire ce choix-là.
29:24Après, peut-être est-il en train
29:28d'essayer de convaincre une personnalité
29:30qui est un petit peu hors du champ politique
29:32de venir à Matillon,
29:35parce qu'effectivement, je pense qu'il n'arrivera pas.
29:37Les Français ont fait un vote
29:39complètement incroyable qui fait
29:41qu'aucun des trois blocs n'est en mesure
29:43de gouverner demain.
29:44Que ce soit un Premier ministre
29:46issu de la Macronie,
29:47issu du pseudo Nouveau Front Populaire
29:50ou issu, pourquoi pas, du Rassemblement National,
29:52il tombera dans les semaines qui suivent,
29:54c'est quasiment certain.
29:55Donc on est dans une impasse complète.
29:57C'est pour ça, moi, j'ai créé déjà un édito
29:59il y a presque trois semaines pour dire
30:01pourquoi ne choisirait-il pas
30:03si elle l'accepte une Christine Lagarde
30:05qui est une ancienne politique
30:07et qui, en même temps, est une grande technicienne,
30:09reconnue en plus pour, évidemment,
30:10son rayonnement international,
30:12d'essayer de trouver une issue.
30:13Parce qu'on est dans une impasse.
30:14Ce qui est certain, selon moi,
30:16c'est qu'on va se retrouver mi-août, fin août
30:18à la même situation qu'on a depuis trois semaines.
30:20Est-ce que vous diriez, Rachel Khan,
30:21qu'effectivement, Emmanuel Macron n'a pas
30:23tiré les enseignements comme les Olivier Tartigolles
30:25de ses élections et qu'il y a un petit côté
30:27en fait, rien ne change.
30:28Quand on voit qu'Yves-Elbrune Pivet, par exemple,
30:29a été réélu président de l'Assemblée,
30:31certains se sont dit tout ça, en fait, pour ça.
30:33Même si, évidemment, c'est plus un symbole.
30:35Mais il y a ce côté où les Français se disent
30:37être allé voter pour arriver avec une Assemblée
30:39qui ne change pas vraiment, c'est un peu frustrant.
30:41Ah oui, alors non, mais je partage pas tout à fait
30:45les propos qui ont été tenus.
30:47Parce que, justement, c'est l'inverse.
30:50Alors, effectivement, on a eu une dissolution
30:52qui prévoyait une clarification.
30:54Et on sait aujourd'hui que cette clarification,
30:56c'est que rien n'est clair.
30:57Ça, on le sait.
30:58Maintenant, je trouve que, finalement,
31:01de renvoyer la question aux Français
31:03et que les Français répondent en disant
31:06que nous, finalement, on punit la classe politique.
31:10Et parce que, justement, on est forts de notre démocratie.
31:13Et donc, est-ce que vous pouvez arriver,
31:15s'il vous plaît, à dialoguer entre vous, en fait.
31:18Et à surtout trouver un sens pour dépasser
31:22les enjeux et les défis qui s'offrent à nous aujourd'hui.
31:25Les enjeux nationaux et internationaux
31:27qui sont encore plus rudes.
31:29Moi, j'ai le sentiment que, justement,
31:31il faut laisser du temps au temps, c'est la petite phrase.
31:33Eh bien, j'ai le sentiment que,
31:35parce que le président de la République laisse du temps au temps,
31:38qu'il est éperdument conscient
31:40de ce qui se passe pour notre pays.
31:42Après, et ça, c'est d'un point de vue personnel,
31:44j'ai un petit problème sur la question des noms.
31:47Je préférerais avoir une vision politique élaborée,
31:51un véritable programme.
31:53On va marquer une courte pause
31:54et on se retrouve pour la deuxième partie de Face à l'info.
31:56On parlera notamment de l'héritage que vous nous laissez.
31:59C'est Jeux Olympiques.
32:00On en parlera avec Olivier Dartigot, là, tout de suite.
32:02De retour pour la deuxième partie de Face à l'info.
32:08On va reprendre l'émission avec vous, Olivier Dartigot.
32:11On va reparler de la cérémonie d'ouverture,
32:13mais surtout un petit peu de la suite,
32:15puisque la Vasque olympique,
32:16qui a marqué cette cérémonie d'ouverture,
32:17connaît un vrai succès populaire.
32:19Oui, elle a fait l'unanimité lors de cette cérémonie.
32:22C'est un moment inoubliable.
32:23Donc, son embrasement par Marie-Jo Pérec
32:25et Teddy Riner a marqué les esprits.
32:27Depuis, chaque jour, des milliers de visiteurs,
32:2910 000, vous vous rendez compte ?
32:31Le site dédié a été pris d'assaut.
32:33Viennent la découvrir, assister à la nuit tombante,
32:36à son envol dans le ciel parisien.
32:39Son concepteur Mathieu Lehanner a évoqué l'idée
32:42de pérenniser sa présence dans le paysage parisien
32:45au-delà des Jeux.
32:46Pour le designer, cet anneau flamme de 7 mètres de diamètre
32:49surmonté d'un ballon gigantesque de 30 mètres de haut
32:52et 22 mètres de diamètre est un hommage
32:54au premier vol en ballon à gaz gonflé à l'hydrogène
32:57effectué en décembre 1793
33:00dans ce même jardin des Tuileries.
33:03Pour la première fois dans l'histoire des JO,
33:05Paris 2024 et EDF se sont associés
33:07pour créer une flamme sans combustible fossile
33:11créée uniquement à partir d'eau et de lumière.
33:14C'est une véritable prouesse technologique.
33:17Les équipes d'EDF ont travaillé pendant près de 3 ans
33:19pour arriver à ce résultat.
33:20Je ne rentre pas dans les détails techniques,
33:22mais vous avez sur le site de la Flamme Olympique
33:25l'ensemble de la conception et c'est passionnant à suivre
33:28pour ceux qui s'intéressent à ces sujets.
33:30On va voir effectivement si la Vasque Olympique
33:32reste dans le jardin des Tuileries,
33:34mais vous vouliez nous parler aussi de la Tour Eiffel
33:36qui à l'origine n'était pas conçue pour rester toujours.
33:39Exact. Elle est aujourd'hui l'un des symboles forts des JO 2024
33:42avec les anneaux olympiques et l'interprétation
33:45par Céline Dion de l'hymne à l'amour.
33:47Mais la Tour a connu des heures bien plus tumultueuses.
33:50Elle a aussi été au cœur de polémiques et de controverses.
33:54En février 1887 paraît la célèbre protestation
33:58contre la Tour de M. Eiffel dans le journal Le Temps
34:01demandant aux responsables des travaux
34:03de l'exposition universelle de 1889 de tout arrêter.
34:07Le texte est signé par les grands noms
34:09du monde artistique et littéraire,
34:11le compositeur Charles Gounod,
34:13les écrivains Guy de Maupassant et Alexandre Dumafis,
34:16mais aussi par des architectes classiques
34:18comme Charles Garnier, celui qui a conçu l'Opéra Garnier.
34:22Je vous cite parce que c'est très bien troussé,
34:25très bien tourné cette lettre.
34:27On ouvre les guillemets.
34:29« Nous venons, écrivains, peintres, sculpteurs,
34:31architectes, amateurs, passionnés de la beauté,
34:33jusqu'ici intacts de Paris,
34:35protester de toutes nos forces,
34:37de toute notre indignation,
34:39au nom du goût français méconnu,
34:41au nom de l'art et de l'histoire français menacé,
34:44je ne fais référence à aucune actualité,
34:46contre l'érection en plein cœur de notre capitale
34:50de l'inutile et monstrueuse Tour Eiffel
34:54que la malignité publique,
34:56souvent empreinte de bon sens et d'esprit de justice,
34:58a déjà baptisé du nom de Tour de Babel. »
35:01La réponse maintenant de Gustave Eiffel.
35:04« Je crois pour ma part que la Tour aura sa beauté propre.
35:07Est-ce que les véritables conditions de la force
35:09ne sont pas toujours conformes aux conditions secrètes de l'harmonie ?
35:12Or, de quelles conditions ai-je eu avant tout
35:15à tenir compte dans la Tour ?
35:17De la résistance au vent ?
35:19Est-ce donc que les courbes des quatre arêtes du Monument,
35:22telles que le calcul les a fournies,
35:24donneront une grande impression de force et de beauté ?
35:27Il y a du reste dans le colossal,
35:29une attraction, un charme propre. »
35:32Vous voyez, on n'a pas attendu la cérémonie d'ouverture des JO
35:35pour discuter de ce qui est beau,
35:37de ce qui n'est pas, de ce qui touche,
35:39de ce qui ne touche pas.
35:41Quant à la Tour, elle ouvre au public le 15 mai 1889
35:44et connaît d'emblée un grand succès populaire,
35:47comme pour la flamme olympique.
35:49Les publics français et étrangers lui réservent un accueil triomphal,
35:52dégonflant aussitôt toutes les précédentes polémiques.
35:56Quelques artistes détracteurs feront même amende honorable
35:59et la Tour est définitivement adoptée dans le cœur des Parisiens,
36:02fiers de ce symbole de modernité.
36:04Et justement, est-ce que les anneaux olympiques
36:06qui sont sur la Tour Eiffel vont rester ?
36:08L'idée a été avancée par Anne Hidalgo,
36:10mais ces anneaux de 22 m de large,
36:1215 m de haut et 9 m de diamètre par anneau,
36:15vont-ils réellement pouvoir rester accrochés à la Tour ?
36:18Il peut exister des problèmes techniques, nous verrons.
36:21Rappelons l'origine des anneaux olympiques.
36:23Sur le drapeau olympique, 5 anneaux sont entrelacés
36:26en deux rangées superposées, un bleu, un jaune, un noir,
36:29un vert et un rouge, le tout sur un fond blanc.
36:32Des couleurs représentant, selon les propres mots
36:34de Pierre de Courbertin,
36:36celles de tous les drapeaux nationaux
36:38qui flottent à travers l'univers.
36:40C'est ce qui conteste le fait qu'il y a dans l'olympisme
36:42de l'universalisme.
36:44En effet, au moins une de ces couleurs était présente
36:47dans le drapeau de chaque pays lors de la création du drapeau.
36:50Ainsi, contrairement aux idées reçues,
36:52les couleurs des anneaux ne se rapportent pas
36:54aux différents continents.
36:56Seuls leurs nombres, 5, s'y réfèrent.
36:58Merci beaucoup Olivier Dartigold.
37:00Philippe David, est-ce qu'effectivement ça peut être
37:02une bonne idée de se dire que c'est symbole ?
37:04Il y a peut-être les problèmes techniques,
37:06comme le disait Olivier Dartigold sur les anneaux olympiques,
37:08mais cette vasque olympique, est-ce qu'il faut la laisser
37:10peut-être un peu plus longtemps pour que tout le monde
37:12sache que les billets ont été pris d'assaut,
37:14voire peut-être véritablement de manière pérenne ?
37:16Pourquoi pas de manière pérenne ?
37:18Je crois que c'est plutôt sympathique.
37:20On sera obligé de l'éteindre, parce qu'on éteint la flamme olympique
37:22le jour de la cérémonie de clôture, théoriquement.
37:24Mais même si on pouvait après la rallumer
37:26avec l'accord du CIO, ce serait très bien.
37:28Je tiens à rappeler une chose sur la tour Eiffel.
37:30C'est très intéressant ce que disait Olivier.
37:32Comme d'habitude, c'est que la tour Eiffel
37:34avait également une vertu patriotique
37:36à montrer au monde entier en 1889.
37:38Parce qu'on était à l'époque
37:40où l'Alsace-Moselle avait été annexée
37:42par l'Allemagne, et la tour Eiffel
37:44a été fabriquée exclusivement
37:46en acier lorrain, de la partie
37:48de la Lorraine qui était restée française.
37:50Et il faut rappeler que quand il y a eu
37:52le plan acier du gouvernement Mauroy
37:54en 1984, de mémoire,
37:56qui décrétait qu'on allait fermer
37:58beaucoup d'usines sidérurgiques, les Lorrain
38:00étaient devenus avec des bouts d'acier en disant
38:02c'est cet acier qui a fait la tour Eiffel ici.
38:04Je crois même qu'ils avaient manifesté au pied de la tour Eiffel.
38:06Donc il y avait cet aspect aussi
38:08hautement patriotique de montrer que toute
38:10l'Alsace-Lorraine n'avait pas été annexée
38:12par l'Allemagne. Mais je crois que c'est quand même
38:14une bonne chose, si on peut le garder, je trouve ça
38:16plutôt esthétique. Les anneaux olympiques,
38:18très bien, mais alors quand il y aura d'autres
38:20grands événements, est-ce qu'on laissera les anneaux
38:22olympiques pour les remettre après ?
38:24Ça je ne sais pas.
38:26J'ai d'ailleurs été assez déçu par
38:28des gens que j'aimais bien, comme Maupassant, etc.,
38:30qu'ils aient pu dire ça sur la tour Eiffel.
38:32– Une réaction très très vive.
38:34– Michel, qu'est-ce que vous pensez du fait de dire
38:36ce symbole sur le long terme ?
38:38Comme le disait Philippe,
38:40c'est plutôt esthétique et puis ça pourra nous rappeler
38:42effectivement qu'on a eu les JO, etc.
38:44– Moi j'ai beaucoup apprécié
38:46cette comparaison, cette analogie
38:48entre la tour Eiffel et cette vasque olympique.
38:50Ça lui donnera peut-être
38:52l'élan pour justement
38:54être conservé par les
38:56parisiens.
38:58L'alliance entre la technologie,
39:00l'art et la culture,
39:02c'est ça qui est extraordinaire.
39:04Ça a été le cas avec la tour Eiffel
39:06parce que c'était une prouesse technologique
39:08fantastique et vous nous avez expliqué
39:10que la vasque olympique, c'était une prouesse technologique
39:12et ça donne en fait à la dimension
39:14artistique une force,
39:16une puissance et peut-être
39:18une raison de perdurer beaucoup plus forte.
39:20D'ailleurs, la tour Eiffel,
39:22une des choses qui a sauvé la tour Eiffel,
39:24c'est qu'elle a été
39:26le lieu de
39:28développement de la
39:30radio télégraphiste.
39:32L'utilisation des ondes sonores
39:34grâce à la hauteur de la tour Eiffel
39:36a été décisive pour la rendre indispensable.
39:38Et d'ailleurs, le destin,
39:40j'ai pas trouvé la date, je vous prie de m'en excuser,
39:42mais il y a eu un vote
39:44dans les dix premières années
39:46d'existence de la tour Eiffel pour savoir si
39:48elle devait être démontée. Et c'est à une
39:50voix près que des ingénieurs,
39:52des grands spécialistes pas du tout connus
39:54qui devaient voter sur le destin de la tour Eiffel
39:56ont décidé de la maintenir.
39:58Heureusement qu'ils ont fait
40:00le bon choix. C'est vrai Rachel, quand on voit
40:02cette comparaison
40:04avec la tour Eiffel, on se dit que
40:06effectivement, des siècles après, des années
40:08après, on se dit parfois que ce qui a été
40:10à l'époque l'objet de polémiques devient
40:12totalement normal. Et on se dit effectivement, là on disait qu'on
40:14parlait beaucoup de la cérémonie d'ouverture, d'un certain nombre de symboles,
40:16on imagine que dans des années on en parlera
40:18évidemment différemment et qu'on sera peut-être content
40:20d'avoir gardé la vasque olympique qui est effectivement
40:22plutôt jolie, ça fait des très belles photos, on les a tous vues,
40:24notamment sur les réseaux sociaux. Pour les parisiens
40:26comme pour les touristes qui viendront à Paris,
40:28ça peut être quelque chose de plus à aller visiter.
40:30Oui, et j'ai trouvé
40:32l'édito d'Olivier très émouvant
40:34en fait. Parce que
40:36on se dit que finalement,
40:38ces créateurs, ces scientifiques,
40:40les personnes qui recherchent
40:42d'aller vers de l'esthétique,
40:44vers autre chose, qui tracent
40:46d'autres chemins en fait,
40:48sont très souvent critiqués. Alors ça
40:50vaut sur les œuvres
40:52matérielles mais aussi sur l'immatériel.
40:54Un Mozart a été extrêmement critiqué,
40:56Piaf aussi.
40:58Donc en fait, ça remet finalement
41:00ce qu'est la recherche
41:02du beau au centre.
41:04Et puis alors, vous parliez
41:06de cette tour Eiffel avec l'Alsace-Lorraine
41:08et aujourd'hui le symbole c'est que
41:10des morceaux de tour Eiffel puissent se retrouver dans les médailles.
41:12Donc en fait, on a quelque chose
41:14de l'ordre de l'héritage, du transcendantal,
41:16de ce qui nous dépasse, de ce qui va rester
41:18après nous et je trouve ça vraiment très beau.
41:20Allez, on va changer de sujet justement
41:22avec vous Rachel Gann parce que ce soir, vous vouliez
41:24nous parler d'un grand homme.
41:26Absolument. Alors, j'ai
41:28trois petites phrases pour vous.
41:30C'est le moment du couillon.
41:32Donc,
41:34petite citation, la démocratie
41:36c'est le gouvernement du peuple
41:38exerçant la souveraineté sans entrave.
41:40Ou encore, la laïcité
41:42c'est la liberté de conscience,
41:44c'est l'égalité des droits pour tous les citoyens
41:46quelles que soient leurs croyances.
41:48Ou enfin,
41:50et celle-là je l'adore,
41:52ne peuvent changer les choses,
41:54ils changent les mots.
41:56C'est très beau.
41:58Jean Jaurès.
42:00C'est d'une modernité.
42:02Il y avait un indice sur le centre de rédaction
42:04pour ceux qui ne l'avaient pas vu.
42:06Jean Jaurès,
42:08donc assassiné effectivement le 31
42:10juillet 1914
42:12qui repose
42:14au Panthéon, assassiné par
42:16une personne
42:18bien nommée,
42:20un homme vilain, on apprend ça à l'école,
42:22au Café du Croissant.
42:24Et en fait, aujourd'hui,
42:26c'est une figure emblématique
42:28qui reste
42:30ce socialisme, une figure de la République
42:32qui est tout à fait
42:34toujours rappelée
42:36mais très étonnamment
42:38à la fois par la droite mais aussi par la gauche.
42:40Donc, voilà.
42:42Oui, parce qu'effectivement ce qu'on voit c'est que cette figure
42:44comme d'autres d'ailleurs, à droite, à gauche, les extrêmes,
42:46tous en fait s'en revendiquent.
42:48Alors, ça me fait penser un peu de manière
42:50plus contemporaine au général
42:52de Gaulle ou bien à
42:54Simone Veil et c'est très étonnant
42:56parce que dans notre monde, 2024,
42:58où tout doit être
43:00clivant, où tout doit faire le buzz,
43:02eh bien,
43:04Jaurès continue de, enfin, fédère
43:06et malgré
43:08des idéologies
43:10divergentes. Parce que justement,
43:12comment cette figure historique
43:14peut rassembler des idéologies qui sont
43:16parfois totalement à l'opposé ?
43:18Complètement. Eh bien, je crois que c'est parce que c'est un symbole
43:20effectivement très fort
43:22à la fois de justice sociale, de paix,
43:24de démocratie,
43:26un symbole aussi d'éducation.
43:28Aujourd'hui, en France,
43:30on a 429
43:32établissements scolaires qui portent
43:34le nom de Jean Jaurès,
43:36qui arrivent juste après Jules Ferry
43:38et Prévert mais avant Jeanne
43:40d'Arc et Saint-Exupéry.
43:42Il était aussi
43:44debout pendant l'affaire Dreyfus,
43:46fondateur du journal
43:48L'Humanité,
43:50opposant à la guerre,
43:52contre l'Allemagne notamment.
43:54Et puis, il avait cette lutte
43:56chevillée au corps pour les droits des travailleurs
43:58et une autre,
44:00qui fait beaucoup de débats aujourd'hui,
44:02la laïcité. Mais il avait cette particularité
44:04d'être un fervent militant
44:06pour la laïcité et dans le même
44:08mouvement, d'être un croyant.
44:10Pour moi,
44:12c'est un symbole
44:14de cette République,
44:16de la justice sociale,
44:18de l'unité nationale.
44:20C'est marrant
44:22à quel point ce symbole est fort
44:24et ça peut se lire dans une carte
44:26de métro puisqu'il y a
44:28deux Jaurès dans notre métro.
44:30Il y a le Jaurès au nord
44:32de Paris et le Jaurès
44:34Boulogne-Jean Jaurès.
44:36Est-ce que vous êtes un peu
44:38frileuse à l'égard de toute cette
44:40récupération politique ?
44:42Oui, parce qu'en fait, j'ai le sentiment
44:44qu'aujourd'hui, on est habitué dans notre société
44:46de consommation,
44:48à faire ce qu'on appelle dans le monde
44:50anglo-saxon, du pick and choose.
44:52Quelque chose par menu.
44:54On ne voit plus la personne dans son intégralité.
44:56C'est assez surprenant
44:58cette appropriation d'une personne
45:00qui a tant apporté à la France.
45:02D'un côté, au niveau
45:04de la gauche, de l'extrême-gauche,
45:06on aime Jean Jaurès pour les questions de lutte
45:08contre les inégalités, de lutte contre
45:10le capitalisme. Et plus
45:12à l'extrême-droite, enfin à l'extrême-droite,
45:14à l'ultra-droite,
45:16finalement, on voit dans Jean Jaurès
45:18le patriotisme,
45:20l'attachement
45:22à la nation.
45:24Il faut vraiment être vigilant, surtout lorsque l'on parle
45:26de nos morts, qui ont apporté
45:28autant, sur les raccourcis
45:30parce que le message original de
45:32Jaurès se perd, se dilue,
45:34se noie, pour
45:36légitimer des positions à des fins
45:38finalement électoralistes.
45:40Donc, il y a
45:42quand même des explications à cela.
45:44C'est que Jean Jaurès
45:46n'était pas quelqu'un de clivant.
45:48C'est quelqu'un qui voulait
45:50fédérer, qui n'était pas sectaire.
45:52Et qui, finalement, dans
45:54toutes ses batailles, lorsqu'on le lit,
45:56qui se rapproche en fait de l'universalité,
45:58de l'universel. Alors je sais que
46:00le mot est un peu dévoyé aujourd'hui.
46:02Mais je crois aussi, surtout, que son humanisme,
46:04ce qu'il a voulu faire,
46:06sa défense des droits fondamentaux,
46:08elle est incarnée
46:10dans quelque chose qui nous manque peut-être aujourd'hui.
46:12C'est le courage.
46:14Et que finalement, tout ce
46:16panel politique de droite,
46:18de gauche, en passant par le centre,
46:20finalement, aimerait
46:22s'approprier, j'ai le sentiment, cette forme
46:24de courage. Il avait cette puissance
46:26de la pensée
46:28et qui effectivement nous fait du bien
46:30dans ce contexte actuel,
46:32d'une modernité rare.
46:34Alors je me dis, en tant qu'héritier
46:36de Jean Jaurès,
46:38qu'il faudrait vraiment le relire,
46:40le lire, le comprendre,
46:42pour être à la hauteur de son
46:44héritage. Et je terminerai peut-être
46:46par une citation, comme j'ai commencé.
46:48Il ne faut avoir
46:50aucun regret pour le
46:52passé, aucun remords pour le présent
46:54et une confiance inébranlable
46:56pour l'avenir.
46:58– Merci beaucoup, Rachel Kahn. C'est vrai que,
47:00Philippe David, il y a des figures comme ça,
47:02historiques, vous avez cité aussi le général De Gaulle
47:04parce que c'est aussi ça, où en fait, tous les partis politiques
47:06qui n'ont rien en commun s'en réclament.
47:08Tout le monde se réclame de De Gaulle, tout le monde
47:10se réclame de Jaurès. – Même ceux qui disaient
47:12pique-pente de De Gaulle, parce que je rappellerai quand même
47:14que Mitterrand, dans le coup d'État permanent,
47:16écrivait De Gaulle, ce caudillot,
47:18ce douché, ce fureur. Il le comparait
47:20quand même à Mussolini, Franco ou Hitler,
47:22donc ce n'est quand même pas très valorisant.
47:24Ou même le parti communiste qui
47:26avait des affiches, De Gaulle, c'est le fascisme.
47:28Jaurès, je crois que c'est très différent.
47:30Jaurès, ce qui reste avant tout,
47:32pour moi, de Jaurès, c'est la lutte des mineurs
47:34de Carmeau, notamment, puisqu'il était député
47:36de Carmeau, dans le terme qu'il avait défendu.
47:38Parce que malheureusement, je suis convaincu,
47:40alors je ne suis pas historien, mais je suis passionné
47:42d'histoire, que Jaurès, cet été
47:44assassiné ou pas, la première guerre mondiale
47:46aurait eu lieu, parce que l'Allemagne avait
47:48décidé d'attaquer la France. Et donc, c'était
47:50inéluctable. On avait un tandem
47:52à la tête de l'exécutif, qui était Raymond
47:54Poincaré, Président de la République.
47:56Mais le Président de la République n'avait pas le pouvoir,
47:58parce que c'était le Président du Conseil
48:00qui décidait, qui était Lorrain,
48:02et qui donc, lui, faisait partie de ceux
48:04qui voulaient récupérer, à top prix, l'Alsace-Lorraine.
48:06Et un Président du Conseil qui s'appelait
48:08René Viviani, qu'on a un peu oublié dans
48:10l'histoire, puisque si on fait un micro-trottoir,
48:12je pense que personne ne connaît René Viviani,
48:14qui n'était pas pour la guerre.
48:16Viviani n'était pas pour la guerre. Mais l'Allemagne
48:18avait décidé de nous attaquer.
48:20L'Allemagne voulait dominer l'Europe,
48:22ça ne datait pas de maintenant, ça datait,
48:24je pense, à 1866, la bataille
48:26où ils battent les Autrichiens, la bataille de Sadois.
48:28Ensuite, avec la DPHD,
48:30ça va pas refaire toute l'histoire, ils veulent
48:32anéantir la France dans la guerre de 70,
48:34en provoquant la France pour
48:36déclarer la guerre. Et là, ils voulaient mettre la main
48:38sur l'Europe. Et c'était
48:40quelque chose de terrible. C'était un destin
48:42terriblement tragique, Jaurès.
48:44Un destin terriblement tragique. Mais souvent,
48:46les destins tragiques sont de beaux destins.
48:48– C'est vrai qu'Olivier Dardigolle, on se dit, si ces figures
48:50historiques voyaient aujourd'hui quelles parties
48:52se revendiquent de leur héritage,
48:54ils se demanderaient un petit peu comment
48:56c'est possible, parce qu'on voit effectivement
48:58une mode de se dire qu'on se revendique
49:00de grandes figures historiques qui parlent à tout le monde,
49:02ça fait joli, mais alors sur le fond, comme le disait
49:04Rachel Kahn, on peut toujours piocher quelles parties
49:06par là, quelques idées qui peuvent nous correspondre,
49:08mais quand même sur l'héritage complet, il faut oser.
49:10– La dernière citation donnée par Rachel
49:12est celle qui me touche le plus.
49:14Il y a beaucoup de phrases
49:16fortes de Jaurès qui sont
49:18reprises parfois même comme des marronniers,
49:20mais il faut en effet aller retrouver
49:22l'œuvre de Jaurès dans sa dimension politique
49:24et dans sa dimension journalistique.
49:26C'était un grand
49:28journaliste
49:30qui aimait
49:32plus que tout le vrai
49:34débat d'idées, en essayant chaque fois
49:36de convaincre.
49:38Il y a une…
49:40dans le discours à la jeunesse
49:42prononcé à Albi,
49:44il y a tout un passage
49:46sur le courage
49:48d'aller par exemple
49:50à l'idéal et de comprendre le réel.
49:52Bien souvent dans notre vie politique
49:54chahutée, médiatique, où on passe
49:56d'un sujet à un autre, dans une forme
49:58de zapping permanent, nous avons
50:00souvent du mal à comprendre
50:02le réel. Et donc
50:04il y a dans l'œuvre de
50:06Jaurès une application
50:08à dire les choses
50:10comme elles sont et à s'engager,
50:12à proposer un chemin
50:14qu'on peut partager ou pas.
50:16Et l'autre beau texte,
50:18c'est son premier édito
50:20dans le journal L'Humanité
50:22en Avil
50:241904, et l'édito
50:26c'est notre but, et il évoque
50:28justement l'humanité.
50:30Et il dit en quoi elle est brisée,
50:32et ce qu'il faut. Il parle à l'époque bien sûr
50:34de l'antagonisme des classes.
50:36Il aurait certainement aujourd'hui des paroles
50:38sur les travailleurs ubérisés, Jaurès.
50:40Mais il y a
50:42quelque chose de très fécond toujours dans sa pensée
50:44et d'exceptionnellement
50:46moderne.
50:48Il a des phrases
50:50et des moments
50:52où on a vraiment le sentiment
50:54que c'est ce que nous vivons à l'instant
50:56même. Donc c'est
50:58toujours une invitation
51:00à découvrir ou à
51:02redécouvrir Jaurès.
51:04Quand on voit
51:06les hommes politiques de cette époque,
51:08Jaurès, Clémenceau,
51:10Jules Ferry,
51:12même s'il était guerrier, Paul Desroulèdes,
51:14etc. Désolé, c'était d'un autre niveau qu'aujourd'hui.
51:16Et c'est surtout la passion du dialogue.
51:18Il s'en mettait plein la tête
51:20à l'imparfait du fube jonctif.
51:22Dans le pseudo Nouveau Front Populaire,
51:24il y en a certains qui osent comparer Léon Blum
51:26à certains dirigeants
51:28du pseudo Nouveau Front Populaire.
51:30Concernant Jaurès, c'était évidemment
51:32un grand tome
51:34utopiste
51:36entre
51:38idéal et utopie, je dirais.
51:40Il a été quand même
51:42entre les dirigeants qui se
51:44bataillaient, comme l'a rappelé
51:46Philippe David, entre faire la guerre
51:48ou ne pas faire la guerre. C'était un grand pacifiste.
51:50Il s'est battu pour essayer d'éviter
51:52le déclenchement de la guerre, peut-être
51:54de façon un peu utopiste. En tous les cas, son
51:56assassinat a
51:58convaincu.
52:00Mais quand même, il était dans
52:02le camp des pacifistes. Et son
52:04assassinat, d'ailleurs, a accéléré l'engagement
52:06de toute la gauche française dans l'Union
52:08sacrée pour faire la guerre.
52:10Et juste une date aussi, cet éditoire
52:12est d'autant plus à point nommé que sa
52:14panthéonisation date de
52:161924. C'est exactement
52:18il y a un siècle. Donc c'est
52:20important de le souligner.
52:22On va terminer avec vous, Michel Thaube, puisqu'on va parler
52:24de ce qui s'est passé au Venezuela.
52:26Vous vouliez effectivement évoquer cet événement
52:28important, qui certes se déroule en
52:30Amérique latine, mais ne manque pas d'avoir des échos
52:32notamment sur la politique française.
52:34Je le disais tout à l'heure dans le sommaire
52:36au Venezuela, le leader d'extrême-gauche
52:38Maduro est réélu dans des conditions
52:40fort contestables. Et il a surtout
52:42un ami proche en France, Jean-Luc Mélenchon,
52:44qui est dans un de ses soutiens les plus actifs.
52:46Michel. Tout à fait. Alors d'abord, je voulais
52:48vous remercier de me permettre de parler un peu d'Amérique
52:50latine, parce que je trouve qu'on n'en parle pas souvent dans
52:52l'actualité. Et notamment pour une raison très
52:54précise, c'est que les sud-américains
52:56sont très francophiles.
52:58Très francophiles. Et toujours à l'écoute
53:00de ce qui se passe en France, de ce qui se dit
53:02en France. Et ce qui est dramatique,
53:04c'est que les Français ne le savent pas
53:06ou feignent de l'ignorer. D'ailleurs,
53:08nos présidents de la République sont très rarement allés
53:10en Amérique latine, en visite officielle.
53:12Et c'est fort dommage, parce que
53:14il y a tout un continent qui est très francophile.
53:16Et si on en
53:18tenait plus compte, peut-être que
53:20notamment pour le commerce extérieur de notre
53:22pays et notre rayonnement international,
53:24ce serait
53:26une bonne chose. Ensuite,
53:28l'actualité n'impacte pas souvent la vie de
53:30la politique française. Mais là, effectivement, on a un pays,
53:32Venezuela, dont on parle
53:34très peu, et qui
53:36influe beaucoup sur la politique française, parce que
53:38nous avons un leader politique qui s'appelle Jean-Luc Mélenchon,
53:40qui se réclame depuis des années
53:42et qui l'assume de son
53:44inspiration chabésienne, c'est-à-dire
53:46le prédécesseur de l'actuel
53:48président Maduro, et
53:50dont il considère qu'il est un de ses principaux
53:52inspirateurs. Alors, ce qui s'est passé cette semaine,
53:54c'est qu'il y a eu des élections présidentielles
53:56au Venezuela, et que le
53:58successeur d'Hugo Chavez,
54:00Maduro, qui est au président
54:02de la République depuis 2013,
54:04depuis bientôt 10 ans,
54:06a été réélu au terme d'une
54:08élection très largement truquée.
54:10Il a été, selon les
54:12autorités vénézuéliennes, élu
54:14avec 51% des voix.
54:16Tous les observateurs de l'opposition,
54:18dirigés par Edmundo Gonzalez
54:20Urrutia, prétendent avoir
54:22été élus avec plus de 70% des voix.
54:24Les Etats-Unis,
54:26l'Union Européenne,
54:28le Chili et d'autres pays sont
54:30vent debout pour protester contre
54:32ce véritable, ce que moi j'appelle un coup d'État
54:34permanent, parce que Maduro est au pouvoir
54:36depuis maintenant 10 ans de façon totalement
54:38illégitime, et pour
54:40s'en convaincre définitivement,
54:42seule la Chine, la Russie et Cuba
54:44ont félicité Maduro pour son
54:46élection, encore une fois
54:48qu'il y ait une élection
54:50largement truquée. Et donc, Jean-Luc Mélenchon
54:52se dit inspiré par
54:54ce pays-là.
54:56Mais pourquoi justement, Jean-Luc Mélenchon a une telle passion
54:58à la fois pour Chavez, mais aussi pour le Vénézuélien ?
55:00Alors, je pense que la
55:02vérité du mélenchonisme,
55:04elle est à Caracas.
55:06Et elle est dans l'oeuvre, effectivement,
55:08du prédécesseur
55:10d'Hugo Chavez,
55:12du prédécesseur de l'actuel président
55:14Maduro, qui est Hugo Chavez. Alors Hugo Chavez
55:16a présidé au destin du Vénézuélien
55:18de février 1999
55:20à mars 2013.
55:22Pendant 13 ans.
55:24Il avait tenté de prendre le pouvoir par un coup d'État
55:26déjà en 1992.
55:28Il avait échoué. Ensuite, il avait
55:30créé un parti politique et il s'était
55:32un peu fondu dans le jeu politique
55:34national. Et donc,
55:36il a été élu président du Vénézuélien
55:38en 1999.
55:40Dès qu'il est arrivé au pouvoir,
55:42Hugo Chavez a modifié
55:44la constitution vénézuélienne.
55:46Modifiant, j'ai envie de dire,
55:48à l'image de ce qu'il voulait faire de son pays.
55:50Et il a instauré
55:52un système socialiste d'accaparements,
55:54de confiscation des pouvoirs
55:56et des richesses du pays.
55:58Il faut savoir que le Vénézuélien a été,
56:00je suis obligé de parler au passé,
56:02une grande puissance pétrolière.
56:04Ce qu'elle est toujours. Mais malheureusement,
56:06en dépeçant
56:08le système politique et économique de son pays,
56:10Hugo Chavez a ruiné
56:12véritablement l'économie du Vénézuélien
56:14en posant
56:16d'énormes problèmes, notamment pour
56:18exploiter ses richesses pétrolières.
56:20Et donc, son socialisme
56:22bolivarien,
56:24parce qu'il lui-même, Hugo Chavez,
56:26s'en réclamait comme Jean-Luc Mélenchon
56:28de la révolution bolivarienne,
56:30il a un peu ruiné son pays.
56:32Et Maduro est arrivé en pouvoir
56:34sur une confiscation prolongée
56:36du pouvoir, ce que moi j'appelle
56:38un coup d'état permanent.
56:40Et ce qui est effectivement
56:42problématique, c'est que
56:44Jean-Luc Mélenchon vaut une véritable passion
56:46pour Hugo Chavez. Lorsqu'il était au pouvoir,
56:48je n'ai pas réussi à compter
56:50combien de voyages a fait Jean-Luc Mélenchon
56:52au Vénézuélien.
56:54Et lorsqu'il venait
56:56en France, Hugo Chavez,
56:58il rencontrait systématiquement Jean-Luc Mélenchon.
57:00Et je trouve que
57:02l'adhésion
57:04idéologique
57:06de Jean-Luc Mélenchon
57:08à la révolution bolivarienne,
57:10à ce socialisme du
57:1221ème siècle, tel que Hugo Chavez
57:14voulait l'instaurer au Vénézuela
57:16et bien au-delà, est véritablement
57:18le nœud gordien
57:20de l'idéologie de Jean-Luc Mélenchon.
57:22Mais pourquoi ce qui se passe à Caracas
57:24est si important à la fois pour la France
57:26et plus particulièrement pour Jean-Luc Mélenchon ?
57:28Je disais tout à l'heure qu'entre l'Amérique latine
57:30et la France, il y a des points
57:32communs, que les élites
57:34sud-américaines ont souvent regardé
57:36du côté de Paris et de la France
57:38ce qui se passait.
57:40Et ça a été le cas tout au long du
57:4220ème siècle. Et c'est vrai que
57:46en France, nous vivons
57:48à gauche depuis un siècle
57:50ce qui s'est vécu en Amérique latine
57:52pour ce qui est du socialisme
57:54en Amérique latine. Je m'explique,
57:56on parlait de Jaurès,
57:58s'il avait survécu,
58:00il aurait certainement participé
58:02au congrès de Tours en 1920
58:04qui a été le moment fondateur
58:06pour la gauche française,
58:08à savoir la scission entre les
58:10communistes, marxistes,
58:12socialistes et on va dire
58:14les futurs sociodémocrates.
58:16La vieille maison.
58:18Ce que moi j'appelle sociodémocrates
58:20et beaucoup plus libéraux.
58:22Et en fait, cette fracture du congrès de Tours a traversé
58:24tout le 20ème siècle.
58:26Mais ce qui est très important, c'est que
58:28pourquoi Jean-Luc Mélenchon est si important
58:30pour la gauche ? C'est qu'en fait, pendant
58:3240-50 ans,
58:34c'est la social-démocratie qui a pris le pouvoir
58:36à gauche en France
58:38comme elle avait pris le pouvoir
58:40dans beaucoup de pays sud-américains.
58:42Et Jean-Luc Mélenchon a réussi ce tour de force
58:44à redonner de la puissance
58:46et j'ai envie de dire
58:48une primauté politique
58:50à cette gauche socialiste,
58:52révolutionnaire, marxiste
58:54et bolivarienne. Parce qu'encore une fois,
58:56je pense que Jean-Luc Mélenchon s'est
58:58beaucoup inspiré de l'œuvre
59:00entre guillemets, d'Hugo Chavez.
59:02Il lui a d'ailleurs emprunté
59:04certains slogans, le pouvoir au peuple.
59:06Il a beaucoup lu, écouté,
59:08discuté avec Hugo Chavez.
59:10Et donc, ce qui se passe aujourd'hui au Venezuela,
59:12sans vouloir trop caricaturer,
59:14c'est un petit peu ce que
59:16pourrait nous annoncer Jean-Luc Mélenchon
59:18si demain, dans toute hypothèse,
59:20il arrivait au pouvoir. C'est-à-dire
59:22un socialisme révolutionnaire,
59:24insurrectionnel,
59:26qui vise à une confiscation
59:28du pouvoir par une élite,
59:30soi-disant du pouvoir.
59:32Et c'est un peu cet écho que je voulais faire
59:34entre ce qui se passe aujourd'hui au Venezuela
59:36et cette idéologie dont s'inspire
59:38Jean-Luc Mélenchon.
59:40Merci beaucoup, Michel Thaube. Merci à tous les quatre d'avoir été
59:42mes invités. Merci aussi à Philippe David,
59:44Rachel Khan et Olivier Dartigold.
59:46Tout de suite, vous retrouvez Eliott Deval pour
59:48l'heure des pros 2 avec ses invités.