• il y a 3 mois
Boris Vallaud, député PS réélu des Landes, et invité de Sonia Devillers, estime que le futur Premier ministre pourrait être "un ou une socialiste". Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-mardi-09-juillet-2024-9164627

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00:00Votre invité ce matin, Sonia Devillers, est député PS, réélu dans les Landes.
00:04Bonjour Boris Vallaud.
00:05Bonjour.
00:06Qui va gouverner la France ? Tractation, rumeurs, bras de fer, garde des nerfs, c'est parti,
00:09on va vous passer à la question.
00:11Mais d'abord, cette carte électorale, on aimerait vous entendre, vous député des
00:15Landes depuis 2017, la façade atlantique du nord au sud de la Bretagne, aux Pays Basques.
00:21Marine Le Pen en rêvait, sa conquête de l'Ouest.
00:24Or l'Ouest résiste à l'extrême droite, pourquoi selon vous ?
00:29Si j'avais une réponse toute faite et définitive, ce serait évidemment simple.
00:33Ce que je peux vous dire dans les Landes, c'est que voilà longtemps qu'on se bat pour
00:36le maintien de nos services publics, que les collectivités locales mènent des politiques
00:40qui sont des politiques de gauche, avec des EHPAD qui sont tous à but non lucratif, avec
00:44la gratuité du transport scolaire, qu'il soutient les pratiques culturelles et sportives
00:48au cœur des territoires ruraux, qu'il a cette proximité avec le tissu associatif
00:55qu'il soutient et la vitalité du tissu associatif explique aussi que dans ces territoires-là
00:59on vit ensemble.
01:01Ce qui n'a pas empêché néanmoins une poussée de l'extrême droite très forte.
01:05Ce qui n'a pas empêché une poussée de l'extrême droite et moi j'ai senti dans cette campagne
01:08beaucoup de colère, beaucoup de frustration et des attentes qui sont immenses.
01:13Alors qui est le premier parti de gauche ? On y vient.
01:17L'EPS compte 59 sièges, la France Insoumise 74 députés, mais il y a une quinzaine de
01:22partis vers gauche, avec qui vont-ils siéger ? Il y a neuf communistes, trop peu nombreux
01:26pour former un groupe, avec qui vont-ils siéger ? Bref, les rapports de force au sein du nouveau
01:31Front Populaire peuvent-ils changer ?
01:33Écoutez, ce que je peux vous dire c'est que les groupes parlementaires ne sont pas
01:36encore constitués, que pour ce qui est des socialistes nous sommes je crois à plus d'entre
01:4265 et 70 pour l'instant, que d'autres discussions sont en cours.
01:47Voilà ce que je peux vous dire et puis par ailleurs vous le savez les socialistes ont
01:51aussi des sénateurs et que nous sommes à plus de 120 parlementaires socialistes,
01:56ce qui fait évidemment une force importante et je m'en réjouis en dynamique, nous avons
02:00fortement progressé et je suis heureux tout à l'heure d'accueillir mes nouveaux collègues.
02:03Alors premier scénario un gouvernement de gauche, quand le nouveau Front Populaire
02:09va-t-il proposer un Premier Ministre et comment s'y prendre pour le choisir ?
02:13Peut-être quand même dire une chose, dans la situation dans laquelle nous sommes qui
02:17est inédite, qui est compliquée, qui appelle à beaucoup de modestie autant que d'ambition,
02:21il faut se rappeler des circonstances dans lesquelles nous avons été élus, par qui
02:25nous avons été élus et pour quoi faire.
02:27Les circonstances c'est la dissolution par le Président de la République et c'est
02:30d'une certaine manière la sanction du macronisme, la fin du macronisme.
02:34Les clés ne sont plus à l'Elysée, elles sont au Parlement.
02:36Par qui on a été élu ? On a été élu pour ce qui nous concerne par des élus de premier
02:40tour, de gauche, qui espèrent du programme que nous avons porté parce qu'il est un
02:45programme qui s'intéresse à leur vie quotidienne.
02:47Vous avez été élu pour votre programme ?
02:49Et nous avons été au second tour.
02:50Vous avez été élu, Boris Vallaud pardonnez-moi, pour votre programme ?
02:52Laissez-moi terminer, je vais parler du premier tour.
02:53Et au second tour, nous ne devons pas oublier les circonstances dans lesquelles beaucoup
02:56d'entre nous, sur tous les bancs de l'Assemblée à l'exécution de l'extrême droite, nous
02:59avons été élus.
03:00Il y a eu un fonds républicain et nous n'avons pas été élus que par nos électeurs de
03:05premier tour.
03:06Emmanuel Macron l'avait oublié lorsqu'il a été élu en 2017, il l'a oublié à nouveau
03:11en 2022.
03:12Et donc notre responsabilité c'est de tenir les deux bouts.
03:14A la fois l'espérance que nous avons suscité à travers notre programme.
03:17Parce que ce qu'il faut dire, c'est que dans cette campagne, j'ai vu beaucoup de
03:20colère.
03:21Moi j'ai vu beaucoup de gens qui bossent, qui bossent dur, mais qui ne vivent pas de
03:25leur travail.
03:26Pour lesquels les fins de mois, ce n'est pas le 30, mais c'est le 15, qui ne remplissent
03:29plus ni leurs frigos, ni leurs réservoirs d'assence et ils ont besoin dans nos territoires
03:33de leur voiture.
03:34Alors vous voulez y répondre comment ?
03:35Le programme, rien que le programme comme dit Jean-Luc Mélenchon ?
03:38Vous savez, je ne suis pas naïf, je vois bien la situation dans laquelle on est.
03:42Certaines idées sont majoritaires dans le pays et que nous devons les reprendre à
03:45notre compte et que nous pouvons trouver, y compris à l'Assemblée Nationale, des
03:48soutiens.
03:49Qui peut dire, sur quelques banques qu'il siège, qu'il n'a pas entendu ces demandes
03:53d'augmenter les salaires, le SMIC, parce que le pouvoir d'achat est la principale
03:57préoccupation des Françaises et des Français.
03:59Où les soutiens Boris Vallaud ?
04:01Mais je crois partout.
04:03Qu'est-ce que c'est la rupture avec le macronisme ?
04:05Et moi j'entends dans ceux qui l'ont soutenu beaucoup dire on va imposer une cohabitation
04:09au Président de la République.
04:11C'est une double rupture.
04:12Rupture sur le fond, dans l'ordre des priorités.
04:14Ne pas être du côté de ceux qui vont bien, mais d'être du côté de ceux qui souffrent
04:18et qui n'ont que leurs forces de travail pour vivre, qui espèrent des services publics
04:21et qui s'en désespèrent.
04:22Concrètement, vous dites le pouvoir est rebasculé au Parlement.
04:25Ça veut dire une culture du parlementarisme ?
04:27C'est une double culture.
04:28C'est d'abord faire le constat que les Français ont manifesté une préférence
04:32pour la gauche et pour le programme de gauche et qu'il est dans notre responsabilité
04:36de ne pas trahir cet espoir et ces demandes, ce diagnostic que nous pouvons partager avec
04:41d'autres que nous-mêmes parce que nous avons tous croisé des Français en colère.
04:44Qui d'autres ?
04:45Le parlementarisme, ça veut dire travailler avec d'autres groupes et d'autres formations politiques ?
04:49Toutes celles et tous ceux qui pourraient être d'accord pour renverser l'ordre des priorités,
04:53pour mettre le paquet sur les mesures sociales.
04:56Je n'ai pas de nom, c'est à eux de le dire.
04:58Et puis par ailleurs, je termine.
05:00Quelle formation politique ?
05:01Et qui par ailleurs ?
05:02Mais les formations politiques, je ne sais plus quelle est leur géographie.
05:06Moi, j'ai entendu beaucoup de responsables de l'ancienne majorité dire
05:10« Emmanuel Macron a signé la fin du macronisme ».
05:13Il y a des gens qui aujourd'hui, je crois, sont prêts à considérer que c'est d'abord le pouvoir d'achat,
05:18d'abord la défense des services publics, d'abord la question de logement.
05:20Donc il n'y a plus de macronisme ?
05:22Oui, je crois en effet que c'est fini.
05:24Quand on parle du bloc central, ça n'existe pas en réalité ?
05:28Sans doute que ça existe, mais vous avez vu de quoi il est fait.
05:31Il est fait aussi de gens qui aujourd'hui font le constat que le macronisme les a menés à un échec.
05:37Je le dis, c'est le renversement de l'ordre des priorités.
05:39D'abord la politique sociale, d'abord les Françaises et les Français qui n'ont que leur force de travail pour vivre.
05:44Qu'ils soient, je le dis, salariés ou entrepreneurs.
05:47Parce que c'est difficile d'être un patron de TPE et PME et j'en suis loin.
05:50Mais d'accord, on aimerait bien quand même vraiment comprendre à quoi il pourrait ressembler ce gouvernement.
05:53Les gens ont voté.
05:54Laissez-moi aller jusqu'au bout, s'il vous plaît, de mon explication et de ma démonstration.
05:58Et la seconde rupture, c'est une rupture de méthode.
06:00Oui, il faut redonner sa place au Parlement.
06:02Et il y a des choses que nous aurons à discuter parce qu'elles relèveront de la loi.
06:05Vous avez évoqué tout à l'heure la question énergétique, une grande loi énergie-climat.
06:08Est-ce que vous pensez que le Nouveau Front Populaire la fera seule à l'Assemblée Nationale ?
06:11Non, nous aurons à le débattre et c'est là le retour du Parlement.
06:15Je pourrais évoquer la question des médecins, la régulation des médecins.
06:18C'est une demande qui a été faite partout, sur tout le territoire, quel qu'ait été le candidat.
06:23Est-ce que nous ne sommes pas capables, à l'Assemblée Nationale et pas qu'avec le Nouveau Front Populaire, d'en débattre ?
06:27Je crois que oui. Est-ce que nous sommes capables ?
06:29S'agissons du grand âge, là aussi d'avoir ces débats parlementaires et de redonner au Parlement sa centralité.
06:34Alors à quoi veut ressembler ce gouvernement ? Il part des insoumis et il va jusqu'où ?
06:38Ça peut être un gouvernement de gauche, du Nouveau Front Populaire,
06:42qui a à l'Assemblée Nationale une assise plus large que nous-mêmes,
06:46parce que nous aurons à débattre de sujets structurants.
06:51Mais cette assise, ça veut dire quoi ?
06:52Ça veut dire qu'au gouvernement rentrent des personnalités de l'ancienne majorité ?
06:56Nous n'en sommes pas là pour l'instant, nous sommes au Nouveau Front Populaire à faire une proposition
07:03pour mettre en œuvre ce qui est attendu par les Françaises et les Français.
07:07Il y a des mesures d'urgence sociale que nous devons prendre.
07:09Est-ce que nous sommes capables ?
07:10Non mais vraiment la vraie question c'est combien de temps il peut tenir ce gouvernement ?
07:13C'est-à-dire, c'est bien joli mais en fait, là vous pouvez parler d'un gouvernement qui peut tenir 5 jours, 6 jours, 3 semaines, 1 mois
07:19et être renversé à la première mesure censure.
07:21Vous avez parfaitement raison et ce sera la responsabilité notamment de ceux que vous appelez le bloc central
07:26d'avoir à choisir entre le Nouveau Front Populaire et un certain nombre de mesures qui seront mises en débat à l'Assemblée Nationale.
07:32Mais quand on entend Olivier Faure qui est le patron du Parti Socialiste dire
07:35personne ne comprendrait qu'on gouverne avec d'anciens macronistes ou avec des macronistes, je ne sais pas s'ils existent encore.
07:41C'est pour ça que je distingue ce gouvernement qui va porter des positions qui sont majoritaires dans le pays
07:46et qui pourraient être de gauche et une assise parlementaire et une centralité du Parlement Nouvelle.
07:52Ah, j'ai compris. Donc que des personnalités de gauche au gouvernement et puis au Parlement des gens de gauche et du centre
07:59et un petit peu de droite qui vous soutiennent.
08:01C'est une proposition que nous essayons de formuler. Vous savez, bien sûr, moi j'aborde tout ça avec beaucoup de modestie
08:06mais on a besoin de tenir les deux bouts.
08:08Qui pour le diriger ?
08:09Ne pas décevoir les Français qui espèrent que leur vie change et si leur vie ne change pas dans les six mois, un an,
08:18et bien ce sera du pétrole pour l'extrême droite.
08:19On vous a compris.
08:20Et puis ne pas oublier les circonstances dans lesquelles on a été oublié.
08:22Les Français, il y a un moment, ils ont besoin de savoir qui va les diriger.
08:25Alors qui pour les diriger ? Un Premier Ministre.
08:27Qui et comment ça se passe pour trouver le Premier Ministre ? Il vous reste dix secondes.
08:30Vous, vous avez envie d'être Premier Ministre ?
08:32Ecoutez, le sujet ce n'est pas moi. Le sujet c'est est-ce que nous sommes capables d'offrir aux Françaises et aux Français
08:37un gouvernement qui change leur vie rapidement et dans la durée, une nouvelle pratique politique.
08:43Un Premier Ministre socialiste ?
08:45Moi je crois que les socialistes, oui, ont leur légitimité là-dedans et ça peut être en effet une ou un socialiste.
08:50Qui ? Non mais j'ai bien compris votre question mais vous avez compris ma réponse.
08:53Merci Boris Jallot.
08:55Vous aurez essayé Sonia Davilaire.
08:58C'est ça.
08:59Merci à tous les deux. Merci Sonia. Demain il est 7h56.

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