Dieynaba Diop, députée élue des Yvelines et porte-parole du Parti socialiste, est l'invitée de BFMTV ce mercredi pour évoquer les tractations au sein du Nouveau Front populaire pour désigner un candidat au poste de Premier ministre.
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00:00nous allons nous mettre d'accord.
00:02On ne va pas demander à des gens qui ont réussi en 72 heures à former le Nouveau Front Populaire.
00:10Et puis, vous et moi, nous savons que personne ne s'attendait à ce qu'on arrive premier dimanche soir.
00:16Alors, on peut peut-être juste nous laisser le temps de respirer et de nous mettre d'accord, parce qu'on le fera.
00:21Est-ce que sur le principe, vous êtes prête à accepter un Premier ministre insoumis ?
00:26Ce n'est pas le problème d'accepter sur le principe, en fait.
00:29Moi, ce qui me gêne dans toutes ces discussions, c'est qu'en fait, on n'arrête pas, à chaque fois, d'aller chercher comment
00:36fracturer la coalition, en fait, l'alliance qui est au Nouveau Front Populaire.
00:40Non, mais pardon, vous ne répondez pas à la question. Est-ce que sur le principe, ça vous gênerait ou pas ?
00:43Moi, ce n'est pas une question que ça me gêne ou que ça ne me gêne pas.
00:46Là, le problème qu'on a aujourd'hui, c'est qu'il faut trouver quelqu'un qui va faire consensus.
00:49Oui, voilà. C'est ce qui bloque, justement.
00:51Il faut trouver quelqu'un qui fait consensus.
00:53Aujourd'hui, moi, je vais être très claire, la personnalité qui, pour moi, fait le plus consensus, c'est Olivier Faure.
01:00D'accord ? Parce qu'il parle à tout le monde, parce qu'il a été l'artisan de l'Union depuis de nombreuses années,
01:05parce qu'aussi, on sait très bien que même dans l'opinion publique,
01:09son nom est celui qui fera beaucoup plus consensus à gauche.
01:14Et si c'était le nom d'un insoumis ?
01:17Davantage que Raphaël Glucksmann ?
01:20Vous savez, Raphaël Glucksmann, il est député européen.
01:22Et Raphaël Glucksmann, pour bien le connaître, aujourd'hui, ce qu'il veut, c'est justement assurer ce mandat de député européen.
01:28Sur le mode de désignation, parce qu'en fait, on voit bien que chaque formation de ce Front populaire, finalement, cite un nom de sa propre formation,
01:36ce qui est assez logique, en somme.
01:38En revanche, sur le mode de désignation, vous, vous en pensez quoi ?
01:42Est-ce que vous pensez que ça doit se faire, par exemple, par un vote des députés du nouveau Front populaire
01:46ou que ça doit être le groupe, la formation la plus importante dans ce Front qui a le droit de décider ce que disait tout à l'heure Éric Coquerel ?
01:54Moi, je pense que ce n'est pas le groupe le plus important qui doit décider.
01:57Parce que si vous faites ça, en fait, ce qui se passe, c'est que vous niez aux autres forces qui sont présentes de pouvoir donner leur avis.
02:07Et moi, je ne veux pas qu'on réitère ce que nous n'avons pas réussi à faire.
02:11C'est-à-dire dans la nupèce, c'est-à-dire qu'on a l'impression qu'il y a un groupe qui dicte aux autres ce qui doit être fait.
02:17Donc moi, je le dis très tranquillement.
02:19On est dans un moment important de notre histoire, certainement dans un contexte inédit.
02:25Il faut être à la hauteur de l'histoire.
02:27Mais on peut, je suis désolée, Diana Badrioff, mais nous, ça fait trois jours qu'on fait des émissions spéciales et qu'on parle de ce sujet
02:33et qu'on reçoit des représentants, différents représentants de ce nouveau Front populaire.
02:37Je ne saisis pas comment vous allez vous mettre d'accord sur cette question, parce que pour l'instant, ça fait trois jours que chacun reste dans son couloir.
02:44Mais c'est normal, on est dans un moment où il faut discuter, négocier.
02:48Vous nous auriez posé la question aussi de la même manière au moment où on était en train de faire le programme.
02:53Ça fait trois jours, à un moment, il va peut-être falloir aussi négocier.
02:59Vous négociez en plus, pour l'instant, entre 182 ou 183 députés qui, demain, n'arriveront même pas à une majorité relative forte.
03:10Oui, mais même si vous êtes dans une majorité relative, c'est pour ça que je vous dis...
03:12Vous devriez discuter avec d'autres formations.
03:15Non, pour ne pas trahir le mandat qui nous a été donné, il faut d'abord que nous, les 182, on se mette d'accord.
03:21Madame Badrioff, vous avez été élue en partie, les députés qui sont élus et notamment les députés socialistes, puisque c'est ceux qui ont le plus progressé.
03:28Vous avez été élue aussi par des voix des autres groupes, le groupe de renaissance, notamment.
03:34Nous, on en est parfaitement conscient, mais ça a été le cas aussi lorsque Emmanuel Macron a eu sa majorité relative.
03:42C'est pour ça que le gouvernement doit représenter toutes ces forces.
03:45Moi, je veux bien, mais en fait, on nous demande de faire, en trois jours, ce que la majorité présidentielle n'a pas été capable de faire en sept ans.
03:54Rappelez-vous, ils ont été élus avec les voix de gauche, à commencer par le président de la République.
03:59Il a toujours cherché sa majorité sur sa droite, jamais sur sa gauche, premièrement.
04:06Deuxièmement, il faut que les 182, d'ici demain, moi, je pense que d'ici demain, on sera en capacité de le faire, proposent le nom d'un premier ministre.
04:13Ah, d'ici demain ?
04:14D'ici demain, moi, je pense que d'ici demain, ou plus tard, d'ici ce week-end, il faut qu'on soit en capacité de donner un nom,
04:20parce qu'on voit bien que cela apporte de l'eau au moulin de celles et ceux qui disent, vous voyez, ils sont premiers, mais ils sont incapables de se mettre d'accord.
04:28Donc, on le fera, tout comme tout le monde pensait qu'on ne sera pas capable.
04:31Il y a une question d'Anne-Sophie, aussi, qu'on voudrait lire.
04:35Anne-Sophie qui dit, dans le bloc de gauche, il y a les LFI qui n'ont pas non plus gagné énormément de députés.
04:39Pourquoi cherche-t-il à s'imposer à Matignon ?
04:41Ce qui rejoint notre discussion, on a l'impression que la France insoumise ne va pas lâcher.
04:45On avait Éric Coquerel, là, sur ce plateau, qui disait, en gros, c'est sûr, ce sera un insoumis à Matignon dans les prochains jours.
04:52Mais vous verrez, on va réussir à se mettre d'accord.
04:55Mais moi, je vous dis qu'aujourd'hui, dans la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui,
05:01si nous vous voulons aller pouvoir discuter ensuite pour pouvoir aller chercher une majorité au sein de l'Assemblée,
05:09on sait très bien que ça ne peut pas être un Premier ministre insoumis, factuellement.