Punchline - Coalition : Quelles unions après le second tour ?

  • il y a 2 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'objectif d'une majorité républicaine et d'une éventuelle coalition voulue par Renaissance.
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Transcript
00:00Un tout petit mot de ce qui se pourrait se passer après dimanche, après le vote de dimanche,
00:04avec la perspective d'une majorité absolue qui ne serait pas atteinte par le RN.
00:09Le camp présidentiel s'est désormais prononcé par une coalition républicaine plurielle
00:14afin de faire barrage au RN, mais la gauche est partagée sur le sujet.
00:18On regarde juste les explications de Juliette Sadat et je me tourne vers vous.
00:22L'heure est aux tractations.
00:25Depuis les résultats du premier tour des législatives,
00:27le camp présidentiel plaide pour une assemblée plurielle.
00:31Objectif, faire barrage au RN.
00:34Gabriel Attal tend la main aux forces de droite, de gauche, mais exclut les insoumis.
00:39Il y a deux alternatives, les pleins pouvoirs entre les mains du RN
00:42ou le pouvoir dans un parlement qui sera pluriel,
00:45dans lequel différents groupes seront représentés.
00:47Au sein du nouveau Front populaire, l'idée divise.
00:49Refus catégorique pour François Ruffin.
00:52Que les choix soient clairs, je ne participerai pas à un gouvernement
00:55qui serait un gloubi-boulga de cohabitation-coalition
00:58sous dénomination d'Emmanuel Macron.
01:00Si on se lance dans des combines, des manœuvres, ça sera encore pire.
01:03Donc pour ma part, je resterai en dehors de ces jeux-là.
01:06Je ne participerai pas à un gouvernement
01:08qui serait une coalition hétéroclite et improvisée.
01:12Invité de CNews, Marine Tondelier se dit prête à gouverner,
01:15mais uniquement avec un membre du NFP à Matignon.
01:18Il y a des choses que j'envisage mal quand même, très très mal.
01:22Par exemple, celles et ceux qui disent qu'on va continuer le programme de Macron,
01:25je pense qu'ils n'ont pas bien compris le résultat du premier tour.
01:27Ce que j'ai envie, c'est clair, c'est un gouvernement du Nouveau Front populaire,
01:30avec un Premier ministre évidemment écologiste.
01:32Mes rêves les plus fous, c'est ça.
01:33À droite, Xavier Bertrand est pour.
01:35Afin d'éviter un blocage de l'Assemblée,
01:37il exclut lui aussi les camarades de Jean-Luc Mélenchon.
01:41C'est intéressant quand même ce qui se passe là, Éric Nolot.
01:44Écoutez, il y a une chose indiscutable, c'est que le premier tour,
01:47et même toute la séquence, a montré qu'il y a une volonté de radicalité.
01:51Si vous ajoutez l'extrême droite et l'extrême gauche,
01:53ça fait à peu près presque deux Français sur trois qui veulent une radicalité politique.
01:58Et là, on leur propose quoi ?
01:59Une tambouille électorale incroyable,
02:01c'est-à-dire l'union de gens qui ne pensent à rien de commun.
02:04Ils sont en opposition sur tous les sujets,
02:06mais contrairement, il faut faire opposition au Rassemblement national,
02:09donc on va marier la carpe et le lapin.
02:11Écoutez, moi, ça ne me semble pas la bonne solution.
02:13Alors après, effectivement, la bonne solution, je ne l'ai pas en tête.
02:15Oui, il n'y en a pas deux.
02:16Je vous la livrerai ici même,
02:18mais je ne pense pas que cette tambouille électorale
02:20plaira aux Français qui ont voté,
02:22soit pour le Rassemblement national, soit pour le Front populaire.
02:24Absolument.
02:25Moi, je vois...
02:25Eugénie ?
02:26Je vois...
02:26Effectivement, ça me paraît très difficile d'allier...
02:28de faire une coalition allant de horizon jusqu'à la France insoumise modérée,
02:33dirons-nous.
02:34Mais je vois trois sujets qui, pour moi, pourraient mettre ces gens-là d'accord.
02:37Le premier, c'est la hausse des impôts,
02:39parce qu'on va se retrouver...
02:40De toute façon, on est...
02:41Non, mais c'est vrai.
02:42La dette, on va se retrouver devant le mur de la dette.
02:44Il va falloir trouver de l'argent.
02:45Comme ils ne vont pas se mettre d'accord sur des économies,
02:47il faudra se mettre d'accord sur les hausses des impôts.
02:49Donc, hausse des impôts, fin de vie, euthanasie,
02:51puisque ça met d'accord les macronistes et l'extrême-gauche.
02:56Et l'extrême-gauche, oui, mais si vous prenez tout le NFP plus les macronistes,
02:59vous arrivez à la fin de vie.
03:00Et peut-être la proportionnelle, qui est un sujet...
03:03Non, mais ce n'est pas un programme, Eugénie.
03:04Non, mais je ne sais pas si c'est un programme.
03:05Je dis juste qu'il y a trois ans à tuer.
03:08Il faudra faire des choses.
03:09Ce sera les choses qu'ils feront.
03:10Et vous verrez...
03:11Et la proportionnelle, pourquoi ?
03:12Pourquoi la proportionnelle ?
03:14Parce que ça met tout le monde d'accord.
03:15Sauf que maintenant, le rationnement national était pour avant.
03:17Maintenant, il l'est contre.
03:18Parce que ça l'empêcherait à jamais d'avoir une majorité absolue.
03:21Puisque dans le système politique,
03:23s'il y a une proportionnelle, il resterait bloqué à 35.
03:25Elle est peut-être 40% des voix.
03:27Mais il ne pourrait jamais...
03:28Donc, vous verrez, la proportionnelle...
03:29Clément Beaune en a parlé cet après-midi dans un internet.
03:31Il a dit que notre système est bloqué.
03:32Il faut mettre en place la proportionnelle.
03:33Vous verrez qu'Emmanuel Macron proposera la proportionnelle.
03:35J'ai mis la brogache sur ma voix sur la rentrée.
03:37Et peut-être même une réforme de la proportionnelle.
03:40Emmanuel Macron l'avait promis dès 2017.
03:42C'était un accord avec François Bayrou.
03:44Il l'avait promis à François Bayrou.
03:45Absolument.
03:47Il n'y aura rien d'autre à faire.
03:48Effectivement, il y aura vraisemblablement,
03:50quoi qu'il arrive, un blocage institutionnel.
03:53Et ce sera totalement ingouvernable.
03:54En plus, quelque chose qui va être très paradoxal,
03:57c'est que tout le monde dit
03:59qu'on va retourner dans la 4e République.
04:00Non, parce qu'on a une carcasse, notre système,
04:03qui est la 5e,
04:04avec un pouvoir qui vient d'en haut, du président de la République,
04:06qui donne l'initiative vers le bas.
04:08Et donc, vous aurez...
04:09C'est le rêve de Jean-Luc Mélenchon.
04:10Et peut-être d'Emmanuel Macron, qui a envie de marquer l'histoire.
04:12J'en suis pas certain,
04:14parce que la 5e République, elle le protège quand même énormément.
04:16Énormément.
04:17Parce qu'il peut être révoqué, le président, sous la 6e.
04:20Révoqué par le peuple.
04:21Révoqué par le système des limites de la 5e République.
04:23La 5e République est cassée.
04:24Elle est cassée.
04:25Elle ne fonctionne pas avec un parti.
04:27C'est simplement qu'on a fait n'importe quoi avec la 5e.
04:29On a fait n'importe quoi avec la 5e.
04:30Moi, je pense que c'est un régime qui est très moderne.
04:32Et qui peut apporter beaucoup en période de crise.
04:35Parce que comme la France est à la fois atomique...
04:37On est arrivé à bout de tout, selon vous.
04:38Ça marche bien quand même.
04:40Non, Laurence, je vous dis quelque chose.
04:42Le suffrage universel direct, moi, je trouve que c'est formidable.
04:45Je ne vous parle pas du suffrage universel direct.
04:46Vous me dites que le scrutin à majorité a deux tours.
04:48Oui, pour les élections législatives.
04:49Vous en voulez trois ?
04:50Non, précisément.
04:51Quatre ?
04:52Non, mais vous êtes...
04:55Je vais déstabiliser.
04:56Quand vous êtes élu...
04:57Ce que j'ai tellement de choses horribles qui me viennent à l'esprit.
05:00Des scrutins à huit tours pour Madame Ferrari.
05:03Non, mais quand vous êtes élu au scrutin majoritaire à deux tours,
05:07vous êtes élu contre.
05:08Et pour faire des coalitions, les pays où il y a des coalitions,
05:10ce sont des pays où, justement, il y a une proportionnelle.
05:13Et une culture de la coalition.
05:15Mais oui, mais ça change tout.
05:16Parce que c'est comme quand on appelle les LR en s'alliant avec Emmanuel Macron.
05:19Mais les députés LR qui avaient été élus après 2022,
05:22ils n'allaient pas aller s'allier avec Emmanuel Macron.
05:24Parce que précisément, ils avaient été élus contre Emmanuel Macron.
05:27Et vous voyez bien que la sociologie, le RN est très fort par endroits.
05:30Les Insoumis sont très forts à d'autres endroits.
05:32Mais vous pouvez faire 80 % dans une circonscription.
05:34Ça ne vous donne pas trois députés.
05:36Il vaut mieux être à 50,1 partout.
05:38Et ce système-là, au regard de la sociologie comme de la géographie française...
05:41Donc, vive la proportionnelle.
05:42André Valény.
05:43Moi, je suis pour la proportionnelle aussi.
05:45Comme en Allemagne, comme en Italie.
05:46Vous avez vu, elle ne vous dit rien.
05:49J'ajoute que, de toute façon, il va bien falloir trouver une solution.
05:52Parce qu'Éric Tolo dit que les Français ne vont pas être entendus dimanche soir.
05:5730 % RN, 30 % LFI.
06:00Front populaire.
06:01Et il y aura un gouvernement de coalition.
06:03Oui, mais c'est la seule solution.
06:05Sauf à envisager un gouvernement technique,
06:07comme les Italiens en ont eu depuis une vingtaine d'années.
06:09Il y a eu Mario Monti, Lamberto Dini, Mario Draghi.
06:13Les Italiens nomment, dans ces cas-là, en cas de blocage,
06:16un gouvernement technique qui dure un an, un an et demi.
06:18Et puis après...
06:21Je pense qu'Emmanuel Macron a réellement en tête,
06:23et d'ailleurs, il y a des listes de hauts fonctionnaires
06:25qui ont été un peu scannées, pour prendre des postes gouvernementaux.
06:29Donc, ce que vous dites est très juste.
06:31Et Emmanuel Macron a ça en tête, l'idée de mettre des hauts fonctionnaires
06:34et d'évacuer le monde.
06:35Jusqu'à un an et demi, et puis une nouvelle dissolution.
06:37Eugénie Vouillard.
06:38Je pense que le scrutin majoritaire fabrique de la bipolarisation
06:40et fabrique de la radicalité politique.
06:43Le proportionnel pourrait peut-être faire baisser le niveau de pression.
06:46D'ailleurs, s'il y avait eu le proportionnel au Royaume-Uni,
06:48qui est un système majoritaire, il n'y aurait probablement pas eu de Brexit.
06:50Il y aurait eu des députés eurosceptiques représentés au Parlement britannique.
06:54Ce qui n'était pas le cas et qui a fait tout péter, le système.
06:56Et vous verrez que tout va péter.
06:58Emmanuel Macron.
06:59Je pense que c'est parce que les hommes politiques ont abusé de la Ve République,
07:01l'ont déréglé quand on est arrivé là.
07:03Et en fait, on ne mesure pas à quel point on a une chance inouïe d'avoir cette Ve République.
07:09Parce que dans les périodes...
07:10C'est mon avis, vous avez le droit de penser le contraire, chère Eugénie.
07:13Eugénie.
07:14Antigoniste.
07:15Emmanuel Macron.
07:16Bien sûr, mais je pense tout le contraire de ce que vous dites là-dessus, chère Eugénie.
07:18Eugénie.
07:19C'est bien, on s'oppose.
07:20Emmanuel Macron.
07:21Dans une période d'instabilité, même géopolitique, est très puissante.
07:24Ça permet typiquement, par exemple, aux chefs de l'État de pouvoir envoyer des troupes à l'extérieur,
07:29de pouvoir se défendre tout seul.
07:31En Allemagne, pourquoi est-ce qu'ils ont des difficultés ?
07:33Je vous prends un exemple et je termine là-dessus.
07:35Notamment pour les livraisons d'armes à l'Ukraine ou à d'autres pays,
07:38où même l'Allemagne n'a plus du tout de culture d'opération extérieure pour des raisons historiques.
07:41Mais pas que.
07:42C'est simplement parce qu'à chaque fois, dès qu'il y a une décision à prendre, ça doit passer par le Parlement avant.
07:47Et donc, c'est des processus interminables.
07:50Nous, notre force, et pourquoi est-ce qu'on est reconnus au niveau mondial pour notre force,
07:56c'est la capacité rapide à prendre des décisions.
07:58Et seule la Ve République permet ça.
08:00Alors, OK, on peut aller dans un système à la Belge, à l'Allemande,
08:04mais ça veut dire qu'il faut six mois de débat pour décider d'envoyer trois soldats à l'extérieur.
08:08Ce sont des pays décentralisés où les décisions se prennent à bien d'autres niveaux.
08:12On peut avoir un blocage en Belgique, ce n'est pas très grave,
08:14parce qu'il y a douze autres gouvernements en Belgique.
08:16Oui, mais en fait, il n'y a aucune décision qui est prise, du coup.
08:19Moi, je veux bien spéculer pour spéculer,
08:21mais la seule solution crédible, c'est en effet un gouvernement technique et une redissolution.
08:25Un accord entre la carpe et le lapin, ça n'arrivera pas, ce n'est pas possible.
08:30Vous pouvez poser la question à M. Bompard.
08:32Je pense que là, pour une fois, on sera du même avis, ce n'est pas possible.
08:35Donc, un gouvernement technique, il tiendra bon an, mal an, on redissout,
08:39et un jour, peut-être, ça peut se renouveler d'ailleurs,
08:41un jour, peut-être, M. Macron va prendre la seule décision qui s'impose,
08:44c'est-à-dire de démissionner.
08:47Mais voilà, exactement, parce que là, au moins, ce sera clair.
08:50Mais ce serait la vraie clarification.
08:52Et ce serait, en plus, la logique des institutions.
08:54Ce n'est pas sa psychologie.

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