Punchline - Consignes de vote : le grand chaos de la démocratie ?

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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des consignes de vote.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcript
00:00Il y en a un qui avait tout compris à la crise que nous traversons,
00:02cette crise politique, sociétale, profonde.
00:04Il s'appelle Ramon Devos et c'était en 1979.
00:07Je ne résiste pas au plaisir de vous offrir ce tout petit extrait
00:11de son sketch sur la crise. Écoutez bien.
00:13Parlons de la situation, tenez, parlons de la situation,
00:16sans préciser laquelle.
00:19Si vous le permettez, je vais faire brièvement l'historique
00:21de la situation, quelle qu'elle soit.
00:24Il y a quelques mois, souvenez-vous,
00:25la situation, pour n'être pas pire que celle d'aujourd'hui,
00:27n'en était pas meilleure non plus.
00:30Déjà, nous allions vers la catastrophe et nous le savions.
00:33Nous en étions conscients, car il ne faudrait pas croire
00:35que les responsables d'hier étaient plus ignorants
00:37de la situation que le sont ceux d'aujourd'hui.
00:39D'ailleurs, ce sont les mêmes.
00:42Oui, la catastrophe, nous le pensions, était pour demain.
00:46C'est-à-dire qu'en fait, elle devrait être pour aujourd'hui, d'ailleurs.
00:49Si mes calculs sont justes.
00:51Or, que voyons-nous aujourd'hui ?
00:53Qu'elle est toujours pour demain ?
00:55Alors, je vous pose la question, mesdames et messieurs,
00:57est-ce en remettant toujours au lendemain la catastrophe
00:59que nous pourrions faire le jour même, que nous l'éviterons ?
01:04D'ailleurs, je vous signale, entre parenthèses,
01:05que si le gouvernement actuel n'est pas capable d'assumer la catastrophe,
01:10il est possible que l'opposition s'en empare.
01:16Voilà, Raymond Deveau, ça n'a pas pris une ride, Rachel Kahn.
01:20Merci. On parlait tout à l'heure de l'importance des mots,
01:22de l'exigence, de l'excellence de ce travail-là.
01:25Qu'est-ce que ça fait du bien ? Merci.
01:27Monsieur Rodulieff, je vous ai vu rigoler. Vraiment.
01:30Oui, ça m'a fait un peu penser à ce que doit penser Emmanuel Macron tous les soirs,
01:35en se couchant, en se disant, bon, tout comme c'est,
01:37on a encore passé une journée...
01:39Oui, et la crise, c'est pour demain.
01:40La crise, c'est pour demain et c'est toujours les mêmes responsables politiques.
01:43Absolument.
01:44La démocratie, c'est quelque chose de fragile.
01:46Vous vous rendez compte, il y a des pays qui nous envient
01:48de pouvoir voter aussi librement, de nous déplacer,
01:51que ce soit absolument maîtrisé.
01:53Et de mettre tout ça en l'air, c'est quand même...
01:56Moi, ça me fend le cœur par rapport à tous ceux
01:58qui aimeraient exprimer leur voix à travers le monde.
02:01Mais la démocratie, c'est quand même d'abord la souveraineté populaire
02:04et le respect de la souveraineté populaire.
02:06Je crois que même avec cette histoire de nomination administrative,
02:10c'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est la souveraineté populaire
02:13et un certain nombre de contre-pouvoirs.
02:14C'est important qu'il y ait des contre-pouvoirs,
02:16mais aujourd'hui, les contre-pouvoirs sont devenus le pouvoir
02:18et un appareil juridico-administratif,
02:20une forme d'État profond qui fait plus l'Union européenne,
02:26qui fait que les gens votent,
02:28mais se demandent de plus en plus pourquoi faire,
02:30puisque leur voix n'est jamais entendue.
02:32Et c'est ce qui est terrible dans l'élection que nous vivons,
02:36c'est le déni de ceux qui se sont exprimés il y a 30 % des Français
02:40qui ont voté pour le Rassemblement national,
02:42alors que ça fait 40 ans que la classe politique explique
02:44que ce serait une catastrophe pour reprendre les mots de vote,
02:47que c'est le péril fasciste.
02:49Il faudra peut-être se demander
02:51pourquoi ces Français ont voté comme ça,
02:53pour se remettre en cause.
02:55La première chose, c'est de dire...
02:57Vous avez entendu quelqu'un le faire depuis Dimension 1 ?
02:59Non, aucune remise en cause, c'est hallucinant.
03:01C'est incroyable ce que vous dites, et tout à fait juste.
03:03C'est-à-dire qu'on a la même stratégie depuis 30 ans
03:05par rapport au Front national.
03:07Or, il était à 10 %, le voilà maintenant à 34 %.
03:11C'est quand même qu'à un moment donné,
03:13il faut s'interroger également pourquoi...
03:15C'est le LR qui parle, là ?
03:17Oui, absolument.
03:18Oui, mais je ne suis pas d'accord
03:20avec certaines propositions du RN,
03:22notamment sur le domaine économique,
03:24sur la réforme des retraites.
03:26Il y a aussi d'autres solutions à réinventer,
03:28puisque nous, on a eu
03:30une forme de paresse intellectuelle
03:32depuis des années.
03:34Mais on doit inventer des solutions du XXIe siècle.
03:36On parle souvent de la réforme des retraites
03:38avec ce fameux système de répartition
03:40et on se bat sur la durée de cotisation,
03:42l'âge de départ en retraite.
03:44Mais attendez, il y a d'autres systèmes qui existent,
03:46il y a des combinaisons qu'on peut faire,
03:48on peut proposer une nouvelle solution
03:50pour la retraite.
03:52C'est ça que la droite doit faire pour se refonder.

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