• il y a 4 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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Transcription
00:00Heureux Pinsoir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours en compagnie de Jean-Michel Salvatore et de Louis Dragnel pour commenter l'actualité politique
00:10avec ce nom, Louis Dragnel, André Chassaigne, qui serait proposé.
00:15Louis fait un énorme sourire, comme ça, qui va d'une oreille à l'autre.
00:19À l'image d'André Chassaigne ?
00:20Oui !
00:21Il est toujours malicieux, le rire en coin. Vous le connaissez André Chassaigne ?
00:24Très bien, très bien.
00:25Très bonhomme.
00:26C'est intéressant.
00:27Mais c'est intéressant, pourquoi exactement ?
00:31Parce qu'il y avait cinq noms, il y avait Coquerel, il y avait...
00:34Cyriel Chatelain.
00:35Cyriel Chatelain, l'écologiste dont on pensait d'ailleurs que ça serait...
00:38Absolument.
00:39Et là tout d'un coup André Chassaigne, il fait le consensus ?
00:41André Chassaigne, ce qui est assez frappant, c'est un parlementaire qui est très connu,
00:45je ne sais pas combien de mandats il a fait, il a dû en faire au moins cinq ou six.
00:49Ce qui est intéressant, ce que ça dit, c'est qu'aujourd'hui André Chassaigne
00:54est à la tête d'un groupe qui ne pourrait pas exister d'ailleurs à l'Assemblée,
00:57puisqu'il y a six communistes aujourd'hui à l'Assemblée Nationale.
01:00Ah oui, six sur 577.
01:01Et donc c'est l'illustration du fait que c'est le plus petit dénominateur commun
01:05qui aujourd'hui est promu par les quatre groupes de gauche,
01:10les communistes, les écologistes, les socialistes et donc, j'en ai oublié un,
01:14et la France Insoumise.
01:15La France Insoumise, vous oubliez un petit groupe minuscule.
01:20On sait que ça a été une bataille homérique pour ces parties de gauche
01:24de parvenir à s'entendre autour d'un nom.
01:26Et donc c'est le plus petit d'entre eux, en réalité, André Chassaigne,
01:29qui parvient à être désigné.
01:32Et je pense qu'en fait, c'est à l'image de ce que va être cette législature.
01:36Vous allez voir, ça ne va pas forcément être celui qui pèse le plus,
01:38qui va obtenir les suffrages, qui va avoir les postes de représentation
01:42à l'Assemblée Nationale.
01:43Ça va être celui qui parvient en fait à faire consensus.
01:47Donc voilà, ça peut être le plus petit, et bien, en l'occurrence,
01:50là c'est le plus petit d'entre tous, André Chassaigne.
01:52On écoute André Chassaigne qui s'est exprimé tout à l'heure.
01:54C'est le souci d'assurer une présidence fidèle aux 4 groupes du Nouveau Front Populaire,
02:00c'est extrêmement important.
02:01Prendre en compte que notre bloc, si on peut parler de bloc,
02:05est arrivé en tête des élections législatives et qu'à ce titre,
02:08nous avons une légitimité collective pour présider l'Assemblée Nationale.
02:15Voilà, André Chassaigne, 9 députés communistes et non 6.
02:19C'est un peu comme sur les portes de motel.
02:22Parfois le 6 tombe et du coup ça devient un 9, ou le contraire.
02:25Jean-Michel Salvatore ?
02:26Oui, en fait, la surprise, c'est qu'ils se sont mis d'accord sur Chassaigne
02:30qui est effectivement le plus petit dénominateur commun.
02:33L'autre surprise, je trouve, moi, c'est que les macroniens partent divisés dans cette affaire.
02:38Puisque Yael Brown-Pivet, qui était quand même en poste depuis plus de 2 ans,
02:42va se retrouver avec un candidat horizon.
02:45Et ça, c'est assez surprenant et ce n'est pas de très bonne augure.
02:49En tout cas, ça en dit long sur les oppositions dans le camp macronien
02:54entre Édouard Philippe et Gabriel Attal.
02:57Oui, donc les forces en présence.
02:59Il y a un sondage qui est assez intéressant ce soir.
03:02C'est un sondage de nos camarades de Elab.
03:05Ils interrogent les Français sur quel prochain gouvernement ?
03:08Alors, vous avez plusieurs coalitions au choix.
03:10C'est la première coalition qui vient.
03:12Vous rigolez, Louis Dragnel, et je reconnais le côté un peu fastidieux de ce sondage.
03:18Mais quand même, notons-le.
03:20Coalition entre quelques nouveaux fronts populaires qui se seraient échappés.
03:24Le camp présidentiel LLR, 35%.
03:27Coalition de gauche sans LFI et le camp présidentiel, 28%.
03:32Coalition entre le camp présidentiel et LR, 25%.
03:37Alliance des partis de gauche, que le NFP, 23%.
03:42Tout ça, c'est très serré.
03:43Et alors, le chiffre le plus marrant, je trouve, c'est aucune de ces coalitions, 34%.
03:48C'est-à-dire que, premier renseignement, les Français ne croient pas à une coalition.
03:53Ils sont pratiquement plus d'un tiers à ne pas croire à une coalition.
03:56Et deuxièmement, il y a un gros tiers qui croit quand même à ce que veut le président.
04:00Donc, il veut quelques NFP qui se barraient de cette espèce d'entité un peu informe
04:09qui est ce bloc de 193 députés avec des LFI, des socialistes, des écologistes, des divers gauches, etc.
04:17Et le camp présidentiel et quelques LR qui accepteraient de gouverner.
04:22Sachant que, je pense que Hervé Morin a raison tout à l'heure dans l'interview,
04:26quand il dit, mais comment est-ce que vous voulez que ces gens-là se mettent d'accord sur un seul texte ?
04:30Et sur des textes notamment sur l'ordre, sur l'immigration, sur la... Voilà.
04:33Oui, Dregnel ?
04:34Alors, il y a plusieurs choses intéressantes.
04:36Premièrement, les Français, en disant ça, actent le fait qu'il est totalement impossible à un camp tout seul
04:43de gouverner sans en composer avec d'autres forces politiques.
04:47Donc ça, c'est le premier renseignement.
04:49Le deuxième, je trouve, c'est que les Français, en fait, refont le vote des élections législatives.
04:55On voit, en fait, une France totalement éclatée.
04:58Il n'y a personne qui se distingue vraiment, il n'y a personne qui est à 45-50%.
05:02Et puis, dernièrement, malgré le fait que les Français ont voulu cet éclatement de la vie politique,
05:09eh bien, ils souhaitent quand même une forme de gouvernement d'union nationale
05:12qui irait des raisonnables du Nouveau Front Populaire jusqu'aux Républicains.
05:17Mais bon, après, là où vous avez raison, Pierre, c'est qu'on a quand même beaucoup de mal à voir
05:22comment des LR peuvent s'entendre avec des socialistes, voire certains écologistes ou certaines forces de gauche.
05:30Je vous prends un exemple.
05:32Le sujet le plus important qui va arriver à la rentrée, c'est la question du budget.
05:35Il faut faire plus de 20 milliards d'économies.
05:37Donc ça a été annoncé, maintenant, il faut les mettre en œuvre.
05:40Où est-ce qu'on tape ? Et où est-ce qu'on tape, c'est une question qui est très politique.
05:44Est-ce qu'on tape n'importe quoi dans ce qu'on appelle les niches fiscales ?
05:48Donc globalement, ça va plutôt ne pas faire plaisir aux gens qui sont issus de la droite.
05:52Est-ce que vous tapez dans les dépenses sociales ?
05:54Là, ça va faire plaisir aux gens de droite et ça ne fera pas plaisir aux gens de l'aile gauche de la Macronie jusqu'aux socialistes.
06:00Donc tout ça va être très politique et on a beaucoup de mal à imaginer
06:04comment, à travers des mesures aussi importantes, aussi tranchées,
06:08des gens aussi différents sont capables de s'entendre.
06:10Avec des gens à l'intérieur du groupe de gauche, cette espèce de grand Nouveau Front Populaire
06:17qui, pour certains, ne refuse de s'affranchir de LFI,
06:21puisque certains ont dit qu'ils pourraient quitter.
06:23Et on a posé la question notamment à Sandrine Rousseau.
06:25Voilà ce qu'elle dit ce matin.
06:26Mais je ne veux pas m'affranchir de LFI.
06:28Non, ça n'est pas un boulet, c'est grâce à eux aussi que nous avons été élus.
06:32Les militants qui nous ont élus, les personnes qui ont mis des bulletins dans l'urne,
06:36sont des personnes de toute la gauche.
06:38Et je ne veux pas les trahir.
06:40Je suis désolée, c'est une question d'éthique politique fondamentale.
06:44Je ne veux pas les trahir.
06:46Après, si le gouvernement du Nouveau Front Populaire a une motion de censure et qu'il tombe,
06:51et bien les autres prendront, les groupes qui auront voté cette motion de censure,
06:55prendront la responsabilité de ce qu'ils ont fait
06:57et prendront aussi la responsabilité d'une forme de bazar à l'Assemblée.
07:02Mais nous, nous avons un mandat.
07:04Et à un moment donné, ça suffit de ne pas respecter les mandats des électeurs.
07:07Je voulais qu'on écoute Jean-Michel Salataire, Sandrine Rousseau,
07:10parce qu'elle exprime bien là une continuité du vote,
07:14une continuité de ce Nouveau Front Populaire qui, pour l'instant, existe encore,
07:17alors que déjà certains, et peut-être le Président de la République le premier, veulent le défaire.
07:21Oui, mais alors elle dit que c'est une question d'éthique,
07:23moi j'aurais plutôt le sentiment que c'est plutôt une question d'intérêt bien compris.
07:27Parce que si le Nouveau Front Populaire explose,
07:30ça veut dire que ce n'est plus le premier parti de l'Assemblée Nationale.
07:33Et que donc, il n'a plus la légitimité à demander à ce qu'on lui propose le poste de Premier ministre.
07:39Donc en fait, on voit bien qu'ils sont piégés par eux-mêmes d'une certaine façon,
07:42ils ne s'entendent pas, mais ils veulent rester ensemble,
07:44parce que malgré tout, ils gardent cette espèce d'avantage,
07:47qui est plutôt un effet d'optique,
07:49l'avantage d'être le premier groupe à l'Assemblée Nationale.
07:52Si ce groupe explose, c'est le Front National ou la Rassemblée Nationale
07:56qui sera le parti le plus important dans l'hémicycle.
07:58Louis Draguenel ?
08:00C'est un peu l'heure de vérité en fait pour le Nouveau Front Populaire.
08:04Ça a été une formidable opération pour gagner aux élections législatives,
08:09pour moi c'était une alliance électorale, et c'est tout.
08:12D'ailleurs, les artisans de ce Nouveau Front Populaire,
08:17quand vous les interrogez, que ce soit la France Insoumise,
08:20le Parti Socialiste, les communistes, les écologistes,
08:22ils reconnaissent en privé qu'ils étaient conscients,
08:25au moment de la création de ce Nouveau Front Populaire,
08:28que ça n'allait pas durer dans le temps,
08:30parce que les divergences sont énormes entre chacun des partis.
08:33C'est un pop-up store !
08:34Ça leur a permis de ne pas être en concurrence
08:38dans les circonscriptions dans lesquelles ils voulaient gagner.
08:41De ce point de vue-là, c'est une opération rondement menée
08:44et parfaitement réussie.
08:45Ensuite, c'est une énorme supercherie,
08:47parce que le Nouveau Front Populaire, de manière factuelle...
08:50Arnaud Robinet ce matin disait que c'était une arnaque.
08:52Mais c'est vrai, factuellement c'est vrai.
08:54Le Nouveau Front Populaire, ce n'est pas un parti.
08:57Le Nouveau Front Populaire, ce n'est pas un groupe à l'Assemblée Nationale.
09:00C'est une alliance, une addition de quatre groupes.
09:03D'ailleurs, quand il n'y a pas de président du NFP,
09:05il n'y en aura pas à l'Assemblée Nationale.
09:07Il y aura un président communiste, un président socialiste,
09:10un président écologiste,
09:11mais en fait, il n'y a pas de holding du Nouveau Front Populaire.
09:16C'est comme si vous disiez
09:17le total droite LR, plus Ciotti, plus le RN.
09:21On pourrait l'appeler le groupe des droites,
09:23mais en fait, il n'y a pas de groupe des droites.
09:25Il y a un groupe RN, un groupe LR,
09:26et un groupe des amis d'Éric Ciotti.
09:28Ce qui devait se passer, va se passer.
09:31On voit bien que la France Insoumise
09:33a la rigidité d'une barre de fer.
09:35Il ne veut pas le pouvoir.
09:37La France Insoumise n'est pas...
09:39Vous le dites quand même depuis plusieurs ans.
09:41Vous le dites, ils ne veulent pas le pouvoir.
09:43Ils veulent une présidentielle, ils ne veulent pas...
09:45Quand vous voulez le pouvoir, vous êtes pro-commis.
09:47Pierre, quand vous voulez le pouvoir, c'est très simple.
09:49Vous regardez tous les partis qui ont accédé au pouvoir,
09:51quand vous êtes aux portes du pouvoir,
09:53vous savez qu'il faut faire des petits pas de côté,
09:55qu'il faut tendre la main,
09:56il faut ouvrir.
09:57Nicolas Sarkozy l'a fait en son temps,
09:59François Hollande l'a fait,
10:00même Emmanuel Macron l'a fait,
10:02et d'ailleurs c'était le prodige du en même temps.
10:04Laurent Wauquiez, il pourrait effectivement
10:06se mettre plutôt en dehors,
10:08garder sa force pour plus tard,
10:10là il arrive, il dit
10:12il faut qu'on fasse quelque chose avec la droite républicaine,
10:14et on sait qu'il rêve de 2027.
10:16Mais Laurent Wauquiez,
10:18pour le coup je trouve, est assez habile dans sa stratégie.
10:20Premièrement, il n'insulte pas l'avenir,
10:22et il dit, moi je suis constructif,
10:24et donc s'il y a un certain nombre de textes
10:26que les républicains ont toujours défendus,
10:28qu'Emmanuel Macron veut soutenir,
10:30nous on est prêts à les soutenir par cohérence,
10:32et pour montrer qu'on veut avancer.
10:34Donc premièrement.
10:36Deuxièmement, il dit également,
10:38je ne participerai à aucune forme de coalition,
10:40donc je ne suis pas là pour devenir ministre,
10:42parce qu'il sait très bien que,
10:44quoi qu'il arrive, les prochains gouvernements
10:46globalement seront très fragiles.
10:48Ou c'est les 66 députés qu'il a sous sa coupe.
10:50Ce n'est pas tous les députés, mais globalement
10:52il y en a beaucoup qui sont dans cette stratégie-là,
10:54pas forcément derrière la bannière Laurent Wauquiez,
10:56mais derrière la bannière des républicains.
10:58Parce que le pari que Laurent Wauquiez fait à moyen et long terme,
11:00c'est que globalement,
11:02tout va se jouer à l'Assemblée Nationale,
11:04l'Assemblée Nationale va avoir un pouvoir considérable,
11:06c'est la raison pour laquelle d'ailleurs François Hollande
11:08est parti aux législatives,
11:10et pour la première fois depuis le début de la Ve République,
11:12la campagne présidentielle se jouera
11:14essentiellement à l'Assemblée Nationale
11:16et pas à l'extérieur.
11:18Et donc c'est cette partie-là que Laurent Wauquiez veut jouer,
11:20et son pari c'est que tout va être atomisé,
11:22pourri et détruit en 2027,
11:24le gouvernement sera,
11:26enfin, le système politique ne fonctionnera plus,
11:28et lui essaiera d'incarner
11:30une forme de recours raisonnable,
11:32pour dire, ok, vous n'avez peut-être pas aimé la droite,
11:34il y a des défauts, il y a tout ce que vous voulez,
11:36mais nous on propose en tout cas
11:38de prendre le pouvoir
11:40en rétablissant l'ordre avec une forme d'autorité.
11:42La discussion,
11:44elle porte sur l'année 2025,
11:46parce que lorsque
11:48Wauquiez discute
11:50d'un pacte législatif, c'est pour
11:52passer une année, qui ensuite
11:54pourra déboucher sur une dissolution,
11:56et là, les cartes seront rebattues.
11:58Il ne s'engage pas jusqu'en 2027,
12:00et donc il peut tout à fait
12:02faire un deal
12:04avec
12:06l'ex-majorité présidentielle
12:08pour un an, et puis ensuite, s'il y a dissolution,
12:10il reprendra
12:12ses billes, et il agira différemment.
12:14En attendant, tous les jours de 9h à 11h, vous retrouvez
12:16Anissa Adadi et ses chroniqueurs pour le
12:18Club de l'été, 2h de découverte de bonne humeur
12:20en compagnie de leur invité
12:22demain, le journaliste
12:24Julien Arnaud, qui sera
12:26donc l'invité d'Anissa.
12:28Et puis vous avez le jeu du plic-ploc,
12:30le principe est simple, chaque jour,
12:32un son de la vie quotidienne.
12:34Vous essayez de le deviner, vous tentez
12:36votre chance, et vous envoyez simplement
12:38club par sms
12:40CLUB par sms
12:427921, 3 fois 75
12:44centimes, plus le coût d'un
12:46sms. A tout de suite pour la suite de Rap Un Soir.

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