Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'impasse politique dans laquelle se trouve le pays.
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00:0018h39, en direct sur CNews et Europe 1, nous n'avons toujours pas de gouvernement et la France visiblement tient le choc, Éric Nelot.
00:07J'ai l'impression qu'il y a des gens qui sont souvent un petit peu impatients, il va falloir apprendre la patience. Je suis désolé.
00:12Mais quelle insolence, Louis de Raguenel.
00:14Vous avez parlé d'une immense patience.
00:17Éric Nelot, s'il vous plaît, faites taire ce jeune insolent.
00:20Un peu de respect de l'autorité, c'est ça que vous voulez dire ?
00:22Un peu de respect de vos aînés, simplement.
00:24On parle de l'inversion des valeurs, revenons aux valeurs fondamentales, le respect des aînés, vous me devez ce respect.
00:31Tout ça pour dire que nous allons devoir patienter encore un peu.
00:34Il continue à tenir le crachouar, allez-y.
00:36Ça, c'est votre autorité qui est battue.
00:38Je vais promulguer une loi.
00:40Ça ne nous manque pas tellement, on n'est pas tellement impatients.
00:43Mais surtout, ce qui est frappant, c'est que rien n'a changé depuis le soir du second tour des législatives.
00:49Le temps s'est figé.
00:50Le temps s'est figé absolument.
00:52Et d'ailleurs, même s'il sort de son chapeau, parce que là maintenant, il n'y a plus qu'une seule possibilité, c'est un gouvernement technique.
00:57Il n'y a aucune combinaison qui est possible.
01:00Aucune combinaison n'est possible.
01:03Quand il aura nommé un gouvernement technique, on sera dans une autre forme d'immobilisme
01:07puisque aucune loi vraiment un peu importante ne pourra être votée, puis il y aura toujours l'effet de Damoclès.
01:13Donc de toute façon, c'est là où on voit les vrais marins, quand la mer est calme, quand il y a du vent, c'est simple.
01:19Emmanuel, il peut faire des grandes déclarations.
01:21Mais là, jour après jour, quand il ne se passe rien, il n'y a pas de vent, la mer est étale, c'est là où on voit les grands journalistes.
01:27Préparez-vous parce que ça va durer un an.
01:29Mais vous savez quoi ? Je pense qu'Emmanuel Macron est très satisfait de cette situation.
01:34Je crois. Réellement. Parce qu'il existe.
01:36Parce qu'en réalité, il y avait d'autres possibilités de trouver une solution.
01:39Il ne veut pas.
01:40Il y avait une possibilité de trouver une solution.
01:41Oui, je vais partir à l'Elysée.
01:42Mais partons à l'Elysée. Allons-y ensemble.
01:44Je vais demander à Thomas Bonnet qui est sur place s'il voit venir quelque chose à l'horizon.
01:48Thomas, alors, expliquez-nous à l'Elysée, que se passe-t-il ?
01:51C'est énorme.
01:52Oui, Laurence, le président de la République a ouvert ce mardi le deuxième cycle des consultations
01:57sans la France insoumise, sans le Rassemblement national, ni Éric Ciotti.
02:02Le chef de l'État a notamment reçu les représentants du groupe Lyot à l'Assemblée nationale.
02:07Il s'est également entretenu avec des personnalités issues du camp présidentiel.
02:12L'idée, on l'a bien compris, après avoir écarté l'hypothèse Lucie Castex,
02:15c'est de mûrir sa réflexion avant la nomination d'un Premier ministre.
02:20Selon l'un des participants à ces consultations,
02:23le chef de l'État reconnaît lui-même qu'il doit prendre une décision rapidement
02:27pour répondre aux urgences du pays, notamment en matière budgétaire.
02:32Une décision qui va intervenir alors que le calendrier du chef de l'État est particulièrement chargé.
02:36Ce mercredi, il y aura la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques
02:40avant un déplacement prévu en fin de semaine en Serbie.
02:43Ce mercredi, le président de la République qui poursuivra d'ailleurs ces consultations,
02:48il recevra les représentants de la droite à l'Elysée.
02:51Merci Thomas Bonnet et Pierre-François Altermat.
02:53C'est vous qui avez la parole, Arnaud Benedetti, pas Louis de Ragnel.
02:57Vous ne l'aviez pas demandé.
02:59Mais ne la prenez pas que si vous êtes autorisé.
03:02C'est une situation qui me paraît assez inextricable en l'occurrence.
03:05C'est simple, de toute façon, aujourd'hui vous n'avez pas de majorité
03:08qui se dessine à l'Assemblée nationale.
03:10Ce qui était assez prévisible au soir du 7 juillet.
03:13Mais il aurait pu commencer ses consultations avant.
03:15Je trouve qu'il a beaucoup tardé en l'occurrence.
03:17Sous la Quatrième République, au moins les présidents du Conseil,
03:20en général quand ils se confrontaient à cette situation,
03:22tout de suite ils menaient ce qu'on appelait des missions exploratoires.
03:26Ils désignaient finalement un président du Conseil potentiel
03:29qui était en charge d'essayer de former une coalition.
03:32Alors ça marchait assez bien sous la Quatrième, ça marchait assez bien.
03:35C'est relatif parce qu'il y avait une instabilité chronique
03:37qui était quand même considérable.
03:39Je ne sais pas si vous voulez, aujourd'hui, qu'est-ce qu'il va essayer de faire ?
03:42On voit bien, il va essayer de casser le nouveau Front populaire.
03:45A mon avis c'est quand même compliqué à ce stade.
03:47Mais enfin c'est son idée d'essayer d'exfiltrer quelques socialistes.
03:51Donc peut-être qu'il va nommer une personnalité issue de l'ancien Parti socialiste.
03:56On parle de M. Cazeneuve, on parle de M. Migaud,
03:59qui en plus aurait un profil un peu techno-politique.
04:01Donc ce n'est pas inintéressant, notamment au moment où on doit discuter le budget.
04:05Et puis l'autre chose, il va essayer d'aller sur sa droite
04:08et de s'assurer que les LR auront une attitude bienveillante,
04:12au moins au début, pour voter le projet de loi de finances.
04:16Parce qu'il va quand même falloir voter un projet de loi de finances, un minima.
04:19Il faut quand même payer les fonctionnaires.
04:20Et il faut surtout quand même répondre, il faut le rappeler quand même,
04:23à une procédure qui a été lancée par la Commission européenne pour déficit excessif.
04:27Donc si vous voulez, en plus quand vous combinez la fragilité institutionnelle
04:30et le déficit public, en général ça ne rassure pas les créanciers.
04:34Surtout quand ils sont à l'étranger.
04:36Donc il va bien falloir qu'ils agissent de ce côté.
04:38Après il va peut-être essayer de puiser, vous savez dans ce petit groupe charnière,
04:41centre-droite, centre-gauche, à l'Assemblée nationale, le groupe plus haute.
04:45Peut-être qu'il va essayer de s'assurer de la neutralité d'un certain nombre de ses parlementaires.
04:49Mais en tout état de cause, ça fait une majorité qui est une majorité qui n'est même pas une majorité.
04:54C'est un étiage parlementaire tellement relatif que je ne vois pas comment il peut finalement s'inscrire dans la durée.
05:02C'est ça le problème.
05:05Je voudrais juste qu'on écoute les Français. Qu'est-ce qu'ils pensent de la situation ?
05:09Écoutez leur avis éclairé.
05:11J'essaie de suivre tous les jours, mais plus je suis, plus ça m'exaspère.
05:16Ça traîne trop là.
05:18Oui, ça semble très long.
05:20Je pense que M. Macron a joué sur le temps avec les JO, qu'il y a des calculs derrière
05:27et qu'il n'a toujours pas trouvé la solution pour s'en sortir bien de sa part.
05:30On se croirait dans un autre monde.
05:32Pour moi, ce n'est pas la réalité.
05:35Les gens ont voté. Ils voulaient du changement.
05:38Et ça traîne depuis des mois.
05:40Et on ne comprend pas pourquoi.
05:42En l'instant, il y en a un de Premier ministre, il est toujours là.
05:44Même des missionnaires, il est là.
05:46Apparemment, il fait son boulot.
05:48Après, ils sont tous pareils.
05:51Ça ne change rien.
05:53Vous savez, j'avais une grand-mère qui était très philosophe
05:55qui disait que cochon-pigeon, tout est de la volaille.
05:58Donc pour moi, c'est pareil.
06:00J'aime bien cette petite citation cochon-pigeon.
06:03C'est toute la volaille, c'est ça ?
06:05Oui, c'est tous les deux la volaille.
06:07Rachel, sur la situation ?
06:09Moi, je trouve ça aussi intéressant.
06:11Il est président.
06:13On expérimente cette constitution dans des endroits insoupçonnés,
06:17pour de vrai, sur ce temps long,
06:19à l'heure où les réseaux sociaux sont dans un rythme frénétique,
06:23d'instantanéité, etc.
06:25Je trouve que la politique de la lenteur, comme ça, est intéressante.
06:29Je le prends avec philosophie, vous avez remarqué.
06:31Vous avez raison, mais on fait beaucoup de philosophie.
06:33Cette émission, Michel Onfray, s'il nous entend, va peut-être faire une réclamation.
06:35Il y a quand même quelque chose.
06:37Moi, je voudrais rendre hommage, quand même,
06:39aux talents politiques du Nouveau Front Populaire.
06:41Parce qu'ils ont réussi, quand même, là, c'est un peu terminé.
06:43Vous l'avez annoncé, alors qu'on n'en parlait pas.
06:45Oui, mais là, c'est pour leur rendre hommage,
06:47qui ne m'arrive pas souvent, reconnaissez-le.
06:49Ils ont réussi à bâtir tout un feuilleton,
06:51à partir sur la base de bilvesés,
06:53à savoir qu'ils avaient remporté les élections,
06:55ce qui est faux. Moi, je trouve que c'est énorme.
06:57Heureusement qu'ils étaient là, pour vous, d'ailleurs,
06:59pour animer un peu ce débat,
07:01parce que vous auriez déprimé encore plus.
07:03Exactement.
07:05Il y a quand même une révélation,
07:07c'est qu'on peut faire de la politique fiction,
07:09on peut bâtir tout un roman feuilleton,
07:11à partir d'une base imaginaire.
07:13Moi, je retiens ça de cette période.
07:15Ce qui est incroyablement intéressant,
07:17c'est qu'Emmanuel Macron laisse faire.
07:19Il aurait pu casser le récit.
07:21Il aurait pu ne pas recevoir Lucie Castex.
07:23Il n'avait aucune raison de la recevoir.
07:25Elle n'est pas élue, elle n'a pas de mandat,
07:27à part celui qu'elle s'est auto-désignée
07:29leader du Nouveau Front Populaire.
07:31Ce qui est assez frappant.
07:33Premier ministre imaginaire.
07:35Ce qui est assez frappant dans cette histoire,
07:37c'est que globalement, tout ce qui est en train de se passer,
07:39Emmanuel Macron sait pertinemment
07:41que ça va se passer comme ça.
07:43Il n'aurait pas pu en être autrement.
07:45Emmanuel Macron consulte, mais globalement,
07:47il ne lâche rien.
07:49Il demande à chaque fois à ses interlocuteurs
07:51« Est-ce que tu penses que tu peux former une majorité stable ? »
07:53À chaque fois, la réponse est non.
07:55Ou alors ceux qui disent oui sont des menteurs.
07:57Emmanuel Macron le sait.
07:59Forcément, Emmanuel Macron a une idée derrière la tête.
08:01On voit bien qu'en réalité,
08:03l'idée ne se trouve absolument pas dans ses consultations.
08:05Je pense que ce qu'il souhaite,
08:07c'est encore une fois le pourrissement.
08:09C'est-à-dire qu'il va recevoir tout le monde.
08:11Il va dire « Vous voyez, le Nouveau Front Populaire
08:13ne veut même plus venir aux consultations.
08:15J'ai tendu la main. »
08:17Là, Emmanuel Macron dit à nouveau « Je tends la main. »
08:19Pour le moment, Louis, les travaux continuent.
08:21La porte est ouverte. Je reçois ceux qui veulent bien venir
08:23continuer à oeuvrer.
08:25À l'exception du Nouveau Front Populaire,
08:27à l'exception du Rassemblement National
08:29et à l'exception des soutiens d'Éric Ciotti.
08:31Ça fait déjà plus de 200 députés.
08:33Ça réduit un tout petit peu la liste des invités.
08:37Je suis curieux de savoir
08:39ce qu'Emmanuel Macron a en tête.
08:41On sait qu'il a en tête un nom.
08:43On n'arrive pas à percer le mystère.
08:45Je vous le dirai, chère Laurence.
08:47Ce qu'on voit bien, c'est que
08:49globalement, tout ça, c'est un peu du cirque
08:51et c'est de la comédie.
08:53C'est de l'utilisation de tout ce qui existe
08:55dans les structures de la République
08:57pour essayer de donner l'impression
08:59que lui cherche une solution au problème
09:01que lui-même a posé.
09:03Il demande aux autres de le sortir de la situation.
09:05En réalité, ce qu'il demande aux partis politiques,
09:07ces partis politiques ne peuvent pas le faire
09:09par eux-mêmes. Ils sont dans l'incapacité
09:11totale de le faire.
09:13Il est le maître des horloges.
09:15Les horloges sont un peu déraillées.
09:17Là où elles sont un peu déraillées,
09:19c'est qu'Emmanuel Macron voulait éviter
09:21à tout prix que se télescope l'ouverture
09:23des Jeux paralympiques avec la crise politique.
09:25Là, c'est la percussion en choc.
09:29Surtout ce théâtre d'ombre,
09:31c'est pour essayer de dissimuler l'éléphant dans la pièce
09:33et qu'il y a une seule solution,
09:35c'est la démission de M. Macron.
09:37C'est ça, la seule solution.
09:39Vous êtes sur la ligne, c'est les filles.
09:41Non, mais pas la destitution.
09:43Vous voulez la destitution volontaire.
09:45C'est ça que vous voulez.
09:47La démission, pas la destitution.
09:49C'est devenu ingouvernable.
09:51La seule manière, c'est de rendre la parole au peuple
09:53pour de vrai. Là, il n'y aura pas de faux-semblants.
09:55Pour l'instant, tout est gouvernable.
09:57Si on veut vraiment sortir...
09:59D'abord, le budget...
10:01Laurence Ferrari est très satisfaite de la situation.
10:03Je suis comme les Français. Ils se disent
10:05que ça fonctionne, comme en Belgique.
10:07Il n'y a pas eu de gouvernement.
10:09Attendez un peu, vous verrez, ce sera compliqué.
10:11Le budget, c'est déjà un gros problème.
10:13Si il n'y a pas de budget, vous verrez
10:15que la France ne se gouverne pas toute seule.
10:17J'ai vu passer aujourd'hui une petite vidéo
10:19sur les réseaux sociaux, une archive.
10:21C'est une François Mitterrand en 1977.
10:23Assez intéressant.
10:25Carte sur table.
10:27Il explique à quel point le Président
10:29met toute l'attitude pour choisir son Premier ministre.
10:31C'est quelqu'un de gauche qui parle.
10:33Écoutez bien ce qu'il dit.
10:35Le Président de la République, c'est M. Giscard d'Estaing.
10:37Nous respectons ses compétences.
10:39Nous aimerions mieux même
10:41qu'il les respecte davantage.
10:43Mais c'est à lui de choisir un Premier ministre.
10:45Naturellement, il doit choisir
10:47dans le cadre de la majorité
10:49exprimée par le suffrage universel.
10:51Quand on en sera là,
10:53on étudiera la suite.
10:55Et je vous en informerai si vous voulez bien.
10:57Et dans le parti qui aura eu le plus grand nombre de voix ?
10:59M. Giscard d'Estaing fera ce qu'il voudra.
11:01Il n'a aucune obligation de choisir
11:03un Premier ministre dans le parti
11:05qui a le plus grand nombre de voix.
11:07Il n'a aucune obligation morale,
11:09juridique.
11:11La politique, c'est autre chose.
11:13C'est très intéressant ce que dit François Mitterrand
11:15à Alain Duhamel et au regretté Jean-Pierre Acabal.
11:17Il dit qu'il n'a aucune obligation du Président.
11:19Il fait ce qu'il veut.
11:21C'est ce que nous prouve Emmanuel Macron.
11:23C'est très étonnant que ce soit en 77.
11:25Il aurait pu avoir une majorité de voix.
11:27C'est 77 jamais de 78.
11:29En effet, il y a des élections législatives.
11:31On pensait que la gauche
11:33aurait pu avoir une majorité absolue.
11:35Même en cas de majorité absolue,
11:37il n'est pas obligé, il n'est pas tenu
11:39le Président de la République.
11:41C'est étonnant comme déclaration.
11:43Il n'est pas tenu de nommer au sein même
11:45de la majorité une personnalité
11:47issue du parti qui arrive en tête.
11:49C'est ce que dit François Mitterrand
11:51dans cet entretien avec Jean-Pierre Acabal
11:53chez Alain Duhamel.
11:55Le Nouveau Front Populaire avait
11:57une rhétorique différente.
11:59Le Nouveau Front Populaire disait
12:01qu'il faut absolument que le Président
12:03soit Mme Castex parce que nous l'avons
12:05désigné comme étant notre premier ministre
12:07potentiel,
12:09en l'occurrence.
12:11Mais le Nouveau Front Populaire ne disait pas
12:13aller, on va nommer quelqu'un
12:15dans le groupe parlementaire
12:17qui a le plus grand nombre de députés.
12:19Les FMI, qui sont les plus importants,
12:21ne disaient pas. Attention, d'ailleurs, ils se sont
12:23d'une certaine manière sacrifiés pour la bonne cause,
12:25je ne veux plus dire.
12:27En l'occurrence, c'était relatif.
12:29Finalement,
12:31François Mitterrand avait une interprétation
12:33de la Constitution qui était une interprétation
12:35qui me paraît tout à fait
12:37correct au regard de ce que
12:39devait être la situation politique.
12:41C'est-à-dire qu'en effet, c'est la prérogative du Président de la République.
12:43Mais le Président de la République aussi, il ne peut pas faire
12:45sans majorité. Et la difficulté,
12:47c'est que si vous voulez, le Nouveau Front Populaire
12:49s'est lancé dans cette bataille des élections législatives
12:51sans être capable, déjà, il faut s'en souvenir
12:53parce qu'on oublie très vite les choses,
12:55de désigner lors de la bataille des élections législatives
12:57lequel d'entre eux
12:59postuleraient à Matignon. Puisque vous vous souvenez,
13:01il y avait des polémiques déjà entre eux. Alors qu'en 1997,
13:03quand Lionel Jospin
13:05part à la bataille avec la gauche plurielle,
13:07la gauche plurielle dit...
13:09Et on rappelle Arnaud Benedetti que nombre de ses députés du Nouveau Front Populaire
13:11ont été élus grâce aux voix des macronistes
13:13qui se sont désistés en leur favorisant.
13:15Et parfois de l'électorat LR.
13:17On n'oublie pas.
13:21Non mais je trouve que voilà,
13:23et c'est pour ça que c'est intéressant ce moment-là,
13:25par rapport à la Constitution, par rapport
13:27à cet archive que vous nous avez sorti.
13:29Parce qu'ensuite, lorsque Mitterrand
13:31est élu
13:33avec la cohabitation, etc.,
13:35il a cette phrase,
13:37la Constitution, toute la Constitution,
13:39rien que la Constitution, et on est dans ce moment-là.
13:41Louis, alors ?
13:43Qu'est-ce qu'il va se passer dans les prochains jours ?
13:45Je viens de vous expliquer,
13:47vous m'avez rionné, vous m'avez coupé,
13:49vous m'avez interrompu.
13:51Je crois que c'est jusqu'au 8 septembre.
13:53Politiquement,
13:55il peut y avoir une surprise.
13:57Bien sûr.
13:59Je ne vois pas Emmanuel Macron
14:01nommer un nouveau Premier ministre chargé de former
14:03un gouvernement avec des passations des pouvoirs
14:05qui surviennent pendant les Jeux paralympiques.
14:07Je pense que même l'opinion publique
14:09lui en voudrait et lui dirait
14:11vous n'auriez pas osé, M. le Président, faire ça pendant les Jeux olympiques.
14:13Pendant l'IGO.
14:15Il a quand même un sujet.
14:17C'est quand même le sujet du budget.
14:19Pour les lois de finances, ça ne se prépare pas comme ça.
14:21Et déjà, on est très en retard.
14:23Il y a un texte qui est en préparation.
14:25Bruno Le Maire le fera.
14:27Oui, mais ce ne sera peut-être pas Bruno Le Maire
14:29qui le prendra et qui défendra ce budget-là.
14:31Ils ont qu'à le transférer.
14:33On rentre dans une période où on n'a pas connu ça.
14:35C'est quelque chose de totalement nouveau.
14:37J'ai flippé les journalistes politiques.
14:39Comment ?
14:41C'est intéressant.
14:43C'est dramatique pour le pays,
14:45mais je reconnais que c'est intéressant.
14:47Un ministre démissionnaire qui reste autant de temps,
14:49qui est prolongé...
14:51Ils sont payés d'ailleurs ?
14:53Les ministres démissionnaires sont payés ?
14:55Ils touchent la paie ou pas ?
14:57En théorie, non.
14:59Mais lorsqu'un ministre quitte le gouvernement
15:01ou devient démissionnaire,
15:03il est payé encore pendant trois mois.
15:05Donc ils sont payés.
15:07Donc ils touchent encore leur salaire.
15:09Ils touchent l'indemnité qui est prévue
15:11lorsqu'ils quittent leur fonction.
15:13Ils ne s'énerveront pas avant trois mois.
15:15Au bout de trois mois, ils vont s'énerver.
15:17C'est quand même bizarre d'avoir un ministre
15:19qui ne s'énerve pas avant trois mois.
15:21Mais ça pourrait tout à fait se produire.
15:23Il y a des situations compliquées.
15:25Arnaud Benedetti, c'est la Shirley ou pas du tout ?
15:27On est dans une situation qui,
15:29sous la Ve République, est tout à fait exceptionnelle.
15:31En l'occurrence, on n'a jamais vu ça.
15:33Ça nous ramène 70 ans en arrière,
15:35au plus beau jour de la IVe République.
15:37Mais la IVe République, il y avait des systèmes
15:39de coalition qui fonctionnaient.
15:41Mais qu'est-ce qu'on voyait sous la IVe République ?
15:43Comment le pays était dirigé ?
15:45Il était dirigé par l'administration.
15:47Le président britannique, Philippe Williams,
15:49qui a écrit un livre sur l'histoire de la vie politique
15:51sous la IVe République, il montre très bien.
15:53Il dit qui gouvernait le pays finalement.
15:55Il y avait des coalitions qui tombaient en général.
15:57Parfois, vous avez des gouvernements
15:59qui duraient trois jours.
16:01Il y a des gens qui ont été ministres trois jours
16:03et après, ils ont eu sur leur carte de visite
16:05le titre de ministre à l'éternité.
16:07Mais c'était les préfets, beaucoup.
16:09Il y avait un camp préfectoral qui était très puissant à l'époque
16:11qui, d'une certaine manière, faisait tourner le pays.
16:13Pas seulement les préfets.
16:15Ce n'est pas tout à fait normal.
16:17On est sortis de la IVe République
16:19précisément pour éviter ça
16:21et redonner la place aux politiques.
16:23En fait, on est en train d'expliquer
16:25que le problème aujourd'hui, c'est le politique
16:27et qu'il faut revenir à la technique.
16:29Vous me direz que l'histoire se répète.
16:31C'est un éternel recommencement.
16:33Ce qui est terrible, c'est que je pense
16:35que la situation demande des vrais politiques
16:37qui pilotent les administrations
16:39et qui comprennent les aspirations du pays.
16:41Globalement, ce qui est vrai, c'est qu'on semble
16:43avoir des gouvernements qui ont assez peu de pouvoirs
16:45qui sont complètement tenus.
16:47Et les Français ont réclamé un changement.
16:49Et donc, il n'y aura pas de changement.
16:51Par rapport à tous les sujets que nous avons évoqués
16:53aujourd'hui qui demandent des décisions urgentes,
16:55elles ne surviendront pas.
16:57Le sujet de l'école, le sujet de la sécurité,
16:59rien ne se passera.
17:01Et la Nouvelle-Calédonie.
17:03Pendant un an ou peut-être plus, peut-être trois.
17:05Rien ne se passera. Ça fait beaucoup, trois ans.
17:07Rendez-vous demain pour la suite des aventures politiques
17:09d'Emmanuel Macron.
17:11Pour l'instant, Pierre Devineau.
17:13Non, je ne crois pas.
17:15Pierre Devineau pour Europe 1 ce soir.
17:17Et Christine Kelly avec ses mousquetaires pour Facein l'Info.
17:19Bonne soirée sur nos deux antennes. À demain.