• il y a 4 mois
Jeff Wittenberg reçoit  Sarah Knafo, Députée européenne Reconquête sur le plateau des 4 vérités. 

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Transcription
00:00Bonjour Sarah Knafo. Bonjour Javier Wittenberg. Merci d'être avec nous ce matin.
00:05Vous constatez, vous aussi je cite les mots d'Emmanuel Macron, une parole désinhibée, un racisme désinhibé.
00:12Le chef de l'État visait en particulier les propos d'un député du Rassemblement National
00:16qui estime que Najat Vallaud-Belkacem n'aurait jamais dû être ministre de l'Éducation nationale
00:21en raison de sa double nationalité franco-marocaine.
00:24Est-ce qu'il y a du racisme désinhibé à l'approche de ces élections ?
00:27Je ne suis pas du tout d'accord avec le chef de l'État quand il parle de racisme désinhibé.
00:31J'ai l'impression qu'aujourd'hui on veut faire passer pour raciste
00:34le simple fait de vouloir faire une différence entre les Français et les étrangers.
00:38Et je ne parle pas du tout de Mme Vallaud-Belkacem sur laquelle je reviendrai.
00:41Je parle de la proposition sur la double nationalité.
00:44Je pense que faire une différence entre les Français et les étrangers,
00:48c'est précisément ce qu'a fait la République pendant toute son histoire.
00:51Si vous voulez que je vous donne un exemple, je citerai Léon Blum,
00:53puisqu'on parle beaucoup de nouveaux fronts populaires en ce moment.
00:55Léon Blum, c'était celui qui voulait justement la préférence nationale,
00:59qui disait qu'il fallait réserver les emplois des Français aux Français dans les usines.
01:03La CGT, par exemple, si on reprend l'exemple en 1936,
01:06c'est celle qui veut imposer des quotas d'étrangers dans les usines.
01:09Maintenant je viens sur Mme Vallaud-Belkacem.
01:11Pardon, mais je me permets de vous couper.
01:13Vous parlez de Français et d'étrangers.
01:14Là, ce sont des Français et des Français ayant la double nationalité.
01:17Il n'est pas question d'étrangers en l'occurrence.
01:19Ce sont des Français qui ont la double nationalité.
01:22Et qui, si on vous entend bien, ne sont plus complètement des Français à part entière.
01:26Alors justement, je viens sur Mme Vallaud-Belkacem.
01:28Mme Vallaud-Belkacem, moi ce que je lui reproche,
01:30ce n'est absolument pas d'avoir une nationalité marocaine.
01:32Ce que je lui reproche...
01:33Franco-marocaine.
01:34Franco-marocaine, donc elle a une nationalité marocaine.
01:36Ce que je lui reproche, c'est d'avoir imposé le socialisme à l'école.
01:39C'est son bilan à l'éducation nationale.
01:41Emmanuel Macron, pour la défendre, dit qu'on a des étrangers,
01:43c'est lui qui dit le mot étranger, qui ont apporté beaucoup à la France.
01:46Mais alors pardonnez-moi, Mme Vallaud-Belkacem,
01:48non seulement elle n'est pas étrangère,
01:49mais en plus je ne crois pas qu'elle ait apporté beaucoup à la France.
01:51Moi ce que je lui reproche, c'est d'avoir été la première ministre de l'éducation nationale
01:55qui a imposé la théorie du genre à l'école.
01:57Ce que je lui reproche, c'est de vouloir donner le droit de vote aux étrangers, typiquement.
02:01Moi je lui reprocherais des choses que n'importe quelle Française aurait fait,
02:05et je ne pense pas que ça a été d'un point de vue marocain
02:08qu'elle a imposé tout ce qu'elle a fait à l'école.
02:10Mais si vos idées arrivent au pouvoir,
02:12est-ce qu'une personnalité de double nationalité
02:15pourrait être ministre ?
02:17Puisque selon ce député RN, ce n'est pas possible.
02:20Qu'est-ce que vous, vous en pensez ?
02:22Est-ce qu'on peut être ministre ?
02:23Je pense qu'à raison, on a le droit de se dire
02:26que pour certains postes, dans certains secteurs,
02:28une double nationalité ne peut pas convenir.
02:30Je pense qu'on a raison.
02:31Ça dépend du secteur.
02:33Moi je pense que oui, ministre, en effet, on ne peut pas être double nationale.
02:36Il faut être français, il faut avoir une seule allégeance.
02:38Je pense qu'une nationalité, en effet, c'est une allégeance.
02:40C'est tout à fait nouveau dans le droit français.
02:41Ça veut dire qu'on crée, encore une fois, deux catégories de français.
02:44Mais en fait, ce qui est nouveau, c'est d'avoir autant de doubles nationaux en France.
02:46Parce qu'on parlait jusque-là de poste sensible.
02:47Maintenant, vous dites, ministre également, il faudra être français à 100%.
02:51Absolument. Je pense que ce n'est pas grand-chose d'abandonner une nationalité.
02:54Quand on veut être ministre de la France,
02:55on peut se dire qu'on peut abandonner un passeport.
02:57Ce n'est pas grand-chose.
02:58Quand on aime un pays, on aime uniquement ce pays, à mon avis,
03:01et on peut se dire, si je veux être ministre de la République française,
03:04je dois être capable d'abandonner une autre nationalité.
03:06Mais pourquoi ? Parce que si on a une double nationalité,
03:08on peut être, en quelque sorte, déloyal par rapport à la République française ?
03:12Je pense que pour avoir un poste aussi stratégique que celui de ministre,
03:15il faut avoir une seule allégeance.
03:17Une seule allégeance. Vous parlez d'allégeance.
03:19Dans ce climat de racisme dénoncé, supposé en tout cas et affirmé par Emmanuel Macron,
03:27est-ce que vous assumez qu'Éric Zemmour, ce film,
03:30on l'a vu sur les réseaux sociaux depuis 48 heures,
03:33en train de reprendre la chanson,
03:35plutôt de mimer la chanson, vous me direz quelle est l'expression exacte,
03:39une chanson qui s'appelle « Je partira pas »,
03:41qui est une chanson, on voit le clip en question,
03:44une chanson qu'on ne va pas diffuser à l'antenne,
03:46mais qui est ouvertement xénophobe, sinon raciste, disent certains.
03:49Alors moi, je ne crois pas du tout qu'elle soit ouvertement xénophobe,
03:52ni même raciste. Je pense qu'avant tout, précisons que c'est une chanson...
03:55On parle de Fatma, de Djé Laba, « Je partira pas ».
03:57Précisons que c'est une chanson qui est en train de devenir très populaire,
04:01qui est en train d'être passée dans toute la jeunesse française,
04:05dans le moindre village de France aujourd'hui,
04:07quand on regarde les réseaux sociaux,
04:09on a l'impression que cette chanson est en train de se répandre.
04:11Je crois d'ailleurs que vous contribuez à la répandre à force d'en parler.
04:15Cette chanson, je dirais qu'il y a un aspect humoristique,
04:18elle se veut drôle, mais qu'en réalité...
04:20Vous la trouvez drôle ?
04:21Mais qu'en réalité, elle relève d'un sujet extrêmement grave.
04:24Si vous voulez, je trouve qu'on a en France aujourd'hui un peuple qui souffre.
04:27Un peuple qui souffre de cette immigration massive,
04:30un peuple qui essaye d'exprimer comme il le peut cette souffrance.
04:33Donc nous, en politique, on essaye d'exprimer cette souffrance des Français.
04:37Excusez-moi, Madame Knafo,
04:39est-ce que vous prenez aussi en compte la souffrance des personnes d'origine étrangère,
04:43des personnes d'origine nord-africaine,
04:45qui peuvent se sentir plus que vexées ou stigmatisées
04:50lorsqu'il y a une chanson qui, vous le dites vous-même, a beaucoup de succès
04:53et qui parle encore une fois de Fatma, de Djellaba,
04:55et qui les incite à rentrer chez eux ?
04:57Je ne comprends pas que tous les Nord-Africains, comme vous le dites,
05:00puissent se sentir visés dans ce sens
05:02que précisément, si on parle des paroles de cette chanson,
05:04moi ce qui me choque, c'est ce que cette chanson dénonce.
05:06C'est-à-dire le fait que des étrangers en France puissent aujourd'hui toucher le RSA.
05:10Dans n'importe quel pays du monde,
05:12un étranger qui arrive sur un sol doit apporter quelque chose au pays,
05:15et pas coûter.
05:16C'est d'ailleurs dans le code des étrangers, le CZA.
05:18En principe, un étranger ne doit pas coûter quelque chose,
05:20ne doit pas être un poids pour les finances publiques.
05:22Ce que cette chanson dénonce, c'est le fait que des fichés S,
05:25c'est-à-dire des bombes sur pattes étrangers,
05:27puissent rester en France sans être expulsés.
05:30Vous savez bien que toutes les personnes...
05:32Pourquoi des amalgames ?
05:33Je vous dis que cette chanson parle précisément de gens
05:35qui sont fichés S et qui sont sur le sol français,
05:37précisément de gens qui touchent le RSA alors qu'ils sont étrangers.
05:39Il n'y a pas de parole raciste qui se libère aujourd'hui,
05:41notamment à travers cette chanson ?
05:42Absolument pas. Moi je crois qu'aujourd'hui,
05:43ce qui est en train de se passer,
05:44c'est qu'il y a un espoir qui est en train de se lever en France.
05:46Ce n'est pas une parole raciste.
05:48C'est enfin des Français qui se disent,
05:49on va pouvoir défendre la France.
05:51Et peut-être que dans deux semaines,
05:52on aura un gouvernement de droite
05:53qui permettra de défendre la France.
05:54Et ça, ce n'est pas du tout raciste.
05:55C'est patriote.
05:56Parlons de vos espoirs dans votre parti Reconquête.
05:59Alors qu'Éric Zemmour avait réalisé 7% des voix
06:03à l'élection présidentielle de 2022,
06:05vous n'aviez pas obtenu de député.
06:07Qu'est-ce qui peut vous faire penser
06:08que vous en aurez cette fois-ci ?
06:10Est-ce que vous partez gagnant
06:13avec quand même des espoirs assez limités ?
06:17Je pense qu'on a d'excellents candidats.
06:19Si je devais en citer quelques-uns,
06:21je dirais Jean Messia, Anneuilh,
06:22qui a des chances de l'emporter.
06:24Je dirais Marie-Claude Bompard, à Orange,
06:26dans la circonscription du Vaucluse.
06:28On a d'autres excellents candidats.
06:29On a par exemple Évelyne Rébert,
06:31qui est la mère de Julien Vincent,
06:33qui a été attaquée par un djihadiste soudainé.
06:35Mais il y a une vague rassemblement national
06:36à laquelle vous n'êtes pas allié,
06:37qui risque, si l'on en croit les sondages,
06:39plutôt de vous absorber.
06:40Vous avez raison.
06:41Je crois qu'aujourd'hui,
06:42on a d'ailleurs fait un choix
06:43qui va dans ce sens-là,
06:44puisqu'on a fait le choix
06:45de ne mettre que 330 candidats
06:47sur les 577 circonscriptions,
06:49avec une ligne qui était claire,
06:52d'exister, de continuer de porter nos idées.
06:54Et je pense qu'on est à un moment
06:55tout à fait propice.
06:56Je crois qu'en deux semaines,
06:57nos idées vont avancer
06:58de manière très accélérée.
06:59Mais en quoi elles sont différentes
07:00de celles de Marine Le Pen
07:01et Jordan Bardella ?
07:02On a des différences qui sont claires.
07:03On les a exposées pendant la campagne.
07:05Je crois qu'aujourd'hui,
07:06c'est bien de se focaliser
07:07sur ce qui nous rassemble,
07:08c'est-à-dire notamment
07:09les sujets régaliens,
07:11même si sur certains aspects,
07:12on diffère.
07:13Je dirais que sur l'islamisation du pays,
07:15reconquête à un vrai discours.
07:16Je dirais que sur l'école
07:18et contre le wauquisme,
07:19reconquête à un discours qui diffère
07:21parce que tout simplement,
07:22on prend ces sujets en compte.
07:23Et économiquement,
07:24je dirais qu'on est plus à droite,
07:26qu'on est de droite en économie
07:27et de manière assurée.
07:28Vous êtes plus à droite
07:29que le RN ?
07:30On a une voie à apporter
07:31à la France, aussi à la droite.
07:32J'espère,
07:33vous disiez quels sont vos espoirs,
07:35c'est de continuer de garder
07:36la voie de reconquête,
07:37une voie libre,
07:38une voie indépendante
07:39qui porte
07:40et qui a déjà beaucoup apporté
07:41au débat public.
07:42Une voie que Jordan Bardella
07:43n'a pas voulu pour l'instant associer.
07:45Marion Maréchal a quitté le navire
07:48puisqu'elle soutient aujourd'hui
07:49des candidats RN.
07:50Vous avez raison.
07:51Mais vous, vous n'êtes pas associée,
07:52vous ne participeriez peut-être pas
07:54à un gouvernement
07:55si le RN gagne les élections.
07:56C'est votre souhait, néanmoins ?
07:57Écoutez, moi je pense qu'avant
07:58de se répartir les postes,
07:59il faut se répartir le travail.
08:01On a encore deux semaines,
08:02il faut y arriver,
08:03il faut que la France
08:04ait ce gouvernement de droite.
08:05Moi, je souhaite le succès de la France,
08:06donc le succès
08:07d'un gouvernement de droite.
08:08Vous avez raison de dire
08:09que le Rassemblement National
08:10a refusé, de notre main tendue,
08:12ce qu'on regrette.
08:14On a voulu participer
08:15à cette coalition
08:16de fait, ça nous a été refusé.
08:18Sincèrement, c'est pour des raisons
08:19que je ne comprends pas.
08:20Quand on dit que c'est pour
08:21des histoires de critiques passées,
08:23regardez ce que LR disait
08:24de Marine Le Pen et du RN
08:25pendant des années.
08:26Et aujourd'hui, Éric Ciotti...
08:27Et je crois qu'aujourd'hui,
08:28et vous avez raison,
08:29aujourd'hui, Éric Ciotti
08:30est l'allié de Marine Le Pen.
08:31Je pense que ce n'est pas
08:32à la hauteur de la France
08:33de refuser une coalition
08:34pour des critiques passées.
08:35Vous l'avez dit.
08:36Merci beaucoup Sarah Manapou,
08:37eurodéputée de Reconquête,
08:38et c'est la suite de Télémathas.
08:39Merci à tous les deux.