Dans ce 100e numéro d'A vos marques, Anthony DREVET met en lumière les Pôle Nationaux Handisport. Structure de haut-niveau indispensable pour les para-athlètes de demain, Bastien DROBNIEWSKI présentera ce dispositif lancé par la FFH en 2011 dans "mon défi". Invités : Bastien DROBNIEWSKI, coordinateur des Pôles Nationaux Handisport Gwenaïg LE VOURC'H, para-athlète spécialiste du sprint Victor LAYER, joueur de basket-fauteuil présent au pôle national depuis 2022 Tanguy CASSEN-MAZE, para-athlète spécialiste du demi-fond arrivé au pôle national en septembre 2023
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00:00Générique
00:14Bonsoir à toutes et tous, soyez les bienvenus dans Avomark sur Sport en France,
00:19votre émission dédiée aux disciplines parasportives
00:22et aujourd'hui on fête un anniversaire, la centième édition d'Avomark.
00:26Alors ça se fête, justement, on va s'intéresser à la jeunesse, à l'avenir, à la détection,
00:31une émission consacrée justement au recrutement des parasportifs de demain.
00:35Et pour en parler, j'ai le plaisir d'avoir quatre invités.
00:37A mes côtés, tout d'abord le coordinateur de ce pôle national, on en saura un petit peu plus,
00:42ex-centre fédéral handisport, Bastien Bromieski. Bonjour.
00:46Bonsoir.
00:47Ça va ? Tout va bien ?
00:48Super.
00:49En forme, on va parler de la relève et de la nouvelle génération,
00:53intégrée et incarnée justement par Gwenaïg, également Le Bourge.
00:57Bonsoir.
00:58Gwenaïg, athlète spécialiste des épreuves de sprint en para-athlète,
01:03passé dans le pôle justement en Aquitaine, en Nouvelle-Aquitaine, de 2017 à 2021,
01:08on va tout savoir justement sur votre parcours.
01:11On va également s'intéresser au parcours d'un basketteur fauteuil,
01:14au pôle justement depuis 2022, il s'agit de Victor Leyer.
01:18Bonjour Victor.
01:19Bonsoir.
01:20On va donc s'intéresser évidemment à beaucoup de choses,
01:23vos parcours respectifs et les disciplines qui sont dans ces pôles justement nationaux,
01:28avec également un autre spécialiste du para-athlète, spécialiste du demi-fond,
01:33présent depuis septembre 2023, c'est tout récent, Tanguy Kassel-Mazet.
01:37Bonsoir.
01:38Bonsoir.
01:39Alors voilà, vous êtes prêts, vous avez tous accepté notre invitation, je vous en remercie.
01:43On va tout de suite débuter cette émission justement avec la rubrique Mon Défi.
01:51La jeunesse donc sur le plateau, je le disais.
01:54La détection, l'avenir, c'est le sujet de notre émission numéro 100 d'Avomark
01:59avec le pôle national, un des pôles nationaux d'ailleurs,
02:02basé à Talence tout près de Bordeaux.
02:04Alors Bastien, je me tourne tout de suite vers vous évidemment
02:07pour essayer de savoir un petit peu plus ce dont il s'agit.
02:10On parlait de centre fédéral Handisport auparavant, maintenant on parle de pôle national, c'est ça ?
02:14Exactement, mais pour autant le projet reste le même,
02:16on reste dans la continuité de ce centre fédéral qui existe sur le Crébs de Bordeaux depuis 2011.
02:21Et l'idée, le projet, il est très simple, c'est de former, comme ça a été dit,
02:25de former, d'entraîner, de préparer nos jeunes para-athlètes de demain.
02:29Gros travail donc évidemment et puis la fédération j'imagine est assez impliquée aussi dans ce projet.
02:34Elle est plus qu'impliquée parce que c'est des pôles qui dépendent de cette fédération française Handisport.
02:39Donc il y a un travail d'accompagnement sur les pôles basket-fauteuil,
02:44tennis de table et athlétisme pour tous nos athlètes avec leur parcours particulier, leur singularité.
02:49Donc la fédération Handisport est évidemment partie prenante de ce projet.
02:52Alors on a évoqué trois disciplines justement, on n'a pas d'athlètes para-tennis de table,
02:57mais on a deux athlètes justement para-athlètes.
03:01Gwenaïde, comment vous avez connu ce pôle justement en 2017 ?
03:05Alors je l'ai connu via le système des stages jeunes à potentiel nationaux,
03:11donc j'y ai participé et en fait on m'en a parlé.
03:16J'ai participé aux détections et c'était parti, j'ai intégré les pôles.
03:21Victor, comment c'est fait le choix de la discipline finalement ?
03:24On se dit allez on va dans un pôle national et on fait du basket-fauteuil, c'était assez clair j'allais dire ?
03:30Non, c'était assez atypique, ce n'était pas forcément fait à l'avance.
03:34Moi j'avais le problème de proximité des clubs aussi également, une ouverture,
03:39le choix du sport n'était pas forcément évident.
03:42J'ai essayé un maximum de choses et mon comité régional m'a permis vraiment
03:46d'exprimer mes capacités dans plein de domaines.
03:49J'ai été comme Gwenaïde orienté vers le stage jeunes à potentiel
03:54où j'ai fait la rencontre de Bassin et du staff des pôles nationaux
03:59et ils m'ont convié à venir et m'ont interrogé sur mes capacités à venir au basket-fauteuil.
04:04J'y suis allé et ça a marché.
04:06On va parler justement de ces détections, ces programmes.
04:09JAP, jeunes à potentiel, la relève également.
04:11Avant cela Tanguy, c'est tout récent justement l'intégration au pôle national.
04:16Comment est-ce que finalement ce choix s'est fait depuis septembre 2023 ?
04:21Est-ce qu'on y est bien déjà dans ce pôle national ?
04:23On y est très très bien.
04:25Moi, ça a été assez rapide puisque j'ai découvert un peu le monde du handisport en juin 2022
04:33avec mon comité départemental.
04:36Trois mois après, je faisais les stages jeunes à potentiel à Bourges
04:41et puis j'ai passé les différentes étapes de sélection
04:44et je suis entré directement l'année d'après au Krebs de Bordeaux.
04:48Donc ça s'est fait très rapidement.
04:50Alors est-ce qu'on bénéficie d'un emploi du temps un petit peu aménagé Gwenaïde
04:54parce qu'on est justement dans un des pôles nationaux ?
04:56Oui exactement, c'est le principe.
04:58C'est que le Krebs donc avec les pôles nationaux,
05:00ils ont une sorte de partenariat avec les lycées de proximité.
05:03Donc il y a deux lycées à proximité du Krebs
05:05et ce qui nous permet d'avoir des entraînements quotidiens,
05:08donc tous les soirs et aussi bicotidiens avec des entraînements
05:11notamment le mardi et le jeudi de 10h à midi.
05:14Ah oui, donc c'est assez timé en effet.
05:16Et on compte sur Bastien, entre autres évidemment un coordinateur de l'un de ces pôles nationaux
05:22et un coordinateur de ces trois pôles nationaux.
05:24Depuis quand est-ce que vous êtes coordinateur ?
05:27Ça fait cinq ans déjà.
05:29Ah oui ?
05:30C'est vrai que les saisons passent vite.
05:32Ça fait cinq ans, ça fait dix ans que je travaille pour cette fédération d'e-sport.
05:36Je travaillais anciennement sur un comité régional
05:39et j'étais déjà impliqué sur ces sujets détection
05:42qui sont au cœur de nos clubs, au cœur de nos territoires
05:46avec toujours les mêmes questions.
05:47Comment on fait émerger nos jeunes sportifs, nos jeunes talents
05:50vers cette filière un peu reine qui est la filière jap, la filière jeune à potentiel.
05:55Et alors finalement, est-ce qu'on a des encadrants qui sont formés aussi ?
05:58Parce qu'on a toujours cette question-là d'avoir des préparateurs, j'allais dire, physiques aussi
06:03qui peuvent encadrer la jeunesse.
06:05Bien sûr.
06:06Alors sur les trois pôles, les entraîneurs ont la double casquette.
06:10Ils sont spécialistes de la discipline avant toute chose
06:13et ils ont un regard particulier sur le public accueilli en situation de handicap
06:18donc avec des bagages de formation fédérale derrière
06:21pour mieux accompagner chaque athlète.
06:24Parce que c'est vrai que finalement, j'ai les deux athlètes qui sont devant moi.
06:28Ils ont les deux le même handicap, mais ce n'est pas du tout le cas.
06:31Ce n'est pas une généralité.
06:33Au sein d'un même pôle, on a différents handicaps.
06:35Et donc finalement, sur une même séance, le travail de l'entraîneur,
06:40ça va être justement de composer différentes séances dans la séance
06:43pour s'adapter à toutes ces classifications, tous ces handicaps
06:46et prendre en charge le mieux possible chaque athlète dans sa singularité.
06:50Et dans le pôle basket-fauteuil, Victor, on retrouve combien d'athlètes,
06:53de para-athlètes justement ?
06:55Si je ne me trompe pas, dans l'effectif, on est neuf, neuf polistes.
06:59Et comme a dit Bastien, on est tous atteints d'un handicap différent.
07:02On a tous une classification différente en fonction de notre pathologie.
07:07Et on va devoir, l'entraîneur va devoir jouer avec cela
07:10pour pouvoir nous faire rentrer sur un terrain
07:12avec un nombre de points à ne pas dépasser en termes d'équité.
07:15Et ça fait vraiment un échange et un collectif très divers et varié sur le terrain.
07:20Donc on doit apprendre à jouer avec les atouts et les faiblesses des autres,
07:23sachant qu'il y en a qui ont des limites plus que d'autres.
07:26Donc il faut s'adapter à ça et c'est très enrichissant.
07:29Alors dans un sport collectif évidemment, mais Tanguy, dans un sport individuel
07:33qui est le para-athlétisme, est-ce qu'on retrouve aussi avec ses collègues
07:37qui sont des adversaires peut-être, une certaine émulation ?
07:40Oui, bien sûr. Il y a aussi plusieurs handicaps au sein de la team athlée,
07:46comme on nous appelle.
07:49Et oui, donc c'est vrai que c'est un sport individuel,
07:54mais on est avant tout une équipe.
07:57Et donc les entraînements sont assez variés.
08:00Moi, j'ai une spécialité, c'est que je suis en demi-fonds.
08:04Je suis le seul demi-fondeur spécialiste du 1500, du 5 km et du 10 km.
08:09Alors que les autres polistes sont plutôt sur du saut en longueur,
08:12du lancé de poids ou du sprint.
08:15Et donc chacun s'adapte à sa pratique grâce à une connaissance assez affûtée
08:21de la part de notre coach.
08:23Une grosse pression sur vos épaules alors Tanguy.
08:26Il y a quelques semaines, quelques mois, dans Avomark,
08:29on s'était intéressé à un documentaire produit par Connor Owens de Brawl Vidéo.
08:34C'était un documentaire assez émouvant, juste hors norme.
08:38On l'a diffusé sur Sport en France.
08:39Si vous ne l'avez pas vu, on vous propose de revivre un petit peu avec un teaser
08:44l'histoire de six jeunes athlètes.
08:46Et on y revient tout de suite avec Bastien, justement.
08:49On vous laisse découvrir ça.
09:00Mon père, il me disait, Alex, si tu es handicapé, c'est parce que tu es trop fort.
09:05C'est comme les chevaux de la PMU.
09:07On est obligé de leur mettre un handicap parce qu'ils sont trop forts.
09:13Le handisport, c'est quelque chose d'extraordinaire.
09:15Parce que ça permet aux personnes qui ont un handicap, par exemple du jour au lendemain,
09:18de pouvoir quand même continuer le sport.
09:20Après, c'est dommage que ça ne soit pas assez médiatisé.
09:28C'est un peu une revanche sur sa vie, en fait, de gagner des Jeux,
09:31de faire du sport à haut niveau malgré son handicap.
09:34Je pense que, oui, c'est même plus de bon vent, le sport en vie.
10:04L'athlète Bastien, ils ont la même volonté évidemment que les athlètes valides parce qu'ils sont juste hors normes.
10:29Moi, j'aime bien ce pitch justement.
10:31C'était intéressant d'avoir ce suivi des six athlètes qui sont maintenant les ambassadeurs aussi pour ce pôle national ?
10:36C'est exactement ça, c'est une super mise en lumière de la structure, mais surtout des athlètes.
10:41Et je pense que ce qu'il faut retenir, c'est eux les ambassadeurs de la relève,
10:46c'est eux qui donnent envie aux nouveaux arrivants, aux jeunes talents qui vont arriver demain.
10:51Et c'est eux qui passent le message aux jeunes qu'on aura le week-end prochain sur la détection.
10:56C'était une super expérience qui a été tournée avec Connor.
11:00Et puis, dans les images qu'on retrouve là, de saison en saison, ça se perpétue avec tous les athlètes qu'on accueille.
11:07Il y a des histoires particulières, des trajectoires de vie singulières.
11:11Mais le projet sportif reste le même, on est toujours orienté vers le haut niveau.
11:14Et je suis ravi de voir que dans les profils qui ont été choisis, certains sont vraiment dans la course pour aller jusqu'au Jeu de Paris.
11:21Et tous ont passé le step suivant après l'environnement des pôles.
11:25Donc c'est positif et c'est favorable.
11:28Avant d'être ambassadeur quand même, Gwenaïg, il faut passer par un parcours de détection.
11:32Alors on a parlé des Japs justement, la relève aussi en fait partie.
11:35C'est un parcours du combattant, comment est-ce qu'on arrive à intégrer un pôle national ?
11:39Qu'est-ce qu'il faut faire comme processus ?
11:42Alors moi, je ne l'ai pas vécu comme un parcours du combattant, je l'ai vécu comme une expérience à part.
11:49J'ai toujours aimé de façon moi, partir en stage, aller à la découverte de l'autonomie, si on peut dire ça comme ça.
11:59Ce qui a été le plus dur pour moi, ça a été de convaincre mes parents de me laisser partir sur les pôles,
12:04parce que je viens de Bretagne, donc Brest-Bordeaux, ce n'est pas la porte à côté non plus.
12:09Mais donc ce qui se passe, c'est qu'une fois qu'on est plus ou moins repéré par la Fédération,
12:15on est invité sur un week-end de détection avec deux jours où on passe des tests sur nos disciplines propres à chacun,
12:23sur des tests physiques, sur des entretiens individuels, pour voir un peu notre motivation,
12:29qu'est-ce qui nous pousse à vouloir intégrer ces pôles.
12:32Et après, ça se fait naturellement, ceux qui sont motivés et qui ont le potentiel pour réussir ce parcours de haut niveau
12:40intègrent les pôles généralement le septembre suivant.
12:43Alors évidemment, dans le nom, on a « jeune », donc il faut des critères aussi d'âge, j'imagine, Victor.
12:48Ça a été assez intéressant, il faut pouvoir aussi montrer qu'on a une capacité physique, j'imagine, pour pouvoir être éligible ?
12:56Oui, c'est ça, il faut forcément avant tout, on oublie que même si c'est une expérience sociale, c'est un double projet,
13:01il y a pas mal d'aspects à ne pas oublier.
13:04On vient avant tout chacun, selon nos horizons, notamment en e-sport, on est très dispersé autour de la France.
13:10On vient ici pour un projet sportif, notamment, parce qu'il y a des outils qui nous le permettent.
13:14Mais après, voilà, nous, on est « jeune », on a la volonté.
13:18Le rôle, justement, de Bastien et du staff a été d'identifier les profils-là selon les détections,
13:23qui est éligible, mais qui également est capable de tenir une saison entière avec de la pression,
13:29avec de grosses attentes, avec un statut qui peut évoluer et il faut être présent sur tous les fronts.
13:35Donc oui, c'est important d'avoir de l'énergie et de la volonté.
13:38C'est vraiment la détermination qui fait que le profil peut être retenu ou non.
13:42Alors Tanguy, c'est assez frais, justement, cette détection qui a eu lieu en 2023.
13:47Est-ce qu'il y a un prix d'entrée ? Est-ce que c'est gratuit ?
13:49Est-ce qu'on a une multitude de candidats ? Est-ce que c'est plutôt restreint ? On veut tout savoir.
13:54Non, alors l'entrée au pôle, en tant que telle, n'est pas payante ou quoi que ce soit.
13:59Mais c'est sûr qu'on peut être interne au CREPS et que donc on paye des pensions.
14:05Mais sur le CREPS, on a tout l'environnement qui est fait pour la performance et au service des athlètes.
14:11Et donc, après les détections, à chaque étape de détection,
14:18forcément, le public de potentiel entrant au CREPS se réduit.
14:24Et à la fin, il y en a quelques-uns qui passent seulement.
14:28Et c'est juste, oui, comme l'ont dit mes collègues, c'est juste la détermination et la volonté
14:36de vouloir aller vers la performance et le haut niveau qui comptent avant tout.
14:41Alors, Bastien, avant de passer à la deuxième partie pour revenir sur le parcours de nos invités,
14:45on va rappeler quand même qu'il y a donc une tranche d'âge à respecter.
14:49Est-ce que aussi cette journée de détection, elle a toujours lieu dans le même CREPS ?
14:53Et ensuite, qu'est-ce qui en découle, justement ?
14:55Est-ce que c'est difficile de trouver des para-athlètes par rapport aux athlètes valides ?
14:58Parce que, de fait, il peut y avoir des accidents de la vie qui font qu'on a des athlètes valides
15:04qui deviennent paras et donc, eux, on ne les détecte pas d'entrée.
15:07Exactement. Mais il y a déjà un élément de réponse dans ce qui vient d'être dit.
15:12Sur les tranches d'âge, on prend en général les plus jeunes qu'on accueille, 13-14 ans.
15:17Avant, c'est compliqué. Dans les mots de Gwenaïg, c'est totalement vrai.
15:21C'est déjà difficile sur un recrutement national pour des jeunes sportifs de haut niveau valide
15:25de se délocaliser, traverser la France et venir à Bordeaux.
15:28Pour des jeunes en situation de handicap, il faut déraciner des familles
15:31qui ont des fois tendance à protéger ou surprotéger leur enfant.
15:34Alexandra le disait, justement, ça peut être une limite, ça.
15:36C'est compliqué. C'est sûr que c'est compliqué.
15:39Donc, avant 14 ans, ça reste délicat de rentrer au pôle.
15:43Et après, sur la tranche haute, il n'y a pas de tranche haute, en fait.
15:49Dans le handicap, j'ai plutôt tendance à dire qu'on est jeunes de 7 à 77 ans.
15:52Et comme ça a été dit, si demain, on a un accident à 25, à 30 ans,
15:58on est quand même jeunes dans le handicap et on peut prétendre à rentrer au pôle aussi.
16:02Là, on en a un, Chaby, qui a 27 ans cette année
16:06et qui s'entraîne quotidiennement avec des jeunes qui ont 10 ans de moins.
16:10Ce qui explique aussi qu'il y a une certaine longévité en parasport,
16:13peut-être même plus que dans les sports valides, en fait.
16:16Ça dépend des sports, ça dépend des sollicitations.
16:18David Spetanil, par exemple, il a une sacrée carrière.
16:21On a également en parasurf, en parasnowboard, on a des exemples.
16:26Cécile Amandes, il y en a plein qui enchaînent les Paralympiades.
16:31On peut avoir une longévité souvent un peu plus marquée que sur le salon olympique.
16:36Mais ce qu'il faut retenir, je pense, de ces temps de détection,
16:39dans les mots qui ont été dits par les jeunes, c'est la détermination,
16:43c'est l'envie de venir s'entraîner, c'est...
16:46Dans détermination, j'entends aussi l'engagement, en fait.
16:49Il y a un engagement, il parlait, Tanguy, de l'engagement financier.
16:52Il y a aussi un engagement humain.
16:54Pour être demain le meilleur de son sport et de sa classe de handicap,
16:59mais il faut avoir envie de s'entraîner plus et mieux
17:02que son adversaire qui est à l'autre bout du monde.
17:04Et donc, c'est un engagement qui est quotidien et qui demande beaucoup d'énergie.
17:08Et donc, nous, en étant en staff de ce cadre-là,
17:11on doit imposer une certaine rigueur pour qu'il puisse atteindre des objectifs ambitieux.
17:15Et une fois qu'on a pu convaincre les parents,
17:17eh bien, on a la possibilité pour les para-athlètes d'atteindre, pourquoi pas,
17:21les JOP, les Jeux Olympiques et Paralympiques.
17:23Alors, ça ne sera pas à Paris, c'est un peu tôt pour vous,
17:25mais peut-être 2028.
17:26En tout cas, on va s'intéresser à vos parcours respectifs.
17:29Messieurs et dames, on passe tout de suite à Parcours Perf.
17:36Alors, la performance, évidemment, ça fait partie aussi de ce qu'on veut évoquer dans Avomark.
17:41Les pôles nationaux sont là pour ça, pour vous accompagner.
17:44Je commence par Victor, tiens, pour parler de votre parcours.
17:49Victor, joueur de basket fauteuil,
17:51est-ce que ça a toujours été une passion, finalement, ce basket fauteuil ?
17:54Et est-ce que, vu le handicap que vous aviez, eh bien, c'était naturel ?
17:59Alors, moi, chez moi, le sport a toujours été une passion.
18:02Après mon sport, j'ai mis très longtemps à le découvrir,
18:04notamment par mon développement au sein du sport valide à la base,
18:07que même si j'étais handi-valide, je pratiquais en valide.
18:10J'ai toujours essayé de trouver ma place, mais sans forcément y arriver.
18:13Ma situation en handicap est très récente.
18:15J'ai eu pas mal de temps à admettre, à accepter,
18:19pour trouver ma place au sein de l'handi-sport.
18:21Et une fois dans l'handi-sport, moi également,
18:23pour trouver mon sport, il y a eu la problématique de la proximité des clubs.
18:27Ce n'est pas forcément ouvert à tout le monde et assez proche.
18:30Passer du Grand Est à Bordeaux, ce n'est pas facile.
18:32Exactement, mais après, la raison que j'ai,
18:34voilà, j'ai pu, grâce aux infrastructures qui permettent un double cursus,
18:37très concentré, très dense, c'est pour ça que c'était rentable pour moi.
18:41Après, même chez moi, je devais faire 45 minutes de route,
18:44aller-retour chaque deux fois par semaine pour m'entraîner.
18:47Tard le soir, parce que c'est avec des tranches d'âge très élevées
18:51pour les clubs qui ne sont pas en pôle accès haute performance.
18:55Donc forcément, c'est plus compliqué niveau horaire.
18:58Donc ça devient compliqué.
18:59Le choix, en fait, moi, je dirais personnellement, pour ma part,
19:01que le choix est vite restreint dans la pratique sportive.
19:04Après, forcément, on peut faire des sacrifices,
19:06mais il y a des limites à cela, notamment vis-à-vis des familles,
19:08vis-à-vis du temps à consacrer.
19:10Donc pour moi, j'ai toujours adoré le basket, j'en avais fait un valide,
19:14mais c'est un peu par défaut quand même que j'ai choisi ce sport au final.
19:19Parce qu'on a trois pôles nationaux, on le rappelle,
19:20donc on a trois disciplines finalement.
19:22Rugby-fauteuil, ce n'était pas possible de le faire dans le pôle national, par exemple.
19:27Tanguy, est-ce que finalement, le choix de l'athlète, du para-athlète,
19:31c'était quelque chose qui sonnait en vous
19:35et le fait d'aller dans ce pôle national, ça a déclenché un déclic ?
19:39Oui, bien sûr.
19:40Alors moi, j'ai toujours fait de l'athlétisme depuis l'âge de six ans
19:43parce que j'ai une famille qui court beaucoup aussi.
19:46Et donc, j'ai commencé en valide.
19:48J'ai fait dix saisons en valide dans le club du Mans, en Sarthe.
19:53Et après, j'ai découvert le handisport et ça m'a ouvert plein de portes,
19:58notamment le haut niveau.
20:00Et donc maintenant, je peux voir les choses en grand
20:03et je peux m'imaginer des potentiels Jeux paralympiques.
20:08Et ça, c'est cool.
20:09Eh bien, on croise les doigts en tout cas.
20:10Moi, ce qui me frappe surtout dans vos parcours respectifs,
20:13c'est cette proximité entre le monde valide et le monde para.
20:16Gwenaïk, ça fait partie aussi de votre quotidien maintenant.
20:19Après avoir passé quatre ans au pôle, ça a pu vous permettre d'évoluer, c'est ça ?
20:23Parce que je crois que l'entraînement est assez hybride maintenant pour vous.
20:26Exactement.
20:26En fait, j'ai intégré les pôles, donc anciennement le centre fédéral en 2017.
20:32Donc, j'ai fait ma troisième, ma seconde, ma première et ma terminale.
20:36Donc, la fin de mon collège et tout mon lycée sur le Crépes et sur les pôles.
20:41Et arrivé au moment des études supérieures, j'ai décidé de quitter le pôle
20:46pour pouvoir intégrer un groupe d'entraînement valide.
20:50Donc, j'ai été un peu aidée par mon ancien entraîneur
20:53qui était au pôle pour trouver ce groupe.
20:56Et j'ai pu entraîner le groupe de Alain Lastecouère
20:59avec notamment plusieurs athlètes qui sont en équipe de France valide.
21:03Voilà, et ça s'est fait tout naturellement.
21:06Et ce que j'apprécie particulièrement dans ce mode d'entraînement
21:09où on intègre un groupe valide, c'est qu'au pôle aussi, on est vu comme des sportifs.
21:14Mais là, encore plus.
21:15Et je trouve que ça remet vraiment le sport au cœur du projet.
21:20Je trouve que c'est important de dire aussi au grand public
21:22que les performances des parasportifs ne tiennent pas de la chance,
21:28ne tiennent pas du fait qu'il y ait peut-être moins de concurrents.
21:32Ceux qui sont là, ils sont au niveau.
21:34Exactement.
21:35Ça tient d'un entraînement.
21:37Et pour preuve, moi, dans mon cas, je ne suis pas la seule.
21:41Dans ce cas-là, il y a beaucoup de sportifs à l'INSEP,
21:44en athlétisme aussi, en natation, dans plein d'autres sports,
21:47qui s'entraînent dans des groupes valides, d'élites en fait,
21:51avec des sportifs valides qui sont dans des équipes de France, etc.
21:56Donc je trouve que c'est important aussi de montrer que la performance,
21:59elle est vraiment aussi au cœur de…
22:01La mixité entre les sportifs valides et paras,
22:04elle est hyper importante pour la performance.
22:06Oui, c'est vraiment intéressant justement et c'est assez inspirant.
22:09Victor, je voulais avoir un petit mot aussi sur ce côté élitiste du pôle.
22:15Est-ce que c'est ça qui vous a motivé à venir ?
22:17On l'a compris un peu dans le discours de Bastien,
22:19mais en sortant d'un pôle national comme ça,
22:22on est paré à tout dans la vie en fait ?
22:24C'est ça, c'est une expérience, comme a dit Bastien, humaine, sociale, sportive.
22:28Ça fait grandir et ça fait prendre énormément de bagages professionnels pour la suite
22:36parce que forcément, on prend en expérience, on prend en niveau.
22:40Ça nous permet d'avoir accès aux hauts niveaux
22:42et d'avoir de nouvelles structures ou de nouveaux horizons,
22:44comme Bonaire, par exemple.
22:46Et après voilà, ça nous permet de réaliser tous nos projets
22:51et de les concilier correctement.
22:53Donc, ça permet vraiment d'avoir un entretien global dans la vie future
22:59qui nous fait vraiment accélérer tous nos projets de vie
23:02et optimise au mieux notre performance sportive.
23:04Tanguy, justement, c'est ça aussi qui était le moteur de cette intégration
23:07dans un des pôles nationaux justement à Talens,
23:10le fait d'être déjà autonome et ensuite de pouvoir être lancé finalement.
23:13Là, ça fait quelques mois seulement, mais vous voyez déjà les bénéfices ?
23:16Oui, bien sûr, on est entouré d'une quinzaine de personnes
23:20qui prennent soin de nous dans toutes les catégories de la vie.
23:24Et le leitmotiv de la Fédération Handisport, c'est singularité,
23:29parce qu'on prend en compte notre handicap et chaque individu.
23:35C'est autonomie, parce qu'on apprend à se débrouiller seul.
23:37On est quand même loin de nos familles.
23:40On est vraiment là pour le sport et pour la performance.
23:43Et c'est accomplissement, parce qu'on se prépare à un futur
23:50qu'on n'aurait peut-être pas eu sans ce pôle national.
23:53Et donc, on se prépare à la vie future et à la vie de véritables sportifs de haut niveau.
23:57Alors Grénalic, vous êtes un peu l'ambassadrice ici sur ce plateau en fait,
24:00en étant passé par le pôle, en étant en entraînement avec des valides et des paras justement.
24:06Et puis aussi, ce côté professionnel avec le stage à la Fédération,
24:09ça fait partie aussi de l'accomplissement d'un athlète,
24:12d'être à la fois bien dans son sport, bien dans sa tête ?
24:15Exactement, je pense que c'est un équilibre.
24:18En tout cas, ça me permet d'être en harmonie, d'avoir plusieurs relations au niveau social, etc.
24:27D'avoir des relations au niveau de la faculté, de l'université,
24:30au niveau de mon groupe d'entraînement, etc.
24:32Je trouve que c'est important de ne pas avoir qu'un côté.
24:36Et puis en plus, je ne me voyais pas faire que du sport ou faire que des études.
24:39Pour moi, c'est un tout et c'était important pour moi.
24:44Et oui, du coup, je suis en stage en ce moment sur les pôles nationaux
24:48au niveau de la communication et des relations de presse.
24:50Donc sur tous les réseaux sociaux ?
24:52Oui, c'est ça. N'hésitez pas à aller suivre.
24:54Elle est forte, elle est forte.
24:55Oui, ça se fait naturellement.
25:01Et je pense que Victor aussi, il est à la fac,
25:04on ne se pose pas la question de « est-ce qu'on choisit le sport ou les études ? ».
25:07Je pense que c'est une continuité, notamment avec le pôle.
25:10C'est facilité parce qu'il y a des relations entre le CREPS qui héberge le pôle
25:15et les universités avec des déménagements qui sont possibles, etc.
25:18Donc je pense que ça se fait naturellement.
25:20Enfin, je ne suis pas pour toi, Victor, mais je ne me suis pas posé la question personnellement.
25:24Moi non plus.
25:25Bastien, le fait de voir des profils comme ça,
25:28vous en avez déjà vu beaucoup, qui sont même maintenant aux portes des JOP,
25:32on espère, on croise les doigts.
25:34C'est inspirant, c'est ce qui vous motivait
25:36dans le fait d'être impliqué dans ce projet ?
25:38Alors c'est inspirant, évidemment.
25:39C'est sûr qu'on en a plus de 80 qui sont passés depuis 2011,
25:43donc des basketteurs, des athlètes, des nageurs et des épongistes.
25:48Et il y en a qui sont aux portes des JOP, il y en a qui ont déjà fait les JOP,
25:52il y en a qui ont été médaillés aux JOP.
25:54Donc en fait, ils sont tous à des étapes différentes de leur projet sportif.
25:57Dans ce qui a été dit par Tanguy, c'est l'accomplissement,
26:00on vient à Bordeaux pour s'accomplir,
26:02on met le sport au projet, c'est un projet de vie dans lequel, au milieu, il y a le sport.
26:07Et on doit atteindre ses objectifs.
26:09Donc comment on les atteint ?
26:10C'est à nous de trouver et d'ajuster les bons curseurs.
26:13On parlait de l'école, pour certains, pour les universitaires,
26:17mais pas qu'eux, on étale les études, on aménage les études
26:21et le curseur pour les uns n'est pas le même curseur pour les autres.
26:25Ce qui rassure quand même les parents, entre guillemets.
26:27Bien sûr, bien sûr.
26:28Mais de toute façon, les parents sont partie prenante du projet.
26:31Quand on demande aux sportifs de venir sur le week-end de détection,
26:34on exige la présence des parents, d'une tierce personne,
26:37parce que sans la présence des familles, il n'y a pas de projet pour eux.
26:42Et que c'est déjà délicat pour eux de venir, de traverser la France, de venir à Bordeaux.
26:46Si la famille n'est pas partie prenante du projet, ça complexifie encore plus le sujet.
26:50Oui, mais on compte sur des encadrants, des coordinateurs de talent.
26:54Donc merci à vous.
26:55C'est déjà terminé, mais on sait maintenant ce qu'il vous reste à faire, messieurs et dames.
27:00Viser les JOP, on espère, en basket-fauteuil, en para-athlée, en demi-fond, en sprint.
27:05Voilà, vous avez une carrière devant vous à écrire.
27:09Ça se profile bien.
27:10Est-ce que cette ambition de 2028, justement, elle est logique, Gwenaïk ?
27:15Peut-être ?
27:16Oui, elle est logique.
27:17Et tout bon sportif de haut niveau, je pense, rêve un jour de participer aux Jeux,
27:21de faire une médaille aux Jeux.
27:23Sur le court terme, Paris 2024, c'est un peu juste.
27:27Mais 2028, on espère, en tout cas.
27:30Eh bien, on croise les doigts.
27:31Merci beaucoup à vous quatre d'avoir accepté notre invitation de venir sur cette centième de AVOMARK sur Sport en France.
27:38C'est un bel anniversaire et on a mis en valeur la jeunesse et l'avenir.
27:42On remercie évidemment en régie toutes les équipes.
27:44François à la réalisation, Lucien à l'édition, Clément au son, Gwendoline à la vision et Sandrine au maquillage.
27:50Et donc, on se donne rendez-vous très vite pour une nouvelle émission d'AVOMARK avec un nouveau parasport,
27:55une nouvelle discipline à découvrir et de nouveaux athlètes, évidemment.
27:58Salut à tous.