Dans A vos marques, les para sports sont à l'honneur. Cette semaine Maxime Brami vous présente le Para Tennis de Table et reçoit Roza Soposki (manager de l'Equipe de France) ainsi que trois joueurs qui participeront aux mondiaux de Grenade en novembre : Nicolas Savant Aira (médaillé paralympique), Alexandra Saint Pierre (double Championne de France) et Lucas Didier (jeune pongiste sélectionné pour la première fois sur un mondial). Retour sur la pratique de ce sport populaire en France.
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00:00Bonjour à toutes et bonjour à tous, ravis de vous retrouver pour ce nouveau numéro d'Avomark.
00:18Nous avons choisi cette semaine de mettre à l'honneur une discipline que nous aimons beaucoup,
00:23le tennis de table handisport. Une occasion de revenir sur l'actualité de l'équipe de France,
00:29mais surtout sur les mondiaux qui approchent à grands pas. Ils auront lieu du 6 au 12 novembre
00:34prochain et ce sera à Grenade en Espagne. Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Rosa Soposki.
00:40Bonjour Rosa. Bonjour Maxime. Merci d'avoir accepté l'invitation de Sports en France. Rosa,
00:45vous êtes la manager de l'équipe de France et vous êtes la référente haut niveau à la
00:50Fédération Française Handisport et vous êtes accompagnée pour cette émission de 3 joueurs
00:56de haut niveau, 3 joueurs très prometteurs. Certains ont déjà fait quelques preuves,
01:01d'autres vont les faire. Galanterie oblige, nous commençons avec vous Alexandra Saint-Pierre.
01:07Bonjour Alexandra. Bonjour. Merci d'être avec nous dans Avomark. Alexandra,
01:13vous êtes accompagnée d'un jeune homme. Ce jeune homme c'est Lucas Didier. Bonjour Lucas.
01:18Bonjour. Vous nous donnerez vos sensations et vous nous raconterez également votre parcours.
01:24Nicolas Savanterra est avec nous également. Cinquième sélection sur un mondial et médaillé
01:31paralympique. Il sera avec nous au cours de cette émission. Merci à tous les trois d'avoir
01:36accepté notre invitation. Cap sur les Mondiaux 2022, c'est parti. Avomark spécial tennis de
01:46table handisport. Vous qui nous suivez fidèlement chaque semaine, nous avions reçu Fabien Lamiraut
01:51et Matteo Boeas. Nous avions évoqué avec eux les performances de l'équipe de France à Tokyo.
01:56Elle avait ramené 11 médailles. C'était une très belle performance. Avec vous Rosa Soposki. Avant
02:04de parler de l'actualité de l'équipe de France, avant de faire intervenir vos joueurs, j'aimerais
02:09quand même pour les téléspectateurs qui n'étaient pas là l'année dernière qu'on revienne sur quelques
02:13éléments de règle. Qu'y a-t-il de différent entre le tennis de table dit valide et le tennis de
02:20table handisport ? Le para tennis de table, c'est un sport qui est accessible pour tous. Le seul
02:26handicap qui ne peut pas être pratiqué, c'est les déficients visuels, ce qui est logique. Tout
02:33type de handicap est possible. On a 11 classes de handicap, de 1 à 5 pour les fauteuils, de 6 à 10
02:38pour les debouts et la classe 11 qui est pour les déficients intellectuels ou cognitifs. C'est pour
02:43ça que vous dites para tennis de table parce que le para englobe le handisport et le sport adapté.
02:50Tout à fait. La seule règle qui diffère, c'est pour les joueurs en fauteuil, on n'a pas le droit
02:55de servir sortant au niveau de la table. C'est la seule règle qui diffère. Comment est-ce que
03:01vous avez souhaité vous engager en para tennis de table ? Je suis arrivée en 2014 via mon entraîneur
03:11personnel de l'époque qui était coach de l'équipe de France, coach des fauteuils roulants. Je suis
03:16arrivée dans un premier temps en tant que partenaire d'entraînement et puis au fur et à
03:19mesure, je me suis prise au jeu. Depuis 2014, je suis toujours au poste. Rapidement, on va en
03:26parler, mais comment se porte le para tennis de table aujourd'hui en France ? Est-ce que nos
03:31joueurs à qui nous allons donner la parole dans quelques instants sont à la hauteur ? Ils sont à
03:36la hauteur. Oui, tout à fait. Une saison post Tokyo, post-jeu qui n'est jamais facile parce
03:43qu'il y a eu beaucoup de pression médiatique. Ils sont entraînés beaucoup. Il y a eu une
03:47longue préparation, encore plus avec le report lié à la Covid. Une saison vraiment plutôt très
03:53positive. Les voyants sont ouverts sur toute la saison. Là, on part avec 17 sélectionnés au
03:59championnat du monde, ce qui est une super performance. Comme vous le savez, c'est la
04:05rentrée. Il va y avoir des inscriptions. Il y a peut-être des téléspectateurs qui ont envie
04:09de participer à votre aventure et de jouer au tennis de table handisport ou même adapté,
04:16donc d'intégrer un club qui pratique le para tennis de table. Alexandra Saint-Pierre,
04:23comment est-ce qu'on fait aujourd'hui pour pratiquer dans un club de tennis de table
04:29quand on est en situation de handicap ? Comment vous, vous avez fait ? J'ai décidé de reprendre
04:34une activité sportive après mon accident. J'ai fait des recherches sur Internet pour savoir
04:40quels étaient les clubs handisport près de chez moi. J'ai réussi à en trouver un facilement sur
04:47des recherches Internet. Nicolas, comment est-ce que vous vous y êtes pris ? Moi,
04:52c'est un handicap de naissance. À l'âge de 8 ans, mes parents m'ont inscrit dans un club
04:58handisport pour que je fasse à la base plusieurs sports, que j'en essaye quelques-uns, l'athlétisme,
05:03la natation notamment, en plus du tennis de table. J'ai commencé dans un club handisport. Quand j'ai
05:08voulu en pratiquer à haut niveau, j'ai intégré un club valide afin de multiplier mes entraînements
05:16et d'avoir une qualité de relance plus importante. A part le fauteuil roulant,
05:20est-ce qu'il y a des équipements, des éléments particuliers qu'il faut prévoir pour intégrer un
05:28club ? C'est un peu la base. Après, quand on commence à pratiquer, on va adapter son fauteuil
05:34par rapport à son style de jeu, par rapport à son handicap, notamment pour arriver à couvrir
05:39toute la table pour pouvoir atteindre les balles quand elles sont courtes. On peut jouer sur la
05:45hauteur du fauteuil, mais pour débuter, il suffit de venir juste avec son matériel habituel,
05:51on va dire, son fauteuil roulant de tous les jours. C'est vraiment quand la pratique est un
05:57peu plus poussée qu'on va adapter son fauteuil, notamment à la hauteur et pour faciliter le
06:06toucher de balles sur toute la surface de la table. Alexandra, vous êtes en fauteuil également,
06:12est-ce que vous confirmez ce que vient de dire Nicolas ? Oui, je suis tout à fait d'accord avec
06:17lui. J'ai commencé avec mon fauteuil du quotidien et une raquette. Au fur et à mesure, j'ai aménagé
06:24mon fauteuil et j'ai fini par en avoir un deuxième pour le ping, mais c'est vrai que le tennis de
06:30table, on peut le pratiquer au début comme un valide, on prend juste un short, un t-shirt et
06:35une raquette. Lucas, vous êtes le cadet de la bande, si je peux m'exprimer ainsi. Vous avez
06:4019 ans, vous, vous n'êtes pas en fauteuil. Que dire à une personne qui n'oserait pas franchir la
06:48porte d'un club à une personne atteinte de handicap ? Il ne faut surtout pas hésiter. Par
06:55exemple, dans mon cas, j'ai commencé à pratiquer le handisport plusieurs années après avoir
07:02commencé à jouer au tennis de table. J'ai commencé à jouer au tennis de table avec les valides comme
07:07n'importe quelle personne licenciée dans mon club et c'est beaucoup d'années plus tard que j'ai
07:11découvert cette pratique du handisport. Il faut y aller, il ne faut pas hésiter et tout va bien
07:16se passer. Lucas, on va continuer avec vous. Quels sont les bienfaits selon vous de la pratique
07:21du tennis de table pour quelqu'un qui est en situation de handicap ? Ça fait du bien au
07:26corps, ça fait du bien à la tête, ça fait du bien aux deux ? C'est sûr que ça fait du bien aux deux.
07:30Tout d'abord, ça fait du bien au corps parce que se dépenser, c'est primordial, surtout quand on
07:35est atteint d'un handicap qui peut parfois nous restreindre et qui va nous restreindre dans
07:41certains éléments de notre sport et du coup, ça va nous pousser à y aller pour se dépenser, perdre
07:47du poids si jamais on est en situation de surpoids ou si jamais on n'ose pas sortir. Et puis aussi,
07:52ça nous permet surtout de faire du bien dans la tête parce que le plus important, c'est les amis
07:56et on va s'en faire plein quand on va aller dans le sport. Par exemple, moi, j'ai découvert plein
08:00de personnes superbes quand je servais dans l'équipe de France Handisport et tout ça,
08:03ça m'a aidé à mieux me sentir que ce soit dans le corps ou dans la tête. Rosa, je le rappelle,
08:07vous êtes manager de l'équipe de France. Est-ce que pour vous, les trois personnes que nous avons
08:13ici sont représentatives de la nouvelle génération qui va incarner le tennis de table Handisport
08:19pour les 10, 15, 20 prochaines années ? Tout à fait. Et puis là, Nicolas qui n'est pas tout à fait
08:26d'accord, non, mais on a vraiment un renouveau sur la génération et Alexandra et Lucas incarnent
08:30vraiment cette nouvelle génération qui va permettre au tennis de table Handisport de
08:35perdurer sur de nombreuses Paralympiades, on l'espère. Et là, vraiment, d'avoir ces trois
08:40personnes-là sur le plateau aujourd'hui, ça montre vraiment la richesse de notre délégation actuelle.
08:44On a beaucoup d'expérience avec énormément de vécu, de beaucoup de médailles qui sont
08:49représentées par la présence de Nicolas et puis les jeunes qui poussent et qui avancent très, très
08:54vite. Combien de joueurs aujourd'hui forment l'équipe de France ? Aujourd'hui, au
09:00Championnat du monde, on partira avec 17 sportifs et pendant l'année, lors des regroupements
09:05équipe de France et tout ça, on est sur 20, 22 sportifs. Combien d'hommes ? Combien de femmes ? On
09:10est sur six femmes. Ah oui, donc on n'est pas du tout paritaire. On y travaille, c'est mieux. Alors
09:17comment on fait pour recruter plus de femmes et les amener vers le haut niveau ? Est-ce qu'il y a
09:23un frein ? Est-ce que les femmes ont un frein à venir jouer au tennis de table et pourquoi ? Pas
09:28forcément de frein, Alexandra pourra peut-être répondre. Vous aussi d'ailleurs. Mais je pense
09:31que des sportifs comme Alexandra, comme Toukame Kasanfou, comme Isabelle Lafaye qui peuvent
09:36inspirer des générations à venir, ça passe par la visibilité, gagner en visibilité sur la
09:41féminisation. C'est le cas en tennis de table en disport, mais c'est aussi le cas en tennis de table
09:45valide, si on peut faire le parallèle. Donc gagner en visibilité, pour moi c'est important et avoir
09:50des figures qui ramènent des médailles, comme je l'espère pour Alexandra. C'est tout ce que je lui
09:55souhaite au Championnat du monde. Nicolas, est-ce qu'il y a un joueur qui vous inspire aujourd'hui ?
10:00Un joueur qui est un exemple pour vous ? Vous l'avez dit, vous avez 42 ans. Ou est-ce que
10:04finalement, c'est vous aujourd'hui qui êtes dans la position d'inspirer les plus jeunes ? Ou peut-être
10:08les deux ? Oui, on va dire que quand j'étais un peu plus jeune, forcément j'avais des athlètes
10:15qui m'inspiraient. Si on parle du para-tennis de table, il y a de grands champions comme Christophe
10:20Durand qui était dans ma catégorie, qui a intégré le staff et j'ai eu la chance de l'avoir à la fois
10:26comme coéquipier ou entraîneur. Il y a quelques joueurs fauteuil, notamment de ma catégorie,
10:33qui étaient de grands champions et qui m'ont inspiré, qui m'ont poussé à performer, à aller
10:39plus loin, à être intransigeant sur mon entraînement et ma préparation. Je pense qu'on est
10:47quelques-uns de cette génération-là à essayer de passer le flambeau et permettre à Alexandra,
10:54Lucas et les autres jeunes de suivre une voie qui peut être magnifique parce qu'il y a de très
11:00belles histoires à vivre. Alexandra, est-ce que Nicolas vous inspire ou finalement, c'est juste
11:04un partenaire d'entraînement à qui vous mettez la pâtée de temps en temps ? Non, c'est aussi
11:09quelqu'un qui m'inspire. Comme il le dit, sa génération, ce n'est pas le seul dans l'équipe
11:14de France à avoir un certain âge et une certaine expérience dans le haut niveau et à chaque stage,
11:20ils sont toujours là pour pouvoir nous donner des petits conseils ou parler de leurs expériences et
11:24c'est vrai que c'est toujours un plus d'avoir les expériences et leur retour sur le haut niveau.
11:29Lucas, si je vous dis Gilles Delabourdonné, ça vous parle ? Ça me parle beaucoup, effectivement.
11:35C'est un très grand joueur, debout, qui m'a beaucoup inspiré tant qu'on est dans ce domaine-là,
11:40qui était très sympathique et qui m'a appris tellement de choses. Je ne pourrais jamais lui
11:44dire merci. Rosa Soposki, on va revenir avec vous sur le parcours d'accession à la performance.
11:50Au tennis de table, faire le lien de performance et de haut niveau. Comment est-ce qu'on y accède ?
11:56Où est-ce qu'on commence et par quelles étapes faut-il passer ? Sur le parcours d'accession,
12:02tout d'abord, la base, c'est évidemment les clubs. Les clubs handisport. Première étape,
12:08on franchit la porte d'un club. Exactement. Bonjour, j'ai envie de jouer au tennis de table.
12:11N'importe quel club de tennis de table fait du handisport. Il y a des clubs affiliés à handisport
12:18et après, ils peuvent très bien aller ouvrir la porte d'un club FFTT, un club valide. Il faut
12:25faire le lien entre les deux fédérations pour que ces sportifs en situation de handicap soient
12:30listés et qu'on puisse avoir accès à ces sportifs-là. Une fois que cette première étape est
12:35faite, il y a ce qu'on appelle les JAP, le circuit de jeunes à potentiel. Les JAP régionaux puis les
12:40JAP nationaux. C'est vraiment une filière importante qui compte aujourd'hui dans le
12:46parcours d'accession au haut niveau. Et puis, il y a certains sportifs, pas dans ces trois-là,
12:51mais qui sont qualifiés au championnat du monde, qui sont passés par le centre fédéral handisport,
12:55qui se trouve à Talence aujourd'hui. Donc, on vous fait remonter, on vous dit celui-là,
12:59celui-là, il a un potentiel. Tout à fait. Ça arrive à la fédération handisport. Là,
13:04on se fait un pool de JAP, jeunes à potentiel. Tout à fait. Et après, qu'est-ce qui se passe ?
13:10Après, ce sont des stages organisés avec ces jeunes-là, avec des encadrants handisport.
13:16Et puis après, le but, c'est que rapidement, ils ne restent pas dans ces JAP et qu'ils peuvent
13:20intégrer les collectifs axés à la performance, performance des commissions fédérales, pour qu'on
13:25les prenne en charge et que ça arrive le plus vite possible. Alors justement, on va revenir sur
13:30votre parcours. C'est maintenant l'heure de la seconde partie Parcours Perf. C'est parti.
13:35Nous en savons plus sur l'actualité de l'équipe de France et plus globalement sur le para-tennis
13:44de table. Et nous allons revenir maintenant sur le parcours de nos trois athlètes présents avec
13:50nous. Nous allons commencer avec vous, Alexandra Saint-Pierre. Alors, Alexandra, vous avez 24 ans.
13:56Racontez-moi, quel est votre parcours et comment vous avez découvert le tennis de table ?
14:02Du coup, j'ai 24 ans, comme vous l'avez dit. J'ai découvert le tennis de table en étant plus
14:08jeune, quand je suis rentrée au CP. Il a fallu que je pratique un sport et c'est vrai que le
14:13tennis de table m'a tout de suite plu. À l'époque, j'étais valide, je n'étais pas encore en situation
14:17de handicap. Et j'ai dû arrêter le sport quelques années plus tard pour des problèmes de santé. Après
14:24mon accident, pour m'aider dans ma reconstruction, j'ai décidé de reprendre le tennis de table. Mais
14:29cette fois-ci, en handisport. Et depuis, à la charge d'entraînement, j'ai fini par être double
14:37championne de France l'année dernière et j'ai renouvelé mon parcours cette année face à Flora
14:44en finale. Je suis actuellement troisième mondiale et je vais participer pour la première fois au
14:51championnat du monde. Alors, tout part d'une expérience que vous avez eue en CP. En CP,
14:56si je ne me trompe pas, on a six ans. Vous avez 24 ans et vous vous dites « Tiens,
15:00quand j'avais six ans, j'ai bien aimé le tennis de table, je vais m'y remettre et pourquoi pas
15:06faire une carrière dedans ? » Au départ, quand j'ai dit que je vais reprendre un sport après
15:11mon accident, c'était juste en loisir. Et mon entraîneur m'a dit « Non, mais tu sais,
15:15tu as un potentiel. Tu devrais essayer de faire des compétitions. » Et je lui ai dit « Pourquoi
15:19pas ? Je vais tester. » Et en fait, le goût de la compétition est très vite revenu et j'y ai
15:23pris goût. Et quatre ans plus tard, je vais participer à mes premiers championnats du monde.
15:28Quels sont vos objectifs à moyen terme ? Les mondiaux vont débuter en novembre à Grenade,
15:34en Espagne. J'imagine que vous avez envie d'être championne du monde, mais est-ce que c'est
15:39réalisable ? Oui, je pense que c'est complètement réalisable. À l'heure actuelle, je suis troisième
15:44mondiale. La première mondiale est une chinoise et les Chinois ne sont pas là. Déjà, ça laisse
15:49une place en plus. Et la plupart de mes concurrentes, je les ai déjà battues à
15:54l'international. Donc, je pense que j'ai réellement ma chance de redevenir championne du monde.
15:58Alors cette année, vous êtes devenue pour la deuxième fois championne de France. Vous avez
16:02affronté Flora Wautier qui a 17 ans dans la même classe que vous, la classe 4-5. Vous la connaissez
16:09bien puisqu'en 2021, vous faisiez équipe avec elle en double si je ne me trompe pas. Comment on fait
16:15pour oublier l'affect quand on affronte quelqu'un à qui on s'entraîne, quelqu'un à qui on est en
16:22double ? C'est sûr que ce n'est pas évident puisque c'est quelqu'un que je croise régulièrement. On est
16:27régulièrement ensemble en stage. C'est ma partenaire de double et ça la sera d'ailleurs
16:30aux championnats du monde. Mais après, on essaye de mettre l'affect de côté et de voir l'adversaire
16:37comme un autre et pas dire qu'il y a de l'affect. On essaye de le mettre de côté le temps d'un
16:42match et après que la meilleure gagne. Lucas, vous avez 19 ans. Vous incarnez
16:48réellement la nouvelle génération. Le sport, c'est une histoire de famille parce que votre frère
16:54Hugo Didier est un champion. Il n'est pas champion paralympique, mais en tout cas, il est médaillé
17:00paralympique en natation. C'est un grand athlète français. Pourquoi vous avoir fait le choix du
17:08tennis de table ? A la base, ce n'est pas moi qui ai fait le choix quand même. C'était plus mes
17:13parents. En effet, dans le coin où on était, il n'y avait que deux clubs qui nous acceptaient
17:18à notre âge puisqu'on avait commencé très jeune avec notre handicap. C'était la natation et le
17:22tennis de table. Sachant que mon frère était déjà à la natation, mes parents m'ont mis au
17:26tennis de table. Au fur et à mesure des années, j'ai vu que c'était un sport qui me plaisait.
17:30Donc, j'ai continué à fond et ça m'a permis d'arriver jusqu'ici. Lucas, est-ce que vous
17:36pourriez préciser pour nos téléspectateurs quel est votre handicap ? Mon handicap, c'est
17:40de psébo. C'est-à-dire que j'ai une atrophie des mollets, que je ne me déplace pas bien,
17:46j'ai du mal à courir, j'ai du mal à sauter, ce qui me ralentit beaucoup dans les déplacements
17:51au tennis de table. Mais vous êtes classe 9 quand même. On explique que classe 1, ce sont
17:56les handicaps les plus lourds. Classe 10, ce sont les handicaps les plus légers. Finalement,
18:02on vous considère comme un handicap assez léger. Effectivement, c'est un handicap assez léger. On
18:08joue contre d'autres personnes qui ont un handicap assez léger. On a un jeu qui ressemble assez à
18:13celui des valides. C'est aussi pour ça que dans mon club, dans la vie de tous les joueurs,
18:17je m'entraîne avec des personnes qui sont valides et je joue aussi en championnat avec
18:20les valides. Comme quoi, des fois, la limite entre l'handisport et le monde du valide est
18:24assez étroite. Alors Lucas, vous avez 19 ans, vous incarnez la nouvelle génération. Tout
18:29ceci est la belle histoire. C'est formidable. Vous avez votre première sélection pour le
18:34mondial en novembre. Quelles sont vos chances ? Quel est l'objectif que vous vous mettez à vous-même ?
18:41Forcément, l'objectif sera d'aller le plus loin possible. Dans les rêves les plus fous,
18:46c'est forcément d'essayer d'aller en finale. On sait que c'est dans nos rêves,
18:51que ce n'est pas forcément réalisable. Mais on va quand même essayer d'y aller,
18:54d'aller le plus loin possible et de se faire plaisir au maximum.
18:57Nicolas Savanterin, vous êtes le doyen de la fratrie. On l'a dit tout à l'heure. Vous êtes
19:03né le 3 novembre 1980 à Aix-en-Provence, ville de laquelle vous nous appelez. Vous êtes chargé
19:09de projet, votre profession. Comment est-ce que vous, vous arrivez à jouer au tennis de table ?
19:15En termes d'adaptation, c'est comme Alexandra. Je m'entraîne pratiquement tout le temps en
19:22valide. Ce n'est pas un souci à ce niveau-là. Ce qui est un peu plus compliqué,
19:28c'est l'organisation. Avec un contrat d'insertion professionnelle avec la fédération, l'ANS et mon
19:36employeur, j'arrive à avoir certaines disponibilités pour pouvoir participer à tous les stages et à
19:43toutes les compétitions internationales. C'est une organisation très précise de
19:49chaque semaine pour pouvoir mener à bien mon activité professionnelle avec ma carrière sportive.
19:57Ça fait longtemps que ça dure puisque vous avez participé à votre première Paralympiade. C'était
20:02à Londres en 2012. Rappelez-nous vos grandes conquêtes de performance, vos résultats.
20:08Oui. Au niveau européen, je suis quatre fois champion d'Europe une fois en individuel. C'était
20:14en 2011. Ça m'avait permis de me qualifier pour mes premiers Jeux en 2012. Je suis également trois
20:20fois champion d'Europe par équipe et dix titres de champion de France individuels et quatre fois
20:27en double messieurs. Mes résultats au niveau paralympique, deux médailles de bronze,
20:36une à Londres et une obtenue l'année passée en équipe avec Maxime et Flo aux Jeux de Tokyo.
20:42Je le disais, le grand rendez-vous tennis de table en e-sport et paratennis de table,
20:48ce seront les mondiaux qui auront lieu à Grenade en Espagne du 6 au 12 novembre prochain. Rosa,
20:57ce ne sont pas des mondiaux comme les autres. Il y a une nouvelle formule. Est-ce que vous
21:00pouvez nous expliquer un peu plus ? Tout à fait. Jusqu'aux Jeux de Tokyo,
21:05on avait un format individuel et après un format par équipe, par catégorie de handicap. Depuis
21:12janvier 2022, il n'y a plus de par équipe. Ça a été remplacé par des tableaux en double et double
21:18mixte. Manager, est-ce que c'est vous qui faites le choix de l'équipe qui va se rendre sur les
21:25mondiaux ? Est-ce que c'est la fédération en e-sport ? Est-ce que c'est quelqu'un d'autre ? Qui
21:30choisit ? Qui va nous représenter ? Il y a plusieurs étapes. La première étape,
21:35c'est de rentrer dans les critères internationaux qui sont annoncés par la fédération internationale.
21:41Et après la fédération française en e-sport, on ajoute des critères français pour pouvoir
21:47faire la sélection. Voilà comment sont faites les sélections. Le projet Paris 2024, est-ce que
21:54vous pouvez nous en parler un petit peu ? Le projet 2024, il a commencé au lendemain de
21:59Tokyo. Surtout qu'avec une Paralympiade de trois ans au lieu de quatre, ça va très vite. Il y a
22:05deux jours, on a fêté les N-2 de Paris. Ça va venir très vite. Les championnats du monde sont
22:14vraiment une étape cruciale dans la préparation et nos performances à Paris. Nicolas, vous Paris
22:202024, comment est-ce que vous l'abordez ? Déjà, Paris 2024, j'y pense déjà depuis septembre
22:262017, depuis qu'il y a eu l'annonce. C'est vrai que c'est un objectif fixé depuis pas mal d'années.
22:32Je l'aborde déjà, il va falloir se sélectionner. Les sélections sont de plus en plus dures. Comme
22:38l'a expliqué tout à l'heure Rosa, il y a d'abord des critères internationaux qui sont compliqués
22:43à atteindre. Une fois qu'on rentre dans l'ensemble des critères, il y aura la dernière ligne droite
22:49de préparation, mais il ne faut pas brûler les étapes. Je pense que les championnats du monde
22:53sont une étape importante pour préparer les Jeux. Ce n'est pas juste une compétition qu'on va
22:58disputer en novembre, c'est une vraie compétition. Même si les Chinois ne sont pas là, il va falloir
23:03être performant. Il va y avoir de la grande concurrence. Tout le monde va se dire que les
23:07Chinois ne sont pas là, donc il y a une place à prendre. Il y aura vraiment différentes étapes,
23:15donc il ne faut pas se tromper sur l'objectif. D'abord il y a la sélection, après il y aura
23:19les Jeux, mais avant il y aura beaucoup de compétitions. Lucas, je le disais tout à
23:24l'heure, première sélection en novembre prochain pour des mondiaux, ça va être un vrai révélateur
23:30pour vous ? Effectivement, ça va être aussi une découverte, puisque c'est les premiers
23:34mondiaux où je vais pouvoir jouer contre plein de personnes que je n'ai pas encore jouées. Donc
23:38ça va vraiment être un révélateur de ce qui va pouvoir se passer dans les avenirs, et peut-être,
23:43je l'espère, à Paris. Rosa, avant de conclure cette émission, j'aimerais que vous nous parliez
23:50d'une structure qui vous accueille, la structure euro-méditerranéenne de Montrônat, dans laquelle
23:57vous vous êtes accueillie pour faire des préparations. Qu'est-ce qu'elle a de particulier
24:03cette structure ? Donc oui, le centre de Montrônat, on y va déjà depuis la préparation des Jeux de
24:09Londres, donc on est très attaché à ce centre-là. La grande plus-value de ce centre-là, c'est que
24:17tout est accessible, tout est aux normes PMR, donc personnes à mobilité réduite, et donc ça,
24:23c'est extrêmement simple d'organiser. Mais ça va de soi, je ne sais pas, on parle de handicap.
24:28Ça va de soi, de vous à moi. Par contre, quand on appelle les structures pour réserver pour 30
24:34personnes, donc 15 en fauteuil roulant, c'est très difficile. Donc on est extrêmement bien accueillis
24:39là-bas, on a vraiment nos habitudes, et on essaye de faire deux à trois stages par an là-bas. Donc
24:46voilà, nos deux centres de préparation pour Paris seront le centre de Montrônat et le Krebs de
24:53Nantes. Et après aussi, on s'appuie sur pas mal de clubs, le club de Jouer les Tours, le club de
24:58Déols, le club de Montpellier. Donc voilà, on essaye vraiment de varier les lieux d'accueil pour
25:03pouvoir toujours s'adapter aux conditions, aux conditions de jeu, à la relance sur place. Rosa,
25:10quelles sont les prochaines échéances de ces stages qui se passent donc à Montrônat ? Là,
25:17les prochains stages, on fonctionne avec un stage par mois, nous, à peu près, en variant les lieux,
25:23comme je le disais tout à l'heure. Là, dans deux semaines, il y a certains sportifs qui seront à
25:27Montpellier, d'autres à Jouer les Tours, d'autres à Düsseldorf, parce qu'on travaille en
25:30collaboration avec l'équipe allemande. Et le dernier stage de préparation sera à Nantes la troisième
25:35semaine d'octobre. Eh bien, on rappelle que les Mondiaux auront lieu du 6 au 12 novembre en Espagne.
25:44Merci beaucoup à tous les quatre d'avoir accepté l'invitation de Sport en France. Écoutez, on vous
25:50souhaite que de la réussite pour ces Mondiaux, et puis nous aurons le plaisir peut-être de vous
25:56recevoir après les Mondiaux l'année prochaine pour faire un point et juste avant Paris 2024.
26:03Merci Rosa Soposky d'être venue sur ce plateau et d'avoir répondu à nos questions. Merci à vous
26:08de nous avoir suivis. Merci aux équipes techniques qui nous aident à préparer cette émission. On se
26:13retrouve la semaine prochaine pour un nouveau numéro d'Avomark, à la découverte d'une nouvelle
26:17discipline, à la découverte de nouveaux talents. Salut à tous.
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