• il y a 5 mois
A Vos Marques sur Sport en France, c'est votre rendez-vous des disciplines parasport. Dans ce nouveau numéro, Anthony DREVET met en lumière le para cyclisme et plus particulièrement la catégorie handbike. Riadh TARSIM (double champion du monde handbike et médaillé aux Jeux Paralympiques de Tokyo en relais avec Florian Jouanny et Loïc Vergnaud) et Patrick MOYSES (quadruple Champion du Monde et entraîneur de l'Equipe de France) sont invités sur le plateau et reviennent sur les origines de cette discipline avant de se projeter sur la prochaine grande échéance : Paris 2024.

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Sport
Transcription
00:00Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:15Bonsoir à toutes et tous,
00:16soyez les bienvenus sur Sport en France
00:18pour un nouveau numéro d'Avomark,
00:19votre émission consacrée aux disciplines parasport.
00:23Et ce soir, j'ai le plaisir de parler paracyclisme
00:26et notamment handbike,
00:28avec une catégorie qu'on va mettre en lumière
00:30avec donc un champion avec nous et sur notre plateau,
00:34Riyad Tarsim.
00:35Bonsoir Riyad.
00:36Bonsoir.
00:36Alors vous êtes multiple champion
00:38avec notamment des titres en solo et en équipe.
00:41On y reviendra et puis en visio,
00:43eh bien on a la chance d'avoir le coordinateur
00:45donc handbike pour l'équipe de France
00:48et c'est Patrick Moises.
00:49Bonsoir Patrick.
00:51Bonsoir.
00:52Alors on va tout évoquer,
00:54on va évoquer vraiment les bases de ce sport
00:57et puis ensuite on aura une partie plus compétitive
01:00au début de cette émission
01:01avec la traditionnelle partie Mon Défi.
01:08Alors avant toute chose,
01:09on va revenir sur la pratique donc paracycliste.
01:13Quelles sont donc, Riyad,
01:14les différentes catégories qu'on retrouve ?
01:16Il n'y a pas que le handbike.
01:17Non, dans le paracyclisme,
01:19on trouve deux catégories,
01:21les C et les H.
01:23Et donc pour les C,
01:26ça va de C1 à C5.
01:28Le chiffre le moins élevé
01:30correspond à l'handicap le plus élevé
01:32et C5 à un léger handicap.
01:35Là, on parle de vélo solo.
01:37Voilà, solo.
01:38Ensuite, il y a les H,
01:40donc ma catégorie,
01:41donc c'est de H1 à H5
01:43et nous avons également le tricycle.
01:45Et le tandem ?
01:47On avait d'ailleurs reçu
01:48quelques athlètes tandem
01:50il y a quelques semaines sur Sport en France.
01:53C'est plutôt pour les personnes
01:54qui sont en situation de déficience visuelle.
01:56Alors Patrick,
01:58quid du framerunning
01:59parce qu'on en a aussi entendu parler ?
02:02Oui, c'est une discipline
02:04qui est spécialisée pour les IMC
02:08et donc c'est un genre de vélo à trois roues
02:11que les athlètes propulsent avec les jambes
02:16mais ça s'apparente à l'athlétisme
02:19et ils aimeraient faire une démonstration
02:22lors des prochains championnats du monde
02:24et Jeux Paralympiques.
02:26D'accord, donc là,
02:27c'est vraiment quelque chose de très différent.
02:29On va revenir quand même
02:30sur les origines de ce handbike
02:32et les principales différences.
02:33Alors le handbike,
02:34depuis combien de temps
02:35est-ce qu'on en fait en France, Riyad ?
02:38Patrick, je pense qu'il ne sera plus à même
02:41de répondre à cette question.
02:43Moi, je sais que pour ma part,
02:43j'en fais depuis 2010.
02:45Oui, donc le handbike a fait son apparition
02:49il y a plus de 25 ans maintenant.
02:51Ça vient des Etats-Unis
02:54et les premiers à en faire beaucoup,
02:56c'était les Hollandais
02:57parce que le peuple hollandais fait du vélo,
02:59donc c'était un peu logique.
03:01Et donc les premières compétitions
03:05ont eu lieu dans les années 95-96
03:10avec les premiers handbikes
03:12qui se mélangeaient un peu
03:14avec les athlètes en fauteuil roulant,
03:17en athlétisme.
03:18Des semi-marathons et des marathons.
03:20Alors là, quand même,
03:21on va revenir justement sur la pratique.
03:23Le handbike, on est couché.
03:25C'est bien ça, Riyad ?
03:26Voilà, on est totalement allongé
03:29pour plusieurs raisons.
03:30Déjà pour l'aérodynamisme
03:32et ensuite, trouver la position idéale
03:35sur un vélo,
03:36ça peut prendre un an, un an et demi
03:38parce que ça se joue à des centimètres
03:40et des demi-centimètres.
03:41Et moi, pour ma part,
03:43jusqu'à aujourd'hui encore,
03:44je cherche à performer
03:46et à trouver la meilleure position.
03:48Parce qu'en fait,
03:49quand on dit meilleure position,
03:50c'est le couple du moteur.
03:53C'est-à-dire qu'entre le tirage
03:55et la poussée,
03:57avec une cadence élevée,
04:00on doit être capable d'envoyer
04:02le maximum de puissance
04:04qu'on appareille à des watts.
04:07Et donc, la prise de vent
04:09est aussi importante.
04:11Il y a vraiment un travail
04:13qui est énormément fait justement
04:15quand on arrive à du haut niveau
04:17pour, justement,
04:19dépenser moins d'énergie
04:21et aller plus vite.
04:22Patrick, depuis quand est-ce que le cyclisme,
04:24donc le paracyclisme,
04:25est aux Jeux paralympiques ?
04:27Est-ce que ça, on a une idée ?
04:29La première fois que le handbike
04:31a été aux Jeux paralympiques,
04:34c'était en 2004 à Athènes.
04:36Et nous avions eu,
04:38avant, un championnat du monde.
04:40Le premier championnat du monde,
04:42c'était à Colorado Springs
04:44en 1998,
04:46c'était le siècle dernier.
04:48Et depuis, ça a grandi doucement
04:51et on a intégré petit à petit
04:54le paracyclisme
04:56parce qu'au départ,
04:58c'était un peu séparé
04:59parce que la plupart des athlètes
05:01venaient de l'athlétisme
05:03et de la course fauteuil.
05:05Donc, il y a eu une transition,
05:07quelques années de transition
05:09et ça s'est fait petit à petit.
05:11Et depuis 2004,
05:13maintenant, on fait partie
05:15du paracyclisme et depuis,
05:17il y a toujours eu
05:19des championnats du monde
05:21des Jeux paralympiques.
05:23Ah oui, entre 1988,
05:24la première fois en paracyclisme
05:26et donc le handbike,
05:27il a fallu attendre 2004.
05:28C'est assez long comme attente.
05:30Est-ce qu'on a une idée aussi, Patrick,
05:32du nombre de licenciés
05:33en France de handbike ?
05:35Non, je ne peux pas vous dire
05:37exactement combien on a de licenciés.
05:39Ce qu'il y a, c'est que
05:41beaucoup de clubs ont des licences
05:43en loisirs parce que c'est un sport
05:45qu'on peut faire en famille,
05:46des enfants peuvent en faire,
05:48des adultes.
05:49Et donc, en compétition,
05:51nous ne sommes pas autant
05:54qu'en loisirs, mais on a déjà eu
05:57une course en France
05:59avec plus de 220 athlètes au départ
06:02juste en handbike.
06:04Donc, vous voyez, il y a un potentiel
06:06quand même très important.
06:08Et ça peut s'expliquer, Sariad,
06:10parce que finalement,
06:11les compétitions et la pratique
06:12se font sur route ouverte ?
06:14Tout à fait, sur route ouverte.
06:15Et puis, comme disait Patrick,
06:17au niveau des athlètes
06:18qui font de la compétition,
06:20il y en avait beaucoup plus avant
06:22parce qu'il y avait le mélange
06:23entre le haut niveau et le loisir.
06:25Et donc, Patrick, justement,
06:27pendant de nombreuses années,
06:28il a organisé des courses à Rosneau
06:30où il y avait plusieurs nationalités
06:32de tout horizon qui venaient
06:34justement se défier
06:37sur une course que Patrick a organisée.
06:39Et aujourd'hui, moi, ce que je ressens,
06:42peut-être que Patrick est d'accord avec moi,
06:44c'est que le niveau augmente énormément
06:47et la sélection sur du haut niveau
06:52se rétrécit.
06:54Et donc, on rencontre souvent
06:57un ou deux nouveaux par an.
07:01Et donc, parce que ceux qui sont forts,
07:04ils sont en place et ne bougent pas trop.
07:07Oui, bien sûr.
07:08Et il y a une autre chose qu'il faut voir,
07:11c'est que les prix pour les déplacements,
07:14les hôtels et les week-ends,
07:17comme on en a eu un au Championnat de France,
07:19ça coûte très, très cher.
07:21Donc, si les athlètes n'ont pas la chance
07:23d'avoir un club, une association
07:25ou de la famille qui peut les aider,
07:27c'est assez compliqué.
07:29Et il y a un autre facteur
07:32qui rentre en jeu, c'est l'entraînement,
07:35parce que c'est compliqué de s'entraîner
07:37sur les routes ouvertes.
07:38C'est très dangereux, comme le vélo.
07:40Et je pense qu'il y a beaucoup de gens
07:42qui ont migré vers le VTT,
07:44parce que maintenant, on peut faire
07:46du handbike en VTT.
07:48Ça permet d'aller dans la nature,
07:50mais surtout, ça permet d'aller s'entraîner
07:53sur des voies vertes, etc.,
07:55ou dans les chemins.
07:57Donc, voilà, on est dans le handisport
08:00et dans le handbike comme dans tous les sports.
08:02Avant, dans les villages,
08:04il y avait un club de foot
08:06et tout le monde jouait au foot.
08:07Maintenant, il y a un club de judo,
08:08il y a un club de basket, etc.
08:10Donc, on a tellement de possibilités
08:12quand on est en fauteuil roulant
08:14ou en situation de handicap
08:16que forcément, les gens choisissent
08:18et donc, ils diversifient
08:20et ils sont moins assidus.
08:23Alors, il y a aussi une autre difficulté,
08:25Riyad, c'est finalement le budget,
08:28parce que le budget pour faire du handbike,
08:30ce n'est pas si bon marché.
08:32À l'époque où j'ai commencé le handbike,
08:34c'était en 2010,
08:36on avait l'impression que c'était assez accessible
08:39pour l'ensemble des personnes
08:41en situation de handicap.
08:43Et ce qu'on retrouve sur le handbike,
08:45on ne le trouve nulle part ailleurs,
08:47sur d'autres disciplines,
08:49c'est la liberté d'évasion
08:51et d'aller où on veut,
08:53aussi bien sur la route
08:55que sur des pistes cyclables.
08:58Pour que justement,
09:00ça soit beaucoup plus attirant
09:02pour les cyclistes qu'en Hollande.
09:04En Hollande, c'est des boulevards,
09:06des autoroutes, des pistes cyclables.
09:08En France, on n'est pas encore.
09:10Donc moi, personnellement,
09:12je prends les routes uniquement.
09:14Je ne prends jamais de pistes cyclables.
09:16Donc, on a cette sensation d'évasion
09:18et de liberté qu'on retrouvait nulle part ailleurs.
09:20Alors, au début, au terme de budget,
09:22c'était assez accessible.
09:24Et aujourd'hui, plus on arrive
09:26en 2024 à l'approche des Jeux,
09:28plus les budgets explosent.
09:30Aujourd'hui, pour avoir un vélo sur mesure,
09:34l'enveloppe qu'on a entendu,
09:36c'est 25 000 euros.
09:38Donc, on va chercher la légèreté,
09:40le sur mesure,
09:44un vélo fait à notre morphologie
09:46et la légèreté du produit
09:50pour garder le même couple moteur,
09:52donc la même puissance,
09:54mais encore plus de vitesse.
09:56Avant, on arrivait à avoir un vélo
09:58à 3 000 ou 4 000 euros.
10:00Ce qui est déjà onéreux.
10:02Mais aujourd'hui, un vélo standard,
10:04c'est 12 000 ou 14 000 euros.
10:06En carbone, avec des roues carbone,
10:08des roues en aluminium.
10:10Et après, le reste, c'est quoi ?
10:12Les équipements ? Il y a quoi ?
10:14Il y a les gants, le casque ?
10:16Le casque, le vélo,
10:18les gants éventuellement,
10:20mais ce n'est pas obligatoire.
10:22Il y a les vitesses électriques,
10:24il y a les roues carbone ou pas,
10:26il y a l'alimentation,
10:28qui permet d'avoir le carburant
10:30pour faire du vélo.
10:32Donc, en fait, c'est un sport de riche.
10:34Et le capteur de puissance,
10:36ça a été quand même
10:38une des avancées
10:40qui nous a fait perdre.
10:42On a profité de la technologie
10:44des cyclistes,
10:46mais c'est vraiment
10:48une des avancées qui nous a fait
10:50progresser et qui nous a fait
10:52faire des bons, incroyables,
10:54au niveau de l'entraînement
10:56et donc au niveau de la vitesse
10:58en course, parce que
11:00les muscles qu'on utilise
11:02sont très peu.
11:04On a très peu de muscles
11:06qui sont développés en handbike.
11:08Et donc, pour faire avancer
11:10des machines à 40 à l'heure
11:12ou à plus de 40 à l'heure,
11:14avec ces petits muscles,
11:16il faut qu'ils soient entraînés
11:18et les capteurs de puissance
11:20ont été vraiment un pas de géant
11:22pour ça.
11:24C'est sûr qu'il faut vraiment
11:26beaucoup d'entraînement,
11:28on en parlera dans quelques
11:30petits instants.
11:32Avant ça, on s'adresse aussi
11:34aux parents qui ont des enfants
11:36en situation de handicap
11:38ou capables autrement,
11:40comme le dit Philippe Croison.
11:42Patrick, qu'est-ce qu'il faut faire
11:44comme démarche pour pouvoir
11:46se rapprocher d'un club cyclisme
11:48ou de cyclotourisme ?
11:50Il y en a un peu partout.
11:52Si ce n'est pas le cas,
11:54on peut se rapprocher
11:56d'un club cyclisme
11:58ou de cyclotourisme.
12:00Et donc,
12:02ce club, par le biais
12:04du comité régional,
12:06peut se rapprocher
12:08de la Fédération française
12:10en e-sport.
12:12Après, il faut savoir que pour
12:14le paracyclisme en général,
12:16il faut une double licence,
12:18une licence FFH
12:20et une licence FFC.
12:22La deuxième est gratuite.
12:24La première démarche
12:26à faire, c'est d'aller
12:28dans un club en e-sport.
12:30On peut avoir une chance
12:32d'être détecté pour pouvoir
12:34aller en compétition et être
12:36un champion du monde.
12:38Ensuite, il faut
12:40s'entraîner,
12:42trouver un vélo adapté.
12:44C'est les clubs qui peuvent aider.
12:46Une fois qu'on est
12:48dans un vélo
12:50et qu'on s'y sent bien,
12:52il faut commencer à s'entraîner
12:54et à faire le circuit national,
12:56c'est-à-dire les Coupes de France,
12:58les Championnats de France.
13:00Ensuite, il y a les Coupes du monde,
13:02les Championnats d'Europe.
13:04Là, c'est les sélectionneurs
13:06qui regardent
13:08qui est-ce qui a le niveau.
13:10Actuellement, en France,
13:12on a un très bon niveau,
13:14donc c'est plus compliqué
13:16d'avoir une place en équipe de France.
13:18Mais rien n'est impossible.
13:20Il y a des jeunes athlètes
13:22qui sont en train d'émerger
13:24et qui ont commencé au bas de l'échelle
13:26et qui ont grandi
13:28année après année.
13:30Des dizaines de milliers
13:32de kilomètres d'entraînement,
13:34ils ont réussi
13:36à rentrer doucement en équipe de France.
13:38Ils ne sont pas encore titulaires,
13:40mais c'est comme dans tout le sport.
13:42C'est comme ça,
13:44il faut faire sa place.
13:46Justement, on a la transition toute trouvée
13:48puisqu'on va parler de compétition
13:50avec la deuxième partie d'Avomark
13:52Parcours Perf.
13:56Dans cette deuxième partie,
13:58on a la chance d'avoir Riyad Tarsim,
14:00on a la chance d'avoir également Patrick Moises.
14:02Riyad, on va commencer avec vous.
14:04Vous êtes sportif de haut niveau,
14:06mais vous êtes aussi dirigeant d'une grande entreprise.
14:08Comment est-ce qu'on cumule les deux ?
14:10Chaque chose a sa place.
14:12Quand on travaille, on travaille.
14:14Quand on est sur le vélo ou à faire du sport,
14:16on fait du sport.
14:18Mais on ne peut pas faire les deux en même temps.
14:20C'est un choix qui élimine
14:22toute ambiguïté.
14:24Comment on fait ?
14:28J'ai besoin de trois éléments.
14:30C'est la famille, le travail
14:32et le sport.
14:34Il faut qu'ils se mettent en symbiose
14:36et qu'ils fassent un seul noyau
14:38pour réussir.
14:42Aujourd'hui,
14:44je cherche à performer.
14:46Il faut de l'entraînement,
14:48il faut de la rigueur.
14:50Avant, je gagnais,
14:52mais un peu comme ça arrivait à l'époque.
14:54C'était moins rigoureux.
14:56Aujourd'hui, je gagne,
14:58mais je suis un peu plus organisé
15:00au niveau du sport,
15:02au niveau de la préparation physique,
15:04au niveau du coach
15:06qui me donne mon programme,
15:08au niveau de la fédération qui fait un très bon encadrement,
15:10au niveau du matériel
15:12avec lequel je cours.
15:14Tous les attributs sont là pour réussir.
15:16La meilleure façon
15:18de le rendre
15:20la monnaie,
15:22c'est de performer et de gagner.
15:24Vous êtes né en 1973,
15:26vous avez bientôt 50 ans.
15:28Quelle longévité ? Comment en êtes-vous arrivé là ?
15:30Malheureusement, c'est passé par un accident de ski.
15:32Mais ensuite, ça a vraiment été le sport
15:34que vous avez à vous reconstruire ?
15:36Après mon accident de ski,
15:38le sport que j'ai choisi,
15:40c'est le basket.
15:42Le basket fauteuil.
15:44Pendant 15 ans, j'ai fait du basket fauteuil
15:46à l'AS Corbeil.
15:48J'ai découvert le vélo en 2010
15:50par un ami qui est décédé qui s'appelle David Franek,
15:52ancien champion du monde.
15:54Je l'ai ramené au basket,
15:56lui m'a ramené au vélo.
15:58J'ai trouvé ce sport magnifique
16:00par la liberté de pouvoir aller où on veut
16:02et de se faire des petits challenges
16:04sans aller chercher à faire de la compétition.
16:06Patrick s'en rappelle peut-être,
16:08mais ma première compétition,
16:10c'était en 2010 aux Émirats.
16:12J'étais un peu plus fort
16:14et j'avais des gros bras.
16:16On m'a dit, il va vous éclater.
16:18J'ai fait dernier
16:20de la course.
16:22C'est une image
16:24qui m'a marqué parce que
16:26oui, j'étais dernier
16:28mais j'ai pris beaucoup de plaisir.
16:30C'est le sport que je voulais
16:32réussir à faire et à performer.
16:34Pendant de nombreuses années, j'étais en milieu de tableau.
16:36J'ai toujours voulu
16:38aller chercher les 10 premières places
16:40et ainsi de suite.
16:42Ça a été dur. Il y avait des personnes
16:44très fortes.
16:46Avec le travail et la persévérance,
16:48on y est arrivé tout doucement.
16:50Après, on a compris comment ça fonctionnait.
16:52On a commencé à gagner des Coupes du monde,
16:54des courses européennes.
16:56En 2018,
16:58mon meilleur palmarès était
17:00vice-champion du monde avec David
17:02que j'ai emmené aussi au podium.
17:04On était 2-3. Le premier, c'était le belge
17:06Jean-François Deberg.
17:08On a dit,
17:10là, vice-champion du monde, ça ne suffit plus.
17:12Il faut aller chercher
17:14le maillot de champion du monde.
17:16J'ai réussi à aller le chercher
17:18en 2021,
17:202022.
17:22L'année d'après, je le voulais encore
17:242022-2023.
17:26Je le veux encore cette année.
17:28Je veux le garder.
17:30Je vais tout faire pour le garder.
17:32On sera prêt le jour J.
17:34Le secret. Espérons qu'on soit prêt.
17:36N'est-ce pas, Patrick ?
17:38Oui, c'est vraiment l'objectif.
17:40Maintenant, on peut bien te dire l'objectif
17:42d'une vie.
17:44L'aboutissement, en tout cas,
17:46c'est d'aller gagner ce titre
17:48cette année et le titre
17:50l'année prochaine à Paris.
17:52Je crois que c'est le rêve de tous les athlètes.
17:54On en a eu, vraiment,
17:56des très forts, déjà, des athlètes.
17:58On a eu un premier champion du monde
18:00en 2002.
18:02On a eu une première médaille
18:04paralympique en
18:062008 à Pékin avec Alain Quittet.
18:08On a eu des champions d'exception
18:10avec Joël Jeannot
18:12et le regretté David Franek
18:14qui ont été champions du monde
18:16à leur tour.
18:18On a quand même
18:20une belle brochette
18:22de champions et bien sûr
18:24les Jeux paralympiques
18:26qui ont eu lieu il y a deux
18:28ans maintenant et où on a eu
18:30une réussite exceptionnelle.
18:32Moi, ma crainte, c'était
18:34de rentrer bredouille parce que
18:36ça aussi, ça arrive vite.
18:38Le fait de gagner une médaille
18:40rapidement,
18:42ça nous a un peu libérés
18:44et ça a vraiment donné de l'émulation
18:46à toute l'équipe.
18:48Je pense que
18:50un de mes plus beaux moments de ma vie
18:52d'entraîneur,
18:54ça a été le relais
18:56parce que ça permettait
18:58à tout le monde de rentrer avec une médaille
19:00et ça, ça a été vraiment
19:02des heures qu'on
19:04ne peut pas décrire.
19:06C'est quelque chose d'important aussi.
19:08L'entraînement, il faut se donner à quoi ?
19:10100%, 101% même pour faire
19:12ce genre de kilométrage ?
19:14Non, en fait,
19:16il y a un paramètre.
19:18Pour moi, tous les athlètes
19:20qui sont, quel que soit leur handicap,
19:22pour moi, c'est tous des champions.
19:24La première chose que je fais
19:26quand je viens à une course,
19:28c'est saluer tous les athlètes
19:30qu'ils soient moins bons ou très bons.
19:32Mais souvent, les très bons, ils sont isolés,
19:34ils sont dans leur coin et ils ne vont pas voir
19:36les moins bons. Alors que la priorité,
19:38c'est d'aller saluer ceux qui sont moins bons
19:40pour essayer de nous imiter
19:42et de venir nous rivaliser plus tard.
19:44Pour moi, ils sont tous forts
19:46et ils sont tous champions
19:48parce qu'on a tous un handicap
19:50et ils font un dépassement de soi
19:52qui fait que ne serait-ce que
19:54de pédaler 40, 50 kilomètres
19:56avec tes mains et de finir
19:58là où les plus forts ont fini en 1h45,
20:00eux, ils mettent 2h30, 2h15.
20:02C'est incroyable.
20:04Tout ça, c'est dans la tête.
20:0690% c'est le mental
20:08et les 10% restants,
20:10c'est le temps qu'on passe
20:12à faire du vélo, à s'entraîner.
20:14Et le 101%,
20:16c'est le résultat final
20:18qui fait qu'il n'y a pas besoin
20:20de 200%, un seul pourcent suffit
20:22pour arriver à aller chercher
20:24cette médaille.
20:26Parce qu'aujourd'hui,
20:28l'année précédente des Jeux,
20:30en 2021, c'était en février,
20:32on était au stage hier à l'épanoui.
20:34J'avais fait une intervention
20:36et puis j'ai dit devant tout le monde
20:38que cette année, je gagne la Coupe du monde,
20:40je deviens champion du monde
20:42et je vais au Jeux, je ramène une médaille.
20:44Donc, j'ai gagné la Coupe du monde,
20:46je suis devenu champion du monde
20:48et j'ai été au Jeux
20:50et j'ai ramené une médaille.
20:52Et on m'a dit, ouais, mais c'est un peu optimiste tout ça.
20:54J'en ai dit, non, c'est réaliste.
20:56Si je ne suis pas capable de faire ça,
20:58ce n'est pas la peine de m'emmener au Jeux
21:00et encore moins si je suis deuxième.
21:02Il m'a dit, ouais, mais on ne sait jamais.
21:04Non, non, moi, je n'y vais pas.
21:06La motivation a fait que c'est avant tout dans la tête
21:08et ensuite, si on a fait le maximum
21:10qu'on peut faire dans une course
21:12et qu'on ne gagne pas,
21:14on ne doit pas être déçu, on doit être très content
21:16parce qu'on a tout fait pour gagner
21:18et on n'a pas gagné, il y en a qui ont été plus forts.
21:20C'est tout. En fait, tu es d'accord avec moi, Patrick ?
21:22Ah bah oui, en 2002,
21:24il a été champion du monde, non Patrick ?
21:26Oui, moi aussi,
21:28j'ai eu cette chance de devenir champion du monde.
21:30Après, je sais qu'il faut toujours
21:32un brin de réussite.
21:34J'avais les mêmes caractéristiques
21:36que Riyad.
21:38J'étais un sprinter pur et dur
21:40donc moi, ce que j'aimais bien,
21:42c'était franchir la ligne d'arrivée en premier.
21:44Mais ce que je voudrais
21:46souligner par rapport à Riyad,
21:48c'est sûr, il a une carrière exceptionnelle
21:50mais il a surtout
21:52une particularité,
21:54c'est qu'il
21:56fait l'unanimité,
21:58qu'il reste humble,
22:00il fait encore un peu du sport
22:02qu'on faisait dans le temps.
22:04Avant, on était des amis, on se battait
22:06pendant la course et une fois que la ligne
22:08franchit, c'était fini,
22:10c'était plus la course, c'était de nouveau la vraie vie.
22:12Et ça, maintenant,
22:14on l'a un peu perdu avec le sport de haut niveau
22:16et les sportifs d'élite.
22:18Riyad, il a cette faculté
22:20justement de pouvoir parler à tout le monde,
22:22de pouvoir saluer tout le monde, de pouvoir rigoler
22:24avec tout le monde
22:26et ce qui fait que c'est sûrement
22:28un des athlètes les plus aimés
22:30de l'automne et ça ne l'empêche
22:32pas de gagner. Et c'est ça le message
22:34que moi je voudrais
22:36qu'il fasse passer
22:38aux athlètes, c'est que c'est
22:40pas parce qu'on est sympathique
22:42dix minutes avant la course
22:44qu'on n'est pas capable de gagner.
22:46Et c'est vrai que
22:48c'est pour ça que moi je le respecte énormément
22:50parce que, voilà, il n'y en a plus
22:52beaucoup et c'est un vrai de vrai.
22:54Et puis, il y a des vraies valeurs aussi,
22:56on a parlé de David,
22:58c'est aussi ça qui vous fait continuer
23:00et faire ces dizaines de milliers
23:02de kilomètres en entraînement, c'est pour David tout ça ?
23:04Je me suis acquitté de David.
23:06David, maintenant, il peut reposer en paix
23:08parce que j'ai décidé de devenir champion du monde
23:10comme il l'a été.
23:12Et je lui ai ramené la médaille
23:14qu'il n'a jamais eue les deux fois
23:16où il a été au jeu. Et c'est pour ça que je n'avais pas
23:18choisi la couleur, même la
23:20troisième place, ça m'aurait suffi.
23:22Maintenant, Paris, c'est pour moi.
23:24Et c'est deux or.
23:26Et je me concentre que là-dessus
23:28et je vais tout faire pour faire mes deux or.
23:30Et c'est pour ça que cette année, je dois être encore champion du monde
23:32pour dire à tous mes adversaires
23:34que je vous attends à Paris.
23:36Et donc, je me concentre cette année pour être champion du monde.
23:38C'est dans ma tête, il faut que je
23:40fasse tout ce qu'il y a à faire
23:42pour y gagner, que ce soit dur,
23:44pas dur, un profit qui me correspond.
23:46Au Canada,
23:48l'année dernière, personne n'a cru en moi,
23:50même moi, je n'y croyais pas.
23:52Un double médaille d'or.
23:54Et j'ai été très fort.
23:56D'ailleurs, moi-même,
23:58j'étais vraiment agréablement fort.
24:00Et cette année,
24:02on va refaire la même chose
24:04et je vais être dangereux.
24:06Pour conclure, c'est quoi la spécificité, la spécialité
24:08que vous préférez ?
24:10C'est le contrôle à monte ?
24:12La course en ligne et le team relay,
24:14c'est là où je vais chercher
24:16mes deux médailles d'or au jeu.
24:18Et puis, c'est ma spécialité.
24:20Mais je suis meilleur,
24:22comme il l'a dit Patrick,
24:24je suis un très bon sprinteur.
24:26Et les courses individuelles,
24:28je suis fort dans cette catégorie.
24:30Après, sur le team relay,
24:32Patrick, c'est un très bon coach.
24:34Comme je suis le premier à partir,
24:36les adversaires,
24:38je dois surveiller.
24:40Mais là où j'aimerais,
24:42et c'est un souhait
24:44que je voulais faire cette année,
24:46et je n'ai pas réussi encore
24:48dans les Coupes du Monde,
24:50c'est de faire un bon contrôle à monte.
24:52Une médaille en contrôle à monte,
24:54mais on y travaille
24:56pour trouver la meilleure recette.
24:58Patrick, pour conclure,
25:00l'équipe de France,
25:02on peut lui souhaiter quoi
25:04pour ses Jeux paralympiques ?
25:06On peut avoir de bien belles médailles,
25:08que ce soit avec Riyad,
25:10Flo, Loic ou bien d'autres ?
25:12Je voudrais bien conclure
25:14en disant qu'on a une équipe
25:16de France extraordinaire
25:18parce qu'on a bien sûr
25:20le relais avec Florian Joigny,
25:22Loic, Vernier, Riyad
25:24qui sont vraiment très forts.
25:26Mais il y a Mathieu Bousredon,
25:28Joseph Rich et
25:30Joan Kyle qui sont des
25:32remplaçants de luxe
25:34ou des futurs athlètes.
25:36Et ça, c'est vraiment
25:38une émulation pour tout le monde.
25:40On a vraiment cette chance.
25:42Et je pense que si
25:44l'équipe reste avec l'état d'esprit
25:46qu'on a depuis
25:48quelques années maintenant,
25:50avec la camaraderie et
25:52cette envie de surpasser,
25:54je pense qu'on a de beaux jours
25:56devant nous. Et ensuite,
25:58faire la concentration
26:00et le focus sur les Jeux.
26:02Et je pense que
26:04la principale difficulté pour
26:06tous nos athlètes, ça va être
26:08de ne pas se perdre.
26:10Les Jeux à domicile, c'est
26:12vraiment particulier.
26:14Ce que j'insisterais le plus,
26:16c'est qu'il faut essayer de se concentrer
26:18et de rester dans sa bulle pour rester
26:20sur son objectif.
26:22Les objectifs sont clairs.
26:24Je crois qu'ils ont tous envie d'aller gagner une médaille d'or.
26:26Et pour cela,
26:28nous, on sera à leur côté avec
26:30Laurent Thirionnet, Mathieu Jeanne
26:32et tout le staff pour essayer
26:34de les garder vraiment
26:36les roues sur terre et
26:38d'aller les gagner ces médailles parce que
26:40ces moments de victoire
26:42sont quand même exceptionnels.
26:44Et les Jeux à Paris, c'est un événement extraordinaire.
26:46On va souhaiter
26:48évidemment le meilleur pour l'équipe de France.
26:50Merci beaucoup Patrick Moïses, merci beaucoup Riyad Tarsim.
26:52On en aura donc appris un petit peu
26:54plus sur le handbike. On espère que ça vous aura
26:56donné envie peut-être de se mettre à la discipline
26:58que ce soit en loisir ou en compétition.
27:00En tout cas, on a bien
27:02profité de cette discipline
27:04et on se donne rendez-vous
27:06très vite pour un nouveau numéro
27:08d'Avomark avec une nouvelle discipline
27:10de nouvelles choses à découvrir justement
27:12sur Sport en France. Merci à toutes les équipes
27:14en régie et on se donne rendez-vous très vite.
27:16Salut !

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