Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete
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00:00Plus sérieusement, selon vous, la situation économique de la France est dramatique ?
00:03Non mais je vais être très honnête, moi ça fait 30 ans de carrière,
00:05je crois que je n'ai jamais été aussi inquiet sur l'avenir de l'économie française.
00:09C'est pas pour faire peur que je dis ça !
00:10Ah bah vous êtes un peu peur quand même !
00:11Non mais il faut dire les choses !
00:12Je vais vous dire, parce qu'on a connu par exemple le 11 septembre 2001,
00:15la fête de Lehman Brothers, même le coronavirus,
00:17mais à chaque fois, on avait les moyens de relancer la machine.
00:20On a fait une relance budgétaire, on a augmenté la dette publique,
00:23on a fait la planche à billets, etc.
00:25Là, on a tout utilisé !
00:27Donc si demain, effectivement, on continue d'augmenter le déficit public,
00:31et bien là, on va avoir une sanction très très grave,
00:33et ça commence déjà depuis quelques jours.
00:36Les taux d'intérêt que paye l'État français sur sa dette sont en train d'augmenter.
00:39Alors on se dit, oui c'est l'État français, mais non, parce que ça nous concerne aussi !
00:41Parce que nous aussi, si les taux d'intérêt et la dette publique augmentent,
00:45tous nos crédits, les taux d'intérêt vont également augmenter.
00:48Donc ça va casser la consommation, qui est déjà pas très bonne,
00:50ça va casser l'investissement, ça risque de faire une récession,
00:54et après, le chômage qui augmente, et là, c'est le scénario catastrophe,
00:57c'est-à-dire que ça fait encore augmenter le déficit,
00:59donc une augmentation de la dette, des taux d'intérêt...
01:01Vous voyez, c'est une sorte de cercle vicieux qui est très dangereux,
01:04donc c'est pour ça que je...
01:04Alors j'espère pas, bien entendu !
01:05Taux d'intérêt à court terme et long terme, les deux ?
01:07Alors, surtout les taux d'intérêt à long terme, effectivement,
01:09mais aujourd'hui, les taux d'intérêt à court terme sont supérieurs aux taux d'intérêt à long terme.
01:12Donc, tout le monde ne va rien gagner, quoi qu'il arrive.
01:14Et pour être clair, c'est que même la Banque Stratégique Européenne,
01:17elle pourra un petit peu agir au départ,
01:19mais elle ne pourra pas faire comme elle a fait après le coronavirus.
01:21Donc, on va prendre ça de plein fouet,
01:23et malheureusement, le dindon de la farce, ça sera qui ?
01:25Ça sera, comme d'habitude, le contribuable, le français, effectivement,
01:29et ça ne sera pas le riche, parce que le riche, il est déjà parti.
01:31Il va se dire que quand le Front Populaire dit
01:32« Oui, on va taper les riches, etc. », ils sont déjà partis.
01:35Donc, qui va être tapé ?
01:37Ce n'est pas compliqué, c'est la classe moyenne,
01:38ce sont les épargnants,
01:39et c'est vrai qu'il faut être prudent de ce point de vue-là,
01:41parce que comme on n'a jamais eu autant d'impôts et de taxes et de cotisations en France,
01:47C'est le seul truc où on est numéro 1.
01:49Ce n'est pas le seul, c'est très bon sur la dette publique,
01:52sur les impôts et les taxes, au sens large,
01:54on est à 48% de notre richesse.
01:57Il n'y a pas un pays dans le monde qui fait plus que nous.
01:59Donc, si quand on nous dit qu'on va encore augmenter les impôts,
02:01sur quoi on va taper ?
02:02Sur ce qui reste, c'est-à-dire l'épargne et le patrimoine.
02:05Et donc, quand aujourd'hui on dit « ça, il y a les riches qui vont payer »,
02:07non, parce qu'aujourd'hui, un retraité, par exemple,
02:10qui a mis toute sa vie à économiser un petit peu d'argent à sa maison,
02:13lui, effectivement, il va être tapé si jamais demain on augmente encore les impôts.
02:17C'est ça qui est très dangereux dans le programme du Front Populaire.
02:19Justement, c'est surtout le programme économique du Nouveau Front Populaire,
02:23c'est de ça que vous parlez aussi dans votre vidéo.
02:25Notamment. En fait, moi je ne fais pas de politique politicienne,
02:28je dis simplement, quel que soit demain le gouvernement,
02:30s'il arrive et dit « voilà, moi je vais encore augmenter les déficits publics »,
02:33là on va avoir une sanction.
02:34Parce que c'est comme ça que ça a commencé la crise grecque.
02:36On a oublié, c'était en 2009-2010, c'est exactement comme ça.
02:39Papandréou est arrivé, c'était le Premier ministre grec,
02:42il a dit « écoutez, les caisses ne sont pas vides, je vais encore augmenter les déficits ».
02:45Et là, évidemment, les Allemands notamment ont dit « attendez les gars,
02:48il faut arrêter de vos bêtises là, parce que vous avez un déficit qui est déjà énorme,
02:51vous allez encore l'augmenter, et qui va payer la facture à la fin ?
02:54C'est nous ! ».
02:55Alors, à l'époque, la dette grecque c'était 350 milliards d'euros,
02:58donc on a payé effectivement, c'est ce qui s'est passé.
03:00Après, on a annulé une partie de la dette grecque,
03:02et on a reprêté à la Grèce, mais sur 60 ans.
03:05Par contre, nous c'est pas 350 milliards d'euros de dette,
03:08nous c'est 3200 milliards.
03:10Donc c'est pas la même somme !
03:12C'est dix fois, comme vous avez dit, c'est dix fois la dette grecque.
03:14Ce qu'on a fait avec la Grèce, on ne pourra pas le faire avec la France.
03:17Alors bien sûr, on ne va pas laisser tomber la France,
03:19on est quand même la France, c'est un grand pays,
03:21et c'est ce que j'évoque dans la vidéo sur Youtube,
03:23c'est que je dis « attention, parce qu'on laisse croire aujourd'hui aux Français,
03:27ne vous inquiétez pas, l'état des actifs, etc.,
03:30on va vendre la tour Eiffel, la Joconde pour les Français ».
03:33Il y en a un qui m'a dit « on va vendre peut-être avec certains chroniqueurs
03:36de l'embarque sur la Terre ».