C'est l'événement ! Pour deux semaines, Cyril Hanouna fait son retour sur Europe 1 avec sa nouvelle émission "On marche sur la tête". Entouré de ses chroniqueurs, il revient sur l'actualité politique. Mais avec Cyril Hanouna, les auditeurs ont également la parole ! Pour réagir, n'hésitez pas : 01.80.20.39.21.
Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete
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00:00Selon vous, la situation économique de la France est dramatique ?
00:02Non mais je vais être très honnête, moi ça fait 30 ans de carrière,
00:05je crois que je n'ai jamais été aussi inquiet sur l'avenir de l'économie française.
00:08C'est pas pour faire peur que je dis ça !
00:09Ah bah vous faites un peu peur quand même !
00:10Non mais absolument !
00:12Je vais vous dire, parce qu'on a connu par exemple le 11 septembre 2001,
00:14la faillite de Lehman Brothers, même le coronavirus,
00:16mais à chaque fois, on avait les moyens de relancer la machine.
00:19On a fait une relance budgétaire, on a augmenté les dettes publiques,
00:22on a fait la planche à billets, etc.
00:24Là, on a tout utilisé !
00:26Donc si demain, effectivement, on continue d'augmenter le déficit public,
00:30et bien là, on va avoir une sanction très très grave,
00:33et ça commence déjà depuis quelques jours.
00:35Les taux d'intérêt que paye l'État français sur sa dette sont en train d'augmenter.
00:38Alors on se dit, oui c'est l'État français, mais non, parce que ça nous concerne aussi !
00:41Parce que nous aussi, si les taux d'intérêt de la dette publique augmentent,
00:44tous nos crédits, les taux d'intérêt vont également augmenter.
00:47Donc ça va casser la consommation, qui est déjà pas très bonne,
00:50ça va casser l'investissement, ça risque de faire une récession,
00:54et après, le chômage qui augmente, et là, c'est le scénario catastrophe,
00:56c'est-à-dire que ça fait encore augmenter le déficit,
00:58donc une augmentation de la dette, des taux d'intérêt...
01:00Vous voyez, c'est une sorte de cercle vicieux qui est très dangereux,
01:03donc c'est pour ça que je... Alors j'espère pas, bien entendu !
01:05— Taux d'intérêt à court terme et long terme, les deux ?
01:06— Alors, surtout les taux d'intérêt à long terme, effectivement,
01:08mais aujourd'hui, les taux d'intérêt à court terme sont supérieurs aux taux d'intérêt à long terme.
01:11Donc tout le monde ne va rien gagner, quoi qu'il arrive.
01:13Et pour être clair, c'est que même la Banque Stratégique Européenne,
01:16elle pourra un petit peu agir au départ,
01:18mais elle ne pourra pas faire comme elle a fait après le coronavirus.
01:20Donc, on va prendre ça de plein fouet,
01:22et malheureusement, le dindon de la farce, ça sera qui ?
01:24Ça sera, comme d'habitude, le tribuable, le français, effectivement,
01:28et ça ne sera pas le riche, parce que le riche, il est déjà parti.
01:30Il va se dire que quand le Front Populaire dit « Oui, on va taper les riches, etc. »,
01:33ils sont déjà partis, donc qui va être tapé ?
01:36C'est pas compliqué, c'est la classe moyenne, ce sont les épargnants,
01:39et c'est vrai qu'il faut être prudent de ce point de vue-là,
01:41parce que comme on n'a jamais eu autant d'impôts et de taxes et de cotisations en France,
01:44on est numéro 1 dans le monde, en devue contre Cyril.
01:46C'est le seul truc où on est numéro 1.
01:48C'est très bon sur la dette publique, sur les impôts et les taxes au sens large,
01:54on est à 48% de notre richesse.
01:56Il n'y a pas un pays dans le monde qui fait plus que nous.
01:58Donc, quand on nous dit qu'on va encore augmenter les impôts, sur quoi on va taper ?
02:02Sur ce qui reste, c'est-à-dire l'épargne et le patrimoine.
02:04Et donc, quand aujourd'hui on dit « ça, il y a les riches qui vont payer », non !
02:06Parce qu'aujourd'hui, un retraité, par exemple,
02:09qui a mis toute sa vie à économiser un petit peu d'argent, à se tuer sa maison, etc.,
02:12lui, effectivement, il va être tapé si jamais demain on augmente encore les impôts.
02:16C'est ça qui est très dangereux dans le programme du Front Populaire.
02:18— Alors, justement, c'est surtout le programme économique du nouveau Front Populaire,
02:22c'est de ça que vous parlez aussi dans votre vidéo.
02:24— Notamment, notamment. En fait, moi je ne fais pas de politique politicienne,
02:27je dis simplement, quel que soit demain le gouvernement,
02:29s'il arrive et dit « voilà, moi je vais encore augmenter les déficits publics »,
02:32ben là, on va avoir une sanction.
02:33Parce que c'est comme ça que ça a commencé la crise grecque.
02:35On a oublié, c'était en 2009-2010, c'est exactement comme ça.
02:39Papandréou est arrivé, donc c'était le Premier ministre grec,
02:41et il a dit « écoutez, les caisses ne sont pas vides, je vais encore augmenter les déficits ».
02:44Et là, évidemment, les Allemands, notamment, ont dit « attendez les gars,
02:47il faut arrêter vos bêtises, parce que vous avez un déficit qui est déjà énorme,
02:50vous allez encore l'augmenter, et qui va payer la facture à la fin ?
02:53C'est nous ! »
02:54Alors, à l'époque, la dette grecque, c'était 350 milliards d'euros,
02:57donc on a payé, effectivement, on sait ce qui s'est passé après.
02:59On a annulé une partie de la dette grecque,
03:01et on a reprêté à la Grèce, mais sur 60 ans.
03:04Par contre, nous, c'est pas 350 milliards d'euros de dette.
03:07Nous, c'est 3 200 milliards.
03:09Oui, donc c'est pas la même somme !
03:11C'est 10 fois, comme vous l'avez dit, la dette grecque.
03:13Ce qu'on a fait avec la Grèce, on ne pourra pas le faire, effectivement, avec la France.
03:17Alors, bien sûr, on ne va pas laisser tomber la France,
03:19on est quand même la France, c'est un grand pays.
03:21Et c'est ce que j'évoque dans la vidéo, effectivement, sur Youtube,
03:23c'est que je dis « attention, parce qu'on laisse croire aujourd'hui aux Français,
03:26ne vous inquiétez pas, l'état des actifs, etc.,
03:29on va vendre la Tour Eiffel, la Joconde, etc. »
03:32Il y en a même un qui m'a dit « on va vendre, peut-être,
03:35avec certains chroniqueurs de Marche pour la dette ».
03:37Non, mais c'est très flippant, parce que...
03:38Non, mais attendez, laissez-le finir.
03:39Non, mais je vais vous donner un scoop, parce que ça, les Français ne le savent pas.
03:42Aujourd'hui, on a une dette publique de, à peu près, 3 200 milliards d'euros.
03:45Si vous ajoutez ce qu'on appelle le « hors-bilan »,
03:47ça veut dire le paiement des retraites des fonctionnaires, notamment,
03:49parce que ça, c'est de la dette publique, mais qui n'est pas comptabilisée.
03:51Ah ouais, c'est comme sur votre compte, en fait,
03:53ils n'ont pas encore comptabilisé ce que vous avez fait en carte.
03:55C'est exactement ça.
03:56Je sais ce qui m'est arrivé avec ma meuf la semaine dernière.
03:58Sur la tête de ma mère.
04:01Il y a pas mal de fonctionnaires qui escomptent leur retraite.
04:05Donc, si vous ajoutez ça, ça fait 6 500 milliards de dette publique.
04:09Vous savez combien est l'actif total de l'État,
04:12toute la puissance publique française ?
04:144 500 milliards.
04:15Non.
04:16Ça veut dire que même si je vends tout, je ne rembourse pas ma dette.
04:18Non.
04:19Et c'est là où on est.
04:20On « rejoint la Grèce », entre guillemets.
04:22Alors, je ne le souhaite pas, bien sûr, encore une fois,
04:25mais je pense qu'il faut être conscient de ce qui est en train de nous arriver.
04:27Et donc, si demain, on joue avec le feu, on va se brûler.
04:30Et c'est là où ce qu'a fait Macron.
04:31Parce que, tout à l'heure, vous parliez de Bruno Le Maire.
04:32Quand il nous dit qu'il a sauvé la France,
04:34c'est quand même lui qui nous a amené à 3 200 milliards d'euros de dette.
04:37Parce que c'est facile de dire « oui, il n'y a pas de récession,
04:40mais je fais exploser la dette publique ».
04:42Quand même, quasiment 1 000 milliards d'euros sous l'ère Macron.
04:44Et ça, ce n'est pas que le coronavirus.
04:46Ce n'est pas que le coronavirus.
04:47Ça a continué après, et malheureusement, on voit où on en est aujourd'hui.