Cyril Hanouna - «Je fonctionne à la loyauté» confesse Rachida Dati, ministre sous deux présidents

  • il y a 3 mois

C'est l'événement ! Pour deux semaines, Cyril Hanouna fait son retour sur Europe 1 avec sa nouvelle émission "On marche sur la tête". Entouré de ses chroniqueurs, il revient sur l'actualité politique. Mais avec Cyril Hanouna, les auditeurs ont également la parole ! Pour réagir, n'hésitez pas : 01.80.20.39.21.
Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete

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Transcript
00:00Madame la ministre, vous avez été la ministre de deux présidents de la République, Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron.
00:04Nicolas Sarkozy avait complètement asséché, à l'époque, le Front National de Jean-Marie Le Pen,
00:09et aujourd'hui, le RN est aux portes du pouvoir.
00:11Qu'est-ce qui s'est passé depuis 2007, et est-ce qu'il y a une grande responsabilité d'Emmanuel Macron ?
00:16C'est vrai que j'ai servi ces deux présidents, et puis, moi, vous connaissez mon fonctionnement,
00:21moi, je fonctionne à la loyauté.
00:23Je ne serais pas devant vous si Nicolas Sarkozy ne m'avait pas nommé garde des Sceaux.
00:26Et de la même manière, comme je l'ai dit à Emmanuel Macron, je serais toujours loyal, il m'a nommé ministre de la Culture.
00:32Et donc, ils n'ont pas le même fonctionnement.
00:34Et c'est vrai que, quand on a fait campagne avec Nicolas Sarkozy en 2007,
00:38cette campagne, y compris dans son propre camp politique, rappelez-vous,
00:41il était contesté, parce qu'il voulait, évidemment, il a mis sur la table des sujets qui inquiétaient les Français,
00:46qui étaient des vraies préoccupations.
00:47La maîtrise de l'immigration, la lutte contre la sécurité.
00:50Nous avons pris des mesures en conséquence pour, évidemment, réduire la délinquance.
00:54Moi, je l'ai fait comme garde des Sceaux, avec efficacité.
00:57Et puis, avec des mesures, évidemment, de maîtrise des flux migratoires,
01:00beaucoup plus fortes, et notamment en termes d'expulsion,
01:02sur les personnes qui n'avaient aucun droit à être...
01:06Et le fond national n'a jamais été aussi bas.
01:10D'abord, sur l'élection de Nicolas Sarkozy, on a eu une participation historique,
01:14depuis la fondation de la Vème République.
01:16Ça a été un véritable engouement.
01:18Et je le dis avec beaucoup de hauteur de vue, si je puis dire.
01:22Ceux qui ont voté Nicolas Sarkozy, ils voulaient Nicolas Sarkozy.
01:24Et ceux qui ont voté Ségolène Royal, ils voulaient Ségolène Royal.
01:27Ça a été assez rare.
01:28Ça veut dire que ceux qui ont voté Emmanuel Macron ne voulaient pas Emmanuel Macron ?
01:30Non, ce que je veux vous expliquer, c'est que 2007, ça a été un vote d'adhésion.
01:34Ensuite, on a eu, évidemment, François Hollande pendant 5 ans.
01:37Et je vous rappelle que le front national a été très haut à la fin du mandat de François Hollande.
01:42Et là, il est aux portes du pouvoir.
01:43Et ensuite, Emmanuel Macron est arrivé.
01:46Et rappelez-vous, quand vous commencez à vous attaquer à l'insécurité ou à la maîtrise des flux migratoires,
01:51vous savez très bien que vous êtes attaqué, caricaturé ou stigmatisé par une partie de la classe politique.
01:56Moi, je me souviens, quand j'ai lutté contre la radicalisation en prison,
01:59on a dit que je stigmatisais les détenus.
02:02Le journal Libération, j'ai fait des unes épouvantables en disant que je stigmatisais,
02:06que je montrais du doigt.
02:08Je me souviens, par exemple, moi j'ai été très fière de porter la prolongation, vous savez, sur la PMI,
02:13la protection maternelle et infantile, et le suivi des enfants,
02:17depuis la maternelle jusqu'en 6e, jusqu'à la porte du collège,
02:19parce que vous avez beaucoup de familles qui n'ont pas de pédiatre.
02:21Et à l'époque, moi je me souviens, on avait mis, avec Nicolas Sarkozy,
02:25on voulait ficher les bébés délinquants.
02:27On a vécu ça.
02:28Et donc, quand à un moment donné, vous ne prenez pas, évidemment, vos responsabilités,
02:32vous vous faites évidemment laminer par une bien-pensance,
02:37comme je disais tout à l'heure, où vous êtes confortables dans votre vie,
02:40et vous oubliez que vous livrez une partie de nos compatriotes au pire.
02:43Et pourquoi le RN aujourd'hui est au point du pouvoir ?
02:45Et donc, les cinq premières années d'Emmanuel Macron,
02:48il a réduit fortement le chômage,
02:50il a réduit fortement les impôts sur les classes moyennes,
02:52il a dédoublé les classes dans les territoires très difficiles,
02:56il a rétabli les heures supplémentaires défiscalisées
02:58qu'avait supprimées François Hollande,
03:00qui bénéficiait aux classes très défavorisées, aux travailleurs.
03:03Et donc, il a fallu quand même, pendant des années,
03:05mettre en œuvre toute cette politique-là,
03:07qui favorisait, qui réduisait l'inégalité,
03:10qui relocalisait un emploi industriel,
03:12qui avait été délocalisé depuis les années 80,
03:142,7 millions d'emplois industriels,
03:17c'est quand même une réalité aujourd'hui,
03:18dont bénéficiaient les Français.
03:20Et ensuite, effectivement, sur l'autorité et la sécurité,
03:23il fallait relancer les plans de construction de prisons,
03:25que vous ne faites pas, d'ailleurs, Gérald Darmanin vous expliquait,
03:29vous ne le faites pas en quelques mois,
03:31parce que ça demande du temps.
03:32Donc, tout ce qui a été mis à terre pendant cinq ans,
03:35il faut évidemment le remettre en œuvre.
03:37Les internats d'excellence qui marchent très très bien,
03:39quand vous voulez aider des enfants dont les environnements sont dégradés,
03:42François Hollande l'a supprimé d'un trait de plume,
03:44il fallait rétablir tout ça.
03:45Et ensuite, en 2022, c'est vrai qu'il y a eu une majorité relative,
03:49il y a eu la guerre en Ukraine,
03:50qui a quand même restreint et réduit la campagne présidentielle,
03:54on n'a pas pu faire une pleine campagne,
03:56la majorité relative, que demandaient les Français ?
03:59Qu'il y ait des compromis ?
04:00Qu'il y ait effectivement un fonctionnement pratiquement transpartisan ?
04:04Ça n'a pas marché.
04:05Et donc, aujourd'hui, c'est pour ça que moi je trouve
04:07que la décision du Président de la République de dire
04:10je fais confiance aux Français,
04:11maintenant vous allez me donner une majorité claire,
04:13pour m'occuper des questions de sécurité et d'autorité,
04:15c'est une réalité.
04:16C'est pas ce que disaient les sondages.
04:17Regardez sur la loi sur l'immigration,
04:19vous avez vu comment elle a été décriée ?
04:22Mais certains, ils disaient, nous sommes revenus aux années sombres.
04:25Mais quelles années sombres ?
04:26Vous ne croyez pas que c'est eux qui les rétablissent, les années sombres de la France ?
04:30Et de la même manière, sur la loi immigration,
04:32on avait dit que c'est la préférence nationale,
04:34que soi-disant on avait pactisé avec l'extrême droite.
04:36Non, c'est la préférence du travail.
04:38Parce que nous, on souhaite revaloriser le travail.
04:40Parce que moi je ne crois pas quelqu'un qui peut vous dire,
04:42comme c'est le programme de l'extrême gauche,
04:44qui dit vous allez travailler moins,
04:46on va augmenter les impôts,
04:48on va augmenter les cotisations, on va augmenter les taxes,
04:50mais vous allez payer plus.
04:51Je ne vois pas dans quel système ça marche.
04:53Parce que ça, les travailleurs vont le payer très cher,
04:55ils vont le payer en chômage.

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