Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete
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00:00Et j'ai regardé, comme tout le monde, Philippines, et je me dis juste que maman, mon fils est mort il y a 19 ans.
00:07Alors votre fils a été tué dans un accident de voiture par un récidiviste.
00:11Un récidiviste, dealer, c'est un chef d'accusation.
00:15Il a fait deux mois de préventive et ce monsieur, pendant sa préventive, a fait une dépression nerveuse parce qu'il était en prison.
00:22C'est très grave.
00:24Et mon fils est décédé à 21 ans, alors qu'il était champion de France d'équitation.
00:30Il était directeur d'un centre équestre.
00:32Et les mots des parents de Philippines, c'est exactement les mots que j'ai pu prononcer pour mon fils, Fabien,
00:38qui malheureusement avait exactement les mêmes qualités.
00:41C'était un amour de garçon.
00:43Il nous a donné que du plaisir.
00:45Et quand j'entends Gilles Verdez qui dit que la prison, c'est pas bon pour ces personnes-là,
00:51mais en fait, celui qui a tué mon fils n'a même pas été en prison à part la préventive.
00:57Non, mais c'est incroyable.
00:59C'est-à-dire qu'en fait, après, il est sorti, après le procès, avec un bracelet pendant six mois.
01:06Alors, qu'est-ce que c'est un bracelet quand on a son fils qui est enterré
01:10et qu'on va tous les jours sur sa tombe en se disant, mais c'est pas possible.
01:14Alors quand j'entends Gilles, que j'adore pourtant, mais qui dit qu'il n'y a plus de prison, il n'y a pas de place,
01:20on n'a qu'à pas leur laisser le choix.
01:22On ouvre des prisons, on fait sortir les OQTF,
01:26et on fait des centres pour les jeunes.
01:29Mais écoutez, Nicole, vous avez tout à fait raison de dire, on ne leur laisse pas le choix.
01:33Je suis désolé, c'est une priorité.
01:36Voilà, c'est tout.
01:37Voilà, parce que regardez, mon fils ça fait 19 ans, et à ce jour, rien n'a changé.
01:43Tous ces jeunes qui meurent pour rien.
01:45Et quand je parle de ces jeunes, mon fils est mort, mais on est tous morts avec lui.
01:52Ses frères, ses grands-parents, ses oncles, ses tantes.
01:56C'est impossible.
01:58Ça fait 19 ans, quand j'ai regardé l'enterrement de Philippine,
02:02je me suis dit qu'en fait, rien n'a changé.
02:06Avant, quand il y avait la guerre, on allait mourir pour la France.
02:10Aujourd'hui, la France tue nos enfants.
02:13Et on ne fait rien.
02:15On laisse faire.
02:17Ça fait des années que Macron dit qu'il va faire quelque chose.
02:20À ce jour, on en est toujours au même point.
02:23J'avais écrit à Sarkozy, justement, pardon, à M. Sarkozy,
02:27pour lui expliquer que justement, moi, je voulais un procès exemplaire.
02:31Parce que mon fils, il n'a rien fait.
02:33Il a juste été un enfant magique.
02:36Moi, je rêve que tous les parents aient un enfant comme le mien, comme Philippine.
02:40Et comme tous ces enfants qui meurent, qui meurent pour rien.
02:44Et cette femme qui a perdu son mari, c'est la même chose.
02:48C'est un être extraordinaire.
02:50Je ne peux pas comprendre.
02:52Voilà.
02:54Et je me dis que tous ces gens qui meurent,
02:58j'ai rien contre Gilles.
03:00J'espère juste une chose.
03:02Je sais que c'est un bon papa.
03:04Je ne lui souhaite pas qu'un jour, on lui enlève la vie de sa fille.
03:08Valérie, je comprends ce qu'elle peut ressentir.
03:10À ce jour, à l'endroit où mon fils est décédé,
03:14je ne peux toujours pas passer sur cette route.
03:16Tellement je suis traumatisée.
03:18Alors, oui, je suis une maman.
03:20Et là, aujourd'hui, je suis revenue 19 ans en arrière en me disant,
03:24pourquoi on ne fait rien ?
03:26Mais qu'est-ce qu'on attend ?
03:28On attend encore des morts.
03:30Mais combien de morts encore ?