Martin Gros est l'invité du 13h

  • il y a 3 mois
Le 13/14 présenté par Céline Asselot, reçoit aujourd'hui mardi 18 juin 2024, Martin Legros, Rédacteur en chef de Philosophie Magazine, après l'épreuve de philosophie passée ce mardi 18 juin par les élèves de terminale des voies générales et technologiques.

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00:00On va maintenant avoir une pensée pour les 543 369 élèves de Terminal très précisément
00:07qui ont passé la matinée courbée sur leur table d'examen, plongé dans des affres
00:11de réflexion.
00:12Faut-il citer Kant ou bien Platon ? Est-ce que j'ai bien répondu à la question ?
00:16C'était ce matin l'épreuve de philo qui marque le coup d'envoi du bac 2024, avant
00:20les épreuves de spécialité le grand oral.
00:22C'est une épreuve souvent redoutée par les bacheliers, par leurs parents aussi.
00:27C'est un rite de passage dont on se transmet le souvenir de génération en génération.
00:31Alors si vous sortez tout juste de l'épreuve, n'hésitez pas à nous appeler 0145 24 7000,
00:36on va tenter une petite correction en direct grâce à notre invité.
00:40Bonjour Martin Legrot.
00:41Bonjour.
00:42Vous êtes le rédacteur en chef de Philosophie Magazine.
00:43Alors on va regarder ensemble les sujets de ce matin, on va plancher, nous aussi, alors
00:47vous surtout, sur les thématiques du jour.
00:49Comme d'habitude, les candidats avaient le choix entre deux sujets de dissertation
00:53et un commentaire de texte.
00:54Alors souvent on dit que le commentaire de texte c'est plus facile.
00:56Qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce que vous êtes d'accord ?
00:58C'est-à-dire qu'il est plus cadré, il obéit à un protocole beaucoup plus strict.
01:03Moi, j'ai tendance à préférer l'exercice de dissertation parce qu'il fait appel à
01:06la capacité à penser, à développer une argumentation par soi-même.
01:09Voilà, il est plus aventureux, plus risqué, mais aussi plus enthousiasmant à mon avis.
01:15Bon, ben allons-y sur les chemins aventureux de la dissertation.
01:18Je vous soumets tout d'abord ce premier sujet qui a fait beaucoup parler, on en parlait
01:23tout à l'heure avec Victor Vasseur qui a interrogé les élèves à la sortie d'un
01:26lycée des Yvelines.
01:27Cela concerne la filière générale, l'État nous doit-il quelque chose ? Ce qui résonne
01:32évidemment un petit peu avec l'actualité politique en ce moment.
01:35Est-ce qu'il fallait d'ailleurs y aller directement ? Parler politique, se dire le
01:39sujet il est là, on y va ?
01:40Il ne fallait sans doute pas s'inspirer directement de l'actualité contemporaine où nous sommes
01:44partiels, engagés comme citoyens.
01:46Mais ce qui était intéressant dans cet intitulé, l'État nous doit-il quelque chose, je trouve,
01:51c'est que c'est une formulation qui a sans doute troublé quelques-uns des élèves.
01:55Pourquoi ? Parce que dans la pensée politique, de Aristote jusqu'à Rousseau ou Kant, en
02:01général, on réfléchit à l'envers, on pose les questions autrement.
02:05Les philosophes se demandent qu'est-ce que les citoyens doivent à l'État ?
02:09Donc on regarde de bas vers le haut et on définit le contrat social à partir, je dirais,
02:15que les citoyens acceptent de renoncer à leur liberté un peu anarchique en se soumettant
02:21à l'État en échange de la sécurité et de la paix civile.
02:24Là, on regarde les choses à l'envers, c'est-à-dire que ce n'est pas du citoyen
02:26vers l'État, mais c'est de l'État vers le citoyen et on demande à l'État est-ce
02:30qu'il nous doit quelque chose ?
02:32Et donc c'était intéressant parce que ça impliquait de mobiliser toute cette réflexion
02:36sur les fondements de l'État, sur la nature, sur les fins du contrat social, mais non pas
02:41pour définir les droits du citoyen, les obligations du citoyen, les obligations de l'État.
02:45Alors, il se trouve qu'on pouvait mobiliser justement ces références puisque dans le
02:49contrat social, l'idée c'est j'échange ma liberté anarchique de l'État de nature,
02:54ma capacité de faire tout ce que je veux, mon libre arbitre, je l'échange, je restreins
02:59ma liberté en échange de la sécurité.
03:01C'est donc qu'il y a un échange, un contrat et qu'on peut s'entendre et que donc certains
03:04principes doivent être respectés.
03:06Si l'État demain, l'Habeas corpus, vient chez vous, ouvre, ne respecte pas la propriété,
03:12il n'est plus à la hauteur du deal, du contrat social.
03:15Et donc, en effet, on peut se dire que l'État nous doit des choses, c'est-à-dire il doit
03:19le respect des principes, des droits, des obligations qui ont été contractées dans
03:22cet échange initial.
03:23Simplement, petite nuance, deuxième moment, si tous les citoyens se mettent à considérer
03:28que l'État me doit ceci, l'État me doit cela, on arrive à une sorte de cacophonie
03:34un peu dangereuse et donc il y a une limite à cette idée que l'État nous devrait
03:38faire des choses et surtout que les individus seraient un à un libres de dire ce que l'État
03:43leur a.
03:44Et donc, il faut introduire une conclusion en disant oui, l'État nous doit des choses,
03:47mais cela doit faire l'objet, doit être exprimé dans des protocoles.
03:52Ce n'est pas à la disposition des individus.
03:54Alors, on sait que ça ne sert à rien de mettre plein de citations pêle-mêle dans
03:58une dissertation, mais quel philosophe on pourrait mobiliser sur ce sujet-là, par exemple,
04:03à qui vous pensez ?
04:04Moi, je pense à Rousseau, à Hobbes, à Locke, c'est-à-dire les fondateurs de ce qu'on
04:11appelle le juste naturalisme, le droit naturel moderne.
04:15Et c'est l'idée que pour chacun, alors comme citation, peut-être que c'est les citations
04:25de Rousseau sur l'engagement, parce que chez Rousseau, il y a vraiment l'idée que les
04:29citoyens s'engagent très, très profondément dans le contrat social et donc les citations
04:33sur la définition du contrat, cette forme d'aliénation, Rousseau parle d'aliénation
04:40libre et consentie à la communauté politique.
04:43Alors, je pense à tous les auditeurs, jeunes auditeurs qui peut-être vous écoutent et
04:46se disent « mince, je n'ai pas mis du tout ça dans ma copie ».
04:49Alors, justement, pas grave, à quel moment on se dit qu'une copie est réussie ? Qu'est-ce
04:54qu'il faut finalement, même si tout n'y est pas ? Qu'est-ce qu'il faut impératricement ?
04:56Il faut avoir montré qu'on a compris la question, il ne faut pas faire de hors-sujet.
05:00L'État nous doit-il quelque chose ?
05:02Si nous devons à l'État ceci, il faut vraiment traiter la question, voir qu'on
05:07l'a comprise, avancer quelques définitions.
05:10C'est quoi une communauté politique ?
05:12C'est quoi la nature de la soumission à l'État ?
05:16C'est une soumission fondée sur la liberté, donc il faut que cette liberté soit respectée.
05:20Et donc là, on commence à travers des définitions à avoir une problématique qui se
05:24dégage. Et enfin, c'est toujours bienvenu de pouvoir mobiliser des auteurs.
05:28Alors, peut-être pas des citations parfaitement exactes, mais des auteurs précis
05:33qui désignent, qui ont des bons conceptions, différenciées de l'État.
05:38Alors, autre sujet qui a été soumis ce matin au candidat, alors je ne sais pas
05:42combien l'on choisit parmi tous les candidats qui passaient le bac dans la filière
05:46générale. La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ?
05:49Alors, c'est le sujet qui a pris mon fils parce que mon fils passait le bac.
05:52Vous suivez ça de façon attentive.
05:54J'ai suivi un petit peu. C'est un très beau sujet.
05:58La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ?
06:01Il impliquait de faire la distinction entre la science et la vérité, même entre le
06:05besoin des vérités. Moi, j'aurais été tenté de faire un développement en trois
06:08temps. Un premier temps où, en effet, oui, la science, elle, répond en partie, elle
06:13satisfait en partie à notre besoin de vérité.
06:15Pensez, quand on était face au Covid, on était bien content que tout d'un coup, la
06:18science apporte des réponses.
06:20Mais pensez aussi à la manière dont la science nous apporte des explications.
06:25On entendait la météo à un instant.
06:27Bon, elle ne peut pas remonter, elle ne peut pas prévoir à plus de trois jours, mais on
06:29est quand même bien content qu'il y ait des prévisions météorologiques.
06:32Donc, elle répond à notre besoin de savoir, notre besoin de vérité, de savoir quel
06:35temps, vraiment, il va faire demain.
06:37Donc ça, c'est important. La science apporte une objectivation, des preuves.
06:41Elle confirme ou elle infirme nos intuitions.
06:43Mais cependant, elle ne répond pas, elle ne satisfait pas, elle ne comble pas, je
06:46dirais, notre besoin de vérité parce que notre besoin de vérité, il est beaucoup
06:49plus ample que les protocoles que la science propose.
06:52Pensez simplement, le Big Bang, on a tous envie de remonter un peu avant pour savoir
06:56si le doigt de Dieu ou pas était derrière.
06:58On a tous envie de remonter toujours un peu avant.
07:00Et donc, nous ne sommes pas toujours satisfaits puisque la science est limitée.
07:04Emmanuel Kant disait j'ai limité la raison pour sauver la croyance.
07:08Eh bien, peut être qu'il fallait avoir un deuxième temps.
07:10Donc, il disait la science ne répond pas entièrement à notre besoin de vérité.
07:14Il y a par ailleurs des vérités psychologiques, des vérités existentielles, des
07:17vérités métaphysiques auxquelles la science ne prétend pas répondre.
07:20Et donc, dans une conclusion, on aurait pu dire que la science répond en partie,
07:24satisfait en partie notre besoin de vérité, mais que pour toute une série de choses,
07:28peut être qu'il faut laisser de la place à la croyance, à une croyance raisonnable,
07:31sans doute, comme disait Kant.
07:33Donc, limiter la raison pour préserver la croyance.
07:36Martin Legrand, on va aller au Standard où nous attend un élève qui, comme votre
07:39fils, passait le bac ce matin.
07:41Bonjour, Sacha.
07:43Bonjour et bienvenue.
07:44Et merci de prendre le temps de nous appeler après cette matinée très chargée.
07:48Mais la science dont on vient de parler, ça ne vous a pas inspiré comme sujet ?
07:52Non, honnêtement, non.
07:53La science, c'était plutôt un sujet assez délicat et surtout combiné, finalement, avec
07:58la vérité. Ça ne m'a pas forcément inspiré.
08:01J'étais plus inspiré du coup sur le sujet de l'État nous doit-il quelque chose ?
08:06Est-ce que le corrigé que nous a présenté tout à l'heure, Martin Legrand, vous a
08:09semblé conforme à ce que vous avez noté dans votre copie ce matin, Sacha ?
08:14Oui, oui, quand même.
08:16En fait, j'ai directement remarqué qu'il ne fallait pas forcément parler de l'actu,
08:19mais plutôt parler des anciens régimes.
08:21Moi, j'ai évoqué la monarchie, par exemple, dans la thèse, comme quoi, finalement, elle
08:25devait aux individus les libertés individuelles.
08:28Et pour l'antithèse, moi, j'ai parlé de Karl Marx qui soutenait, finalement, l'homme
08:36dans la société, comme quoi il apportait vraiment quelque chose à l'État.
08:40Et que le regroupement de personnes a finalement permis l'innovation, l'industrie, le
08:44travail. Et j'ai trouvé que c'était correct sur le corrigé que j'ai lu après.
08:51Est-ce que vous vous mettez la moyenne, Sacha ?
08:54Franchement, oui.
08:56Bon, on vous le souhaite.
08:57On espère de très bons résultats.
08:59Merci de votre appel.
09:00Martin Legrand, qu'en pensez-vous ?
09:01Est-ce que tout ça, ça vous semble aller dans le sens du sujet qui était proposé ce
09:06matin au candidat ?
09:07Oui, c'est intéressant. C'est-à-dire qu'on voit bien qu'il y a une...
09:10Je n'ai pas la copie sous les yeux, mais qu'il y a une volonté, en tout cas, d'essayer
09:13de s'éloigner un petit peu du présent, de réfléchir à la nature des obligations
09:19qu'on peut avoir, que l'État peut avoir vis-à-vis de nous.
09:21Et aussi, c'est intéressant cette référence à Marx, c'est-à-dire l'idée que, en un
09:25sens, la société, elle produit des choses.
09:28C'est elle qui invente des choses.
09:31Et que peut-être qu'il ne faut pas tout attendre de l'État.
09:34Et que si l'État nous donne des choses, il faut aussi faire confiance peut-être à
09:39cette société, à cette capacité de production de la société.
09:43Donc ça, je trouve ça une piste intéressante, originale, mais intéressante.
09:46On dit souvent que la note, elle est subjective.
09:48On entend dire souvent, en tout cas, que la note, elle est subjective, qu'on peut plaire
09:50un examinateur et pas un autre qui ne va pas du tout aimer nos références.
09:54Que ce n'est pas comme les maths où il y a un résultat qui est incontestable.
09:57Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
09:59Pas tout à fait, parce que je crois qu'il y a d'abord un très grand scrupule des
10:03correcteurs et des professeurs pour harmoniser leurs notes, pour avoir des critères.
10:07Vous savez, il y a quand même des critères pour réussir la dissertation.
10:11Il y a des critères qui sont quand même assez simples.
10:13C'est quand même une capacité à comprendre, ne pas être hors sujet, comprendre la
10:18question, proposer un développement et un développement qui est suivi.
10:23C'est un peu comme, il faut qu'il y ait une cohérence entre ce que vous proposez.
10:26Vous ne pouvez pas partir dans tous les sens, mobiliser plein de choses pour mettre
10:29tout ce que vous avez dans la tête.
10:31Et à avoir tout ce que j'ai.
10:32Non, il faut vraiment avoir l'idée d'avoir proposé un cheminement, d'emmener
10:36celui à qui on s'adresse dans un cheminement et de pouvoir répondre de ce
10:40cheminement. Si ces éléments-là sont présents, à mon avis, la moitié ou un peu plus
10:44est déjà là.
10:45Je vais vous poser une question qui mériterait sans doute d'y passer quatre heures,
10:48mais vous n'avez pas quatre heures.
10:50La philosophie au bac, est-ce que c'est vraiment utile ?
10:53Utile ? Je ne sais pas, les philosophes se targuent d'être totalement inutiles et
10:58que c'est comme les artistes, non.
10:59Moi, je crois que c'est essentiel.
11:01Moi, je crois que c'est essentiel.
11:02C'est-à-dire que si on veut, si l'école doit former pas uniquement des techniciens
11:06mais aussi des spécialistes, mais aussi des citoyens capables de réfléchir à des
11:11questions qui, demain, vont se poser sur l'origine et la fin de la vie, sur le sens
11:16du travail.
11:17On a vu qu'il y a eu des débats récents sur la question des retraites, sur la
11:21question de l'écologie, etc., où c'est en fait la définition de notre place dans
11:26le monde, du sens de notre existence qui est en jeu.
11:29Et donc, pour cela, il faut être un peu outillé.
11:32Il ne faut pas être abéti, je dirais, par des réseaux sociaux qui nous embarquent dans
11:38des réactions, de réactions, de réactions.
11:40Il faut être capable de s'arrêter à un moment donné et de dire mais moi, dans le
11:42fond, qu'est-ce que j'en pense ?
11:43Moi, comment je vois le problème ?
11:45C'est à ça que sert la philosophie.
11:46Donc oui, elle est utile.
11:47Mais parce que c'est une épreuve impressionnante.
11:49On le voit tous les ans, qui demande beaucoup de travail et qui rapporte peu.
11:53Finalement, il y a un coefficient sur 8 pour les candidats au bac général, 4 pour les
11:57candidats au bac technologique.
11:59Sur 100, il y en a beaucoup qui peuvent se dire bon, finalement, ce n'est pas si
12:02important, ça demande trop de travail.
12:04Est-ce qu'on la valorise suffisamment, cette épreuve, puisqu'elle est importante, comme
12:08vous le rappelez ?
12:09Alors, moi, je vais vous répondre sur la base de l'expérience, qui est celle de ma
12:13belle-fille Nae et mon fils Simon, qui passait aujourd'hui le bac.
12:16Eh bien, oui, ils considèrent qu'ils se sont beaucoup plus investis, sans doute, dans
12:19leur épreuve de spécialité qui compte davantage et pour laquelle ils ont plus
12:23travaillé. Mais par contre, leur professeur de philosophie a éveillé en eux des
12:29questions fondamentales tout au long de l'année et je peux vous assurer qu'il
12:33revenait le soir avec des « ah, on a vu ça aujourd'hui, ah, on a vu cela aujourd'hui ».
12:38Et j'ai vu s'éveiller, alors que quand même, moi, je fais de la philo depuis 20
12:41ans, j'ai vu s'éveiller cette année chez mon fils et chez ma belle-fille un goût de
12:45la philosophie, un goût de la pensée, un goût de la critique, de l'examen aussi,
12:51c'est-à-dire de l'examen des propres préjugés que nous, on peut avoir.
12:55C'est à ça aussi que se fait la philosophie.
12:56Elle n'est pas uniquement un outil pour se battre et pour défendre ses droits ou
13:00pour défendre ses opinions.
13:02Elle est aussi une manière, cette petite voix antérieure qui dit « mais est-ce que
13:04tu as vraiment examiné ce que tu es en train de dire ?
13:07Est-ce que tu es capable de le soutenir, de l'argumenter ?
13:11Est-ce que tu te souviens de ce qu'a dit Labot ici sur la servitude volontaire ?
13:14Est-ce que tu n'es pas un peu soumis volontairement pendant trois heures sur tes
13:19écrans ? » Eh bien, voilà des choses qui s'allument et pour lesquelles les
13:23professeurs de philosophie sont indispensables.
13:25Et est-ce qu'elle est bien enseignée, cette matière ?
13:26Je ne parle pas des professeurs, je parle de la manière dont c'est fait.
13:29Quatre heures par semaine pendant une année, souvent une seule année parce que
13:32beaucoup ne font plus de philosophie après le bac.
13:34Est-ce que ça suffit pour justement cet éveil ?
13:36On aimerait bien que ce soit partout.
13:37Moi, je suis belge en Belgique.
13:38Ça commence beaucoup plus tôt.
13:40Ça commence en primaire.
13:41Ça commence avec de la morale appliquée, de l'éthique appliquée.
13:45Donc oui, ce serait magnifique si on pouvait le développer.
13:47Mais il y a cette tradition.
13:50Je vous avoue que moi, quand il me surprend et de m'étonner de cette
13:53dissertation, c'est-à-dire de dire à 17 ans, ça peut paraître démesuré de dire
13:58à un jeune de 17 ans, eh bien, tu vas penser par toi-même.
14:01Tu ne vas pas citer uniquement.
14:03Tu ne vas pas te mettre sous l'autorité des grands penseurs.
14:06Tu vas être capable de les mobiliser pour produire une réponse personnelle.
14:10C'est totalement fou comme proposition à 17 ans.
14:12Moi, j'aurais été incapable de le faire à 17 ans.
14:14Mais en même temps, je trouve que cette
14:16proposition folle, elle a quelque chose d'une audace extraordinaire qu'il faut
14:19préserver. Et c'est ça que préserve, même sous un mode un petit peu
14:24réduit, l'institution du baccalauréat aujourd'hui.
14:26Merci beaucoup, Martin Legraud, pour se
14:28plaidoyer en faveur de la philosophie, rédacteur en chef de Philosophie magazine.
14:32Je rappelle que les corriger des épreuves dont on a parlé, puis des autres sujets
14:35de la filière technologique, tout ça, c'est sur le site France Inter.fr,
14:39puisque vous avez aidé à nous donner quelques clés pour comprendre si les
14:44épreuves ont été réussies ou pas. Merci d'être passé dans le studio du 13-14.

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